Comparaison de vins immergés en mer avec les mêmes vins restés à terre samedi, 24 septembre 2016

Un mail d’invitation me suggère de me rendre chez le caviste Soif d’Ailleurs pour faire une dégustation comparative à l’aveugle d’un champagne dont une bouteille a passé douze mois en mer à soixante mètres de profondeur et une autre provient de la cave de la maison Drappier.

C’est la société Amphoris qui immerge des bouteilles en mer d’Iroise pour étudier les effets du séjour en mer profonde. On annonce aussi la présence d’un représentant de l’Institut Universitaire de la Vigne et du vin, Régis Gougeon, que j’ai déjà rencontré lorsqu’une bouteille de Bourgogne, trouvée dans les ruines de l’Abbaye de Saint-Vivant, très probablement du 18ème siècle, avait été ouverte par mes blanches mains et dégustée au siège de la Romanée Conti.

Cette invitation me plait car j’ai eu la chance de goûter des vins qui ont passé plus d’un siècle sous l’eau et cette expérience pourrait être intéressante.

Soif d’Ailleurs est un marchand de vin spécialisé dans les vins du monde, offrant des vins de 45 pays et de 198 cépages ! La salle de dégustation est belle et le patron de la boutique organise des événements dans ce bel endroit. On se sent bien en ce lieu.

Après une petite vidéo qui montre comment les bouteilles sont immergées, nous avons deux verres à déguster le 1 et le 2 du Champagne Drappier La Grande Sendrée 2006. Ce vin qui est la cuvée de prestige de la maison Drappier est fait de 55% de pinot noir et 45% de chardonnay. Le 1 a un nez plus intense et le 2 a un nez plus frais. Le 1 fait plus dosé, plus noisette alors que le 2 fait plus souple. Le 1 est agréable et le 2 a une belle longueur. Mais force est de dire que ces écarts sont à la marge car on sent bien que les deux sont le même champagne. Avec un peu de temps je dirais que le 1 est plus vif.

On nous demande lequel est allé sous la mer. Régis Gougeon et moi, nous pensons que c’est le 2 qui a été immergé. D’autres personnes présentes pensent comme nous. Mais c’est le 1 qui a passé un an dans une mer à 11-12°.

Lors de la courte présentation par Régis Gougeon des études déjà faites, il avait indiqué sur la diapositive des résultats : « résultats contrastés ». Et nous allons en avoir la preuve.

Le deuxième essai sera fait sur un Brokenwood Cricket Pitch Australie 2011 avec 55% de sémillon et 45% de sauvignon blanc. Les deux vins sont très expressifs. Le 1 a un nez plus frais. C’est un vin très agréable au finale de noisette, bien expressif alors qu’il est jeune. Le 2 a un nez plus dense. Il est un peu moins brillant mais son finale est plus frais. Je préfère le 1 plus vif et je dis que c’est lui l’immergé, au hasard, et c’est la bonne réponse.

Nous allons maintenant vers un vin rouge de Toscane, dont le propriétaire est un archéologue célèbre qui a acheté un vignoble pour y planter un cépage ancien totalement oublié, le Foglia Tonda. Le vin est donc un Foglia Tonda de Toscane de Guido Gualandi 2012, vin biologique qui titre 13,5°. Il est présenté par sa fille.

Le 1 a un nez plus ouvert, il est très original et très pur, au fruit discret. Le 2 est plus cassis, plus riche, plus conventionnel même si le finale est mentholé ce que j’aime. Je préfère le 1. Je suis incapable de dire lequel est immergé et on nous dit que c’est le 2. Et là où la phrase du scientifique sur les résultats contrastés prend toute sa valeur, c’est que la fille du propriétaire, qui connaît bien son vin, s’est trompé en estimant que le 1 avait été immergé.

Nous avons poursuivi avec un vin rouge de Brokenwood, qui ne m’excite dans aucune des deux versions. Mais je préfère le 2 alors que c’est le 1 qui a été immergé.

Je suis intervenu pour dire qu’une immersion d’un an seulement n’est pas suffisante pour être probante. Il faut encourager ces expériences et je ferai mon possible pour les encourager, car si je suis venu, c’est parce que le plus grand champagne que j’aie bu est un champagne Heidsieck 1907 qui a passé cent ans sous l’eau dans une mer à 4°. Le fait que le vin combinait une étonnante fraîcheur d’un vin très jeune avec la patine que donne forcément le siècle d’existence a produit sur moi une émotion magique. C’était Hibernatus revenant à la vie !

Amphoris semble une société très sérieuse qui a étudié son dossier et l’association avec des scientifiques pour faire des analyses est une bonne chose. Il faut multiplier ces expériences avec des grands vignerons, en se fixant des horizons de plus long terme. Je suis heureux d’avoir participé à cette expérience, même si les résultats sont « contrastés ». Le patron de « Soif d’Ailleurs » Mathieu Wehrung est passionnant. Sa boutique est une caverne d’Ali Baba pour amateurs curieux de vins rares et étonnants. Une maison comme Dom Pérignon qui a créé les Œnothèque ou les P2 et P3 devrait se lancer dans les Dom Pérignon immergés. Ce serait très excitant.

