Déjeuner dominical en famille dimanche, 14 décembre 2014

Déjeuner dominical avec mon fils de passage en France et ma fille cadette. Les vins sont choisis au dernier moment, à l’impulsion. Quand je descends dans la cave, une bouteille de vin rouge me donne envie de l’essayer. Pour le champagne le choix se fait sur ce qui est au frais.

L’apéritif permet de comparer un Pata Negra avec de fines tranches de black Angus. C’est l’espagnol qui gagne par un supplément de charme. Le repas commence par deux harengs de la Baltique, l’un mariné, l’autre avec une sauce lourde au curry. Il se poursuit par un poulet rôti, du fromage et une reine de Saba, véritable institution familiale pour les fêtes et anniversaires. Dans notre calendrier familial, il y a toujours quelque chose à fêter.

Le Champagne Laurent Perrier Cuvée Grand Siècle
est très probablement des années 70. Le bouchon est très serré et tourne difficilement sans remonter. Lorsqu’après bien des efforts il sort, le pschitt paraît faible. Mais en versant le champagne on constate la force de la bulle. Le couleur est d’un or clair. Le parfum du champagne est d’un charme incroyable. Il joue sur l’élégance. Je sens des zestes d’agrumes, mais suggérés, ainsi que des noisettes discrètes. En bouche, ce qui frappe, c’est la fluidité et l’envie de l’avaler goulûment. C’est un champagne de divine soif. Il évoque des fleurs comme le lilas, des fruits frais de printemps, mais il est en même temps vineux, incisif, claquant en bouche. C’est un très grand champagne qui réagit bien aux deux charcuteries. Pour le hareng mariné, il est exclu, mais se rattrape sur le curry du deuxième hareng. Par certains aspects, il est très proche du Salon 1964 bu il y a deux jours, dans les évocations de fleurs roses.

Le Château Haut-Brion 1981
m’a donné envie de l’essayer pour voir ce que donne cette année 1981 qui n’a pas été encensée par la critique vinique, mais qui s’est révélée gratifiante lors des essais récents de vins de Bordeaux. Le parfum à l’ouverture est d’une richesse surprenante. Ce parfum est pénétrant. En bouche ce qui frappe immédiatement c’est la lourdeur de plomb des saveurs. Comme le nez, la bouche est pénétrante, riche, envahissante. Qui dirait qu’il s’agit d’un 1981 ? Ce que je ressens, c’est la truffe, le charbon, et la pesanteur du grain très fin et très dense de ce vin. Il n’a plus de fruit, il a de la truffe et du cigare. Nous nous régalons avec ce vin qui n’a peut-être pas le flamboyant d’une plus grande année, mais a une charpente et une densité imposantes. Comme quoi, même ouvert au dernier moment, un vin de 33 ans peut briller.

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le haut du bouchon du 1981 est particulièrement propre. Mais le bouchon s’est brisé et il a fallu deux tirebouchons pour tirer la totalité

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14ème dîner des amis de Bipin Desai au restaurant Laurent samedi, 13 décembre 2014

Le quatorzième dîner de vignerons que j’organise chaque année depuis 2001 en l’honneur de Bipin Desai, grand collectionneur américain, se tient au restaurant Laurent. C’est un grand honneur pour moi et un grand plaisir pour les participants qui sont des habitués. Tous les présents sont déjà venus à au moins l’un de ces dîners. Notre groupe de ce soir compte : Caroline Frey – Bérénice Lurton – Didier Depond – Louis-Michel Liger-Belair – Jean-Charles de la Morinière – Egon Müller – Jean-Luc Pépin – Sylvain Pitiot – Jean Trimbach – Aubert de Villaine – Bipin Desai – François Audouze. Chacun des présents apporte un ou deux vins sauf Bipin Desai qui nous invite. Richard Geoffroy qui ne peut pas être avec nous sera représenté par un vin.

Sur les conseils de Jean-Luc Pépin, le Musigny Comte de Vogüé 1990 a été ouvert ce matin à 10 heures. Je commence l’ouverture des autres vins à 17 heures. Le seul bouchon qui vient en charpie est celui du magnum de Lanessan 1914 que j’ai apporté. La seule odeur qui pourrait poser question est celle du Clos de Tart 1940, car le vin sent le champignon et la serpillière.

Didier Depond est le premier arrivé aussi pouvons-nous trinquer tous les deux puisque le premier vin à servir est le sien. C’est le Champagne Delamotte Blanc de Blancs magnum. Didier en profite pour ouvrir le Salon 1964 et les premières gouttes que nous partageons du même verre nous font sourire : il sera grand.

La première gorgée du Champagne Delamotte Blanc de Blancs magnum que je connais bien me paraît manquer d’étoffe. Mais le champagne est froid et dès qu’il s’épanouit, on retrouve l’ampleur naturelle de ce beau blanc de blancs vif, claquant sur la langue à la belle longueur. Des gougères et une friture d’éperlans animent ce beau champagne confortable d’acidité mesurée.

Le menu conçu par Alain Pégouret et Philippe Bourguignon dont j’avais reçu le projet m’était apparu d’une rare intelligence. J’ai juste demandé d’inverser deux plats pour rendre plus pertinent l’ordre des vins. Ce menu est un modèle du genre : terrine de gibiers et foie gras en croûte, moutarde de Crémone / champignons sauvages dans une nage beurrée iodée / homard servi à la façon d’une bourride / joues de veau fondantes et moelle / caille dorée en cocotte, rôtie aux abats, pommes soufflées / pâté farci d’un lièvre à la royale / risotto à la truffe blanche / crème glacée aux marrons / salade de mangues fraîches.

Le Champagne Salon 1964 est dans une forme éblouissante. Le nez commence par avoir quelques traces amères mais qui disparaissent et en bouche, c’est un festival de complexités. Je perçois beaucoup de petits fruits roses et rouges, en bouquet frais, mais aussi du miel et des amandes. Il est tellement varié qu’on pourrait l’analyser à l’infini. Il a une joie de vivre qui est communicative. C’est un très grand Salon riche et persuasif.

Sur les champignons nous avons deux vins très dissemblables. Le Corton-Charlemagne Bonneau du Martray magnum 1989 est d’un charme féminin de première grandeur. Il est précis, ample, et joue sur sa grâce. A côté de lui, le Musigny Blanc Comte de Vogüé 1989 est un rouleau compresseur. C’est Attila, roi des Huns, qui conquiert et envahit. Il a une force de persuasion gigantesque tout en étant gourmand. Les femmes de notre table préfèrent le Corton-Charlemagne. Les hommes seraient plus volontiers partisans de l’envahisseur, ce Musigny si étonnant de richesse et de puissance. C’est le Musigny qui trouve le meilleur écho avec les champignons.

Sur le homard aussi apparaissent deux vins dissemblables. Il le sont déjà par la couleur puisque le Riesling Cuvée Frédéric Emile Maison Trimbach magnum 1976 est très ambré, ce qui indique, ainsi que le goût, la présence d’un botrytis assez marqué. Ce vin est splendide, gourmand, avec des notes fumées, des notes de botrytis et une longueur rare.

