Archives de catégorie : vins et vignerons

Dom Pérignon lance P2 et P3 à Artcurial mardi, 4 novembre 2014

Dans ma musette, il y a le reste de la bouteille de Corton Charlemagne 1949 du déjeuner que je souhaite partager avec Richard Geoffroy
car je me rends au siège d’Artcurial
où Richard présente cinq vins de Dom Pérignon, dont un P2 et un P3. P2 représente le moment de la deuxième plénitude de Dom Pérignon et P3 la troisième plénitude. Ces concepts vont se substituer aux Dom Pérignon Œnothèque qui indiquaient seulement qu’il s’agit de dégorgements tardifs. Alors que P2 et P3 correspondent à des moments précis dans la vie d’un champagne, qui est marquée par au moins trois pics d’excellence, vers dix ans, vingt ans et trente ans, juste pour fixer les idées, ces sommets n’étant pas les mêmes pour tous les millésimes.

Quelques personnes sont invitées pour une opération commerciale, puisqu’il y aura dans un peu plus d’un mois une vente aux enchères conduite par Artcurial au cours de laquelle seront vendus des P2 et des P3 de Dom Pérignon. C’est une façon de communiquer sur le concept et d’essayer de fixer des niveaux tarifaires élevés. Personne ne s’en cache.

Les experts d’ Artcurial parlent de leur maison de vente, Richard Geoffroy parle de ses vins.

Le Champagne Dom Pérignon 2004
a un nez de caramel et de lait. En bouche il évoque le caramel, la noisette, il est lacté et assez gras, ce qui est lié à une température de service assez élevée. Il a de belles épices et une belle acidité dans le final. L’amplitude est certaine. Le vin a un final qui claque bien.

Le Champagne Dom Pérignon P2 1998
a une bulle lourde, un nez discret. Il est plus tendu que le 2004, plus vineux, plus strict et moins ample. Très fluide, il est très agréable à boire. Il est très champagne, plus fluide et plus tendu que le précédent. Il est à noter que P2 n’est écrit que sur une collerette très haut sur le goulot. Aussi quand on m’a servi, je n’ai vu que Dom Pérignon 1998. Et je le trouvais tellement bon que j’ai posé la question à Richard sur sa date de dégorgement, étonné que le 1998 « normal » soit à ce niveau. Ayant apporté le Corton-Charlemagne Peyret Frères 1949 de ce midi, j’en ai fait profiter mon voisin et c’est inouï comme le vin blanc élargit le champagne et développe sa palette aromatique comme une loupe grossissante. Richard Geoffroy viendra me voir après la présentation et fera la même constatation. La caractéristique du Dom Pérignon P2 1998 est la vivacité.

Le Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1996
a un nez très présent, fort, évoquant l’ardoise humide. Fort curieusement l’attaque est très douce, mais ça ne dure pas. Le vin est très minéral, pierre mouillée, fluide, viril, guerrier. Ce vin est énorme, « pushing », d’une grande jeunesse et d’une force de conviction imparable. C’est un très grand vin de tension, tranchant, au final gigantesque. Contrairement à d’autres 1996 qui sont dans des phases ingrates, celui-ci est brillant.

Le Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1995
a un nez plus calme. Il l’est aussi en bouche, plus assis, plus archevêque. Il a des fruits confits et des épices, du caramel en traces. Le fruit est ample, le vin est riche et opulent mais il a moins de vibration que le 1996.

Le Champagne Dom Pérignon P3 1970
a un nez sublime, frais, subtil, séducteur et envoûtant. En bouche ce champagne est au sommet de l’expression de Dom Pérignon. C’est un vin abouti, avec une bulle très présente. Il a la fluidité, un envahissement du palais et un final très long. Il est difficile à caractériser mais il est impressionnant de vitalité. C’est un très grand champagne.

Je classerai 1970, 1996, 1998, 1995 et 2004.

A la fin de cette dégustation je me dis que bien sûr, on est en pleine opération de promotion des concepts de P2 et P3. Mais force est de constater que ce qu’on boit est absolument excellent. Richard Geoffroy veut mettre en valeur les moments où le champagne est à un pic d’excellence, et qu’on le veuille ou non, cela correspond à une réalité. Pour justifier une telle stratégie, il va falloir garder des stocks élevés longtemps. Mais on voit à la dégustation que c’est justifié.

Je suis persuadé depuis toujours que les vins n’ont pas une vie linéaire mais un parcours gustatif sinusoïdal avec des pics d’excellence et c’est en en discutant qu’une amitié est née avec Richard Geoffroy. Contrairement à lui j’ai plus de sympathie pour le mot Œnothèque que pour les P2 ou P3 qui évoquent les parkings d’aéroports, mais je souhaite plein succès au lancement de ce concept, s’il ne se traduit pas par une folie tarifaire.

