Archives de catégorie : vins et vignerons

dégustation de vins de Trimbach lundi, 9 octobre 2006

La Maison Trimbach présente ses vins à la Maison de l’Alsace sur les Champs Elysées. Occasion de goûter les excellents fromages de Bernard Antony.

Le Riesling Cuvée Frédéric Emile 2001 est une belle entrée en matière des vins du Domaine. Le Riesling Clos Sainte Hune 2001 annonce une future grande complexité, mais il faudra savoir attendre, car c’est encore trop tôt pour le boire, impression qui sera confirmée par le Clos Sainte Hune 1983 qui me replonge dans l’univers magique de ce grand vin, vedette d’une verticale à Los Angeles.

Le Pinot Gris Hommage à Jeanne 2000 est d’une rare subtilité. La grand-mère, née en 1900 aura peut-être eu le temps de boire ce vin fait en hommage à ses cent ans, puisqu’elle s’est éteinte en 2003.

Le Gewurztraminer sélection de grains nobles 2000 est d’un travail étonnant et promet beaucoup. Mais il est encore en évolution. Alors que le Gewurztraminer sélection de grains nobles 1989 est éblouissant de sérénité et me rappelle à juste titre qu’il faut vouer à l’Alsace une adoration sans borne : ces vins sont d’une séduction subtile à nulle autre pareille.

Avec Jean Trimbach, nous nous remémorons nos aventures californiennes et cette « sushi party » où j’avais ouvert un vin des Canaries de 1828. Cette piqûre de rappel aux grands vins d’Alsace était indispensable.

champagnes Pol Roger au George V mardi, 19 septembre 2006

Plusieurs champagnes Pol Roger sur une belle cuisine

L’hôtel George V organise depuis quelques mois des dîners littéraires associant la présentation d’un livre et la présentation d’un vin, avec ses vignerons et les commentaires du directeur du Cinq, Eric Beaumard.

Le Pol Roger 1998 pur Chardonnay est un champagne à la robe très blanche, à la bulle fine, active, qui a un gras surprenant car il pleure sur les parois du verre. Le nez est joli mais relativement discret. En bouche, c’est toute la définition des champagnes en pur Chardonnay. Etant adorateur de Salon, je vibre évidemment à ce champagne racé, peu dosé, qui m’indique que l’année 1998 est prometteuse d’un bel avenir.  A l’apéritif, avec des copeaux de tourteau, c’est ravissant. Et, facteur qui ne trompe pas, c’est un champagne qu’on redemande, champagne de jolie soif. Lorsque nous passons à table, j’ai signalé à mes voisins de bien observer le comportement du champagne avec l’huître, et c’est époustouflant de voir la densité et la longueur infinie que prend ce beau champagne avec l’huître, le sel étant un multiplicateur d’intensité. Eric Beaumard a expliqué le pourquoi du thé vert sur l’huître, à cause du goût de foin du champagne. Et en l’écoutant, je sentais le foin. Je percevais aussi en fond de bouche de la confiture de rose. C’était un autre aspect, complémentaire, de ce vin.

Le Pol Roger Vintage 1998 est fait de Pinot Noir en plus du Chardonnay. Et là, tout change. La couleur est aussi très blanche, la bulle est plus lourde. Le nez est spectaculaire de densité. C’est intense, lourd, capiteux. En bouche, c’est presque du plomb fondu. S’il y a des fleurs blanches, du pain brioché, c’est d’éléments lourds qu’il s’agit. Alors, bien sûr, quand on lui associe la langoustine presque sucrée, au goût de délicat bonbon, il s’anime dans une direction. J’ai préféré quand il s’exprime sur le chou, car le chou civilise sa puissance intrinsèque énorme. Eric Beaumard a expliqué pourquoi la langoustine était légèrement sucrée, le vinaigre s’associant à du miel et pourquoi le chou avait tant mariné. Ce champagne est un vin de gastronomie, qu’on associera sans aucun problème avec des recettes complexes. Un grand champagne vineux, goûteux, fort pour des joutes culinaires.

Quand arrive la Cuvée Winston Churchill 1996, curieusement, ma première impression est d’un champagne plus aérien, plus léger, voire même un peu aqueux. Mais quand la trace en bouche du précédent champagne s’estompe, on mesure la grandeur et la complexité de cette cuvée. Une subtilité, une race, une longueur. C’est noble. Patrick Noyelle, directeur général de Pol Roger, nous a expliqué pourquoi le nom de Winston Churchill a pu être associé à celui de Pol Roger. Il ne nous a pas livré la composition qui reste secrète. Eric Beaumard explique les incroyables complications de la préparation du bar pour coller au Pol Roger Winston Churchill, mais comme souvent, je vibre beaucoup plus sur la chair seule du bar, dans son intégrité (évidemment influencée par le fumet de ce qui l’entoure).

Je me lasse un peu de l’association du champagne rosé et de la tartelette aux fraises des bois. Lorsque j’avais goûté le Dom Pérignon rosé 1990, j’avais envie de canard sauvage. Si ce Pol Roger rosé 1999 est agréable, j’avoue avoir peu vibré.

Et la preuve vient du voyage en sens inverse. Car en buvant après le rosé le Winston Churchill et le Vintage, on voit que le rosé est d’une structure assez conventionnelle, que le Vintage est spectaculairement puissant et envahissant. Mais c’est la noblesse pure du Winston Churchill qui le place au firmament.

Ce soir, le charme des vins était indissociable du charme du lieu, du charme des propos d’une poésie rare d’Eric Beaumard, des choix culinaires d’un intérêt gastronomique majeur.

Les champagnes Pol Roger étaient d’une grande émotion. Leur présentation fut réussie.

vingt millésimes de chateau l’Angélus lundi, 11 septembre 2006

Bipin Desai, ce physicien américain passionné de vins, organise les plus belles dégustations thématiques de la planète. Aujourd’hui, ce sera chez Taillevent avec pour hôtes d’honneur Monsieur et Madame Hubert de Bouard qui présentent vingt millésimes de château l’Angélus, présent dans la famille d’Hubert depuis sept générations. Nous serons 25 élus à partager ce repas, et je reconnais des complices des verticales de Montrose ou de Pichon Longueville comtesse de Lalande, d’autres de celles de Trimbach et Lynch Bages. Serena Sutcliffe et son inénarrable humour très British, Clive Coates aux avis surs et tranchés et plusieurs amis connaisseurs ou amateurs.

Au rez-de-chaussée, nous envahissons l’espace en dégustant un Champagne Taillevent fait par Deutz très peu dosé, élégant et d’une structure raffinée. Nous bavardons avec plaisir, parfois bruyamment. Nous montons ensuite au premier étage, dans cette salle de toute beauté. C’est une des plus belles salles de Paris. Je ne me lasse pas de jouir de son charme.

Devant nous un verre d’un vin surprise. Il sent le cassis, la mûre, le bois précieux. Le nez est élégant. Il ne faut pas beaucoup d’imagination pour comprendre que c’est Angélus 2005 non inscrit sur notre feuille de route. En bouche, l’idée qui me vient est celle de la barbe d’artichaut, puis, le cœur d’artichaut. On sent un potentiel absolument fantastique. Il sort à peine du fût, sa fin est sèche, mais sa promesse immense. On ne sait pas ce que le vin sera après son séjour en fût, mais on sent qu’il sera passionnant. Pendant qu’on le goûte, Hubert de Bouard rend un hommage vibrant au cépage cabernet franc.

