Archives de catégorie : dîners ou repas privés

dîner du deuxième jour samedi, 30 décembre 2023

Le soir du deuxième jour, le programme est limité pour que nous ménagions nos forces. Le plat est d’anguilles fumées et de pommes de terre à la mayonnaise. Un des amis présents avec qui j’avais bu un Champagne Pierre Deville Pinot Noir grand cru 2012 au restaurant Abysse, a apporté le même champagne car il avait vu que j’avais apprécié ce champagne qui m’était inconnu.

Ce champagne est aussi bon que le souvenir que j’avais gardé. Fraîcheur, persuasion, droiture, finesse et belle personnalité. Nous nous sommes régalés avec les gourmandes et grasses anguilles de Kaviari.

déjeuner du deuxième jour samedi, 30 décembre 2023

Le programme du déjeuner du deuxième jour est de comparer trois caviars Kaviari, le Baeri, le Kristal et l’osciètre. Le vin sera un Dom Pérignon 2010 apporté par les amis qui ont fourni les caviars. Pour préparer le palais aux caviars, je découpe des morceaux de Gouda au pesto. Et c’est effectivement une bonne mise en place de nos papilles.

Le Champagne Dom Pérignon 2010 est un grand champagne mais un peu discret. Il est sans doute dans une phase de repos qui ne sera que provisoire, car je pressens que ce champagne aura un parcours comme celui du millésime 1992 qui s’exprime si bien aujourd’hui.

Contre toute attente j’ai classé le Kristal devant le Baeri et devant l’osciètre alors qu’habituellement je suis un fan fidèle de l’osciètre.

Les caviars sont suivis d’un camembert Jort qui met en valeur le champagne beaucoup plus que les caviars. Qui aurait pensé que cela soit possible ?

Les kumquats du jardin et une tarte au pomme ont trouvé un camarade idéal avec le Coteaux du Layon Chaume Domaine La Roche Moreau 1992 qui s’est encore élargi depuis la veille.

Premier dîner de la Saint-Sylvestre samedi, 30 décembre 2023

Nous descendons dans le sud pour les fêtes de la Saint-Sylvestre. Je commande un plateau de fruits de mer à un restaurant du port, pour demain, le premier de trois dîners.

Les premiers amis arrivent à 13h40 et selon la tradition, j’ouvre un magnum de Champagne Salon, qui est comme le tir au pistolet qui marque le départ d’une course.

Le Champagne Salon magnum 2002 a eu ce matin un pschitt très dynamique. Dans le verre, la couleur est claire. Dès la première gorgée, on sent que le champagne est grand, plus que grand. Il est intense, jeune, vif mais avec une belle rondeur de plaisir. Un régal. Sur un pâté de tête de notre boucher préféré, c’est un bonheur. Avec de fines tranches d’andouille de Guéméné, le plaisir est aussi grand. Le summum est atteint sur un camembert Jort peu affiné qui fait chanter le champagne.

A 16 heures, ce sont deux autres amis qui arrivent. Le Champagne Salon accompagne un gâteau au chocolat, un peu moins compagnon de jeu que les cochonnailles précédentes.

Le plateau de fruits de mer est composé d’huîtres de deux sortes, grasses ou iodées, de crevettes roses, de langoustines et de pinces de crabe. J’ai envie d’associer chaque élément avec un vin différent. Et ce qui chatouille mes méninges, c’est d’essayer un Coteaux du Layon avec la pince de crabe.

Nous passons à table. Le Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1979 est particulièrement adapté aux deux sortes d’huîtres, offrant deux visages différents. C’est avec les huîtres iodées que je préfère la vivacité de ce beau champagne, alors que sur les huîtres grasses, il fait plus notaire de province.

Sur les crevettes nous buvons un Chablis Grand Cru Blanchot Vocoret 1988. A l’ouverture il m’avait fait un peu peur, mais il a retrouvé sa puissance et sa complexité. C’est un grand Chablis.

Sur les langoustines apparaît un Meursault Charmes Comtes Lafon 2003. Au début, il paraît calme après le vif chablis, mais rapidement il prend de l’ampleur et le mot charme associé à son appellation lui convient parfaitement. Là aussi, l’accord est pertinent. Le meursault paraît plus noble que le chablis mais le chablis est plus vif et expressif que le meursault.

