Archives de catégorie : billets et commentaires

The Audouze method becomes a standard ! jeudi, 27 avril 2006

In an article on New York Times, April 25th, in the section Dining and wine, there is an article signed by Eric Asimov whose title is : « The pour ».

And he says in the middle of his article :  »

The 2001 Pontet-Canet surprised me the most. I was looking forward to this wine, which I had not tasted since last spring, when it finished at the top in a Wine Panel tasting of 2001’s from the Medoc.

It was not nearly as good as I had remembered it. The aroma was young and primary, with little complexity, and it seemed hollow in the middle. It sat in my glass until Dr. S pointed out how brilliantly this wine went with the watercress salad, and he was right. Maybe it was the acidity of the wine that matched the dressing, but it also went well with the potato gateau. Maybe it just needed more air, even though we had opened the bottles hours before, pouring a little out of each bottle in an alternative to decanting sometimes called the Audouze method.  »

Needless to say that I am proud ! (the method is explained in this blog).

ma cave est filmée jeudi, 20 avril 2006

Ma cave a été filmée par une équipe de Télé Monte-Carlo. Apparemment le sujet passera en juillet 2006, et sera repris sur la chaîne Odyssea. Le cameraman est un amoureux des vins anciens car ses parents avaient un magasin de vente de vins. Il a abondamment salivé. j’ai ouvert en fin de séance un Aloxe Corton Joseph Drouhin 1961.

Le rapport avec le vin : plaisir ou domination ? vendredi, 14 avril 2006

La dégustation à l’aveugle, ou le besoin de noter, correspondent à un rapport d’autorité avec le vin. Avez-vous remarqué les gens qui ont un chien? Il y a ceux qui entretiennent avec leur chien un rapport confiant. Le chien est vraiment l’animal de compagnie. Et il y a ceux qui ne voient en leur chien qu’un objet de domination. « Ici », « couché », « non », « tranquille », « rapporte », … Ces comportements d’autorité compensent certainement un mal être.

Peut-on pousser l’analogie avec le vin ? Pourquoi ce besoin de noter, de juger, de proclamer qu’un petit vin à deux sous vaut plus gustativement qu’un grand cru encensé ? Est-ce pour compenser un mal-être par rapport au coût des vins ? Est-ce pour justifier que n’ayant pas les moyens d’acheter les plus grands vins, il faut une désacralisation des idoles ? C’est peut-être aller trop loin, mais ce besoin de juger, de montrer qu’on domine le vin au point de le noter, de le classer, d’en faire un bon ou mauvais élève procède d’un manque de sérénité.

On ne mange jamais trois gigots en même temps pour dire quel est le meilleur. Pourquoi ne pas profiter d’un vin pour lui-même ? Sans ce besoin de domination qui donne à l’amateur le sentiment qu’il est le juge suprême. On gagnerait beaucoup à bien séparer la fonction achat, dans laquelle il est logique et judicieux de comparer de la fonction plaisir, où le fait de boire un vin doit être une rencontre entre le message d’une terre, d’une appellation, d’un vigneron, d’un vinificateur et d’un dégustateur.

Je rêverais de commentaires où celui qui a bu dit : « c’est bon ».

Un article dans le Financial Times dimanche, 2 avril 2006

Dans le numéro du 2 avril, il y a un supplément mensuel du genre "art de vivre.

Un article parle des dîners avec des vins anciens. Le texte me concernant est le suivant :

"Yet another variation on the wine dinner theme can be found in France where the delightful French collector and bon vivant François Audouze continues to organise his extravagantly hedonistic – yet immaculately discreet wine dinners for like-minded epicureans. Formerly the CEO of steel company Arus, Audouze was looking for a way of sharing his passion for wine and food and hit upon a remarkably simple concept. Every month, Audouze’s website invites nine paying guests to an undisclosed two- or three-Michelin starred restaurant in Paris where he and they will enjoy 10 rare and exquisite wines from his magnificent personal cellar. (His pre-1945 collection alone accounts for over 10,000 bottles. “Younger” vintages are even more plentiful.)