Le Riesling Scharzhofberger Kabinett Egon Müller 1990 est très différent. Sa couleur est claire et blanche comme un vin de l’année. Le vin avec une petite pointe sucrée est d’un charme et d’une élégance rares. Il est frais, avec des petites notes de fruits blancs et de lacté, et s’efface un peu à côté du Trimbach très conquérant. Jean Trimbach est très fier de la performance de son vin qui correspond à ce qu’il attendait ou espérait.

Le Château Lanessan Haut-Médoc Delbos Bouteiller magnum 1914 avait un bouchon d’origine dont je montre les miettes à toute la table, et un niveau quasiment dans le goulot ce qui est rare. Le nez n’est pas d’une grande précision, mais tout se rattrape en bouche dont Sylvain Pitiot dit que c’est elle qui a la plus grande énergie des trois vins servis ensemble. Ce vin est plein en bouche, évoque la truffe noire, et me ravit par son équilibre et une présence encore jeune pour un vin de cent ans. Seul Aubert de Villaine ne le trouve pas à son goût. Le vin profite bien des délicieuses joues de veau.

Le Clos de Tart 1940 dont le nez était incertain à l’ouverture n’a plus de défaut. Ce qui frappe c’est son charme. Sylvain Pitiot ne l’avait jamais bu. Il s’agit d’un achat qu’il a fait et non pas d’un vin qui a vieilli dans la cave du Clos. Le vin est très élégant, un peu frêle mais porteur de grand plaisir. Le mot qui lui convient est « charme ».

L’Echézeaux Château de Corton André 1934 a été apporté par Caroline Frey comme un clin d’œil, car sa famille vient d’acheter le Corton André. Elle est sans illusion sur l’intérêt de ce vin mais il se présente très équilibré, agréable à boire, même si l’alcool se met un peu trop en avant. Ce n’est pas un vin très complexe mais plaisant. Des trois vins qui accompagnent la joue, le Clos de Tart est le plus charmeur, le Lanessan est le plus vif et charpenté. La joue de veau se marie bien avec les trois, avantageant l’Echézeaux.

Le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1966 fait une impression forte immédiate. Tout en ce vin est idéal. Le parfum est intense, avec le sel que j’aime tant dans les vins du domaine. En bouche, il est d’une rare puissance alors qu’il est élégant et racé. Son final prend possession du palais. C’est un très grand vin, très vineux, le meilleur pour moi de la soirée. Aussi, la partie est difficile pour la Romanée Domaine Comte Liger-Belair 1990 qui est servie en même temps que le Richebourg. Elle paraît discrète, sans grande vibration, mais il suffit d’attendre, car son réveil est spectaculaire. Elle va progressivement s’affirmer, s’élargir, montrer des signes de grandeur, mais elle est quand même dans l’ombre du Richebourg. Louis-Michel Liger-Belair aurait préféré que l’on tente une confrontation avec le Musigny 1990 qui va suivre.

Il faut bien la richesse du pâté farci d’un lièvre à la royale pour contenir la fougue des deux vins puissants qui sont servis maintenant. Le Musigny « Vieilles Vignes » Comte de Vogüé 1990 est un jeune chien fou débordant d’énergie. Je comprends mieux l’avertissement que nous avait fait Freddy Vifian au Tan Dinh lorsque nous avons commandé ce vin il y a peu de temps dans son restaurant. Mais j’adore ce vin dans sa fougue. Il est extrêmement poivré, riche, au final qui rebondit comme un ricochet. C’est un vin qui promet de la grandeur dans une vingtaine d’années mais qui est un bonheur aujourd’hui.

L’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné 1991 est magnifique. C’est un vin riche, joyeux, accompli et ce qui me frappe au plus haut point, c’est la parenté qu’il a avec le sublime Hermitage La Chapelle 1947 que j’ai bu il y a une semaine. Alors que le 1990 est encensé de toutes parts, je trouve ce 1991 très au-dessus en ce moment. Le bois se sent fort. Bien malin celui qui pourrait départager les deux vins qui accompagnent le lièvre à la royale, car ils sont très différents, le Musigny pénétrant, tranchant comme un couteau, et large de fruits noirs, l’Hermitage serein, riche d’une palette aromatique de vin du sud. Les deux vins sont remarquables.

Nous portons un toast en l’honneur de Richard Geoffroy qui n’a pas pu se joindre à nous. Il est représenté par un Champagne Dom Pérignon P3 1990 qui est servi sur le risotto. C’est sans doute l’accord le moins pertinent car le risotto donne des notes lactées au champagne qui devient plat et n’a pas la vigueur qu’il devrait avoir. Je suis sûr que le champagne eût brillé si Richard avait été là.

Le Scharzhofberger Auslese Egon Müller 1959 est un vin de conversation. Il n’a pas besoin du dessert. Il est d’une rare élégance. Chacun essaie de décrire ce que ce vin suggère et cela varie pour chacun. Mon image est celle de litchis avec des ananas. C’est un vin délicat au message précis de grand charme. On le déguste en se recueillant. C’est du bonheur.

Le Château Climens Barsac 1942 provient de la cave Nicolas et a été rebouché en 1995. Cela se sent au goût car il n’a pas la vigueur qu’aurait un Climens au bouchon d’origine, car 1942 est une année qui a fait des sauternes gracieux et élégants, tout en suggestion. Le vin est très agréable et colle bien au dessert. Je le bois en le savourant avec ma voisine de table, Bérénice Lurton. Ses tons d’agrumes avec un sucre un peu discret en font un sauternes de plaisir pur.

Le Cognac Gourry de Chadeville 1914 provient d’alcools d’avant 1914, mis en fût en 1914, transférés en dame-jeanne en 1946 et mis en bouteilles en 2001. C’est ce que dit le certificat de cet alcool que j’ai choisi dans ma cave pour que mon apport soit de vins de cent ans. Il est magnifique, sans impression de boisé, fluide, parfumé, très cohérent du fait de l’âge. Il est vif et parfait.

A la fin du repas, tout le monde ressentait une grande joie d’être ensemble et d’avoir partagé un moment unique. Le menu a été superbe, les confrontations de vins sur chaque plat furent audacieuses mais pertinentes. On ne classe pas les vins dans ce dîner qui comptera, comme les précédents comme un dîner de wine-dinners puisque j’en suis l’organisateur et portera le numéro 186. Mais quelques vins ressortent de ce repas comme exceptionnels. Le Champagne Salon 1964 dans un état de vigueur et de richesse aromatique rare, le Richebourg 1966 qui est une expression aboutie des vins du domaine de la Romanée Conti, le Riesling Trimbach 1976 dans un épanouissement idéal et le cognac magnifié et idéalisé par son âge. On pourrait ajouter des réussites superbes comme les vins de Vogüé, d’Egon Müller, et d’autres, mais les quatre vins que j’ai cités sont à mes yeux les plus remarquables ce soir.

