Archives de catégorie : académie des vins anciens

Académie 11 mars – photos vins d’après 1958 jeudi, 11 mars 2010

Château Bouscaut blanc 1959 (magnifique couleur)

Château Brane-Cantenac 1959, épaule basse

Gewurztraminer Clos Zisser (Klipfel ) 1959 (cette bouteille m’inspire)

Malescot St Exupery 1961 niveau LB (belle bouteille)

Château de l’Etoile, vin de l’Etoile Vandelle 1967 (j’adore les vins de l’Etoile dont je suis amoureux)

Château La Gaffelière Saint-Emilion 1969 (jolie bouteille)

Château Lynch-Moussas 1970 (jolie bouteille) (j’aurais tendance à penser que ce vin est jeune. mais il faut que je m’habitue au fait qu’un 1970 a quarante ans aujourd’hui !!!)

Château Guiraud 1971 (la couleur de ce Sauternes est très belle)

Chablis Montée de Tonnerre Raveneau 1972 (niveau à 2,8 cm) (la couleur promet des merveilles)

Vin du Jura jaune ROLET 1979 (très belle)

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Champagne Pommery Brut Royal (env. 25 ans) (2 bt)

Champagne Selosse

Académie 11 mars – photos vins d’avant 1959 jeudi, 11 mars 2010

Photos prises dans ma cave, avant l’académie.

Supposé Madère très vieux # 1850 (bouteille qui fait partie d’un lot de très vieux madères, au goût extraordinaire)

Magnum de Léoville Las Cases 1924 (cette bouteille n’a pas d’étiquette, mais la capsule est explicite. Le niveau est beau. Cette bouteille me plaist beaucoup – à vérifier)

Château d’Arsac Margaux 1925

Hospices de Beaune Brunet 1929 (il y a deux bouteilles de niveaux très bas. Incertitude complète. A voir) (je n’ai pas enlevé les films plastiques pour la photo)

Champagne Mumm Cordon Rouge magnum 1937 (grande vidange) (j’ai voulu offrir ce magnum pour l’académie. Je prends la bouteille et je constate que 2/3 du liquide sont évaporés. La jeter ? Non, nous allons essayer, sans garantie)

Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1943 (bouteille récemment reconditionnée au château, difficile à juger sur cette présentation)

Château Fonplégade Saint-Emilion 1947

Champagne Veuve Clicquot 1953 (le niveau est très bas, mais l’expérience mérite d’être tentée)

Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1953 (bouteille récemment reconditionnée au château, difficile à juger sur cette présentation)

château de Pez 1955 (la capsule est invraisemeblablement fraîche, mais c’est un bouchage d’origine. la bouteill est très belle)

Château Clos-Fourtet 1955 (bouteille très engageante)

Les Petites Granges, Bordeaux blanc 1955 (cette bouteille m’a fait une grosse surprise : quand je l’ai prise, intéressé par ce vin inconnu, le niveau était mi épaule. Lorsque je l’ai prise pour la photographier, j’ai constaté que le bouchon a fait éclater la capsule, comme si une fermentation nouvelle avait fait exploser l’air. la couleur du vin n’est pas aussi foncée que ce qu’on voit sur la photo)

à noter que le jour de l’ouverture, le bouchon a encore monté !!!

Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1955 (bouteille récemment reconditionnée au château, difficile à juger sur cette présentation)

Romanée St Vivant Pierre Bourée 1957 (cette bouteille ne m’inspire pas trop, car on a ciré le haut, sans doute pour arrêter une évaporation trop forte. A voir à la dégustation)

Académie des Vins anciens – 11 mars 2010 – note d’organisation jeudi, 11 mars 2010

Académie des Vins anciens – 12ème séance du 11 mars 2010

Informations sur la 12ème séance de l’académie des vins anciens du 11 mars 2010 :

>>> l’expérience a montré qu’il est bon de lire entièrement et minutieusement ce qui est indiqué ci-après

Lieu de la réunion : restaurant Macéo 15 r Petits Champs 75001 PARIS 01 42 97 53 85

Date de la réunion : c’est le 11 mars à 19 heures, heure absolument impérative.

Coût de la participation : 120 € pour un académicien qui vient avec une bouteille ancienne. 240 € pour les académiciens sans bouteille. Chèque à adresser dès maintenant à l’ordre de "François Audouze AVA" à l’adresse suivante : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec.

Inscription : par mail à François Audouze

Proposition de vins anciens : indiquer toutes informations sur l’état et le niveau. Toute bouteille proposée doit être agréée par François Audouze

Dates limites : livrer les bouteilles après approbation avant le 1er mars. Envoyer votre chèque avant le 1er mars, date vraiment limite.

Nota : les chèques reçus avant la séance ne sont pas remis en banque avant la séance. Il n’y a donc aucun avantage à retarder l’envoi.

Livraison des bouteilles : Si vous déposez les bouteilles, faites le au bureau de la maison de champagne Henriot 5 rue la Boétie 75008 PARIS – tél : 01.47.42.18.06. C’est au deuxième étage. Indiquez bien votre nom sur votre paquet, mais surtout, n’écrivez rien sur les bouteilles et ne collez rien sur les bouteilles. Ne mettez pas votre chèque avec la bouteille.

