Dîner de famille lundi, 10 juillet 2017

Notre famille « courte » ayant ma femme et moi plus trois enfants et six petits-enfants, la probabilité de fêter un anniversaire est de l’ordre d’une fois par mois. Alors ce soir, c’est lotte au lard et purée de pomme de terre auxquels s’ajoutent un gâteau au chocolat fait par les petits-enfants et une montagne de tartelettes ou gâteaux. C’est un Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1996 qui va accompagner le repas. Quel confort ! Ce champagne est joyeux, accueillant, confortable, de belle mâche. Sa largeur en impose. Il est facile à vivre et on ne se pose pas de question car tout en lui est agréable. C’est vraiment un plaisir de boire ce champagne.

Dîner de famille dans le sud samedi, 8 juillet 2017

Mon fils nous rejoint dans le sud pour quelques jours. Nous avons quatre petits-enfants, une nounou et notre fils. Pour l’apéritif il y aura des mini sardines en conserve, des fines tranches de tomates cuites par le soleil d’une journée entière, une fougasse, et un Pata Negra. J’ouvre un Champagne Dom Pérignon 1973. Le bouchon se cisaille ce qui m’oblige à retirer le bas de bouchon au tirebouchon, sans qu’un pschitt n’apparaisse. La couleur est peu ambrée, légèrement orangée et au début le champagne précis offre des notes d’orange. Ce n’est que plus tard qu’il devient vineux et il va se parer d’une grande élégance, combinant un fruit orangé à un beau trajet vineux. Il est très agréable à boire même s’il manque un peu de la vivacité qu’aurait un plus jeune champagne. Il est particulièrement intéressant sur les fines sardines qui sont délicieuses. Les tomates cuites au soleil, avec de petites feuilles de basilic, l’ont été sur une suggestion d’Arnaud Donckele, le chef de la Vague d’Or à Saint-Tropez, lorsque nous avions bavardé avec lui. Elles accompagnent bien le champagne. Le jambon ibérique, un peu trop ferme, ne prolonge pas le joli champagne fruité.

Le plat est un agneau basse température avec des petites pommes de terre du jardin potager de la maison. La Côte Rôtie La Turque Guigal 2007 avait à l’ouverture un nez diaboliquement enivrant. Servi un peu plus d’une heure plus tard, il a toujours ce parfum pénétrant, riche, incisif. En bouche, ce vin est à se damner. Il a tout de la jeunesse folle, mais ses dix ans ont agencé parfaitement les hiérarchies de saveurs. Sa couleur est noire. S’il a tous les marqueurs des vins du sud, poivre, cassis et mûre, il a beaucoup plus que cela, car il affiche une douceur, une cohésion et une suavité qui sont exceptionnels. Dans le registre des vins récents, ce vin est parfait. Et on se régale beaucoup plus qu’avec le Dom Pérignon, à cause de la franchise naturelle de ce vin et une longueur parfaite. On est bien et on ne se pose pas de question.

Le test du camembert Jort se passe avec succès car l’amertume du camembert se combine exactement, dans le calme, avec celle du vin. Cette Turque est un vin de première grandeur.

La lune est pleine. En écoutant la mer, nous avons profité de la douce quiétude de l’été.

tomates cuites par le soleil

Some statistics samedi, 8 juillet 2017

Having time in vacation I have looked at what I have drunk since the beginning of the bulletins in December 2000. The statistic concerns 743 bulletins. The year which I have drunk the most is 1990 with 483 wines drunk. If I consider only the years before 1987, having more than 30 years today, the most drunk is 1959 with 286 wines. All in all, I have drunk 177 different vintages. In a way, I am very happy to have made this journey in the history of wine.

Dîner au restaurant La Promesse à Ollioules jeudi, 6 juillet 2017

Valérie Costa est une jeune femme qui a fait commerce de vins tout en poursuivant son amour pour la cuisine. Elle est venue en 2008 au 106ème dîner par curiosité pour les accords mets et vins. Le plat aiguillettes de joues de veau fondantes, risotto à la truffe blanche d’Alba associé à Gazin 1959 et Pétrus 1967 l’a profondément marquée. Par un hasard comme il y en existe, nous allons connaître ce soir un accord aussi miraculeux que celui d’il y a neuf ans.

