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Ce blog n’est pas un guide au sens classique. C’est plus le roman d’aventures d’un passionné de vins anciens et de gastronomie.
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Le détail des prochains dîners se lit ici : http://www.academiedesvinsanciens.org/programme-des-diners/

 

 

 

 

(ouverture de Mouton 1918 dont l’étiquette Carlu est en tête de ce blog. A gauche, on reconnait Mouton 1945)

 

 

 

 

 

 

Il n’est pas prévu – pour l’instant – de dialogue directement sur le blog, car je ne pourrais pas le gérer. Mais on peut m’adresser des questions, des commentaires, des suggestions par mail en se servant du formulaire que l’on trouve en cliquant sur ce lien : me contacter .

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Et sur Instagram à @françoisaudouze

Des vins avec ma fille dimanche, 21 juillet 2024

Une entreprise qui travaillait pour ma maison dans le sud était en retard dans ses livraisons et a commis des erreurs successives. Pour se faire pardonner, elle m’offre un Champagne Gimmonet Gonet ‘L’Origine’ Blanc de Blancs Grand Cru dégorgé en octobre 2023.

Ce choix est tout à son honneur. Le vin est frais et agréable mais manque un peu de longueur. Agréable, il est fait pour être bu en été.

Pour suivre, j’ouvre un Champagne Salon 2004. Ma fille a la même réaction que moi : nous cherchons en vain où est l’émotion. Comment est-il possible que ce champagne que j’avais trouvé si enthousiasmant il y a quelques jours soit aussi effacé aujourd’hui ? Salon est un champagne d’une constance certaine aussi cette contreperformance est un mystère. Il faudra vite qu’un autre Salon efface ce souvenir.

Pour le dîner, ma femme annonce du poulet. Ce volatile est l’ami du vin, qu’il soit rouge ou blanc. J’ai envie de partager avec ma fille un vin que j’adore, le Clos de Vougeot Méo Camuzet 1999. Je l’ai ouvert peu de temps avant le repas car le vin est jeune. Le niveau dans la bouteille est au plus haut possible. Le parfum est d’un charme extrême. Il annonce un vin intense et noble.

Le premier mot qui vient dès qu’on le boit est soie. Quel raffinement. Ce vin est plein de grâce, élégant et soyeux. Un vin purement délicat et adorable. Ce vin est un grand moment.

Des vins plus jeunes au restaurant dimanche, 21 juillet 2024

Quelques jours plus tard, nous revenons au même restaurant avec ma fille cadette. Etant autorisé à venir avec mes vins je les choisis plus jeunes pour que le maître d’hôtel et son épouse puissent en profiter. J’ai choisi un Champagne Krug Grand Cuvée 163ème édition. Un gros pschitt est apparu lorsque je l’ai ouvert quatre heures avant le dîner. Il a une belle couleur dorée et un parfum élégant. La bulle est très active. Je dois dire – à mon goût – que la bulle est trop puissante.

Quand je compare ce Krug avec le Grande Cuvée qui a une étiquette de couleur crème, mon cœur appartient à la version plus ancienne. Krug a besoin de temps et je dis toujours : achetez Krug et laissez-le dormir dans votre cave pendant au moins dix ans. Bien sûr, je sais que de nombreux amateurs de vin ne peuvent pas le faire pour différentes raisons dont l’espace de stockage et l’argent. Mais la différence est si grande que les amateurs de vin qui peuvent le faire devraient suivre cette voie.

Quoi qu’il en soit, c’est un champagne très agréable et qui a été apprécié par la femme du maître d’hôtel en l’absence de son mari.

L’autre vin que j’ai apporté est un Rimauresq Côtes de Provence rouge 1993. Le niveau est absolument parfait. L’odeur est merveilleuse au moment de l’ouverture 5 heures avant. On sent avec force l’olivier et la garrigue. Lorsque je le sers, le parfum est d’une rare insistance. Le vin est riche, dense et présente le summum de ce qu’un Côtes de Provence peut offrir. L’âge donne beaucoup à ce vin. Je n’arrive pas à croire qu’il fasse 12,5 degrés. 14 serait plus adapté. Le vin est noble, élégant. Il serait difficile à l’aveugle de dire Côtes de Provence. Nous l’avons bu avec un poisson Saint-Pierre et l’accord est parfait. Comme pour le Krug Grande Cuvée, je dirais aux amateurs : laissez vieillir les Côtes de Provence et Bandol, la différence est phénoménale.

