Bulletins du 1er semestre 2023, du numéro 974 à 998 mardi, 27 juin 2023

Bulletins du 1er semestre 2023, du numéro 974 à 998

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(bulletin WD N° 998 230629)    Le bulletin n° 998 raconte : dégustation d’un Krug Private Cuvée années 60 avec Arnaud Lallement, déjeuner de vins italiens avec un sublime 1908 au restaurant l’Assiette Champenoise, déjeuner chez ma sœur et présentation des vins de la 38ème séance de l’Académie des Vins Anciens.

(bulletin WD N° 997 260621)    Le bulletin n° 997 raconte : déjeuner ‘Enigma’ au restaurant Pages avec les gagnants d’une énigme posée sur Instagram, dîner au restaurant Poppy, arrivée à l’Assiette Champenoise et visite de la maison de champagne Coutier à Ambonnay.

(bulletin WD N° 996 230615)    Le bulletin n° 996 raconte : visite au domaine de la Romanée Conti avec remise d’un parchemin, dégustation en cave des vins sur fûts et déjeuner d’amis avec des bouteilles historiques et splendides.

(bulletin WD N° 995 230608)    Le bulletin n° 995 raconte : dîner au restaurant Paul Bocuse avec de grands vins de 1983, compté comme 276ème et visite de ma cave puis dîner à la maison avec un aventurier globe-trotter.

(bulletin WD N° 994 230531)    Le bulletin n° 994 raconte : déjeuner avec mon fils et son fils, visite de ma cave suivie d’un déjeuner à mon domicile et dîner au restaurant Paul Bocuse pour préparer un grand dîner d’anniversaire en ce restaurant.

(bulletin WD N° 993 230523)    Le bulletin n° 993 raconte : 275ème repas de wine-dinners au restaurant Plénitude Arnaud Donckele de l’hôtel Cheval Blanc à Paris.

(bulletin WD N° 992 230517)   Le bulletin n° 992 raconte : déjeuner au restaurant l’Ecu de France pour mes quatre-vingts ans, apéritif dînatoire, déjeuner de famille et déjeuner dans ma cave avec une journaliste.

(bulletin WD N° 991 230510)    Le bulletin n° 991 raconte : dîner à l’Auberge Nicolas Flamel avec des normaliens, déjeuner au restaurant Le Sergent Recruteur et préparation des vins la veille d’un déjeuner de 55 personnes.

(bulletin WD N° 990 230503)    Le bulletin n° 990 raconte : déjeuner au restaurant Le Sergent Recruteur avec deux amateurs de vins, déjeuner de famille et déjeuner au restaurant Pages avec un ami de longue date.

(bulletin WD N° 989 230427)    Le bulletin n° 989 raconte : déjeuner au restaurant de l’hôtel Les Crayères à Reims, déjeuner à l’Automobile Club de France, préparation d’un prochain repas avec Arnaud Donckele, déjeuner au restaurant Langosteria et déjeuner en famille.

(bulletin WD N° 988 230419)    Le bulletin n° 988 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, déjeuner fraternel au restaurant Procope, déjeuner de famille à la maison, 274ème dîner au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 987 230413)    Le bulletin n° 987 raconte : dans le sud déjeuner aux pieds de porc, présentation des 2020 des domaines familiaux de Bourgogne, dîner au château de Louvois de Laurent-Perrier et dégustation de sept itérations du Laurent-Perrier Grand Siècle au siège de Laurent-Perrier.

(bulletin WD N° 986 230405)    Le bulletin n° 986 raconte : le 273ème dîner de wine-dinners au restaurant Maison Rostang Nicolas Beaumann et apéritif impromptu dans le sud.

(bulletin WD N° 985 230328)    Le bulletin n° 985 raconte : le 272ème dîner de wine-dinners au restaurant Garance et un déjeuner au restaurant Les Confidences de l’hôtel San Régis.

(bulletin WD N° 984 230317)    Le bulletin n° 984 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, déjeuner avec les responsables d’un grand Institut, dîner au restaurant Kei, déjeuner à l’hôtel Saint-James et dîner au restaurant Jean Imbert du Plaza Athénée.

(bulletin WD N° 983 230307)    Le bulletin n° 983 raconte : déjeuner dans ma cave avec mon fils et 271ème repas, déjeuner à l’Appartement de Moët Hennessy, avec trois vins du domaine de la Romanée Conti.

(bulletin WD N° 982 230228)    Le bulletin n° 982 raconte : Champagne impromptu, déjeuner avec un américain du Minnesota et une liqueur inconnue, déjeuner au restaurant Place Royale et déjeuner au restaurant l’Astrance.

(bulletin WD N° 981 230222)    Le bulletin n° 981 raconte : le réveillon de la Saint-Sylvestre dans le sud, deux repas de famille donnant la place belle aux champagnes.

(bulletin WD N° 980 230215)    Le bulletin n° 980 raconte : deuxième réveillon de Noël, déjeuners et dîners impromptus dans le sud précédant la Saint Sylvestre.

(bulletin WD N° 979 230208)    Le bulletin n° 979 raconte : dîner lors de la finale du championnat du monde de football, premier réveillon de Noël anticipé et déjeuner de famille.