Cette dégustation fut hautement démonstrative de la capacité de Dom Pérignon d’être grand et de conserver, grâce à cette stratégie, jeunesse et vivacité.

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Visite à Saint-Estèphe à Cos d’Estournel et dîner à la Chartreuse de Cos jeudi, 30 octobre 2014

Je me rends à Saint-Estèphe au siège de Cos d’Estournel où je suis attendu par Carole Valette, directrice de la « Chartreuse » ensemble hôtelier de luxe qui jouxte le château connu du monde entier pour ses pagodes et ses décorations indiennes. Dimitri Augenblick, le gendre de Michel Reybier qui est propriétaire de Cos d’Estournel depuis 2000, m’accueille avec Carole. On me montre ma chambre d’un grand confort, car Michel Reybier possède de nombreux hôtels de très grand luxe et la Chartreuse s’aligne sur ce niveau : les chambres ont été conçues par Jacques Garcia. Je dépose la bouteille que j’ai prévu d’insérer dans le dîner que nous partagerons et Dimitri me fait visiter les installations de Cos qui ont été rénovées en 2006 sur les suggestions de Jean-Guillaume Prats qui dirigeait alors le domaine, et avec les créations de trois architectes, dont Jean-Michel Wilmotte et Jacques Garcia. C’est grandiose, avec les évocations de l’Inde qui est le fil rouge du domaine. Dimitri me conduit vers une cave psychédélique. La hauteur des étagères doit bien atteindre dix mètres et les rayonnages sont supportés par des éléphants de pierre, comme ceux qui abondent en divers endroits de la propriété. Je découvre des millésimes qui font rêver, dont plus d’une vingtaine d’avant 1920. Je reste en arrêt devant cette cave hors du commun. Dans un immense hall d’entrée qui peut accueillir des centaines de personnes, face aux splendides chais, Dimitri a fait disposer des verres pour que nous dégustions quelques vins.

Les Pagodes de Cos 2011 est fait de 65% de merlot. Son nez est celui d’un vin souple. La bouche est agréable. Le vin est enveloppant, pas très long mais gourmand. C’est un vin agréable. Le vin n’a pas beaucoup de complexité mais il se boit bien.

Le Cos d’Estournel 2008 est du premier millésime qui a été réalisé dans les nouveaux chais. Il a 85% de cabernet sauvignon, ce qui est le plus gros pourcentage historique de ce cépage dans Cos. Le nez est élégant, très jeune. La bouche est encore très jeune, le fruit est clair avec une belle acidité. Le vin titre 13,5°. Le final n’est pas encore formé. Le vin est crayeux, dit Dimitri. Il est astringent mais élégant.

Le Cos d’Estournel 2003 a un nez plus ouvert et généreux. La bouche est très fraîche. Le vin est fluide, presque léger. Le final est très frais, proche de celui du 2008 pour l’astringence. Il y a 70% de cabernet sauvignon, 27% de merlot, 2 % de petit-verdot et 1% de cabernet franc. Le vin est très agréable à boire et s’annonce gastronomique. Il a une belle acidité, une grande fraîcheur et une astringence qui en fait un vin serré. Il a une belle trame et une belle puissance.

Le Cos d’Estournel blanc 2011 est une nouveauté puisqu’il existe seulement depuis 2005. Il a 30% de sémillon et 70% de sauvignon blanc. Le nez très présent évoque le litchi et les fleurs blanches. La bouche agréable et douce évoque les fruits blancs mais aussi le lait. Ce vin très jeune, frais avec une acidité marquée dans le final, avec des fruits confits suggérés semble gastronomique. L’essai se justifie. Il faudra voir comment il évolue.

Nous retournons à la Chartreuse pour le dîner prévu pour Carole, Dimitri et moi. Dimitri Augenblick me propose d’aller dans la cave de la Chartreuse pour choisir les vins du dîner. La cave est magnifiquement agencée et comporte une belle collection de nombreux millésimes de Cos, sans les plus anciens qui sont rangés dans la caverne d’Ali Baba spectaculaire créée par Jacques Garcia.

A ma grande surprise, Dimitri me dit : « vous choisissez ce que vous voulez pour le repas ». C’est toujours embarrassant d’être dans cette situation. Je choisis deux millésimes, 1989 et 1955. La bouteille de 1955 a ceci de particulier qu’elle provient de la cave Nicolas. Elle n’a donc pas été stockée pendant toute sa vie au château. Dimitri décide d’ajouter à ce choix 1988 car il aimerait comparer les deux millésimes voisins.