Aubert de Villaine a pris la parole pour remercier chaudement Bipin Desai sans qui ces dîners n’auraient pas existé. Chacun a fermement l’intention de revenir pour la quinzième édition de ce dîner d’amitié.

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les bouchons des quatre blancs

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le bouchon du Clos de Tart 1940 est un peu descendu

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le bouchon du Egon Mûller 1959 est un peu remonté

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les bouchons des quatre blancs secs et des deux liquoreux

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tous les bouchons

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tous les vins

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le menu et les plats

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la couleur plus foncée du Trimbach par rapport au Egon Müller 1990

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Dîner « Harlan Estate » à l’hôtel Meurice jeudi, 11 décembre 2014

Anne et Olivier Bernard, les chaleureux propriétaires du Domaine de Chevalier organisent à l’hôtel Meurice un dîner de presse pour mettre en valeur et faire mieux connaître les vins de Harlan Estate, le célèbre vin de la Napa Valley. Nous sommes reçus au salon Pompadour, magnifique salon de réception de l’hôtel à la décoration «  à la pompadour » raffinée. Sont présents le fils du fondateur d’Harlan Estate, le directeur général du domaine, l’importateur pour l’Allemagne, l’importateur pour la France, des vignerons amis des Bernard et les représentants de la presse du vin et du négoce.

L’apéritif se prend avec un Champagne Krug Grande Cuvée en présence de la présidente de Krug et d’Olivier Krug. Le champagne a une bulle active. Il est encore d’une folle jeunesse malgré l’âge des champagnes qui le composent. Il n’est pas le mieux adapté au foie gras poêlé avec lequel sa bulle lutte. Ses évocations pâtissières et de caramel sont jolies. C’est un champagne qu’il faut avoir la sagesse de laisser vieillir en cave.

Le menu composé par le chef du Meurice est : foie gras de canard confit, topinambour et raifort / coquilles Saint-Jacques marinées, confiture d’algues et betteraves / cookpot de homard aux pommes de terre fumées / paleron de bœuf Black Angus, salsifis truffés, vrai jus / comté 36 mois, salade mesclun / vacherin aux agrumes.

La première série de vins est de deux blancs du Domaine de Chevalier. On est surpris de constater à quel point leurs couleurs sont claires. Le Domaine de Chevalier blanc 1992 a un nez superbe. Sa bouche est grasse, de belle structure et de belle minéralité. Il est de grand équilibre et son acidité bien mesurée est un signe de jeunesse.

Le Domaine de Chevalier blanc 1987 a un nez incroyable de puissance et de richesse. La bouche est abondante, le vin est légèrement torréfié. Le 1987 est plus grand que le 1992 mais l’accord avec les coquilles Saint-Jacques se fait mieux avec le 1992 qui devient superbe sur le plat.

En fait, le champagne eût été pertinent sur les coquilles Saint-Jacques crues et les deux Graves blancs l’eussent été sur le foie gras poêlé.

Le Domaine de Chevalier rouge 2004 a un nez subtil. Le vin est tout velours, de belle mâche au final un peu rêche. Le final n’est pas au niveau de la chaude attaque du vin en bouche.

Le Château Phélan Ségur 2001 a un nez un peu ingrat et pas totalement précis. Le vin est austère ce qui me pousse à demander un second verre de ce vin. Et là, je suis face à un vin superbe et gourmand, qui forme avec le délicieux homard un accord parfait. Un rêve. La sauce du homard est suffisamment légère pour que l’accord se fonde sur elle.

Don Weaver, le directeur général de Harlan Estate fait une présentation de son domaine et nous allons boire deux séries de son vin : d’abord 2005, 2003, 1998 et 1992 puis 2001, 2007 et 2010.

Le Harlan Estate 2005 est un vin très riche superbe, joyeux, avec beaucoup de douceur et un grain très fin.

Le Harlan Estate 2003 semble moins équilibré. L’alcool apparaît sur un fond de notes bourguignonnes. Malgré cela le vin est puissant, voire un peu lourd.

Le Harlan Estate 1998 est beaucoup plus élégant, plus charmeur. C’est un très bon vin.

Le Harlan Estate magnum 1992 a d’abord une approche un peu amère mais de belle race.

A ce stade je classe : 1998, 2005, 2003 et 1992 car le 1992 n’est pas épanoui dans le verre. Ce qui va me surprendre c’est la rapidité avec laquelle les choses changent. Le 1992 devient beau avec des accents bordelais. Le classement change et devient 1992, 2005, 1998 et 2003.

Le paleron est très goûteux et l’accord se trouve surtout sur la sauce. Harlan Estate me semble un vin très typé mais pas très complexe. Le 1992 est très grand et raffiné, le 2005 est généreux et spontané, le 2003 est un peu trop marqué par l’alcool.

Mais les vins changent encore. Le 1992 a un velouté floral, le 1998 devient plus grand et gagne en structure, avec des évocations de café et de caramel. Le 2005 est vraiment charmant de douceur sous la puissance.

Viennent maintenant trois vins d’années riches. Le Harlan Estate 2001 a un nez fantastique, incroyable par rapport aux autres. Son final est végétal, de fenouil, d’anis et de menthe qui lui donne la fraîcheur des très grands vins. Je tombe amoureux de ce vin.

Le Harlan Estate 2007 est frais, très joli mais comme pour le 2003 l’alcool prend un peu le devant de la scène ce qui ne me satisfait pas. Il a des notes de café.

Le Harlan Estate 2010 est frais fluide, très élégant mais pas encore structuré. C’est un vin qui n’a pas encore été mis sur le marché. Mon chouchou de cette dégustation est le 2001 et immédiatement j’ai demandé à l’importateur français, placé à mes côtés, de chercher à m’en procurer. Michel Bettane fait une synthèse de ces vins, très écouté par les américains. Pour lui les plus beaux sont 2010 et 2005 mais il juge en devenir ce qui n’est pas mon cas.

Pour le dessert nous allons goûter deux Guiraud. Le Château Guiraud 2001 est très équilibré, pas très puissant ce qui m’étonne. Il joue plus sur l’élégance. Le Château Guiraud 2002 est fait pour être bu maintenant. Il est nettement supérieur au 2001 ce qui est étonnant puisque le grand millésime du sauternais est le 2001. Le 2002 est superbe d’élégance et d’équilibre. Il est ouvert, joliment sucré et frais. Le 2001 est probablement de plus grande structure, mais il est plus fermé. Le dessert aux agrumes forme un accord démoniaque.

Anne et Olivier Bernard ont organisé une soirée magnifique, chaudement amicale et détendue. La cuisine conduite par Alain Ducasse est très convaincante. Le service des vins a été remarquable et efficace. La démonstration Harlan Estate a été réussie, les vins d’avant Michel Rolland, consultant depuis le millésime 1999 ont montré le potentiel des vins à bien vieillir et ceux depuis Michel Rolland sont orientés vers la fraîcheur et l’élégance. Ce fut un beau dîner.

