Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Dîner et déjeuner en famille dimanche, 21 janvier 2024

Mon fils vient dîner à la maison. Il a fait tous les achats pour ce repas. Lorsque j’ai transféré ma cave d’un entrepôt qui avait fait l’objet d’une expropriation du fait des travaux pour le Grand Paris, j’avais réservé dans le nouveau local une zone pour les bouteilles illisibles, que l’on inventorierait plus tard. Nous sommes presque douze ans plus tard et rien n’a été répertorié.

J’ai envie de fureter dans cette zone. Je vois une bouteille de Pétrus dont l’étiquette de vente aux enchères porte une indication manuscrite : « 47 », en plus du numéro du lot. La capsule du vin est verte ce qui indique un vin mis en bouteille par un négociant et j’imagine qu’il s’agit de Van der Meulen, qui a eu la réputation d’avoir fait des faux Pétrus 1947. Et un vague souvenir me revient d’avoir acheté un Pétrus 1947 à prix bas, prenant le risque d’un faux éventuel avec toutefois l’impression donnée par cette bouteille qu’il n’y aurait pas à redouter un faux.

Pendant ma recherche dans la zone des vins non identifiés, je prends en main une bouteille qui me fait bonne impression. Il s’agit d’une bouteille de Bourgogne sans étiquette avec une capsule rose comme celle de Chambertins 1913 que j’ai adorés. Je n’arrive pas à lire complètement ce qui est écrit mais Instagram m’aidera à trouver. C’est : « Caves du Restaurant La Bourgogne ». J’avais remis à sa place cette bouteille au niveau parfait et quand je suis revenu prendre la bouteille, j’ai eu en main une bouteille qui a perdu de l’ordre d’un tiers de son volume. J’ai alors réalisé que j’avais trois bouteilles de ces caves, apparemment de périodes différentes. J’en ai pris deux avec moi, la très basse et celle qui m’avait séduit.

Avant l’arrivée de mon fils j’ouvre le Pétrus 1947. Le goulot étant resserré le bouchon se déchire en miettes et il m’est impossible de vérifier l’année que l’étiquette bien abîmée ne laisse pas voir. Le nez est prometteur.

J’ouvre ensuite la bouteille de la plus basse des deux bourgognes. Le bouchon est descendu dans le goulot. Je n’arrive pas à le remonter car il est coincé dans le goulot. En utilisant le tirebouchon Durand qui combine mèche et bilame, je relève enfin le bouchon. L’odeur ne récompense pas mes efforts car elle est putride, horrible, affreuse. Je n’ai pas d’espoir mais il faut quand même donner la chance au vin.

Le bouchon du deuxième bourgogne à la capsule rose vient plus facilement. L’odeur me plait beaucoup.

Peu avant l’arrivée de mon fils j’ouvre un Champagne Veuve Clicquot sans année à la jolie étiquette d’un jaune ancien. Le bouchon de belle qualité est venu avec un pschitt bien significatif. J’ai même vu des bulles se montrer.

Mon fils arrive avec des victuailles pouvant nourrir un régiment. Nous trinquons avec le Champagne Veuve Clicquot sans année probable années 70 sur des rillettes qui l’excitent bien. Ce champagne est d’un équilibre parfait et d’une grande vivacité. Il a environ cinquante ans et montre une grandeur rare. J’aime ces Veuve Clicquot sans année lorsqu’ils ont cet âge.

Les andouilles sont un peu brutales pour le champagne. Nous poursuivons avec du caviar osciètre et du caviar Baeri sur du pain et du beurre. Alors qu’au moment du réveillon de la Saint-Sylvestre le Baeri avait brillé, aujourd’hui c’est l’osciètre qui montre une complexité et une longueur beaucoup plus affirmées.

C’est le moment du Pétrus 1947. Quand j’avais ouvert le vin, essayant de détecter un faux éventuel, j’ai cru sentir un peu de vin hermitagé, croyant reconnaître un ajout algérien mais maintenant en le buvant il est clair qu’il n’y a pas l’ombre d’un ajout de vin ensoleillé. Car ce vin très strict, pur, gracile mais affirmé est d’une rigueur authentique. Le pomerol se reconnaît sans défaut. On est certainement face à un Pétrus 1947, mais il n’a aucun caractère tonitruant. Et sa retenue m’empêche de m’extasier.

Je sens le bourgogne qui a le plus bas niveau et à ma grande surprise il n’y a plus aucune mauvaise odeur. N’ayant pas l’envie d’essayer ce soir ce vin, je sers directement le Bourgogne Caves du Restaurant La Bourgogne années de 20 à 40 et peut-être années 10 tant la capsule a un rose qui rappelle les chambertins Sosthène de Grézigny 1913 que j’ai bus avec tant de bonheur.

D’emblée nous sommes conquis. Alors que ce vin mis en bouteille par le restaurant pourrait être un « Villages », nous sommes face à un vin dont la qualité pourrait être celle d’un Grand Cru. Je pense à la puissance d’un Musigny. La couleur de la capsule est tellement proche de celles des 1913 que j’ai bus que je pourrais penser que ce vin est de cet âge mais pour rester prudent disons qu’il est d’avant 1940. Nous sommes ravis.