C’est maintenant que je vais savoir si mon audace est justifiée. Le Coteaux du Layon Chaume Domaine La Roche Moreau 1992 est d’une délicatesse infinie. Il est doucereux, mais bien affirmé et l’accord avec la chair de la pince de crabe me ravit. J’adore explorer de telles associations improbables. Je suis aux anges.

Les quatre associations étaient pertinentes. La plus belle me semble être celle du chablis avec les crevettes et la plus originale celle du vin de Loire avec les pinces de crabe. J’ai trouvé le Coteaux du Layon particulièrement élégant. On n’a ni la puissance ni la complexité des sauternes, mais ce vin gracieux est enchanteur.

Des glaces à la vanille ou au caramel beurre salé ont conclu ce repas.

Le premier dîner lance bien l’aventure qui commence.

second dîner de Noël à la maison dimanche, 24 décembre 2023

Le second dîner de Noël se passe aussi à la maison. Deux petits-enfants sont partis tôt ce matin pour rejoindre leur grand-mère lyonnaise. Nous serons sept, tous présents la veille.

Je commence l’ouverture des vins vers 15 heures. C’est la première fois que j’ouvre un vin d’une des allocations que je reçois de la Romanée Conti. C’est un Grands Echézeaux 2001 dont le niveau dans la bouteille a laissé une infime place à l’air. Le vin touche le bouchon quand la bouteille est debout. Le bouchon est de très belle qualité et le parfum très jeune est prometteur.

Quand j’ai fait les photos des bouteilles, j’ai vu que le bouchon du Musigny Comte de Vogüé 1955 est descendu et risque à tout moment de tomber dans le liquide. S’il tombe, il me faudra carafer le vin, ce qui ne permet plus l’oxygénation lente. Avec des gestes très doux j’essaie que le tirebouchon trouve un point d’accroche pour qu’il empêche le bouchon de tomber.

Je réussis à extirper le bouchon qui vient avec beaucoup de difficultés car le cylindre du goulot est très irrégulier et s’oppose à la montée du bouchon. J’ai peur que le bouchon n’ait pollué le vin mais le parfum ne me paraît pas dégradé.

J’ouvre les deux champagnes. Fort curieusement, le Bollinger Grande Année 1982 n’a pas de pschitt alors que le Mumm Cuvée René Lalou 1973 en a un significatif. Les deux bouchons sont cisaillés, le bas du bouchon ne sortant qu’avec un tirebouchon.

Le programme sera : gougères, mimolette et autres amuse-bouche puis à table une poularde de Bresse et gratin dauphinois, fromages et bûche au chocolat et à la meringue.

Le Champagne Bollinger Grande Année 1982 a une petite amertume qui limite le plaisir mais qui va s’estomper au bout de dix minutes et rendre plus large le champagne qui devient plus accessible et charmant.

Le Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1973 est absolument magnifique. Il a tout pour lui, charme, structure, jolie complexité. C’est le champagne mature parfait.

La poularde de Bresse de taille respectable est d’une tendreté rare. Le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 2001 est un grand vin noble, riche, vif. Il est épicé et un peu jeune pour moi.

Le Musigny Comte de Vogüé 1955 est très bouchonné ce qui n’était pas apparu à l’ouverture. Ce nez de bouchon ne se retrouve pas dans le goût. Le vin est subtil et un peu fatigué. Ma fille cadette est très rebutée par le nez de bouchon. Et quand au bout de quelque temps ce défaut disparait, ma fille trouve le vin intéressant car il a gardé de belles complexités. Je ne suis pas très content, car sur ces deux jours, trois bourgognes sur les quatre ont été insuffisants. Pour deux d’entre eux j’avais pris le risque mais pour le troisième il y a eu la mauvaise surprise d’un bouchon qui avait glissé.

Pour la bûche au chocolat et meringue j’ai choisi un Champagne Dom Pérignon rosé 1998 qui est absolument idéal. C’est un rosé de belle expression, typé et dynamique.