Nous remontons dans l’immense salon de réception ou les allusions indiennes sont nombreuses. Il y a une collection impressionnante de faïences de Vieux Bordeaux, dans l’esprit des faïences de Longwy, puisque l’artiste s’était formé dans cette ville. Nous trinquons sur un Champagne Michel Reybier, du nom du propriétaire de Cos d’Estournel qui a investi dans une propriété champenoise. Le champagne contient les trois cépages dans des proportions que je n’ai pas notées. Il est assez doux, agréable, pas franchement complexe mais il a suffisamment de coffre pour être plaisant. Il est à noter que la bouteille porte à côté du nom de Michel Reybier un éléphant qui évoque évidemment Cos d’Estournel.

Le menu conçu par le chef de la Chartreuse est : saumon fumé et caviar d’Aquitaine, petits blinis maison / canard à l’orange / sabayon de fruits d’automne. Le menu a été composé sans savoir ce que nous boirions, aussi est-il un agréable accompagnement sans recherche d’accord. Ce sera surtout vrai pour l’entrée puisqu’il n’y aura pas de blanc et pour le dessert puisque mon vin n’était pas connu.

Dès le premier contact au nez ou en bouche, le Cos d’Estournel 1989 est miraculeux. Il est d’une rare élégance et éblouissant. Il a tout pour lui, puissance et charme. Tout est dosé, équilibré, vif et convaincant.

Le Cos d’Estournel 1988 est musclé, fort, brut de forge comme son millésime et ne montre pas de charme puisque ce n’est pas pour cela qu’il a été construit.

Le Cos d’Estournel 2003 de la bouteille remontée de la salle de dégustation a du charme, des épices et du fenouil. Je l’aime beaucoup.

Le Cos d’Estournel 2008 bu avant le repas continue d’être un bon vin mais sa jeunesse le rend beaucoup moins excitant que ses aînés.

Le Cos d’Estournel 1955 est un vin plutôt plat, manquant d’énergie. Alors que 1955 est une grande année, le vin de cette bouteille manque son rendez-vous. Sa matière est belle, ses caractéristiques sont convenables, mais dès qu’il manque la petite étincelle, le plaisir n’est plus là. Le parcours de cette bouteille venant des caves Nicolas explique sans doute qu’il ait été éteint.

Pendant ce temps, le 1989 plait à mon cœur et le 1988 se dénoue, se réveille et montre de grandes qualités au point qu’à un moment, je lui trouve plus de présence qu’au 1989. Mais finalement, c’est quand même la fraîcheur et la grâce du 1989 qui remportent mes faveurs.

C’est par hasard que j’ai choisi le vin qui va suivre dans ma cave. Seule sur une étagère, elle attire mon œil car elle a une forme proche de la forme bourguignonne mais plus large de diamètre. De plus le cylindre n’est pas très droit, un peu bombé et le cul profond est celui d’un flacon centenaire. J’aime les bouteilles très anciennes et je prends en main la bouteille dont l’étiquette est jolie. Sur l’étiquette on lit « 191 » et il y a un trou à l’endroit du quatrième chiffre. C’est en ouvrant la bouteille que j’ai pu lire l’année sur le bouchon.

Le Bonnezeaux Clos de la Montagne Coteaux du Layon Compagnie des Grands Vins d’Anjou à Angers 1919 avait à l’ouverture un nez suave et prometteur. Il est maintenant de folle complexité. En bouche le vin est excitant, magique, de pruneau. Dimitri lui trouve un léger goût de métal mouillé que je n’aurais pas remarqué. Le vin est jeune, évoque la noisette et le pruneau. La bouche est fraîche. Je me régale. Il ne faut pas l’associer au dessert qui le rétrécit, aussi buvons-nous le vin après avoir mangé le délicieux sabayon.

Pendant le dîner nous avons évoqué les projets communs que nous pourrions envisager. Dans ce groupe dynamique il y a tellement de recherche d’excellence, comme à Smith Haut-Lafite, que les cerveaux peuvent phosphorer. Une douce nuit me repose d’une longue journée. Un bain dans la piscine de la Chartreuse est un heureux réveil suivi par un petit-déjeuner préparé avec beaucoup d’attentions charmantes.