Les fromages sont bons et le plus proche du Pétrus est un Reblochon très doux, tandis que le saint-nectaire est plus adapté au bourguignon.

Nous avons tant mangé que la galette des rois sera pour le déjeuner de demain puisque ma fille cadette nous rejoindra avec son fils.

Mon fils, ma fille cadette et un de mes petits-enfants sont présents à déjeuner à la maison. Il restait suffisamment de vin de la veille pour que je n’ouvre d’autres vins qu’en cas de besoin. Il y en aura un car mon fils a acheté des saucisses de Montbéliard et de la choucroute qui n’ira pour aucun vin. J’ouvre donc un Riesling Spätlese Friedrich Wilhelm Gymnasium Trittenheimer Apotheke Mosel Saar 1985.

Le Veuve Clicquot sans année est aussi brillant que la veille voire plus large et épanoui. Un grand champagne que l’on boit sur le caviar restant et sur la rillette.

Le Pétrus 1947 a perdu de son charme et se montre légèrement fatigué. Mon fils essaie le Bourgogne Caves du Restaurant La Bourgogne qui avait un niveau très bas et que je situe dans les années 50. Il ne lui trouve pas un grand intérêt.

Mon fils continue d’aimer le Bourgogne Caves du Restaurant La Bourgogne au meilleur niveau. Je suis moins enthousiaste et ma fille n’aime pas ce vin. Nous avons peut-être été un peu plus enthousiastes qu’il eût fallu pour ce vin. Il ne faut pas le regretter.

Sur les délicieuses saucisses que j’apprécie car elles sont presque cousines de saucisses de Morteau que je révère, le Riesling Spätlese Friedrich Wilhelm Gymnasium Trittenheimer Apotheke Mosel Saar 1985 est particulièrement agréable. Il est beaucoup plus aérien de ce qu’on attendrait d’une ‘vendange tardive’. C’est un véritable kaléidoscope car les fruits comme l’ananas, le litchi, la poire et bien d’autres virevoltent dans ce goût charmant et frais.

Il accompagnera aimablement une délicieuse galette des rois à la frangipane légère. Le hasard fait bien les choses puisque mon petit-fils fut désigné roi.

Tous les vins n’ont pas toujours brillé mais ce fut un beau moment familial avec un Veuve Clicquot de très haut niveau.

Déjeuner au restaurant Pages avec un ami dimanche, 21 janvier 2024

Au restaurant Pages, je déjeune avec un ami. Arrivé un peu en avance, j’ouvre les deux vins que j’aimerais qu’il découvre sans qu’il sache de quoi il s’agit. Il n’y a aucun problème à l’ouverture et les parfums sont prometteurs, surtout celui du vin blanc.

J’avais vu le chef Ken à mon arrivée pour faire le menu. Il y aura des filets de pagre cru et du cabillaud à la sauce umami, sauce traditionnelle du restaurant. Puis nous aurons de l’agneau et un peu de wagyu. Le dessert sera breton, avec de la pomme et du cidre en une interprétation originale de la tarte Tatin.

Le Graves Blanc Barton & Guestier 1959 a un niveau très haut et une couleur magnifique et claire dans la bouteille parfaitement transparente sans couleur. Dans le verre il est plus doré, d’un or de blé d’été. En bouche, ce qui me fascine, c’est l’incroyable longueur du vin et sa persistance en bouche qui est quasi infinie. Alors que ce vin de négociant est un Graves simple, il a la prestance d’un très grand cru. Le millésime exceptionnel joue certainement un rôle dans la réussite de ce vin. C’est surtout sur le pagre cru que le vin s’exprime, plus que sur la sauce umami qui réclamerait un vin blanc plus lourd.

Mon ami se trompe largement de région quand il essaie de découvrir le vin rouge, mais que celui qui n’a jamais fait fausse route lui jette la première pierre. Il s’agit d’un Château Lafite-Rothschild dont je ne connais pas l’année, sans étiquette et au niveau presque dans le goulot. On pourrait penser à un vin d’avant 1970. Dans l’assiette où le bouchon est brisé en plusieurs morceaux, mon ami scrute, fait tournoyer les petits morceaux pour chercher des indices qui permettraient de dater le vin, mais cette recherche est vaine.

A la première gorgée, l’idée qui me vient est 1962. Mais en continuant à boire, il me semble que l’année est plus faible que 1962 car le vin délicat et très subtil est assez léger. Il y a bien sûr un goût de truffe propre à Lafite, mais discret. Alors ce qui semble plausible est 1956 ou 1957, le plus probable étant 1957. Le vin s’est montré à l’aise avec le wagyu. Il s’agit d’un Lafite sensible, mais manquant quand même un peu d’opulence.