Voici le menu qui va accompagner les 20 millésimes : têtes de cèpes aux escargots petits gris / Bar de ligne rôti aux girolles / canard de Challans sauce salmis / Saint-nectaire / Mille-feuille aux framboises et œuf neige.

Les notes qui suivent ayant été prises à la volée, on trouvera des redites, des approximations. S’il y a des incohérences, c’est que ce n’est plus le même instant. C’est la loi de ces marathons.

Je commence par sentir la première volée de vins. Le 1992 a un nez où l’alcool est présent et un joli bois. Le 1993 a un nez beaucoup plus charnu. En bouche le 1992 est court mais ossu. Il est très encourageant. C’est le type de vin que l’on devrait acheter, car il est très pur, à peine astringent, et échappera certainement, du fait du millésime, à la folie des prix actuels.

Le 1993 est beaucoup plus construit, C’est un beau vin, un peu sec, squelettique, mais sympathique au-delà de son austérité.

Le 1994 a un nez plus fermé. Il parle en bouche plus fort que les deux autres, mais il s’arrête tout de suite. Son absence de final me gêne.

Le 2002 a un nez très subtil. Le bois apparaît beaucoup plus fort que pour les trois vins précédents. C’est très joli, mais résolument moderne. Je le trouve plaisant à ce stade de sa vie.

Je reviens sur chacun. Le 1992 est assez limité et court. Le 1993 est charmant. Il est strict et dur, ce qui n’est pas foncièrement charmant, mais ça me plait. Son petit côté poivré est délicat. Le 1994 n’est pas assez équilibré. Le 2002, plus moderne, me plait dans sa jeunesse folle.

Lorsque le plat arrive avec des petits gris et des champignons accommodés de façon délicieuse, c’est le 1994 qui profite le plus de ce plat merveilleux. Et le 2005 est magique sur le plat : il a pris des accents de violette.

Mon classement de cette série : 1993, 2002, 1992, 1994.

La série qui vient maintenant est fort longue. Le 1970 a un nez superbe, nettement plus aguichant que le 1986. Le 1988 est très joli, très contenu. Le 1995 a un nez assez strict mais élégant. Je sens un peu de poussière. Est-ce le verre ? Le 1996 a un nez alcoolique, dans des tonalités qui rappellent le 1988. Et c’est avec le 1999 que se fait la rupture olfactive, quand apparaissent le bois et le cassis.

Vient maintenant l’examen des goûts. Le 1970 est un peu plat en bouche, agréable et coloré, un peu faible de structure. Le 1986 est très 86, je le trouve assez joli.

Le 1988 a une légère trace de bouchon, mais j’aime sa structure simple et cohérente. Le 1995 est un vin vivant, ouvert. Il raconte de belles histoires. J’aime beaucoup le côté un peu râpeux du 1996. C’est son final qui a du panache. Le 1999 est trop strict. Il y a du modernisme mais mal apprivoisé.

Arrivent les deux derniers. Le 2001 a un nez de poivre. Vin très plaisant, qui marque une rupture gustative très nette avec les autres Angélus. Le 2004 a un nez magnifique. Il est beau en bouche. A mon goût, ce n’est plus de l’Angélus.

Comment se passe le deuxième tour ? Le 1970 est un peu amer et manque de corps. Le 1986 est très agréable, et semble un peu avancé. Il fait plus vieux que son âge. Le 1988 est très beau, convainquant, même si je ressens un léger défaut. Le 1995 est jeune, solide, très bien charpenté. Le 1996 est plus austère, mais offre un final ahurissant. Il laisse une trace expressive en bouche. Le 1999 est ici assez coincé. Mais je pressens que dans vingt ans, il va surprendre beaucoup d’amateurs. Le 2001 est « trop » comme on dit chez les jeunes. Il a perdu le caractère d’Angélus. Le 2004 revendique son modernisme, que je trouve ici très bien assumé. C’est bon. Mais est-ce réellement l’avenir pour Angélus ?

Sur un troisième passage, les 86 et 88 gagnent nettement en charme.

Mon classement de cette série : 1986, 1988, 1999 et après les autres.

La troisième série démarre sur le plus vieux vin présenté. Le 1953 est un beau vin. Il a une belle onctuosité, il est chaleureux, et je le trouve plus ensoleillé que la tendance historique d’Angélus. Le 1966 est plus strict mais joli. Le 1989 me parait en ce moment dans une phase intermédiaire. C’est pour les grands vins le moment où l’on abandonne l’adolescence pour devenir adulte, responsable. Le 1990 est immense. Ce vin est grandissime. Le 1998 est joli dans sa jeunesse. Il n’est pas encore intégré, mais il a un très beau final.

Le 2000 a un nez splendide. Ce vin est complètement différent des autres. Il y a un peu d’astringence. Au risque de choquer, je vois beaucoup plus de futur pour le 1999 que pour le 2000. Le nez du 2003 est poivré. Ce n’est plus de l’Angélus, mais c’est fantastique. Et je vois là une aptitude au vieillissement exceptionnelle. Ce 2003 est supérieur à 2005 et à 2000.

Au deuxième tour le 1953 se comporte admirablement sur le canard. Ce canard est sublime.

Mon classement de ce troisième lot de grands vins : 1990, 2003, 1953, 1989.

Bipin est un esthète. Avoir choisi de mettre le 1997 tout seul sur le fromage est d’une intelligence frisant le génie. L’accord est tout simplement fantastique. Que de poivre subtil dans ce vin. Et quelle leçon sur la hiérarchie des millésimes !

Le Riesling Grand Cru Vorburg Clos Saint Landelin 1990 domaine René Muré  a un nez rare. Mais en bouche, c’est trop. A ce stade du repas, trop de goûts exotiques et agressifs saturent mon palais. Il y a du fruit de la passion et du citron vert dans ce vin délicieux mais dont je ne peux réellement profiter.

Dans les notes de tant de vins, je m’efforce d’extrémiser mon propos pour que l’on évite les demi-teintes. Un vin dont je dis « limité » est sans doute un grand vin, mais il faut lui préférer d’autres. Nous ne sommes pas remontés très loin dans l’histoire d’Angélus. On constate donc que les réussites sont des réussites d’années et non pas des tendances décennales. Car il n’y a pas assez de recul. Le parti a été pris d’être plus moderne sur les vins récents. Ce n’est pas ce que je recherche, mais je ne suis pas le consommateur représentatif des tendances actuelles. N’étant pas obtus, je promets un très grand avenir aux 2003 et 2005. Mon cœur va vers le 1990 d’une grande réussite, et je suis content que 1993 et 1997 marquent tant de points. Il faut aussi que ces années là existent.

Le service des vins a été parfait, les oxygénations et températures de service nettement meilleures que lors des deux présentations précédentes chez Taillevent.

La cuisine a été d’une perfection absolue, les accords étant idéaux et les goûts d’une rare efficacité. Hubert de Bouard peut être à juste titre fier de son domaine. Je serai intéressé de vérifier si les vins du troisième millénaire s’inscrivent dans la prestigieuse histoire de ce grand Saint-Emilion.

en étain véritable ! dimanche, 18 juin 2006

Si, si, l’étiquette de ce Saint-Chinian en double magnum est en étain véritable.

La preuve : c’est écrit dessus.