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Visite et dégustation au Domaine de la Romanée Conti mercredi, 10 décembre 2014

La nuit a été douce pour tous, comme si la Chartreuse nous avait protégés des effets de l’alcool et de la bonne chère. Nous arrivons aux portes du siège du domaine de la Romanée Conti. Aubert de Villaine avait prévenu qu’il ne serait pas avec nous car il doit se rendre à Paris. Nous avons juste le temps de le saluer car son taxi est en retard. Je lui ai parlé de l’impression désagréable que j’avais eue récemment avec une Romanée Conti 1964 que j’avais trouvée trop puissante par rapport à ce que j’attendais. Aubert m’a rassuré et Bernard Noblet le fera un peu plus tard, la Romanée Conti 1964 est extrêmement puissante et Bernard la préfère à la 1969. J’avais donc commis une erreur d’appréciation en buvant ce grand vin. C’est bien dommage de m’être trompé sur son message.

Nicolas, chef des cultures du domaine nous entraîne le long des vignes pour expliquer aux vignerons la philosophie de la gestion des vignes. Pour les vignerons du Rhône, qui posent de bonnes questions, les exposés très clairs de Nicolas sont un régal. Pour moi, qui ne comprends pas tout ce qui est dit, je me régale aussi mais sans la perspective que peuvent avoir les vignerons. Il fait froid, nous nous tenons chaud comme le fait un troupeau car il y a un petit vent glaçant.

Nous nous rendons ensuite en cave où Bernard Noblet, l’homme qui fait les vins du domaine à la suite de son père dans une continuité historique rare, va nous faire déguster à l’aveugle quelques vins. Il fait froid dans cette cave séculaire et il faut réchauffer son verre pour en tirer le meilleur des arômes. L’Echézeaux Domaine de la Romanée Conti magnum 2001 a un nez fermé. Il est d’un millésime de connaisseurs nous dit Bernard. Il a été fait en vendanges entières, c’est-à-dire en conservant les rafles. Il est floral, avec de jolies épices, avec des fruits rouges jolis et discrets. J’aime beaucoup ce vin élégant.

Le vin suivant a un nez très vif. Au nez, je pense à Richebourg. Il a une très forte personnalité. Pour trouver l’année, j’oublie que le vieillissement en cave du domaine est beaucoup plus lent que dans la cave d’un particulier. Aussi, l’idée des années 80 sur une année discrète comme 1984 me paraît possible. Il s’agit en fait du Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1965, d’une petite année mais qui réussit à ce Richebourg. Il y a une belle salinité, des suggestions de sous-bois, d’humus, de forêt. Le vin, très salin est superbe, au message pénétrant. Nous sommes aux anges.

Bernard va chercher deux bouteilles d’un même blanc. Le nez pétrole une grande minéralité. La bouche est intense. Immédiatement je reconnais les caractéristiques d’un Bâtard-Montrachet, mais le vin est tellement puissant que j’imagine que ce pourrait être un Montrachet qui se serait engagé sur les pistes d’un Bâtard. Il y a de la noisette, de l’amande, du caramel. Il y a aussi des notes salines. Ce vin riche est de très forte puissance. Les vendanges ont été faites tardivement de grains très mûrs. Il s’agit d’un Bâtard-Montrachet Domaine de la Romanée Conti 2007. C’est probablement le Bâtard le plus riche de tous ceux que j’ai bus au domaine.

Nous remercions Bernard et Nicolas de cette visite et de cette dégustation. Les vignerons sont contents de l’accueil chaleureux que nous avons eu. Ils offrent plusieurs bouteilles de leurs domaines. Ce fut un grand moment.

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Visite au Domaine Leflaive et dégustation mercredi, 10 décembre 2014

Tout le monde de « Rhône Vignobles » est heureux de se retrouver et nous nous rendons au Domaine Leflaive. Nous sommes accueillis par Anne-Claude Leflaive et Eric, le régisseur, va conduire les vignerons dans une visite des vignes et de la cuverie. Je les laisse faire, à la fois pour me reposer et pour écrire le compte-rendu du dîner d’hier au Bristol qui risquerait d’être difficile à faire de tête après deux jours en Bourgogne. Anne-Claude m’a accueilli en disant à quel point elle a été émue par le compte-rendu que j’ai fait du Montrachet domaine Leflaive 1996. Je rejoins le groupe pour la dégustation en cave, commentée par Anne-Claude et le régisseur.

Anne-Claude représente la troisième génération à la tête du domaine qui s’est agrandi. Elle a participé à l’élaboration du vin dès 1990 et a pris la responsabilité seule depuis 1994. Le travail de transformation du vignoble en biodynamie s’est fait sur une période de huit ans, de 1990 à 1998. Le domaine représente 24 hectares dont onze de premier cru et cinq de grands crus, dont le Montrachet représente environ 800 m² et produit de l’ordre de 300 bouteilles par an. A noter que le fût qui va contenir le Montrachet de l’année a une taille qui est déterminée par l’ampleur de la récolte. Chaque millésime a un fût neuf de taille différente.

La dégustation prévue est celle de vins de 2013. Le Bourgogne blanc domaine Leflaive 2013 a un nez discret. Il a un beau fruit et une belle opulence, c’est un très beau vin avec une belle acidité. Dans le final on décèle du lacté. Précis, ce vin charnu évoque les amandes. Il sera mis en bouteilles en mars 2015. C’est un vin riche, qui transcende la notion de bourgogne générique.

Le Puligny-Montrachet Clavoillon 1er Cru Domaine Leflaive 2013 a un nez plus riche. La bouche est plus fluide, rendant le vin très joli et gracieux, de belle minéralité. Il évoque les pâtes de fruits. Il est plus réservé que ce que je connais des vins de Leflaive.

Le Puligny-Montrachet les Pucelles 1er Cru Domaine Leflaive 2013 a un nez plus élégant et discret. Il est très fluide, élégant, tout en finesse. Dans le final on retrouve un peu de caramel comme pour le Clavoillon. Il est plus calcaire, plus complexe. Un des vignerons dit « on mâche de la craie ». Il a une belle acidité.

Le Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive 2013 vient d’une parcelle de 2 hectares, l’appellation comptant seulement sept hectares. Tout-à-coup, on change de dimension. Ce vin a une énergie extrême. Il a le gras typique des vins de Leflaive. Il est très fin, élégant. Bien fait, il est tout en finesse. Il est gourmand, citronné, au final immense et à la belle acidité. Nous buvons un très grand vin.

L’atmosphère étant joyeuse, je lance en direction d’Anne Claude qu’à mon avis les Chevalier Montrachet sont incapables de vieillir, ce qui justifie qu’on boive le 2013. L’allusion est directe, la perche est grosse et Anne-Claude joue le jeu de bonne grâce. Nous allons boire des Chevalier Montrachet dont nous allons devoir trouver les années.