Des deux visites à Smith Haut-Lafitte et à Cos d’Estournel, je retiens que dans les deux cas, des entrepreneurs fortunés ont pris goût au vin qu’ils ont acheté, investissent pour la qualité, sans compter, en visant l’excellence. Ayant vu que pour les deux vins il y a l’obsession du grain parfait, je me suis posé la question suivante : « le vin n’est-il pas meilleur si les grains ne sont pas tous parfaits ? ». Les grands vins anciens n’avaient pas la possibilité de faire des tris aussi sélectifs et cela ne les a pas empêché de faire des miracles. Un dicton populaire dit : « le mieux est l’ennemi du bien ». C’est la question qui me vient à l’esprit car le grand vin se nourrit probablement aussi – c’est mon intuition – de ses petites imperfections.

J’ai été frappé du dynamisme et de la volonté de ces deux grands châteaux. Ces deux visites sont très enrichissantes.

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la cave des vins anciens

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la dégustation

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la cave de vins de la Chartreuse

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la Chartreuse

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les vins du dîner

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Cos d’Estournel le matin, avec mon appareil photos qui a le blues !

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mon petit déjeuner m’attend

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Passionnante visite de Smith Haut-Lafitte et déjeuner jeudi, 30 octobre 2014

Ayant brodé autour d’une invitation bordelaise pour que plusieurs visites peuplent mon séjour, je prends l’avion avec trois rendez-vous prévus dans des châteaux bordelais. Il fait un temps splendide et en cette fin d’octobre, le thermomètre marquera jusqu’à 24°, donnant raison à cette rengaine : « il n’y a plus de saison ».

Arrivé en avance au château Smith Haut-Lafitte, j’ai la chance d’avoir droit à une visite privée pour moi tout seul. C’est d’abord avec Lise, chargée des visites, vite relayée par Daniel Cathiard, dont le discours me fascine et me passionne. Dans le groupe qu’il possède avec sa femme et ses enfants, les Caudalies représentent de loin le plus grand chiffre d’affaires, cette branche employant près de 800 personnes, ce qui est important. Vient ensuite l’hôtellerie, qui progresse avec une offre de restauration qui s’agrandit. A côté de cela, le vignoble a la petite part du chiffre d’affaires du groupe, dont Florence et Daniel ont gardé pour eux la gestion, les enfants étant autonomes dans les autres activités. De ce fait, les critères financiers ne sont pas les premiers et Daniel voue toute son énergie à la recherche de la perfection. Tel un restaurateur qui a obtenu les trois étoiles et fait tout pour les conserver, Daniel, qui a vu son vin couronné de 100 points Parker sur un millésime, considère que son devoir est de viser la perfection sur tous les secteurs. Sur une île qu’il possède sur la Garonne mûrissent des vignes « mères » qui seront les porte-greffes des vignes de la propriété. Le cheval est revenu dans les vignes, mais seulement sur les terres qui le méritent. Le tri des grains est la marotte de Daniel qui ne veut que les plus ronds des grains, choisis en trois tries successives. Il a investi dans des chais tronconiques en bois dont il surveille jalousement l’usage et il a réintroduit la fabrication sur place des tonneaux, faits de merrains de toute première qualité.

Daniel a fait construire de nouveaux chais qu’il appelle « furtifs », car on ne les voit pas du ciel, car il sont neutres en termes d’énergie, celle consommée étant produite de façon naturelle sur le domaine, et parce qu’ils recyclent dans la cosmétique des Caudalies les productions de CO² émanant des barriques. Ce besoin d’une empreinte écologique neutre ou positive est à signaler.

Le rôle de Daniel est de faire en sorte que chaque phase de la fabrication du vin, si petite soit-elle, soit parfaite. Par ailleurs, comme Florence et Daniel sont passionnés d’art, de nombreuses pièces des innombrables bâtiments et les vignes aussi, accueillent des œuvres d’art. A l’instar de ce que font ses enfants en hôtellerie, le château lui-même accueille de nombreuses manifestations et fêtes.

Notre visite passionnante cesse d’être en duo car nous sommes rejoints par trois banquiers. Eh oui, chez les Cathiard, il n’y a pas de temps perdu, et le déjeuner sera un déjeuner d’affaires. Avant cela nous allons en salle de dégustation goûter le Château Smith Haut-Lafitte 2011. Il a un nez de marc, avec des évocations de noir comme le cassis et de vert comme le fenouil. La bouche est riche, très cassis. Mais il y a aussi de la feuille verte et un final épicé. Ce qui m’intéresse, c’est le bouquet de feuilles vertes, artichaut, fenouil et anis. C’est un joli vin.

Tout-à-coup, comme dans un film de science-fiction, le plancher se soulève, deux panneaux s’ouvrent sur un escalier qui nous permet de descendre dans une cave où Daniel a reconstitué une « bibliothèque » de vieux millésimes, en les achetant aux enchères, puisque la mémoire de ce vin n’existait pas au château lors de la reprise du domaine en 1990.