Ce vin fut bu lors des fiançailles de ma fille. C’est raconté ci-dessous…

 

Dégustation de 120 vins du Jura – introduction – les Côtes du Jura rouges mardi, 9 mai 2006

Dégustation de 120 vins du Jura – introduction –  les Côtes du Jura rouges

La dégustation a été réalisée à Besançon, au restaurant de l’hôtel Castan, à l’initiative de Christophe Menozzi, infatigable défenseur des vins du Jura, et des Caves Jean Bourdy, qui ont présenté leurs vins.

Des grands sommeliers, dont Olivier Poussier, des acheteurs, des amateurs passionnés ont dégusté des vins pendant deux jours joyeux, les 9 et 10 mai 2006. La grande question était de savoir comment répartir les vins. Pour maintenir notre intérêt les vins furent divisés en deux groupes par appellation : les plus jeunes le 9 mai et les plus anciens le 10 mai. Devant chaque vin les deux chiffres indiquent si le vin a été bu le jour 1 ou le jour 2, et le numéro d’ordre dans l’ensemble de la dégustation. Ainsi, comme on a dégusté les rouges en premier, nous avons goûté 19 rouges le premier rouge, et démarré le lendemain au 1966, qui était le 64ème vin de l’ensemble de ceux dégustés.

Devant prendre des notes pour 120 vins, j’ai estimé que mettre des commentaires nuancés et aimables serait monotone. J’ai préféré extrémiser mes remarques, disant sans ambages si j’ai aimé ou pas aimé. Il ne s’agit pas de descriptions précises, mais mes impressions immédiates et primaires au moment où je prenais connaissance de chaque vin.

Les notes sont réparties en trois groupes : les rouges, les Côtes du Jura blancs, puis les vins jaunes et Château Chalon.

J’ai été plus sévère avec les rouges, car je mords assez peu à ces rouges jeunes. Mais les compliments que je fais à ceux des années 40 montre leur intérêt.

J’ai réellement trouvé plusieurs vins sur ces deux jours qui valent des 100 points Parker. Si c’est une des conclusions de ces deux jours, elle est majeure.

1 – 1 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 2001 – "œil" : un peu trouble, à peine, rouge légérement brun – "nez" : très discret, alcool, poivre, pruneau – "bouche" : direct, simple, belle longueur – "remarques" : vin de dîner, assez joli, bien, régional – "accords" : poisson à la crème

1 – 2 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1998 – "œil" : rouge déjà plus rubis, plus clair – "nez" : nez plus austère, plus pêche – "bouche" : assez rond, plus joyeux, pêche au vin, un peu de framboise. Manque un peu d’ampleur – "remarques" : un peu monotone – "accords" : du veau

1 – 3 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1997 – "œil" : rubis affirmé, belle couleur claire, jolie – "nez" : beaucoup plus expressif, un peu animal – "bouche" : un peu évolué, animal, très expressif, finale un peu amère – "remarques" : vin de repas. J’aime ce côté très viril – "accords" : côte de bœuf

1 – 4 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1994 – "œil" : très clair. Déjà orangé !! – "nez" : nez de vin ancien – "bouche" : l’alcool ressort. Le vin a perdu de son fruit. Évolué – "remarques" : étonnant qu’il ait déjà ce vieillissement – "accords" : ris de veau

1 – 5 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1993 – "œil" : rouge soutenu à peine orangé, beau rubis – "nez" : très fort, très beau, très représentatif – "bouche" : déjà évolué, mais ça me semble la définition précise du Côtes du Jura. Raisin sec. Belle longueur – "remarques" : très beau vin – "accords" : gibier à plumes

1 – 6 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1992 – "œil" : clair, rouge de rubis pâle, belle lumière – "nez" : bouchonné (à peine) – "bouche" : le bouchon a son influence. Vin lourd de viande. Très chaud, très puissant – "remarques" : dommage !  – "accords" : rien

1 – 7 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1990 – "œil" : claire, rouge intense mais un peu tuilé – "nez" : très beau nez intense. Beau. Très élégant – "bouche" : combine légéreté et complexité. Très équilibré. Finale rêche, griotte – "remarques" : magnifique – "accords" : asperges et truffes

1 – 8 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1988 – "œil" : déjà un peu tuilé – "nez" : bouchon  – "bouche" : influencé par le bouchon – "remarques" : horrible – "accords" : rien

1 – 9 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1987 – "œil" : rubis évolué. Belle couleur – "nez" : discret mais expressif. Elégant – "bouche" : j’aime ce côté évolué léger. Ça me plait. Très long en bouche – "remarques" : très plaisant – "accords" : viande rouge

1 – 10 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1986 – "œil" : rubis ambré, jolie évolution – "nez" : de vin un peu avancé, chaud. Légèrement animal – "bouche" : alcool, puissante envahissante. Soleil. C’est moins dans la définition du Côtes du Jura – "remarques" : me plait moins – "accords" : bécasse au chou

1 – 11 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1985 – "œil" : un peu pâle – "nez" : un peu alcoolique, limité – "bouche" : déjà très vieux, très évolué. Assez limité. Se rachète par le final – "remarques" : pas très brillant – "accords" : jarret de porc

1 – 12 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1983 – "œil" : rouge soutenu, belle couleur – "nez" : très expressif, magnifique, très élégant. Bravo – "bouche" : joyeux. Un peu fatigué, mais beau fruit. Globalement très agréable. – "remarques" : Bien – "accords" : canard aux cerises

1 – 13 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1982 – "œil" : belle couleur. A peine de jaune – "nez" : un peu animal – "bouche" : le côté animal gêne. Évolué, limité. Alcool. Final désagréable – "remarques" : pas bien – "accords" : rien

1 – 14 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1981 – "œil" : jolie couleur, rubis jaune – "nez" : à peine évolué. Assez charmant. Pêche, mirabelle – "bouche" : plus évolué, mais c’est assez équilibré. Petite gêne de ce côté animal présent sur plusieurs millésimes – "remarques" : vin intéressant malgré tout. Je le préfère largement au 1982 – "accords" : gigot

1 – 15 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1979 – "œil" : rouge un peu tuilé, ambré – "nez" : discret. On sent l’évolution – "bouche" : ça me plait beaucoup. C’est évidemment un peu limité, mais c’est tellement intégré. Elégant dans sa structure limitée. Fraise – "remarques" : ça me plait – "accords" : foie gras poêlé, ris de veau

1 – 16 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1978 – "œil" : très ambré, tuilé – "nez" : très évolué, animal, fatigué, rancio, chocolat – "bouche" : médicinal, viande – "accords" : putois grillé au Clacquesin

1 – 17 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1976 – "œil" : pâle mais joli – "nez" : joli – "bouche" : évolué, mais c’est joli. J’aime ce côté simplifié, mais expressif. Final en beauté – "accords" : Olivier Poussier dit poêlée de cèpes. Je pense à pied de porc

1 – 18 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1969 – "œil" : couleur de Porto léger – "nez" : très épicé, dense, nez intéressant – "bouche" : attaque aqueuse, fait assez peu intégré. Finale peu agréable, animal viandeux – "remarques" : pas très agréable – "accords" : palourdes

1 – 19 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1967 – "œil" : jolie couleur un peu ambrée – "nez" : fort agréable – "bouche" : agréable, même si l’âge se sent. Bien structuré, bien intégré. Final très convenable, même si alcoolique et épicé – "remarques" : agréable, intéressant – "accords" : escalope panée, champignon, truffe

2 – 64 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1966 – "œil" : très belle, un peu thé rouge – "nez" : un peu amer, mais pur – "bouche" : attaque très agréable (après le croissant). Manque de consistance, court – "remarques" : agréable sans plus – "accords" : viande rouge