Des exemples de bouteilles qui ont été immergées

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les deux bouteilles de Drappier

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des couleurs très proches

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Film sur Henri Jayer mercredi, 21 septembre 2016

Film sur Henri Jayer fait par Laurent Maillefer, fondateur de Lotelduvin

Ce film permet de mieux connaître ce grand vigneron et d’avoir les commentaires d’autres grands vignerons sur cet homme légendaire mais aussi très paysan.

Dans ce film on peut voir le repas que j’ai organisé où avec mon ami Tomo et nos épouses nous avons reçu Aubert de Villaine, gérant de la Romanée Conti au restaurant Taillevent et où nous avons bu deux Cros Parantoux d’Henri Jayer, un Grands Echézeaux de la Romanée Conti et un vin mythique, les Gaudichots Domaine de la Romanée Conti 1929.

Le récit de ce dîner est fait    ICI

Tout amateur de vin doit voir ce beau film.

Dîner du 15 août en petit comité mardi, 16 août 2016

Les amis parisiens sont repartis après les deux dîners de gala. Tomo et son épouse partiront le 16 août. Nous serons seuls à boire, Tomo et moi, pour le dîner du 15 août. Tomo a apporté une bouteille de La Tâche 2005 aussi ai-je envie d’ouvrir une bouteille de très haut niveau. Tomo nous annonce qu’il fera la cuisine pour ce soir et ne nous en dit pas plus, sauf qu’il s’agira d’une paella. Il est allé acheter tout ce qu’il faut et nous ne le reverrons plus de l’après-midi car il est aux fourneaux.

A 19 heures j’ouvre les deux bouteilles. Le bouchon de La Tâche est superbe. Lorsque je tourne le bouchon du Krug Clos du Mesnil 1982, je sais qu’il va se cisailler, ce qui se produit, comme ce fut le cas pour le Krug Grande Cuvée de trente ans d’âge environ. Je récupère précautionneusement le bas du bouchon avec un tirebouchon et aucun pschitt ne se produit. Sera-t-il pétillant, nous verrons.

Je verse le Champagne Krug Clos du Mesnil 1982 dans des verres à vin. La couleur est foncée, d’un bel ambre. En versant le champagne, la bulle est très active dans le verre. Ce champagne est totalement transcendantal et se situe à cent coudées au-dessus de tous les autres champagnes que nous avons bus lors des trois jours précédents. J’éprouve avec ce Clos du Mesnil une émotion invraisemblable. On est au sommet du sommet du vin de Champagne. Il est inouï, d’une complexité infinie, d’un charme incroyable avec des fruits jaunes et même dans le finale des fruits rouges, ce qui est hors norme, du miel, et une impression permanente de totale perfection. Ce vin est dans un monde à part par rapport à tout ce que nous avons bu sur ces trois jours avec des complexités invraisemblables. Et quand on est face à de tels vins, on sent que l’on est à un niveau d’émotion absolue.

Sur ce champagne nous grignotons des tranches de l’andouille de Guéméné et d’autres petits amuse-bouche. Nous passons à table et Tomo nous sert des cébettes avec des tranches de poutargue et une mayonnaise à la poutargue. Nous buvons le reste du Meursault Désirée Domaine des Comtes Lafon 1992 qui s’est incroyablement amélioré depuis hier. Il a pris une ampleur et une plénitude qui le rendent très gourmand.

Arrive maintenant une paella composée de riz mélangé à des petits dés de tomate sans peau, agrémenté de merguez, de morceaux de poulet, et de morceaux de pommes de terre. Sachant ce que nous allons boire, qu’est-ce qui a pu pousser Tomo à faire un tel plat, lui qui aime cuisiner ? Tomo nous explique qu’il a voulu faire une cuisine familiale, reposante après les repas que nous avons vécus ces derniers jours. La quantité est gigantesque par rapport à notre capacité d’absorption mais ce plat ne sera pas perdu car il sera consommé au petit déjeuner par les japonais de la tribu de Tomo.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 2005 est servie. Un grand silence se fait. Je n’ose pas dire ce que je pense et Tomo essaie timidement de dire que le vin est grand. Le parfum est riche mais serré. En bouche, nous avons un grand vin mais qui reste trop fermé. Il n’a pas du tout le panache qu’on attendrait d’un si grand vin. Alors, que se passe-t-il ? Un peu trop d’amertume, pas assez de fruit, et surtout un manque réel de vibration. Alors c’est rageant car nous espérions que ce vin soit le point final de quatre jours de grande joie. La bouteille a une contre-étiquette indiquant que la bouteille a été importée en Suisse romande. Des accidents de température se sont-ils produits dans les voyages de ce vin ? Toujours est-il que La Tâche n’est pas au rendez-vous.

La paella n’apporte rien de particulier au vin. Le fromage breton s’accorde bien au vin. Le dessert est une tarte Tatin qui avait été faite pour le dîner d’hier. Le champagne ne crée rien de particulier avec la tarte aussi nous prenons un petit verre de limoncello fabriqué par ma femme qui s’accorde bien avec les pommes.

