Dîner du premier jour avec mon fils mardi, 7 novembre 2023

Mon fils est venu de Miami chez moi, nous avons grignoté à l’heure du déjeuner. Il est temps de penser au dîner où ma femme a prévu des pieds de porcs et où j’ai ajouté du Wagyu. Il y aura aussi quelques fromages.

Vers 16 heures j’ouvre une bouteille de Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1927 que j’ai achetée car le niveau bas entraînait un prix attractif. Le vendeur en qui j’ai une grande confiance avait soulevé la capsule et avait pu lire 1927. Quand j’ai voulu vérifier la date, le bouchon était devenu illisible car un peu de moisissure était apparue, sans incidence sur le bas de bouchon.

La bouteille au cul profond rend plausible la période, ainsi que l’étiquette qui était utilisée dans les années 20. J’enlève le bouchon et le parfum est poussiéreux et d’une platitude décourageante. L’espoir d’un retour à la vie est extrêmement faible.

Aussi, à titre de secours, j’ouvre un Clos de Vougeot Château de La Tour Morin Père & Fils 1957. Le niveau est beau et le parfum est très engageant, d’une belle délicatesse.

J’ouvre aussi un Champagne Mumm Cordon Rouge 1937 au magnifique bouchon, au parfum prometteur.

Au moment du dîner nous commençons par le Champagne Mumm Cordon Rouge 1937. La couleur est foncée mais belle et le vin est agréable à boire. L’acidité est bien dosée et du fruit apparaît en fin de bouche. Il montre son âge mais on le boit bien.

La question était de savoir par quel vin commencer. Comme les pieds de porc passent avant le Wagyu, nous commencerons par le Clos de Vougeot Château de La Tour Morin Père & Fils 1957. Son parfum est très expressif et joyeux. Même si le vin manque un peu de corps, il est très agréable à boire avec un goût très franc et précis. Une expression très élégante.

Il est à noter que la sauce des pieds de porc s’entend bien avec le champagne.

C’est sur le Wagyu que va se présenter le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1927. Le parfum est timide, mais acceptable et le goût est discret. Le gras du Wagyu est idéal pour ressusciter ce vin. Progressivement, on voit apparaître des marqueurs des vins du domaine. Il est subtil et complexe. Bien sûr, il est fatigué, mais le gras de la viande le rend beaucoup plus large. C’est de toute façon émouvant de chercher à recevoir le message d’un vin de 96 ans.

Mon fils m’a fait remarquer que les trois vins du dîner étaient de 1937, 1957 et 1927. Une symphonie improvisée en ‘7’.

l’année du Grands Echézeaux est impossible à lire

les deux repas

Déjeuner d’anniversaire samedi, 21 octobre 2023

Ma fille vient déjeuner à la maison avec son compagnon et ses deux enfants. L’apéritif se fera avec une tarte aux oignons et le plat du repas sera poulet et gratin de pommes de terre.

Je propose à ma fille de boire soit un Salon 2006 soit un Ayala 1964. Elle irait volontiers vers le plus jeune mais elle préfère me laisser choisir. J’ai envie d’essayer l’Ayala.

Le Champagne Ayala 1964 a un bouchon qui se brise à la torsion et même s’il n’y a pas de pschitt, lorsque je verse le champagne dans les verres, la bulle est extrêmement active.

La couleur est très claire pour un champagne de cet âge. Cet Ayala se caractériserait volontiers par deux mots : jeunesse et cohérence. Car sa vivacité est extrêmement plaisante et sa rondeur est magnifiquement construite. Les oignons légèrement sucrés s’allient parfaitement au champagne.

Si ma fille avait des réserves pour un champagne de presque soixante ans, ces réserves tombent car le plaisir est là et l’âge ne se sent pas du tout. Je savais que les Ayala de cette époque sont grands. En voici une belle preuve.

J’ai ouvert aux aurores le Corton Renardes Michel Gaunoux 1974. Le choix de cette année est directement lié au fait que nous célébrons l’anniversaire de ma fille qui est de ce millésime. Mais il y a une autre raison. Lorsque ma fille était petite, j’avais acheté des vins de son année de naissance en me disant qu’on les boirait pour ses 18 ans. Je n’imaginais pas plus loin ! Et j’avais remarqué à quel point le 1974 de Michel Gaunoux était une spectaculaire réussite.

Ce qui fait que lorsque je me rends aux présentations des vins récents des domaines familiaux de Bourgogne, la plus belle présentation de vins qui soit, je ne manquais pas de dire aux Gaunoux présents : « vos 1974 sont de pures merveilles ». Ils riaient de mon insistance.

Et le miracle des 1974 se poursuit aujourd’hui. Ce Corton est très salin, mais d’un sel très différent de celui des vins de la Romanée Conti. Le sel est ici plus pénétrant et moins vagabond qu’à la Romanée Conti.

Le Corton Renardes est grand, épanoui et une fois de plus, voici un vin qui n’a pas d’âge. Il a atteint une sérénité idéale.

Il faudrait dire et redire que le poulet de qualité est un compagnon idéal des grands vins car il a l’intelligence de s’effacer pour laisser éclore parfums et subtilités.

Le dessert habituel des anniversaires est une reine de Saba, couronne où sont plantées les bougies qui, au fil du temps deviennent moins nombreuses que les années fêtées.

Deux vins superbes pour une célébration débordant d’affection.

277th meal at Restaurant Pages mercredi, 11 octobre 2023

I interact quite often with wine lovers who express themselves on Instagram. One day one of them living in Singapore told me that he was coming to France with friends, invited to events in Champagne. He would like me to organize a meal for five people and point out wine trails that he would like to explore. Among my suggestions, he chose Lafite 1961, Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1992 and a Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1970.

During another discussion he said he had been disappointed by a Dom Pérignon 1952 and I told him that if he came to see me, I would make him drink a 1952 which I considered excellent. Gang tells me that he and his friends will bring a Cristal Roederer 1988 and a magnum of Krug Grande Cuvée with a cream label, which is more than thirty years old.

The scene is set and I suggest that we meet at the Pages restaurant.

I now need to find my wines in the cellar. The Champagne Dom Pérignon 1952 has a beautiful presentation and through the glass I sense a beautiful champagne. The Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1992 comes directly from the Domaine, but when I shared this wine a few years ago, brought by Anne-Claude Leflaive, it had shown at the tasting TCA (trichhloroanisole), which is characterized by a taste of cap. This pushes me to add wines to my program.

I have four Château Lafite-Rothschild 1961, one of which in my main cellar has a low level (even though it says high level in my inventory). I look for the other three in another cellar, but I can’t find them. I decided to add a Château Ausone 1929 which seems to me to have a good presentation.

Furthermore, I chose one of the three Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1970 that I own. It will be the one with the best level. It has no label but is clearly identified by the very explicit cap.

For good measure, I added a 1972 La Tâche, low grade but good looking.

I had to provide four wines. There will be six, to cover any eventuality.

On the appointed day, I arrive shortly before 10:30 a.m. at the Pages restaurant to open my wines. I ask Chef Ken what dishes are planned and we start sketching out the menu. Two of my guests arrive to attend the opening of the wines. By a pleasant coincidence I manage to remove all the corks whole, which greatly impresses them.

The nose of the Lafite 1961 is a little weak but gives great hope. That of Ausone 1929 is frankly closed. The nose of the 1992 Chevalier Montrachet looks glorious. The scent of La Tâche 1972 is not very engaging and many wine lovers would put it aside. On the contrary, that of Richebourg 1970 looks brilliant.

A few changes are being made with Chef Ken to take odors into account. We have an hour and a half left before the other guests arrive. According to tradition we will have a beer at 116, the neighboring restaurant while nibbling on edamame. Everything is ready for what will be the 277th of my meals.

The other guests arrive at 12:30 p.m. Among them a woman from London, who is a big influencer in the wine world and reminds me that we met at a dinner I organized at the 67 Pall Mall club in London.

I asked Chef Ken, given the abundance of champagne, to prepare raw fish and Wagyu carpaccio. We start with a Champagne Cristal Roederer 1988 which made a nice spritz at the opening. The color is light for a champagne of this age. Instantly, I am struck by the brilliance of this infinitely complex champagne. What happiness. What delights me is that this champagne is anything but conventional. He explores flavors off the beaten track. He calls out and I really like it.

The wines that make up Champagne Krug Grande Cuvée crème magnum label are around forty years old. This is the second contribution of my new friends after the Cristal Roederer. It’s a magnificent champagne but I also know it by heart, it transports me less than the Cristal Roederer. But its grandeur will mark the meal.

I asked Pierre-Alexandre to serve at the same time the Chevalier-Montrachet Domaine Leflaive 1992 from an exceptional year. Instantly, the first sip is like fireworks. My mouth explodes with happiness because the wine is full, complete, accomplished, coherent, perfect. It brings a rare joy of living. And it is wise to drink it at the same time as champagnes because the pleasures are added.

For the Wagyu, I serve Champagne Dom Pérignon 1952. I am faced with pure perfection and I would be ready to lock myself in a bubble of happiness, as with the few wines which have paralyzed me like the Hermitage La Chapelle 1961 or Montrachet Bouchard 1865. Because I am facing a perfect wine. And the delicious herbs that accompany Wagyu give a masterful excitement to this ideal champagne.

The lobster is accompanied by the brilliant Chevalier Montrachet.

For fish, we have the two Bordeaux. Château Lafite-Rothschild 1961, which had a low level, has been reconstituted and no fault can be found. It has a very rich truffle taste and is a great Bordeaux, just like my friends wanted.

I had high expectations from the Château Ausone 1929, which had a very beautiful appearance, but if it has the breadth of the 1929 wines, I found it less energetic than I hoped.

The two Romanée Conti wines appear on delicious veal. The Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1970, with its beautiful level and beautiful color, is in full possession of its means. It is rich, full, broad and solid but it also has a delicate charm. It drinks well, with a nice length finish.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1972 does not have a perfect color and it is not at the level it should be, but it is in the spirit of Romanée Conti and I think that if I were drinking this wine with Aubert de Villaine , we would find the graceful subtleties of Romanée Conti behind the veil which stifles its qualities. A Saint-Nectaire excites La Tâche in a good way.

The pastry chef has made a delicate dessert with a nutty flavor that allows the Krug Grande Cuvée to remind us how refined it is.

We vote. Six of us chose our five favorites from eight wines. Three wines will have first votes, the Dom Pérignon 1952 has three first votes, the Chevalier Montrachet 1992 has two and the Krug Grande Cuvée has one.

The consensus vote is: 1 – Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1992, 2 – Dom Pérignon 1952, 3 – Krug Grande Cuvée magnum cream label, 4 – Richebourg Domaone de la Romanée Conti 1970, 5 – Château Lafite-Rothschild 1961.

My vote is: 1 – Dom Pérignon 1952, 2 – Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1992, 3 – Cristal Roederer 1988, 4 – Richebourg DRC 1970, 5 – Château Lafite-Rothschild 1961.

The atmosphere at this meal was exceptional. Even though we are from very different parts of the world, we chatted as if we had been friends forever. The cuisine was perfect and the service excellent, Naoko, wife of chef Teshi, the owner of the restaurant, brought her smile and her attention to perfection. Pierre-Alexandre did a perfect wine service. The entire kitchen team prepared dishes with great precision. It is therefore without hesitation that I class this dinner as the 277th, a great moment of sharing.

277ème repas au restaurant Pages mercredi, 11 octobre 2023

J’échange assez souvent avec des amoureux du vin qui s’expriment sur Instagram. Un jour l’un d’entre eux habitant Singapour me dit qu’il vient en France avec des amis, invité à des événements en Champagne. Il aimerait que j’organise un repas pour cinq personnes et indique des pistes de vins qu’il aimerait explorer. Parmi mes propositions, il choisit Lafite 1961, Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1992 et un Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1970.