Les cadeaux ont été nombreux et variés avec de belles intentions. Ces deux dîners de Noël ont été un grand moment d’affection.

Premier dîner de Noël à la maison samedi, 23 décembre 2023

Nous fêterons Noël à la maison en deux fois, le 23 et le 24 décembre en fonction des impératifs des enfants et des petits enfants.

Pour le premier réveillon de Noël le programme sera : à l’apéritif, dégustation de deux caviars, le Baeri français et l’osciètre, puis boudin blanc. Ensuite à table, pommes de terre à la truffe, veau Orloff, fromages et tarte Tatin.

Vers 15 heures je commence à ouvrir les vins. J’ai prévu une bouteille inconnue d’un vin de la Romanée Conti, mais je ne sais pas lequel, d’une année de la décennie 60, mais je ne sais pas laquelle. Le niveau dans le goulot est très satisfaisant et la couleur est très engageante. Le bouchon est beau, d’un liège sain et le parfum timide et neutre peut laisser espérer une évolution positive. Ce qui est inscrit sur le bouchon est très difficile à lire. Je crois reconnaître 1961 mais je n’en suis pas sûr, je crois lire Richebourg mais je n’en suis pas sûr. On peut lire clairement Romanée Conti mais je ne crois pas que c’est une Romanée Conti. J’entrevois Vosne, mais la certitude n’apparaît toujours pas.

J’ai choisi de mettre au programme un Chambertin A. Bichot et Cie 1947 au niveau extrêmement bas. Cette bouteille faisait partie de l’achat de la cave de l’Institut de France. Le bouchon vient en mille morceaux assez sales et l’odeur est particulièrement déplaisante. J’ai choisi cette bouteille car on doit toujours laisser une chance à tous les vins, mais mes espoirs sont faibles.

J’ouvre le Champagne Dom Pérignon 1992 au bouchon parfait qui offre un sympathique pschitt. J’ouvre ensuite le Champagne Charles Heidsieck Finest Extra Quality 1955 qui a mon grand étonnement fait un petit pschitt mais plaisant. La lunule du bas de bouchon est extirpée au tirebouchon. Pendant ce temps je surveille le retour à la vie du chambertin qui est réel mais il me semble prudent d’ouvrir un autre vin. Ce sera un Mouton-Rothschild 1962 au niveau mi-épaule et au parfum puissant et raffiné.

L’ouverture du Château de Fargues 1989 est toujours ‘désespérante’ tant les grands sauternes sont toujours parfaits aux bouchons irréprochables et aux parfums conquérants.

Les invités arrivent. Nous serons neuf, dont deux de ma génération, trois de la génération suivante et quatre petits-enfants. Nous commençons l’apéritif en grignotant des chips au beurre qui sont un tel régal qu’on ne peut s’arrêter d’en manger. C’est alors qu’arrive le Champagne Dom Pérignon 1992 qui est d’un équilibre appréciable et d’une vigueur certaine. C’est un champagne en pleine possession de ses moyens et joyeux. C’est le partenaire idéal des deux caviars que l’on mange avec du pain baguette et du beurre. Tout le monde préfère le Baeri à l’osciètre.

Pour les boudins blancs je sers le Champagne Charles Heidsieck Finest Extra Quality 1955 qui a une bulle active et une couleur encore claire. On a du mal à imaginer que ce champagne a 68 ans, tant il a gardé une belle jeunesse. On ressent l’âge bien sûr mais sa vivacité est impressionnante.

Nous passons à table. Lorsque ma femme avait préparé les truffes dans l’après-midi, la puissante odeur avait envahi toute la maison. Les pommes de terre avec ces truffes intenses sont un régal. Le Château Mouton-Rothschild 1962 est tout simplement parfait. Il a 61 ans mais a la vivacité et la richesse d’un vin de quarante ans.

Le veau Orloff est servi et je verse le Vin du Domaine de la Romanée Conti probable 1961. Une de mes filles l’adore et l’autre ne l’aime pas trop. J’ai à peu près le même sentiment qu’elle car ce vin qui a des esquisses de qualité de la Romanée Conti est un peu trop éteint. On le boit bien, mais l’étincelle de génie n’est pas là.

