Vinexpo : dîner au Chateau Clarke mardi, 19 juin 2007

N’ayant aucune envie de braver la foule et la chaleur, je coule des heures paisibles dans une agréable maison qui fait chambre d’hôtes, tenue par une femme tonique et sympathique, où la piscine rafraîchit le corps des chaleurs bordelaises. Confitures maison, toasts dorés, salades de fruits, je suis un coq en pâte. Au moment de prendre ma voiture pour aller dîner, celle-ci fait un caprice et refuse de m’obéir. Dépanneur, stress, retard, c’est en trombe que je traverse toute la région, de Langon à Listrac, pour assister au dîner qui se tient au Château Clarke. Chaque soirée a son ambiance. Celle-ci sera familiale, amicale et professionnelle. Les différentes branches des familles Rothschild qui étaient réunies la veille à Mouton Rothschild se retrouvent aujourd’hui, et l’on sent que le deuil de Guy de Rothschild crée une atmosphère solidaire. On attendrait que ce fût Nadine qui nous reçoive mais c’est Philippine qui irradie dans cette foule, Michel Rolland et son épouse sont tout sourire, May Eliane de Lencquesaing est resplendissante et une large population cosmopolite – on parle de plus de 500 personnes – bavarde joyeusement sur les pelouses d’une propriété remarquablement entretenue. On passe à table et je suis à côté de Nicolas de Rabaudy écrivain ami de la famille Rothschild, d’un patron de presse et de son épouse, auteur d’un guide connu lié au vin et à la restauration, d’un œnologue grec, d’un œnologue qui travaille en Italie, Inde, Chine et collabore parfois avec Michel Rolland dont pour le Château Clarke, une artiste peintre espagnole ravissante et un homme dont je ne saurai rien puisqu’il passera sa soirée pendu à son téléphone portable.

(forme originale de table bar)

les serveurs et serveuses sont très joliment habillés, à la mode argentine

A 22 heures, mon estomac crie famine et je serais prêt à chaparder sur les tables voisines, car notre table est oubliée par un service débordé et approximatif malgré son envie de bien faire et une belle générosité. Sur notre table, des vins de l’écurie Rothschild, un blanc d’Afrique du Sud surpuissant Chardonnay 2005 Rupert et Rothschild et un Merle blanc de Château Clarke 2006 beaucoup trop vert ne peuvent apaiser mon attente.


Tout redevient serein lorsque des tapas argentines à profusion permettent enfin de se sentir à table. Le clou du repas sera une délicieuse viande argentine « asado » au goût pénétrant servie avec des haricots rouges. Elle permet de goûter, après un Gran Malbec Flechas de los Andes 2005 trop œnologiquement correct, un excellent Château Clarke 2001 remarquablement structuré que je préfère nettement au Château Clarke 2000 qui nous est servi en double magnum. L’œnologue cosmopolite est très intéressé de savoir pourquoi le 2001 me plait, et il nous explique les changements radicaux de méthodes d’élevage entre le 2000 et le 2001 que je semble avoir plébiscités. Le brie de la ferme des trente arpents du baron Edmond de Rothschild est toujours aussi goûteux et un dessert « dulche de leche » accueille un Château Coutet 1997 fort agréable.

Les cohortes de voitures revenant sur Bordeaux montrent que l’on festoyait dans le Médoc.

Vinexpo : incroyable dégustation des plus grands… lundi, 18 juin 2007

On peut faire impressionnant, mais il y a des moments où l’on atteint la limite du possible.

(cette étrange sculpture m’évoque l’instrument de musique inventé par Gaston Lagaffe. J’ai gaffé ?)

Dans l’immense salle du musée d’art contemporain qui s’appelle « Entrepôt », avec une hauteur sous plafond qui avoisine les vingt mètres, imaginez une table en équerre et devant vos yeux, une soixantaine de bouteilles ouvertes de chacun des vins suivants : Cheval Blanc 2001, Haut-Brion 2001, La Mission Haut-Brion 2001, Lafite-Rothschild 2001, Latour 2001, Margaux 2001, Mouton-Rothschild 2001, Pétrus 2001, et, tache de couleur qui tranche avec les autres, Yquem 2001. C’est assez irréel.