Mon ami avait apporté un Bourgogne blanc Domaine Clément de Coulanges-la-Vineuse 2018
sympathique et inattendu mais qui n’est pas du niveau du Graves.

Pierre-Alexandre, le directeur du restaurant, en fin de repas nous a fait goûter un Château Climens Asphodèle sec 2019. Une absolue merveille. Ce vin combine une extrême complexité et une grande richesse avec une belle fraîcheur. Il est gastronomique et divin à cet âge. Gardera t’il la même richesse dans les prochaines années, je ne sais pas, mais il m’a ébloui.

Le gagnant du repas est le Graves Sec 1959 de très belle prestance.

Déjeuner de l’épiphanie dimanche, 7 janvier 2024

Une semaine après le réveillon de la Saint-Sylvestre nous recevons des amis dans notre maison du sud pour fêter l’épiphanie. L’apéritif comprendra du gouda au pesto, une mimolette et un foie gras.

J’ai envie de faire une expérience. J’avais ouvert pour le réveillon un Krug Clos du Mesnil 2004 et un Laurent-Perrier Grand Siècle années 70. Il restait du Krug. Le Grand Siècle n’avait pas été bu au dîner mais bu partiellement le lendemain. Que valent ces deux vins sept jours après avoir été ouverts ?

A notre grande surprise le Krug a encore des bulles fines et vives. En bouche le vin donne l’impression de ne pas avoir souffert du temps, car il est vif, de belle complexité. Quelle surprise. En fait la fatigue n’apparaîtra qu’après quelques minutes, mais, même si l’on ressent la fatigue le champagne est encore très vivant et plaisant à boire.

Le Champagne Laurent-Perrier Cuvée Grand Siècle années 70 est d’une belle couleur ambrée. Nous convenons sans difficulté que ce champagne oxydatif est aussi bon que si on l’avait bu quand il a été ouvert. Il est gourmand, de belle maturité et de grand plaisir. Il n’a pas de signe qui montrerait une faiblesse ou une fatigue liée à son ouverture précoce.

Ces expériences étant faites, nous buvons le Champagne Krug Private Cuvée première édition à étiquette de couleur olive. Ce champagne a été commercialisé en 1981 et 1982 et contient donc des vins des années 70. Je l’avais ouvert il y a trois heures. Il n’avait eu aucun pschitt et son magnifique bouchon était venu entier. Il a une grande personnalité de champagne ancien avec des notes douces combinées à une forte énergie. Il se marie au foie gras de belle façon dans un accord douceur sur douceur.

Le premier plat est des escargots que nos amis adorent. Je les associe à La Petite Sibérie Côtes de Roussillon Villages 2006 d’Hervé Bizeul. Notre amie aurait pensé que les escargots appellent un vin blanc mais la démonstration est faite que ce vin est le compagnon idéal des escargots. Je l’adore. Il titre 15° et a une forte puissance, mais aussi un fruité qui lui donne de la fraîcheur et un finale mentholé, le même que celui des Vega Sicilia Unico. Ce vin a d’énormes qualités et me plait.

Pour les pommes de terre à la crème et à la truffe apparaît la Côte Rôtie La Mouline Côte Blonde Guigal 1984. Il est d’un monde complètement différent du vin de Bizeul. Il brille par sa complexité qui offre des saveurs qui changent à chaque instant et virevoltent. Ce vin est calme et subtil quand la Petite Sibérie est un cheval fou, qui fonce pour montrer sa vivacité. L’accord de la Côte Rôtie avec le plat est une merveille.

Vient ensuite un poulet rôti aux pommes de terre grenaille qui accepte les deux vins dont on peut se régaler, chacun pour son message. La Petite Sibérie, c’est Marcel Cerdan et La Mouline, c’est Gary Cooper.

Pour le camembert Jort il est évident pour moi que le vin du Roussillon créera un accord parfait et c’est le cas.

Comme il se doit, le déjeuner d’épiphanie se conclut par la galette des rois qui ne nécessite pas de vin. Par un hasard que j’ai peut-être un peu aidé, notre amie aura eu les deux fèves. Lors de ce déjeuner amical, la Petite Sibérie s’est montrée sous un jour enthousiasmant.

Journée de la Saint Sylvestre lundi, 1 janvier 2024

C’est la Saint Sylvestre. Pour le midi nous grignotons des amuse-bouches aux goûts francs et clairs : tranche de foie gras frais, andouille de Guéméné, jambon ibérique Pata Negra, anchoïade. J’aime ces goûts directs. Il y avait assez de vins à terminer pour que nous soyons heureux de ce petit pique-nique.

Une phase importante de la préparation est de choisir les verres du repas. Il faut sortir tous les verres des boîtes dépareillées et les présenter sur table pour choisir les verres idoines. Nous avons commencé de bon matin.

A 16 heures, je lance l’ouverture des vins. Le Pétrus 1985 a un parfum riche et engageant. Le Clos de la Roche Dujac 2002 a un parfum subtil et délicat. Le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1985 a un bouchon tellement serré qu’il me faudra près d’un quart d’heure pour l’extirper car le cylindre en verre du goulot a des surépaisseurs qui bloquent la montée. Le parfum du vin est une récompense car il est brillant, avec tout ce que j’aime dans la Romanée Conti.

