Archives de catégorie : billets et commentaires

Le Ritz me fait une promotion indirecte jeudi, 15 décembre 2005

Dans le Figaroscope de ce mercredi, supplément très agréable à lire et informatif, on présente toutes les offres de réveillon.
Traditionnellement, le Ritz se place à un niveau beaucoup plus cher que tous les autres.
Son Réveillon est à 1950 €. Il y aura bien sûr de la truffe et du caviar. Mais avec un Corton Charlemagne 1995, Château Margaux 1999 et Yquem 1991, cela fait paraître mes dîners terriblement bon marché.
Car pour deux fois moins cher on profitera de dix vins rares, et ce sera Margaux 1934 et Yquem 1949.
Bien sûr, au Ritz on dansera, ce qu’on ne fait pas à mes dîners.
On dit que quand on aime, on ne compte pas. Raison de plus, si on ne compte pas, pour venir à mes dîners.
C’était ma séquence Fidel Castro : plutôt que de laisser faire sa promotion par un autre, autant se la faire soi-même.

ventes aux enchères mardi, 13 décembre 2005

Il y avait le samedi 10 décembre au moins cinq ventes, avec au moins 600 lots chaque fois, l’une des ventes atteignant 1800 lots.
On m’informe que beaucoup de lots sont partis à 15% sous les estimations basses.
C’est évidemment à confirmer, mais c’est dommage que les experts se placent trop souvent dans une optique de vendeur.
Une estimation haute empêche que je place des ordres.
Une estimation basse va me pousser à enchérir. Et une fois dans la spirale acheteuse, je vais sans doute aller plus haut que si j’ai estimé devoir être en dehors.
Sujet de réflexion sur lequel j’ai relativement peu convaincu jusqu’à présent.

Evocation dans la presse mardi, 13 décembre 2005

Dans « les Echos » « Série Limitée » de décembre, ce supplément d’un format immense, il y a, page 108, un article qui s’appelle « Flûtes Enchantées ».

Et, au milieu de la page 109, on peut lire : « François Audouze, un grand amateur français, s’est donné pour mission de réhabiliter les vieux millésimes considérés comme trop anciens pour être bus. Un Moët Impérial 1914 (jugé excellent) ne lui fait pas peur, pas plus qu’une Veuve Clicquot Rosé RD 1928. Il organise même chez les plus grands chefs français des dîners autour de ces antiquités œnologiques dont il a révolutionné l’appréciation et la dégustation. En dépit d’un prix très élevé, qui peut aller jusqu’à 1500 euros, les réservations de ronds de serviette lui parviennent du monde entier : dix vins pour neuf convives, avec un ou deux millésimes de champagne, dont certains dépassent le demi-siècle. Les heureux élus en ressortent éblouis pour longtemps. »

Voilà une bien agréable évocation des dîners de wine-dinners sous la plume de Grégory Pons.

les bordeaux que j’ai bus mardi, 6 décembre 2005

J’ai compilé à ce jour la base de données des vins que j’ai bus. Je bois du vin depuis plus de trente ans, et je ne tiens cette statistique que depuis 6 ans. La statistique n’est donc pas complète, mais ce n’est pas si mal. Après chaque année, le nombre de vins (avec parfois un vin en double si je l’ai bu deux fois).

Ce magnum de Cheval Blanc est une icône du vin bordelais.

Le signe # veut dire que l’année a été estimée, qui était illisible ou non indiquée 1858 # (1) – 1869 (1) – 1870 (4) – 1874 (1) – 1878 (1) – 1887 (1) – 1888 (1) – 1890 (3) – 1891 (1) – 1893 (1) – 1898 (1) – 1899 (3) – 1900 (10) – 1904 (3) – 1905 (1) – 1906 (1) – 1907 (3) – 1908 (1) – 1909 (1) – 1911 (1) – 1912 (1) – 1914 (2) – 1916 (4) – 1918 (8) – 1919 (6) – 1920 (2) – 1921 (4) – 1922 (1) – 1923 (1) – 1924 (8) – 1925 (1) – 1926 (8) – 1928 (22) – 1929 (20) – 1931 # (1) – 1933 (7) – 1934 (17) – 1936 (2) – 1937 (14) – 1938 (3) – 1939 (2) – 1940 (1) – 1940 # (1) – 1941 (2) – 1943 (8) – 1943 # (1) – 1945 (12) – 1946 (1) – 1947 (19) – 1948 (6) – 1949 (4) – 1950 (12) – 1951 (1) – 1952 (8) – 1953 (8) – 1954 (1) – 1955 (22) – 1957 (2) – 1958 (2) – 1959 (17) – 1960 (4) – 1960 # (1) – 1961 (19) – 1962 (10) – 1963 (2) – 1964 (19) – 1965 (1) – 1966 (10) – 1967 (11) – 1969 (5) – 1970 (15) – 1971 (11) – 1972 (3) – 1973 (2) – 1974 (5) – 1975 (18) – 1976 (6) – 1977 (2) – 1978 (15) – 1979 (12) – 1980 (4) – 1981 (11) – 1982 (19) – 1983 (13) – 1984 (3) – 1985 (7) – 1986 (20) – 1987 (13) – 1988 (13) – 1989 (27) – 1990 (24) – 1991 (2) – 1992 (5) – 1993 (10) – 1994 (10) – 1995 (11) – 1996 (21) – 1997 (11) – 1998 (16) – 1999 (17) – 2000 (14) – 2001 (9) – 2002 (11) – 2003 (4) – 2004 (20). Les 20 de 2004, c’est parce que j’ai été invité à la séance de notation de la rive droite en avril 2005.