Je remplis mes yeux de ces beaux flacons, dont un Smith Haut-Lafitte 1878 écrit « Lafite », du célèbre Café Voisin qui avait à l’époque une cave aussi prestigieuse que celle de la Tour d’Argent aujourd’hui, dont j’ai quelques bouteilles mais pas de Smith Haut-Lafitte.

Nous nous rendons dans la demeure privée de Florence et Daniel et l’apéritif est consacré à goûter un produit que l’on m’a demandé de garder secret, qui fait l’objet de ce déjeuner de travail. Nous passons à table dans la grande cuisine où j’avais naguère goûté de grands vins et sur un déjeuner campagnard simple et de bon goût, nous buvons deux Smith Haut-Lafitte.

Le Château Smith Haut-Lafitte 1998 a un nez très riche, opulent et chatoyant. Il a un très bel équilibre et du velours. Il n’est pas très long et le final est marqué d’une légère amertume. C’est surtout l’attaque de ce beau et grand vin qui est riche et joyeuse, et le final est plus strict.

Daniel pensait prendre en cave un Château Smith Haut-Lafitte 1961 dont l’étiquette presque disparue est illisible mais en fait in s’agit d’un Château Smith Haut-Lafitte 1966. Le millésime est bien visible sur le bouchon. L’attaque est très belle, affirmée et le final est un peu strict. L’impression générale du vin est très positive. C’est amusant de constater que le parcours en bouche est très proche de celui du 1998, avec une attaque joyeuse et un final plus strict. On retient du 1966 qu’il est joyeux, franc, avec une astringence qui le rend frais. Le nez est discret, un peu vineux, l’attaque est fluide. C’est un grand vin qui n’a pas le coffre d’un 1961 mais qui est beau. Quand le vin s’échauffe un peu, le final devient plus grand.

Florence Cathiard est toute en énergie quand elle présente et défend son projet devant les banquiers qui connaissent le monde du vin. Souhaitons longue vie aux vins du château Smith Haut-Lafitte qui sont entre les mains d’entrepreneurs dynamiques qui visent la perfection.

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Déjeuner au château Palmer jeudi, 30 octobre 2014

L’origine de mon voyage à Bordeaux était une invitation à venir déjeuner au château Palmer pour un repas en « 7 ». J’ai naturellement imaginé que l’on boirait des vins en « 7 ». Et effectivement Thomas Duroux, directeur général de Palmer a prévu dans la cuisine du château 2007, 1997 et 1967 de Palmer. Je connais suffisamment Thomas depuis de nombreuses années pour que je me permette de lui lancer une apostrophe clooneyienne : « what else ? ». Car je suis tellement avide d’expériences que j’aurais été ravi que la série se prolonge d’un 1947 par exemple. Mais la cave de Palmer est relativement pauvre, ce qui arrive lorsque des maisons changent de mains. J’ai apporté un vin, aussi, comme nous ne sommes que deux à table, Thomas décide de changer de programme et va chercher en cave un 1952.

Thomas rapporte la bouteille qu’il met sur un panier de service où la bouteille est couchée. Pour prendre la photo de la bouteille, je soulève la bouteille du panier et Thomas me crie : « malheureux, celle-ci est fichue pour notre repas, je vais en chercher une autre ». Et il m’explique que lorsque les sédiments ne sont pas reposés, le vin a un goût très nettement diminué par rapport à celui d’une bouteille au sédiment déposé au fond de la bouteille.

Je lui explique que dans ma procédure, qui consiste à ouvrir les vins quatre à cinq heures avant, le fait de redresser la bouteille comme je l’ai fait n’a aucune influence. Mais comme Thomas y tient, et comme il va ouvrir une bouteille à boire dans l’instant, il va chercher une autre bouteille et remet celle-ci en cave. Il ouvre la bouteille dans le panier et ensuite, il carafe. A chacun sa méthode.

Dans le joli château d’une époque où l’on voulait à Bordeaux de l’ostentatoire pour les façades, la décoration est très raffinée, avec des tons chaleureux qui me plaisent. Nous prenons l’apéritif avec un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle qui a bénéficié de probablement huit ans de stockage dans la cave de Palmer et on sait bien qu’un temps de cave assez long profite à ce champagne. Il est frais, agréable, et se boit avec plaisir mais aussi avec gourmandise. C’est un champagne frais et raffiné, qui est aussi de belle soif.

Le chef de cuisine est japonais et l’on sait que les cuisiniers japonais ont un sens inné de la délicatesse des plats. Son pedigree auprès des plus grands chefs français explique sa cuisine de haut niveau.