2 – 65 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1964 – "œil" : jolie, cerise fraîche – "nez" : l’alcool domine, fruits en compote – "bouche" : très agréable goût de fruits au sirop, manque un peu de corps – "remarques" : ce n’est pas ce que je cherche

2 – 66 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1959 – "œil" : très belle, beaucoup plus rouge – "nez" : beau, expressif, largement plus que les deux précédents – "bouche" : vin beaucoup plus expressif et long. Cerise à l’eau de vie. Peu de consistance quand même – "remarques" : fort agréable

2 – 67 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1957 – "œil" : ambré, à peine tuilé – "nez" : animal – "bouche" : amère, puis s’ouvre

2 – 68 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1956 – "œil" : assez joli, cerise jaune – "nez" : animal – "bouche" : plus agréable, buvable – "remarques" : pas passionnant quand même

2 – 69 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1955 – "œil" : rouge, enfin ! – "nez" : animal quand même, à oxygéner – "bouche" : le côté animal, savon me gêne trop – "remarques" : c’est le 1955 normal à trois cépages

2 – 70 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1955 – "œil" : thé clair – "nez" : très agréable – "bouche" : ça c’est du vin. Agréable, même si très léger. Belle persistance, c’est le goût du Jura, même si ce n’est pas habituel – "remarques" : c’est le pinot noir seul – ce vin est nettement meilleur que l’autre 1955. Essai concluant d’un Pinot pur sur les terres d’Arlay

2 – 71 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1953 – "œil" : très beau, dense – "nez" : animal (pas assez d’oxygène). Puis s’ouvre – "bouche" : on sent que c’est un grand vin

2 – 72 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1952 – "œil" : plus clair, plus pâle – "nez" : léger, cerise jaune – "bouche" : pas désagréable. J’aime. Assez plaisant. Assez avancé, assez asséché, mais agréable à boire – "remarques" : équilibré, très agréable, bonne surprise

2 – 73 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1949 – "œil" : un peu passé – "nez" : léger bouchon – "bouche" : fruit en compote – "remarques" : pas d’intérêt sur cette bouteille

2 – 74 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1947 – "œil" : belle couleur, rouge grenat – "nez" : superbe, nez de grand vin, expressif – "bouche" : ça c’est bon ! C’est du vin – "remarques" : top ! Il faisait 14,2° à la mise en bouteille ! Je l’ai classé premier des rouges – "accords" : gratin de pâtes de champignons (probablement soufflé par Olivier Poussier)

2 – 75 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1945 – "œil" : rouge bien doré – "nez" : à peine animal – "bouche" : très agréable, très rond, très intégré. Le 1947 est plsu noble. Celui-ci est très agréable. Fraîcheur – "remarques" : bien. Moins gastronomique

2 – 76 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1943 – "œil" : magique – "nez" : un peu évolué – "bouche" : très grand. Bon. Équilibré, expressif, meiux que le 1945 – "remarques" : très bon, meilleur que le 1945 (M. Bourdy père est de mon avis). Je l’ai classé second des rouges

2 – 77 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1942 – "œil" : belle couleur – "nez" : alcool – "bouche" : ça se tient très bien. Surprenant. C’est très bon, subtil – "remarques" : très très bon je l’ai classé troisième des rouges. La décennie 40 est nettement meilleure que la décennie 50. Les 47, 43 et 42 sont exceptionnels

2 – 78 – Côtes du Jura rouge, Bourdy  – 1926 – "œil" : incroyable ! C’est le plus rouge et le plus jeune de tous (ça tient aux cépages uniques utilisés) – "nez" : à peine évolué   – "bouche" : un peu coincé, mais on sent le potentiel. Il s’élargit. Belle acidité. Trahit à peine un peu son âge. Acidité de la groseille – "remarques" : des tonnes de cépages aux noms inconnus. Beau témoignage d’une autre vinification

2 – 79 – Poulsard – 1915 – "œil" : c’est un Poulsard très clair, jaune. Qui dirait que c’est un rouge , – "nez" : très joli – "bouche" : très très agréable, complètement hors norme – "remarques" : C’est la première année où le grand père des deux dirigeants actuels a appris à tailler. Ils ont donc gardé ce vin, très spécial, mais très plaisant

Dégustation de 120 vins du Jura – les Côtes du Jura blancs mardi, 9 mai 2006

Dégustation de 120 vins du Jura –  les Côtes du Jura blancs

Devant chaque vin les deux chiffres indiquent si le vin a été bu le jour 1 ou le jour 2, et le numéro d’ordre dans l’ensemble de la dégustation.

1 – 20 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 2002 – "œil" : belle couleur  – "nez" : élégant, alcoolique – "bouche" : agréable et élégant, même si très peu complexe. Plutôt léger pour un 100% Chardonnay – "remarques" : pas mal du tout pour seulement un mois de bouteille – "accords" : truite, pizza

1 – 21 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 2000 – "œil" : plus soutenu – "nez" : alcoolique, joli, élégant – "bouche" : beau, rond, galbé, expressif, très agréable, bravo – "remarques" : c’est très élégant – "accords" : ris de veau, coquilles Saint-Jacques

1 – 22 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1999 – "œil" : jaune élégant, clair mais dense – "nez" : très élégant, expressif – "bouche" : élégant, racé, encore plus beau que le 2000. C’est très agréable – "remarques" : remarquable, élégant – "accords" : langoustines

1 – 23 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1998 – "œil" : belle couleur qui évoque le gras – "nez" : élégant, discret – "bouche" : plus simple, plus accessible. Pas mal, mais n’a pas la noblesse du 1999. Agréable – "accords" : sandre

1 – 24 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1997 – "œil" : belle couleur – "nez" : très joli, très romantique, très expressif – "bouche" : élégant. J’aime ce style. Final un peu limité. Agréable au total – "remarques" : vin servi un peu trop chaud – "accords" : escargots

1 – 25 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1996 – "œil" : un peu moins clair – "nez" : très surprenant. Immense, puissant. Citron. Fleurs blanches – "bouche" : puissant, chaud, expressif. Vin très agréable à boire – "remarques" : très agréable. Va bien vieillir – "accords" : poulet à la crème

1 – 26 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1995 – "œil" : jolie couleur – "nez" : très intense, moins coloré, très riesling quand le 1996 était Sauvignon – "bouche" : plus ascétique, fermé. Va se révéler plus tard. Un peu austère. S’ouvre un peu – "remarques" : va bien vieillir – "accords" : côte de porc

1 – 27 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1994 – "œil" : RAS – "nez" : assez discret et retenu – "bouche" : attaque très élégante. Vin très agréable à boire maintenant – "remarques" : moins brillant que le 1996 – "accords" : saumon

1 – 28 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1993 – "œil" : RAS – "nez" : nez minéral un peu limité – "bouche" : manque un peu de caractère. Convenable, mais ne parle pas beaucoup – "accords" : cochonnaille

1 – 29 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1992 – "œil" : couleur plus prononcée – "nez" : très expressif et chaleureux. Joli – "bouche" : gras. Très agréable, chaleureux, expressif, très doux – "remarques" : très bon vin – "accords" : volaille

1 – 30 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1990 – "œil" : prononcé – "nez" : élégant, prononcé, agréable – "bouche" : léger, très élégant, très jeune, coule bien en bouche – "accords" : turbot