Lors d’une autre discussion il avait dit avoir été déçu par un Dom Pérignon 1952 et je lui avais répondu que s’il venait me voir, je lui ferais boire un 1952 que j’estime excellent. Gang m’annonce que ses amis et lui apporteront un Cristal Roederer 1988 et un magnum de Krug Grande Cuvée à étiquette crème, qui a plus de trente ans.

Le décor est planté et je propose que nous nous retrouvions au restaurant Pages.

Il me faut maintenant trouver mes vins en cave. Le Champagne Dom Pérignon 1952 est d’une belle présentation et à travers le verre je pressens un beau champagne. Le Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1992 vient directement du Domaine, mais quand j’ai partagé ce vin il y a quelques années, apporté par Anne-Claude Leflaive, il avait montré à la dégustation du TCA (trichhloroanisole), qui se caractérise par un goût de bouchon. Ceci me pousse à rajouter des vins à mon programme.

J’ai quatre Château Lafite-Rothschild 1961 dont un dans ma cave principale a un niveau bas (alors qu’il est écrit niveau haut dans mon inventaire). Je cherche les trois autres dans une autre cave, mais je ne réussis pas à les trouver. J’ai décidé d’ajouter un Château Ausone 1929 qui me semble avoir une bonne présentation.

Par ailleurs, j’ai choisi l’un des trois Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1970 que je possède. Ce sera celui qui a le meilleur niveau. Il n’a pas d’étiquette mais est clairement identifié par le bouchon très explicite.

Pour faire bonne mesure, j’ai ajouté une La Tâche 1972, de faible niveau mais de belle apparence.

Je devais fournir quatre vins. Il y en aura six, pour parer à toute éventualité.

Le jour dit, j’arrive peu avant 10h30 au restaurant Pages pour ouvrir mes vins. Je demande au chef Ken les plats qui sont prévus et nous commençons à esquisser le menu. Deux de mes convives arrivent pour assister à l’ouverture des vins. Par un hasard agréable j’arrive à extirper tous les bouchons entiers ce qui les impressionne fortement.

Le nez du Lafite 1961 est un peu faible mais laisse un bel espoir. Celui de l’Ausone 1929 est franchement fermé. Le nez du Chevalier Montrachet 1992 s’annonce glorieux. Le parfum de La Tâche 1972 n’est pas très engageant et beaucoup d’amateurs le mettraient de côté. Au contraire celui du Richebourg 1970 s’annonce brillant.

Quelques changements se font avec le chef Ken pour tenir compte des odeurs. Il nous reste une heure trente avant que les autres convives n’arrivent. Selon la tradition nous allons boire une bière au 116, le restaurant voisin en grignotant des édamamés. Tout est prêt pour ce qui sera le 277ème de mes repas.

Les autres convives arrivent à 12h30. Parmi eux une femme de Londres, qui est une grande influenceuse dans le monde du vin et me rappelle que nous nous sommes rencontrés lors d’un dîner que j’ai organisé au club 67 Pall Mall de Londres.

J’ai demandé au chef Ken, devant l’abondance des champagnes, de préparer un poisson cru et du Wagyu en carpaccio. Nous commençons par un Champagne Cristal Roederer 1988 qui a fait un joli pschitt à l’ouverture. La couleur est claire pour un champagne de cet âge. Instantanément, je suis frappé par le brio de ce champagne aux complexités infinies. Quel bonheur. Ce qui me ravit c’est que ce champagne est tout sauf conventionnel. Il explore des saveurs hors des sentiers battus. Il interpelle et ça me plait énormément.

Les vins qui composent le Champagne Krug Grande Cuvée étiquette crème magnum ont autour de quarante ans. C’est après le Cristal Roederer le deuxième apport de mes nouveaux amis. C’est un champagne magnifique mais je le connais par cœur aussi, il me transporte moins que le Cristal Roederer. Mais sa grandeur va marquer le repas.

J’ai demandé à Pierre-Alexandre de servir en même temps le Chevalier-Montrachet Domaine Leflaive 1992 d’une année exceptionnelle. Instantanément, la première gorgée est comme un feu d’artifice. Ma bouche explose de bonheur car le vin est plein, complet, abouti, cohérent, parfait. Il apporte une joie de vivre rare. Et c’est judicieux de le boire en même temps que les champagnes car les plaisirs s’ajoutent.

Pour le Wagyu, je fais servir le Champagne Dom Pérignon 1952. Je suis en face de la perfection pure et je serais prêt à m’enfermer dans une bulle de bonheur, comme avec les quelques vins qui m’ont tétanisé comme l’Hermitage La Chapelle 1961 ou le Montrachet Bouchard 1865. Car je suis en face d’un vin parfait. Et les délicieuses herbes fines qui accompagnent le Wagyu donnent une excitation magistrale à ce champagne idéal.

Le homard est accompagné par le brillantissime Chevalier Montrachet.

Pour le poisson, nous avons les deux Bordeaux. Le Château Lafite-Rothschild 1961 qui avait un niveau bas s’est reconstitué et on ne lui trouve aucun défaut. Il a un goût de truffe très riche et c’est un grand bordeaux, comme mes amis le souhaitaient.

J’attendais beaucoup du Château Ausone 1929 d’un très bel aspect, mais s’il a la largeur des vins de 1929, je le trouve moins énergique que ce que j’espérais.

Sur un veau délicieux apparaissent les deux vins de la Romanée Conti. Le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1970 au beau niveau et à la belle couleur est en pleine possession de ses moyens. Il est riche, plein, large et solide mais il a aussi un charme délicat. Il se boit bien, avec un finale d’une belle longueur.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1972 n’a pas une couleur parfaite et il n’est pas au niveau qu’il devrait avoir, mais « il raconte » la Romanée Conti et je pense que si je buvais ce vin avec Aubert de Villaine, nous lui trouverions les subtilités gracieuses de la Romanée Conti derrière le voile qui étouffe ses qualités. Un saint-nectaire excite La Tâche dans le bon sens.

Le pâtissier a fait un dessert délicat au goût de noix qui permet au Krug Grande Cuvée de nous rappeler à quel point il est raffiné.

Nous votons. Nous sommes six à désigner nos cinq préférés de huit vins. Trois vins auront des votes de premier, le Dom Pérignon 1952 a trois votes de premier, le Chevalier Montrachet 1992 en a deux et le Krug Grande Cuvée en a un.

Le vote du consensus est : 1 – Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1992, 2 – Dom Pérignon 1952, 3 – Krug Grande Cuvée magnum étiquette crème, 4 – Richebourg Domaone de la Romanée Conti 1970, 5 – Château Lafite-Rothschild 1961.

Mon vote est : 1 – Dom Pérignon 1952, 2 – Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1992, 3 – Cristal Roederer 1988, 4 – Richebourg DRC 1970, 5 – Château Lafite-Rothschild 1961.

L’ambiance de ce repas a été exceptionnelle. Alors que nous sommes de régions du monde très différentes, nous avons bavardé comme si nous étions amis depuis toujours. La cuisine a été parfaite et le service excellent, Naoko, femme de chef Teshi, le propriétaire du restaurant, a apporté son sourire et son souci de perfection. Pierre-Alexandre a fait un service du vin parfait. Toute l’équipe de cuisine a fait des plats d’une grande justesse. C’est donc sans hésiter que je classe ce dîner comme le 277ème, un grand moment de partage.

Déjeuner de récompense d’une énigme sur Instagram mercredi, 20 septembre 2023

De temps à autre, j’aime poser des énigmes sur mon compte Instagram. La dernière est venue d’une bouteille de Lafite-Rothschild 1981 que l’on a bue dans un repas que j’ai raconté dans un précédent bulletin. La bouteille était enveloppée dans un fin papier rose fané, collé aussi bien au verre qu’à l’étiquette. Il était impossible de lire l’année et si j’avais tiré sur le papier, l’étiquette serait venue avec le papier rendant le millésime illisible. J’ai photographié la bouteille de dos, aucun élément ne permettant d’identifier et j’ai demandé sur Instagram que l’on trouve le vin et l’année. Le gagnant partagerait un grand vin avec moi.

Il y a eu un gagnant qui m’a expliqué que le papier rose est celui de Lafite et que grâce à la hauteur de la surépaisseur du goulot, qu’on pouvait deviner, il avait pu dire que le vin était de 1982 plus ou moins un an. J’étais content que l’énigme ait un gagnant. Matic vit en Slovénie. Il est architecte et passionné de vin.

Parallèlement, Adrien, un français vivant à Singapour s’était inscrit à un dîner que j’ai été obligé d’annuler. Imaginant qu’il avait pris un billet d’avion pour venir au dîner, sans poser de question je lui ai proposé de se joindre au déjeuner que je peux appeler « Enigma », et qu’il serait mon invité.

Nous serons donc trois à déjeuner au restaurant Le Sergent Recruteur. J’arrive à dix heures pour ouvrir mes vins ainsi que le vin d’Adrien, un Haut-Brion 1986.

Le champagne Salon 1997 est ouvert par Aurélien, le sommelier devenu aussi directeur de salle, parce que je n’ai pas assez de force pour l’extirper. Le Haut-Brion 1986 a un bouchon de belle qualité. Le parfum est prometteur, mais le vin devra s’élargir.

Le Château Lafite-Rothschild 1962 est le vin que j’ai choisi pour le gagnant de l’énigme, accompagné d’autres vins. Le bouchon vient entier, de belle qualité, et le parfum délicat promet d’être grand.

J’ai aussi apporté l’Echézeaux de la Romanée Conti que nous avions partagé hier au restaurant Pages que je cache pour en faire la surprise. Et le Tokaji Escenzia 1988 reste dans ma musette et n’apparaîtra que si le déjeuner s’y prête.

Ayant fini ma tâche, je me promène par un matin ensoleillé autour de l’Ile Saint-Louis et autour de Notre Dame. Il y a beaucoup de touristes et de parisiens de l’île. Mon Dieu que Paris est joli quand les rues sont propres et les piétons charmants. J’ai habité l’île quand j’étais jeune marié et j’ai retrouvé des émotions d’un Paris calme et serein.

Matic et Adrien arrivent. Ils sont tous deux de 1990. Des gamins !

Nous trinquons au Champagne Salon 1997 qui est de belle noblesse mais n’est pas glorieux. C’est parce qu’il a besoin d’être associé à des mets. Avec les rillettes il prend de l’envol. Il deviendra spectaculaire lorsqu’il sera associé à une bouillabaisse, dont la sauce propulse le Salon à des hauteurs infinies. Quel grand champagne de gastronomie, mon préféré parmi les jeunes Salon.

Pour le homard, nous buvons le Château Haut-Brion 1986. Ce vin est riche puissant, solide comme un rugbyman, élégant, et explosant de truffe. Là aussi, c’est avec la bisque légère mais insistante que le vin devient superbe.

Le plat de viande de bœuf maturé est exactement comme je l’aime, précis, droit, lisible. Alain Pégouret connaît mes goûts puisque nous avons fait ensemble plus d’une quarantaine de dîners. C’est à ce moment que je sers l’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti dont il restait la moitié de la bouteille. Et j’ai demandé à chacun de manger une pomme de terre soufflée couverte de sel, ce qui s’impose pour la Romanée Conti. Quelle immense surprise pour moi, car ce vin qui avait hier un bas niveau et montrait sa fatigue est aujourd’hui entraînant et émouvant. Il est à dix étages au-dessus de l’émotion de la veille. Et cela m’a donné l’idée et l’envie, pour les vins de la Romanée Conti qui ont perdu du volume, de les ouvrir la veille et non pas quatre heures avant. Mes convives sont aux anges, et ils ressentent bien à quel point ce vin dégage quelque chose d’immatériel, comme lorsqu’on entre dans une cathédrale.

Le Château Lafite-Rothschild 1962 se résumerait par deux mots : charme et distinction. Mais c’est surtout le charme que l’on ressent. C’est un grand vin qui n’a pas la puissance du Haut-Brion 1986 mais qui est plus complet, raffiné et élégant. L’accord avec la sauce lourde est idéal.