Faisons un petit retour en arrière. Il fait très chaud à Bordeaux et je n’ai aucune envie d’affronter Vinexpo. Cette dégustation organisée par la maison Duclot du groupe de Jean-François Moueix, propriétaire de Pétrus, se tient à 17 heures. Dès 13 heures, je suis garé à proximité du musée, car dans cette ville qui n’aime que les tramways, il faut savoir anticiper. Je déjeune dans un restaurant sans intérêt mais dont la patronne sympathique fait de grands efforts pour satisfaire sa clientèle, et je me promène à pied dans la ville aux immeubles de pierre d’une grande beauté, en choisissant les trajets dont les trottoirs sont à l’ombre. Je reviens vers 16 heures et je cherche l’entrée qui n’est pas indiquée. Une dame voyant mon embarras me demande ce que je cherche et m’indique que le musée est fermé aujourd’hui. Je lui explique ce qui m’amène et elle me propose de m’aider à rentrer. Un interphone et on lui ouvre. Etant entré dans la place, je me risque à lui demander ce qui lui permet d’être si facilement reconnue. « Je suis la directrice des musées de Bordeaux » me dit-elle. Entrant dans les murs une heure avant les 1300 invités qui sont attendus, et alors que je remercie cette aimable directrice, deux silhouettes apparaissent, qui me remplissent de joie : Sandrine Garbay, maître de chais d’Yquem accompagnée de Francis Mayeur, directeur technique. La directrice me voyant pris en charge s’efface. Et j’aperçois, dans une armoire réfrigérée, 70 bouteilles d’Yquem 2001 qui seront consommées ce soir. Quel luxe et quel infanticide !

A côté de Sandrine, le maître de chai de Pétrus ouvre et vérifie chaque bouteille de Pétrus 2001.

Une longue table en enfilade est attribuée aux champagnes, et le choix n’est pas mal non plus. Ici les années varient, et je ne suis pas sûr de toutes. Il y a Bollinger, Krug 1995, Amour de Deutz en jéroboam, Laurent-Perrier Grand Siècle en magnum, Dom Ruinart 1996, Dom Pérignon 1999, Cristal Roederer 2000, Comtes de Champagne de Taittinger et Veuve Clicquot Ponsardin. Toutes les bouteilles plantées dans des monticules de glace dans des seaux spectaculaires donnent une image d’opulence et de débauche.

(histoire de seaux, mais aussi histoire de glace)

Une autre table, dans un autre espace de l’entrepôt, est affectée à plus d’une dizaine de portos 2003.

Quelques minutes avant 17 heures une foule compacte commence à envahir le lieu qui va prendre, malgré la hauteur, de nombreux degrés de température. Je suis le premier à être servi de Pétrus 2001, car dans ma jeunesse, j’avais appris qu’il valait mieux tenir que courir. Ce Pétrus a un charme fait de puissance dosée, de cassis et de poivre mesurés eux aussi, avec une sérénité rassurante. Mouton-Rothschild 2001 me sourit par rapport à un essai bien triste fait il y a quelques mois. Tous ces premiers grands crus classés sont spectaculaires. J’ai retenu de ce groupe, sans trop détailler mon avis, que je place en premier Pétrus, suivi de très près, au point que l’on penserait à en faire presque un ex aequo, par La Mission Haut-Brion 2001, qui précèdent un second peloton où l’on verra Latour, Haut-Brion et Lafite-Rothschild.  Cheval Blanc que j’adore doit encore attendre avant de se révéler.

Du côté des champagnes, l’ordre est très lié au goût personnel, car chacun a ses préférences. Je mettrais en premier et d’assez loin Krug 1995 suivi par Ruinart 1996 parce que je l’aime bien. Les autres champagnes sont évidemment de la fine fleur de l’élite du champagne.

Tout en goûtant, les discussions vont bon train avec une foule de gens célèbres comme Pierre Lurton, Didier Depond, Olivier Krug, Richard Geoffroy qui fait Dom Pérignon, Charles Chevallier de Lafite, Jean Claude Berrouet qui a fait de nombreux millésimes de Pétrus, accompagné de deux fils dont un actif à Cheval Blanc. Beaucoup d’autres personnalités se pressent aussi aux stands.

La chaleur m’impose de ne goûter que deux portos, le Quinta do Noval 2003 et le Graham’s 2003. Ces jus de raisin expressifs gorgés d’alcool mériteraient d’être goûtés en hiver. Ce sont de purs plaisirs.

Avez-vous remarqué que je ne dis rien sur Yquem 2001 ? L’aurais-je oublié ? Evidemment non et c’est même le vin de ma soirée, Francis Mayeur riant de me voir tant l’aimer. Il faut quitter ce lieu tant il fait chaud, mais j’ai l’esprit léger car j’ai côtoyé des merveilles. Le front se plisse quand on s’aperçoit que Bordeaux a un désamour définitif pour les automobilistes. Comment une telle aberration d’urbanisme est-elle concevable ? Gardons plutôt le souvenir  paisible de tous ces vins de légende offerts généreusement.

Les deux François dimanche, 17 juin 2007

François Mauss est un grand amateur de vins, Président du Grand Jury Européen qui organise des dégustations comparatives selon une méthodologie très sérieuse, qui tente de recouper le travail des grands experts avec le travail d’un panel très éclectique de goûteurs de très grands talents.