(bulletin WD N° 978 230131)    Le bulletin n° 978 raconte : dîner au restaurant Plénitude Arnaud Donckele de l’hôtel Cheval Blanc Paris, déjeuner au restaurant Pages avec des vins inattendus.

(bulletin WD N° 977 230124)    Le bulletin n° 977 raconte : présentation par Aubert de Villaine des vins du millésime exceptionnel 2019 du domaine de la Romanée Conti, suivie d’un dîner au siège de la société Grains Nobles et dîner au Plaza Athénée de Jean Imbert.

(bulletin WD N° 976 230117)    Le bulletin n° 976 raconte : la 37ème séance de l’Académie des Vins Anciens au restaurant Macéo avec 37 inscrits et plus de 50 vins.

(bulletin WD N° 975 230110)    Le bulletin n° 975 raconte : deuxième journée du Grand Tasting de Bettane & Desseauve avec notamment un atelier Chambertin et un atelier Sauternes et déjeuner de dimanche à la maison.

(bulletin WD N° 974 230103)    Le bulletin n° 974 raconte : le Grand Tasting de Bettane et Desseauve avec de nombreuses Master Class de Laurent Perrier, Henriot, Charles Heidsieck, Dom Pérignon et la fameuse Master Class, « Le Génie du Vin ».

déjeuner au restaurant A.M. d’Alexandre Mazzia vendredi, 23 juin 2023

Un ami du sud, qui n’avait pas pu venir fêter mon anniversaire invite ma femme et moi à déjeuner au restaurant A.M. d’Alexandre Mazzia qui est l’un des grands restaurants trois étoiles du sud de la France, situé à Marseille.

La salle est toute petite et c’est très agréable pour moi d’être accueilli par mon nom alors que la table est réservée au nom de notre ami. Le menu est unique mais peut être servi en un nombre variable de plats. Je suggère de prendre le menu le plus complet mais l’expérience montrera que le menu un peu moins copieux serait suffisant.

Chaque séquence est un festival de saveurs d’une créativité unique. Il y a des plats sur chaque parcelle disponible de la table. Je demanderai en fin de repas combien d’éléments différents nous ont été servis sur des assiettes ou des coupelles de différentes formes et tailles et l’excellent sommelier Kevin me dira qu’il y en a quarante-cinq. On peut imaginer le prodige que réalisent les serveurs qui savent où chaque pièce du puzzle doit se poser et qui récitent la composition de chaque élément avec une intelligence certaine.

Voici le menu qui est l’un des plus complexes que j’aie pu rencontrer : poisson de nos côtes, levure de bière torréfie, eau de poisson vinaigrée à la criste marine / Cristalline safran, poutargue de caviar, condiment gingembre et têtes de maquereaux brûlées / langoustines, fruits rouges, bouillon de légumes racine et sumac / courgette aigre doux, feuille d’amidon, pommade courgette au cidre / algie, pommade de patate douce, réglisse, poutargue / Crousti-galanga, bœuf en juxtaposition de cuisso, campari et mignonette / parmesan, pistache, grenade et aloe vera / crevette grise, katsuobushi de têtes, huile de piment vert / œufs de saumon et truites sauvages marinées au saké, lait fumé / biscotte végétale, pommade herbacée-iodée, fleur de l’instant / anguille fumée et chocolat / pain viennois fumé au charbon, beurre demi-sel au Combawa / chair d’araignée au jus animal, voile de loup mariné saké-betterave et garum / semoule aux agrumes et fleur d’oranger, raifort et jus de carapaces à la peau d’orange brûlée / moules, maquereaux, harengs, noix de coco, condiment mojito estragon et jus vert / Focaccia au beurre noisette, piment d’Espelette-réglisse, beurre Nigelle et épices / brioche façon tropézienne, sardine, lard de colonnata, gingembre et pamplemousse / langoustine, algue vernie, beurre blanc-plancton, jus dragon, vierge marine, poutargue, lait de poule / langoustine avec les doigts, popcorn d’algues, sésame à la bonite, condiment citron géranium / consommé de volaille infusé aux coquilles s’huîtres, dulce et écorces d’agrumes brûlées / Chénopode en tempura-vodka, œufs de brochet fumés, piment, poussière de carapace / merlu de ligne, cerise pimentée, gel aigre-doux, jus vert satay / pastèque marinée et brûlée, jus de queue de bœuf, popcorn d’algues, peau de piment / fleur de courgette, noix de cajou, épices, fruit de la passion / girolles, tapioca akaisaki / petits pois frais, pamplemousse, vierge marine, grenade, lait de poule / glace wasabi-raifort et diplotaxie/glace confiture de lait et thé vert matcha / sorbet orange sanguine, condiment orange-bergamote / chocolat fumé, piment d’Espelette, riz soufflé, navets, poussière de bacon / texture pudding au jus d’animal, tamarin-hibiscus, banane caramélisée, feuillantine / texture de banane fermentée, riz soufflé, cacahuète sucrée, kumquat, gel d’Espelette / maïs givré, vinaigre balsamique 25 ans d’âge, meringue maïs fumé grillé / avocat, perle de gingembre, fenouil, graines de moutarde / pastèque, gin, voile basilic, condiment pastèque Get27 / palet glacé pomme, eau de pomme au curry vert, spray de gin aux agrumes / texture sablé-cigarette, pommade de patate douce aux épices, framboise, citron basilic.