Quatre fromages vont accompagner chacun l’un des vins. Les conversations sont si agréables que nous prenons le temps de choisir un dessert au chocolat qui accompagne le Tokaji Escenzia Aszu 1988 envoûtant, séduisant et léger par rapport à d’autres Tokaji, qui est marqué de la même différence qu’un Sauternes qui a « mangé » son sucre a avec un Sauternes au fort botrytis.

Nous avons voté pour nos trois préférés et dans l’ordre Matic a mis : Echézeaux, Lafite et Haut-Brion, Adrien a choisi : Lafite, Echézeaux, Haut-Brion et j’ai classé : Lafite, Haut-Brion et Echézeaux. C’est particulièrement intéressant que ces deux jeunes amateurs aient mis premier ou second l’Echézeaux que beaucoup d’autres amateurs inattentifs auraient éliminé en le trouvant au premier contact impossible à boire et auraient peut-être, hélas, vidés dans l’évier.

Nous avons beaucoup parlé. Ils étaient émus de goûter les vins de ce repas. Ce fut un grand moment de partage causé par une énigme. Du vrai bonheur.

Déjeuner aux vins disparates mardi, 19 septembre 2023

Ce déjeuner au restaurant Pages a pris des tours et des détours. Ce devait être un déjeuner d’amis offert par Stanislas, mais quand j’ai proposé un vin il me fut répondu comme dans la publicité : « pas assez cher mon fils ». Et on me fit savoir qu’il y avait du ‘beau monde’. Titillé par cette incertitude j’ai pensé qu’il fallait taper fort et j’ai choisi un Haut-Brion rouge 1947 au niveau quasiment dans le goulot. Et comme je venais d’acquérir des vins de la Romanée Conti dont certains avaient des bas niveaux, je me suis dit que l’occasion était bonne pour ouvrir une des bouteilles, un Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1969 au niveau bas, sans garantie de résultat.

Je viens à 10 heures au restaurant Pages pour ouvrir mes vins. Le Haut-Brion 1947 a un nez qui promet un épanouissement progressif et positif. L’Echézeaux 1969 a une couleur qui paraît terreuse et le nez n’est pas engageant. Il paraît fatigué. Le vin s’améliorerait-il, je ne saurais le dire.

Je vais voir Stanislas à l’Appartement Moët Hennessy et nous nous rendons ensemble chez Pages. J’apprends qu’il y aura un français qui a fait fortune dans les télécommunications, un espagnol d’une banque mondialement connue, en relation d’affaire avec un chinois immensément riche qui possède six vignobles essentiellement bordelais, venu avec un collaborateur, une collaboratrice qui fera traductrice et un ami de Singapour qui possède plusieurs hôtels et est aussi membre du gouvernement de Singapour. Il y a aussi un indien qui vit à mi-temps au Japon et en France et qui a assisté à mes dîners et mon ami Tomo.

Les vins arrivent en désordre et tard ce qui rend quasiment impossible de faire un menu cohérent puisqu’il est déjà fait sans connaître les vins, et rend difficile de faire un ordre de service des vins qui soit pertinent. Vogue la galère, nous ferons au mieux.

Pour les amuse-bouches nous commençons avec un Magnum de Champagne Dom Ruinart Blanc de Blancs 2007 agréable et salin. Un bon point de départ.

Le Champagne Veuve Clicquot La Grande Dame magnum 1995 fait un saut gustatif impressionnant car ce champagne est dans une phase d’accomplissement absolu. Son parfum est pénétrant et le champagne est merveilleusement équilibré. Il accompagne un carpaccio de Wagyu et c’est magnifique.

Pour le homard accompagné de fenouil, nous buvons un Montrachet Domaine Comtes Lafon 2012. Le vin est magnifique, équilibré, plein et frais, mais le homard trop froid à la sauce trop acide ne rend pas service au vin, au contraire. Mais le chef Ken ne peut pas être tenu pour responsable car il ne connaissait aucun des vins.

Nous poursuivons avec un filet de morue doté d’une sauce aux légumes verts. Je connais cette sauce et je sais qu’elle ira avec un vin rouge. Nous avons un Vosne-Romanée La Colombière Domaine du Comte Liger-Belair 2016 et je dis au richissime chinois que l’on nomme Dragon d’essayer ce vin avec la sauce seule. Il se trouve qu’il me suit sur Instagram et ma suggestion, qu’il vérifie, le comble d’aise.

Le veau aux giroles et à la sauce lourde me fait penser que c’est peut-être le moment de faire servir l’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1969. La couleur terreuse n’est pas une bonne nouvelle. Le vin est buvable mais fortement fatigué. Je dis à tous qu’il est mort, mais qu’il mérite qu’on essaie de le boire à cause de la sauce. Pour moi, le vin s’accorde avec la sauce typée qui le réveille. Mais je n’insiste pas, car deux vins vont apparaître.

Le Chapelle Chambertin Domaine Cécile Tremblay 2017 est un vin très expressif, mais l’Echézeaux ‘du Dessus’ Domaine Cécile Tremblay 2017 est absolument sublime. Quelle structure, quelle largeur et quelle plénitude ! Alors que c’est un vin très jeune, il est porteur d’une grandeur hors du commun.

Nous goûtons ensuite le Château Monlot Saint-Emilion Grand Cru 2017 qui est la propriété de Dragon. Ce vin jeune sera à juger avec quelques années de plus.

Pour le délicieux Wagyu nous avons deux vins. Le Château Haut-Brion 1947 a un nez noble et riche et en bouche il est très grand. Mais je ne le trouve pas au sommet de ce qu’il devrait être. A côté de lui, le Château Latour 1990 montre une belle jeunesse rafraîchissante et un épanouissement certain, mais comme pour le Haut-Brion, je ne trouve pas que le vin est à son sommet.

C’est alors que je goûte l’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1969 et je sursaute. Le vin n’est plus du tout le même. Il commence à devenir vraiment expressif et même si le vin est fatigué, il a vraiment le message du domaine. Tomo est de cet avis. Une remontée aussi rapide est surprenante.

Le fromage convient aux deux bordeaux et pour le dessert nous revenons au Veuve Clicquot La Grande Dame magnum 1995 peut-être moins cinglant qu’au début, mais d’une qualité extrême.

Je n’ai pas demandé que l’on vote pour ne pas couper les conversations animées. Mon vote serait : 1 – l’Echézeaux ‘du Dessus’ Domaine Cécile Tremblay 2017, 2 – Château Haut-Brion 1947, 3 – Champagne Veuve Clicquot La Grande Dame magnum 1995, 4 – Montrachet Domaine Comtes Lafon 2012, 5 – Château Latour 1990, 6 – Vosne-Romanée La Colombière Domaine du Comte Liger-Belair 2016 et 7 – l’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1969.

Mon voisin de table était sceptique que je donne la place de second au Haut-Brion. Or il se trouvait que j’avais versé dans un verre le fond de la bouteille à la lie quasiment inexistante. Je lui ai versé la moitié de mon verre et il a pu constater que le vin du fond de bouteille transcendait ce qu’il avait pu boire auparavant de cette belle bouteille.

Il convient de noter l’engagement de Pierre-Alexandre et des serveurs qui se sont occupés des vins. Naoko, la femme du chef Teshi, toujours attentive, a accompagné notre repas de tous ses soins.

Le déjeuner fut un peu brouillon puisque l’on ne connaissait pas les apports de chacun, mais les discussions passionnantes ont fait de ce repas un grand moment, promettant des retrouvailles avec plusieurs convives.

mon apport :

Dernier dîner dans la maison du sud lundi, 11 septembre 2023

C’est le dernier dîner qui se tiendra avec des amis dans la maison du sud où j’ai résidé pendant trois mois. Un ami à qui j’avais conseillé d’acheter en salles de ventes des lots disparates à bas prix, car on a parfois de bonnes surprises, m’annonce qu’il viendra à ce dîner avec six demi-bouteilles de vins de Bordeaux que l’on essaiera par curiosité.

Avec ma femme nous avons prévu pour l’apéritif du foie gras décongelé et une caillette et pour plat principal un Parmentier de canard. De nombreux fromages suivront, puis des desserts individuels aux goûts très différents.

J’ai ouvert le Champagne Laurent Perrier Cuvée Grand Siècle que je situe dans les années 70 une heure avant le repas. Sous la cape, le pourtour du goulot est assez sale, d’un liquide noir et gras que j’essuie. Le bouchon vient entier, net et propre accompagné d’un sympathique pschitt. Le nez est encore fermé.

Au moment où je sers le champagne, le nez est beaucoup plus affirmé, la couleur est d’un or clair et la bulle fine est présente. La première gorgée est un choc. Comme un coup de massue. Je suis fortement touché par la perfection et la force de ce champagne extraordinaire. C’est une bombe de fruits. A chaque gorgée je me dis : « mon Dieu qu’il est grand » et je pense que c’est le plus grand champagne que nous avons bu de tout l’été. Un bonheur infini. Avec le foie gras aérien l’accord est fusionnel, alors que la caillette très forte raccourcit le champagne.

La caillette donne envie de goûter les apports de mon ami. Il y a six demi-bouteilles qui ont été ouvertes il y a trois heures. Les vins sont chauds, ce qui gêne le palais. Nous ne goûterons que trois vins sur les six, car j’ai prévu un autre vin rouge.

Le Château Léoville-Poyferré 1994 est franc, droit, sympathique à boire. Le Château Lynch-Bages 1995 est un peu plus épanoui et convient le mieux avec la caillette.

C’est à table que nous goûtons le Château Lestage Listrac 1995 qui trouve un accord charmant avec le joyeux Parmentier de canard. Ce Listrac est une belle surprise.

J’ai envie que le Vosne-Romanée Les Chaumes Méo-Camuzet 2002 soit servi maintenant avec un époisses. J’ouvre la bouteille au dernier moment pour que nous suivions l’éclosion du vin. L’époisses n’est pas très mûr mais l’accord est divin. Le fromage propulse le vin qui devient de plus en plus puissant.

Gracile, fragile, raffiné lors des premières gorgées, il s’affirme progressivement. Ce vin subtil est un pur bonheur. Avec un munster, l’accord est possible mais moins pertinent que celui créé par l’époisses.

Les gâteaux individuels ont des goûts différents. Ceux au citron meringué conviennent au champagne Grand Siècle alors qu’un dessert aux copeaux de noisettes et un Paris-Brest s’allient avec un vieux Mas Amiel Maury sans étiquette que je situerais volontiers dans les années 70.

Les discussions sur l’avenir de notre pays, particulièrement préoccupant, nous ont fait converser jusque très tard dans la nuit.

 

Livre d’Or de 23 ans de dîners et 1000 bulletins samedi, 19 août 2023

Livre d’Or de 23 ans de dîners et 1000 bulletins

A l’occasion du millième bulletin, j’ai demandé à des amis de m’adresser des témoignages qui rappelleraient des souvenirs à tous ceux qui ont accompagné ces 23 ans de partage de grands vins. J’ai aussi rajouté quelques témoignages de 2004 lors de la parution du bulletin 100.

Voici des textes, pour lesquels chacun a été libre de dire ce qu’il pensait.

Il est toujours temps de m’envoyer des témoignages pour que je les rajoute. A vos plumes !

Envoi à francois.audouze@wine-dinners.com

 

Les témoignages sont dans l’ordre alphabétique de l’auteur.