Nous étions ensemble au dîner à Domaine de Chevalier.

 A noter qu’à l’arrivée, j’avais une cravate. Mais sous les tentes, par temps lourd, un François se dévêt et l’autre pas.

Vinexpo : dîner au Domaine de Chevalier dimanche, 17 juin 2007

Le lendemain c’est Olivier Bernard et sa ravissante épouse qui accueillent au Domaine de Chevalier. L’ambiance est radicalement différente car les vignerons de cette soirée sont regroupés en « le Xème tour de France des appellations », groupe qui s’est réuni pour la première fois en 1985 et fête aujourd’hui son 21ème anniversaire. On quitte la sphère bordelaise pour visiter sur la pelouse toutes les régions françaises, avec ce qui se fait de mieux dans chaque appellation, où seules des maisons familiales sont représentées. Il doit y avoir un ange qui veille sur les soirées vineuses, car hier et aujourd’hui le ciel est clément. Une ondée passagère rafraîchira la dernière partie du dîner mais sans rien perturber, l’apéritif se tenant sous un soleil rasant, perçant les arbres du petit bois que l’on arpente pour discuter avec une assemblée au moins aussi cosmopolite que la veille. Je serai à une table où l’on vient de Las Vegas, de Djakarta et de Shanghai. Mon voisin de Shanghai distribue des vins français mais aussi les fromages de Bernard Antony, le célèbre fromager.

(on lit : 300 cl)

Pendant l’apéritif sous les bois, on peut déguster des vins de tous ces producteurs et je suis très sensible au vin blanc Esprit de Chevalier 1992 servi en double magnum, vin doré dont la maturité est reposante. Pressentant que l’offre de vins à boire serait redoutable, c’est surtout le champagne Pol Roger qui m’accompagne en ce début de soirée, mais quand on voit sur table un Sassicaïa 1996, il est assez difficile de résister. De délicieuses victuailles réparties en stands sont offertes, dont un Jabugo de compétition.

(le souriant Alphonse Mellot était présent)

Le dîner assis n’est pas placé aussi je suis le sillage de Gil et Christine, amis de Las Vegas, pour me retrouver à cette table agréablement exotique où mes voisins sont tous maîtres d’une commanderie de Bordeaux quand je suis simple soldat. Les vins pour cinq cents personnes sont accessibles à un immense stand où s’organise une joyeuse cohue car dans ces cas-là, ce sont évidemment les vins les meilleurs qui s’arrachent les premiers. Je profiterai donc du Sassicaïa 1996 au charme puissant, lourd mais très équilibré, surpassé ce soir pour beaucoup de mes voisins par le Guidalberto 2004 qui est une bombe de cassis. Il est évident que ce vin est grand mais très éloigné de mes penchants. J’ai en revanche une émotion plus grande avec l’Hermitage La Chapelle Jaboulet 1983, joliment subtil et suggestif qui se marie à merveille à une goûteuse poularde. Le Pouilly- Fuissé Château de Fuissé vieilles vignes 1999 en jéroboam est très adapté à la profusion de fromages de Bernard Antony découpés dans les chais. Le Pinot Gris Windsbuhl vendange tardive Zind-Humbrecht 1994 est toujours aussi précis.

Comment finir un tel festin mieux qu’avec un champagne Pol Roger cuvée Winston Churchill 1996 ? Ce champagne racé, bien défini, est grand. Un petit orchestre a accompagné l’apéritif et le dîner, devenant plus présent quand il s’est agi de danser. Olivier Bernard et son épouse, d’une bonne humeur communicative, ont fait de cette soirée un moment chaleureux amical où les échanges avec des professionnels de tous les pays se sont faits avec le sourire. L’efficacité bordelaise sans doute.

Vinexpo : opening dinner by Chateau Haut-Bailly samedi, 16 juin 2007

France, and more precisely Bordeaux, becomes for a week the center of the world of wine. Every professional of an incredible number of countries are there for Vinexpo and for the opening dinner in Chateau Haut-Bailly it is not less than 35 different nations who will attend.

The cars are parked on big meadows as we will be approximately one thousand for the dinner.

Electric cars drive the guests to desks where glamorous hostesses give booklets for a tasting of all the Pessac Léognan 2004. The invitation was in fact made by the association of Grands Crus classés de Graves.