Je sers le Chambertin A. Bichot et Cie 1947 qui a perdu toutes les mauvaises odeurs qu’il pouvait avoir. On a envie de lui donner une chance et il a un message audible, montrant une certaine subtilité, mais sa fatigue est trop forte. Un époisses guerrier le réveille mais on ne peut que constater que le vin a perdu de sa vigueur. On lui a donné une chance, il le fallait.

Pour les fromages, nous avons repris le Mouton Rothschild 1962 toujours aussi brillant.

J’ai un amour particulier pour le Château de Fargues 1989 que je considère au même niveau qu’Yquem 1989. Ce Fargues est brillant et tout en lui paraît si facile, comme quand chantait Pavarotti, à l’insolente aisance. Avec la tarte Tatin, l’accord est fusionnel.

Les cadeaux ont été échangés avec ceux qui ne seront pas là demain. Les petits-enfants grandissent et les repas de Noël sont de plus en plus passionnants. Quel bonheur de les avoir autour de nous pour ce moment solennel si important.

Casual Friday à la Maison Rostang vendredi, 22 décembre 2023

Il y a longtemps que nous n’avions pas fait de Casual Friday. C’était surtout avec Gérard Besson que nous en faisions car sa connaissance des vins permettait de choisir un menu pertinent, tenant compte des apports variés des convives.

Je contacte quelques amis et une table se forme. La surenchère des générosités fait qu’un des amis pense raisonnable que nous fassions deux repas avec ce qui est proposé. Nous déciderons sur place.

J’arrive un peu avant 11 heures du matin au restaurant Maison Rostang pour ouvrir les vins que chacun a apporté la veille et ouvrir les miens.

Je commence par ouvrir le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1967 qui a un niveau assez bas. Le bouchon est très abîmé. Les odeurs sont assez incertaines mais le vin peut s’améliorer.

Le Chambertin 1966 de Louis Latour qui n’a qu’un an d’écart avec le Richebourg montre un bouchon extrêmement sain et un parfum brillant. Quel contraste entre les deux.

Le Chablis Montée de Tonnerre 1989 a un parfum magnifique et intense. La Côte Rôtie La Mouline 1980 a un parfum plus discret mais prometteur. J’ouvre ensuite le Krug Private Cuvée des années 1960 et à ma grande surprise le bouchon m’a presque échappé des mains tant le pschitt m’a montré sa puissance. Le bouchon était d’une forte noirceur de saleté, mais une fois essuyé, le parfum est apparu remarquable.

Le parfum de l’Yquem 1962 est tonitruant.

Jérémy le sommelier fidèle qui a fait tant de dîners avec moi ouvre un magnum de Veuve Clicquot. Le nez est frais et cinglant.

Les amis arrivent, l’un d’entre eux ayant prévenu qu’il serait en retard. Le Champagne Veuve Clicquot La Grande Dame magnum 1990 est d’une vigueur extrême, tranchant comme un sabre japonais. Il a encore beaucoup de signes de jeunesse et donnerait envie qu’on le garde encore en cave. Il est très grand.

Le Champagne Krug Private Cuvée années 60 est sur un tout autre registre. Tout en lui est rond, charmeur, délicieux. Quel charme, quelle noblesse. Ce champagne est d’un plaisir infini.

Il est servi sur des coquilles Saint-Jacques à peine poêlées en même temps que le Chablis Montée de Tonnerre Premier Cru Jean-Marie Raveneau 1989. Sa puissance est extrême ainsi que sa noblesse. Il s’exprime beaucoup plus en grand cru qu’en premier cru. C’est le chablis parfait.

Nous avons maintenant des quenelles de brochet et ce ne serait pas opportun de les associer à un bourgogne. Jérémy ouvre le Pétrus 1996 d’un des amis et nous sommes ravis. Il est dans un état de maturité idéal car il est fringant comme un jeune gamin tout en ayant acquis une belle opulence. C’est manifestement la belle expression d’un Pétrus jeune de 27 ans.