Valérie Audouze (ma nièce)

Tu m’as invité à un dîner au Carré des feuillants, il y a déjà bien longtemps, mais qui restera dans ma mémoire comme un dîner magique. Le repas s’articulait comme une déclinaison autour de la truffe. Délicieux ! Nous avons bu des vins magnifiques parmi lesquels je garde un souvenir enchanteur et attendri du Richebourg. Je n’en ai jamais rebu depuis. Puis tu m’as fait découvrir lors d’un repas de famille dans le cadre fantastique de ta maison du sud l’univers merveilleux des Vega Sicilia, l’Unico. Quelle découverte ! J’adore, je suis devenue une inconditionnelle. Jérôme est lui aussi tombé sous le charme. Tu nous a aussi fait découvrir : un vin rouge de l’Etna original et très intéressant, dont je ne me souviens pas du nom malheureusement, le champagne Delamotte, dont nous sommes devenus des clients réguliers. Et enfin, nous gardons un souvenir impérissable du Dom Pérignon 1981 que tu avais ouvert en fin de soirée : il avait gardé une grande vivacité, tout en finesse. A Paris, alors que c’était au tour de Papa de nous inviter à sa table, nous dégustâmes ensemble, le merveilleux château Rayas 2006, que nous fîmes goûter à la sommelière qui n’en avait jamais goûté et dont c’était l’unique bouteille de sa cave. Enfin, parmi tous les vins extraordinaires que tu nous a servis pour célébrer ton anniversaire à tes 80 ans, qui étaient tous magnifiques, je retiens l’Hermitage « Le Méal » 2009 de Chapoutier, le Coteaux du Layon Château du Breuil 1985, génial sur cette pavlova originale dont tu avais dicté la recette et j’ai adoré tout particulièrement l’invraisemblable accord mets vin – chocolat du Maury Mas Amiel 1964. Grandiose ! Encore merci pour ces incroyables bouteilles et bravo pour tes passions et partages.

Joël Bougard

Il y a les collectionneurs purs qui amassent les bouteilles comme les timbres pièces ou porte-clés, les spéculateurs, puis les techniciens qui rendent service au public en expliquant les vins. Francois Audouze n’appartient à aucune de ces catégories, ni marchand, ni collectionneur, ni technicien, il est l’artiste du vin, il compose ses dégustations tel des opéras ou s’entremêlent les différents accords, ses bulletins ne sont pas des mots, mais de la musique.

Olivier Boulay (en vers)

Ah les dîners exceptionnels de François !

C’est un peu comme aller au Français !

Avec près de 10 expériences au compteur

On ne se lasse jamais d’écouter le conteur !

Il faut en effet respecter un silence religieux

Pour entendre le menu des plus copieux

Puis comprendre le délicat assemblage

De la couleur des vins et leur jambage

Sitôt rentrés de merveilleuses agapes

Accompagnées d’un Châteauneuf du Pape

On peut lire en rêvant la prose du grand prêtre

Et se dire que demain encore pour cette ivresse être prêt.

Mille félicitations et amitiés

Dimitri Bourdon

Par où commencer … « on ne juge pas un vin ancien, on essaie de le comprendre ». Voilà comment vous (François Audouze) avez commencé cette 37eme académie des vins anciens. Avoir la chance d’ouvrir des flacons qui ont plus de 5 fois mon âge. Déguster un bout d’Histoire. Une expérience hors du temps, des émotions encore jamais ressenties. Les vins étaient juste parfaits en tous points. Un équilibre, une texture, une palette aromatique… J’en ai encore la chair de poule. Tout particulièrement ce « TSMARA domaine du Fendeck compte Hubert d’Hespel 1929 » vin algérien aux arômes de cacao, caramel, vanille et épices … la plus belle expérience gustative de ma vie. Merci pour cette expérience inoubliable et à l’année prochaine ».

Philippe Creppy

L’œuvre de François Audouze a eu un impact majeur sur ma vie de passionné du vin, impact résumé par les 3 points suivants : 1 – Découverte des trésors qu’offre la dimension « temps » du vin (Pommard Grand Epenots Michel Gaunoux 1974), dimension que je ne cesse d’explorer depuis. 2 – Un moment unique que la plus ancienne bouteille dégustée à ce jour, un « Constantia Afrique du Sud 1791 » apporté par feu Etienne Hugel au wine-dinner du 10 septembre 2009 au restaurant Taillevent. 3 – Le plus beau dîner de ma vie en termes d’émotions gustatives procurées par les vins, les mets et la pertinence des accords. Le wine-dinner du 10 décembre 2009 au Restaurant Ledoyen avec le chef Christian le Squer. Une des richesses inépuisables de la vie, réside dans les rencontres, la nôtre eut lieu il y a plus de vingt ans au hasard d’un évènement au Cercle de l’Union Interalliée, et d’une conversation qui s’est rapidement engagée sur une passion commune.

David Djaoui (dans le livre d’une exposition faite à Marseille sur le vin du temps des romains : « on n’a rien inventé »)

David Djaoui écrit notamment pages 106 / 107 : « si le parti pris de notre propos est d’établir sans complexe des parallèles entre l’Antiquité et aujourd’hui, comment ne pas rapprocher Sergius Orata (1) du non moins singulier François Audouze ? Ce polytechnicien, PDG de grandes entreprises, tout comme l’était Sergius Orata, détient un patrimoine exceptionnel placé, et consommé en partie, dans le vin. Inventeur d’une technique d’ouverture du vin, basée entre autres sur quatre heures d’oxygénation, ce chef d’entreprise est considéré par ses pairs comme l’un des plus grands épicuriens de notre temps. Il ne posséderait pas moins de quarante mille bouteilles dont plusieurs milliers de millésimes antérieurs à 1945 et dix mille antérieurs à 1960 ! On retiendra enfin que si François Audouze essuie régulièrement de nombreuses critiques, Sergius Orata a subi également de nombreuses invectives. Pline l’Ancien, en particulier, le qualifiait de fourbe et cupide sans pour autant qu’un argument sérieux ne soit formulé à son encontre.

  1. David Djaoui présente Sergius Orata comme un industriel richissime qui a vécu entre la fin du IIème siècle et le début du 1er siècle av. JC. Il est l’inventeur du parc à huîtres. Il est qualifié par ses contemporains d’adepte d’Epicure, « leur maître à tous » selon Cicéron. Saint-Augustin dira quatre siècles plus tard : « qui pourrait dire qu’Orata a souffert de quelques manques, lui qui fut le plus riche des hommes, le plus charmant, le plus voluptueux, lui à qui rien n’a fait défaut, ni les plaisirs, ni les relations sociales, ni une santé excellente et inaltérable ».

Jérôme Dufour

Je connaissais l’Académie française, celle des beaux-arts, des sciences, l’Académie Nationale de Médecine (dont mon Père fut le secrétaire de 1972 à 1987), académies dont les membres sont plutôt âgés, mais je ne savais pas que l’on pouvait devenir académicien en s’intéressant aux vins âgés eux aussi. Et pourtant, grâce à François AUDOUZE, dont je lisais les savoureux bulletins qui me faisaient rêver depuis le numéro 100 (paru début 2004), toujours écrits dans un français parfait, et que j’ai eu la chance de rencontrer lors de diverses dégustations, j’ai pu participer à la 1ère séance de l’académie des vins anciens, AVA pour abréger. Il voulait créer un « club » où chacun pourrait apporter une vieille bouteille qu’il ne savait pas avec qui la partager ni si elle était encore bonne. Idée géniale !

Donc première séance ce 4 octobre 2005 à l’Hotel de Crillon, lieu magique pour une soirée de dégustation, magique elle aussi, qui allait me faire entrer dans le monde des vins anciens. Je me souviens du Magnum de Moët et Chandon Brut Impérial 1964 inaugural, d’un Y de Yquem 1962, d’un Pape Clément 1929 magnifique, d’un Filhot 1929 qui précéda mon apport Château Rabaud 1947, qui eut l’heur de plaire à notre table présidentielle, et qui représente ce pour quoi l’AVA fut créée : je ne savais quand, comment ni avec qui le partager ! Ces flacons, et les nombreux autres furent accompagnés des fromages de Bernard Antony, qui accompagnèrent de nombreuses séances. Et la touche finale mariant Banyuls 1949 et chocolat, mariage de raison, accompagna longtemps mon palais espérant déjà une prochaine séance! Qui aurait pu imaginer que nous en serions à la 38ème et que vous lisez le millième bulletin ??? Président François, je te tire mon chapeau.

Olivier Fécherolle

Je suivais le compte Instagram de Francois Audouze depuis longtemps. J’avais été impressionné par la vidéo, montrant les bouteilles et les capsules et j’étais assez fasciné par le monde du Vin Ancien sans avoir jamais osé franchir le pas. Suite à une déception chez mon fils, je me suis dit que c’était une bonne occasion de se remonter le moral en participant à l’Académie des Vins Anciens. Ça a été une expérience extraordinaire, tant du côté dégustation que du côté échange auprès de véritables passionnés et cela a aussi débloqué quelque chose puisque je m’autorise maintenant à rechercher, acheter et déguster des vins que j’aurais négligé auparavant. Bref tout un monde s’est ouvert à moi. Merci et j’espère avoir l’occasion de partager quelques bouteilles une prochaine fois.

Marc Festa

Juste quelques anecdotes qui me passent par la tête : les champagnes Salon « juste pour se faire la bouche » en apéro aux 2 énormes déjeuners de l’année dernière, ta fille qui m’y explique que dans la hiérarchie des dictateurs il y a Poutine, Kadhafi et Papa, la générosité d’un participant qui commande a la carte un vin de la DRC au déjeuner Romanée Conti (déjà plus que déraisonnable…) au restaurant Plénitude, te titiller sur ma préférence pour le Dom Pérignon 1943 vs Salon 1943 pour toi (et ta fille qui est d’accord avec moi) et Krug Clos du Mesnil 1979 mon année de naissance, la seule région où c’est un bon millésime et la première et probablement seule fois de ma vie où je l’ai bu.

Romain Gandia

Ma culture du vin serait bien incomplète et bien triste sans l’apport immense de François Audouze. Plus qu’une méthode d’oxygénation lente des vins, c’est une véritable culture du vin que j’ai développé grâce à lui. Entrer dans l’Académie des vins anciens en 2017 fût pour moi une révélation. La lecture déjà attentive de ses écrits m’avait déjà conduit à la réflexion suivante : « comment ai-je pu passer à côté de cela ? ». Mais participer ensuite aux séances de l’Académie a révélé en moi une passion tenace qui ne cesse de s’épanouir depuis. Il y a de la poésie, du respect, de l’audace et aussi un peu de chance dans l’approche des vins anciens de François Audouze. De la poésie car j’ai appris avec François que la dégustation des vins anciens reste une découverte sensorielle et émotive qui va bien au-delà de l’approche analytique qui fait l’apanage des grands critiques contemporains. C’est aussi une démarche de générosité qui amène le dégustateur à considérer sa cave de vins anciens comme une collection vivante, qui se partage et se détruit positivement en créant des expériences uniques et des souvenirs vibrants. C’est ce que retranscrivent si bien ses écrits, qu’on lit avec envie, tant la retranscription de ses dégustations nous dirige vers ce péché capital. Du respect car François nous apprend que le vin ancien s’ouvre et se déguste avec respect, pour ce qu’il est, pour ce qu’il choisit de nous délivrer et pour le travail qu’il a demandé aux vignerons d’une autre époque. Cette humilité est une chose importante car elle amène le dégustateur à être reconnaissant et non supérieur au vin. Au cours des séances de l’Académie, les grandes étiquettes côtoient les vins d’appellations moins glorieuses mais tous bénéficient du même respect, c’est une belle leçon. J’ai d’ailleurs le souvenir d’un Moulin à vent 1929 subjuguer l’ensemble de la table et dépasser largement de grands crus classés de Bordeaux, c’est une autre belle leçon. De l’audace car il faut de l’audace pour ouvrir les vins anciens, notamment de bas niveau, de l’audace pour croire en leur résurrection (beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense) et de l’audace pour trouver des accords qui transcendent les goûts classiques. Aux côtés de François, j’ai appris à ouvrir les vieux vins même les plus tenaces, j’ai parfait mon nez pour détecter avec joie les prémisses des futures résurrections et j’ai découvert des accords magiques qui devraient être enseignés dans les plus grandes écoles de cuisine. J’ai notamment un souvenir très fort d’un déjeuner au restaurant Pages en novembre 2019 où l’ensemble du repas s’est déroulé autour d’accords hors normes, à des années lumières des conventions classiques : Pétrus 1958 et daurade crue, Y d’Yquem 1968 et carpaccio de bœuf Ozaki ou encore Beaune Grèves 1989 et ormeaux avec son risotto aux champignons. Il ne s’agit là que de quelques exemples mais il fallait l’audace de François et sa complicité avec le restaurant Pages pour concevoir ces « accords minutes » qui ont brillé de manière éclatante. C’est aussi cela la culture des vins anciens. Enfin, François Audouze nous enseigne qu’il faut croire en la chance et qu’il faut donner sa chance aux vins anciens, même les plus blessés. J’ai appris que donner sa chance à un vin c’est le considérer comme un témoignage et non comme un objet à juger. Une telle posture rend hommage au vin car le dégustateur cherche à le comprendre. C’est d’ailleurs une phrase fétiche que François aime à rappeler en début de séance de l’Académie et qui résume très bien sa philosophie : « on ne juge pas un vin, on essaie de le comprendre ». Il faut donc donner sa chance aux vins anciens, il faut les boire car ils délivrent des trésors. Et puis la chance de François c’est aussi un talent, un peu ésotérique peut-être, qui consiste à réveiller les flacons les plus endormis. C’est aussi l’envie de croire à la résurrection de certains vins que beaucoup condamneraient et qui finiraient oubliés au fond d’une cave ou bien vidés à l’évier de la plus triste des façons. J’ai assisté plusieurs fois au fameux « doigté magique » de François, nettoyant scrupuleusement l’intérieur du goulot comme un chaman sachant qu’il va ressusciter l’esprit du vin dans son corps de verre. Lire cette anecdote est amusante mais constater son efficacité par l’expérience est autre chose…  Ce témoignage est un long remerciement. Il me tarde de renouer avec les séances de l’Académie que j’ai malheureusement trop souvent manqué ces deux dernières années. Je pense qu’au travers de ses écrits, des séances de l’Académie et des déjeuners qu’il organise, Françoise Audouze remet au centre du monde du vin un élément fondamental qui nous échappe tellement de nos jours : le temps. Merci François et longue vie à l’Académie des vins anciens !