Nous finissons le brillantissime Clos du Mesnil 1982 sur la terrasse sous le ciel étoilé avec la lune qui donne à la mer des teintes argentées. C’est ainsi que se finit ce week-end de vins et d’amitié.

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Dîner du 14 août dans notre maison du sud lundi, 15 août 2016

Le lendemain 14 août, le déjeuner est à l’eau, poulet et salade. A 19 heures, j’ouvre les vins du deuxième « dîner de gala ». Alors que la veille les ouvertures n’avaient posé aucun problème, c’est une accumulation de problèmes aujourd’hui. La qualité des bouchons américains est très faible et les bouchons s’émiettent ou se brisent. Il me faudra un temps fou à sortir celui du Colgin, car la partie inférieure brisée ne veut pas remonter et seules des miettes suivent le tirebouchon. Je n’ai jamais vu une telle difficulté car les résistances à la remontée sont incompréhensibles. Même le bouchon de l’Yquem se brise, tombe dans le liquide et fort heureusement j’ai réussi à le faire ressortir, ce qui a évité une éventuelle contagion de liège. Le temps d’ouverture étant beaucoup plus long que prévu, les amis locaux arrivent alors que je suis en plein travail. Je n’ai pas le temps de ranger mes outils. Ce n’est pas grave

Nous prenons l’apéritif sur la terrasse surplombant le jardin et la mer. Ma femme a prévu des minuscules croissants fourrés de pâté de campagne ou de sardines, une anchoïade divine, la magnifique andouille de Guéméné, partenaire idéal des champagnes, de la poutargue et des olives.

Le Champagne Dom Pérignon 1995 apporté par Philippe montre d’emblée un dosage insistant. Le champagne est bon mais n’a pas du tout la vibration habituelle de Dom Pérignon. Philippe me trouve bien sévère avec ce champagne et il comprendra pourquoi lorsque nous goûtons le deuxième champagne de cette maison qu’il a aussi apporté.

Le Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1996 est une merveille. Il a l’attaque que j’adore de Dom Pérignon, romantique et florale. Ce champagne est exquis, gourmand tout en étant gracieux, à la longueur extrême, champagne qui se boit goulûment tant il est bon.

Alors que j’avais prévu un champagne Bollinger Grande Année 1985 pour suivre les deux précédents, je me suis trompé en le prenant dans le réfrigérateur et nous sommes face à un Champagne Bollinger Grande Année rosé 2002. Il n’y a plus la logique de mon choix initial et nous hésitons à le servir. Car il pourrait intervenir sur le pigeon pour tenter un accord couleur sur couleur ou sur les fromages. Mais ce champagne nous surprend tellement par sa qualité que nous en consommons la moitié de la bouteille, juste pour voir. Le champagne est exceptionnel. J’ai rarement bu un rosé de cette personnalité. Il est vif, tranchant, impressionnant et d’un équilibre absolu. Son rose est peu prononcé. C’est un champagne de haute gastronomie et je crois bien que c’est le plus grand vin de ce repas. Nous le retrouverons sur les fromages.

Nous passons à table et alors que les menus avaient été mis au point depuis longtemps, ma femme nous fait une surprise. Sur chaque assiette il y a une cloche en faïence rose constellée d’étoiles dorées. Comme dans les grands restaurants nous levons tous simultanément les cloches en les prenant par leurs tétons et nous découvrons un œuf coque décalotté, posé sur un coquetier rose aux étoiles dorées. Dans la coquille, l’œuf a été mixé avec du beurre, de la poutargue et un sirop de kumquat maison. Je n’étais au courant de rien et c’est délicieux.

Le Meursault Désirée Domaine des Comtes Lafon 1992 est un vin très agréable. Il n’a pas une très grande ampleur, mais il est bien fluide et se boit avec plaisir. Il est vif, de belle minéralité et s’accorde bien à l’œuf original.

Le Corton Charlemagne Bouchard Père et Fils 2008 est un vin que j’adore. Il est romantique comme un champagne et en le buvant, on a l’impression de boire un champagne sans bulle. Il s’accorde particulièrement bien au foie gras qui était prévu comme entrée sur les trois blancs.

Le Chevalier Montrachet Domaine d’Auvenay 2001 est un seigneur. Il a une opulence extrême, vin riche et complexe de haute tenue, fort, impressionnant. S’il plait beaucoup à mes amis, j’ai une préférence pour le Corton-Charlemagne, plus fluide, plus frais et mieux adapté au délicieux foie gras accompagné d’une feuille et d’une fleur d’oxalis.

En plat principal des filets de pigeons sont accompagnés d’un pressé de pommes de terre et d’un pressé de céleri. Il sont associés à trois vins américains et un Frenchie que j’ai ajouté, pour avoir un repère.

L’Opus One 1996 est particulièrement plaisant. Fluide, non marqué par l’alcool il est très agréable à boire, avec des accents bordelais. C’est une très heureuse surprise. Il est très adapté au pigeon.

Le Colgin Estate Cariad 2005 est une bombe. Je m’apercevrai plus tard qu’il titre 15,5° et j’avoue que c’est beaucoup trop pour moi. Il n’y a plus de plaisir quand un vin est monolithique et percutant au-delà du raisonnable, trop fort en bois.