Trois vins sont servis ensemble, un Richebourg, un Chambertin et une Côte Rôtie. Je suis face à une situation étonnante. Alors que je suis très sensible au nez de bouchon que je détecte aisément, je ne sens aucun nez de bouchon de la part du Richebourg, alors que tous mes voisins de table l’ont détecté. J’essaie de le trouver puisque mes amis insistent, mais je ne le ressens pas. Comment est-ce possible ? La seule solution serait qu’ayant tellement envie que le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1967 brille, je cherchais tous les indices positifs en omettant tout ce qui gênerait ma découverte. Il est vrai que ce Richebourg est fatigué. J’ai reconnu quelques émotions typiques, mais pas de quoi m’émerveiller. Pourquoi n’ai-je pas ressenti le nez de bouchon, ni en bouche, mystère.

Le Chambertin Cuvée Héritiers Latour Louis Latour 1966 est d’une grande élégance, fluide et délicat. Sa fraîcheur est celle d’un chambertin plus jeune de trente ans. C’est un plaisir de le boire sur un lièvre à la royale que beaucoup autour de cette table considèrent comme l’un des plus grands qu’ils aient mangé. Alors que le lièvre est puissant sans être marqué par un goût de gibier, l’association avec le vin subtil est très agréable.

La Côte Rôtie La Mouline Guigal 1980 est une superbe Mouline tempérée, intense mais sans excès. J’ai ressenti un finale qui n’est pas très précis que mes amis n’ont pas détecté. Nos palais n’étaient pas au même diapason pour deux vins. La Mouline est grande et probablement la plus adaptée à la puissance du lièvre. Un régal.

Piqué au vif par la contreperformance du Richebourg, j’ouvre impromptu un Châteauneuf-du-Pape Réserve des Chartes Léopold Ranc 1947. Tout le monde me taquine pour ma religion de l’oxydation lente car ce vin ouvert à la dernière minute est absolument exceptionnel, encore plus adapté que les autres au lièvre et aux fromages. Bien évidemment des vins ont d’emblée un équilibre royal et l’oxygénation lente est justifiée pour ressusciter des vins au réveil lent. Ce vin est d’un charme fou et d’un équilibre rare, suave, charmeur et velouté. L’année 1947 est exceptionnelle pour beaucoup de région dont les vins de Châteauneuf. L’époisses est divin avec ce vin.

Pour le Château d’Yquem 1962 à la belle couleur encore peu ambrée il y aura deux fromages à la pâte bleue, un irlandais et un français. La maturité de ce liquoreux est parfaite. On dirait volontiers que c’est le gendre idéal.

Le soufflé au Grand Marnier est associé à un Champagne Dom Ruinart rosé magnum 2007. Ce champagne est idéal pour le dessert et pour éviter d’être poignardé par l’alcool qui noie généreusement le dessert. C’est un rosé très subtil et de grande personnalité promis à un bel avenir.

Nous avions dit au début du repas que nos apports méritaient d’être répartis sur deux repas plutôt qu’un. Comme nous avons bu l’équivalent de douze bouteilles pour six convives, il va falloir regarnir les réserves pour le prochain Casual Friday de janvier.

Si j’utilise la notation PIME PAME PUME (performs inside my expectation or above or under) je dirais que les PAME, surprises au-dessus de mes attentes sont, sans ordre : Krug Private Cuvée, Chablis Montée de Tonnerre 1989, Pétrus 1996, Chambertin 1966 et Châteauneuf 1947. Cela fait beaucoup de belles surprises, qui n’excluent pas les belles performances plus attendues d’autres vins.

Dans une ambiance joyeuse, nous avons lancé un beau coup d’envoi aux réjouissances de Noël.

Dinner with friends in Miami mercredi, 13 décembre 2023

Some of my son’s friends want to have a wine dinner. There are six of them, which means we have to have dinner somewhere other than my son’s. We are going to visit a wine merchant, Happy Wine in the Grove which sells wine but also has a restaurant. Upstairs, we could privatize the very pretty large room.

A few days later, the group of six was reduced to two, which changed the program a little but did not prevent us from keeping the pretty room.