Le Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive qui nous est servi a un nez qui pétrole. Il est gras en bouche, caramel, épais, très grand. Il est imposant et je pense qu’il est de la décennie 90 mais en fait c’est un Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive 2001. Il a du fumé, de jolis agrumes. C’est un vin qui a bien évolué, déjà très gastronomique.

Deux bouteilles qui vont suivre ont un problème, l’une est bouchonnée mais légèrement et l’autre vin est cuit, il a mal évolué. Le Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive 1989 qui leur succède est très lacté et l’on sent l’alcool qui ressort. Pour moi ce vin n’est pas parfait et ses évocations de champignons, de brioche et de beurre manquent de précision.

Tout-à-coup Anne-Claude nous annonce qu’elle va nous ouvrir un Montrachet. Lorsqu’un domaine produit 300 bouteilles par an, un tel cadeau est inimaginable. Anne-Claude a la gentillesse de dire que j’ai tellement aimé son 1996 qu’elle est heureuse d’en ouvrir un pour nous

Le Montrachet Grand Cru Domaine Leflaive 1993 s’annonce tout de suite comme un grand vin. Il est salin ce que j’aime beaucoup. Il n’a pas l’énergie du 1996 que j’ai bu récemment, mais il est tout en suggestion. Il a une race extrême et une grande complexité. Il évoque un peu la truffe blanche. Le lait et le caramel, s’ils existent, sont suggérés. C’est un vin très structuré. Nous buvons le troisième millésime de ce vin créé en 1991. Nous sommes tous émus de ce cadeau.

J’ai préféré le Chevalier Montrachet 2001, mais ce 1993 est porteur d’une grande émotion. Mille mercis à Anne-Claude pour une telle générosité.

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Dîner au restaurant Ma Cuisine à Beaune mercredi, 10 décembre 2014

Nous logeons à l’hôtel Ibis de Beaune qui fait prendre conscience qu’il est possible d’imaginer des chambres aux tailles minuscules, où chaque centimètre carré est utilisé. C’est à pied que nous nous rendons au restaurant Ma Cuisine. Dans la salle, les cadavres de grandes bouteilles sont nombreux. Ici on a bu du grand, des plus beaux domaines bourguignons. Pierre Escoffier qui nous accueille est un homme sympathique, à la tête d’une belle cave proposée à des prix très tentants.

Notre table est longue, puisque nous sommes plus de seize et les vins se commandent aux deux bouts de la table sans grande concertation. J’ai choisi de dîner d’une douzaine d’escargots et d’un pigeon.

Le Meursault 1er cru Perrières Vincent Dancer 2008 est très gouleyant et de forte personnalité. Très agréable à boire. Le Chambolle-Musigny Ghislaine Barthod 2009 n’a pas un grand intérêt, vin manquant de vivacité.

Les choses commencent à s’animer avec le Volnay Santenots-du-Milieu domaine des Comtes Lafon 2008. Le vin est fort amène, de belle vibration. La machine est lancée et le Gevrey-Chambertin 1er cru Lavaux Saint-Jacques Claude Dugat 2008 a une belle présence, charnu et cohérent.

Pierre, le patron, qui connaît plusieurs des vignerons, nous verse un vin à découvrir. C’est le président de Rhône Vignobles, Alexis, qui va trouver l’année. Il est félicité. C’est un Beaune Grèves Chanson Père & Fils 1955 vin difficile à définir avec une forte acidité, qui est plaisant à déguster mais n’a pas le charme des excellents bourgognes de la grande année 1955.

Pour le dessert au chocolat que j’ai imposé à l’ensemble de la table, j’ai apporté deux bouteilles de Maury Paule de Volontat 1925. Le vin est superbe, à l’alcool présent et aux évocations de café, de moka, de caramel, mais surtout une richesse aromatique qui n’appartient qu’aux très vieux Maury.

L’ambiance est à la générosité aussi l’un des amis commande Château d’Yquem 1950. Hélas, un léger goût de bouchon empêche d’avoir le plaisir de cette année qui a été réussie à Yquem. Dommage, car même si on peut lire le message entre les lignes, le plaisir est émasculé.

Les cerveaux phosphorent car certains ne veulent pas qu’on finisse le repas comme cela. A seize nous allons assécher une bouteille d’un litre de Chartreuse verte des années 1965 / 1966 qui est d’une belle richesse, même si elle n’a pas la noblesse et la pureté des plus anciennes chartreuses ou Tarragone.

Ces vignerons du Rhône ont une belle santé puisqu’ils sont insatiables. Ils ont aussi une grande générosité et une joie de vivre qu’il fait plaisir de partager.

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Dîner à l’Epicure, la Table du Bristol mercredi, 10 décembre 2014

Dans une semaine aura lieu le 14ème dîner annuel que j’organise, appelé « dîner des amis de Bipin Desai » du nom du grand collectionneur américain, qui réunit certains des plus grands vignerons de France et d’Allemagne. Traditionnellement, nous dînons ensemble quelques jours avant ce dîner, pour faire le point. Nous avons une table réservée à « La Table du Bristol », le restaurant Epicure. C’est un dimanche soir aussi la clientèle est-elle constituée en majorité de touristes étrangers. Nous prenons une coupe de Champagne Pierre Moncuit Blanc de Blancs sans année. Ce champagne de Mesnil sur Oger est très peu dosé, de belle acidité et de grande vivacité. Il se boit bien.

Nous choisissons nos plats. Mon menu sera : céleri-rave « Monarch » cuit au gros sel, râpé de beaufort et truffe noire du Vaucluse, beurre battu au jus de truffe / merlan de ligne de Saint-Gilles Croix-de-Vie en croûte de pain de mie, imprimé aux amandes, tétragone mi cuite relevée à l’huile de curry et péquillos.

En attendant Bipin, j’avais regardé la liste des vins aux prix monstrueusement dissuasifs. Les plats étant définis, je propose à Bipin qu’il choisisse les vins du repas. Il voudrait commander un Clos de Tart 1999 et je lui dis que l’année la meilleure, selon les indications de Sylvain Pitiot lui-même, c’est 2005. Sur la carte des vins, le 2005 est proposé seulement en magnum. Au lieu de deux vins nous pourrions n’en avoir qu’un seul. Bipin ne me parle pas du prix, alors qu’il est prévu que nous partagions la note. Je suis obligé de me fier à son examen de la pertinence du prix du magnum.

Les amuse-bouche sont très bons et montrent la dextérité du chef. Peut-être juste un peu intellectuels, mais ne boudons pas notre plaisir.

Le céleri arrive entier et un maître d’hôtel vient creuser l’intérieur à la cuiller et dépose le cœur du céleri sur des assiettes mises à chauffer. Le beaufort est râpé puis sur table, la truffe noire très odorante est coupée en lamelles généreuses. Le plat est fort bon.