Le Colgin joue un rôle de faire-valoir pour le Harlan Estate 1999 qui apparaît alors comme un vin délicat et chatoyant alors que lui aussi est lourd en alcool, mais y ajoute une grâce qui nous ravit.

L’Ermitage Le Pavillon Chapoutier 1994 a la tâche assez facile après ces trois américains car il est racé, raffiné, très expressif, doté d’une rare longueur. Je n’attendais pas qu’un 1994 soit aussi brillant. Tant mieux ! Il est joyeux, plein en bouche et gourmand tout en étant racé. En fait, sur ces quatre vins, deux se montrent plus avenants, l’Ermitage et l’Opus One. Les vins américains ont montré un visage beaucoup moins flatteur que ne l’a fait le vin italien de grand plaisir, le Sassicaia 2007.

Le Darley, fromage breton à pâte lavée a permis de continuer de boire les rouges, et le reste du Vega Sicilia Unico 1991 de la veille est resté coincé et renfermé. C’est certainement un problème de bouteille. Le Bollinger rosé est tout simplement éblouissant.

Sur les pâtes bleues nous finissons le Gilette Crème de Tête 1971 de la veille qui continue d’être brillant, vif et cinglant et nous profitons du Château d’Yquem 1990. Si le Gilette est tranchant, l’Yquem est opulent, riche, pianotant des saveurs complexes à base de fruits exotiques. Il s’est exprimé sur le Stilton mais aussi sur la tarte Tatin délicieuse, dans un accord couleur sur couleur, même si l’Yquem est beaucoup plus clair que les pommes dorées.

Nous avons tous fini le repas assez fatigués, car après onze vins pour sept buveurs hier il y a eu ce soir onze vins pour six buveurs, ma fille ayant dû nous quitter pour partir demain matin en trekking dans les Alpes de Haute Provence pour plusieurs jours.

Sur deux jours, nous avons bu quelques vins exceptionnels, nous avons profité de la générosité de tous. Qu’on en juge :

Les amis locaux ont offert : Trévallon blanc 2013, Grange des Pères blanc 2012, Sassicaia 2007, Champagne Dom Pérignon 1995, Champagne Dom Pérignon Oenothèque 1996, Opus One 1996.

Les amis de Paris ont offert : Champagne Substance Selosse dégorgé juillet 2008, Gaja Sperss 2011, Vega Sicilia Unico 1991, Château Gilette crème de Tête 1971, Meursault Désirée Domaine des Comtes Lafon 1992, Château d’Yquem 1990.

Tomo a offert : Chevalier Montrachet Domaine d’Auvenay 2001, Colgin Estate Cariad 2005, Harlan Estate 1999.

J’ai complété avec : Champagne Salon 1997 magnum, Champagne Laurent Perrier Cuvée Grand Siècle magnum, Champagne Initial Selosse dégorgé septembre 2011, Champagne Krug Grande Cuvée ancien, Côte Rôtie La Mouline Guigal 2005, Mas Amiel Prestige 15 ans d’âge, Champagne Bollinger Grande Année rosé 2002, Corton Charlemagne Bouchard Père et Fils 2008, Ermitage Le Pavillon Chapoutier 1994.

Le week-end du 15 août est devenu une tradition pour ouvrir de grands vins. Cette édition nous a ravis. Tomo restant un peu plus longtemps que les autres amis avec épouse et enfant, nous avons prévu de mettre un point final à ce week-end avec des vins de concours. Vive l’été !

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Festivités du 15 août, le coup d’envoi samedi, 13 août 2016

Les festivités du 15 août vont bientôt commencer. Ce rendez-vous dans notre maison du sud est devenu un rite. Les deux premiers amis arrivent de Paris le 12 août. Le premier dîner est traditionnellement le dîner de bienvenue. Je suis allé acheter des camerones chez le très bon poissonnier de la gare d’Hyères. L’apéritif comprend un jambon Pata Negra bien gras et goûteux évoquant fortement la noix, une poutargue bien moelleuse et iodée, des olives noires, une anchoïade à se damner et des crevettes roses. Le Champagne Salon magnum 1997 est époustouflant. Ayant bu ce 1997 en bouteille récemment, je peux mesurer l’effet magnum. Le vin a une personnalité tranchée spectaculaire. Subtil, romantique, ce champagne floral est tout en suggestion, mais une suggestion pénétrante. S’il n’a pas la force vineuse, il a la persuasion. C’est un très grand champagne de plaisir. Lors de la sortie du 1997, je ressentais un jeune ado plutôt boutonneux, encore timide. Didier Depond, président de salon m’avait dit : « tu verras ». Et l’on constate aujourd’hui qu’il avait bien raison. Les camerones sont extrêmement goûteuses, associées à du riz blanc assez neutre et le champagne répond très bien, même si un fort blanc de Bourgogne eût été un meilleur compagnon. Nous avons contemplé les étoiles face à la mer, heureux de nous retrouver pour ce qui promet d’être un week-end de gastronomie et d’amitié.