Sur une cuisse de pintade confite, œuf brouillé et légère tomate, nous buvons un Château Palmer blanc 2007. C’est le premier millésime d’un projet des actionnaires de faire pour leur usage un vin blanc. Le vin est franc et direct. Il y a plus de 50% de muscadelle, avec des vignes de sélection massale cherchées à Pujols, où il y a des vignes de 110 ans. Il y a 35% de Loset ou courbin blanc qui est un cépage cherché à Jurançon et un petit pourcentage de sauvignon gris pour donner au vin une touche d’épices. Si ce vin n’a pas de prétention, je le trouve très typé, franc et plaisant. Il a de la volonté et je le vois acceptable sur une table, même si je ne me précipiterai pas pour en rechercher.

Le Château Palmer 1952 a un nez très engageant et Thomas est content de voir la limpidité du vin qu’il a préparé. Le vin évoque les feuilles d’automne, des saveurs très discrètes mais riches de sens comme on dit lors d’interviews littéraires. Il a une belle puissance, de l’énergie. 1952 est une année subtile, toute en suggestions. Ce vin me plait énormément car il pianote de grandes complexités. Le vin est servi avec un lapin très judicieux accompagné de quinoa. Si le vin est un peu austère, évoquant parfois le thé mais aussi des bois marins, j’aime ses suggestions, son équilibre et son raffinement. Il est fluide, de belle matière. En un mot il est excellent.

Le vin que j’ai apporté, correspondant au thème du « 7 », est une Tête de Vouvray, Vouvray Grand Vin d’Origine, maison Dubech Jeune à Thiais 1937. On pourra dire que le Palmer 1952 respecte aussi le thème du 7, puisque 5 + 2 = 7. Le niveau dans la bouteille est parfait. Le Vouvray évoque une multitude de fruits jaunes d’or. Thomas le trouve court alors que je le trouve long, aimant son final de vin devenu sec en supposant qu’il ne l’a pas été dès le départ, puisque, sans savoir, j’imagine que « Tête de Vouvray » pourrait signifier « crème de tête ». J’aime son acidité citronnée, le pamplemousse que l’on ressent. Comme pour le Bonnezeaux 1919 d’hier, j’adore son caractère kaléidoscopique, qui délivre des complexités qui changent à chaque gorgée.

Thomas Duroux est un homme pressé. Comme tous les gens hyperactifs, il a déjà en tête son prochain rendez-vous. Mais ce déjeuner fut intense car à deux on a le temps de se dire beaucoup de choses. J’ai pu constater lors de la visite faite avant le déjeuner que Palmer bouge aussi dans le sens de la qualité. Ce voyage bordelais est très encourageant car les trois domaines visités veulent rester à la pointe de la qualité. Longue vie à ces châteaux qui œuvrent pour promouvoir les qualités immenses et uniques des vins français.

(pour une raison que j’ignore, des photos sont bleues !)DSC09571 DSC09573 DSC09574 DSC09576 DSC09575

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Dégustation du Champagne Dom Pérignon Vintage deuxième Plénitude P2 1998 au Royal Monceau mardi, 21 octobre 2014

Richard Geoffroy, l’homme qui fait Dom Pérignon, reçoit avec sa responsable des relations presse deux journalistes et moi. Nous nous connaissons tous, ce qui permet des discussions libres. L’objet de la réunion et du déjeuner est de discuter du Champagne Dom Pérignon Vintage Plénitude 2 (P2) 1998. C’est une grande théorie de Richard Geoffroy, à laquelle j’adhère pleinement, que de considérer que Dom Pérignon a des pics d’excellence. Le P2 a pour vocation de mettre en évidence l’un des pics et il est prévu de commercialiser des P3, du pic d’excellence suivant.

Le 1998 a été commercialisé en 2005 après avoir été dégorgé en 2004. Richard dit qu’aujourd’hui, sa stratégie est de mettre sur le marché les vins plutôt après 9 ou 10 ans qu’après 7 ans comme le 1998. Le P2 sera commercialisé après 14 à 18 ans et le P2 du 1998 est en cours de commercialisation après un dégorgement en 2009.

Il y aura des P3, commercialisés de 30 à 40 ans après le millésime. Richard pense que ces commercialisations tardives donneront des champagnes de plus grande longévité. Lucide, il sait que sa théorie n’est pas forcément partagée par tous sur la longévité majorée des P2 et P3. Alors, rien ne vaut la dégustation.