1 – 31 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1989 – "œil" : belle couleur – "nez" : puissant, alcoolique, nez de grand vin – "bouche" : un très grand vin. Il a tout pour lui, racé – "remarques" : + + + bravo – "accords" : toutes les cuisines. Olivier Poussier dit vol ,au vent. J.F. Bourdy préfère le 1990, mais sur le fond, pour moi, me 1989 est le plus agréable

1 – 32 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1988 – "œil" : plus évolué – "nez" : plus avancé, agréable – "bouche" : plus simplifié, mais agréable, car arrondi. Vieillira bien – "remarques" : nettement meilleur au deuxième essai – "accords" : sole meunière

1 – 33 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1987 – "œil" : très foncé, ambré – "nez" : joli nez, alcool, champignon – "bouche" : très sympa. A bien intégré son vieillissement. Très intéressant, élégant – "accords" : assiette de champignons

1 – 34 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1986 – "œil" : belle couleur – "nez" : discret, à peine animal – "bouche" : plus moyen. On sent un vin évolué, mais il n’en dit pas beaucoup plus. Citron – "remarques" : meilleur au deuxième essai, je l’apprécie plus après – "accords" : veau

1 – 35 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1985 – "œil" : très joli. Vin qui ne fait pas vieilli – "nez" : très élégant, pas de vieillissement (à peine) – "bouche" : agréable, acide, pas trop de matière, mais ça me plait assez, même si un peu plus banal – "accords" : viande blanche

1 – 36 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1983 – "œil" : très joli  – "nez" : très joli, élégant – "bouche" : beau, rond, agréable, complet. C’est un très grand vin, frais, vin de plaisir, sans complication – "remarques" : beau final, beau vin – "accords" : homard

1 – 37 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1982 – "œil" : plus clair – "nez" : de vin jeune, acide – "bouche" : élégant et jeune. Belle acidité. Potentiel formidable et plaisant comme cela. Belle acidité – "remarques" : remarquable  – "accords" : turbot

1 – 38 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1981 – "œil" : plus foncé – "nez" : bouchonné   – "bouche" : bouchonné 

1 – 39 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1979 – "œil" : très coloré  – "nez" : un peu d’animal, pas très structuré – "bouche" : assez fade et plat – "remarques" : sans grand intérêt, fatigué – "accords" : rien

1 – 40 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1978 – "œil" : très pâle, jeune – "nez" : discret, élégant – "bouche" : bien agréable mais pas flamboyant. Agréable vin un peu moins dense que le 1982 – "remarques" : très agréable   – "accords" : foie de veau

1 – 41 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1975 – "œil" : clair – "nez" : fermé, discret, agréable – "bouche" : acidité volatile, manque d’épanouissement, mais bien équilibré. En fait, assez agréable si pas explosif. Beau final – "remarques" : pas mal du tout pour seulement un mois de bouteille – "accords" : palourdes farcies

1 – 63 – vin rosé – 1971 – "bouche" : bu au dîner. une curiosité comme je les adore.  – "remarques" : rosé Comte de Guichebourd (dont le nom résulte de l’association de Comte de Voguë, de Laguiche et de Bourdy)

2 – 80 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1973 – "œil" : beau jaune – "nez" : neutre – "bouche" : la transition après les rouges est difficile. Pâteux, gras – "remarques" : en fait, agréable

2 – 81 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1967 – "œil" : beau doré – "nez" : amande, joli nez – "bouche" : élégant, varié, subtil, bon vin

2 – 82 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1966 – "œil" : doré – "nez" : immense, la vrai définition du Côtes du Jura blanc – "bouche" : C’est grand, il y a de la structure. Elégance, finesse et légèreté.  – "remarques" : j’ai mis une croix pour l’inclure dans un classement

2 – 83 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1964 – "œil" : plus doré – "nez" : plus fermé, dénote une évolution – "bouche" : très agréable, plus évolué. Un peu plus facile et un peu moins noble

2 – 84 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1962 – "œil" : or clair – "nez" : soufre, souris – "bouche" : un peu de glycérine, de yaourt. Un peu fatigué

2 – 85 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1959 – "œil" : or magnifique, très clair – "nez" : élégant – "bouche" : vin absolument parfait. Peut-être pas très long, mais c’est grand – "remarques" : vin d’immense plaisir, je lui mets deux croix – "accords" : ris de veau au vin jaune

2 – 86 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1955 – "œil" : jaune un peu fatigué – "nez" : très subtil, signes de fatigue – "bouche" : très subtile, assez avancée, un peu désagréable et salé en fin de bouche, mais il raconte des choses

2 – 87 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1953 – "œil" : très belle – "nez" : nez très racé – "bouche" : fameux, sans histoire, parfait, magnifique. Belle acidité de fin de bouche. Va bien vieillir

2 – 88 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1952 – "œil" : couleur dorée très belle – "nez" : d’une finesse exceptionnelle. Nez immense – "bouche" : superbe, très beau, belle acidité très porteuse – "remarques" : remarquable, j’ai donné une croix

2 – 89 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1949 – "œil" : or très pur, beau – "nez" : pur !! – "bouche" : magique, au dessus de tout. Finesse absolue. Intégré, structuré, parfait d’équilibre – "remarques" : éblouissant. J’ai donné trois croix, ce qui en fait le second des Côtes du Jura blancs. C’est un vin exemplaire

2 – 90 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1947 – "œil" : or parfait – "nez" : à peine soufré – "bouche" : très scolaire, c’est le bon élève. Plus fruité, plus fort, plsu alcoolique – "remarques" : grand vin, qui est désavantagé de venir après le 1949, mais c’est grand

2 – 91 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1946 – "œil" : très beau, dense – "nez" : épices, clou de girofle – "bouche" : excellent. Contrairement à la hiérarchie des millésimes, il est grand, joyeux, dense. C’est un vin que j’apprécie, fruité – "remarques" : va bien vieillir encore, très bon – "accords" : canard !

2 – 92 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1945 – "œil" : couleur plus évoluée, moins belle – "nez" : plus évolué – "bouche" : pas mal, pas très éblouissant. On sent le grand vin mais a vieilli. Il a un final de grande noblesse. Puissant – "remarques" : on sent le grand vin. Le final est grand. Le plaisir est un peu plus faible

2 – 93 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1942 – "œil" : bel or un peu gris – "nez" : séducteur, raffiné, féminin, sexy – "bouche" : magnifique de subtilité. Il y a tout ce qu’on peut souhaiter. C’est complètement grandiose – "remarques" : j’ai donné trois croix, ce qui me met au niveau du 1949

2 – 94 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1938 – "nez" : bouchonné

2 – 95 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1937 – "œil" : or doré (si on peut dire) magique – "nez" : élégance rare, doucereux – "bouche" : un peu liquoreux, agréable, moins bien structuré. Léger, plaisant, mais atypique – "remarques" : élégance, beau final bien sincère, grand

2 – 96 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1934 – "œil" : joli doré – "nez" : alcool, très joli, dense – "bouche" : lourd, alcoolique, intégré, fruité, grand mais ne vaut pas le 1942, car l’alcool domine trop – "remarques" : très grand vin, je lui ai donné deux croix

2 – 97 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1929 – "œil" : celui-ci est rebouché en 1983, avec étiquette d’origine. L’or est à peine gris – "nez" : très élégant, très jeune – "bouche" : très élégant, subtil, léger, un peu court. Il y a le souvenir d’un grand vin. Jolies notes de fleurs dans le final – "remarques" : c’est un peu trop tard, aurait dû être bu plus tôt