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Dîner avec des amis et Salon 96 et 97 vendredi, 5 août 2016

Nous invitons à dîner les amis de notre commune du sud qui participeront aux agapes du 15 août. Le prétexte est de préparer les menus des deux dîners prévus, l’un chez eux l’autre chez nous. Pour l’apéritif, j’ouvre un Champagne Salon 1997. L’attaque de ce champagne est d’une rare fluidité. On sent que ce 1997 s’ouvre et s’affirme. C’est un beau champagne racé, tout en suggestion. On le rangerait volontiers dans les champagnes romantiques. Nous grignotons des olives noires, des gressins frottés d’une anchoïade particulièrement goûteuse, de la poutargue et le Salon est à son aise avec toutes ces saveurs. Un signe qui ne trompe pas, c’est que le 1997 est asséché à vive allure aussi l’idée me vient d’explorer ce que donnerait une comparaison avec Salon 1996.

Le Champagne Salon 1996 est d’une vivacité invraisemblable. C’est le guerrier qui succède à l’odalisque. Le 1996 s’affirme, puissant et conquérant. Et je pense à la difficulté qu’ont les goûteurs professionnels qui doivent juger les vins. Car bien évidemment, un expert mettra le 1996 devant le 1997 pour sa richesse et sa puissance. Mais ce soir, je suis au moins autant conquis par la grâce du 1997 si fluide que par la force affirmée du 1996. De la difficulté de hiérarchiser.

Nous passons à table et ma femme a préparé un poulet bio extrêmement savoureux associé à un « nouillotto », vocable maison, qui est un risotto mais réalisé avec des nouilles qui ont la forme de grains de riz. Ce nouillotto est à l’huile de truffe blanche. J’ouvre au dernier moment un Château de Fonsalette Côtes du Rhône 2005. C’est la première fois que je bois ce vin qui est fait par le propriétaire de Rayas, l’emblématique Châteauneuf du Pape. L’attaque est vive, le vin est riche et joyeux avec des notes d’olive noire et de cassis. Le vin est franchement bon. On sent bien sûr qu’il manque un peu de largeur et de matière, mais il est extrêmement confortable. C’est un vin plaisant et bon compagnon du poulet.

En allant acheter du pain à la maison Sarroche, mon regard fut attiré par un dessert qui ressemble à s’y méprendre à l’Ispahan, le dessert fétiche de Pierre Hermé. Je l’ai donc acheté et nous le goûtons maintenant. Même si les fondations de la maison Hermé ne vont pas trembler, ce dessert est particulièrement brillant, le macaron et la framboise étant d’une fraîcheur et d’une légèreté à signaler. Les quelques gouttes restantes du Salon 1996 ont mis un point final à ce simple mais charmant dîner.

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surprenante différence entre les deux bouchons, celui du 1996 paraissant nettement plus jeune que celui du 1997.

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Champagne Salon 1996 dimanche, 17 juillet 2016

Les jours qui côtoient le 15 août sont l’occasion de dîners de grands vins. Mon ami Tomo sera de la partie. Devant retrouver des amis sur la Côte d’Azur, il fait un crochet, un mois avant nos futures agapes, pour me confier les vins qu’il a prévus. Il est descendu en avion avec sa femme, sa fille et la nounou. Il a loué une voiture pour se rendre chez ses amis. Nous n’allons pas le laisser repartir sans avoir trinqué. J’ouvre une bouteille de Champagne Salon 1996, dont le bouchon me résiste, comme cela arrive souvent avec les champagnes de cette prestigieuse maison.

La couleur est encore d’un jaune clair, mais apparaissent déjà de fines touches dorées. La bulle est très active. Tomo et moi sommes étonnés, car l’image que nous avons de ce 1996 est d’une énergie extrême. Or cette bouteille nous présente un champagne vineux, mais plus romantique que guerrier. Le vin est très agréable avec des notes dorées, de fruits assez doux. Tout est en charme plus qu’en affirmation. Le soir je finirai le champagne qui aura pris plus de volume, un beau fruit serein et beaucoup de charme, avec plus de calme que d’énergie. Les Salon romantiques me plaisent aussi.

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Anniversaires et trois champagnes dimanche, 10 juillet 2016

En été les anniversaires se succèdent, ce qui est le prétexte à ouvrir des champagnes. Le repas sera préparé par un traiteur, avec abondance de petits canapés. Le Champagne Dom Pérignon 1998 est manifestement agréable à boire, mais il n’a pas le pouvoir d’émotion et le romantisme que j’aime dans ce champagne que je chéris. S’il ne les a pas à dix-huit ans, j’ai bien peur qu’il ne les trouve pas de sitôt. Le repas, avec un filet de bar accompagné d’un risotto et d’asperges me pousse à ouvrir un Champagne Charles Heidsieck mis en cave en 1997, notamment parce que c’est l’année de l’aînée de mes petits-enfants, dont nous fêtons l’anniversaire. La trace de goût de bouchon est suffisamment faible pour que je fusse le seul à l’avoir remarquée. C’est un étonnement car pour de grandes fêtes, j’ai ouvert des dizaines et des dizaines de fois ce champagne, sans jamais rencontrer une bouteille bouchonnée.