Lorsqu’en 2012 elle a créé à Toulon avec son mari le restaurant La Promesse, elle m’en avait informé. Nous continuions d’échanger des mails. En 2015 elle a eu l’opportunité d’installer le restaurant La Promesse à Ollioules, au sein du domaine de Terrebrune, l’un des très grands Bandol. Je l’ai informée de mon désir de venir dîner chez elle avec ma femme et deux amis. Nous arrivons à quatre et notre amie gare sa voiture sur une place libre, la plus proche du restaurant. Deux messieurs d’un certain âge passent sur le chemin et j’entends : « ce n’est pas une place de parking pour le restaurant, mais enfin, tant pis ». Instantanément je leur demande : « êtes-vous du domaine de Terrebrune » et l’un des deux me répond : « j’en suis le propriétaire », ce que j’avais subodoré. Il m’explique que sa première récolte est de 1975, qu’il a passé la main à son fils et ajoute qu’il est propriétaire du restaurant, qu’il apprécie le dynamisme de Valérie et qu’il trouve légitime son ambition d’atteindre une étoile au guide rouge. On peut donc dire des choses essentielles en très peu de temps.

Nous entrons dans la salle du restaurant d’où la vue se limite aux arbres proches. La décoration mériterait sans doute d’être plus joyeuse et la jolie cave vitrée de présentation des vins est trop loin des tables où siègent les clients. Jean-Marc mari de Valérie nous accueille avec un large sourire et nous lui demandons la carte des vins dont Valérie m’avait dit qu’elle a 400 références. La carte des champagnes est assez limitée et je commande un Champagne Cristal Roederer 2005. C’est un champagne de bonne structure, de belle richesse en milieu de bouche, mais il manque un peu d’émotion et de longueur. Il est très politiquement correct avec une belle matière mais ne sait pas sortir des sentiers battus.

Le reste de la carte des vins est beaucoup plus engageant, de belle diversité et avec des prix très raisonnables. Tout amateur de vin pourra y trouver son compte. Valérie et Jean-Marc peuvent en être légitimement fiers. Lorsque j’apprécie l’effort d’une belle carte, je tiens à marquer le coup aussi avec l’accord de mon ami je choisis un Clos Sainte Hune 2006, la noblesse du riesling et un Rayas 2001, l’un des plus sensibles Châteauneuf-du-Pape.

En consultant la carte des menus, mon envie est guidée vers le menu « Aventure » qui laisse libre cours au talent du chef. Comme les vins sont choisis, Valérie va pouvoir déployer sa créativité. Nous ne connaissons pas le menu qui me sera envoyé le lendemain matin : jambon 30 mois d’affinage d’un cochon noir de Bigorre / cœur de saumon au sésame grillé, houmous / fregola sarda à la truffe / langoustines crues confites à l’huile d’olive, caviar osciètre, agrumes, champignon / poulpe à la truffe tuber æstivum, croustilles de parmesan, copeaux de bonite / filet de veau corse bio et foie gras du Gers, fumés « minute » aux herbes de la garrigue / fromages : Testun au Barolo, tête de moine, gorgonzola 100 jours, chèvres de Signes / parfait de mangue au nougat d’Ollioules fondu par un coulis chaud de mangue et passion.

Le Champagne Cristal Roederer 2005 se comporte très bien avec le jambon très fort et aussi avec le cœur de saumon qui divisera la table en deux. Les hommes trouvent que les grains de sésame neutralisent la mâche douce du saumon alors que les femmes sont plus favorables à cette combinaison.

La fregola sarda à la truffe appelle un rouge et Jean-Marc trouve judicieux de ne pas entamer le Rayas avant le riesling. Il nous offre de goûter chacun un verre de Terrebrune Bandol rouge 2003. Le vin est jeune, même s’il a 14 ans, et son fruit est très franc, pur, adapté à la truffe. C’est un vin agréable.

Jean-Marc a tenu à ce que chaque vin ait le verre adéquat. On sent en lui une recherche de perfection. Le Riesling Clos Sainte-Hune maison Trimbach 2006 servi seul est la pureté absolue du riesling. Mais le vin va nous jouer des tours, pour notre plus grand plaisir. Les langoustines sont absolument superbes et le goût de citron vert, comme son parfum, dominent. Et ce coquin de Sainte Hune se met à devenir citron vert. Une osmose incroyable se forme, le vin et le plat se confondent en un accord parfait, donnant cette étrange impression de ne plus savoir si l’on ‘boit’ la langoustine ou si l’on ‘mange’ le riesling. C’est un orgasme culinaire fondé sur un plat goûteux et intelligent.