Johan Giampiccolo

Je suis installé dans mon train pour rentrer à la maison. Je n’ai pas de mots pour exprimer ma gratitude. J’ai vécu aujourd’hui un moment unique et hors du temps. Jamais je n’aurais pu un jour imaginer porter à mes lèvres de tels vins et je vous remercie. J’en ai eu des frissons et presque les larmes aux yeux (je n’exagère pas). J’ai aimé votre disponibilité à répondre à mes multiples questions, mais j’aime les gens et leur histoire. Ce que vous faites est fabuleux et vous êtes un passeur d’Histoire. J’ai rencontré des gens formidables aujourd’hui et cela grâce à vous. J’espère que mes humbles présents sauront ravir vos papilles! (Je suis curieux de savoir comment votre épouse prépare la saucisse de Morteau…). Je ne sais pas si j’aurai le plaisir de vous revoir un jour, mais je vous adresse toute ma sympathie et merci encore.

Jacques Glénat

Tu me proposes de raconter un bon moment ensemble. Le meilleur est certainement chez toi dans le sud. « Il existe un lien très étroit entre la bouteille, le lieu, le temps et les gens avec qui vous la goûtez » disait Eric Revel. Tu n’as disparu qu’un instant dans ta cave pour m’offrir l’accord parfait des carabineros avec Vega Sicilia, ce qui montre ton talent de dégustateur, ton sens du partage, et ton ouverture aux expériences gastronomiques. Continue longtemps ainsi : « dans une cave il n’y a pas de vin, il n’y a que d’heureuses espérances » (Jean-Claude Pirotte).

Pierre Grandjean

Comme d’autres le firent jadis, je réponds à l’Appel. S’il n’est ni militaire ni généralissime, il est néanmoins tout autant salvateur. Salvateur, car les moments avec toi procurent des plaisirs de l’ordre du divin. Salvateur, parce que les opérations d’ouverture et d’oxygénation lente sont du registre du mystique. Salvateur, car l’approche gustative et olfactive des plaisirs des vins anciens avec toi tient du cultuel grâce au culturel. Salvateur, parce que ton prosélytisme a évangélisé le bonheur des vins séculaires de manière régulière. Audouze, notre Seigneur. Depuis mes 20 ans, il y a 13 ans, tu m’as énormément donné, appris, accompagné, montré, guidé. Merci. La sainte trinité du vin est avec toi : générosité, humilité, ressusciter. Ceux qui ont passé du temps avec toi connaissent ta générosité inscrite dans la joie et le partage. Je me remémore cette académie des vins anciens – vive l’Académie des vins anciens ! – à laquelle tu avais apporté à chacune des trois tables un grand cru du Domaine de la Romanée-Conti sur, excusez du peu, le millésime 2002, ainsi qu’un Yquem jeune de trente ans. Une de chaque, à chacune des trois tables. Faire profiter 36 convives du même grand vin au même moment, dont la moitié au moins n’avaient jamais bu ni l’un, ni l’autre ! Quel moment solennel. Quel souvenir. Quelle générosité.

Humilité, car c’est, je crois, le mot que je répète le plus en parlant de l’approche des vieux champagnes et des vins anciens en général, grâce à toi. Hier encore à Versailles avec un ami vigneron de Chouilly qui est également un de tes disciples, nous évoquions cette humilité « Audouzesque » nécessaire pour apprécier les vieux champagnes. Tu me l’as appris, tu nous l’as appris : Accepter le vin comme il est. Avec humilité. Le prendre comme il se présente et y prendre du plaisir. Ne pas attendre « quelque chose », au contraire, apprécier ce qu’il est. Respecter ses éventuels défauts et se concentrer sur ses qualités. Pas de préjugé, de l’humilité. Un peu comme avec les gens, finalement. Cela m’évoque ce superbe souvenir d’un magnum de champagne 1914 (1914!) Alfred Chauvet ouvert ensemble à une Académie en 2013. De l’humilité face à cet ancien combattant rescapé de deux guerres mondiales et du respect pour l’histoire qu’il nous racontait et les goûts qu’il nous donnait. C’est cela aussi, « The Audouze Method ».

Ressusciter, car c’est une de tes qualités transcendantales et assurément pas un mythe. En témoigne ce Richebourg 1956 que tu avais généreusement apporté et annoncé comme presque-mort sur le chemin du combat, avec humilité. Le temps fit son œuvre. Sur le pigeon dans son sang, au Gaigne, c’était ex-tra-or-di-nai-re. Il était vraiment ressuscité. La rose et le sel s’exprimaient à leur paroxysme. Nous étions béats et le vin avait été béatifié par la tablée, canonisé par toi. Le déjeuner s’y prêtait bien, c’était le « cas des bas niveaux » -de la contrepèterie du bas des caniveaux- que nous avions organisé pour sauver le soldat Salon, en magnum, 1971. Merci, François.

Vincent Guillot

Ma passion pour les vins anciens a débuté en 2010 lorsque nous avons « exhumé » une bouteille de Mouton Rothschild 1940 qui se trouvait dans la cave de mes grands-parents qui étaient pâtissiers-confiseurs en Suisse. Ma grand-mère nous avait quitté quelques mois auparavant et c’était pour nous l’occasion de lui rendre hommage en ouvrant cette bouteille à Noël. Ce fût un véritable choc gustatif, déroutant par son empreinte tous mes repères et préceptes. Depuis, je suis tombé dans la marmite (ou plutôt la cuve) des vins anciens et n’en suis plus ressorti, m’inscrivant à plusieurs cursus de formations et certifications en œnologie car j’avais une grande soif… de comprendre l’univers du vin. Je vous lis depuis plusieurs années avec une grande délectation et c’est grâce à votre enthousiasme que j’ai osé enfin me lancer dans une belle aventure : organiser moi-même des repas avec des vins anciens dans des restaurants ou des lieux insolites ! Archiviste de profession et à la tête d’une société spécialisée dans le domaine, j’ai créé une structure à ma modeste mesure et ces repas rencontrent un franc succès chez nous en Suisse. Conjugaison entre mes deux passions : mon métier et les vins anciens, Les Archives du Vin sont nées en 2019. Aussi, il était normal de vous remercier chaleureusement pour tout ce que vous m’apportez dans ma vie d’œnophile et pour l’ensemble de ce que vous apportez au rayonnement des vins anciens. Il est malheureux de constater que ces derniers souffrent encore parfois de nombreux préjugés mais il nous appartient à nous, amateurs d’en être les ambassadeurs les plus convaincants ! Je serais heureux de vous accueillir lors d’un séjour en Suisse afin de vous faire déguster quelques alertes flacons issus de nos grands terroirs helvétiques ! Avec mes meilleures salutations bachiques.

Bruno Herlicq  un ami des casual Fridays

Un de mes plus grands souvenirs c’est un casual Friday il y a une quinzaine d’années, chez Laurent, avec Lionel et toi. Nous avons bu un Corton Charlemagne Coche Dury 97 (ou 93), Vega Sicilia 1968, Yquem 1963. Régulièrement je regrette nos casual Fridays où nous étions à 4 ou 5.

Marc Honde  un fidèle de l’académie des vins anciens

Vos compliments me touchent beaucoup et me rendent fier, de savoir que vous avez une amitié particulière pour moi me comble de joie. Néanmoins quand vous dites que je suis généreux ça me fait sourire quand je vois tout ce que vous nous offrez, je ne suis qu’une goutte d’eau dans un océan. Sachez que je me sens très redevable envers vous, vous m’avez permis de goûter à des vins autant somptueux qu’improbables et surtout une aventure humaine et humble avec des personnes de tous horizons et de nationalités différentes où les seuls mots d’ordre sont plaisir et partage.

Marc Honde (un an auparavant)

Voilà la fin du sixième repas de l’académie des vins anciens que j’ai eu la chance, l’honneur, le privilège et le plaisir de partager avec vous et les académiciens.

Depuis la sortie du restaurant où comme par votre coutume naturelle de bienveillance vous nous avez encore fait entrer dans un monde parallèle que je ne sais définir tellement il est beau, agréable et plein de surprise, serait-ce le paradis, le monde des bisounours… En marchant pour rentrer à l’hôtel, ma petite tête s’est mise à travailler sur une synthèse de ses six séances passées avec vous et les académiciens. Pouvons-nous réduire la méthode Audouze à une « simple » oxygénation lente d’un vin ancien pour pouvoir le ressusciter et lui permettre de sortir le meilleur de lui-même une dernière fois ? Ou pouvons-nous dire que la méthode Audouze est de nous faire voyager dans un monde parallèle où vous arrivez à créer un climat de positivité et de respect absolu sans oublier l’inondation de gentillesse et générosité que vous nous offrez, chaque repas que j’ai eu la chance de faire m’a permis de rentrer dans une parenthèse d’un monde idéalement parfait où le plaisir ne côtoie que le bonheur de partager, la tolérance, la gentillesse, le sourire et l’envie d’aimer un moment parfait. Vous êtes une personne très dangereuse dans le bonheur absolu. Pouvons-nous inventer un mot? Audouzissime, superlatif absolu utilisé lors d’un moment passé où tous les superlatifs positifs ne sont pas assez nombreux pour décrire l’instant vécu. Il est vrai que je vous ai déjà remercié plusieurs fois pour tous les moments de plaisir que vous nous offrez, mais j’estime que vous en méritez toujours plus. Encore merci pour ce repas et moment audouzissime que nous avons passé.