Le Clos de Tart magnum 2005 a un nez d’une richesse olfactive rare. D’emblée on sent que le vin est noble et généreux. Il est même impressionnant. En bouche, le mot qui vient à l’esprit est « velours ». On pourrait même parler de soyeux. Le vin est délicat, subtil, racé, d’un grand équilibre et d’une longueur entraînante. Si l’on devait évoquer les fruits, il s’agirait de fruits roses, comme la groseille ou la grenade, avec une acidité bien contenue. C’est un vin de plaisir bourguignon. L’accord avec le céleri est superbe. Le vin très accueillant se marie dans une très belle combinaison.

Le poisson est superbe. Arriver à donner au merlan un goût aussi noble est un travail d’artiste. Et je suis heureux de retrouver ici le talent d’Eric Fréchon. Si je prends soin de ne goûter que la chair du poisson, à la mâche gourmande, le Clos de Tart est mis en valeur. Je vis un grand moment.

Depuis quelques années, je demande qu’on ne carafe pas les vins jeunes de cet acabit, car j’aime voir l’éclosion des jeunes grands vins. Et j’ai préféré ce Clos de Tart sur la première moitié de la bouteille. Car le vin réchauffé dans nos verres prend progressivement une expression où l’acidité et l’amertume se révèlent plus. C’est dans la fraîcheur que l’on a tiré le meilleur profit du vin. Nous prenons un peu de fromage pour continuer le magnum et une Tome de Savoie est le meilleur ami du vin.

Lorsqu’arrive l’addition que nous allons partager, je sursaute et regarde Bipin avec des yeux qui en disent long. Comment a-t-il pu se laisser entraîner et m’entraîner dans une telle folie ? Le prix du vin est choquant. Bipin m’a dit qu’il croyait que le premier des quatre chiffres était un « un » alors que ce n’est pas le cas. Le coefficient multiplicateur est très probablement au-dessus de huit. De quoi être très mal à l’aise. C’est ma faute de ne pas avoir demandé à Bipin le budget prévisible. Si j’avais su, cela nous aurait privé d’un Clos de Tart absolument sublime, d’une distinction rare.

Il est dommage que le restaurant du Bristol, une institution parisienne, se comporte comme les restaurants de Courchevel, où la clientèle qui est visée est celle de riches amateurs qui se trouvent de moins en moins dans la clientèle française.

Ayant retrouvé avec plaisir le talent d’Eric Fréchon, je reviendrai en profiter, mais …. à l’eau.

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amuse-bouche

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les plats avec le service du céleri sur table chauffante

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pour une autre table, un service particulièrement élégant et raffiné

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Déjeuner au restaurant L’Estaminet à Puligny Montrachet mercredi, 10 décembre 2014

Des relations amicales se sont nouées entre le groupement « Rhône Vignobles » et moi depuis qu’à leur demande, j’avais animé une soirée de vins anciens qui s’est révélée brillante. Nous nous sommes revus plusieurs fois et aujourd’hui, nous nous retrouvons en Bourgogne pour visiter des domaines.

A peine réveillé après le dîner au Bristol, je prends ma voiture pour être à l’heure à Puligny Montrachet pour le déjeuner qui aura lieu au restaurant L’Estaminet. J’arrive à l’heure dite au restaurant et l’on me dit que le groupe est encore à Tournus. J’aurais tellement aimé profiter d’une heure de plus dans les bras de Morphée !

Les vignerons arrivent et nous sommes seize du groupe plus un vigneron que certains ont visité ce matin. J’ai donc la chance de pouvoir goûter un Bâtard Montrachet domaine Ramonet 2012 bien gras, opulent et joyeux, ainsi qu’un Montrachet domaine Ramonet 2010 absolument superbe, grand et ensoleillé. Je n’étais pas le seul à avoir apporté des rapines de passage, car en plus de vins de Ramonet, les vignerons de ma table ont pu profiter chacun d’un verre du magnum de Clos de Tart 2005 qui malgré le voyage de Paris a gardé une vivacité stupéfiante et un parfum intact.

Les vins se commandent sur la carte du restaurant à un rythme soutenu. J’ai bien aimé un Santenay 1er cru Clos Rousseau Vieilles Vignes Domaine Vachey Legros 2010, frais, joliment acidulé, ainsi qu’un Volnay 1er cru les Caillerets domaine Jean Pascal 2010 naturel, franc, direct, de bonne mâche.

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Déjeuner au restaurant Le Millésime mercredi, 10 décembre 2014

Cette dégustation en cave fraîche à la Romanée Conti nous a mis en appétit. Nous nous rendons au restaurant Le Millésime à Chambolle-Musigny. Le menu a déjà été déterminé par le président de Rhône Vignobles. L’amuse-bouche comprend un macaron au vin rouge et une pizza au haddock. Il y a ensuite un risotto aux crustacés et moules / joue de bœuf et sauce au vin rouge.

La cuisine est de bonne facture, le service est compétent mais trop lent. Il n’y a pas la spontanéité de « Ma Cuisine » où il n’y a pas de nappes blanches mais une décontraction de bon aloi. Le Millésime est plus raffiné mais manque peut-être un peu de chaleur humaine.

Le Chablis 1er cru Vaillons Domaine François Raveneau 2000 a une belle minéralité, un très bel équilibre, une grande jeunesse et y ajoute de l’agrément. Ses quatorze années lui vont bien. L’akra à la morue lui convient, de goût bien marqué mais de mâche un peu molle.

Le Puligny Montrachet Etienne Sauzet 2012 a un nez de pétrole. Il a beaucoup de vivacité mais il est beaucoup trop jeune, surtout après le 2000. Il est trop fort pour le risotto et j’ai du mal avec ce vin qui sera bon mais est trop brutal.

Le Gevrey-Chambertin 1er cru aux Combottes domaine Arlaud 2011 est un vin superbe, joyeux, soyeux et très agréable. La joue de bœuf superbe est toute en douceur et convient à merveille au Gevrey-Chambertin. Le vin très doux évoque les prunes, les figues. C’est un vin de grande douceur.

Le Vosne-Romanée 1er Cru Les Chaumes domaine Méo-Camuzet 2011 est très jeune et un peu fumé. Il a une belle expression vineuse avec beaucoup de corps, mais contrairement au Gevrey, il montre qu’il est encore trop jeune pour exprimer son potentiel. Il sera grand.

Avant que n’arrive le dessert je dis au revoir aux membres de Rhône Vignobles, en les remerciant de leur extrême gentillesse de m’avoir intégré dans leur groupe. Il faut en effet que j’aille au plus vite à Paris où m’attend un dîner à l’hôtel Meurice.

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Dîner de vins légendaires dont Rayas 1929 au restaurant Palégrié à Lyon vendredi, 5 décembre 2014

Le dîner que je vais raconter est un peu aux limites de l’imaginable. Florent me demande de participer à un dîner à Lyon où se retrouveront des amateurs de vins disposant de caves significatives. Parmi eux, un amateur qui avait apporté à un autre dîner fou, mais sans Florent, Lafite 1844 et Lafite 1858, au moment où Lafite crevait les plafonds tarifaires, ce qui semblait d’une générosité incroyable, annonce Pétrus 1947 et un magnum de Château Lafleur 1947. La première question que l’on se pose est : « s’agit-il d’un vrai », tant Lafleur a inspiré tous les fraudeurs de la planète, mais le sérieux de la cave de cet ami plaide pour la véracité de cette bouteille.