Audouze not only hosts his hedonistic dinners (which usually cost just under € 1,000 / about £580 per person), he also selects the wines (and to an extent the food) so that not two events are the same. The result is a truly eclectic mix of wines and venerable old vintages. For instance, the dinner in January included an 1893 chateau Guiraud, a Nuits Saint Georges from 1915, a 1938 Mouton Rothschild and a 1954 Cos d’Estournel. All of which made Domaine de la Romanée Conti 1976 Grands Echezeaux and the ’82 Salon look positively infantile in comparison.

Audouze started his dinners about five years ago and now offers tailored events for companies too. As a result, his dinners attract aficionados from all over the world. Mostly, though, the people who attend tend to be men. “but at our next dinner we have four women, which I like. If it is all male, it can turn into a combat de coqs which I would rather avoid”, he adds.

Unlike most wine dinners, Audouze never does themes that focus on a single vintage or chateau. “Partly, this is because it then becomes an intellectual exercise about which wine is best”, he says. “Instead, I want people to enjoy and understand the wines rather than judge them. So my rules are simple. If you know something about wine – forget what you know. And if you think you know nothing about wine – forget that too”. Certainly, his dinners have occasionally been known to upset the form guide. “Once, we ranked a 1947 Moulin à Vent Beaujolais above a 1934 Latour”, says Audouze. ‘I love it when that happens, because it shows just how surprising and exciting wine can be”.

Ce n’est pas mal du tout.

La revue : Financial Times du 1 et 2 avril, supplément mensuel "How to spend it" avril 2006, page 66/67.

un achat, chat en poche, se révèle un bel achat vendredi, 31 mars 2006

Achat, chat en poche !

Je reçois environ 10 / 15 offres par semaine de vins à vendre.

Généralement, je réponds : « la valeur gustative de vos vins étant supérieure à la valeur financière, je vous conseille de les boire ».

Un jour, quelqu’un me propose des Frédéric Lung, Royal Kébir, vin d’Algérie.

Là, stop, on cause.

Le vendeur me dit qu’il a une caisse en bois de Lung, et que ce doit être des années 50, et qu’il doit y avoir 4 rouges, 4 blancs et 4 rosés.

Je formule un prix en disant : sous réserve de les voir.

Nous avons rendez-vous à Hyères, sur le port, et je découvre cette caisse. Monsieur est venu avec madame, et ce couple de retraités est évidemment inquiet de savoir si la transaction se fera.

Je demande si on peut ouvrir et le monsieur me dit : « vous n’y pensez pas. D’ailleurs, pour un collectionneur, c’est la caisse entière d’origine qui a de la valeur ». Quand je lui dis : « mais c’est pour les boire », le monsieur se dit que je dois être un fada.

Nous récapitulons ce qu’il me vend, chat en poche donc : quatre bouteilles de chacune des couleurs, années 50.

Je reviens juste d’avoir ouvert la caisse :

          quatre rosés sans année, bruns comme des figues sèches, d’excellent niveau

          huit rouges 1945 dont une seule est haute épaule, les autres dans le goulot.

Bingo !

J’ai déjà bu Frédéric Lung 1945. C’est un vin de légende.

Dans le club dont je faisais partie, où les dégustations se faisaient à l’aveugle, les Lung damaient le pion aux bourgognes des années trente et quarante.

Bonne pioche.

Je suis ravi.

Le monsieur doit l’être aussi, car il doit considérer comme fada une personne qui paie aussi cher une caisse de vins sans doute définitivement morts.

Je suis estomaqué des niveaux de ces vins.

La phrase absconse du bulletin 172 lundi, 27 mars 2006

Lors de l’envoi du bulletin 173 par email, j’ai créé un petit concours pour inciter les lecteurs à lire mes bulletins et à consulter le blog. Voici la formulation :

« Il y avait dans le bulletin 172 une phrase volontairement absconse. Les quatre premiers qui en donneront la clef, avec l’explication exacte, partageront avec moi une Yquem. Pour le plaisir. La solution sera donnée dans une semaine sur le blog. On l’aura compris, c’est pour animer la lecture de ce bulletin et créer le réflexe de consulter le blog. »

Il fallait trouver la phrase. La voici : « Le président de l’automobile club de France déclare ouvert le dîner annuel de l’Union des Grands Crus. Il rappelle, mais avec des mots plus choisis, que Noé fut le premier à faire rougir l’alcootest, et avec un langage fleuri, il nous compte l’histoire de la vigne. Quand au bout de cinq minutes on en est encore à Horus et Osiris, on se dit que la soirée sera longue, mais son discours fait « pschent », ce qui est assez abracadabrantesque, et c’est au tour du président de l’Union des Grands Crus de s’exprimer. »

La clef de l’énigme est la suivante : les interviews de Jacques Chirac le 14 juillet.