Ce qui me fascine, c’est d’abord l’immense inventivité du chef qui crée non seulement des goûts, mais des registres de goûts, car dans certains plats, le goût se présente en vagues successives, d’un charme raffiné. Mais ce qui me subjugue aussi, c’est la présentation des plats par toute l’équipe, qui ne fait pas que réciter mais explique de façon pertinente. On peut dire chapeau au chef et chapeau à l’équipe.

La carte des champagnes est intelligente car pour chaque champagne on indique la date de dégorgement. Je choisis un Champagne Billecart-Salmon Cuvée Nicolas François 2002 dégorgé en avril 2019. Dès la première gorgée je ressens une émotion immense. Le vin à la belle couleur est vif, cinglant, avec un message très complexe. De plus sa sérénité est évidente. Il est long. C’est un champagne parfait et émouvant. Il est tellement grand que l’on va commander une deuxième bouteille, car le raffinement de ce champagne colle parfaitement aux plats d’Alexandre Mazzia. Les œufs de saumon et truites sauvages marinées au saké vont idéalement avec le champagne.

Le deuxième Champagne Billecart-Salmon Cuvée Nicolas François 2002 dégorgé en avril 2019 n’a pas la finesse et l’émotion du premier, même s’il est bon. On est redescendu sur terre alors que l’on était sur l’Olympe.

J’avais demandé à Kevin quel type de vin rouge conviendrait à la suite du repas et il me suggère un vin subtil et élégant. Je choisi le Volnay les Caillerets, ancienne Cuvée Carnot, Bouchard Père & Fils 1999. C’est exactement ce qu’il fallait. Ce vin qui respire à pleins poumons la Bourgogne est d’un raffinement parfait et dégage une émotion encore plus grande que le champagne, ce qui n’est pas peu dire. C’est sur un bouillon qui accompagnait des poissons que j’ai eu envie de ce vin d’une élégance extrême.

L’expérience des repas d’Alexandre Mazzia c’est entrer au Panthéon de la Gastronomie où les Dieux sont peu nombreux. Il en est un.

 

38ème séance de l’académie des vins anciens dimanche, 11 juin 2023

La 38ème séance de l’académie des vins anciens se tient une nouvelle fois au restaurant Macéo. Nous serons 32 répartis en trois tables, deux de onze et une de dix, la table 2. La gestation a été difficile car normalement je demande que les livraisons de vins et les paiements soient faits avec un mois d’avance. Or jusqu’au dernier jour j’ai dû attendre des vins et des paiements, ce qui est difficile à gérer.

Par ailleurs il y a une extrême diversité dans la qualité des apports et le niveau général pour cette session est inférieur à celui des séances précédentes où nous avions réussi à hausser le niveau grâce à quelques amis, empêchés de venir. Face à cela, j’ai décidé de faire un apport plus important en volume que d’habitude, pour être sûr que tout le monde soit content de cette réunion. Sur les 32 participants, onze viennent sans vin aussi mon apport devrait normalement êtres de onze en plus du mien, soit douze bouteilles. Or j’ai apporté l’équivalent de 26 bouteilles de 75 cl, Ce qui permet que chaque table puisse goûter 17 vins différents, au lieu de dix ou onze dans la logique habituelle de l’académie.

Tout le monde devrait pouvoir trouver son bonheur. Généralement, les plus généreux participants sont à ma table mais pas tous, car rien n’est rigide, et pour motiver tous les académiciens à être plus généreux, j’ai ajouté à ma table un vin du domaine de la Romanée Conti.

Il y a donc de quoi faire plaisir à tout le monde et j’ai pu le vérifier par les sourires épanouis de toutes les tables.

Il y a par ailleurs une grande nouveauté, c’est le nombre significatif d’étrangers qui se sont inscrits après avoir lu mes messages sur Instagram. Des hollandais, plusieurs newyorkais, un Hongkongais et sans doute d’autres, se sont joints à nous.

Voici la répartition des vins par table.

Les Vins de la table 1 : Champagne Laurent Perrier Brut ss A magnum (apéritif), Champagne Paul Gobillard 1983, Champagne Pol Roger 1964, Champagne Dom Pérignon année illisible 1961, Sancerre Sauvignon G.Leschemelle & Cie 1949, Quincy 1946, Corton Charlemagne Maison Rouget 1990, Montrachet Caves Nicolas 1969, Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1971, Cos d’Estournel 1973, Château Branaire 1945 vidange, Clos de Tart 1947 (grande vidange), Beaune Barton & Guestier 1969, Corton Bichot négociant 1947, Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1984, Bordeaux Supérieur domaine Dubourdieu Crème de Tête 1947, Vouvray Le Paradis René Bouco mœlleux 1953.