L’annonce de bouteilles aussi prestigieuses impose que mon apport le soit aussi. J’annonce la Romanée Conti 1964 de beau niveau. Florent, qui veut que chacun se surpasse, annonce des apports de première grandeur et me demande si j’ai Montrachet domaine de la Romanée Conti 1973 qui est pour lui une année de particulière réussite de ce vin. J’essaie de dire que si j’apporte ces deux bouteilles, cela me semble un peu disproportionné, et je demande à réfléchir. Entretemps, pour des raisons que je ne saurai pas, les deux 1947 annoncés ne seront plus au rendez-vous. Pour me laisser la possibilité d’ajuster mes apports aux vins que je découvrirai sur place, puisque je suis le seul qui ait envoyé à Florent les photos de mes vins, je prends avec moi les deux bouteilles désirées par Florent, plus La Tâche 1942 en lui disant que je choisirai sur place celles que j’ouvrirai.

La table se forme avec un contingent plus faible qu’initialement prévu et tout n’est pas réglé. Nous verrons.

Le TGV est idéal car il me dépose au centre de Lyon, avec un confort appréciable. Seule angoisse, la grève des contrôleurs de la SNCF démarre demain et j’ai une importante réunion à mon retour. La France, décidément la France !

J’ai rendez-vous à 17 heures avec Florent au restaurant Palégrié à Lyon pour ouvrir les bouteilles. Elles sont presque toutes là. Il y a de très belles choses, dont une rareté extrême : Rayas 1929. Comme tous les amoureux transis je sais que je vais céder. Je fais semblant d’hésiter mais ma décision s’impose : j’ouvrirai la Romanée Conti 1964 et le Montrachet 1973 du même domaine.

Les ouvertures se passent bien. Comme cela arrive souvent avec les vins centenaires, le goulot du Rausan Ségla 1900 a une surépaisseur dans la partie haute du goulot, mais à l’intérieur de celui-ci, ce qui entraîne que le bouchon ne peut sortir autrement qu’en charpie.

Les dernières bouteilles arrivent, je les ai presque toutes ouvertes, l’ordre est fait selon mes indications que les faits valideront dans presque tous les cas. Ce soir, nous sommes douze et nous allons boire dix-sept vins : Champagne Renaudin Bollinger & Cie Extra Quality Very Dry 1906, Champagne Clos du Mesnil Krug 1979, Montrachet Domaine de la Romanée Conti 1973, Bâtard-Montrachet Claude Ramonet 1959, Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1962, Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné blanc 1949, Montrachet Domaine Leflaive 1996, Château Rausan-Ségla 1900, Château Haut-Brion rouge 1945, Romanée-Conti domaine de la Romanée Conti 1964, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1959, Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 1929, Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné rouge 1947, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996, Côte Rôtie La Landonne Guigal 1978, Clos Papal Châteauneuf-du-Pape 1920, Bonnezeaux Domaine René Renou 1921.

Si ce n’est pas l’Everest, c’est certainement l’Annapurna des dîners de vins.

Le restaurant est tenu par Guillaume Monjuré, le chef et Chrystel Barnier son épouse a un passé de sommelière et a accompagné certains de mes dîners à Apicius ou le George V.

Le menu est fait par Guillaume en fonction des vins qu’il a sentis ou goûtés. Il a fait un travail remarquable : pain toasté, truffe noire / céleri risotto, granny smith / héliantis, topinambour, champignons cuits dans un beurre mousseux de veau / Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc, citron, salsifis à cru / turbot rôti, crosnes, jus aux arêtes grillées / cardons, croûtons, truffe blanche d’Alba / petit pâté chaud de gibier / chevreuil, truffe noire, potimarron / la tartine truffée / fromage de brebis du pays basque, vieilli deux ans, comté vingt-quatre mois / coing, pomme, cynorhodon, amande.

N’ayant pas pris de note pendant ce repas, mes commentaires sont surtout liés aux sentiments.

Le Champagne Renaudin Bollinger & Cie Extra Quality Very Dry 1906 a un bouchon de toute beauté. Je suis gêné par le nez qui m’évoque la truffe blanche mais surtout une crème de lait qui aurait tourné. Et cette impression est très forte en bouche et me gêne. Le champagne est assez dosé, ce qui est normal pour cette époque et je n’arrive pas à entrer dans les goûts de ce champagne que d’autres amis acceptent plus que moi. Le toast à la truffe noire, délicieux, ne va pas avec les goûts de truffe blanche du vin, créant une incompatibilité. Ce n’est pas dû au choix de Guillaume mais au champagne.

Le Champagne Clos du Mesnil Krug 1979 fait un bruit sympathique quand le bouchon est tiré. Ça claque ! la bulle est très active et le champagne est d’une jeunesse rare. Ce qui me fascine, c’est son énergie. Ce champagne est une bombe, avec une complexité maximale. C’est un champagne exceptionnel où tout est dosé divinement, le citron, l’acidité, les agrumes, le pétillant. C’est un champagne noble et puissant. Un très grand champagne qui justifie sa réputation de meilleur des Clos du Mesnil qui ont été faits.

J’ai la première goutte du Montrachet Domaine de la Romanée Conti 1973, pour le vérifier en premier et cette prise de contact me surprend un peu. Il n’a pas la puissance habituelle de ce Montrachet. Mon impression s’améliore au fur et à mesure que le vin s’épanouit. C’est en fait un montrachet très calme, subtil, avec de belles complexités, mais dont le manque de puissance me frustre un peu et encore plus quand on boit le vin suivant. Ce montrachet a de très belles subtilités, des suggestions minérales très belles mais il est discret.

Le Bâtard-Montrachet Claude Ramonet 1959 est exceptionnel. On rêverait que tous les vins blancs soient comme ce vin puissant, doré et généreux. Il déborde de joie de vivre, avec une mâche puissante de fruits dorés. C’est un grand bonheur. Un convive dit qu’il est beaucoup plus Chevalier-Montrachet que Bâtard et je suis d’accord avec lui.

Le Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1962 est un beau montrachet, mais après le Ramonet, c’est assez difficile de briller. Il a beaucoup de charme et de subtilité. C’est un vin racé.

L’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné blanc 1949 est tout simplement exceptionnel. Contrairement aux bourguignons, ce blanc est un bloc de granite. Le message est droit, fort, sans fioriture. Ce vin est tout en affirmation. Et quelle plénitude. C’est fou. C’est un vin exceptionnel qui va compter dans mon classement. Il est puissant, équilibré, avec d’énormes qualités aromatiques. On est au paradis.