Le parfum du magnum de Dom Pérignon 1998 est très expressif et le pschitt est royal. Le Krug Clos du Mesnil s’annonce noble et élégant, avec un pschitt plus discret. J’ouvre un Champagne Laurent Perrier Cuvée Grand Siècle années 60 qui est un des champagnes anciens que j’adore.

Ça fourmille en cuisine car la préparation des plats nécessite une rigueur absolue. Le menu sera : canapés amuse-bouches d’un traiteur local, dont on ne peut pas attendre des goûts purs, puisqu’il cherche des raffinements, anchoïade, jambon Pata Negra, pains Pita au curry, boudin blanc truffé, tomates séchées et poulpes, asperges tapenade, crevettes au curry, foie gras figue, etc. Le menu est : deux caviars Baeri et osciètre avec pain blanc et beurre Bordier / pommes de terre à la crème et à la truffe / pigeon en deux services avec purée Robuchon, filets d’abord et cuisses ensuite / fromages : Mont-d’or et Epoisses / tarte Tatin.

Dès que je hume le Champagne Dom Pérignon magnum 1998, je ressens un nez de bouchon qui influence le goût, mais de façon discrète car les amuse-bouches variés arrivent à faire oublier ce défaut. Je sens que mes convives ne sont pas gênés par le léger défaut au point que nous finirons ce champagne sur les caviars lorsque nous passerons à table.

Le Champagne Krug Clos du Mesnil 2004 montre avec évidence comme il est racé, fin et d’une grande élégance. Souvent caviar varie, car ce soir, c’est l’osciètre que je préfère au Baeri. Nous nous régalons de la cohérence de l’accord, mais personnellement, je pense que le Dom Pérignon plus rond enveloppe mieux les caviars.

Comme nous allons passer aux pommes de terre à la truffe, je ne sers pas le Laurent Perrier Grand Siècle, bien qu’il soit ouvert.

Au moment de la préparation du plat, la truffe embaumait dans toute la maison. Associée avec une pomme de terre à la crème délicieuse, un accord divin se forme. Et le Pétrus 1985 est lui-même divin. Il ‘est’ truffe et son association au plat est fusionnelle. Le Pétrus est riche, très truffe, dense et noble. Un très grand vin.

Sur les filets de pigeon nous aurons deux vins servis avec un décalage. Le Clos de la Roche Domaine Dujac 2002 est élégant, charmeur, le gentleman courtois. Dans un autre contexte où il serait le seul vin, on l’adorerait, mais le vin qui va être servi lui fait de l’ombre. Le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1985 est parfait et me comble d’aise car il a les marqueurs des vins du Domaine, la rose et le sel. Sa subtilité est aussi présente que sa puissance. Le régal se poursuit sur les pattes.

Le Vega Sicilia Unico 1960 apparaît maintenant sur les deux fromages, un Mont-d’or et un Époisses d’une puissance extrême. Il a probablement dépassé sa date de péremption et ce sera une bonne chose, car à ma grande stupeur le vin espagnol a un fort nez de bouchon qui se ressent en bouche, sauf avec l’époisses. Je suis mécontent car j’avais acheté cette bouteille tout juste avant Noël pour qu’il brille à la Saint-Sylvestre. Cette bouteille au niveau parfait me faisait envie. Je suis triste, mais les amis ont fait bonne figure à ce vin.

La tarte Tatin est une des plus réussies que ma femme ait faite, avec des accents caramélisés parfaits. Le Château Coutet Barsac 1959 a une couleur d’un or noble qui n’a pas foncé. Au nez et en bouche, c’est la perfection absolue et l’accord couleur sur couleur du vin avec la tarte est un exemple d’accord parfait. Quel bonheur, quel charme, quelle suavité.

Comme l’an dernier je compterai ce dîner dans les dîners de wine-dinners, même si aucune compensation financière n’a été demandée, on l’imagine. Ce sera le 280ème dîner. Le vote est sur quatre vins seulement parmi les sept que nous avons bus.

Trois vins ont eu des votes de premier, le Richebourg trois fois, le Coutet trois fois aussi et le Clos du Mesnil une fois.

Le vote de la table est : 1 – Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1985, 2 – Château Coutet 1959, 3 – Krug Clos du Mesnil 2004, 4 – Pétrus 1985.

Mon vote est : 1 – Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1985, 2 – Château Coutet 1959, 3 – Pétrus 1985, 4 – Krug Clos du Mesnil 2004.

Si l’on avait voté sur cinq vins, le Clos de la Roche Dujac 2002 aurait certainement été celui-là.