Le riesling redevient ce qu’il est sur les poulpes très bien traités. L’accord est beaucoup plus classique. Le Châteauneuf-du-Pape Château Rayas rouge 2001 est un immense vin. Il est puissant, solide, affirmé mais en même temps, il pianote ses complexités. Il nous emmène dans la garrigue où les plantes odorantes nous enivrent de leurs parfums. Ce vin est magistral de grâce et d’élégance, virevoltant dans les herbes du sud. Il est fait du même « métal » que le plat délicieux au foie gras de haute qualité, plat de grand équilibre.

Les fromages ne sont pas nécessaires, ne créant pas d’accord notoire. Le dessert est une gentille attention puisque Valérie connait mon amour pour la mangue. Un peu complexe et sans vin qui dialogue avec lui, il a moins marqué nos mémoires.

Lorsque nous étions arrivés, Valérie ne nous a pas salués ce qui est très compréhensible puisqu’elle est seule en cuisine. Elle ne peut pas se permettre de la quitter. Aussi, au moment du fromage, je suis allé très brièvement la saluer et lorsqu’elle a fermé sa cuisine et salué les autres tables, nous avons eu le plaisir de bavarder avec elle. Elle est passionnante, dynamique et ambitieuse aussi est-il normal que le challenge d’une étoile Michelin la titille. Elle a eu la visite d’un inspecteur du guide qui l’a jugée « étoilable ». De ce que nous avons vécu ce soir, deux plats sont au niveau de l’étoile, les langoustines qui ont créé un accord d’anthologie et le veau au foie gras délicieusement goûteux. Et ma femme m’a dit que le poulpe est le meilleur qu’elle ait jamais mangé. Pour atteindre l’étoile il faudra une décoration plus claire et plus gaie, une personne de plus en salle et continuer dans la voie d’une cuisine élégante, précise et claire comme les deux plats parfaits l’ont montré.

On ne peut que conseiller cette adresse chaleureuse où ce couple généreux et attentionné offre de grands repas.

Déjeuner de famille mercredi, 5 juillet 2017

Nous allons rendre visite à des cousins qui habitent non loin d’Orange, dans une région viticole. Mon cousin aime bien le vin et connaît les vins du Rhône mais aussi les bourgognes. Je choisis en cave un vin de Châteauneuf dont je pense qu’il ne le connaît pas. Nous sommes à la campagne, le repas est simple mais bon. Des aubergines grillées côtoient une marmelade de tomates mixée à des oignons et de l’huile d’olive. Elles sont suivies par un cabillaud agrémenté d’une purée de pommes de terre.

Pour se rafraîchir du voyage sous une chaleur estivale, nous trinquons avec un Chassagne-Montrachet premier cru Les Ruchottes Domaine Ramonet 2009. Ce vin est tout en fruit joyeux et gourmand. C’est un plaisir de le boire car il est généreux et ce qui me surprend c’est qu’à huit ans il ait encore les acidités d’un vin de l’année. Il a un bel avenir devant lui, car sa précision en fait un très beau vin.

Pour le poisson, le Chambolle-Musigny Domaine Anne-Françoise Gros 2009 a la finesse et la délicatesse qui conviennent. Lui aussi a un fruit extrêmement généreux et se boit avec plaisir, même si la matière bien que présente ne soit pas d’une opulence extrême. C’est un vin très agréable, fluide et précis.

Le fromage va accueillir mon vin, mais dès que j’ai extirpé le bouchon, j’ai immédiatement senti le bouchon. Vatel se serait suicidé pour moins que ça. Lorsque j’avais goûté ce vin avec Daniel Coulon, l’un des propriétaires du domaine, je l’avais aimé tout particulièrement. Le Châteauneuf-du-Pape ‘gran partita’ domaine de Beaurenard 2012 est une cuvée spéciale faite avec les treize cépages officiels du Châteauneuf-du-Pape. Dès la première gorgée j’avais été conquis par ce vin qui combine la puissance de ses 14,5° à une belle fraîcheur et un finale élégant. Et là, patatras, le vin est bouchonné. J’enrage. Un court instant on a pu croire à un retour à la vie, mais rien n’y a fait, ni la purée ni les fromages de chèvre.