Si vous expédiez les bouteilles, faites le à l’adresse de mon bureau : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec, et je les garderai dans ma cave. Bien indiquer ACIPAR sur l’adresse de livraison

Informations complémentaires : Vous pouvez vous informer sur les précédentes réunions en regardant sur le blog, dans la catégorie « académie des vins anciens ».

Les vins annoncés sont : Champagne Pommery Brut Royal (env. 25 ans) – Champagne Mumm Cordon Rouge magnum 1937 (grande vidange) – Champagne Veuve Clicquot 1953 basse – Les Petites Granges, Bordeaux blanc 1955 ME – Chablis Montée de Tonnerre Raveneau 1972 (niveau à 2,8 cm) – Château Bouscaut blanc 1959 – Château Brane-Cantenac 1959, épaule basse – Château d’Arsac Margaux 1925 – Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1955 – Château Clos-Fourtet 1955 – château de Pez 1955 – Malescot St Exupery 1961 niveau LB – Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1953 – Château Roudier, Montagne Saint-Emilion Roudier 1943 – Château Fonplégade Saint-Emilion 1947 – Château La Gaffelière Saint-Emilion 1969 – Château Lynch-Moussas 1970 – Magnum de Léoville Las Cases 1924 – Romanée St Vivant Pierre Bourée 1957 – Hospices de Beaune Brunet 1929 – Vin du Jura jaune ROLET 1979 – Château de l’Etoile, vin de l’Etoile Vandelle 1967 – Gewurztraminer Clos Zisser (Klipfel ) 1959 – Château Guiraud 1971 – Supposé Madère très vieux # 1850 – Champagne Selosse.

11ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo jeudi, 29 octobre 2009

La onzième séance de l’académie des vins anciens se tient au restaurant Macéo, selon ce qui est devenu une coutume. Nous sommes quarante et il y a quarante huit vins, dont vingt proviennent de ma cave. Du fait de l’importance de mon apport, j’ai donné l’occasion à quelques bouteilles douteuses ou en risque d’avoir une chance d’être bues. A seize heures, je me sens bien seul pour ouvrir toutes ces bouteilles, car un seul académicien, un nouveau, puis beaucoup plus tard un ancien, sont venus me donner un coup de main. Du fait de l’ancienneté des vins apportés, ce qui est tout à fait dans le sens des objectifs de l’académie, la table se transforme vite en un champ de bataille, tant les bouchons brisés, éclatés et émiettés maculent la nappe. L’opération prend près de trois heures. Pendant ce temps l’équipe de télévision filme mes gestes, pose des questions à mes amis et moi, au sujet de la possibilité non d’une île mais d’un faux. Cela me fait sourire que l’on imagine de faire un faux d’un vin qui aurait rêvé toute sa vie de se sentir célèbre d’avoir été copié.

Les vins sont répartis en trois groupes, dont voici les ordres de service :

Groupe 1 : Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1996, Champagne Selosse, Grand Pouilly Latour, Pouilly Fuissé Louis Latour 1937 (curiosité), Puligny-Montrachet Veuve Génin 1959, Château Latour magnum 1973 (très basse), Château Tertre d’Augay 1970, Château Léoville Barton 1959, "BAGES" Pauillac, Montré & Cie, mi-épaule 1926 , Château Mouton d’Armailac 1934, vin inconnu sans étiquette année inconnue (bon niveau, curiosité), Bonnes-Mares Gérard Peirazeau 1984, Château de Beaucastel rouge 1959, Château Chalon Jean Bourdy 1959, Vouvray le Haut Lieu Domaine Huet 1964, Chateau de Rayne-Vigneau Sauternes 1904 , Madeira D’Oliveiras Reserva Verdelho 1850.

Groupe 2 : Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1996, Champagne Besserat de Bellefon Brut sans année, Puligny-Montrachet Les Chalumeaux Jean Pascal & Fils 1976, Meursault A. Perdrizet 1948, Château Pichon Baron de Longueville 1904 (curiosité), St Julien Clos St Albert 1900, Château Latour 1925, Château Belair Saint-Emilion 1947 (basse épaule), Coteaux Champenois Bisseuil roge G & G Boyer sans année, Corton Pouget Pierre André 1959, Auxey-Duresses Begin-Colnet 1967, Clos des Papes Chateauneuf du Pape 1971 (magnifique), Riesling – Hochheimer Stielweg Spätlese – Rheingau – W. J. Schäfer 1976, Jurançon caves Nicolas 1929, Cérons, Château Galant 1945 (bas), Maury La Coume du Roy 1925.

Groupe 3 : Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1996, Château La Louvière blanc 1952, Meursault Louis Chevallier 1953, Château Saint-Vincent Côtes Fronsac 1964, Château Margaux probable 1931, Château Bouscaut 1929, Château Grand La Lagune 1928 (basse), Château Branaire 1934, Château Talbot 1959 , Mercurey Clos L’évêque Château des Etroyes – François Proutheau 1962 , Nuits-Saint-Georges Pierre Olivier 1966, Château de Beaucastel rouge 1989, Riesling – Leiweiner Laurentiuslay Auslese – Mosel – Stefan Kowerich 1983, Château Suduiraut 1969, Rivesaltes Domaine Bory Andrée Verdeille 1927, Maury La Coume du Roy 1925.