In an alley, the incredible smile of Véronique Sanders welcomes the guests. In the chais, every chateau of Pessac Léognan presents its wine and I say hello to many owners. I begin –unfortunately or fortunately – by the best, La Mission Haut-Brion 2004 with a very natural power. It is extremely different from the Haut-Brion 2004 which has more fruit and less power that I find less convincing. As on the table the Laville Haut-Brion white 2004 is presented, I do not resist and drink it, and I immediately realise that I will not have any objectivity during this tasting as I fall in love with this Laville because I adore Laville. So, this is an excuse to forget the booklet and wander from one wine to another. I will just mention the extremely sexy charm of the red Smith Haut Lafitte 2004 which combines a very strong attack to a soft mint landing, and the usual purity of a very classical and peppery Haut-Bailly 2004, the wine of the place.

My palate is quickly saturated and I leave the chais for the garden where waiters propose Pol Roger champagne. And it is absolutely appropriate to quiet the sensations given by these great Bordeaux. Waiters in white propose many canapés, and I talk with this very cosmopolitan attendance.

It is time to go to the tables under gigantic tents, for a dinner orchestrated by a smiling and relax Alain Passard who created this dinner named : « Saveurs d’Alain Passard » : langoustine royale de Bretagne en carpaccio, parfum de roquette et radis rouge / T-bone d’agneau de Lozère à la fleur de sel de Guérande, thym frais, oignon doux, épinard et carotte / Comté millésimé grande garde à la truffe d’été fraîche du Périgord, tuber aestivum / dragée d’ananas Victoria à la citronnelle, crème glacée à la cardamome.

I will say with a smile of the same kind as the smile of Alain that this three stars chef, who decided to abandon the meats in his menus, has not lost his skill, as the lamb was absolutely delicious when one thinks that it was prepared for approximately 1,000 people.

It is time for the speeches, and Robert Wilmers, who bought Haut-Bailly to the family Sanders less than ten years ago, welcomes this event. Then, Jean-Marie Chadronnier, president of Vinexpo, makes a very engaged speech, insisting on the importance of the family Sanders, and specially Veronique, and talks about the smile of Haut-Bailly, which is in the face of Veronique, his father and the Wilmers but also in the glass. I have appreciated a lot that this man, president of a huge event, instead of congratulating himself of the importance of what happens, decided to make a vibrating greeting to Véronique.

And now, I was completely under the charm of Véronique. I am used to speeches which are delivered in international meetings. Many are outrageously conventional. I saw the smile of Veronique full of generosity, distinction, sense of the others and she made a speech, mixing French and English languages with harmony and presenting every chateau and their owners with the most elegant words. This is a lesson of harmony, good manners and sense of relationship. When the Prince of Luxembourg made the final speech, even if his message was perfectly delivered, he could not let me forget the five minutes of pure charm that I had lived.

At my table, Bernard Burtschy the wine specialist of “la revue du vin de France”, Bernard Magrez, the wine tycoon, a German man connected to the Schlumberger estates and a woman who lives in Spain and who is responsible of the referencing of wines for Lavinia, the biggest European wine shop. Bernard Magrez being at the opposite seat of the table it was impossible to talk with him due to the form of the table.

(the transparent tents create plasant colours above our heads)

The wines of all the chateaux were spread and we had Malartic-Lagravière white 2005, Carbonnieux white 2005, wines which are very young for my palate. The Laville Haut-Brion 2003 pleases me more, but it could be due to my love for it. Many other wines were brought to our table. I will mention that with the Comté and Summer truffle, we had Haut-Bailly 1985 in imperiale, and it created a very exciting match. My neighbour said that this match did not work and preferred the cheese with the Laville but I will say that due to the softness of the truffle, generously spread on the plate, the combination with the Haut-Bailly had more subtlety. I realised that it would be hopeless to argue on that with her.

We drank some Coutet 1996, Guiraud 2002, Suduiraut 1999 and with sadness a corked Climens 1996.

Then a big show began. A large number of Brasilian dancers, the males being very athletic and the women making explode my blood pressure began to dance with Carnival costumes and it is interesting to notice how women in huge costumes can appear so nude.

A female singer with a deep voice full of eroticism contributed to attract the attention of everyone. Big cigars and Tariquet Armagnac were largely consumed.

The eyes full of the colours of this show, I came back to the parking, convinced of one thing : the wine makers of Bordeaux are experts in making wine, but are genius when they receive guests.

présentation des vins du Chateau de Tracy au restaurant Guy Savoy mercredi, 13 juin 2007

A peine remis de la fatigue de cette soirée, je me dirige pour déjeuner au restaurant de Guy Savoy car un vigneron reçoit la presse et l’on me fait l’honneur de m’inclure dans ce petit groupe où des personnalités comme Michel Bettane et Bernard Burtschy sont celles que l’on écoute.