Cela n’a pas entamé notre bonne humeur et le plaisir de se revoir. Engagement est pris de nous retrouver dans le sud pour que je compense cette déconvenue.

l’auteur du crime

bulletins du 1er semestre 2017 du numéro 714 à 740 lundi, 26 juin 2017

(bulletin WD N° 740 170627)   Le bulletin n° 740 raconte : à l’hôtel l’Assiette Champenoise d’Arnaud Lallement, dégustation de 38 champagnes différents de Pol Roger, allant du brut sans année fait sur une base de 2011 jusqu’au 1892.

(bulletin WD N° 739 170620)     Le bulletin n° 739 raconte : le 215ème dîner de wine-dinners au restaurant Michel Rostang et dîner d’amis au restaurant de l’Assiette Champenoise d’Arnaud Lallement.

(bulletin WD N° 738 170613)    Le bulletin n° 738 raconte : déjeuner chez ma fille cadette, déjeuner au restaurant le Petit Verdot avec des amateurs canadiens, une belle Côte Rôtie, cocktail au siège parisien de l’Armagnac Castarède, dîner de chahuteurs polytechniciens au restaurant La Méthode, cocktail pour l’ouverture du nouveau bureau parisien du cabinet d’avocats que dirige ma fille aînée, « Le Salon du Vin » de la Revue du Vin de France.

(bulletin WD N° 737 170606)    Le bulletin n° 737 raconte : dîner « des livres et des vins » à l’hôtel Bristol avec Alain Rey, le film « Ce qui nous lie » de Cédric Klapisch, film incontournable sur le vin et le 214ème dîner de wine-dinners au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 736 170530)  Le bulletin n° 736 raconte : déjeuner d’amis au restaurant Le Gaigne qui est devenu le 213ème repas de wine-dinners, dîner au restaurant Caviar Kaspia, autre déjeuner au restaurant Le Gaigne sur le thème « il faut sauver le soldat Salon 1971 »,  qui s’inscrit dans la mouvance « le cas des bas niveaux ».

(bulletin WD N° 735 WD 170523)  Le bulletin n° 735 raconte : dîner de famille, deux autres dîners de famille avec de grands vins, déjeuner d’anniversaire, déjeuner au Yacht Club de France sur le thème de la Loire.

(bulletin WD N° 734 170516)  Le bulletin n° 734 raconte : Pâques dans le sud avec de grands vins, déjeuner au restaurant Laurent, rencontre avec l’académie des gastronomes, 212ème dîner de wine-dinners au restaurant Akrame.

(bulletin WD N° 733 170509)  Le bulletin n° 733 raconte : le 211ème dîner de wine-dinners au restaurant Guy Savoy avec un vin centenaire et un dîner de vins de 1945 au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 732 170502)   Le bulletin n° 732 met à l’honneur la cuisine japonaise : déjeuner au restaurant Archeste, spectaculaire dîner à huit mains de quatre chefs au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 731 170425)   Le bulletin n° 731 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France et 27ème séance de l’Académie des Vins Anciens au restaurant Macéo.

(bulletin WD N° 730 WD 170418)   Le bulletin n° 730 raconte : dégustation de toutes les années où la maison de champagne Lanson a utilisé des bouteilles en forme de quille pour ses grands crus, suivie d’un déjeuner au restaurant Les Crayères avec les plus belles bouteilles de cette sélection.

(bulletin WD N° 729 170411)  Le bulletin n° 729 raconte : déjeuner au restaurant Akrame, desserts au restaurant Shirvan Café Métisse, trois dîners de famille, visite à la « Private Boutique » du groupe Moët-Hennessy, déjeuner au restaurant Le Pichet de Paris, déjeuner au restaurant de Guy Savoy à l’hôtel de la Monnaie.

(bulletin WD N° 728 170404)   Le bulletin n° 728 raconte : le 210ème dîner de wine-dinners au restaurant Taillevent, dîner dans le sud chez des amis, dîner de famille de retour à Paris.

(bulletin WD N° 727 170328)   Le bulletin n° 727 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, apéritif au Taillevent, dîner d’anthologie au restaurant Taillevent avec des vins très rares.

(bulletin WD N° 726 170321)  Le bulletin n° 726 raconte : déjeuner de champagnes Krug au restaurant de l’hôtel Les Crayères, dîner au même restaurant de l’hôtel  Les Crayères, dégustation des vins du groupe Bodega Vega Sicilia.

(bulletin WD N° 725 170314)   Le bulletin n° 725 raconte : dîner de l’amicale des « Antiquaires du champagne » aux Crayères à Reims, dîner de famille, déjeuner au restaurant Prunier, dégustation de champagnes au siège de la maison Krug.