J’ai bu les vins du groupe 1 et parfois des verres m’ont été apportés par d’aimables académiciens des tables voisines.

A l’apéritif, le Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1996 est un champagne rassurant. Son goût est précis, bien dessiné, et le vin ne donne pas de prise à l’âge. C’est un champagne très agréable, fait par une maison sérieuse.

Le menu composé par le chef Thierry Bourbonnais : Concentré de potiron, coriandre & foie gras / Lamelles de Saint-Jacques marinées chair de crabe, râpé de chou croquant / Tronçon de bar sauvage, petit minestrone de coquillages parfumés / Noisette d’agneau fermier frotté à la sarriette, champignons sauvages & polenta dorée aux herbes / fromages de Quatrehomme / Crème prise chocolat pur caraïbe, sirop passion / Poire rôtie sur fin sablé Breton, lait d’amande glacé / chocolats. Ce repas fut élégant et de très belle exécution.

Le Champagne « Substance » de Selosse, dégorgé en juillet 2009, est beaucoup plus domestiqué et civil que de récentes versions de dégorgements différents. Champagne racé, de grande personnalité, il est beaucoup plus agréable dans cette forme plus douce, le fumé se fondant dans un goût profond et engageant.

Lorsque j’ai saisi des bouteilles dans ma cave pour l’académie, j’ai tiré doucement des bouteilles de leurs casiers. Je tire celui-ci, un Grand Pouilly Latour, Pouilly Fuissé Louis Latour 1937. Et que vois-je ? La couleur de la mort. Jamais un vin blanc de cette couleur de crème de marron ne peut revivre. Mais j’ai voulu lui donner une chance. A l’ouverture, la cause était hélas certaine. Au moment du service la question est de savoir si j’évite cette purge à mes amis. A ma grande surprise ce vin peut être bu sans risque d’en être malade. Mais ne prenons pas de risque, le vin est mort. Par compensation, j’avais prélevé un Puligny-Montrachet Veuve Génin 1959 à la couleur dorée. Quel beau Puligny, anobli par l’année. D’un jaune d’or qui porte la joie de vivre, d’un parfum riche, ce vin est un grand plaisir, chaud en bouche, avec une belle profondeur. Même si la race du vin n’est pas de première grandeur, ce qui frappe, c’est le plaisir de boire ce vin goûteux et généreux, avec des évocations de beurre et une acidité citronnée délicate.

C’est le papier qui entourait le Château Latour magnum 1973 joliment imprimé de l’emblème du château, une tour très simple graphiquement, qui m’avait alerté. Le vin est atteint d’une dangereuse coulure. Quand j’ai ouvert le vin, j’ai constaté que le bouchon nageait. L’odeur m’indiquait que la glissade a dû se produire pendant le trajet, car rien dans l’odeur ne montre de déviation excessive. Le vin est fatigué bien sûr. Mais la richesse naturelle de Latour, qui ne semble pas affectée par la faiblesse du millésime, aide le vin à se reconstituer dans le verre. Il est torréfié, très café, mais progressivement, il devient Latour, avec une richesse aromatique plus que sympathique.

Le Château Tertre d’Augay 1970 que j’ai aussi apporté, est un vin honnête, bien fait, qui se présente sans défaut. Beau bordeaux à boire, même s’il ne déborde pas d’une imagination farouche, il est très agréable, avec un final élégant.

Le Château Léoville Barton 1959, lui aussi de ma cave, est d’une perfection certaine. Quel grand vin, et quelle grande année. Il est au sommet de sa gloire maintenant. Le vin qui était dans le goulot, n’a pas l’ombre d’un défaut. Mieux encore, il dégage une réelle émotion. Notre table s’extasie devant ce succès absolu.

Le "BAGES" Pauillac, Montré & Cie 1926 avait un niveau à mi-épaule tendant vers basse. Lorsque le vin se développe dans le verre, ce qui me fait penser que ces vins mériteraient d’être versés dans les verres au moins un quart d’heure avant leur service, ce vin évoque toute la brillance d’un millésime de légende. On parle toujours (y compris moi-même) des années 1928 et 1929, mais 1921 et 1926 sont dans la même ligue. Ce Bages est une petite merveille d’évocations de douceurs historiques.