When the day comes, at 3 p.m., I open my son’s two Bordeauxs, a Latour 1984 and a Cheval Blanc 1969. Both wines need time for the flavors to blossom. My son adds to his contribution a Charlemagne by Louis Jadot 2003, which will be opened if necessary. My contribution will be an IWA 5 sake that Richard Geoffroy gave me a few days ago when we met, taking advantage of the concordance of our presence in Miami.

There are six of us at dinner, Austin, my son’s friend, who came with his wife Eileen and three lovely wines, Adnan, another friend of my son, and Abdo, the young owner of the shop and restaurant Happy Wine in the Grove, created by his Colombian father.

The unopened wines are opened when the guests arrive, except those from Austin which he had opened in advance as we had done.

We will eat appetizers based on Iberian ham or cheese, tapas, paella, various meats accompanied by fries and other vegetables. The dishes will jostle in no precise order, but this is not a problem.

The Champagne Blanc des Millénaires Charles Heidsieck 2004 is impressively intense. He is lively, sharp and has a very nice personality.

The Champagne Pol Roger Winston Churchill 1990 is the exact opposite of the previous one, because it is all charm and presence. What a great champagne! A delight. The two champagnes are complementary.

The Charlemagne Louis Jadot 2003 is not very powerful but I find it very pleasant. It is not in the class of the greatest, but we can appreciate it with pleasure. It should be noted that if you drink Pol Roger just after drinking Charlemagne, the champagne gains in width and strength. Wine propels champagne.

The Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 2014 is fascinating. It has an incredible length. His message is very fresh and fluid and never ends. It’s pure aesthetic joy. We are all won over by wine of rare nobility. Which length !

Sake IWA 5 now appears. I had tried to read the recommendations for serving temperature for sake, but there are so many possible cases that I preferred to serve it quite cold. None of us has sufficient knowledge to grasp the subtleties of this pleasant, slightly sweet liquid and a sensitive and delicate alcohol. It is imperative that I ask Richard Geoffroy to introduce me to the world of this beautiful sake.

We wouldn’t normally expect much from a 1984 Château Latour due to its vintage, but we know that with time, small vintages improve. This is the case of this Latour, who is not one of the greatest but shows that he is of good lineage. A very pleasant wine.

Château Cheval Blanc 1969 is one of the very great wines, even if its vintage does not suggest it. Rich, structured, intense, it is a very great wine with extreme complexity and a youth which disturbs several guests, still marked by the periods of « drinkability » falsely predicted by Robert Parker.

The Clos de Tart 1985 is acclaimed by everyone at the table, because we rarely drink this legendary wine and in this great vintage. I am the only one who is not won over because his alcoholic strength prevents him from being balanced. We feel the great wine, but not integrated, at least for my taste.

For dessert, Ado opened a Château Rieussec 2001 with a strangely dark color for such a young wine. Its scent and taste of a great year are absolutely delicious.

I told a lot of anecdotes because I felt that my guests appreciated them. My presence on Instagram certainly has influence, to the point that Abdo’s deputies who did the service all wanted to be photographed with me.

It was a great opportunity to vote for the five favorite wines of the nine wines served. The Corton Charlemagne had three first votes, the Clos de Tart two first votes and the Cheval Blanc one first vote.

The vote of the entire table is: 1 – Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 2014, 2 – Clos de Tart 1985, 3 – Champagne Pol Roger Winston Churchill 1990, 4 – Château Cheval Blanc 1969, 5 – Champagne Blanc des Millénaires Charles Heidsieck 2004.

My vote is: 1 – Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 2014, 2 – Champagne Pol Roger Winston Churchill 1990, 3 – Château Cheval Blanc 1969, 4 – Champagne Blanc des Millénaires Charles Heidsieck 2004, 5 – Château Rieussec 2001.

The kindness of everyone and their generosity made this meal a great moment of sharing. It’s extremely pleasant.

Dîner d’amis à Miami mercredi, 13 décembre 2023

Des amis de mon fils désirent faire un dîner de vins. Ils s’annoncent à six ce qui impose de dîner ailleurs que chez mon fils. Nous allons visiter un marchand de vins, Happy Wine in the Grove qui vend du vin mais fait aussi restaurant. A l’étage, nous pourrions privatiser la très jolie grande salle.