Des vins avec mes petits-enfants dimanche, 21 juillet 2024

L’aînée de mes petits-enfants vient nous rendre visite dans le sud. Ayant ouvert la veille un Salon 2004, j’aie envie d’ouvrir un Champagne Salon 2012. Il est très joli, élégant, avec une longueur agréable. Mais à mon goût, il faudra le garder 10 à 12 ans pour développer sa complexité. C’est un joli Salon prometteur.

J’ai acheté récemment plusieurs Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape 1981. L’acidité me fait penser que ces bouteilles ont eu un stockage trop chaud. Mais par un hasard sauveur comme il en arrive assez souvent, avec un Saint-Félicien fort affiné, l’extrême personnalité de ce vin, si dynamique et expressif est apparue. Je boirai donc les prochaines bouteilles avec des fromages virils pour en profiter car j’aime l’intensité de ce vin en 1981.

Dans un restaurant proche de chez nous, je suis autorisé à apporter mes vins. J’ai choisi un Champagne Dom Pérignon 1970. Il n’offre aucun pschitt, n’a pas de bulle mais un joli pétillant. Ce qui m’impressionne, c’est la longueur de ce champagne qui semble ne jamais s’arrêter. Doux, complexe, il est charmant, mais ce 1970 n’est pas le meilleur Dom Pérignon 1970 que j’ai bu. J’ai offert un verre au maître d’hôtel et à sa femme. Ils ont eu du mal à comprendre ce champagne car ils pensaient qu’un champagne de plus de 50 ans devait être mort. Mais ils ont été impressionnés.

Sur une langouste cuite à la perfection j’ai apporté une Côte Rôtie La Turque Guigal 1998. Le vin est dense, intense et conquérant. Il est juteux et joyeux. Son parfum est mentholé et son goût a une finale mentholée qui lui donne sa fraîcheur. C’est un conquistador. J’ai du mal à croire qu’il ne fait que 13 degrés.

Le maître d’hôtel et son épouse ont été émerveillés par la grandeur de ce vin de pur plaisir. Il est à noter que le niveau dans la bouteille se situait à 2 millimètres sous le bouchon. Incroyable. La langouste était parfaitement cuite et la combinaison excitante.

Le Champagne Krug Grande Cuvée étiquette de crème se situe au sommet de l’aristocratie du champagne. En ouvrant il y avait un pschitt assez important, ainsi que de belles bulles. Si je devais décrire la complexité de ce champagne parfait, je dirais ‘arc-en-ciel’. Car tous les fruits et toutes les émotions possibles se retrouvent dans ce champagne.

Comme la vie n’est pas un paradis permanent, j’avais ouvert avant ce Krug un Champagne Dom Pérignon 1983 de faible niveau. Il était imbuvable. La vie est ainsi. Je suis tellement content de boire des champagnes qu’il faut accepter un accident. Dom Pérignon a souvent des bouchons trop fins qui laissent place à l’air qui peut abîmer une bouteille.

Bulletins du 2ème semestre 2024, du numéro 1029 à … lundi, 15 juillet 2024

Bulletins du 2ème semestre 2024, du numéro 1029 à …

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(bulletin WD N° 1031 240716)    Le bulletin 1031 raconte : dîner irréel à l’Oustau de Baumanière où nous avons bu 5 vins du 18ème siècle, 9 vins du 19ème siècle, 11 vins du 20ème siècle et un vin du 21ème siècle. Un repas d’anthologie, le plus incroyable de ma vie.

(bulletin WD N° 1030 240709)    Le bulletin 1030 raconte : 40ème édition de l’Académie des Vins Anciens au restaurant Macéo : 37 convives et 54 vins.

(bulletin WD N° 1029 240702)    Le bulletin 1029 raconte : dîner au restaurant « au bourguignon du Marais », 282ème déjeuner à l’Appartement de Moët Hennessy à Paris et déjeuner au restaurant l’Assiette Champenoise d’Arnaud Lallement.

 

Un Champagne Salon 2004 magique lundi, 8 juillet 2024

Nous sommes invités au restaurant par des amis. Par peur des encombrements, voilà qu’ils s’annoncent chez nous une heure avant le dîner. Heureusement nous sommes prêts à les accueillir.

J’ouvre un Champagne Salon 2004 qui fait un joli pschitt. La couleur est claire, la bulle est active. Le champagne est d’une grande fraîcheur et très fluide. Il glisse en bouche et offre un grand plaisir.