Nathalie d’Estutt d’Assay et son frère Henri présentent des Pouilly-Fumé du Château de Tracy. Lorsque l’on choisit Guy Savoy pour mettre en valeur un vin, c’est que l’on veut frapper très fort. Et Guy Savoy a répondu à l’appel par un menu dont l’intitulé, comme les courtisanes les plus redoutables, suggère plus qu’il ne dévoile : tout petit pois / entre terre et mer / thon « toutes saveurs » au gingembre / fromages affinés / passion de légumes. Le plat de petits pois est une merveille absolue, faisant ressurgir tous les souvenirs des grains verts que je croquais crus dans le jardin potager de mon grand-père. Etant venu en avance j’ai eu le temps d’évoquer avec Guy le dîner à El Bulli. Je suis ravi que nous ayons la même analyse, d’adhésion totale à la démarche de Ferran Adria qui ne convient qu’à lui, car c’est l’expression de sa personnalité. Lorsque nous attendons les retardataires on me tend un verre de Pouilly Fumé Château de Tracy 2002 à la couleur claire et nette, au nez pur. En bouche c’est la clarté de l’exposé qui apparaît. Le vin est élégant et le final est joli, poivré. Les notes citronnées sont bien mesurées.

Le 2004 a une couleur plus jaune que le 2002. Le nez est clair et la bouche est jolie. L’accord est merveilleux avec le petit pois, car on est totalement pris à contre-pied. Michel Bettane aime beaucoup cet élégant 2004 qui est 100% sauvignon.

(ce plat de petits pois est une merveille absolue)

(quel festival de couleur !)

Le 2005 a une couleur très claire et un nez surpuissant. Son goût est trop puissant pour moi. Le 2000 est de l’or. J’apprécie beaucoup, mais les grands spécialistes présents préfèrent le 2005. J’essaie de suivre leur idée, malgré le gap gustatif que représente un 2005 pour moi et je viens progressivement à leur analyse, trouvant en définitive le 2005 plus aérien et subtil que le 2000.

Nous allons maintenant goûter le « Haute densité », dont le nom provient du fait que l’on a planté 17.000 pieds de vignes par hectare, contre 7.000 pour l’appellation. Ceci permet de ne conserver que 2,5 grappes par pied et conduit à un vin plus raffiné. S’il y a de la densité de pieds plantés, il y en a aussi dans le verre ! Car le Haute Densité 2004 est une bombe de plomb. Le Haute Densité 2005 est beaucoup plus aérien, d’une élégance et d’une variété rares. J’écris sur mes notes qu’il est fabuleux, et s’harmonise avec le gingembre de délicate façon.

Le Pouilly Fumé « normal » 1998 est un petit bonheur sur trois fromages, le brie de Nadine de Rothschild et deux chèvres de la ferme du Port Aubry à Cosne-sur-Loire en forme de cônes pour s’en souvenir, l’un du 29 avril et l’autre du 29 mai, il y a donc quinze jours. Le vin est doré, au nez de citron vert, rond de plaisir en bouche. C’est un vin magnifique.

Le 1996 qui suit a un nez de truffe blanche et de pierre à fusil, avec une petite note citronnée. La couleur est d’un or très clair. J’aime le gras de ce vin, mais les deux vedettes sont pour moi le Haute Densité 2005 Château de Tracy et le Pouilly-Fumé 1998.

Henri a fait une présentation d’une rare élégance, ayant cette humilité et ce sens de la réserve qui sont l’apanage des grands. Longue vie au Château de Tracy, Pouilly-Fumé.

—–

(variation sur un dessert)

 

On m’apporte ce dessert. Je décide de mettre une bouche à ce visage.

 

Puis je lui écarte les joues, et enfin, je lui mets une moustache.

séance de l’académie des vins anciens le 12 juin mardi, 12 juin 2007

La nouvelle séance de l’académie des vins anciens se tiendra le 12 juin au Cercle Suédois.

Les conditions de participation sont les mêmes que pour la précédente séance du 29 mars (voir à cette date).

Informations :

Lieu de la réunion : Restaurant Rivoli du Cercle Suédois à Paris, 242, rue de Rivoli, 75001 PARIS, escalier de gauche dans le hall d’entrée, 2ème étage (à noter) 

TEL: 01 42 60 40 22,

Date de la réunion : c’est le 12 juin à  19 heures, heure absolument impérative.

Coût de la participation : 120 € pour un académicien qui vient avec une bouteille ancienne. 240 € pour les académiciens sans bouteille. Chèque à adresser dès maintenant à l’ordre de "François Audouze AVA" à l’adresse suivante : François Audouze société ACIPAR, 18 rue de Paris, 93130 Noisy-le-Sec.

Nota du 4 juin : n’envoyez plus aucun règlement : vous paierez sur place en espèces ou chèque au nom de "François Audouze AVA"

Dates limites : envoi du chèque : le 5 juin. Livraison des vins : le 1er juin.

Livraison des bouteilles : Au bureau de la maison de champagne Henriot 5 rue la Boétie 75008 PARIS – tél : 01.47.42.18.06. C’est au deuxième étage.