Gauthier Jacquemin champion des concours de dégustations inter-écoles

Le château de la Roulerie Chaume 1934 était un vin que je n’attendais pas lors de la 34e académie des vins anciens. Je connaissais le château de la Roulerie par leurs derniers millésimes, achetés dans de petites caves et dégustés pour apprendre à mieux reconnaître les chenins de Loire. Ce sont des vins honnêtes, mais on ne les imagine pas vieillir. Le premier point qui m’a surpris était la couleur du vin. Le disque était à peine orangé et l’intérieur du verre était d’une couleur d’un doré brillant, presque vivante. Certains Sauternes de 20 ans ont l’air plus vieux. Le vin semblait suave, il accrochait les parois du verre. Les premiers effluves étaient assez peu enthousiasmants : il y avait bien quelques fruits, un botrytis puissant qui se ressentait à travers des notes d’écorce d’orange et de citron confit. C’était prévisible d’avoir un moelleux de Loire avec ces notes si caractéristiques du botrytis. Rien de frappant donc, rien qui ne vieille redéfinir la vision que l’on peut se faire des moelleux de la Loire. C’est bien la bouche qui a mis à bas toutes ses impressions ordinaires. Le botrytis y était si concentré, si puissant et magnifié par le temps qu’il électrisait les papilles. L’acidité traçante du vin ne venait que compléter un sucre qui restait encore à fondre après toutes ces décennies. Pour la première fois, j’ai ressenti un choc physique en goûtant un vin : j’ai senti ce courant me traverser, aller jusqu’à mes mains. J’en ai eu la chair de poule. C’était un vieux vin qui venait de me donner un coup de jus et de montrer une énergie indomptable. Certains vins m’ont fait découvrir la Bourgogne, d’autres le Rhône et l’Alsace. Je crois que ce vin est pour beaucoup dans mon amour actuel pour la Loire.

Xavier Lacombe

Lorsque je me suis pris de passion pour le vin je suis rapidement tombé sur le site de François Audouze. J’y ai vu un passionné faisant partager sa passion et son extraordinaire chance de pouvoir apprécier d’incroyables flacons. Cette chance il l’a partagée avec d’autres et, à travers l’Académie des vins anciens, j’ai pu en partie y accéder. Lorsque je le peux je me rends à Paris spécialement pour l’occasion. Je vois ces moments comme d’incroyables parenthèses où plus rien d’autre n’a d’importance. J’y ai rencontré d’autres passionnés à la recherche de ces mêmes moments. Avec François j’ai pu déguster des monuments d’un autre temps : Château Latour 1950, Château Beychevelle 1916 et puis un jour un incroyable Malaga 1872. Je n’oublierai jamais ce moment où ma main fébrile tremblait en tenant le verre. Francois l’a alors prise avec bienveillance en souriant au moment où il me servait ce monument intemporel. J’étais et je reste toujours fasciné par ses récits, j’y vois la passion pour le monde du vin, l’envie de partager ses émotions et de véhiculer son expérience. En plus de ses écrits et des formidables moments de dégustations, je considère François Audouze un peu comme un père spirituel. J’ai beaucoup appris grâce à lui. Aujourd’hui j’ai souvent le rôle de formateur et il n’est pas rare que je le mentionne.

Laurent Marteau (qui fut à une époque le plus fidèle de mes dîners, ayant participé à plus de 25 dîners).

Je ne me souviens plus très bien du menu ou des vins de mon premier dîner avec François Audouze. En revanche, c’est l’homme qui m’avait immédiatement séduit notamment par sa sémillante attitude, son rire communicatif et nos conversations riches et variées. Je craignais que ses dîners ressemblent à des réunions de pseudo experts omniscients et tristes. Que nenni ! François a autant de conversation sur le mouvement Cobra que sur les Harley-Davidson. C’est lui seul et non ses vins qui me conduisit à participer à de nombreux dîners à un certain moment de ma vie. Les moments incroyables en sa compagnie furent légions. Toutefois deux moment furent inoubliables.

La première fois où j’ai bu Château Cheval Blanc 1947 au restaurant l’Astrance en 2006. Le parfum du vin m’avait totalement envoûté et son goût unique m’avait marqué au point de pouvoir m’en souvenir parfaitement. Peu de vins ont imprimé les méandres de ma mémoire à ce point. Le dîner fut accompagné d’un feu d’artifice ininterrompu : Dom Pérignon 1966; Château Lafleur 1947; Château Latour 1947; Lafleur Pétrus 1945; Château Cheval Blanc 1947; Romanée Conti 1967; Vosne-Romanée 1934; Montrachet du Domaine de la Romanée Conti 1999, puis Château Climens 1929 et évidemment Château d’Yquem 1929. Wahoo ! Le Chef Pascal Barbot avait eu l’intelligence de concevoir un menu en accord, très élégant et simple mais parfait. Trop de cuisiniers oublient la simplicité indispensable. Monsieur Barbot, bravo. Je n’oublie pas non plus de mentionner la qualité du service à la fois discrète et présente uniquement lorsqu’on a un besoin. J’ai quitté la table en état d’apesanteur et ceux qui connaissent ma masse savent qu’il faut une force significative pour lutter contre l’attraction terrestre. Durant un moment, j’ai été Valentin le Désossé. Pour la seconde anecdote, je vais relater un moment épineux. Tout commence pourtant de façon fort agréable par un coup de fil de François qui me propose simplement un dîner en avril 2007 au Château d’Yquem. Évidemment, je dis oui immédiatement et confirme derechef de peur qu’il ne change d’avis. Cerise sur la gâteau, François me dira par la suite que nous pourrions loger au château. Antérieurement à ce dîner, mon épouse et moi avions décidé de passer quelques jours avec nos enfants dans un hôtel voisin du château d’Yquem. Ma nounou qui est du voyage s’occupera des enfants à l’hôtel. L’après-midi avant le grandiose dîner, nous visitons le très beau domaine puis nous musardons. En fin de journée, la nounou m’apporte comme convenu antérieurement au château d’Yquem un costume et certains vêtements pour le dîner au moment où je prends possession de ma très belle chambre. Jusque-là, tout va bien. Dix-neuf heures, je me prépare. Au moment de me vêtir, je m’aperçois avec horreur que mes souliers manquent. Ils sont restés à l’hôtel. J’ai cru que je faisais une expérience de mort imminente. Évidemment l’hôtel était trop éloigné pour tenter un aller-retour même rapide car l’apéritif commencera dans moins de dix minutes et un retard n’est pas concevable. Je n’ai de disponible qu’une paire de baskets et de surcroît de couleur orange. Je vis une acédie. Je décide ne pas dîner pieds nus mais je n’en mène pas large. Tous les convives sont sur leur trente-et-un, sauf moi en rastaquouère. Pas de chance, l’apéritif est debout… J’ignore si mon malaise est visible. Dîner sapide et libations remarquables : Dom Pérignon 1975, Moët et Chandon 1945, Rosé de Mouton sélection Rothschild 1936, Grand vin de Château d’Yquem Graves Royal sec 1912, Montrachet Bouchard Père et fils 1939, Château Mouton Rothschild 1945, Château Mouton Rothschild 1918, Romanée Conti 1982, Royal Kebir 1945, Blanc Vieux d’Arlay Jean Bourdy 1898, Château d’Yquem 1889, Château d’Yquem 1899 et Vin de Chypre 1845. C’est un peu le ressenti lors de la finale de la Coupe du monde de foot de 1998 mais en mieux. Vers la fin du dîner, j’ai eu envie de déclarer que le Château d’Yquem 1889 avait une couleur proche de mes baskets mais je n’ai pas osé. François et ses dîners, c’est un amateur hissé à un niveau professionnel. François, merci.

Alexandre de Lur Saluces (témoignage de 2004)

Notre ami François Audouze m’éblouit par son goût éclectique pour les grands vins et par l’art avec lequel il traduit ses sensations après leur dégustation. Ses lettres sont un remarquable hommage au vin.

Laurent Mialhe

Je me suis rendu au Château d’Yquem directement de New York juste après Thanks Giving 2018 pour participer au 230éme diner autour de fabuleux flacons dont un extraordinaire Château Lafite-Rothschild 1878. Soirée éblouissante au château, vins tous exceptionnels, visite de la cave guidée par Pierre Lurton, convives passionnants venus des 4 coins du globe et menu parfaitement exécuté. Ces menus ornent ma cheminée ici à Princeton dans le New Jersey. Bravo cher Francois.

Brice Michaud

Je me souviens encore, en 2014, j’étais jeune, avec peu de moyens, je débutais dans l’univers du vin et lire vos billets me faisait rêver. Suite à un commentaire vous m’aviez gracieusement invité à une séance de l’académie des vins anciens. J’avais quand même voulu apporter un vin alors que j’en étais dispensé : un Châteauneuf du Pape 1958, année de naissance de mon père qui me l’avait offerte pour la partager lors du dîner. Encore merci pour votre générosité. Ça restera gravé dans ma mémoire à jamais.

Philippe Roy

L’académie des vins anciens… Depuis deux ans j’en rêvais devant mon ordinateur les nuits de pleine lune… Et puis ce fut le choc de ma première séance ! Océan de verres sur notre table blanche, robes dorées, robes sombres, bien des vins étonnants ont enjôlé nos âmes. Corton blanc 1935 aux saveurs de citron confit, Dauzac 1922 et ses relents de tabac, Pavie 1929 exhalant la crème de pruneaux, et tant d’autres compagnons éphémères qui resteront à jamais dans ma mémoire. Que de souvenirs, que d’échanges qui maintenant résonnent dans ma tête. Nul ne peut revenir inchangé d’une telle aventure !

Guy Savoy (témoignage de 2004)

Je suis résolument tourné vers la jeunesse et l’avenir, et ce trait de caractère a des conséquences jusque dans mes goûts en matière de vin. Ainsi j’ai toujours recherché des vins jeunes, voire très jeunes, pour les sensations de fruits qu’ils apportent ou la forme d’équilibre parfait qu’ils atteignent, restant en parallèle très méfiants vis-à-vis des vins vieux. Et puis j’ai rencontré François Audouze ! Il m’a fait découvrir en dégustant de très vieilles bouteilles, que ces vins offraient des sensations différentes d’une minute à l’autre. Je garde à ce sujet le souvenir d’un vin de Chypre datant du XIXème siècle avec lequel nous avons décidé de servir un suprême de volaille de Bresse accompagné d’un jus légèrement parfumé au zan. Nous avons alors été tout proches du mariage parfait (et qui mieux qu’un vin et un mets peuvent réussir un mariage parfait… puisque celui-ci ne dure que le temps d’un repas !)

Bruno Schaeffer

Je suis un fidèle lecteur de vos publications Instagram, ce mail n’a pas vocation à forcement être publié mais j’en profite plutôt pour vous remercier pour le partage des sensations exprimées au travers de vos diners, et je vous en remercie sincèrement. Je suis un amateur passionné, mon métier et mon quotidien en sont bien éloignés puisque je suis infirmier mais c’est aussi ce qui fait que je trouve la richesse du monde du vin, il réunit des personnes d’origine tellement diverses que cela permet parfois des rencontres assez extraordinaires et improbables. Nous avons nous aussi avec quelques amis « instauré » des repas autour du vin où nous partageons et débattons autour de bouteilles que nous amenons selon le thème retenu. Nous n’en faisons pas commerce, juste de l’amitié, un bon repas que nous réalisons ensemble, des bons produits et quelques belles bouteilles. Alors certes, je ne suis pas en mesure de rivaliser avec les bouteilles que vous ouvrez (il aurait fallu que je fasse un autre métier 😅) mais pour autant, lorsque nous nous mettons à table, il est souvent fait référence à l’une de vos publications. Alors merci. J’espère pouvoir vous lire encore longtemps.

Alain Senderens du restaurant Lucas Carton (témoignage de 2004)

Je suis toujours ému lorsque vous parlez des vins ‘assagis’. Ces vins, que plus personne ne connaît et n’a en mémoire, permettent de traiter dignement et justement les meilleurs produits de la terre qui ont fait la réputation de la grande cuisine française. Sans eux, pas de cuisine complexe, gastronomique.