Peu de jours après, le groupe de six n’est plus que de deux, ce qui change un peu le programme mais n’empêche pas de garder la jolie salle.

Le jour venu, dès 15 heures, j’ouvre les deux Bordeaux de mon fils, un Latour 1984 et un Cheval Blanc 1969. Les deux vins ont besoin de temps pour que les parfums s’épanouissent. Mon fils ajoute à son apport un Charlemagne de Louis Jadot 2003, qui sera ouvert en cas de besoin. Mon apport sera un saké IWA 5 que m’a offert Richard Geoffroy il y a quelques jours lorsque nous nous sommes rencontrés, profitant de la concordance de nos présences à Miami.

Nous sommes six à dîner, Austin ami de mon fils venu avec son épouse Eileen et trois jolis vins, Adnan autre ami de mon fils et Abdo le jeune propriétaire de la boutique et du restaurant Happy Wine in the Grove, créés par son père colombien.

Les vins non ouverts le sont à l’arrivée des convives, sauf ceux d’Austin qu’il avait ouverts à l’avance comme nous l’avions fait.

Nous mangerons des amuse-bouches à base de jambon ibérique ou de fromages, des tapas, une paella, des viandes diverses accompagnées de frites et autres légumes. Les plats se bousculeront sans ordre précis, mais cela n’est pas gênant.

Le Champagne Blanc des Millénaires Charles Heidsieck 2004 est d’une intensité impressionnante. Il est vif, tranchant et d’une très belle personnalité.

Le Champagne Pol Roger Winston Churchill 1990 est l’exact opposé au précédent, car il est tout en charme et en présence. Quel grand champagne ! Un régal. Les deux champagnes sont complémentaires.

Le Charlemagne Louis Jadot 2003 n’est pas très puissant mais je le trouve fort agréable. Il n’est pas dans la classe des plus grands, mais on peut l’apprécier avec plaisir. Il est à noter que si l’on boit le Pol Roger juste après avoir bu du Charlemagne, le champagne gagne en largeur et en force. Le vin propulse le champagne.

Le Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 2014 est fascinant. Il a une longueur invraisemblable. Son message très frais et fluide et ne finit pas. C’est du bonheur esthétique pur. Nous sommes tous conquis par de vin d’une rare noblesse. Quelle longueur !

Le Saké IWA 5 apparaît maintenant. J’avais essayé de lire les recommandations de température de service du saké, mais il y a tellement de cas possibles que j’ai préféré qu’on le serve assez frais. Aucun de nous n’a une connaissance suffisante pour saisir les subtilités de cet agréable liquide légèrement sucré et d’un alcool sensible et délicat. Il faut impérativement que je demande à Richard Geoffroy de me faire entrer dans le monde de ce beau saké.

On n’attendrait normalement pas beaucoup d’un Château Latour 1984 du fait de son millésime, mais on sait qu’avec le temps, les petits millésimes s’améliorent. C’est le cas de ce Latour, qui ne fait pas partie des plus grands mais montre qu’il est de belle lignée. Un vin très agréable.

Le Château Cheval Blanc 1969 fait partie des très grands vins, même si son millésime ne le suggère pas. Riche, structuré, intense, c’est un très grand vin aux complexité extrêmes et d’une jeunesse qui trouble plusieurs convives, encore marqués par les périodes de « buvabilité » faussement pronostiquées par Robert Parker.

Le Clos de Tart 1985 est plébiscité par toute la table, car on boit rarement ce vin mythique et dans ce grand millésime. Je suis le seul à ne pas être conquis car sa force alcoolique empêche qu’il soit équilibré. On ressent le grand vin, mais pas intégré, du moins pour mon goût.

En guise de dessert, Ado a ouvert un Château Rieussec 2001 à la couleur étrangement foncée pour un vin si jeune. Son parfum et son goût d’une grande année sont absolument délicieux.

J’ai raconté beaucoup d’anecdotes car j’ai senti que mes convives les appréciaient. Ma présence sur Instagram a certainement de l’influence, au point que les adjoints d’Abdo qui ont fait le service ont tous voulu être photographiés avec moi.