2 – 98 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1911 – "œil" : or magnifique – "nez" : magnifique de jeunesse – "bouche" : éblouissant, magique, il a tout. Une belle acidité citronnée. Le final est à peine court – "remarques" : ce vin va durer 150 ans de plus. Il est exceptionnel. On est dans le haut de la hiérarchie des vins. J’ai donné quatre croix ce qui en fait le premier (c’est du 100 points Parker, largement)

2 – 99 – Côtes du Jura blanc, Bourdy  – 1888 – "œil" : couleur magique, doré, à peine gris – "nez" : subtil – "bouche" : magique, émouvant, gras, alcoolique, très fruité, confituré, un peu vers le vin de paille, un peu liquoreux, devient plus sec en s’oxygénant – "remarques" : émouvant, c’est un vin qui devient de plus en plus immense, même une demi-journée après, quand je finis les dernières gouttes…

Dégustation de 120 vins du Jura – les vins jaunes et Château Chalon mardi, 9 mai 2006

Dégustation de 120 vins du Jura –  les vins jaunes et Château Chalon

Devant chaque vin les deux chiffres indiquent si le vin a été bu le jour 1 ou le jour 2, et le numéro d’ordre dans l’ensemble de la dégustation.

1 – 42 – Château Chalon, Bourdy  – 1999 – "œil" : jaune clair – "nez" : de colle de gamin, alcool – "bouche" : encore trop gamin. Très fort en alcool – "remarques" : pas à boire encore, mais sera grand

1 – 43 – Château Chalon, Bourdy  – 1998 – "œil" : blanc – "nez" : alccol  – "bouche" : plus agréable, plus rond – "remarques" : pas encore arrondi

1 – 44 – Château Chalon, Bourdy  – 1997 – "œil" : à peine un soupçon de jaune. Les autres étaient blancs – "nez" : un peu de citron – "bouche" : ça s’arrondit un peu. Très Xérès comme les autres. Pas assez typé – "remarques" : les trois sont coincés, se ressemblent trop

1 – 45 – Vin Jaune, Bourdy  – 1996 – "œil" : clair – "nez" : encore jeune – "bouche" : très alcool, en bouche, c’est un marc – "remarques" : bon pour la cuisine – "accords" : truffe

1 – 46 – Vin Jaune, Bourdy  – 1995 – "œil" : clair – "nez" : convenable, alcool, mais un peu plus – "bouche" : impression de marc comme le 1996, mais plus arrondi – "remarques" : plus agréable

1 – 47 – Vin Jaune, Bourdy  – 1994 – "œil" : clair – "nez" : très différent au nez, il n’y a plus le côté marc – "bouche" : c’est beaucoup plus intégré. On quitte le côté marc pour avoir quelque chose de plus arrondi. Manque un peu de puissance – "remarques" : le terroir de Montausson est exceptionnel

1 – 48 – Château Chalon, Bourdy  – 1993 – "œil" : un peu plus citron – "nez" : ça commence à s’animer. Un voisin dit : beurre rance – "bouche" : citron. N’est pas très Château Chalon. Manque plutôt de matière – "remarques" : faible

1 – 49 – Château Chalon, Bourdy  – 1992 – "œil" : clair, un peu de jaune – "nez" : plus Château Chalon, joli – "bouche" : on retrouve le marc. Manque d’ampleur et de structure. Trop linéaire et alcoolique – "remarques" : moyen

1 – 50 – Château Chalon, Bourdy  – 1991 – "œil" : citron – "bouche" : c’est bon, c’est très bien structuré, c’est très astringent mais s’arrondit dans le verre – "remarques" : à voir sur la durée (très peu de bouteilles du fait du gel)

1 – 51 – Vin Jaune, Bourdy  – 1989 – "nez" : assez amer, peau de noix – "bouche" : beaucoup plus rond en bouche. C’est très agréable. – "remarques" : Moins de structure que le 1991, mais c’est plaisant à boire

1 – 52 – Vin Jaune, Bourdy  – 1988 – "nez" : nez agréable, assez doucereux – "bouche" : bien arrondie, agréable à boire, mais astringence finale. Élégant, fin. – "accords" : viande blanche

1 – 53 – Château Chalon, Bourdy  – 1985 – "œil" : commence à jaunir – "nez" : un peu de soufre, boule puante (à nuancer) – "bouche" : viril, mais rond. Fort en alcool. Pas très compliqué, mais passe en force – "remarques" : très puissant, une bombe – "accords" : pas possible du fait de la puissance

1 – 54 – Château Chalon, Bourdy  – 1979 – "œil" : très jaune d’or – "nez" : un peu de soufre, très personnalisé. Ça c’ets du Château Chalon – "bouche" : très joli, très bien intégré, très structuré, très agréable – "remarques" : ça se boit !  – "accords" : morilles

1 – 55 – Château Chalon, Bourdy  – 1976 – "œil" : jaune d’or – "nez" : flatteur, fruits confits – "bouche" : très agréable en bouche. Manque de structure, mais ce n’est pas mal. Assez léger – "remarques" : n’est pas totalement un Château Chalon – "accords" : foie gras poêlé 

1 – 56 – Château Chalon, Bourdy  – 1975 – "nez" : bouchon – "bouche" : bouchonné 

1 – 57 – Château Chalon, Bourdy  – 1973 – "œil" : jolie couleur pas dorée – "nez" : beau nez – "bouche" : c’est beau, c’est agréable, très acide. Final très ingrat, mais j’aime. Long et fin – "remarques" : gros potentiel. À atttendre – "accords" : un peu difficile pour la cuisine. Raviolis ?

1 – 58 – Château Chalon, Bourdy  – 1969 – "œil" : gentiment doré – "nez" : l’alcool domine comme dans les jeunes – "bouche" : quel charme ! Ça c’est élégant ! C’est poivré, fumé, très caramel poivré – "accords" : caviar

1 – 59 – Château Chalon, Bourdy  – 1964 – "œil" : or – "nez" : citronné, élégant, complet; ça parle – "bouche" : n’est pas très complet. L’acidité prend le dessus. Citron vert, joli, tr_s coloré en bouche, kaléidoscope – "remarques" : pas mal du tout   – "accords" : difficile pour la cuisine

1 – 60 – Vin Jaune, Bourdy  – 1962 – "œil" : un peu ambré – "nez" : morille à plein nez – "bouche" : sauce de morille. C’est très joli. Monolithique, un peu avancé. Belle longueurs – "accords" : morilles

1 – 61 – Château Chalon, Bourdy  – 1959 – "œil" : doré – "nez" : pas très agréable, un peu évolué et alcool – "bouche" : rond puissant, il manque quand même quelque chose. Un peu destructuré. Manque de finesse. Un peu de lait – "remarques" : une autre bouteille serait sans doute meilleure

1 – 62 – Vin Jaune, Bourdy  – 1959 – "bouche" : bu à dîner. Le contexte n’est pas le même – "remarques" : aucune note prise – agréable

2 – 100 – Château Chalon, Bourdy  – 1958 – "œil" : bel or cuivré – "nez" : calme, agréable, pas offensif – "bouche" : agréable pour la reprise après le déjeuner, car peu marqué vin jaune. J’aime assez

2 – 101 – Vin Jaune, Bourdy  – 1957 – "œil" : or très beau – "nez" : très pur – "bouche" : très bon, belle acidité, très agréable, beau – "remarques" : très agréable 