(bulletin WD N° 724 170307)   Le bulletin n° 724 raconte : succession de dîners de famille avec mon fils et des champagnes d’exception, déjeuner au restaurant Le Petit Verdot, déjeuner au restaurant de l’Automobile Club de France.

(bulletin WD N° 723 170228)   Le bulletin n° 723 raconte : dîner de famille impromptu, dîner caritatif à l’hôtel Hilton Paris Opéra, visite sur deux jours du cognac Hennessy avec déjeuner dans la distillerie, dégustation impromptue dans le cellier, dégustation au siège et dîner au cognac au château de Bagnolet.

(bulletin WD N° 722 170221)   Le bulletin n° 722 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, déjeuner au restaurant du Plaza Athénée, déjeuner au restaurant le Cinq de l’hôtel George V, dîner au restaurant l’Ecu de France à Chennevières.

(bulletin WD N° 721 170214)  Le bulletin n° 721 raconte : dégustation de vins anciens avec les vignerons de « Rhône Vignobles », dîner de vins anciens au restaurant de la Bastide de Capelongue à Bonnieux, présentation de vins anciens des mêmes vignerons au Domaine de la Citadelle à Ménerbes, déjeuner avec les vignerons et leurs clients, repas avec ma fille cadette.

(bulletin WD N° 720 170207)  Le bulletin n° 720 raconte : dîner de la veille de Noël, déjeuner de Noël, réveillon de la Saint-Sylvestre dans le sud, repas avec un ami dans le sud.

(bulletin WD N° 719 170131)   Le bulletin n° 719 raconte : quelques repas de famille, rencontre impromptue au restaurant Pages et 209ème dîner de wine-dinners au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 718 170124)   Le bulletin n° 718 raconte : retour de Londres, dégustation des 2013 du domaine de la Romanée Conti au siège de « Grains Nobles », dîner d’après dégustation au restaurant de Grains Nobles, plusieurs repas au champagne avec mon fils.

(bulletin WD N° 717 170117)   Le bulletin n° 717 raconte : Dîner au restaurant Bob Bob Ricard de Londres, bar de l’hôtel Dukes, 208ème dîner de wine-dinners au 67 Pall Mall Club, Oxford & Cambridge Club et bar de l’hôtel Dukes.

bulletin-wd-n-716-170110   Le bulletin n° 716 raconte : 207ème dîner de wine-dinners au 67 Pall Mall Club de Londres et déjeuner plein de surprises au 67 Pall Mall Club, dont le point de départ est un Moët 1911.

bulletin-wd-n-715-170103   Le bulletin n° 715 raconte : dîner de champagnes au restaurant Garance, déjeuner au restaurant Pages, départ pour Londres pour faire deux de mes dîners au 67 Pall Mall club, déjeuner au restaurant Avenue, ouverture des vins du premier dîner.

bulletin-wd-n-714-170103   Le bulletin n° 714 raconte : déjeuner de famille, deuxième « rendez-vous des vins matures » à l’hôtel Shangri-La, 206ème dîner de wine-dinners au restaurant Guy Savoy.

dîner dans notre maison du sud dimanche, 25 juin 2017

Des cousins viennent dîner dans notre maison du sud. Nous ferons un apéritif long et passerons directement ensuite au plat de résistance, un gigot d’agneau avec de la semoule mariée à des plantes odorantes. Pour l’apéritif, j’ai acheté du Cecina de Léon, du jambon de porc noir de Bigorre, une viande sèche de Corse, de la Coppa et du Pata Negra.

Le Champagne Delamotte Brut Magnum sans année accompagne l’apéritif. Il est tout à son aise, aussi bien avec des petites sardines délicieuses, des olives noires parfumées de romarin et avec les cochonnailles et viandes séchées. Il est agréable, champagne de soif peu compliqué mais accueillant. Il accompagne mieux les saveurs douces que les goûts très fort du Pata Negra.

C’est donc l’occasion d’ouvrir un Rosso Azzurro Nerello Mascalese vin de l’Etna 2010 vin qui titre 13,5° dont le parfum dérange mes cousins alors que je l’accueille sans problème. Le vin atypique, un peu rêche mais très plaisant à boire va trouver avec les olives et le Pata Negra des accords que le Delamotte ne trouvait pas. Ce vin offert par un de mes fournisseurs de vin est une curiosité intéressante mais avec le gigot qui arrive maintenant, il ne trouve pas sa place.