Indiquez bien votre nom sur votre paquet, mais surtout, n’écrivez rien sur les bouteilles et ne collez rien sur les bouteilles.

Compte tenu de la chaleur ambiante, me prévenir de la livraison afin que j’aille chercher les bouteilles pour les mettre en cave.

Vous pouvez vous informer sur les précédentes réunions en regardant sur le blog.

Merci de vous inscrire en utilisant mon mail (indiqué ci-dessus dans la rubrique "comment me joindre") pour une séance qui – je l’espère – sera aussi brillante que la dernière réunion qui fut un succès total.

Voici les vins annoncés :

Vouvray le Haut Lieu moelleux Domaine Huet 1924 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925 – Meursault maison Bichot 1928 – Château Petit Gravet 1929 – Cru Laneré Sauternes 1931 – Château Doisy Daëne 1934 – Château Phelan Segur, mise negoce, avant guerre (39/45), bouteille soufflée (niveau HE)  – Vosne Romanée Les Suchots Louis B?? 1945 – Corton Clos du Roi Prince de Mérode Joseph Drouhin 1949 – Domaine de Chevalier rouge 1952 – Mercurey Caves de la Reine Pédauque 1952 – Château la Dame Blanche 1953 – Sauterne-Barsac Doisy-Daëne 1953 – Larrivet Haut-Brion rouge (bas) 1955 – Torres Coronas Gran Reserva 1955 – Cos d’Estournel 1955 – Chinon Couly 1958 – Corton Charlemagne Nicolas 1959 – Branaire Ducru 1959 – Château Pontet St Emilion 1959 – Santenay Clos de Tavanne 1959 – Meursault blanc Jaboulet-Vercherre 1961 – Château Petit Faurie de Soutard 1961 – Sylvaner Trimbach 1962 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1967 – Château Giscours 1967 – Nuits Saint-Georges Les Cailles Remoissenet P&F 1969 – Château Filhot 1969 – Château Pouget Margaux 1970 – La Passion Haut-Brion 1971 – Côte Rôtie de Vallouit 1976 – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Georg coop de Vertus 1979 – Château Gazin 1979 – Champagne Grand Blanc Philipponat 1980 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Napoléon 1982 – Château Carbonnieux rouge 1982 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Champagne Delamotte 1985 – Krug Grande Cuvée vers 1985 – Château Grand Mayne 1987 – Hermitage rouge « Le Gréal » Sorrel 1990

Académie des vins anciens – 6ème séance – 12 juin 2007 mardi, 12 juin 2007

Voici l’ordre de service des vins, l’ensemble des bouteilles étant réparties en trois groupes de dégustateurs :

Groupe 1 :

Champagne Besserat de Bellefond – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Grand Blanc Philipponat 1980 – Sylvaner Trimbach 1962 – Meursault maison Bichot 1928 – Château Petit Faurie de Soutard 1961 – Larrivet Haut-Brion rouge 1955 – Château Pontet St Emilion 1959 – Château Phelan Segur, mise negoce, vers 1934 – Château Petit Gravet 1929 – Santenay Clos de Tavanne 1959 – Corton Clos du Roi Prince de Mérode Joseph Drouhin 1949 – Cru Laneré Sauternes 1931 – Château Doisy Daëne 1934 – Vouvray le Haut Lieu moelleux Domaine Huet 1924

Groupe 2 :

Champagne Besserat de Bellefond – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Delamotte 1985 – Meursault blanc Jaboulet-Vercherre 1961 – Château Gazin 1971 – Branaire Ducru 1959 – La Passion Haut-Brion 1971 – Chinon Couly 1958 – Nuits Saint-Georges Les Cailles Remoissenet P&F 1969 – Vosne Romanée Les Suchots Louis B?? 1945 – Côte Rôtie de Vallouit 1976 – Torres Coronas Gran Reserva 1955 – Hermitage rouge « Le Gréal » Sorrel 1990 – Château Filhot 1969 – Château la Dame Blanche 1953 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925

Groupe 3 :

Champagne Besserat de Bellefond – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Krug Grande Cuvée vers 1985 – Corton Charlemagne Nicolas 1959 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Château Carbonnieux rouge 1982 – Château Grand Mayne 1987 – Château Pouget Margaux 1970 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1967 – Domaine de Chevalier rouge 1952 – Château Giscours 1967 – Mercurey Caves de la Reine Pédauque 1952 – Cos d’Estournel 1955 – Sauternes-Barsac Doisy-Daëne 1953 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925

Il y a de quoi passer une belle soirée.