La contreperformance du Vega Sicilia m’a attristé, mais l’ambiance de ce dîner a été tellement amicale et riante que nous le passage d’un millésime à l’autre a été une vraie réussite.

dîner du deuxième jour samedi, 30 décembre 2023

Le soir du deuxième jour, le programme est limité pour que nous ménagions nos forces. Le plat est d’anguilles fumées et de pommes de terre à la mayonnaise. Un des amis présents avec qui j’avais bu un Champagne Pierre Deville Pinot Noir grand cru 2012 au restaurant Abysse, a apporté le même champagne car il avait vu que j’avais apprécié ce champagne qui m’était inconnu.

Ce champagne est aussi bon que le souvenir que j’avais gardé. Fraîcheur, persuasion, droiture, finesse et belle personnalité. Nous nous sommes régalés avec les gourmandes et grasses anguilles de Kaviari.

déjeuner du deuxième jour samedi, 30 décembre 2023

Le programme du déjeuner du deuxième jour est de comparer trois caviars Kaviari, le Baeri, le Kristal et l’osciètre. Le vin sera un Dom Pérignon 2010 apporté par les amis qui ont fourni les caviars. Pour préparer le palais aux caviars, je découpe des morceaux de Gouda au pesto. Et c’est effectivement une bonne mise en place de nos papilles.

Le Champagne Dom Pérignon 2010 est un grand champagne mais un peu discret. Il est sans doute dans une phase de repos qui ne sera que provisoire, car je pressens que ce champagne aura un parcours comme celui du millésime 1992 qui s’exprime si bien aujourd’hui.

Contre toute attente j’ai classé le Kristal devant le Baeri et devant l’osciètre alors qu’habituellement je suis un fan fidèle de l’osciètre.

Les caviars sont suivis d’un camembert Jort qui met en valeur le champagne beaucoup plus que les caviars. Qui aurait pensé que cela soit possible ?

Les kumquats du jardin et une tarte au pomme ont trouvé un camarade idéal avec le Coteaux du Layon Chaume Domaine La Roche Moreau 1992 qui s’est encore élargi depuis la veille.

Premier dîner de la Saint-Sylvestre samedi, 30 décembre 2023

Nous descendons dans le sud pour les fêtes de la Saint-Sylvestre. Je commande un plateau de fruits de mer à un restaurant du port, pour demain, le premier de trois dîners.

Les premiers amis arrivent à 13h40 et selon la tradition, j’ouvre un magnum de Champagne Salon, qui est comme le tir au pistolet qui marque le départ d’une course.

Le Champagne Salon magnum 2002 a eu ce matin un pschitt très dynamique. Dans le verre, la couleur est claire. Dès la première gorgée, on sent que le champagne est grand, plus que grand. Il est intense, jeune, vif mais avec une belle rondeur de plaisir. Un régal. Sur un pâté de tête de notre boucher préféré, c’est un bonheur. Avec de fines tranches d’andouille de Guéméné, le plaisir est aussi grand. Le summum est atteint sur un camembert Jort peu affiné qui fait chanter le champagne.

A 16 heures, ce sont deux autres amis qui arrivent. Le Champagne Salon accompagne un gâteau au chocolat, un peu moins compagnon de jeu que les cochonnailles précédentes.

Le plateau de fruits de mer est composé d’huîtres de deux sortes, grasses ou iodées, de crevettes roses, de langoustines et de pinces de crabe. J’ai envie d’associer chaque élément avec un vin différent. Et ce qui chatouille mes méninges, c’est d’essayer un Coteaux du Layon avec la pince de crabe.

Nous passons à table. Le Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1979 est particulièrement adapté aux deux sortes d’huîtres, offrant deux visages différents. C’est avec les huîtres iodées que je préfère la vivacité de ce beau champagne, alors que sur les huîtres grasses, il fait plus notaire de province.

Sur les crevettes nous buvons un Chablis Grand Cru Blanchot Vocoret 1988. A l’ouverture il m’avait fait un peu peur, mais il a retrouvé sa puissance et sa complexité. C’est un grand Chablis.

Sur les langoustines apparaît un Meursault Charmes Comtes Lafon 2003. Au début, il paraît calme après le vif chablis, mais rapidement il prend de l’ampleur et le mot charme associé à son appellation lui convient parfaitement. Là aussi, l’accord est pertinent. Le meursault paraît plus noble que le chablis mais le chablis est plus vif et expressif que le meursault.

C’est maintenant que je vais savoir si mon audace est justifiée. Le Coteaux du Layon Chaume Domaine La Roche Moreau 1992 est d’une délicatesse infinie. Il est doucereux, mais bien affirmé et l’accord avec la chair de la pince de crabe me ravit. J’adore explorer de telles associations improbables. Je suis aux anges.

Les quatre associations étaient pertinentes. La plus belle me semble être celle du chablis avec les crevettes et la plus originale celle du vin de Loire avec les pinces de crabe. J’ai trouvé le Coteaux du Layon particulièrement élégant. On n’a ni la puissance ni la complexité des sauternes, mais ce vin gracieux est enchanteur.

Des glaces à la vanille ou au caramel beurre salé ont conclu ce repas.