Les vins de la table 2 : Champagne Laurent Perrier Brut ss A magnum (apéritif), Champagne Paul Gobillard 1983, Champagne Charles Ellner 1976, Champagne Charles Ellner 1967, Sancerre Blanc Domaine Robineau 1979, Tokay Pinot Gris Grand Cru Hartmann Gérard & Fils Cuvée Ste Catherine 1985, Château Bouscaut blanc 1966, Château de Lamarque Haut Médoc 1975, Château Croizet-Bages Pauillac 1964, Vin d’Arbois rouge En Chemenot cave Edgar Faure 1964, Château Calon-Ségur Saint-Estéphe 1955, Barolo Franco Tirina 1968, Barolo Borgogno Giacomo et Figli 1968, Barolo Filli Seris et Battista Borgogno 1968, Fontanafredda Barolo 1967, Domaine de Malendure Loupiac Crème de tête 1964, Sauternes Yves Bourgès 1964.

Les vins de la table 3 : Champagne Laurent Perrier Brut ss A magnum (apéritif), Champagne Paul Gobillard 1983, Sancerre Sauvignon G.Leschemelle & Cie 1949, Ladoucette Pouilly-Fumé 1972, Vin d’Alsace Clos Zisser 1976, Chassagne Montrachet Poulet Père & Fils 1988, Hermitage Chante Alouette Chapoutier années 80, Château de Lamarque Haut Médoc 1975, Château Cantemerle 1950, Brane Cantenac 1982, Cos d’Estournel 1964, Château Ducru Beaucaillou 1943 vidange, Vin d’Arbois rouge En Chemenot cave Edgar Faure 1964, Chambertin Bichot négociant 1947, Coteaux du Layon domaine inconnu années 70, Vouvray demi-sec Jean Bardet 1966, Rivesaltes Aimé Cazes 1978.

A 15 heures j’attends que le premier étage du restaurant Macéo soit libre pour pouvoir ouvrir les bouteilles. Il y a 51 vins ce qui représente un important travail. Il fait tellement chaud qu’il faut veiller à la température des vins. Béatrice, qui m’aide à chaque séance pour organiser la gestion et sans laquelle je ne pourrais rien faire, a des astuces pour rafraîchir les vins rouges sans tremper les bouteilles dans l’eau.

A côté de moi l’équipe du restaurant dresse les tables avec des gestes précis. Des académiciens vont venir m’aider ce qui aura permis une ouverture dans des temps records. Du fait des conditions atmosphériques les bouchons sont plutôt secs et résistent. Les parfums des vins sont assez engageants. Des académiciens offriront un champagne et un Vouvray pour donner du cœur à l’ouvrage aux ouvreurs. Nous bavardons aimablement jusqu’à l’arrivée des participants.

Nous sommes 32 répartis en trois tables. Chaque table aura accès à 17 vins ce qui est – je crois – un record. Comme il fait très chaud nous prendrons l’apéritif à table car l’espace libre entre les tables est limité.

Nous commençons par deux bouteilles de Champagne Laurent Perrier Brut sans année en magnum. De la couleur et de la forme du bouchon on peut estimer qu’il s’agit de vins des années 90. Celui que je bois est très agréable, de couleur légèrement dorée, bien rond et confortable.

Pour l’apéritif j’ai aussi ajouté trois bouteilles de Champagne Paul Gobillard 1983 dont une des bouteilles a fait un joli pschitt à l’ouverture. Le champagne est agréable mais manque peut-être d’un peu d’émotion.

Nous commençons à boire les vins du repas mais la cuisine n’est pas encore prête à nous servir.

Le Champagne Pol Roger 1964 a une attaque magnifique et une belle complexité mais curieusement il s’arrête en cours de route et son finale est très court. Malgré cela on l’aime beaucoup.

A l’inverse le Champagne Dom Pérignon 1961 dont l’année est illisible sur l’étiquette abîmée a une attaque plutôt discrète et un finale tonitruant. Cette opposition de style entre les deux est amusante. Les deux champagnes sont grands et j’aurai un faible pour le Pol Rogerun peu plus expressif.

Le Sancerre Sauvignon G.Leschemelle & Cie 1949 est une merveilleuse surprise. Comment est-ce possible qu’un sancerre de 74 ans soit aussi rond, équilibré, abouti et porteur d’une telle joie de vivre ? C’est un grand sancerre au fruit généreux.

Lorsque j’avais fait les photos des bouteilles du repas je suis tombé amoureux du Quincy 1946 à la jolie bouteille, au beau niveau et à la couleur prometteuse. Ce devait être mon chouchou car, qui a en cave aujourd’hui un Quincy de 1946 année difficilement trouvable car se trouvant entre deux légendes, 1945 et 1947. Il était assez prévisible que tous les vins de ce millésime aient été bus. J’étais donc devenu amoureux de ce beau Quincy qui ne m’a pas trahi. De jolie couleur, au nez charmant il montre une belle personnalité et nous offre un beau plaisir. J’en suis heureux.

Le Corton Charlemagne Maison Rouget 1990 est un grand vin, mais il paraît trop jeune dans un tel dîner, malgré ses 33 ans. Il est riche mais il aurait fallu un millésime plus ancien.