Le Vega Sicilia Unico Ribera del Duero 1995 est une merveille. Frais, de fenouil et de menthe, avec des accents de garigue et de romarin est un régal avec le plat. Sa longueur est quasi infinie. Et chose qui surprend toujours nos invités, il trouve un accord raffiné avec un camembert Jort affiné idéalement.

J’avais fait saliver mes cousins en annonçant un Maury sur la mousse au chocolat mais lorsque je vais chercher le vin dans le réfrigérateur je m’aperçois qu’il en manque les deux tiers. C’est une bouteille que j’avais ouverte l’été dernier. Le Mas Amiel Maury Prestige 15 ans d’âge qui doit dater d’avant 1980 est buvable, mais au goût affadi comme par un voile. On en profite malgré tout car l’accord est pertinent.

Il reste tellement de choses à se dire que j’ouvre un Champagne Dom Pérignon 1982 vin d’une année romantique que j’adore chez tous les très grands vignerons de Champagne. Ce Dom Pérignon est superbe, évoquant fleurs et fruits blancs. On se recueille devant un tel champagne noble et raffiné. Les deux vins qui émergent ce soir sont le Vega Sicilia Unico et le Dom Pérignon qu’il est difficile de départager, même si mon cœur aurait tendance à pencher vers le vin espagnol. Dans les accords il y a le Vega Sicilia avec la semoule parfumée des mêmes romarins que ceux du vin, le Vega Sicilia avec le camembert, les petites sardines avec le Delamotte et le Pata Negra bien gras et très marqué par la noix avec le vin de l’Etna. Ce fut un très beau dîner.

Le film « Ce qui nous lie » de Cédric Klapisch – un bon plan ! dimanche, 25 juin 2017

Ce film va sortir le 14 juin 2017 et j’ai eu la chance qu’on me propose de le voir en avant-première.

Voici ce que dit le synopsis :

« Jean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. En apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. En l’espace d’un an, au rythme des saisons qui s’enchaînent, ces 3 jeunes adultes vont retrouver ou réinventer leur fraternité, s’épanouissant et mûrissant en même temps que le vin qu’ils fabriquent ».

J’ajouterai un élément important du film qui est le problème des droits de succession sur les terres bourguignonnes, problème qui s’amplifie de jour en jour.

Quand ce film sortira, courez vite ! C’est une ode à la Bourgogne, remarquablement traitée, sur fond d’une affaire de famille sentimentale très bien jouée et superbement écrite.

J’ai reconnu avec plaisir Jean-Marc Roulot en vigneron « adjoint » et Alix de Montille en agent immobilier !

Ce film est génial, un poil trop long (1h53) mais tellement émouvant qu’il faut le voir séance tenante.

Ce qui ne gâte rien c’est qu’Ana Girardot est très belle. On pleure avec elle.

dîner au restaurant La Vague d’Or à Saint-Tropez dimanche, 18 juin 2017

Ça y est, le rideau est baissé, je vais prendre pour trois mois mes quartiers d’été dans le sud. Après quatre jours pour prendre un nouveau rythme de vie, nous allons ma femme, un couple d’amis et moi dîner au restaurant La Vague d’Or à Saint-Tropez. Dans la voiture je demande à mes amis : « savez-vous quand nous y sommes allés ensemble ? ». Les réponses sont un an, deux ans, deux ans, alors que notre unique visite en ce lieu date d’il y a quatre ans juste après que le chef Arnaud Donckele a obtenu trois étoiles. Entretemps, le restaurant et l’hôtel la Résidence la Pinède qui abrite le restaurant La Voile d’Or sont entrés dans le giron de LVMH.

Le cadre est toujours aussi beau, la terrasse où nous allons prendre l’apéritif puis dîner étant directement sur la mer qui est un vrai lac, sans l’ombre d’un frémissement. Des bateaux de toutes tailles occupent la baie.

L’accueil est souriant. Notre table est juste face à la mer et à la piscine. La carte des vins a des prix de trois étoiles. Le sommelier nous explique qu’après la reprise, le groupe propriétaire avait envisagé qu’il n’y ait sur la carte que des vins du groupe LVMH et il a fallu batailler pour arriver à convaincre de l’intérêt d’ouvrir la carte à d’autres vins. Comme j’ai pu le regretter au restaurant Clarence qui appartient aux propriétaires de Haut-Brion, il est vraiment dommage que les vins du groupe LVMH soient proposés à des prix qui dissuadent de les commander. Nous n’en boirons aucun.