Le Champagne Dom Pérignon Vintage deuxième Plénitude P2 1998 est de grande fraîcheur et son nez évoque le miel et l’acacia. En bouche les fruits sont d’abord discrets puis se montrent. Le caractère vineux apparaît aussi. Le vin est strict, élégant, sobre, précis et pur. Je le trouve tranchant et nos avis sur le P1 (commercialisation initiale) comparé au P2 concordent. Le P2 est plus vif, plus sec, plus tranchant et plus gastronomique. Richard dit que ce 1998 a plus de fruit que le 1996.

Le menu du chef Laurent André mis au point avec Richard est : saumon label rouge en gravlax, betteraves fourragères / coquillages chauds de nos côtes, velours de panais / carré d’agneau de lait fermier cuit en cocotte, feuilles de poireau et ravioles aux éclats de châtaignes / poularde jaune de Mr. Tauzin, suprême rôti, cuisses confites, variation de cèpes bouchon.

La cuisine est superbe et mériterait deux étoiles. L’agneau était intrus puisque seule la poularde était prévue. Nous avons pu vérifier que tous les plats ont merveilleusement collé au P2, sauf cet agneau. Le plus bel accord a été avec les coques et le velours de panais, accord divin. Ce champagne est extrêmement gastronomique, mais c’est aussi un champagne de soif, car à cinq, à déjeuner, nous avons asséché cinq bouteilles de P2 et je n’étais pas le dernier à en redemander. Ce champagne a une vivacité et un tranchant extrêmes. Il ne lasse pas sur la longueur d’un repas. Comparativement au 1998 d’origine, la vivacité supplémentaire justifie la démarche.

Est-ce que ce concept sera compris de la clientèle de Dom Pérignon ? Richard répond que le temps et les moyens seront mis pour ancrer ce concept dans le paysage, car il correspond à des étapes gustatives réelles. Ce repas m’a convaincu. Alors, bonne chance à cette Plénitude numéro deux.

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Voyage en champagne avec un groupe d’amateurs russes samedi, 11 octobre 2014

Ce voyage est raconté en une dizaine d’articles.
Dans ce blog, normalement les sujets les plus récents sont en tête. Or on voudrait commencer la lecture au début, c’est à dire par le plus ancien des événements. Pour faciliter la lecture, j’ai inversé l’ordre de présentation des sujets. On peut donc commencer par le sujet qui suit et continuer dans l’ordre naturel de lecture. Pour le voyage à Madère que vous trouverez plus loin, j’ai suivi l’ordre habituel du blog, ce qui fait que pour lire dans la logique chronologique, il faut lire les sujets en remontant dans le blog et non comme on ferait naturellement en descendant.

Bonne lecture.

Visite à la maison de champagne Pierre Péters samedi, 11 octobre 2014

Nous n’avons pas beaucoup de route à faire pour nous rendre à la maison de champagne Pierre Péters. Rodolphe Péters avec qui j’avais mis au point la visite des deux groupes était désolé de ne pas être disponible cette semaine et c’est une collaboratrice qui va diriger la visite.

Mais qui vois-je ? François Péters, le père de Rodolphe m’accueille avec chaleur, car il ne voulait pas rater l’occasion de me saluer. Alors, j’abandonne mon groupe à la charmante hôtesse et nous allons, les deux François, dans la salle de dégustation, trinquer autour d’un Champagne Pierre Péters Cuvée les Chétillons 2002. Il a une magnifique maturité, car il a bien évolué, et je reconnais bien ce champagne qui me plait tant, généreux blanc de blancs de grande profondeur.

Lorsque le groupe revient de sa visite pour déguster, je préfère garder le Chétillons 2002 que j’ai en main car je le trouve trop à mon goût et je laisse les visiteurs russes déguster les vins de la gamme.

Rodolphe avait prévu un cadeau d’une grande rareté et François Péters ouvre le Champagne Pierre Péters Cuvée les Chétillons magnum 1990. Quel cadeau ! Le vin est impérial. Pour moi, c’est la pure définition de l’idéal du blanc de blancs. Si Salon est dans l’extrême du Mesnil sur Oger, Pierre Péters est dans la belle acception du blanc de blancs. Il se goûte avec gourmandise.

Visite à la maison de champagne Krug samedi, 11 octobre 2014

Les deux groupes se séparent après ce repas. Notre prochain rendez-vous est à la maison de champagne Krug. Olivier Krug m’avait prévenu qu’il ne pourrait pas être présent et c’est Mylène, attachée au service des visites, qui nous a guidés.

L’exposé liminaire est fait alors que nous avons en main le Champagne Krug Grande Cuvée dégorgé en T2 2013. Il est fait de vins de réserve de 1990 à 2006. Il est d’un bel équilibre et solide. J’avoue que l’exposé sur le génie de Joseph Krug m’est apparu un peu nord-coréen ou cubain, tant il s’éternise et force sur le culte de la personnalité, même s’il est totalement justifié d’insister sur le rôle unique du fondateur de cette maison exceptionnelle. La visite des installations est intéressante, les fûts anciens de petits volumes fascinant les visiteurs.