Le Montrachet Caves Nicolas 1969 est une très heureuse surprise car il est riche, structuré et noble. Et sa belle prestation sera confirmée par le Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1971 qui dans mon esprit, devait être plus grand que le vin de Nicolas, mais en fait c’est le 1969 qui s’est montré le plus large et gourmand devant un 1971 un peu timide.

Le Cos d’Estournel 1973 est une belle surprise. D’un grain truffé sensible, il offre une solidité de charpente qu’on n’attendrait pas d’un 1973. Et j’aime bien quand ces années dites petites sont capables de telles vivacités.

Dans les dîners de l’académie, j’accepte les bouteilles de niveau bas, si l’on apporte aussi un vin de belle qualité. En l’occurrence je suis l’apporteur du Château Branaire 1945 de niveau dit ‘vidange’ c’est-à-dire plus bas que le début du resserrement de la bouteille. C’était un essai. Il n’est pas concluant car le vin est trop fatigué. Il pourrait avoir des intonations intéressantes, mais nous avons beaucoup de vins, ce qui ne pousse pas à les analyser.

Le Clos de Tart 1947 est l’apport d’un académicien généreux, dont le niveau vidange est encore plus prononcé. Plusieurs amis autour de la table l’aiment, car c’est un témoignage rare, mais la fatigue me gêne, et limite l’émotion qu’il pourrait susciter.

Le Beaune Barton & Guestier 1969 est un solide Bourgogne très cohérent et agréable à boire, même s’il n’attire pas vraiment l’attention. La suite allait être d’un niveau enthousiasmant.

Le Corton Bichot négociant 1947 est un vin absolument splendide de raffinement et d’expression subtile. Quel beau vin. Il fait partie des vins que j’avais achetés de la cave de l’Institut, comme le Chambertin Bichot 1947 de la table 3 qui a été aussi très apprécié. Son élégance est un plaisir.

Le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1984 est le vin que j’ai ajouté, parmi tous mes apports, pour inciter les participants à plus de générosité. A l’ouverture, j’avais eu peur, car le bouchon sentait le bouchon. Mais lorsqu’il fut enlevé, le vin ne montrait aucun signe de bouchon, ce qui se confirme maintenant. On a, de façon discrète, les marqueurs habituels des vins du domaine, la rose et le sel et le vin montre un raffinement certain. J’aime les vins du domaine des années calmes car leurs subtilités sont encore plus expressives. Certains à notre table goûtent pour la première fois un vin de la Romanée Conti. Leur satisfaction fait plaisir à voir.

Le Bordeaux Supérieur domaine du Bourdieu Crème de Tête 1947 est riche. Si le vin était servi à l’aveugle, tout le monde dirait sauternes, tant ce vin a de la puissance et de l’épaisseur. Il est très long et généreux.

Le Vouvray Le Paradis mœlleux 1953 est agréable, plus doux et calme que le vin bordelais.

Mon classement des vins de notre table est : 1 – Grands Echézeaux 1984, 2 – Corton Bichot 1947, 3 – Montrachet Nicolas 1969, 4 – Pol Roger 1964, 5 – Sancerre 1949, 6 – Quincy 1946, 7 – Bordeaux Supérieur 1947, 8 – Vouvray 1953.

Le menu a été plus un accompagnement qu’une recherche d’accords puisqu’il était impossible de concevoir un menu pour 51 vins. Je n’ai pas beaucoup bu de vins des autres tables, sauf l’un des deux Vins d’Arbois En Chemenot rouge 1964 de la cave d’Edgar Faure que j’avais apportés, auquel un académicien trouvait des intonations de vin d’Algérie tant il était torréfié, inattendu mais agréable.

Cette séance a été globalement très intéressante et la participation d’étrangers qui ont connu l’académie par Instagram permet des discussions nouvelles. J’accueille normalement des élèves des grandes écoles mais les plus fidèles faisaient en Champagne un concours européen de dégustation. Les trois fidèles de l’académie sont arrivés premiers en groupe et en individuel. Nous fêterons leur succès dans quelques mois.

Malgré la charge très lourde de gérer l’académie, je suis motivé à continuer d’animer les prochaines séances quand je constate à quel point les participants sont heureux de partager des vins anciens. L’amitié est un puissant stimulant.