Nous prenons un Champagne Blanc de Noirs Egly-Ouriet sans année dégorgé en 2015 après 72 mois de cave. La première gorgée ne révèle aucun défaut et nous sommes servis mais la deuxième gorgée montre que le champagne manque cruellement d’émotion. Il est acide et très court. Il est anormalement ambré. C’est surtout le manque de personnalité qui me pousse à en parler au sommelier Max qui nous propose gentiment de changer de champagne.

Le Champagne Initial de Jacques Selosse sans année a été dégorgé en octobre 2014. Le changement de niveau justifie la réserve que nous avions eue sur le blanc de noirs. De belle personnalité, typé, ce champagne est très plaisant malgré une légère amertume qui s’estompe sur les délicieux amuse-bouche, complexes et variés. Une petite tartelette aux fleurs comestibles de toutes les couleurs est un régal comme une huître présentée avec une mousse délicate, une tranche de lisette, jeune maquereau très goûteux, une olive verte mais présentée noire et légèrement fumée, un chips de fleur de courgette au parmesan ou un bouillon délicieux.

Nous passons à table et l’excellent directeur Thierry di Tullio nous aide à composer notre menu qui sera : les langoustines vivifiées au pamplemousse, broccolettis coupés du matin, basilic citrus et aloe vera au naturel, confection d’un jus d’Hassaku et huile d’olive infusée aux têtes grillées / le turbot cuit en immersion d’eau de mer, citronnelle et algues, poireaux crayon, charlottes et oignons rouges « furio » des terres sableuses de Grimaud, nage d’haliotis de la lagune de Thau / le mignon de veau à la mode Carqueirannaise, les ris au jus et perles de câpres, tomates cœur de pigeon, gnocchis tendres à la sauge florale, quelques dentelles de tête de veau « souvenir de mon enfance ».

Lorsque le champagne Initial est fini, nous commandons un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle dont Max nous dira qu’il a été acquis il y a environ cinq ans. Le champagne est délicieusement romantique, évoquant des fleurs blanches et des fruits blancs. Il va former avec le premier service de la langoustine servie en deux fois un accord d’anthologie. Tout excité je suggère à Max que sur ce plat, le champagne que nous buvons soit l’accord « obligatoire ». C’est en effet éblouissant de symbiose.

Pour le veau, mon ami suggère que nous prenions un rouge, malgré la présence de câpres mais on nous dit que ces câpres sont très discrètes ce qui est vérifié. Le Châteauneuf-du-Pape Clos des Papes 2009 est un vin enthousiasmant. Il a la jeunesse, un fruit puissant, une richesse extrême, mais tout est d’un équilibre et d’une élégance rare. C’est un vin de grand plaisir, racé, vif mais aussi accueillant.

Ceci nous pousse à prendre un peu de fromage pour finir ce beau vin.

La cuisine d’Arnaud Donckele est très complexe et très inspirée. Il y a des plats d’une gourmandise raffinée qui justifient pleinement les trois étoiles de ce chef. Le seul plat qui ne m’a pas enchanté est le second service de la langoustine qui marquait un recul gustatif très net par rapport au premier service, absolument exceptionnel. Les plats nous ont été présentés par Aurore, avec des discours délicieusement kitsch à la limite de l’excès. Alors que les propos comme « plat emblématique du chef » ou « plat signature du chef » m’agacent, c’est la première fois que j’entends « plat d’anthologie du chef ». Le service a été mitigé, pas toujours présent, surtout celui du vin, comme manquant d’effectif pour faire face aux souhaits des clients.

Mais le clou du dîner, véritable cadeau royal, fut l’arrivée à notre table du chef en fin de soirée, lorsque nous fumes quasiment les derniers à table. Nous avons bavardé avec lui pendant probablement plus de vingt minutes et il nous a passionnés. Ce chef est terriblement attachant, toujours en quête d’excellence, avec des racines familiales qui l’ont poussé à se dépasser. L’écouter raconter ses recherches de douze saveurs, ses essais, ses envies, c’est vraiment le plus beau cadeau de cette soirée inoubliable. Bravo Arnaud pour votre talent, votre sensibilité, votre authenticité et ces valeurs humaines qui transpirent de vos propos. Longue vie à ce grand restaurant.