Nous changeons donc de direction avec un Champagne Salon 1999. C’est aussi un changement de registre car même si ce n’est pas le plus complexe des Salon, son caractère vineux et sa franchise, sur une matière de grande qualité en font un vin de grand plaisir.

Comme il en est resté le lendemain, je l’ai encore plus apprécié après cette aération qui a donné de la rondeur et de la profondeur à ce beau champagne vineux combinant profondeur, charme et douceur.

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bulletins du 1er semestre 2016, du n° 666 à 691 lundi, 20 juin 2016

(bulletin WD N° 691 160621) Le bulletin n° 691 raconte : dégustation de champagnes Jacques Selosse aux Caves Legrand Filles & Fils, 201ème dîner de wine-dinners au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 690 160614)  Le bulletin n° 690 raconte : déjeuner de famille, déjeuner au restaurant Chez Françoise, détour au restaurant Le Gaigne, déjeuner au Cercle Interallié, Jazz et apéritif au « Sunday jazz loft », déjeuner au restaurant Michel Rostang.

(bulletin WD N° 689 160607) Le bulletin n° 689 raconte : dîner avec des amis dans ma maison du sud, 200ème dîner de wine-dinners au Pavillon Ledoyen.

(bulletin WD N° 688 160531)   Le bulletin n° 688 raconte : déjeuner au restaurant Passage 53, 26ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo avec 51 vins en trois groupes.

(bulletin WD N° 687 160524)  Le bulletin n° 687 raconte : dégustation des vins de la Bodega Vega Sicilia en présence de son président Pablo Alvarez, déjeuner au restaurant Pages, déjeuner au restaurant Le Veau d’or à Château-Gontier, dîner et déjeuner chez des amis, dîner au restaurant Le Surcouf à Cancale.

(bulletin WD N° 686 160517)   Le bulletin n° 686 raconte : 199ème dîner de wine-dinners au restaurant Taillevent, dîner de 50 ans de mariage au restaurant de l’hôtel Les Crayères à Reims avec une Romanée-Conti.

(bulletin WD N° 685 160510)    Le bulletin n° 685 raconte : dîner au restaurant Medlar dans le quartier de Chelsea avec des vins d’un rare éclectisme, 198ème dîner au 67 Pall Mall Club de Londres.

(bulletin WD N° 684 160503)    Le bulletin n° 684 raconte : présentation des 2013 des Maisons Familiales de Tradition de Bourgogne, déjeuner au restaurant Le Petit Verdot, repas de famille, déjeuner à Londres au 67 Pall Mall Club, club anglais d’amateurs de grands vins, pour préparer le 198ème dîner.

(bulletin WD N° 683 160426)  Le bulletin n° 683 raconte : déjeuner au restaurant Pages, déjeuner de Pâques, déjeuner à Paris chez un ami canadien, dégustation aux Caves Legrand des vins élaborés et présentés par Jean-Michel Deiss.

(bulletin WD N° 682 160419)   Le bulletin n° 682 raconte : pour préparer le 200ème dîner, déjeuner « d’étude » au restaurant Ledoyen de Yannick Alléno, dégustation « les Vinissimes de Nicolas » à la Maison des Polytechniciens, dîner au restaurant Macéo pour le 25ème anniversaire du champagne Legras & Haas.

(bulletin WD N° 681 160411)  Le bulletin n° 681 raconte : déjeuner « Tradition » annuel au restaurant Taillevent, repas de famille, déjeuner au restaurant Clarence, déjeuner au Yacht Club de France, conférence dégustation à l’école Cordon Bleu.

(bulletin WD N° 680 160405)    Le bulletin numéro 680 raconte : repas de famille et dîner au restaurant Taillevent avec d’invraisemblables champagnes de la plus grande rareté.

(bulletin WD N° 679 160329)   Le bulletin n° 679 raconte : à Miami déjeuner au restaurant Seaspice, dîner chez mon fils, dîner au restaurant Zuma, dîner à Paris au restaurant Pages avec des vins rares, dîner avec mon fils à Paris.

(bulletin WD N° 678 160326)   Le bulletin n° 678 raconte : exceptionnel dîner au Bern’s Steak House à Tampa avec trois vins centenaires, musée Dali, match de Basket, déjeuner au Wynwood Kitchen & Bar, café au Panther Coffee, dîner chez mon fils.

(bulletin WD N° 677 160322)   Le bulletin n° 677 raconte : départ pour Miami, dîner chez mon fils, déjeuner au restaurant italien de l’hôtel Biltmore, déjeuner au restaurant Seaspice, déjeuner au restaurant Georges, dîner au restaurant GK Bistronomie, dîner au restaurant La Palme d’Or de l’hôtel Biltmore.

(bulletin WD N° 676 160315)    Le bulletin n° 676 raconte : plusieurs dîners avec mon fils avec des vins aux fortunes diverses, dîner caritatif à La Coupole, déjeuner au restaurant Le Petit Verdot, déjeuner au Yacht Club de France.

(bulletin WD N° 675 160308)    Le bulletin n° 675 raconte : le 197ème dîner de wine-dinners au restaurant Laurent et deux repas de famille au champagne.