Et tout à coup, on bascule dans la huitième dimension. Le Montrachet Domaine Leflaive 1996 pétrole comme un vin de l’année. Et il est d’une puissance qui renvoie les autres vins au jardin d’enfant. C’est une explosion de saveurs infinies. Là, on a quitté le monde des vins anciens. C’est un vin d’une vigueur inouïe. Il est tellement hors norme par rapport aux autres que le mettre dans un classement autrement qu’à la place de premier va être difficile, car c’est un empereur. Il est exceptionnel dans sa jeunesse folle.

Le passage au Château Rausan-Ségla 1900 ne se passe pas si mal que cela après la bombe de Leflaive. Mes amis aiment assez ce vin mais même s’il a de belles ressources liée à l’année 1900, il manque un peu de cohésion. C’est un témoignage qui mérite d’être reçu, sans plus.

La vérité bordelaise est avec le Château Haut-Brion rouge 1945. Si je pense que 1926 est la plus grande année pour Haut-Brion, celui-ci est extrêmement proche du Haut-Brion idéal. Il respire la truffe noire, la boîte de cigares. Là aussi nous sommes face à un vin de plénitude, complètement intégré, riche, avec une longueur extrême.

Lorsque j’avais senti à l’ouverture la Romanée-Conti domaine de la Romanée Conti 1964, j’avais pensé que ce vin ressemblait à un vin hermitagé, car le parfum est trop riche, de beaux fruits rouges. L’impression se confirme à la dégustation. Tout indique que le vin est d’origine, car son bouchon est authentique. Mais on n’est pas dans l’image que j’aime de la Romanée Conti. Le vin est subtil, agréable, très puissant. Mais la magie Romanée Conti ne joue pas comme je l’espérais à cause d’un fruit trop affirmé. J’ai en fait commis une erreur d’appréciation dont j’aurai la confirmation plusieurs jours plus tard.

C’est avec La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1959 que l’âme de la Romanée Conti va m’apparaître avec notamment une salinité sympathique. C’est un très grand vin à la longueur exquise. Un vin de grand bonheur où l’on retrouve toutes les subtilités gracieuses d’un vin délicat du domaine combinées à de la puissance.

Vient maintenant le vin qui a le plus excité ma curiosité, le Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 1929. Et il est au rendez-vous. Il a un nez superbe, droit, clair, précis et cela se retrouve en bouche. C’est un vin droit, carré, auquel on ne donnerait pas d’âge car il a toutes ses facultés et une vivacité préservée. Vin superbe, il n’a pas, comme des Rayas récents de suggestions bourguignonnes. Il est franchement Châteauneuf-du-Pape. De belle longueur, joyeux, il comble mes attentes.

L’Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné rouge 1947 est encore plus superlatif que tous les vins qui précèdent. Ceux qui, à notre table, ont bu le 1961 pensent que ce 1947 est supérieur mais je ne suis pas de leur avis, car le 1961 que j’ai bu il y a un peu plus d’un an était stratosphérique. Celui-ci est immense, un vin d’une plénitude rare. Mais il n’atteint pas le 1961 légendaire que je considère comme le plus grand vin rouge que j’aie bu. Ce 1947 sera mon gagnant ce soir, malgré une rude compétition. Il est tout en plénitude, équilibre et profusion de saveurs riches et vineuses.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996 fait un peu le même effet que le Leflaive 1996 avec les blancs. Car il a la folle puissance de la jeunesse et une subtilité géniale. C’est beau un vin si jeune et si expressif.

La Côte Rôtie La Landonne Guigal 1978 est normalement un monument, mais la fatigue commençait à venir pour moi. Il a confirmé qu’il est grand, mais l’émotion ne m’a pas touché, ce qui vient de moi et non du vin.

Florent, insatiable, ouvre alors un Clos Papal Châteauneuf-du-Pape 1920, cette année étant approximative, puisque le vin n’a pas d’étiquette. C’est un vin très agréable et plaisant.

Le Bonnezeaux Domaine René Renou 1921 est un vin moelleux très agréable, assez aérien, qui conclut avec délicatesse et grâce ce voyage passionnant.

La cuisine de Guillaume a été vraiment inspirée, à part le toast à la truffe noire, trahi par le Bollinger. J’ai particulièrement aimé les Saint-Jacques, le turbot, le pâté de gibier et la tartine finale. Il convient de signaler que Victor, l’un des participants a apporté les verres de dégustation, dont des Philippe Jamesse pour les champagnes et des verres autrichiens Zalto pour les vins, qui convinrent à merveille.

Le classement des vins est pratiquement impossible. Je choisirais ainsi : 1 – Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné rouge 1947, 2 – Bâtard-Montrachet Claude Ramonet 1959, 3 – Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné blanc 1949, 4 – Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 1929, 5 – Champagne Clos du Mesnil Krug 1979, 6 – Château Haut-Brion rouge 1945,

en admettant que le Montrachet Domaine Leflaive 1996 doit être soit premier ex-aequo, soit premier tout court, soit mis hors concours.

Sur le papier mes vins étaient parmi les plus réputés, et je suis probablement plus dur avec eux que ne le sont mes amis. C’est inhabituel que mes vins ne soient pas dans le peloton de tête mais c’est ainsi. Il y a eu à ce dîner des vins absolument fantastiques qui justifient qu’ils soient considérés comme légendaires. Ce fut un immense dîner, où l’on a évidemment beaucoup parlé de vin, rendu encore plus sympathique par l’enthousiasme souriant de Chrystel et Guillaume dans ce restaurant simple mais plein de talent.

Le lendemain, j’avance mon retour par le TGV pour éviter une éventuelle annulation de mon train du fait de la grève des contrôleurs. Dans un train rempli de près du double de la capacité disponible, j’ai commencé à voyager debout puis pendant l’essentiel du trajet je me suis assis comme d’autres sur les marches de l’escalier qui relie les deux étages du train. Les voyages forment la jeunesse !

Champagne Renaudin Bollinger & Cie Extra Quality Very Dry 1906,

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Champagne Clos du Mesnil Krug 1979,

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Montrachet Domaine de la Romanée Conti 1973,

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Bâtard-Montrachet Claude Ramonet 1959,

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Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1962,

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Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné blanc 1949,

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Montrachet Domaine Leflaive 1996,

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Château Rausan-Ségla 1900,

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Château Haut-Brion rouge 1945, (le bouchon est à droite sur l’assiette)

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Romanée-Conti domaine de la Romanée Conti 1964,

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La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1959,

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Château Rayas Châteauneuf-du-Pape 1929,

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Hermitage La Chapelle Paul Jaboulet Aîné rouge 1947,

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La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996,

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Côte Rôtie La Landonne Guigal 1978,

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Clos Papal Châteauneuf-du-Pape 1920,

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Bonnezeaux Domaine René Renou 1921.

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la majeure partie des bouchons des vins ouverts. Victor et moi pendant l’ouverture

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(photo prise avec l’appareil de Victor masson, à gauche sur la photo)

photos de groupe avant ouverture (le groupe n’est pas complet)

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les plats de Guillaume Monjuré

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plusieurs photos de groupe de toutes les bouteilles vides

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