L’occasion était belle que l’on vote pour les cinq vins préférés de neufs vins servis. Le Corton Charlemagne a eu trois votes de premier, le Clos de Tart deux votes de premier et le Cheval Blanc un vote de premier.

Le vote de l’ensemble de la table est : 1 – Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 2014, 2 – Clos de Tart 1985, 3 – Champagne Pol Roger Winston Churchill 1990, 4 – Château Cheval Blanc 1969, 5 – Champagne Blanc des Millénaires Charles Heidsieck 2004.

Mon vote est : 1 – Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 2014, 2 – Champagne Pol Roger Winston Churchill 1990, 3 – Château Cheval Blanc 1969, 4 – Champagne Blanc des Millénaires Charles Heidsieck 2004, 5 – Château Rieussec 2001.

La gentillesse de tous et leur générosité ont fait de ce repas un grand moment de partage. C’est extrêmement plaisant.

Séjour à Miami vendredi, 8 décembre 2023

Juste après l’académie des vins anciens je m’envole avec ma femme vers Miami. Accueilli par mon fils avec un Champagne Robert Moncuit Grand Cru Les Chétillons 2015 extra brut dégorgé en avril 2020. Voilà un bien beau départ de séjour qui accompagne des langoustes. Quel bonheur d’être en une cité où tout est propre et joyeux, avec de folles décorations de Noël.

Dans un mail Richard Geoffroy me dit qu’il aimerait beaucoup me revoir. Je lui réponds que c’est difficile puisque je suis à Miami. Il me répond : ‘moi aussi’. Nous nous rencontrons au bar de l’hôtel Biltmore, heureux de nous retrouver. Nous buvons de l’eau (!) et il m’offre une bouteille du saké qu’il produit, le saké IWA 5.

Dans un restaurant sympathique nous buvons un Gaja Sperss 1998 que j’adore pour sa richesse qu’accompagne beaucoup de grâce.

En diverses occasions avec mon fils chez lui, nous buvons un Tibouren Clos Cibonne Cuvée Caroline 1919 pour nous rappeler les vacances dans le sud, un solide Château Léoville Barton 2000 à la richesse distinguée, un Peñas Aladas Ribera del Duero 2016 et un Champagne Krug Grande Cuvée 170ème édition fort subtil.

Une autre fois mon fils ouvre un Champagne Mumm Extra Dry sans année, qui comme son nom ne l’indique pas est très doux et aimable. C’est une belle découverte.

Un grand moment est la visite d’un jardin botanique privé où l’on déjeune végan. La nature luxuriante et dans son état le plus authentique est un bonheur simple et particulier.

entre conscrits au Yacht Club de France jeudi, 30 novembre 2023

Nous nous retrouvons entre conscrits au Yacht Club de France. Thierry Le Luc, le directeur de la restauration du club a apporté un soin particulier à cette rencontre. Les hors-d’œuvre sont toujours pantagruéliques et pourraient suffire pour un déjeuner : poutargue, ris de veau, croustillant, andouille, risotto aux gésiers.

Ils sont accompagnés par un Champagne Laurent-Perrier millésimé 2012 de belle fraîcheur, très agréable à boire. Voilà une bonne pioche !

Le menu est : assiette de fruits de mer / rôti de lotte comme une viande, sauce béarnaise, girolles et cèpes, légumes de saison / fromages d’Éric Lefebvre / Pavlova aux agrumes.

Deux rôtis de lotte ont été présentés dans des potirons comme un clin d’œil à Halloween. Ce plat est remarquable. La lotte et la Pavlova ont été les grands moments du repas.

Deux Meursault de 2017 et 2018, un Puligny-Montrachet 2020 et un Château les Carmes Haut-Brion 2002 ont accompagné le repas, fort agréables. Je n’ai pas bu le vin rouge car je n’ai pas pris de fromage, du fait d’agapes très rapprochées des précédents jours.

L’équipe du Yacht Club de France fait des prouesses pour nous satisfaire, et ça se sent. Nous en sommes reconnaissants.