(bulletin WD N° 674 160301)    Le Bulletin n° 674 raconte : cocktail à la fondation créée par Jean-Pierre Raffarin pour nouer des liens culturels et commerciaux avec la Chine, présentation des vins de « Rhône Vignobles » à la Maison de l’Aubrac, deux repas en famille, déjeuner au restaurant du Mandarin Oriental de Thierry Marx.

(bulletin WD N° 673 160214)   Le bulletin n° 673 raconte : trois repas d’exceptionnelle qualité au restaurant de Jean Sulpice à Val Thorens, chef d’un immense talent.

(bulletin WD N° 672 160208)    Le bulletin n ° 672 raconte : les repas de Noël en famille et ceux autour du réveillon de fin d’année dans le sud avec des amis pour partager de grands vins.

(bulletin WD N° 671 160202)    Le bulletin n° 671 raconte : dégustation de 5 millésimes de Dom Pérignon à l’hôtel Royal Monceau, déjeuner au restaurant du Royal Monceau, déjeuner au restaurant David Toutain, repas de conscrits au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 670 160126)    Le bulletin n° 670 raconte : déjeuner au restaurant A.T. du chef Atsushi Tanaka, soirée Jazz et Gastronomie, avec le chef Philippe Renard, au Petit Journal de Montparnasse, Mouton 1945 avec mon fils.

(bulletin WD N° 669 160119)    Le bulletin n° 669 raconte : 196ème dîner de wine-dinners à l’hôtel du Marc, demeure de réception de la maison de champagne Veuve Clicquot Ponsardin avec une rarissime bouteille de Veuve Clicquot 1840 qui a passé plus d’un siècle et demi dans la mer Baltique.

(bulletin WD N° 668 160112)     Le bulletin n° 668 raconte : 195ème dîner de wine-dinners au restaurant Pages, deux repas de famille.

(bulletin WD N° 667 160105)    Le bulletin n° 667 raconte : deuxième journée de la dixième édition du Grand Tasting au Carrousel du Louvre, déjeuner au bar de l’hôtel Meurice avec un vigneron, « salon des vins matures » à l’hôtel Bristol.

(bulletin WD N° 666 160105)      Le bulletin n° 666 raconte : première journée de la dixième édition du Grand Tasting au Carrousel du Louvre et déjeuner en solitaire au restaurant gastronomique de l’hôtel Meurice.

202ème dîner de wine-dinners au restaurant Laurent samedi, 18 juin 2016

Le 202ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Laurent. Le fils d’un ami belge que je connais depuis plus de quarante ans quand il était adolescent m’a demandé de faire un repas pour fêter un anniversaire et un événement familial. Nous serons sept, dont trois femmes.

Je me présente au restaurant à 17h30 pour ouvrir les vins. Parmi les neuf vins, deux sont apportés par mon ami, l’Ausone 1937 au niveau bas et le Ducru-Beaucaillou 1961 mis en bouteille par un négociant belge. La majorité des parfums sont superbes, à l’exception de l’Ausone 1937 qui a des odeurs inamicales, fatiguées, qui rendent peu probable un retour à la vie. Le parfum le plus exceptionnel est celui du sauternes Bastor-Lamontagne 1929 et les senteurs que dégagent le Ducru et le Pétrus sont le jour et la nuit, chacun ayant du charme.

L’apéritif associe des amuse-bouche aux saveurs très disparates avec un Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1979 dont la bouteille est d’une grande beauté. Le champagne est bien ambré et la bulle est inexistante. Le pétillant est toujours sensible et le vin me semble plus évolué que les 1979 de Mumm que j’ai déjà bus. Il y a des notes d’agrumes, de l’amertume, et de fortes impressions de liquoreux. Le champagne s’adapte très biens aux saveurs variées. Malgré l’évolution tout le monde est satisfait de ce champagne.

Nous passons à table. Le menu créé par Alain Pégouret : « la carotte » en salade fraîchement râpée, le jus concentré  et assaisonné à la pomme épicée / pince de tourteau décortiquée et sa bisque / pigeon à peine fumé et rôti, navets fondants au foie gras relevés au gingembre acidulé, croustilles de légumes / pièce de bœuf poêlée, servie en aiguillettes, pommes soufflées « Laurent », jus aux herbes / Stilton / Merveilleux à la vanille.

Le Champagne Salon 1990 est puissant et même très puissant. Il est vineux sur des notes de miel. Il est très opulent, plus encore que le Salon 1990 que j’ai bu il y a une semaine. J’étais venu il y a quelques jours essayer la recette de l’entrée à la carotte qui constituait pour moi une énigme. Alain Pégouret m’avait dit que ce plat marche très bien avec le champagne. J’ai donc accepté de l’essayer et c’est absolument superbe, le champagne gagnant en largeur et en volume en bouche. C’est un grand champagne.

Le Bâtard Montrachet Grand Cru Veuve Henri Moroni 1991 est à peine ambré. Son parfum était agréable à l’ouverture et continue de l’être. La bisque épicée le met en valeur. Le vin est agréable et lisible. Sa complexité n’est pas extrême mais il se montre très au-dessus de ce qu’on attendrait de 1991. Je l’apprécie pour sa franchise.