Alexandre Staartjes

Je me souviens très bien de m’être inscrit à la newsletter Wine-Dinners de François alors que je commençais seulement ma découverte du vin. Au sein de la communauté viticole, j’avais entendu parler de ce « Français avec la plus grande cave à vins anciens du monde » et je devais en savoir plus sur lui afin de pouvoir apprendre de ses connaissances sans aucun doute inégalées. A l’époque j’étais basé à Londres et j’ai commencé à m’intéresser au sujet. J’ai commencé à acheter quelques vins anciens mais je me suis rendu compte que sans aucun accompagnement il serait difficile de relativiser la dégustation de ces bouteilles. Lorsque François a mentionné dans une de ses newsletters qu’il venait à Londres, je l’ai contacté pour le rencontrer. Il a répondu avec enthousiasme et nous avons organisé un déjeuner auquel j’ai apporté un Moët & Chandon 1911 (à l’époque je ne savais même pas que ce vieux vin pouvait encore avoir un goût à moitié décent !) qu’il a très gentiment complété avec une bouteille de Moët & Chandon 1971. Les deux étaient très mémorables et grâce aux conseils de François, j’ai pu beaucoup mieux apprécier leurs qualités. Ce déjeuner a été le point de départ de mon amour et notamment mon respect pour les vieux vins, ce qui m’a permis d’apprécier des vins plus jeunes avec une vision beaucoup plus large. Depuis que j’ai déménagé en France, nous avons partagé de nombreuses bouteilles ensemble. Non seulement François a recalibré ma définition existante du « vieux vin » 😉, mais surtout, son plus grand respect pour le vin a été une inspiration et une orientation pour moi. À bien d’autres bouteilles en bonne santé !

Eric Tabet

Je me rappellerai longtemps cette soirée d’Avril 2019. Convié à un dîner par le chef de mon restaurant préféré, je traverse Paris en taxi en apprenant l’incendie de Notre-Dame qui commençait alors. Assis à cette grande table, je découvre face à moi un homme au sourire radieux, avec cette étincelle dans les yeux qui dénote déjà de l’enthousiasme et du plaisir à partager un moment gastronomique et convivial. La conversation est naturelle, bienveillante, complice, synchrone tant je me retrouve dans les valeurs qu’il exprime. François est un bon vivant, un épicurien cultivé et ses anecdotes sont si charmantes et passionnées que les heures deviennent des minutes. Nous parlons rapidement de vins, bien entendu, et j’avoue mon amateurisme même après de nombreuses années à écumer restaurants et caves. Mais son approche des vins n’est orientée que sur le plaisir procuré, sur l’expression éternelle, immortelle d’un vin, sur le rejet des classements et des notes des soi-disant spécialistes. Le vin parle à chacun et s’ouvre à ceux qui se laissent porter, experts ou novices. Et là pour moi c’est le déclic, une épiphanie. François entrouvre la porte du plaisir pur, de l’exceptionnel, avec générosité et sans aucun artifice. Quelle révélation ! Quelle leçon de vie ! Nous nous quittons en promettant de nous revoir pour organiser un dîner et c’est rapidement le cas. Depuis, j’anticipe impatiemment et je chéris chaque moment d’échange, chaque dîner partagé, chaque après-midi à ouvrir des bouteilles et à évoquer des souvenirs, chaque bouchée et gorgée en harmonie, tous ces moments privilégiés où le sourire ne quitte jamais mon visage. Et tandis que j’écris ces mots maladroits, une seule pensée m’anime : l’impatience de fixer un nouveau rendez-vous, d’inscrire notre prochain festin dans nos agendas croisés.

Jérémy Troubat

Je suis Jeremy (de Marseille). Nous nous sommes rencontrés à deux reprises en 2022 à l’académie des vins anciens. En juin j’avais apporté le Cyrnéa Corse, et en décembre le Sidi Brahim. Votre réaction physique, vos écrits qui en suivirent sur cette dernière bouteille et mon ressenti de ce grand moment, pourraient figurer dans le millième bulletin (si vous le jugez pertinent). Pour un non initié, le vin Sidi Brahim est plus connu pour son prix dérisoire dans les rayons de supermarchés que pour son prestige. Et pourtant, j’avais le pressentiment que ce vin de montagne avait une carte à jouer lors de cette soirée de l’académie des vins anciens qui s’est tenue en décembre 2022. François était le premier à goûter ce vin, qui intervenait en avant dernière position de cette mémorable soirée. Ma première réflexion à la vue de cette scène a été: « on a perdu le soldat Audouze ». Un moment de silence entoura notre table, François avait les paumes de sa main lui cachant la vue. Une fois les yeux rouverts, je lui demandais si je devais prendre la fuite, et il me répondit en souriant que non. Son premier réflexe fut de dire au serveur: « ne servez personne, la bouteille je la garde pour moi ». La magie du vin avait fait son effet. Mon souvenir de la dégustation reste vivace et en quelques lignes je les restitue. A l’œil, ce vin rouge sang semble étonnamment jeune pour un vin de 90 ans. Je me rappelle d’un nez d’une rare puissance qui m’a fait penser à du parfum. En bouche, cette fougue est toute en maîtrise avec une longueur exceptionnelle. A ce moment, je réalise être entré en contact avec la jeunesse éternelle. Ce vin m’est apparu figé dans le temps, comme sur une planète inatteignable. Mon voisin de table me souffla à l’oreille : « ce vin, on pourrait l’ouvrir dans 30/40 ans, il serait toujours le même, chapeau ». Entendre François (à l’oral puis par écrit) faire entrer ce vin dans son « Panthéon » des plus grandes émotions aux côtés d’ovnis, me fait d’autant plus réaliser la grandeur du moment. J’ai trouvé dans cette soirée ce que j’étais venu chercher, la passion et l’authenticité d’amateurs en quête du bonheur œnologique.

Jean Vandevelde

J’avais participé à un diner en mai 2006, je pense, chez Ledoyen alors que je travaillais encore chez Accenture. Nous étions invités par une société informatique dont nous étions clients. J’en garde un souvenir ému : c’est sans doute la plus grande expérience culinaire de ma vie.

Rémi J. Vasseur

François n’aspire qu’à partager le plaisir d’ouvrir ses flacons d’exception dans l’écrin d’établissements gastronomiques soigneusement sélectionnés. Être à ses côtés lorsque l’opportunité se présente n’est certes pas à la portée de toute les bourses, mais reste largement plus abordable que les prix stratosphériques atteints par certaines des 12 bouteilles (10 « titulaires » et 2 « remplaçantes ») ouvertes jeudi dernier. Ce soir-là 9 privilégiés avaient pris place autour de François dans le salon privé du restaurant, dont un couple de touristes américains passionnés originaires de l’Idaho. Ces repas font l’objet d’un cérémonial immuable qui commence 4 heures plus tôt par l’ouverture des bouteilles dans le recueillement à l’aide de son inséparable « trousse chirurgicale » pour en extraire les bouchons souvent récalcitrants. Commence alors un fascinant ballet amoureux entre François et ses belles endormies qui vont lentement sortir une à une de leur torpeur sous le regard attendri de leur prince charmant d’un jour. Ce processus d’oxygénation lente (« méthode Audouze ») aboutit la plupart du temps à la résurrection de bouteilles que la majorité d’entre nous auraient vouées à l’extrême onction en déversant leur inestimable substance dans l’évier dès les premiers effluves peu avenants ressentis à travers le goulot.

Lionel Veyrier

Votre plaisir et j’oserais même dire votre enthousiaste état d’âme que j’ai imaginé et même ressenti à la lecture de votre bulletin 700 (et des précédents aussi d’ailleurs) est très communicatif car je le partage au niveau de mes humbles dégustations personnelles et depuis une année à un degré supérieur grâce à vos dîners. Les convives de vos dîners ne vous remercieront jamais assez de votre générosité à partager votre passion et à convaincre de son bien-fondé, à travers vos vins anciens et rares bien-sûr mais aussi à travers votre envie d’expliquer et de diffuser la connaissance des plaisirs, pas uniquement gustatifs, procurés par ces vins anciens. Un vin ancien devant les yeux est toujours un instant mystérieusement fébrile d’attente de la révélation des goûts et arômes à venir. Va t’il y avoir une immense satisfaction ou le contraire parfois ? En tout cas il y a une attente forte car tout est possible. Personnellement c’est ce « tout est possible » au-delà même de l’imagination qui me séduit dans ce monde des vins et évidemment encore plus par celui des vins anciens car les dizaines d’années rendent possible des miracles de transformations qui tendent vers l’inimaginable. Le muguet, la mangue, le chèvrefeuille, etc…. ont des parfums et goûts extraordinaires que seule la nature a pu inventer il y a des millénaires mais qui sont maintenant hélas prévisibles alors que les vins anciens en possèdent qui ne le sont pas (pas vraiment) et c’est ce qui est intéressant, merveilleux et unique. Nous sommes sur la même longueur d’onde, oh pardon je suis sur la même que la vôtre. Merci pour ces moments uniques passés en votre compagnie, celles de vos convives et celles de vos vins accompagnés par les mets.

Aubert de Villaine

Je n’ai pas eu le temps jusqu’à aujourd’hui de prendre connaissance de votre bulletin 996 du 15 juin dernier qui rend compte, entre autres, de votre dégustation du millésime 2022 dans les caves du Domaine. J’ai trouvé qu’elles reflétaient toute votre expérience à la fois de la dégustation et des vins du Domaine. Perrine Fenal, qui me succède avec mon neveu à la cogérance du Domaine, les a lues et a trouvé qu’elles correspondaient exactement à ses propres impressions. Ce fut un grand moment que votre passage au Domaine.

Aubert de Villaine (une autre fois)

François, je viens de lire votre belle et enthousiaste note de dégustation d’un Richebourg 1956 de votre cave. Superbe commentaire dont je suis jaloux car j’aurais aimé l’écrire : c’est exactement comme cela que je vois ce Richebourg 1956 et comme vous que j’espère que les autres le comprennent aussi ! Merci !

Vincent Wolf

Un soir de février 2017 : le pape des vins anciens propose une énigme à ses lecteurs hebdomadaires. Je tente ma chance : gagné !!! Le mois qui suit est une succession d’émotions : l’excitation, dans l’attente de l’académie des vins anciens à laquelle je suis convié / la surexcitation, en découvrant la liste des vins prévus / la réflexion, pour trouver un cadeau qui pourrait toucher mon hôte (quel vin offrir à celui qui a tout bu ?!). Un Château Le Puy cuvée Emilien 2009 me semble approprié, clin d’œil aux Gouttes de Dieu, préfacé par mon hôte / la joie, en rencontrant mon hôte et ses acolytes / la surprise, en redécouvrant des vins que je connaissais, sur des millésimes plus anciens (Yquem, Vougeot, Beaune du Château…) / le recueillement, en dégustant mes premiers DRC, Tokaji et Valais de Rèze / la gratitude, en fin de soirée. Ces émotions sont encore présentes, six ans plus tard. Elles demeureront, je l’espère, aussi longtemps que peut vieillir un beau vin.

Remarque personnelle, impressions de lecture

De tous ces témoignages ressortent quelques points forts : générosité, partage, amour des vins anciens, ouverture des vins, humilité, etc. Je ne cherchais pas à flatter mon ego, mais c’est important pour moi d’avoir les témoignages de convives heureux, car cela motive ma croisade pour que les vins anciens soient mieux compris et appréciés.

Nota : pour ceux qui voudraient relire le bulletin 700 où j’ai fait part de mes réflexions sur le monde du vin et lire les témoignages reçus à cette époque (2016) voici les liens :

http://www.academiedesvinsanciens.org/le-700eme-bulletin/

http://www.academiedesvinsanciens.org/les-commentaires-du-700eme-bulletin/

 

Le grand repas du 15 août vendredi, 18 août 2023

Le grand repas du 15 août est un moment extrêmement important de notre vie dans le sud. Nous sommes dans un lieu paradisiaque au bord de la mer et nous recevons des amis fidèles. Nous serons neuf car ma fille aînée vient juste d’arriver pour ce déjeuner. Ma femme mijote des plats dont elle a le secret, je cherche dans ma cave des vins qui composeront un voyage cohérent et nous échangeons mille fois nos idées pour composer le programme final.

La veille du déjeuner, vers 21 h, j’ouvre les deux magnums de champagne pour qu’ils aient le temps de s’élargir, ainsi que le jeune Clos de Tart pour la même raison.