Académie des vins anciens – 6ème séance – 12 juin 2007 – compte-rendu mardi, 12 juin 2007

L’académie des vins anciens a tenu sa sixième édition le 12 juin au Cercle suédois. Si le cadre est un des plus ravissants qui soient avec une belle vue qui surplombe le grand bassin du jardin des Tuileries, l’absence de climatisation en cette période est un handicap pour les vins rouges. Et le niveau de la cuisine ne restera pas dans les mémoires. Je visais 32 académiciens pour constituer deux groupes de seize vins. Mais par un prompt renfort, nous nous vîmes 39 avec 45 vins ce qui m’imposa de constituer trois groupes.

Voici ces trois groupes par ordre de service des vins, sachant que plusieurs furent communs lorsque l’on eut deux bouteilles :

Groupe 1 : Champagne Besserat de Bellefon – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Grand Blanc Philipponat 1980 – Sylvaner Trimbach 1962 – Meursault maison Bichot 1928 – Château Petit Faurie de Soutard 1961 – Larrivet Haut-Brion rouge 1955 – Château Pontet St Emilion 1959 – Château Phelan Segur, mise negoce, vers 1934 – Château Petit Gravet 1929 – Santenay Clos de Tavanne 1959 – Corton Clos du Roi Prince de Mérode Joseph Drouhin 1949 – Cru Laneré Sauternes 1931 – Château Doisy Daëne 1934 – Vouvray le Haut Lieu moelleux Domaine Huet 1924

Groupe 2 : Champagne Besserat de Bellefon – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Champagne Delamotte 1985 – Meursault blanc Jaboulet-Vercherre 1961 – Château Gazin 1971 – Branaire Ducru 1959 – La Passion Haut-Brion 1971 – Chinon Couly 1958 – Nuits Saint-Georges Les Cailles Remoissenet P&F 1969 – Vosne Romanée Les Suchots Louis B?? 1945 – Côte Rôtie de Vallouit 1976 – Torres Coronas Gran Reserva 1955 – Hermitage rouge « Le Gréal » Sorrel 1990 – Château Filhot 1969 – Château la Dame Blanche 1953 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925

Groupe 3 : Champagne Besserat de Bellefon – Champagne Napoléon NM (1996) – Champagne Mumm cuvée René Lalou magnum 1979 – Champagne Napoléon 1982 – Krug Grande Cuvée vers 1985 – Corton Charlemagne Nicolas 1959 – Clos de la Coulée de Serrant Nicolas Joly 1983 – Château Carbonnieux rouge 1982 – Château Grand Mayne 1987 – Château Pouget Margaux 1970 – Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 1967 – Domaine de Chevalier rouge 1952 – Château Giscours 1967 – Mercurey Caves de la Reine Pédauque 1952 – Cos d’Estournel 1955 – Sauternes-Barsac Doisy-Daëne 1953 – Maury La Coume du Roy de Volontat 1925.

Les trois premiers champagnes furent servis debout au bar du cercle. Etant dans le groupe 1, voici quelques remarques, sachant que je n’ai pas pris de notes, car j’étais accaparé par des conversations et le devoir de faire semblant que tout procédait de mon organisation.

Le Champagne Besserat de Bellefon est le champagne de bienvenue, d’une bonne dizaine d’années, un peu dosé à mon goût, mais de belle générosité. Le Champagne Napoléon 1996 est un champagne de Vertus qui ne peut que me plaire, car le champagne familial depuis mes grands-parents provenait de cette commune. Très pur, précis, il excite gentiment le gosier en cette chaleur.

Le Champagne Mumm cuvée René Lalou 1979 en magnum a un nez renversant. On sait immédiatement que ce sera splendide. La bulle est très vivante, picotant même et le goût est absolument étrange car en milieu de bouche il y a des notes de pierre à fusil, de munition que l’on vient de vider de sa poudre. C’est un champagne envoûtant, d’une maestria rare.

Nous passons à table, avec le champagne Napoléon 1982 qui est non dosé et a été dégorgé il y a trois jours. Il a une belle fraîcheur convaincante. Mais mon goût est plus porté sur la maturité du champagne Grand Blanc Philipponat 1980 qui est absolument séduisant, combinant jeunesse et maturité. Le Krug Grande Cuvée vers 1985 vient troubler mes certitudes, car ce champagne fait avec des vins des années 70 a une noblesse évidente. Mais je garde un petit faible pour le Philipponnat, plus conforme à mes envies de ce soir.

Les surprises commencent pour tous avec le Sylvaner Trimbach 1962 car personne n’attendrait ce vin avec cette vigueur et cette vivacité expressive. C’est un Alsace qui fait honneur à sa région. On m’apporte un verre de Meursault blanc Jaboulet-Vercherre 1961 et là, c’est moi qui suis surpris que ce vin puisse avoir ce talent et une belle définition. Mais le respect s’impose avec le Meursault Fortier-Picard maison Bichot 1928 qui fait voyager dans l’imaginaire pur, tant le rêve côtoie le réel. Il y a à la fois des repères de grands Meursault, et des variations sur le thème de l’âge qui ne me laissent pas indifférent.