Le Château Ausone 1937 a nettement progressé depuis l’ouverture, mais je sens encore beaucoup de défauts. Il avait été ajouté par mon ami sans aucune illusion. Comme il y a trois bordeaux prévus sur le pigeon, je ne m’attarde pas mais il convient de faire une remarque. Une jeune femme de notre table a préféré le Mumm au Salon, préférant le champagne plus évolué. Et elle a placé dans le vote final cet Ausone comme premier de son choix. Un tel amour des vins évolués mérite d’être signalé, d’autant que cette charmante personne assume complètement ses choix. J’apprendrai plus tard que l’Ausone 1937 de mon ami est en fait un cadeau que je lui avais fait il y a 21 ans.

Le Château Ducru-Beaucaillou 1961 mis en bouteille par un négociant belge qui porte le doux nom de Lafite est un vin au parfum très fort et conquérant. Il y a de la truffe dans ce vin très riche. Il est guerrier. Il va créer une association passionnante avec le pomerol.

Le Pétrus 1976 a un nez très raffiné, subtil et profond. Pendant que le Ducru est conquérant, le Pétrus est romantique. Il n’y a aucune recherche de passage en force mais plutôt un discours délicat, les complexités étant suggérées plus qu’exposées. Il y a de la truffe dans ce vin, mais plus raffinée que celle du Ducru. Il serait facile de passer à côté du message du vin mais le Pétrus a une telle cohérence que chacun s’en complait. Rien n’est plus dissemblable que ce couple Ducru Pétrus et les deux s’accordent avec les très goûteux pigeons dont les navets ne sont pas nécessaires.

Le Châteauneuf-du-Pape Domaine du Pégau Cuvée Réservée 1985 est un hymne à l’amour. Le parfum est totalement sensuel, de garrigue, de tapenade, de grillons qui chantent l’été. Ce vin séducteur est toute luxure. Il est d’une grand équilibre, d’une belle puissance en bouche. C’est Don Juan, Roger Federer et Fred Astaire. Il sera la vedette des votes.

Le Château d’Yquem 1983 est bien ambré. Son parfum est assez retenu mais profond. C’est un grand Yquem qui forme un accord majeur sur le stilton assez salé. Lui aussi sera couronné dans les votes.

Le Château Bastor-Lamontagne 1929 est un rêve absolu. Son parfum est incroyablement riche d’agrumes et de fruits confits. Plus complexe, on ne trouverait pas. En bouche, c’est de l’or fondu. Il a tout pour lui et le dessert va former un accord extraordinaire de fraîcheur. Je trouvais ce dessert, le Merveilleux à la vanille, très osé, et son originalité m’a conquis. Un accord de génie, car chaque bouchée du dessert rafraîchit le vin et lui donne un coup de fouet.

Il est temps de voter. Sur neuf vins du dîner huit sont dans les votes. Celui qui n’y est pas, le Bâtard-Montrachet est un bon vin, mais n’apporte pas beaucoup de surprise. Pour sept votants, quatre vins ont eu des votes de premier, l’Yquem trois fois, le Châteauneuf deux fois, Le Bastor-Lamontagne une fois et l’Ausone 1937 a miraculeusement un vote de premier. Un des convives a le même vote que le consensus.

Le classement de consensus serait : 1 – Châteauneuf-du-Pape Domaine du Pégau Cuvée Réservée 1985, 2 – Château d’Yquem 1983, 3 – Pétrus 1976, 4 – Château Bastor-Lamontagne 1929, 5 – Château Ducru-Beaucaillou 1961.

Mon classement est : 1 – Château Bastor-Lamontagne 1929, 2 – Châteauneuf-du-Pape Domaine du Pégau Cuvée Réservée 1985, 3 – Pétrus 1976, 4 – Champagne Salon 1990.

Mon ami avait souhaité conclure sur un alcool. J’ai apporté un Bas-Armagnac Domaine Boingnières 1970. Il apparaît après les votes et je dois dire que s’il avait été servi avant, je l’aurais mis premier. Cet armagnac qui titre 48° est incroyable. Jeune, puissant, ciselé avec une précision rare, il est tout en fraîcheur. Je suis envoûté par cet alcool frais qui n’a aucune patine du temps, mais se montre glorieux, imprégnant, persuasif.

L’ambiance amicale et familiale du dîner a créé une atmosphère particulièrement joyeuse qui fait que personne ne veut quitter la table. La cuisine du Laurent a été éblouissante, la palme allant au dessert le Merveilleux, mais tous les plats ont été réussis, le bœuf rendant le Châteauneuf encore plus sensuel. Le service une fois de plus a été impeccable et attentionné. Nous nous sommes promis de nous revoir bien vite pour jouir à nouveau de tels plaisirs.

Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1979

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Champagne Salon 1990

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Bâtard Montrachet Grand Cru Veuve Henri Moroni 1991

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Château Ducru-Beaucaillou 1961

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Château Ausone 1937

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Pétrus 1976

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Châteauneuf-du-Pape Domaine du Pégau Cuvée Réservée 1985

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Château d’Yquem 1983

Château Bastor Lamontagne 1929

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Bas Armagnac Boingnères 1970

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la table en fin de repas

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classement et votes du 202ème dîner au Laurent 160618

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