Le Château Mouton d’Armaillac 1934 est intéressant mais souffre d’une petite fatigue. On reconnaît sous le voile pudique la qualité de l’année et la qualité de son terroir. Nous n’avons pas le temps de chercher plus, car j’ai ajouté un vin inconnu sans étiquette et d’année inconnue, de bon niveau dans la bouteille, de forme moderne. Lorsque j’ai ouvert cette bouteille, le bouchon a craquelé en mille morceaux. Notre groupe se compose de deux tables de sept à huit convives. La réaction à ce vin inconnu est assez amusante. L’autre table s’est orientée vers la forme de la bouteille pour pronostiquer un vin des années 70. A ma table, avec Antoine Pétrus sommelier de talent, nous sommes partis dans la décennie 30, car le goût et l’amertume finale ne peuvent appartenir à un vin jeune. Le vin est objectivement de Bordeaux, même si une générosité alcooleuse peut laisser penser à une ajoute rhodanienne. Le vin est agréable à boire. Pour moi c’est un honnête Pauillac du niveau d’un 3ème grand cru, que je situerais dans une année moyenne de la décennie 30. Ai-je raison ? Nul ne le saura.

Le Bonnes-Mares Gérard Peirazeau 1984, saisi aussi dans ma cave est un Bourgogne de grand plaisir. Après tous ces bordeaux parfois canoniques, boire un jeune bourgogne subtil et charmant, pas du tout gêné par l’année 1984, qui n’est pas si faible que cela en Bourgogne, est un plaisir secret, sorte de bonbon que l’on croque en cachette. J’ai aimé son parcours en bouche, discret mais insistant.

Le Domaine de Beaucastel rouge 1959 est une récompense de collectionneur, apportée par mon ami Florent, ce jeune collectionneur fou de vins. Le vin est riche, beau, accompli, au faîte de sa maturité. Il nous donne une leçon d’histoire. Chaque vigneron essaie d’apporter à son domaine une démarche de qualité, de progrès, de constance. Et puis voilà qu’un vin comme ce 1959 est l’aboutissement de ce que peut être un Chateauneuf-du-Pape. Alors, où est le sens de l’histoire ? Cela prouve au moins que le terroir de Beaucastel a des ressources de première grandeur. Le vin est beau riche, accompli, rond en bouche, avec un plaisir de boire rare. Bien qu’il l’ait apporté, Florent convient avec moi que le Léoville-Barton est d’une stature supérieure à ce délicieux Beaucastel.

Merci à mon ami Jean, ouvreur fidèle des bouteilles, qui supporte mes exigences et mes manies, pour ce Château Chalon Jean Bourdy 1959, petit joyau du Jura. Je le trouve moins puissant que les 1959 que j’ai bus, et nettement moins puissant que le 1911 que j’ai ouvert récemment. Mais c’est un vin tellement racé, bien généreux et si délicieusement interpelant que la plaisir est là.

Le Vouvray le Haut Lieu Domaine Huet 1964 a une couleur un peu trop foncée pour son âge et montre une fatigue qu’il ne devrait pas avoir. Lionel, l’ami de toutes les grandes bouteilles lui cherche quelques grandeurs et l’on peut y arriver. Mais quand la vedette arrive, les groupies abandonnent les seconds rôles.

La star, c’est le Chateau Rayne-Vigneau Sauternes 1904 d’une couleur impériale, d’un or impérieux. En bouche, c’est le grand sauternes tel qu’on l’aime, à l’équilibre sensuellement infini, où les notes d’agrumes composent avec le stilton un accord d’anthologie.

Le Madeira D’Oliveiras Reserva Verdelho 1850 est d’une richesse folle. Doux comme des raisins de Corinthe, au final poivré et goudronné, il plombe le palais de bonheur, décuplé par les carrés de chocolat taillés comme des lingots. Apporté par mes fidèles amis japonais, il est d’une fraîcheur remarquable.

Dans un tel parcours, il y a bien sûr des hauts et des bas. Mais qu’importe, quand les hauts s’établissent à des niveaux aussi élevés. Des amis m’ont apporté quelques verres dont j’ai retenu quelques images, fondées sur une gorgée ou un quart de gorgée, ce qui peut faire passer à côté du message réel :

Le Meursault A. Perdrizet 1948 est un très beau meursault, qui a gardé malgré son âge la typicité du beau meursault. Le Château Pichon Baron de Longueville 1904 au niveau bas que j’ai apporté est quasiment mort, alors que j’en ai bu de très bons du même lot. Le Saint Julien Clos St Albert 1900 à la magnifique étiquette est vivant. Faiblement vivant, mais vivant, apportant un témoignage toussotant d’une année historiquement exceptionnelle. Le Château Belair Saint-Emilion 1947 est mort.

Une mention spéciale va au Clos des Papes Chateauneuf du Pape 1971 qui est absolument exceptionnel. Il n’a pas la sérénité du Beaucastel 1959 mais il a plus de fougue. Un vin immense.

Le Château La Louvière blanc 1952, d’une couleur magnifique, d’un nez explosif, est un très grand bordeaux blanc. Le Riesling – Leiweiner Laurentiuslay Auslese – Mosel – Stefan Kowerich 1983 est très pâle mais d’une grande subtilité de vin allemand. C’est un vin que j’aurais dû analyser plus longuement pour en capter tout le message plein de charme.

Nous n’avons pas voté, aussi mon classement est-il fait le lendemain : 1- Château Léoville Barton 1959, 2 – Château de Beaucastel rouge 1959, 3 – Chateau de Rayne-Vigneau Sauternes 1904, 4 – Clos des Papes Chateauneuf du Pape 1971, 5 – Madeira D’Oliveiras Reserva Verdelho 1850, 6 – Château La Louvière blanc 1952, 7 – Puligny-Montrachet Veuve Génin 1959.