Les vins tous reçus dans ma cave ce qui a permis de former les trois groupes de vins.

par un hasard comme il en arrive à l’académie, Izabella est à ma droite à la table 1

je n’ai pas photographié tous les plats

les vins de l’apéritif bus à table

Vins de la table 1 dimanche, 11 juin 2023

Vins de la table 1 – académie 8 juin 2023

les vins avec une astérisque sont fournis par moi

Champagne Laurent Perrier Brut ss A magnum (apéritif) *

Champagne Paul Gobillard 1983 *

Champagne Pol Roger 1964

Champagne Dom Pérignon année illisible 1961

Sancerre Sauvignon G.Leschemelle & Cie 1949 *

Quincy 1946 *

Corton Charlemagne Maison Rouget 1990

Montrachet Caves Nicolas 1969

Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1971

Cos d’Estournel 1973

Château Branaire 1945 vidange *

Clos de Tart 1947 (grande vidange)

Beaune Barton & Guestier 1969

Corton Bichot négociant 1947 *

Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1984 *

Bordeaux Supérieur domaine du Bourdieu Crème de Tête 1947 *

Vouvray Le Paradis René Bouco mœlleux 1953 *

les vins au restaurant Macéo avant ouverture

Vins de la table 2 dimanche, 11 juin 2023

Vins de la table 2 – académie 8 juin 2023

les vins avec une astérisque sont fournis par moi

Champagne Laurent Perrier Brut ss A magnum (apéritif) *

Champagne Paul Gobillard 1983 *

Champagne Charles Ellner 1976

Champagne Charles Ellner 1967

Sancerre Blanc Domaine Robineau 1979 *

Tokay Pinot Gris Grand Cru Hartmann Gérard & Fils Cuvée Ste Catherine 1985

Château Bouscaut blanc 1966

Château de Lamarque Haut Médoc 1975 *

Château Croizet-Bages Pauillac 1964

Vin d’Arbois rouge En Chemenot cave Edgar Faure 1964 *

Château Calon-Ségur Saint-Estéphe 1955

Barolo Franco Tirina 1968

Barolo Borgogno Giacomo et Figli 1968

Barolo Filli Seris et Battista Borgogno 1968

Fontanafredda Barolo 1967

Domaine de Malendure Loupiac Crème de tête 1964

Sauternes Yves Bourgès 1964 *

Vins de la table 3 dimanche, 11 juin 2023

Vins de la table 3 – académie 8 juin 2023

les vins avec une astérisque sont fournis par moi

Champagne Laurent Perrier Brut ss A magnum (apéritif) *

Champagne Paul Gobillard 1983 *

Sancerre Sauvignon G.Leschemelle & Cie 1949 *

Ladoucette Pouilly-Fumé 1972 *

Vin d’Alsace Clos Zisser 1976 *

Chassagne Montrachet Poulet Père & Fils 1988

Hermitage Chante Alouette Chapoutier années 80

Château de Lamarque Haut Médoc 1975 *

Château Cantemerle 1950

Brane Cantenac 1982

Cos d’Estournel 1964 *

Château Ducru Beaucaillou 1943 vidange

Vin d’Arbois rouge En Chemenot cave Edgar Faure 1964 *

Chambertin A. Bichot négociant 1947 *

Coteaux du Layon domaine inconnu années 70 *

Vouvray demi-sec Jean Bardet 1966

Rivesaltes Aimé Cazes 1978

Vins italiens magiques à l’Assiette Champenoise lundi, 5 juin 2023

Le lendemain matin à l’Assiette Champenoise, dès 9h30 débute l’ouverture des vins du déjeuner organisé par Marcello qui a sélectionné 14 vins italiens de 1978 à 1908. J’ai apporté un magnum de vin italien pour ne pas faire de concurrence aux vins de Marcello et un vin italien mais liquoreux.

L’ouverture est parfois difficile, car certains vins ont des bouchons qui sont aussi durs que du bois, ce que j’avais pu remarquer l’an dernier. Et parfois, la remontée est quasiment impossible tant les goulots ont des surépaisseurs qui coincent le bas de bouchon. Il a fallu utiliser un bilame combiné à une mèche de la création de Marcello et même deux bilames dans un cas extrême.

Les parfums sont très encourageants, riches. Seul un vin est bouchonné.

Les amis arrivent. Nous serons onze à l’apéritif et dix au repas. Le champagne est pris sur la terrasse du jardin par une journée magnifiquement ensoleillée. Les champagnes sont commandés sur place : le Champagne Petit & Bajan Ambrosie 2011 est à 70% chardonnay et 30% pinot noir. Le Champagne Les Beaux Regards Bérêche et Fils 2013 est commandé en honneur de Raphaël Bérêche qui aurait dû venir mais a été empêché par un événement familial et le Champagne Heurtebise Chartogne-Taillet 2016 Chardonnay Extra Brut magnum est choisi car Alexandre Chartogne ne pouvait rester avec nous.

Le menu avait commencé d’être élaboré hier soir lors de notre dégustation dans la cuisine et a été revu entre Arnaud et moi lors de l’ouverture des vins. Il est : petits pois, fromage frais S. Laluc / langoustine royale, huile d’olive, nage crémée / tourteau de Roscoff, laitue de mer / Gamberoni, Amareto / turbot breton, oignon B. Deloffre / pigeonneau fermier d’Onjon, épinard A. Deloffre / ris de veau, céleri A. Deloffre / fraise P. Richard, barquette croustillante.

Nous déjeunons dans une très jolie salle du premier étage sur une table très large qui nous a permis de garder plus d’une quinzaine de verres chacun. L’atmosphère ne se prêtait pas à ce que je prenne des notes, aussi mes commentaires sur les vins seront succincts.

Le Gaja 1978 a des tonalités de porto. Il est un peu trop torréfié pour mon goût.