Le premier dîner lance bien l’aventure qui commence.

second dîner de Noël à la maison dimanche, 24 décembre 2023

Le second dîner de Noël se passe aussi à la maison. Deux petits-enfants sont partis tôt ce matin pour rejoindre leur grand-mère lyonnaise. Nous serons sept, tous présents la veille.

Je commence l’ouverture des vins vers 15 heures. C’est la première fois que j’ouvre un vin d’une des allocations que je reçois de la Romanée Conti. C’est un Grands Echézeaux 2001 dont le niveau dans la bouteille a laissé une infime place à l’air. Le vin touche le bouchon quand la bouteille est debout. Le bouchon est de très belle qualité et le parfum très jeune est prometteur.

Quand j’ai fait les photos des bouteilles, j’ai vu que le bouchon du Musigny Comte de Vogüé 1955 est descendu et risque à tout moment de tomber dans le liquide. S’il tombe, il me faudra carafer le vin, ce qui ne permet plus l’oxygénation lente. Avec des gestes très doux j’essaie que le tirebouchon trouve un point d’accroche pour qu’il empêche le bouchon de tomber.

Je réussis à extirper le bouchon qui vient avec beaucoup de difficultés car le cylindre du goulot est très irrégulier et s’oppose à la montée du bouchon. J’ai peur que le bouchon n’ait pollué le vin mais le parfum ne me paraît pas dégradé.

J’ouvre les deux champagnes. Fort curieusement, le Bollinger Grande Année 1982 n’a pas de pschitt alors que le Mumm Cuvée René Lalou 1973 en a un significatif. Les deux bouchons sont cisaillés, le bas du bouchon ne sortant qu’avec un tirebouchon.

Le programme sera : gougères, mimolette et autres amuse-bouche puis à table une poularde de Bresse et gratin dauphinois, fromages et bûche au chocolat et à la meringue.

Le Champagne Bollinger Grande Année 1982 a une petite amertume qui limite le plaisir mais qui va s’estomper au bout de dix minutes et rendre plus large le champagne qui devient plus accessible et charmant.

Le Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1973 est absolument magnifique. Il a tout pour lui, charme, structure, jolie complexité. C’est le champagne mature parfait.

La poularde de Bresse de taille respectable est d’une tendreté rare. Le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 2001 est un grand vin noble, riche, vif. Il est épicé et un peu jeune pour moi.

Le Musigny Comte de Vogüé 1955 est très bouchonné ce qui n’était pas apparu à l’ouverture. Ce nez de bouchon ne se retrouve pas dans le goût. Le vin est subtil et un peu fatigué. Ma fille cadette est très rebutée par le nez de bouchon. Et quand au bout de quelque temps ce défaut disparait, ma fille trouve le vin intéressant car il a gardé de belles complexités. Je ne suis pas très content, car sur ces deux jours, trois bourgognes sur les quatre ont été insuffisants. Pour deux d’entre eux j’avais pris le risque mais pour le troisième il y a eu la mauvaise surprise d’un bouchon qui avait glissé.

Pour la bûche au chocolat et meringue j’ai choisi un Champagne Dom Pérignon rosé 1998 qui est absolument idéal. C’est un rosé de belle expression, typé et dynamique.

Les cadeaux ont été nombreux et variés avec de belles intentions. Ces deux dîners de Noël ont été un grand moment d’affection.

Premier dîner de Noël à la maison samedi, 23 décembre 2023

Nous fêterons Noël à la maison en deux fois, le 23 et le 24 décembre en fonction des impératifs des enfants et des petits enfants.

Pour le premier réveillon de Noël le programme sera : à l’apéritif, dégustation de deux caviars, le Baeri français et l’osciètre, puis boudin blanc. Ensuite à table, pommes de terre à la truffe, veau Orloff, fromages et tarte Tatin.

Vers 15 heures je commence à ouvrir les vins. J’ai prévu une bouteille inconnue d’un vin de la Romanée Conti, mais je ne sais pas lequel, d’une année de la décennie 60, mais je ne sais pas laquelle. Le niveau dans le goulot est très satisfaisant et la couleur est très engageante. Le bouchon est beau, d’un liège sain et le parfum timide et neutre peut laisser espérer une évolution positive. Ce qui est inscrit sur le bouchon est très difficile à lire. Je crois reconnaître 1961 mais je n’en suis pas sûr, je crois lire Richebourg mais je n’en suis pas sûr. On peut lire clairement Romanée Conti mais je ne crois pas que c’est une Romanée Conti. J’entrevois Vosne, mais la certitude n’apparaît toujours pas.

J’ai choisi de mettre au programme un Chambertin A. Bichot et Cie 1947 au niveau extrêmement bas. Cette bouteille faisait partie de l’achat de la cave de l’Institut de France. Le bouchon vient en mille morceaux assez sales et l’odeur est particulièrement déplaisante. J’ai choisi cette bouteille car on doit toujours laisser une chance à tous les vins, mais mes espoirs sont faibles.