Certains ont vu dans le verre qu’il était à moitié plein ou à moitié vide. Ils ont retenu les vins fatigués quand beaucoup d’autres ont retenu les vins brillants que nous avons partagés. Je considère que cette onzième séance est exactement dans la ligne de ce que doit être l’académie des vins anciens, fondée sur deux piliers : l’un qui est d’ouvrir des vins qui doivent être ouverts, et l’autre la générosité. La qualité des séances de l’académie des vins anciens repose sur la générosité et la qualité des apports. Cette séance en a été une belle démonstration. Quand nous ouvrons ces vins anciens, nous leur donnons enfin la mission que leurs vignerons créateurs leur avaient donnée : être bus par des amateurs, en convivialité parfaite.

Académie des Vins anciens – 11ème séance du 29 octobre 2009 jeudi, 29 octobre 2009

Académie des Vins anciens – 11ème séance du 29 octobre 2009

Informations sur la 11ème séance de l’académie des vins anciens du 29 octobre 2009 :

>>> l’expérience a montré qu’il est bon de lire entièrement et minutieusement ce qui est indiqué ci-après

Lieu de la réunion : restaurant Macéo 15 r Petits Champs 75001 PARIS 01 42 97 53 85

Date de la réunion : c’est le 29 octobre à 19 heures, heure absolument impérative.

Coût de la participation : 120 € pour un académicien qui vient avec une bouteille ancienne. 240 € pour les académiciens sans bouteille. Chèque à adresser dès septembre à l’ordre de "François Audouze AVA" à l’adresse suivante : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec.

Inscription : par mail à François Audouze

Proposition de vins anciens : indiquer toutes informations sur l’état et le niveau. Toute bouteille proposée doit être agréée par François Audouze

Dates limites : livrer les bouteilles après approbation entre le 1er et le 16 octobre. Envoyer votre chèque avant le 16 octobre, date vraiment limite.

Nota : les chèques reçus avant la séance ne sont pas remis en banque avant la séance. Il n’y a donc aucun avantage à retarder l’envoi.

Livraison des bouteilles :

Si vous déposez les bouteilles, faites le au bureau de la maison de champagne Henriot 5 rue la Boétie 75008 PARIS – tél : 01.47.42.18.06. C’est au deuxième étage. Indiquez bien votre nom sur votre paquet, mais surtout, n’écrivez rien sur les bouteilles et ne collez rien sur les bouteilles. Ne mettez pas votre chèque avec la bouteille.

Si vous expédiez les bouteilles, faites le à l’adresse de mon bureau : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec, et je les garderai dans ma cave. Bien indiquer ACIPAR sur l’adresse de livraison

Informations complémentaires :

Vous pouvez vous informer sur les précédentes réunions en regardant sur le blog, dans la catégorie « académie des vins anciens ».

Nouveauté !!! :

Toute bouteille non reçue le 16 octobre sera considérée comme non fournie. L’académicien sera considéré comme sans bouteille et sera redevable du coût d’insciption y afférant. Sa bouteille lui sera rendue.

Tout paiement non reçu le 16 octobre entraînera la non-inscription.

(j’avais écrit cela en juin, pour lancer le mouvement. Compte-tenu de la situation actuelle des inscriptions, nous ferons comme d’habitude, tout au dernier moment).

Nous sommes au 5/10 dix-huit inscrits. Ce chiffre va augmenter.

vins annoncés pour l’académie des vins anciens du 29/10/2009 vendredi, 16 octobre 2009

Voici les vins qui sont annoncés pour l’académie. Ce n’est pas encore complet, mais on est au cœur de la cible de l’académie.

Je suis extrêmement heureux de cette sélection qui tient à la générosité et à l’engagement des académiciens :

St Julien Clos St Albert 1900

Château Pichon Baron de Longueville 1904 (curiosité)

Chateau de Rayne-Vigneau Sauternes 1904

Château Latour 1925

Maury La Coume du Roy 1925

Maury La Coume du Roy 1925

"BAGES" Pauillac, Montré & Cie, mi-épaule 1926

Rivesaltes Bory 1927

Château Grand La Lagune 1928 (basse)

Jurançon caves Nicolas 1929

Château Bouscaut 1929

Château Margaux probable 1931

Château Ducru Beaucaillou 1934

Château Mouton d’Armailac 1934

Grand Pouilly Latour, Pouilly Fuissé Louis Latour 1937 (curiosité)

Cérons, Château Galant 1945 (bas)

Château Belair Saint-Emilion 1947 (basse épaule)

Meursault A. Perdrizet 1948

Château La Louvière blanc 1952

vin inconnu sans étiquette année inconnue (bon niveau, curiosité)