DES VINS DU LANGUEDOC CHEZ UN CAVISTE jeudi, 17 novembre 2005

Un ami m’ayant attiré sur ses terres dans le 14ème arrondissement, me suggère d’aller visiter un caviste qui présenterait de l’intérêt. C’est le jour du Beaujolais nouveau, je me dis : pourquoi pas ? J’arrive dans une belle petite boutique, mais là, pas de beaujolais, on est dans les terres du Languedoc. Des tables de ferme accueillantes, un vin ouvert, un pâté qu’on fait ouvrir, et le courant se met à passer. Le Clos Sorian, Coteaux du Languedoc 2003 d’Alain Martin a un parfum délicieux. Des arômes de poivre, de coulis de fruits rouges. En bouche, ça jute gentiment. On est bien. La bouteille fait marée basse à une rapidité folle. Il faut vite ouvrir un nouveau pâté pour accueillir « les calcinaires » vin de pays des côtes catalanes du Domaine Gauby blanc 2004. Le vin est assez élégant mais l’image qui me vient immédiatement, c’est que le vin a appuyé sur les freins. On sent qu’il fait tout pour ne pas se livrer.

interview sur France Info jeudi, 10 novembre 2005

Je suis interviewé à France Info au sujet de mes dîners entre les motions du parti socialiste et les drames qui émaillent l’actualité des banlieues. Je passe après un Arnaud Montebourg qui piaffe comme un pur sang. L’information est par nature fast food. Elle est dévorante. Impression étrange en quittant les lieux : j’ai délivré mon message, donc je n’existe plus. Car la seule info qui a de l’intérêt, c’est la suivante. Fort heureusement, une avalanche de visites sur le site wine-dinners et des messages nombreux m’ont montré l’efficacité de ce média.

je retrouve David Van Laer, ancien chef du Maxence jeudi, 10 novembre 2005

David van Laer, chef qui a atteint une étoile au Maxence est un ami avec lequel j’ai organisé les premiers dîners de wine-dinners. Ils étaient deux au tout début, Maxence et le restaurant Laurent. Le Maxence a disparu, David a trouvé de nouvelles activités, et nous nous sommes revus pour étudier comment faire un jour un de mes dîners avec lui aux fourneaux. On bavarde, on bavarde, il est temps de dîner. Il me suggère un restaurant près de l’Opéra. Quelle idée lui a pris ? Le nom du lieu est résolument branché, comme les nouveaux noms de ces grandes entreprises françaises dont on ne sait plus si elles vendent de l’eau, des canons, des avions ou du téléphone, tant ils sont éloignés de l’objet social de l’entreprise qu’ils sont sensés désigner. Le lieu a la décoration qui cible le cadre de 35 ans qui lit encore Libération. Et le chef a mis dans un chapeau toutes les saveurs qui sont à la mode, a mélangé le tout et a extrait une poignée de saveurs pour chacun des plats de hasard qui nous sont proposés. La belle pièce de bœuf est parfumée de lambeaux de sardines. J’ai supporté, car il n’est pas interdit de s’encanailler. Mais des ajoutes d’épices inutiles et qui ne se parlent pas, c’est plus dur.
C’est une jolie et souriante serveuse qui vient expliquer ce qu’il y a dans l’assiette en montrant du doigt les composantes du plat, et en récitant son texte. Comme son joli nombril doré (mode oblige) est à hauteur de nos yeux, on aimerait que le chef ait encore multiplié les épices, juste pour le plaisir de la récitation. Un verre de Roussette de Dupasquier, la même que celle bue chez Marc Veyrat, mais ici de 2001 est vraiment très agréable, même sortie de sa région. Voilà des vins expressifs qu’il faudrait plus souvent explorer. Le Morgon 2002 Cuvée Corcelette de Jean Foillard est franchement agréable. Ce qui est amusant, c’est que les premières gorgées transportent d’aise. On est heureux de se promener en Beaujolais. Evidemment, après deux verres, on voit les limites de ce vin, et nous avons abandonné la moitié de la bouteille en espérant que finie en coulisse, elle ne vienne pas détruire l’harmonie de ce joli petit nombril délicat.
Le nom du restaurant ? Inutile de citer un nom. La moitié des tables vides, c’est une punition suffisante.