J’ouvre le Champagne Dom Pérignon 1992 au bouchon parfait qui offre un sympathique pschitt. J’ouvre ensuite le Champagne Charles Heidsieck Finest Extra Quality 1955 qui a mon grand étonnement fait un petit pschitt mais plaisant. La lunule du bas de bouchon est extirpée au tirebouchon. Pendant ce temps je surveille le retour à la vie du chambertin qui est réel mais il me semble prudent d’ouvrir un autre vin. Ce sera un Mouton-Rothschild 1962 au niveau mi-épaule et au parfum puissant et raffiné.

L’ouverture du Château de Fargues 1989 est toujours ‘désespérante’ tant les grands sauternes sont toujours parfaits aux bouchons irréprochables et aux parfums conquérants.

Les invités arrivent. Nous serons neuf, dont deux de ma génération, trois de la génération suivante et quatre petits-enfants. Nous commençons l’apéritif en grignotant des chips au beurre qui sont un tel régal qu’on ne peut s’arrêter d’en manger. C’est alors qu’arrive le Champagne Dom Pérignon 1992 qui est d’un équilibre appréciable et d’une vigueur certaine. C’est un champagne en pleine possession de ses moyens et joyeux. C’est le partenaire idéal des deux caviars que l’on mange avec du pain baguette et du beurre. Tout le monde préfère le Baeri à l’osciètre.

Pour les boudins blancs je sers le Champagne Charles Heidsieck Finest Extra Quality 1955 qui a une bulle active et une couleur encore claire. On a du mal à imaginer que ce champagne a 68 ans, tant il a gardé une belle jeunesse. On ressent l’âge bien sûr mais sa vivacité est impressionnante.

Nous passons à table. Lorsque ma femme avait préparé les truffes dans l’après-midi, la puissante odeur avait envahi toute la maison. Les pommes de terre avec ces truffes intenses sont un régal. Le Château Mouton-Rothschild 1962 est tout simplement parfait. Il a 61 ans mais a la vivacité et la richesse d’un vin de quarante ans.

Le veau Orloff est servi et je verse le Vin du Domaine de la Romanée Conti probable 1961. Une de mes filles l’adore et l’autre ne l’aime pas trop. J’ai à peu près le même sentiment qu’elle car ce vin qui a des esquisses de qualité de la Romanée Conti est un peu trop éteint. On le boit bien, mais l’étincelle de génie n’est pas là.

Je sers le Chambertin A. Bichot et Cie 1947 qui a perdu toutes les mauvaises odeurs qu’il pouvait avoir. On a envie de lui donner une chance et il a un message audible, montrant une certaine subtilité, mais sa fatigue est trop forte. Un époisses guerrier le réveille mais on ne peut que constater que le vin a perdu de sa vigueur. On lui a donné une chance, il le fallait.

Pour les fromages, nous avons repris le Mouton Rothschild 1962 toujours aussi brillant.

J’ai un amour particulier pour le Château de Fargues 1989 que je considère au même niveau qu’Yquem 1989. Ce Fargues est brillant et tout en lui paraît si facile, comme quand chantait Pavarotti, à l’insolente aisance. Avec la tarte Tatin, l’accord est fusionnel.

Les cadeaux ont été échangés avec ceux qui ne seront pas là demain. Les petits-enfants grandissent et les repas de Noël sont de plus en plus passionnants. Quel bonheur de les avoir autour de nous pour ce moment solennel si important.

Casual Friday à la Maison Rostang vendredi, 22 décembre 2023

Il y a longtemps que nous n’avions pas fait de Casual Friday. C’était surtout avec Gérard Besson que nous en faisions car sa connaissance des vins permettait de choisir un menu pertinent, tenant compte des apports variés des convives.

Je contacte quelques amis et une table se forme. La surenchère des générosités fait qu’un des amis pense raisonnable que nous fassions deux repas avec ce qui est proposé. Nous déciderons sur place.

J’arrive un peu avant 11 heures du matin au restaurant Maison Rostang pour ouvrir les vins que chacun a apporté la veille et ouvrir les miens.

Je commence par ouvrir le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1967 qui a un niveau assez bas. Le bouchon est très abîmé. Les odeurs sont assez incertaines mais le vin peut s’améliorer.

Le Chambertin 1966 de Louis Latour qui n’a qu’un an d’écart avec le Richebourg montre un bouchon extrêmement sain et un parfum brillant. Quel contraste entre les deux.

Le Chablis Montée de Tonnerre 1989 a un parfum magnifique et intense. La Côte Rôtie La Mouline 1980 a un parfum plus discret mais prometteur. J’ouvre ensuite le Krug Private Cuvée des années 1960 et à ma grande surprise le bouchon m’a presque échappé des mains tant le pschitt m’a montré sa puissance. Le bouchon était d’une forte noirceur de saleté, mais une fois essuyé, le parfum est apparu remarquable.

Le parfum de l’Yquem 1962 est tonitruant.

Jérémy le sommelier fidèle qui a fait tant de dîners avec moi ouvre un magnum de Veuve Clicquot. Le nez est frais et cinglant.