Nous nous rendons ensuite dans une salle de dégustation que je ne connaissais pas, située dans une maison contigüe où Olivier Krug a passé sa jeunesse.

Le Champagne Krug millésimé 2003 est très joli, avec des fruits confits élégants. Il est très subtil, malgré une année assez difficile.

Le Champagne Krug millésimé 2000 est plus acide, a moins de fruits et plus de fleurs que le 2003. Le 2000 évoluera sans doute mieux que le 2003 car le vin est plus fort, mais aujourd’hui, c’est le 2003 qui est le plus convaincant, au final très joli.

Le Champagne Krug Grande Cuvée dégorgé en T3 2012 a un nez extraordinaire. Il est plus flatteur que le Grande Cuvée dégorgé neuf mois plus tard. Il a des vins de 1990 à 2005. Il est plus opulent.

Le Champagne Krug rosé a une très belle couleur de pêche. Il est parfait, absolument parfait, et d’une totale élégance. L’émotion que je ressens est superlative, alors que je ne suis pas un immense fan des champagnes rosés. Il est fait avec une addition de vins rouges d’Ay et des vins de 2000 à 2006.

Le plus grand des vins est pour moi le 2003 mais le rosé m’a donné un coup de poing au cœur.

Les propos tenus par Mylène sont vibrants, elle transmet une belle émotion. Ma remarque sur son introduction est à la marge et j’ai su que le second groupe a été enthousiasmé de cette même visite, le lendemain. Il faut vite aller se préparer à l’hôtel, car nous allons dîner aux Crayères.

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La cave des vins anciens

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la dégustation

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Visite à la maison de champagne Lanson à Reims samedi, 11 octobre 2014

Les amis d’Andrei représentent plus de vingt personnes. Les maisons de champagne préférant des petits groupes de visite, nous en avons formé deux. Notre groupe est de douze personnes, dont une délicieuse fillette de dix ans pétillante et vive, qui suivra tout notre programme avec sagesse et amabilité. C’est la fille d’Andrei. Nos déplacements se font en bus.

La maison de champagne Lanson à Reims est accueillante. Aucun des responsables que je connais n’est disponible, car la maison fait beaucoup de communication en ce moment. C’est une charmante collaboratrice qui nous fait faire la visite, puis la dégustation.

Le Champagne Lanson Black Label non millésimé a les trois cépages, le pinot noir étant à 50%, le chardonnay à 35% et le pinot meunier à 15%. Il est très fluide et agréable. Les champagnes de cette maison sont servis entre 7 et 8°, ce qui est manifestement trop froid. Apparemment, c’est une consigne qui vient de haut. Les champagnes sont beaucoup moins expressifs quand ils sont si froids.

Le Champagne Lanson rosé Rose Label a une jolie couleur saumonée. Lui aussi a les trois cépages, avec le pinot noir à 53%. Il est très élégant et fait « bonbon anglais ».

Le Champagne Lanson Gold Label 2005 est fait à moitié-moitié de chardonnay et de pinot noir. Le nez est superbe avec un beau fruit. Il a une belle matière dense.

Le Champagne Lanson Extra Age Brut est fait de trois millésimes, 2000, 2002 et 2004. Il est à 40% chardonnay et 60% pinot noir. Le nez est très pur et noble. Il est vineux. Il a beaucoup d’élégance et il est plus doux que le millésimé. Son final est moins long. Je préfère le millésimé.

Le Champagne Lanson Ivory Label Demi-Sec, contrairement à son nom est très doux. Le final est très sucré. Il irait merveilleusement avec un foie gras. Je l’aime beaucoup car tout son message est en douceur, le vin restant aérien.

Le cadeau fait à notre groupe, c’est de goûter le Champagne Lanson Vintage Collection magnum 1990. Il a 46% de chardonnay et 54% de pinot noir. Il a un nez de vin ancien. Il a été dégorgé spécialement pour nous et l’autre groupe de russes qui viendra cet après-midi en profitera aussi. Ce groupe est piloté par Polina, une sommelière russe qui m’a été recommandée par l’école Le Cordon Bleu qui forme des élites dans le métier du vin. Elle a été très appréciée par son groupe.

Le 1990 est un peu strict et a un final un peu court. Il faudrait qu’il s’étende mais nous sentons qu’il est fait pour la gastronomie. C’est un privilège que de boire un tel vin.

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