j’ai obtenu un prix décerné par l’académie amorim mercredi, 9 novembre 2005

Dans les locaux solennels du Sénat, l’Académie Amorim remet ses prix annuels qui encouragent des études sur le vin. Amorim est un producteur portugais de bouchons. Le grand prix échoit à un universitaire qui a étudié les causes de l’apparition d’odeurs terreuses dans le vin. Un prix coup de cœur est décerné à une jeune et jolie chercheuse qui a analysé l’image du vin pour la génération des 20 à 25 ans. Mon étude sur les messages et enseignements des bouchons des vins anciens est couronnée d’un prix « chêne liège ». L’Académie m’a demandé de faire, lors de la cérémonie de remise des prix, un exposé sur les vins anciens devant un parterre de scientifiques et de personnes éminentes du monde du vin. Je retrouve avec plaisir Jacques Puisais, cet esthète qui a écrit des pages essentielles et poétiques sur le goût. Nous nous sommes promis de renouveler des expériences comme celle avec Alain Senderens où j’avais apporté un Barsac 1929 et un Langoiran 1949 (bulletin 47). Le professeur Denis Dubourdieu nous offre à goûter et commente Doisy Daëne 2002 et 1990. On mesure ainsi, même sur deux vins très jeunes, l’influence du temps, ce qui était l’objet de l’expérience. J’ai trouvé le 2002 fort expressif et particulièrement agréable car son sucre mesuré le rend frais, rafraîchissant et presque léger. Le 1990 s’assied déjà dans une position sénatoriale. Il entre dans son trajet historique. Les discussions passionnantes fusent avec des chercheurs, universitaires et officiels du vin.

soirée jazzy aux caves Legrand jeudi, 27 octobre 2005

Soirée thématique aux Caves Legrand. J’en avais informé les lecteurs du bulletin que je touche par email, sans réellement savoir ce qui allait se passer. Des fidèles d’entre les fidèles m’ont fait le plaisir de m’y retrouver. Certains, constatant qu’il s’agissait de musique, et venus pour me dire un petit coucou, ne sont pas restés. Qu’ils m’excusent. Le thème central était un trio, piano, basse et trompette qui fut rejoint en cours de route par un saxophoniste particulièrement brillant. Très belle émotion d’interprètes de talent, aidés par une salle de connaisseurs. Musique et vin font bon ménage. De grands standards d’un bon jazz classique communiaient avec un Sancerre blanc 2003 très pur et une belle cuvée 2000 d’Alphonse Mellot. Il y a de l’expression bourguignonne dans ce Sancerre. Le Sancerre rouge 2004 Alphonse Mellot correspond moins à mon goût. Trois auteurs signaient leurs livres. J’en étais. Je retrouvais quelque trente à quarante ans plus tard des amis de jeunesse. Discussions passionnées avec des grands amateurs qui se poursuivirent au petit bistrot d’à coté qui avait fermé sa cuisine. Mais on pardonne tout aux serveuses belles comme des déesses quand elles vous l’annoncent. Ces jeudis de Legrand sont de frais moments de détente.

cocktail pour la sortie du livre d’Apollonia Poilâne mardi, 18 octobre 2005

La foule était dense pour la signature par Apollonia Poilâne de son livre sur le pain, avec de goûteuses tartines toastées, à la tomate, au jambon ou au chocolat, sur un fort courtois champagne Gosset en magnum. Le personnel tartinait avec une belle constance et un entrain joyeux pour satisfaire de voraces appétits. Une galerie des arcades des jardins du Palais-Royal, emplie de sculptures de pain du musée Poilâne était un écrin bien trop petit pour contenir une foule venue témoigner à Apollonia l’immense sympathie pour son père et l’encouragement à sa propre réussite.
Présentation de perspectives économiques et financières à l’initiative d’une banque d’affaires dans les locaux du cercle Interallié. De temps en temps, ce n’est pas mauvais de se remémorer que de grands agrégats commandent plus sûrement le destin du pays que les gesticulations de coqs aux egos tranchants comme des ergots. Un champagne Philipponat de belle soif vient consoler l’émoi après les hauts le cœur que donnent les montagnes russes de graphiques plus explicites les uns que les autres.