Le Barolo Fontana Saverio 1971 marque un saut qualitatif. Il est très grand.

Le Quintarelli Reciota Amarone Valpolicella 1966 me gêne un peu, car il est aussi torréfié mais moins que le Gaja.

Le Barolo Damilano 1958 est bouchonné. J’ai demandé qu’on le serve en espérant un retour à la vie, mais la cause était perdue.

Le Barolo Mascarello 1952 est d’une très grande fraîcheur. On change de niveau qualitatif.

Le Barolo Giacomo Conterno 1950 est tout simplement fabuleux, d’un bel équilibre.

Le Barolo Giacomo Borgogno 1948 est superbe.

Le Brunello Biondi-Santi 1945 aurait de belles qualités mais il est trop acide.

Le Barolo Marchesi 1942 est pour moi le meilleur à ce stade car il a tout pour lui.

Le Barbaresco Angelo Gaja années 1940 est bien mais un peu acide, moins que le 1945.

Le Barolo Conterno Monfortino 1939 est fabuleux, combinant puissance et douceur.

Le Barolo Luigi Calissano 1937 est magique, encore plus grand que le 1939.

Le Barolo Marchesi 1931 est élégant et subtil.

Le Barolo Marchesi 1908 est fabuleux, de couleur claire et si jeune, fruité et très grand.

Le Vega Sicilia Unico magnum 1972, le seul de ma cave dans ce format pour cette année, est un bijou d’une complexité extrême. Je pense qu’il a plus de complexités que ces vins italiens qui ont d’autres atouts.

Le Vino Santo di Torgiano 1960 que j’ai apporté est une très belle surprise. Il titre 16° et il combine le doux et le sec comme certains sauternes anciens.

Nous n’avons pas voté, car c’était très difficile. Toutefois, Marcello a annoncé son vote qui n’inclut que les vins italiens : 1908, 1937, 1950.

Mon vote est : 1908, 1937, 1942, 1950.

Une chose m’a frappé lors de cette dégustation. A l’exception du Gaja 1978 qui faisait plus vieux que son âge, tous les vins se montraient à un niveau d’équilibre et jamais sur une pente descendante ou sur un déclin. Ils avaient atteint une sérénité qui rendait impossible de les traiter de « vieux ». Ce qui me fait penser qu’un vin ne vieillit pas, il évolue, ce qui est fondamentalement différent.

Si le 1908 a été jugé par tous comme le plus grand, il est certain que son âge canonique nous impressionne, mais il est réellement dans un état de pure sérénité. Et je suis content que des vins italiens, dont je ne suis pas familier, m’aient donné cette leçon. En buvant des vins français, je fais appel à tous mes repères et je les approche dans un contexte de comparaison avec ce que j’attends et je vois les différences possibles. Alors qu’ici, sans repère réel, j’ai mieux senti qu’un vin évolue et qu’il ne vieillit pas. Il vit des successions d’équilibres. Et je suis heureux de l’avoir ressenti.

Arnaud Lallement a fait une cuisine très adaptée. Sur le papier, un plat de petits pois pour des vins rouges, ce n’est pas évident. Mais le plat s’est bien comporté. Le pigeon est un plat légendaire, qui ne doit jamais évoluer. C’est une institution. Les accords d’Arnaud ont été de grand talent.

Sébastien a fait un service des vins remarquable. Toute la brigade de service a été très efficace et concernée. Marcello a créé un événement de première grandeur et sa générosité est inégalable. Il connait tous les vins, tous les champagnes, il est jeune. Il fera des miracles avec le sourire.


J’ai apporté ce vin doux qui ne sera pas ouvert mais offert à Marcello

le Vin Santo que j’ai apporté sera bu en fin de repas

Le Vega Sicilia Unico est mon apport au repas

Impressionnante collection de vins italiens de Marcello

Un Champagne Krug Private Cuvée années 60 éblouissant lundi, 5 juin 2023

Après une visite chez un vigneron d’Ambonnay, je retourne à l’Assiette Champenoise pour goûter un champagne avec Arnaud Lallement. Il s’agit d’un Champagne Krug Private Cuvée années 60. J’avais dit à Arnaud, avant ouverture, que je considère ce champagne comme une synthèse de la perfection du champagne. Il faut être courageux ou intrépide pour dire une telle chose.

Sébastien, le sommelier chef du restaurant apporte la bouteille à la table située dans la cuisine immense du restaurant. Je retire des morceaux de la fine cape du bouchon et tout-à-coup le bouchon me saute des mains et monte de quelques centimètres et retombe. Quelle surprise de voir qu’un champagne de plus de 60 ans a gardé une telle pression.

Dans les verres, le vin a gardé de belles bulles et sa couleur est d’un jaune doré. Le nez est impressionnant d’énergie. En bouche, le miracle est là. Ce champagne est d’une ampleur extrême. Il est tellement cohérent. Je confirme mon propos initial : ce vin est la synthèse de ce que l’on souhaite d’un champagne parfait. Il dépasse tous les critères possibles.