Château de Beaucastel rouge 1959

Château Talbot 1959

Château Chalon Jean Bourdy 1959

Château Léoville Barton 1959

Mercurey Clos L’évêque Château des Etroyes – François Proutheau 1962

Château Saint-Vincent Côtes Fronsac 1964

Auxey-Duresses Begin-Colnet 1967

Champagne Dom Pérignon 1969

Château Suduiraut 1969

Champagne Laurent Perrier Grand Siècle vers 1970

Château Tertre d’Augay 1970

Clos des Papes Chateauneuf du Pape 1971 (magnifique)

Château Latour magnum 1973 (très basse)

Riesling – Hochheimer Stielweg Spätlese – Rheingau – W. J. Schäfer 1976

Vin jaune Rolet 1979

Riesling – Leiweiner Laurentiuslay Auslese – Mosel – Stefan Kowerich 1983

Coteaux Champenois signée G & G Boyer sans année

Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1996

Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1996

Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1996

Champagne Selosse

Bravo aux académiciens qui se sont placés dans la droite ligne des ambitions de l’académie.

L’académie des vins anciens tient sa 10è séance au restaurant Macéo vendredi, 5 juin 2009

L’académie des vins anciens tient sa dixième séance au restaurant Macéo. Nous sommes près de quarante ce qui oblige à constituer trois groupes. Pour que chacun puisse profiter d’une grande variété de vins, j’ai apporté seize vins de ma cave, ce qui conduit à 48 vins, soit seize par groupe. Lorsqu’il y a plusieurs bouteilles d’un même vin, elles sont listées à chaque fois. Voici la répartition des vins par groupe.

Vins du groupe 1     tables 1 & 2 : Champagne Besserat de Bellefon non millésimé vers 1995, Champagne Mumm Cordon Vert années 20, Champagne Exclusive Vintage 1980, Riesling Clos des Capucines Domaine Weinbach 1977, Bâtard-Montrachet Chanson Père & Fils 1959, Château Larcis-Ducasse 1967, Château Haut Brion 1969, Château Haut Brion 1971, Château Canon 1959, Volnay Champy P&F 1945 (basse), Vougeot Tasteviné J. Thorin 1961 (basse), Beaune Bressandes 1955 Drouhin, Vega Sicilia Unico 1966 (basse), Château des Jaubertes Grand vin du Marquis de Pontac  Graves supérieures, Château Sigalas-Rabaud 1896, Maury La Coume du Roy, de Volontat 1925.

Vins du groupe 2     tables 3 & 4 : Champagne Besserat de Bellefon non millésimé vers 1995, Champagne Besserat de Bellefon non millésimé vers 1995, Champagne Krug Grande Cuvée années 80, Champagne Edouard Besserat 1966, Château Bouscaut blanc 1964, Clos de la Coulée de Serrant N.Joly 1983, Château Ducru-Beaucaillou 1970, Château Puyblanquet Saint-Emilion 1929, Volnay Taillepieds Domaine de Montille 1969, Beaune 1953 Leroy (année illisible), Chambolle Musigny 1947, Chambertin 1959 de la maison Pierre Bourée Fils, Marques de Riscal Reserva 1961, Vega Sicilia Unico 1967 (basse), Château d’Yquem 1961, Maury La Coume du Roy, de Volontat 1925

Vins du groupe 3     tables 5 & 6, Champagne Besserat de Bellefon non millésimé vers 1995, vin de champagne Saran Moët & Chandon 1943, Champagne Mumm, René Lalou 1985, Champagne Krug Grande Cuvée années 80, Château La Tour Léognan 1979, Puligny Montrachet Albert Bichot 1937, Martinez Lacuesta – Rioja – Blanc 1980, Château Coustolle, Côtes de Canon-Fronsac 1966, Château Rolland Taillefer Pomerol 1967, Château Ausone 1979, Domaine de Chevalier rouge 1952, Chambolle Musigny 1947 Maison Remoissenet et Fils, Rioja 1960, Vega Sicilia Unico 1964 (basse), Coteaux du Layon Chaume, Château de la Guimonnière 1945, Grenache Vieux années 20.

J’arrive à 16 heures pour ouvrir les bouteilles et quelques académiciens fidèles me font l’amitié de venir m’aider. Il les faut bien car il y a des bouchons coriaces et certains partent en lambeaux. Mes amis seront bien récompensés car l’un d’entre eux, pour soutenir l’ardeur des travailleurs, a apporté un Champagne Dom Pérignon 1996. J’ai bu souvent ce champagne qui fut couronné premier champagne de son millésime dans un jury dont j’étais membre suppléant. Dans l’ambiance active des détrousseurs de bouchons, je dois dire que c’est le plus beau Dom Pérignon 1996 que je n’aie jamais bu. Il atteint une plénitude spectaculaire. La productivité de l’industrie française terrasserait la germanique avec un tel dopage. 

Les arrivées sont aussi ponctuelles que les horaires des trains un jour de grève. Fort heureusement, nous avons des munitions. Le Champagne Besserat de Bellefon non millésimé vers 1995 me surprend toujours. Car l’âge lui va comme un gant. Chaleureux, avec une acidité judicieuse, c’est un champagne que je devrais éviter de fournir, car il se boit trop bien. Un bon champagne, c’est quand on regarde le fond de la bouteille en se demandant pourquoi elle est vide alors qu’on a soif. Ce champagne est ainsi fait.