Le Château Petit Faurie de Soutard 1961 est un vin fort agréable, qui ne dégage pas une folle émotion mais représente bien la solidité de son année. Le Larrivet Haut-Brion rouge 1955 est d’un niveau bas dans la bouteille, d’une couleur très dense. Le vin fait un peu torréfié, et n’est pas déplaisant, sans plus.

Le Château Pontet St Emilion 1959 est d’une autre stature. Epanoui comme un 1959, il a le charme discret de la bourgeoisie. Le Château Phelan Segur, d’une mise négoce d’avant guerre dans une  bouteille soufflée au cul profond doit être des années 30. Compte tenu de sa belle solidité on pourrait penser à 1934. Un vin solide plein de charme.

Le Château Petit Gravet 1929 que j’avais acheté à la famille propriétaire fait partie de ces vins que je chéris particulièrement car ils montrent à mes convives – et c’est l’objet de l’académie – que des vins qui ne sont pas des appellations les plus prestigieuses savent traverser le temps. Une jeune femme américaine à ma table, dont le vin bu le plus ancien est des années 70 reçoit comme un choc cette information nouvelle : un vin de 78 ans qui ne fait pas la une de tous les journaux peut être vivant, vibrant, excitant et passionnant. Le nez est marqué par les fruits rouges, la couleur est d’une jeune beauté et en bouche, ce Saint-émilion est rassurant de joie de vivre.

Le  Santenay Clos de Tavanne 1959 est un bourgogne solide et sans histoire. L’émotion la plus absolue vient du  Corton Clos du Roi Prince de Mérode Joseph Drouhin 1949 que j’ai apporté. Il a la perfection absolue des bourgognes que l’on aime, sauvages, fous, chantants, intrépides. Un vin à conserver en mémoire comme une chanson entêtante.

Le Cru Laneré Sauternes 1931, aussi de ma cave, d’une propriété qui m’est totalement inconnue, montre une fois de plus qu’un petit sauternes exprime avec l’âge des saveurs d’agrumes délicats et de fruits exotiques comme le font les grands. Ah, bien sûr, quand on a la chance d’avoir ensuite un Château Doisy Daëne 1934 exceptionnel, on mesure qu’un vin plus grand, c’est un vin plus grand. Surtout quand ce sauternes est ici au sommet de son art. Il a l’épanouissement absolu du beau sauternes où citron, pamplemousse ananas et mangues cohabitent avec café, thé et caramel. Sa densité est exceptionnelle.

Le Vouvray le Haut Lieu moelleux Domaine Huet 1924 était fermé d’un muselet comme un vin de champagne. Le niveau du liquide collait au bouchon, car il y avait moins d’un millimètre d’air. A l’ouverture plus de cinq heures auparavant, le bouchon était fort imbibé et le liquide légèrement pétillant. En bouche, l’impression est curieuse, car on ne sait pas bien  dans quelle direction va ce vin curieux mais fort sympathique. Inclassable il dérouta plus d’un.

Certains académiciens étant fort fiers de leurs apports, on m’apporta quelques verres. Le  Chinon Couly 1958 est fort intéressant. Fragile, timide, au goût incertain, il m’attire beaucoup par son envie de plaire. Le Branaire Ducru 1959 est un vin d’un accomplissement absolu, bouteille saine comme on les aime. Le Corton Charlemagne Nicolas 1959 est fatigué malgré une couleur séduisante. Il n’a pas survécu à la chute subite de son bouchon dans le liquide au moment de l’ouverture. Le  Château Pouget Margaux 1970 est fort aimable. On fit fort compliment du Domaine de Chevalier rouge 1952 pris dans ma cave qui est une réussite étonnante de cette année, mais je n’en eus point. Le Cos d’Estournel 1955 est un vin au sommet de son art. De niveau parfait il n’a aucun défaut. Le Maury La Coume du Roy de Volontat 1925 est délicieux et charmeur comme à l’accoutumée.

Si je dois retenir quelques vins de ce que j’ai bu ce sera le Meursault 1928 très pur témoignage des goûts de l’époque, le Petit-Gravet 1929 tout en charme contenu, l’immense Doisy-Daëne 1934 et le spectaculaire Corton 1949. Rien que cela justifie l’académie. Le Mumm René Lalou 1979 en magnum est une merveille. Il y avait vraiment de quoi apprendre le monde des vins anciens. Aux sourires, à l’ambiance enjouée, on mesure que l’académie correspond à une envie d’entrer dans ce monde fascinant.