Le lendemain matin, jour de l’événement, j’ouvre dès 9 h les autres vins. Tous les bouchons viennent entiers, il faut dire qu’il s’agit de vins jeunes, et les parfums semblent prometteurs. Les vins seront servis en groupes de deux, sauf le dernier vin liquoreux.

L’apéritif consiste en des brioches toastées revêtues de filets d’anchois, en jambon ibérique, lomo et saucisson bien français. S’ajoutent de la poutargue, du gouda au pesto, et mille autres choses. Le Champagne Veuve-Clicquot la Grande Dame magnum 2008 a un parfum particulièrement entraînant et en bouche c’est une merveille d’élégance et de subtilité. Quel beau champagne.

J’attendais que le Champagne Dom Pérignon magnum 2008 marque un saut gustatif du fait de sa personnalité, mais pas du tout. Il paraît plus massif et plus rustre que le Veuve-Clicquot. Cela m’étonne. Mais un bout de longues minutes, et surtout sur le Pata Negra bien gras, le Dom Pérignon va se réveiller en un temps record et redevenir ce que j’attendais. Finalement on peut les mettre au même niveau l’un élégant, subtil et délicat, l’autre puissant incisif et conquérant.

Mais j’ai quand même été frappé par la délicatesse du Veuve Clicquot. Les deux champagnes gagneront en vieillissant.

Le Château Haut-Brion blanc 1978 est associé à des coquilles Saint-Jacques marinées au saké et c’est une merveille. Je crois que j’ai rarement bu un Haut-Brion blanc aussi grand que celui-ci. Il a tout pour lui, racé, brillant, noble, vif et expressif. Une merveille. C’est un ‘PAME’ comme je disais il y a bien longtemps (performed above my expectation).

Le Montrachet Louis Jadot 1979 est un vin parfait. Il impressionne par sa complétude (mot que je trouve assez laid alors que plénitude est beau). Il forme avec les pommes de terre à la crème et truffe d’été un accord purement fusionnel. On boit et on mange deux saveurs imbriquées. C’est magique. Nous sommes tous subjugués que les deux vins blancs soient aussi parfaits et que les accords soient aussi pertinents.

Les deux blancs sont si disparates qu’il est difficile de les hiérarchiser. Nous le ferons en fin de repas au classement final la balance penchant mais de très peu du côté du bourguignon. J’ai classé le Montrachet devant le Haut-Brion mais la plus belle surprise pour moi est ce diabolique Haut-Brion.

Un quasi de veau accueille deux vins rouges. Le Clos de Tart 2008, que j’ai choisi pour sa jeunesse est une bombe de fruit. Quel vin énergique fou de fraîcheur. C’est un cheval sauvage, fou et indomptable.

Le Clos de Vougeot Méo-Camuzet 2001 est une pure merveille, dans un état de complétude (décidément) aussi brillant que le Montrachet. Il est riche, complet, plein en bouche et brillant. Il sera le vainqueur.

Pour les fromages, j’ai choisi deux vins du Rhône. Le Châteauneuf-du-Pape Domaine du Pégau 2007 est archétypal. C’est la garrigue la plus pure. Le vin est accueillant, sympathique et presque romantique. L’année est belle pour le Rhône et ce vin de Laurence Féraud, joyeux, séduit nos cœurs.

La Côte Rôtie La Turque Guigal 2007 est une bombe explosive. Quelle richesse ! Mais cette surpuissance nuit un peu à l’émotion. On préfère le plus champêtre des deux. Bien sûr il s’agit de deux grands vins, mais le Pégau parle plus à nos cœurs.

En trinquant avec le Château d’Yquem 1990 nous avons une pensée émue pour Alexandre de Lur Saluces qui vient de nous quitter il y a peu de jours. Ce grand homme raffiné, visionnaire, a fait beaucoup pour la renommée d’Yquem, de Fargues, des sauternes et des vins de Bordeaux, ainsi que des produits de la terre de sa belle région.

Le 1990 est dans un état d’équilibre absolu. Les sauternes quand ils sont grands, n’ont pas le moindre défaut. Sur une tarte aux mirabelles, l’accord s’est trouvé en grâce et délicatesse.

Il y avait de telles merveilles que des amis nous ont demandé que l’on vote. Nous sommes huit votants. Quatre vins ont eu des votes de premier, et chacun en a eu deux : Château Haut-Brion blanc 1978, Montrachet Louis Jadot 1979, Clos de Vougeot Méo Camuzet 2001, Château d’Yquem 1990.

Le Clos de Vougeot Méo Camuzet 2001 est le seul qui a eu des votes des huit convives votant, ce qui lui permet de terminer premier.

Le vote du groupe est : 1 – Clos de Vougeot Méo Camuzet 2001, 2 – Montrachet Louis Jadot 1979, 3 – Château Haut-Brion blanc 1978, 4 – Château d’Yquem 1990, 5 – Clos de Tart 2008, 6 – Châteauneuf du Pape Domaine du Pégau 2007.

Mon vote est : 1 – Clos de Vougeot Méo Camuzet 2001, 2 – Montrachet Louis Jadot 1979, 3 – Château Haut-Brion blanc 1978, 4 – Châteauneuf du Pape Domaine du Pégau 2007, 5 – Château d’Yquem 1990.

Le choix des vins a été apprécié de tous. Les accords mets et vins ont été réussis. What Else ! Que demander de plus ? Ce repas que nous faisons depuis près de quinze ans est un des moments forts de notre vie dans le sud.


la veille avec un ami, tri des verres pour le repas

un insecte amateur de Dom Pérignon

Bulletins du 1er semestre 2023, du numéro 974 à 998 mardi, 27 juin 2023

Bulletins du 1er semestre 2023, du numéro 974 à 998

Pour lire le bulletin de votre choix, on clique sur le lien pour ouvrir le pdf de ce bulletin / to read a bulletin, click on the link of this bulletin.

(bulletin WD N° 998 230629)    Le bulletin n° 998 raconte : dégustation d’un Krug Private Cuvée années 60 avec Arnaud Lallement, déjeuner de vins italiens avec un sublime 1908 au restaurant l’Assiette Champenoise, déjeuner chez ma sœur et présentation des vins de la 38ème séance de l’Académie des Vins Anciens.

(bulletin WD N° 997 260621)    Le bulletin n° 997 raconte : déjeuner ‘Enigma’ au restaurant Pages avec les gagnants d’une énigme posée sur Instagram, dîner au restaurant Poppy, arrivée à l’Assiette Champenoise et visite de la maison de champagne Coutier à Ambonnay.

(bulletin WD N° 996 230615)    Le bulletin n° 996 raconte : visite au domaine de la Romanée Conti avec remise d’un parchemin, dégustation en cave des vins sur fûts et déjeuner d’amis avec des bouteilles historiques et splendides.

(bulletin WD N° 995 230608)    Le bulletin n° 995 raconte : dîner au restaurant Paul Bocuse avec de grands vins de 1983, compté comme 276ème et visite de ma cave puis dîner à la maison avec un aventurier globe-trotter.

(bulletin WD N° 994 230531)    Le bulletin n° 994 raconte : déjeuner avec mon fils et son fils, visite de ma cave suivie d’un déjeuner à mon domicile et dîner au restaurant Paul Bocuse pour préparer un grand dîner d’anniversaire en ce restaurant.

(bulletin WD N° 993 230523)    Le bulletin n° 993 raconte : 275ème repas de wine-dinners au restaurant Plénitude Arnaud Donckele de l’hôtel Cheval Blanc à Paris.

(bulletin WD N° 992 230517)   Le bulletin n° 992 raconte : déjeuner au restaurant l’Ecu de France pour mes quatre-vingts ans, apéritif dînatoire, déjeuner de famille et déjeuner dans ma cave avec une journaliste.

(bulletin WD N° 991 230510)    Le bulletin n° 991 raconte : dîner à l’Auberge Nicolas Flamel avec des normaliens, déjeuner au restaurant Le Sergent Recruteur et préparation des vins la veille d’un déjeuner de 55 personnes.

(bulletin WD N° 990 230503)    Le bulletin n° 990 raconte : déjeuner au restaurant Le Sergent Recruteur avec deux amateurs de vins, déjeuner de famille et déjeuner au restaurant Pages avec un ami de longue date.

(bulletin WD N° 989 230427)    Le bulletin n° 989 raconte : déjeuner au restaurant de l’hôtel Les Crayères à Reims, déjeuner à l’Automobile Club de France, préparation d’un prochain repas avec Arnaud Donckele, déjeuner au restaurant Langosteria et déjeuner en famille.

(bulletin WD N° 988 230419)    Le bulletin n° 988 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, déjeuner fraternel au restaurant Procope, déjeuner de famille à la maison, 274ème dîner au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 987 230413)    Le bulletin n° 987 raconte : dans le sud déjeuner aux pieds de porc, présentation des 2020 des domaines familiaux de Bourgogne, dîner au château de Louvois de Laurent-Perrier et dégustation de sept itérations du Laurent-Perrier Grand Siècle au siège de Laurent-Perrier.

(bulletin WD N° 986 230405)    Le bulletin n° 986 raconte : le 273ème dîner de wine-dinners au restaurant Maison Rostang Nicolas Beaumann et apéritif impromptu dans le sud.

(bulletin WD N° 985 230328)    Le bulletin n° 985 raconte : le 272ème dîner de wine-dinners au restaurant Garance et un déjeuner au restaurant Les Confidences de l’hôtel San Régis.

(bulletin WD N° 984 230317)    Le bulletin n° 984 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, déjeuner avec les responsables d’un grand Institut, dîner au restaurant Kei, déjeuner à l’hôtel Saint-James et dîner au restaurant Jean Imbert du Plaza Athénée.

(bulletin WD N° 983 230307)    Le bulletin n° 983 raconte : déjeuner dans ma cave avec mon fils et 271ème repas, déjeuner à l’Appartement de Moët Hennessy, avec trois vins du domaine de la Romanée Conti.

(bulletin WD N° 982 230228)    Le bulletin n° 982 raconte : Champagne impromptu, déjeuner avec un américain du Minnesota et une liqueur inconnue, déjeuner au restaurant Place Royale et déjeuner au restaurant l’Astrance.

(bulletin WD N° 981 230222)    Le bulletin n° 981 raconte : le réveillon de la Saint-Sylvestre dans le sud, deux repas de famille donnant la place belle aux champagnes.

(bulletin WD N° 980 230215)    Le bulletin n° 980 raconte : deuxième réveillon de Noël, déjeuners et dîners impromptus dans le sud précédant la Saint Sylvestre.

(bulletin WD N° 979 230208)    Le bulletin n° 979 raconte : dîner lors de la finale du championnat du monde de football, premier réveillon de Noël anticipé et déjeuner de famille.

(bulletin WD N° 978 230131)    Le bulletin n° 978 raconte : dîner au restaurant Plénitude Arnaud Donckele de l’hôtel Cheval Blanc Paris, déjeuner au restaurant Pages avec des vins inattendus.

(bulletin WD N° 977 230124)    Le bulletin n° 977 raconte : présentation par Aubert de Villaine des vins du millésime exceptionnel 2019 du domaine de la Romanée Conti, suivie d’un dîner au siège de la société Grains Nobles et dîner au Plaza Athénée de Jean Imbert.

(bulletin WD N° 976 230117)    Le bulletin n° 976 raconte : la 37ème séance de l’Académie des Vins Anciens au restaurant Macéo avec 37 inscrits et plus de 50 vins.

(bulletin WD N° 975 230110)    Le bulletin n° 975 raconte : deuxième journée du Grand Tasting de Bettane & Desseauve avec notamment un atelier Chambertin et un atelier Sauternes et déjeuner de dimanche à la maison.

(bulletin WD N° 974 230103)    Le bulletin n° 974 raconte : le Grand Tasting de Bettane et Desseauve avec de nombreuses Master Class de Laurent Perrier, Henriot, Charles Heidsieck, Dom Pérignon et la fameuse Master Class, « Le Génie du Vin ».