Une année il dit que telle ou telle affaire ferait « pschitt ». Une autre année il trouva une question « abracadabrantesque », exhumant un mot de Rimbaud. Le discours de président s’annonçait fort long si l’Egypte prenait tant de temps. Or son discours s’arrête. Il fait pschitt. Comme on parlait de l’Egypte, il fait pschent, puisque pschent est la coiffe des pharaons. Ce brusque arrêt du discours est curieux. Il est donc abracadabrantesque. La logique élyséenne était dans cette phrase.

Les vainqueurs sont trois.

Nous boirons ensemble un vieil Yquem. Je le raconterai.

premier jugement de Robert Parker sur 2005 mardi, 21 mars 2006

Ce mot est émis sur son forum, en date du 18 mars, soit quinze jours avant la présentation officielle des 2005 à la presse à Bordeaux.

Il est intéressant de noter que son message parle d’un vin d’Afrique du Sud, dans lequel est glissé subrepticement celui ci. Le titre : "Fabulous South African wine-ANWILKA"

"Funny to me commenting on this wine after tasting 225+ rather astonishing 2005 Bordeaux this week,but this is the finest red wine I have ever had from South Africa….a partnership of Bruno Prats,Hubert de Bouard,and the Klein Constantia folks.This debut release, the 2005,a blend of 37% syrah and the balance cabernet sauvignon,is world class stuff….as one might expect from the people behind it….the first release…there are 42,000 bottles from their vineyards in Stellenbosch,and it is priced to sell for about $40-45 in the USA…release is imminent….exceptional wine….
Of course, I will be here in Bordeaux for another week,but 2005 is very exciting…and particularly at the lower levels….where a plethora of exceptional wines have been produced…and it is these wines which are never given a thought by the speculators so I think there will be many splendid 2005 Bordeaux available for very reasonable prices….unlike the famous names….you can be sure they will be priced in the stratosphere…the vintage is that exciting,and demand is already at a frightful fever pitch 4-6 weeks before prices are announced…..actually….to put it another way….the vintage looks to be historic in terms of what has emerged….." (Robert Parker)

The greatest Yquem of the 20th century lundi, 20 mars 2006

I was asked on the Mark Squires forum which years are the best for the 20th century. Here is my answer :

Here are the Yquem that I have drunk for the last six years, since I take notes on what I drink.

1861 – 1876 – 1893 – 1893 – 1900 – 1906 – 1908 – 1908 – 1917 – 1921 – 1921 – 1921 – 1928 – 1928 – 1929 – 1931 – 1932 – 1933 – 1934 – 1936 – 1937 – 1937 – 1937 – 1937 – 1940 – 1941 – 1942 – 1942 – 1945 – 1947 – 1948 – 1949 – 1949 – 1950 – 1955 – 1955 – 1959 – 1959 – 1959 – 1960 – 1961 – 1962 – 1966 – 1967 – 1967 – 1967 – 1967 – 1967 – 1973 – 1975 – 1976 – 1978 – 1979 – 1980 – 1981 – 1982 – 1982 – 1983 – 1983 – 1983 – 1984 – 1986 – 1986 – 1987 – 1987 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1988 – 1989 – 1989 – 1989 – 1990 – 1990 – 1990 – 1990 – 1991 – 1991 – 1991 – 1994 – 1995 – 1995 – 1995 – 1996 – 1996 – 1996 – 1997 – 1998 – 1998 – 1998 – 1999 – 1999 – 2001 – 2001

What is difficult is that I never compare Yquems, as I never open two together, or if I do so, there is a young and an old.
And I must say too that when I drink Yquem, I enjoy it so much that every Yquem is my best Yquem.

As I like old Yquem, my answer will be :
1 – 1900
2 – 1928
3 – 1947
4 – 1959
5 – 1955

But I must say that I am not sure of my answer, as some 1929, a 1908 and a 1917 have pleased me enormously.

On Thursday, I will open a Yquem 1936 of a very high fill and of a magnificent colour (original fill). Normally it should be a great one as I prefer the taste of Yquems with orange colours to caramail colours.