2 – 102 – Vin Jaune, Bourdy  – 1956 – "œil" : bel or – "nez" : très agréable, doux – "bouche" : final assez désagréable, appelle peu d’intérêt. Acidité intense – "remarques" : c’est un Château Chalon "replié" en vin jaune, car l’appellation a été refusée

2 – 103 – Château Chalon, Bourdy  – 1955 – "œil" : bel or – "nez" : un peu laiteux – "bouche" : fait très peu Château Chalon. Agréable, intégré, astringence finale, beaucoup de boisé sec – "remarques" : je n’aime pas trop (j’en ai bu de meilleurs de cette année et de Bourdy)

2 – 104 – Château Chalon, Bourdy  – 1954 – "œil" : or très intense – "nez" : un peu laiteux aussi, un peu strict – "bouche" : agréable, salin, colré, expressif. Trop salé. Il y a quand même beaucoup de caractère

2 – 105 – Château Chalon, Bourdy  – 1953 – "œil" : magnifique d’équilibre, or vert très beau – "nez" : superbe, beau – "bouche" : magnifique, c’est beau, et c’est assez peu Château Chalon. Bel équilibre – "remarques" : très élégant

2 – 106 – Château Chalon, Bourdy  – 1952 – "œil" : très or – "nez" : joli nez   – "bouche" : magnifique. Ça, c’est un vrai Château Chalon, le premier vrai de la série. C’est grand, long, solide, carré – "remarques" : Je discuterai longtemps de ce concept de "vrai" Château Chalon à mon goût avec Christian Bourdy, né en 1928, qui ne jure que par le 1865 !

2 – 107 – Château Chalon, Bourdy  – 1951 – "œil" : joliment clair – "nez" : clou de girofle, épices – "bouche" : un peu austère, amer, même si c’est très Château Chalon. Manque un peu de joie de vivre. – "remarques" : Olivier Poussier s’écrie : "c’est une Tarragone !"

2 – 108 – Château Chalon, Bourdy  – 1949 – "œil" : magnifique  – "nez" : de miel doux, joli, magique – "bouche" : bouche magnifique d’écorce de citron vert, quel bel équilibre ! C’est joli. Le final est éblouissant – "remarques" : Vin éblouissant, il a des caractéristiques communes avec le Château Chalon Clos des Logaudes 1864 que j’avais bu quelques jour avant

2 – 109 – Château Chalon, Bourdy  – 1948 – "œil" : vin au bouchon d’origine – or discret – "nez" : magnifique, mais à laisser éclore – "bouche" : très beau. Ce n’est pas pétulant, mais c’est solide. C’est un ebeau vin, un peu coincé en final, mais très acceptable. Un peu austère

2 – 110 – Château Chalon, Bourdy  – 1947 – "œil" : or resplendissant – "nez" : c’est le premier qui a le vrai nez de Château Chalon avec sa complexité et sa noix – "bouche" : la perfection absolue du Château Chalon. C’est absolument parfait à la longueur infinie – "remarques" : Parfait il reçoit quatre croix. On est à 99 ou 100 points Parker

il faut être concentré pour saisir toutes les nuances de ces beaux vins

2 – 111 – Château Chalon, Bourdy  – 1945 – "œil" : or foncé plus prononcé – "nez" : discret, alcool fort – "bouche" : très beau, intégré, rond joyeux, mais c’est une forme déviée du Château Chalon.  – "remarques" : Très agréable, même si pas archétypal

2 – 112 – Château Chalon, Bourdy  – 1942 – "œil" : très bel or équilibré – "nez" : très équilibré, très joli, très séduisant – "bouche" : magnifique d’aquilibre, c’est beau. Manque un peu d’exubérance. Il est quand même très équilibré (manque un peu de folie) – "remarques" : c’est très joli. Final immense. A ce stade, je classe 47/49/42

2 – 113 – Château Chalon, Bourdy  – 1937 – "œil" : or un peu trouble – "nez" : très discret, calme, pas un nez de Château Chalon – "bouche" : plus assis, un peu sénateur, fait penser à un marc, mais en doucereux. Agréable, mais trop évolué

2 – 114 – Château Chalon, Bourdy  – 1935 – "œil" : or un peu gris – "nez" : supérieur – "bouche" : magnifique, équilibre extraordianire, c’est rond, c’est beau, final de rêve – "remarques" : c’est un très beau vin. A noter qu’il a passé onze ans en fût !!

2 – 115 – Château Chalon, Bourdy  – 1934 – "œil" : or magnifique – "nez" : d’un raffinement exceptionnel – "bouche" : très fluide, parait simple, mais a une complexité redoutable. Le comble du raffinement. Il y a de l’alcool – "remarques" : j’adore ! Jean François Bourdy préfère le 1934 au 1947. Je mets deux croix car je préfère le 1947 de ce jour

2 – 116 – Château Chalon, Bourdy  – 1929 – "œil" : orangé, a pris un peu de gris clair – "nez" : vrai nez de Château Chalon – "bouche" : c’est magnifique, c’est parfait, c’est le vrai Château Chalon – "remarques" : j’adore, c’est pur. Je donne trois croix

2 – 117 – Château Chalon, Bourdy  – 1928 – "œil" : or neutre – "nez" : discret – "bouche" : douceruex, séduisant, gentil rond accompli, sans doute trop sympathique. Quel alcool ! – "remarques" : magnifique, mais assez archétypal. Très grand, trop doucereux. A ce stade, je classe : 47/29/49/42/28

2 – 118 – Château Chalon, Bourdy  – 1921 – "œil" : orangé, à peine trouble – "nez" : plus austère, plus strict – "bouche" : pamplemousse rose, discret, subtil, raffiné, c’est un vrai Château Chalon – "remarques" : le 1928 est plus séduisant, mais celui-ci est plus typé

2 – 119 – Château Chalon, Bourdy  – 1911 – "œil" : or clair – "nez" : très marc, agréable – "bouche" : très étonnant, alcool, il s’est simplifié. On a l’alcool, des fruits oranges, il s’est simplifié – "remarques" : c’est un vin d’une autre planète. Celui que j’ai déjà bu était nettement meilleur. Nota : quand il s’ouvre, il devient plus réaliste et plus grand

2 – 120 – Château Chalon, Bourdy  – 1895 – "œil" : très bel or, à peine thé, très belle couleur – "nez" : magnifique, c’est jeune, équilibré, il y a du thé, des fruits jaunes – "bouche" : magnifique, c’est absolument parfait. Il est d’une rondeur, d’un accomplissemnt et d’une jeunesse. C’est fou – "remarques" : c’est parfait. "Lui", c’est la perfection absolue. C’est exceptionnel, c’est plus que 100 points Parker tant c’est irréel. Je classe 1895/47/29/49/42/28/34/11.

31 years of Lynch Bages up to 1929 with Jean Michel Cazes in L.A. samedi, 6 mai 2006

After the dinner devoted to the wines of Trimbach, Bipin invited the same group for a lunch devoted to the wines of Lynch-Bages and some Ormes de Pez.

We meet by restaurant Spago in Beverly Hills, a place where it seems more common to come with a Rolls Royce than with a bicycle.

Jean-Michel Cazes came with his son who will take the responsibility of the familial group in a few weeks.

Jean Michel Cazes et Bipin Desai

By a nice symmetry, I sit next to Jean Trimbach, when yesterday I was sitting next to Jean-Michel Cazes. I will not talk a lot with Jean, as Jean Michel talks endlessly. And, as what he says is passionate, I listen to him.