Nous passons à table, chacun à la table qui lui est désignée. Il y a beaucoup d’habitués mais fort heureusement de nouveaux visages apparaissent, dont Etienne de Montille, vigneron que j’adore, venu en ami. Le menu composé par Macéo est simple mais goûteux : Crème de petits pois glacée et fumet de saumon ciboulette / Petit tartare de daurade, chair de crabe & quinoa taboulé / Aiguillette de Saint Pierre, têtes d’asperges vertes & condiments / Noisette de veau fermier, croustilles de céleri aromatique / Poires rôties compressées, fine dentelle & gelée de fruits rouges / Chocolat tendre & pipérade de poivrons sésame.

Toute ma table sourit quand je goûte en premier le Champagne Mumm Cordon Vert années 20, car je manque de m’évanouir. Ce champagne qui provient de la cave murée que j’ai acquise est d’une diabolique perfection. D’une couleur d’abricot, il exhale un parfum qui évoque la conquérante attitude de Charlize Théron déchirant ses bijoux et ses habits pour ne conserver sur son corps parfait et doré que son parfum. En bouche, c’est un festival de luxure. La douceur est incommensurable, mariée à une complexité extrême. Ce vin, puisqu’il ne s’agit plus de champagne, est un plaisir absolu. J’annonce tout de suite la couleur : je le classerai premier.

Le Champagne Exclusive Vintage 1980 apporté par celui qui le fait est d’une grande précision. Il est ciselé. Il a le charme de ses près de trente ans, qu’il ne fait pas. Dans un autre contexte on le jugerait irréprochable, mais il fait « attendu » après le Mumm. On m’apporte un verre du Champagne Edouard Besserat 1966 et je me pâme une nouvelle  fois. J’ai un amour pour les champagnes de cette année, car ils sont au sommet de leur art. Celui-ci en est la preuve. Et il renforce un peu plus ce que le Mumm a de miraculeux, car à côté du 1966, ce Mumm qui pourrait être des années 10 porte un supplément d’âme.

Le Riesling Clos des Capucines Domaine Weinbach 1977 est l’occasion de montrer qu’un vin ancien ne peut se boire comme un vin actuel. Car si l’on s’arrêtait aux signes de fatigue, on perdrait le message du vin. Il faut attendre l’épanouissement dans le verre pour saisir le côté chaleureusement alsacien du vin. Mais l’imperfection me gêne un peu.

Le Bâtard-Montrachet Chanson Père & Fils 1959 n’en est que meilleur. Ce vin a la couleur magique de jeunesse est d’une totale perfection. En bouche le vin a la sérénité de son immense année. Etienne de Montille l’adore ce que je prends comme un compliment pour mon vin. C’est un grand vin qui frappe par son équilibre.

On m’apporte une goutte du Martinez Lacuesta, Rioja Blanc 1980. Ce vin qui ne titre que 10,5° est passionnant à découvrir. Je serais bien incapable de trouver un point de repère, car c’est un OVNI (objet vineux non identifié). Il n’en a que plus d’intérêt.

Le Château Larcis-Ducasse 1967 casse un peu le rêve, car même s’il est agréable à boire, il est propret, sans véritable émotion. Le Château Haut Brion 1969 est une bonne surprise car on n’attendrait pas qu’il soit de niveau, du fait de son année qui surprend souvent. Le Château Haut Brion 1971 le domine par son parfum mais est nettement moins agréable à boire. Sans doute parce que l’on en attend plus que du 1969.

Le Château Canon 1959 fait monter de plusieurs crans. Ce vin est militaire. C’est la sérénité en marche du bordeaux bien né. Il porte bien son nom, car c’est ainsi qu’il conçoit sa séduction : en brisant les résistances, s’il y en avait. J’ai beaucoup aimé cet archétype du vin de Bordeaux.

On m’apporte d’une autre table un verre de Château Puyblanquet Saint-Emilion 1929, vin que j’ai apporté. Et c’est un ravissement. Ce vin qui ne fait pas son âge confirme, s’il en était besoin, la force prodigieuse de l’année 1929. Pur, racé, grand, précis, il a tout cela et en plus un velouté charmeur d’une longueur appréciable. Ce vin chaleureux réjouit celui qui le boit. C’est un grand vin.

Etienne, dont le vin n’est pas de notre groupe est allé soutirer un verre et l’apporte à notre table. Le nez est à se damner. Ce Volnay Taillepieds Domaine de Montille 1969 possède tout ce que j’aime dans la Bourgogne et c’est un festival de charme et de distinction. Ce vin est d’une délicatesse rare.

Dans les vins que j’ai ajoutés, j’ai voulu que l’on puisse essayer des vins de bas niveaux, pour leur laisser une chance d’être bus avant leur mort proche. Et le Volnay Champy P&F 1945 me donne raison, car malgré un niveau très bas, le message est réellement lisible. Il a une belle ampleur, une chaleur veloutée et le vin ne fait pas cuit comme on pourrait le craindre. Il a perdu un peu de finesse mais reste très buvable. Je suis plus sévère pour le Vougeot Tasteviné J. Thorin 1961 dont le niveau est plus haut et l’année plus récente, car celui-ci fait plus torréfié. Ces vins de niveaux bas sont buvables, mais sans entraîner d’enthousiasme. Il faut être content de leur avoir donné une chance.