Les amis arrivent, l’un d’entre eux ayant prévenu qu’il serait en retard. Le Champagne Veuve Clicquot La Grande Dame magnum 1990 est d’une vigueur extrême, tranchant comme un sabre japonais. Il a encore beaucoup de signes de jeunesse et donnerait envie qu’on le garde encore en cave. Il est très grand.

Le Champagne Krug Private Cuvée années 60 est sur un tout autre registre. Tout en lui est rond, charmeur, délicieux. Quel charme, quelle noblesse. Ce champagne est d’un plaisir infini.

Il est servi sur des coquilles Saint-Jacques à peine poêlées en même temps que le Chablis Montée de Tonnerre Premier Cru Jean-Marie Raveneau 1989. Sa puissance est extrême ainsi que sa noblesse. Il s’exprime beaucoup plus en grand cru qu’en premier cru. C’est le chablis parfait.

Nous avons maintenant des quenelles de brochet et ce ne serait pas opportun de les associer à un bourgogne. Jérémy ouvre le Pétrus 1996 d’un des amis et nous sommes ravis. Il est dans un état de maturité idéal car il est fringant comme un jeune gamin tout en ayant acquis une belle opulence. C’est manifestement la belle expression d’un Pétrus jeune de 27 ans.

Trois vins sont servis ensemble, un Richebourg, un Chambertin et une Côte Rôtie. Je suis face à une situation étonnante. Alors que je suis très sensible au nez de bouchon que je détecte aisément, je ne sens aucun nez de bouchon de la part du Richebourg, alors que tous mes voisins de table l’ont détecté. J’essaie de le trouver puisque mes amis insistent, mais je ne le ressens pas. Comment est-ce possible ? La seule solution serait qu’ayant tellement envie que le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1967 brille, je cherchais tous les indices positifs en omettant tout ce qui gênerait ma découverte. Il est vrai que ce Richebourg est fatigué. J’ai reconnu quelques émotions typiques, mais pas de quoi m’émerveiller. Pourquoi n’ai-je pas ressenti le nez de bouchon, ni en bouche, mystère.

Le Chambertin Cuvée Héritiers Latour Louis Latour 1966 est d’une grande élégance, fluide et délicat. Sa fraîcheur est celle d’un chambertin plus jeune de trente ans. C’est un plaisir de le boire sur un lièvre à la royale que beaucoup autour de cette table considèrent comme l’un des plus grands qu’ils aient mangé. Alors que le lièvre est puissant sans être marqué par un goût de gibier, l’association avec le vin subtil est très agréable.

La Côte Rôtie La Mouline Guigal 1980 est une superbe Mouline tempérée, intense mais sans excès. J’ai ressenti un finale qui n’est pas très précis que mes amis n’ont pas détecté. Nos palais n’étaient pas au même diapason pour deux vins. La Mouline est grande et probablement la plus adaptée à la puissance du lièvre. Un régal.

Piqué au vif par la contreperformance du Richebourg, j’ouvre impromptu un Châteauneuf-du-Pape Réserve des Chartes Léopold Ranc 1947. Tout le monde me taquine pour ma religion de l’oxydation lente car ce vin ouvert à la dernière minute est absolument exceptionnel, encore plus adapté que les autres au lièvre et aux fromages. Bien évidemment des vins ont d’emblée un équilibre royal et l’oxygénation lente est justifiée pour ressusciter des vins au réveil lent. Ce vin est d’un charme fou et d’un équilibre rare, suave, charmeur et velouté. L’année 1947 est exceptionnelle pour beaucoup de région dont les vins de Châteauneuf. L’époisses est divin avec ce vin.

Pour le Château d’Yquem 1962 à la belle couleur encore peu ambrée il y aura deux fromages à la pâte bleue, un irlandais et un français. La maturité de ce liquoreux est parfaite. On dirait volontiers que c’est le gendre idéal.

Le soufflé au Grand Marnier est associé à un Champagne Dom Ruinart rosé magnum 2007. Ce champagne est idéal pour le dessert et pour éviter d’être poignardé par l’alcool qui noie généreusement le dessert. C’est un rosé très subtil et de grande personnalité promis à un bel avenir.

Nous avions dit au début du repas que nos apports méritaient d’être répartis sur deux repas plutôt qu’un. Comme nous avons bu l’équivalent de douze bouteilles pour six convives, il va falloir regarnir les réserves pour le prochain Casual Friday de janvier.

Si j’utilise la notation PIME PAME PUME (performs inside my expectation or above or under) je dirais que les PAME, surprises au-dessus de mes attentes sont, sans ordre : Krug Private Cuvée, Chablis Montée de Tonnerre 1989, Pétrus 1996, Chambertin 1966 et Châteauneuf 1947. Cela fait beaucoup de belles surprises, qui n’excluent pas les belles performances plus attendues d’autres vins.

Dans une ambiance joyeuse, nous avons lancé un beau coup d’envoi aux réjouissances de Noël.