I will have the same problem to taste the wines as I had yesterday : to taste the wines in a constant way, I drink when I am served. So the wine is not really opened. It becomes more and more charming when it opens in the glass. So my notations are more restrictive than the real value of these wines.

I have noticed that in each flight you can easily rank the wines just by looking at the glasses. The glasses which are rapidly empty were filled with the best wines.

glasses ready to be served

We were able to “learn” Lynch Bages as no other mean could give such a complete view of the wine making of this prestigious property.

The cook was very proper.

The service of the glasses (roughly 1,500) was efficient.

Here are my notes, rather simplified, but which give my rapid impressions.

Bollinger grande cuvée Non Vintage : very agreeable champagne, much more interesting than the Louis Roederer of yesterday.

Flight # 1

Lynch-Bages 1934 : cold nose, very fruity taste. A little tired. Very nice on the course. Ranked 3rd in the 1st Flight.

Lynch-Bages 1937 : more welcoming, more round, Nice adidity, but does not keep the distance as the 1934.

Lynch-Bages 1999 : the nose is rather dry. The taste is nice, very similar to the 1934, which I find very interesting.

Lynch-Bages 2002 : very young, rather more modern than the 99, with a more insisting wood. Goes very well with the risotto.

Lynch-Bages 1957 : the nose of red fruits pleases me a lot. Very nice in mouth, balanced and dense. All the table has loved this wine. It is an interesting surprise that everyone applauded a rather discrete year. Ranked 1st in the 1st Flight.

Lynch-Bages 1950 : the nose is a little acid, but positive. Nice taste, complex, exploring many directions. It is for me the purity of what should be Lynch-Bages. A very nice structure. Ranked 2nd in the 1st Flight.

Lynch-Bages 1952 : the nose is slightly animal. In mouth I appreciate and I like this very evolved taste, rather good. Ranked 4th in the 1st Flight.

Lynch-Bages 1998 : the nose is very fruity. It is a little tight in mouth, but the wine will nicely improve.

Lynch-Bages 1991 : the nose is rather disagreeable, watery. In mouth it is very strict, but all in all, its is a pleasant wine.

Flight # 2

Lynch-Bages 2003 : this wine is closed. And there is largely too much wood at its actual taste. Difficult to say what it will become.

Ormes de Pez 1989 : the nose is elegant. It is slightly bitter in mouth.

Ormes de Pez 1962 : very nice taste, round. It has limits, but it is nice. It has nicely developped in the glass. Ranked 3rd in the 2nd Flight.

Lynch-Bages 1962 : the nose is not as frank as the Ormes de Pez. Agreeable in mouth even if a little closed an a little short. When it is opened, it is nice. Ranked 1st in the 2nd Flight.

Lynch-Bages 1985 : has certainly suffered from the trip. Very great potential. Powerful, more open.

Lynch-Bages 1986 : very natural wine, a little bitter and a little short.

Lynch-Bages 1947 : The nose is animal. A little bitter. Becomes largely greater after some minutes.

Lynch-Bages 1945 : Slightly acidic (wines with only a few oxygen). The structure of this wine is nice. Ranked 4th in the 2nd Flight.

Lynch-Bages 1929 : The nose is a little muddy, mushrooms. It is obvious that the wine has been great. Tired by the first sip, it grows enough to show that it has been great. Ranked 2nd in the 2nd Flight.

Flight # 3

Lynch-Bages 1955 : magnificent structure. The wines of 1955 are absolutely great right now.

Lynch-Bages 1959 : magnificent. What an elegance. It is even better than the 1961. Ranked 1st in the 3rd Flight.

Lynch-Bages 1961 : Very typed 1961 with a slight coffee taste. What a charm ! Ranked 4th in the 3rd Flight.

Lynch-Bages 1982 : A little tired in the nose. Very handsome in mouth. Very bright and flamboyant now, it will not age as the 1990.

Lynch-Bages 1989 : A little destructured. I was waiting for more. Bipin did not approve my judgement. The reason is that his glass (that I tasted too) was largely better. I am very sorry for that weak performance.

Lynch-Bages 1990 : came too cold. It has a great structure, and I see a very great future. Ranked 3rd in the 3rd Flight.

Lynch-Bages 1995 : slightly corked. Not agreeable.

Lynch-Bages 1996 : wine rather conventional. Not yet put in its future track.

Lynch-Bages 2000 : Great splendid nose. Very great wine. Not very long, but will get length. I believe a lot in this wine. Ranked 2nd in the 3rd Flight.

Flight # 4

Lynch-Bages 1970 : This wine is very agreeable. Not complicated at all.

Ormes de Pez 1970 : Better than the Lynch Bages. More structured.

Ormes de Pez 2000 : Not bad at all. Rather limited. But finally agreeable.

Ormes de Pez 1985 : Very agreeable. A nice surprise. Ranked 1st in the 4th Flight.

Lynch-Bages 1966 : A little blocked. Nice structure.

Lynch-Bages 2001 : elegant, agreeable, not much future for this wine which will have a short life. But with objectivity, it is really nice now.

Lynch-Bages 1975 : Limited, tight, I do not find anything inspired.

Lynch-Bages 1981 : rather agreeable.I find it a little limited. But it must be observed that at that moment, my palate has not an Olympic form.

Lynch-Bages 1988 : The cheese blocks my appreciation on this wine. I am tired. So, I will declare only one wine as ranked.

Jean-Michel Cazes is a marvellous speaker. He has an historical vision; he is calm, seeing the future of the world of wine. One feels that a lot of work has been made to put this wine at the top of fame.

I had felt that the period 1920-1929 was the best for Montrose, when I attended the huge tasting of Montrose. Clearly today, the best period is 1950-1962. It is now the most accomplished, whatever are the promises of recent well made wines.

The 1959 is, for the moment, the true flag of this great wine.

I have noticed that for some years, Orme de Pez performed more that Lynch Bages which is a good thing.

I had a weak LB 1989. I was disappointed as I have largely bought this year.

I drink generally wines more oxygenated and a little warmer. In that case, this gives since the first sip what I got by the last drop of every glass.

I am happy to have got a very rare perspective on this property. This wine has a nice terroir, and does not need to look for too much wood as it is not necessary. I trust in the intelligence of the family to keep a leadership taking into account the lessons of history.

I wish good luck to Jean-Charles Cazes.

Bipin having asked me if I wanted to share a dinner with him, he mentioned the name of a restaurant : Mori Sushi that a friend of Jeff Leve had mentioned to me, saying : you cannot leave L.A. without going there. So, I said yes. We were four, A Japanese journalist (who will help us to understand some of the sushis), Jean Trimbach, Bipin and I.

We took « Omakaze », the menu by which the chef creates what he wants. It was remarkable.

We drank a Bollinger R.D. 1990 that I had bought for the occasion, a Dom Pérignon rosé 1995 brought by Bipin.

To thank Bipin of his generosity, I had brought from my cellar a dry white wine from Canary Islands 1828, so having 101 years more that the oldest Lynch Bages of today.

The taste was extremely expressive, strong as an old Jerez.

The Japanese journalist was extremely impressed, thinking of history. She asked me if she could keep the empty bottle. Normally I keep the empty bottles for my private museum. But I was so happy with my entire visit to California that I gave her the bottle, last and oldest wine of all a friendly and generous stay in California.