Le Beaune Bressandes 1955 Drouhin est agréable, élégant, mais la mémoire du Volnay d’Etienne, fait par son père, est trop vivace pour qu’on oublie que le plaisir est là. Un ami, avec mon accord, a ajouté trois Vega Sicilia de niveaux bas, là aussi pour voir, de trois années, 1964, 1966 et 1967. Nous avons à notre table le Vega Sicilia Unico 1966 qui, même si c’est une caractéristique de ce vin, fait beaucoup trop torréfié pour être agréable. Il en est de même des deux autres dont on m’apporte un verre. Cela rend encore plus séduisant le Marques de Riscal Reserva 1961, à la grâce juvénile et à la subtilité inattendue.

J’avais annoncé à l’ami qui avait apporté le Beaune 1953 Leroy que son vin est dépigmenté. Par fierté il m’apporte un verre pour me montrer que cela n’affecte pas le goût. Et c’est vrai. Le Chambolle Musigny 1947 Maison Remoissenet et Fils est pour moi le vin qui représente ce qu’est l’académie. Il est si bon que je suis presque persuadé que c’est moi qui l’ai apporté, ce qui choque à juste titre l’ami apporteur de ce trésor.

Le Château des Jaubertes Grand vin du Marquis de Pontac  Graves supérieures qui doit être des années 80 est doux, charmeur, d’une belle couleur dorée. C’est une belle surprise. Le Château Sigalas-Rabaud 1896 que j’ai apporté est pour beaucoup leur premier vin du 19ème siècle. L’émotion est sensible. Malgré l’intérêt, je suis obligé de dire que c’est plus une évocation qu’un plaisir. Certains à ma table me trouvent sévère, mais c’est le cas. D’autant plus que le Château d’Yquem 1961 qui n’est pas au sommet de son art montre une vivacité chaude que n’apporte pas son aîné. Cet Yquem est extrêmement plaisant.

J’avais dit à l’apporteur du Coteaux du Layon Chaume, Château de la Guimonnière 1945 que sa couleur n’est pas très engageante. Il vient me montrer, verre en main, que le vin est toujours vivant. Il a raison.

Sur le dessert au chocolat, le Maury La Coume du Roy, de Volontat 1925 est d’un plaisir chaud et joyeux. A côté de lui, le Grenache Vieux des années 20, nettement meilleur que le même que j’avais ouvert il y a peu de semaines est très déroutant. Il combine le doucereux et le sec avec une complexité difficile à appréhender. Aussi, on se réfugie dans les bras du Maury beaucoup plus accueillant.

Un académicien m’avait prévenu que pour me remercier, il offrirait une demi-bouteille de Champagne Bollinger 1959. Mais les académiciens sont des vautours. Nous serons donc nombreux à bénéficier de cette générosité. Lorsque j’ouvre le vin, le bouchon vient bien trop facilement, et l’on découvre un champagne fatigué, mais toujours porteur du message raffiné de Bollinger. Une désagréable trace métallique m’a indisposé pendant une partie de la nuit. La générosité aura un souvenir plus durable.

Choisir entre tous ces vins est très difficile. Le vote que j’ai fait n’a pas été confronté à d’autres. Je mettrai en premier, de loin, le Champagne Mumm Cordon Vert années 20, suivi du Bâtard-Montrachet Chanson Père & Fils 1959, puis le  Volnay Taillepieds Domaine de Montille 1969, le Champagne Edouard Besserat 1966, le Château Puyblanquet Saint-Emilion 1929, le Château Canon 1959 et le Château d’Yquem 1961.

Lorsque je dirigeais un groupe comptant plusieurs centaines de cadres que je réunissais chaque année, il était d’usage que les plus soucieux de leur carrière me disent que la réunion qui s’achevait était de loin la plus réussie de toutes. Je n’ai pas de carrière à défendre mais il me semble que cette réunion fut la plus belle de toutes celles que nous avons faites. Les vins furent d’une grande qualité, les bourgognes se montrant les plus exceptionnels. L’ambiance était chaleureuse, joyeuse, rieuse. Cette occasion donnée à des vins d’âges canoniques de briller lors d’une réunion d’amateurs compétents est un concept qu’il faut amplifier en visant, comme nous le fîmes ce soir, l’excellence absolue.

Académie, tout commence et tout finit par… vendredi, 5 juin 2009

Tout commence et tout finit par de la générosité.

Un académicien venu m’aider à ouvrir les bouteilles a apporté cela pour étancher nos soifs de travailleurs :

Ce Dom Pérignon 1996 fut but avant la 10ème séance de l’académie des vins anciens.

Un académicien heureux de venir a offert cette demi-bouteille en espérant que beaucoup d’amis seraient déjà partis pour qu’on la boive en petit comité. C’était pour me remercier :

 Champagne Renaudin Bollinger 1959