Arnaud me dit que du fait de son amitié avec la maison Krug, il a pratiquement tout bu de la production de cette belle maison, mais jamais il n’a jamais bu un champagne comme celui-ci. Sébastien est ému et dit qu’il n’a jamais bu un Krug aussi parfait. Je sens qu’il est impressionné.

Malgré l’apéritif dînatoire de la famille Coutier à Ambonnay, je souhaite quelque chose de plus complexe que le gourmand comté de 36 mois et Arnaud fait réchauffer un pigeon à se damner, l’un de ses plats emblématiques. Et je vis un moment de bonheur pur avec ce Krug aux qualités infinies.

Visite d’un vigneron d’Ambonnay lundi, 5 juin 2023

Marcello, un amateur italien, avait organisé il y a un an une extraordinaire dégustation de vins italiens qui nous avait permis de déguster côte à côte un Barolo 1920 et un Vega Sicilia Unico 1920, le plus vieux Vega Sicilia de ma cave. Il voulait faire une nouvelle dégustation de vins italiens qui aurait pour vedette un Barolo 1908.

Comme l’an dernier il souhaitait que j’ouvre avec lui tous les vins. L’événement étant un déjeuner un samedi à l’Assiette Champenoise d’Arnaud Lallement, nous avons prévu de commencer l’ouverture des vins à 9 heures. J’ai donc décidé de coucher à Reims.

J’arrive dans l’après-midi du vendredi à l’Assiette Champenoise où je suis accueilli avec de larges sourires de tout le personnel. Je demande à pouvoir parler à Arnaud Lallement et comme il est occupé, je ne le verrai qu’un peu plus tard.

Il se trouve que j’ai eu l’occasion d’acheter un lot de Champagne Krug Private Cuvée des années 60 d’un état de préservation absolument parfait. Chaque bouteille bue était magique. Je sais qu’Arnaud est un grand amateur de Krug et que son restaurant a le statut d’Ambassadeur de Krug. Je lui annonce donc que je voudrais partager une bouteille avec lui. Nous avons prévu de nous voir en cuisine à la fin du service du dîner.

Je vais rejoindre Marcello à Ambonnay pour une visite de la maison de Champagne Coutier qu’il connait bien. La maison Coutier fait du champagne depuis trois siècles et la charmante maison est d’une jolie décoration de meubles et objets de famille de plusieurs générations.

Nous allons faire une visite des vignes en voiture avec Antoine Coutier qui vinifie depuis 2014. Le paysage vallonné est d’une grande beauté. Nous allons ensuite en cave pour goûter les vins en vieillissement, les vins de fûts et ensuite, de retour à la maison nous goûtons une variété de champagnes très crayeux, un Champagne Grand Cru Blanc de Blancs Coutier 2016, un Champagne Grand Cru Blanc de Noirs Coutier 2017, un Champagne Grand Cru Coutier 1978 dégorgement à la volée fait de 70% de pinot noir et de 30% de chardonnay et nous finissons avec un Vin rouge d’Ambonnay 1976
à l’attaque superbe, énigmatique et passionnant.

Un apéritif dinatoire a accompagné cette visite auprès de vignerons absolument charmants faisant des vins d’une région viticole bénie des dieux.

Marcello est resté avec ses amis et a couché à Ambonnay tandis que je rentrais à l’Assiette Champenoise pour retrouver Arnaud Lallement.

Dîner au restaurant Poppy jeudi, 1 juin 2023

Une de mes nièces possède le restaurant Poppy, dans une petite rue tranquille du 9ème arrondissement. Elle peut donc utiliser une terrasse de rue, si agréable quand le temps est beau comme aujourd’hui. Je suis reçu par Pauline et Stéphanie et nous allons dîner dehors, seuls, car le restaurant est privé de cuisinier momentanément et Pauline ne peut pas être avec les clients et au fourneau. Elle a préparé un petit frichti à base de poulet, pommes de terre, de la verdure et des épices.

J’ai voulu pour elles des vins de qualité et facilement accessibles. Le Champagne Dom Pérignon 1993 a une couleur de blés d’or. Quand je pense aux commentaires qui avaient été faits lors du lancement de ce champagne, je suis tenté de remettre en cause les déclarations péremptoires des experts. Le 1993 ne devait pas être un grand Dom Pérignon. Les experts ont tout faux.

Ce Dom Pérignon est accueillant, serein, confortable. Son message est instantanément compréhensible. C’est celui d’un champagne souriant et équilibré. Sa longueur est belle. On se sent bien et des fines tranches de saucisson l’accompagnent avec bonheur. On est bien et on parle de tout.

Pauline n’est pas très contente de son plat. Quelle importance. Aucune. Car le Vega Sicilia Unico 1991 qui à l’ouverture avait montré un parfum riche et délicieux est maintenant un plaisir absolu. On se sent en voyage vers la lune. Car le vin est fort, mais d’une telle douceur. Il est joyeux mais complexe, riche et imprégnant et ce que j’adore c’est son finale qui est une pirouette de saveurs mentholées. Un régal absolu.

Les deux vins ont soutenu nos discussions. Pauline connaît ses voisins qui viennent la saluer. Ce havre de paix est une pause agréable dans un Paris trépident.