Lorsque nous sommes au restaurant, le champagne commandé est un Champagne Ruinart Blanc de Blancs sans année. Alors qu’il est accueillant, il nous fait mesurer à quel point le Salon 2004 est transcendantal. Je n’aurais jamais imaginé que l’écart soit aussi grand, car j’aime beaucoup les champagnes de la maison Ruinart.

Dans la carte très chiche du restaurant que nous aimons pour ses poissons cuits de belle façon, nous avons bu un Chablis 2023 que je ne nommerai pas pour ne pas lui nuire, mais qui est imbuvable tant il est inexpressif à cet âge, et un Saint-Joseph 2020 d’une maison célèbre, mais tellement court ! Comment peut-on boire des vins de ces âges, qui n’ont rien pour plaire ? On vend les vins trop tôt, on boit les vins trop jeunes, essentiellement pour des raisons financières. Quelle tristesse.

PROGRAMME DES DINERS jeudi, 27 juin 2024

PROGRAMME DES DINERS – à jour au 27/05/24

DINER

DATE

1325

26/09/2024

1303

03/10/2024

1328

10/10/2024

1329

17/10/2024

1327

07/11/2024

1212

12/12/2024

For English speaking readers, the dates are written so: dd/mm/yyyy

Prix communiqués sur demande à : francois.audouze@wine-dinners.com

DINER 1325 – 26/09/2024 – « une variété de vignerons »

Champagne Philipponnat Clos des Goisses 1988

Champagne Comtes de Champagne Taittinger 1966
Laville Haut Brion 1978
Châteauneuf-Du-Pape Blanc Antonin Establet 1947
Château Certan de May 1955
Bonnes-mares Clair-Daü 1961
Grands Echézeaux Antonin Rodet 1934
Beaune Clos du Roi Louis Affre 1928
La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1956
Château Chalon Bourdy 1945
Château Climens Haut-Barsac 1949
Vin de Chypre 1869

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DINER 1303 – 03/10/2024 – dîner pour 9 convives

Magnum Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1982
Champagne Bollinger Vieilles Vignes Françaises 1999
Riesling Clos Sainte Hune Trimbach 1975
Château Haut-Brion blanc 1953
Pomerol Château Nénin (année illisible) 1961
Château Brane-Cantenac 1928
Santenay Gravières Jessiaume Père et Fils 1928
Château de Beaucastel 1959
Château Gilette Crème de Tête Sauternes 1961


DINER 1328 – 10/10/2024 – blancs de blancs et magnums 1947

Champagne Blanc de Blancs coopérative de Mesnil sur Oger 1957
Champagne Blanc de Blancs coopérative de Mesnil sur Oger 1952
Champagne Blanc de Blancs coopérative de Mesnil sur Oger 1954
Château Margaux magnum 1947
Château Lafite-Rothschild magnum 1947
Château Latour magnum 1947
Champagne Blanc de Blancs coopérative de Mesnil sur Oger 1961
Champagne Blanc de Blancs coopérative de Mesnil sur Oger 1964
Champagne Blanc de Blancs coopérative de Mesnil sur Oger 1949

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DINER 1329 – 17/10/2024 – trois liquoreux de 1929

Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1979

Champagne Moët & Chandon Brut Impérial 1964

Y d’Yquem Graves blanc 1979

Château Laville Haut Brion blanc 1978

Clos Fourtet Saint-Emilion 1960

Domaine De Chevalier Léognan 1952

Clos de Vougeot Bouchard Père & Fils 1961

Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1956

Châteauneuf du Pape La Bernardine Chapoutier 1949

Château du Peyrat 1er cru Capian Langoiran 1929

Château Filhot Sauternes 1929

Banyuls Grand Cru SIVR 1929

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DINER 1327 – 07/11/2024 – « un voyage sans fin »

Champagne Dom Ruinart 1990
Champagne Krug Vintage 1966
Château Laville Haut Brion 1er Cru de Graves white 1971
Bâtard Montrachet Fontaine & Vion 1990
Château Nénin Pomerol 1961
Magnum Château Margaux 1924
Château Grand Saint Lambert Cru Bourgeois Supérieur 1924 (cave du Chapon Fin à Bordeaux)
Château Pichon Baron de Longueville 1904
La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1950
Chambertin Grand Cru Coron Père & Fils 1929
Vin Blanc Vieux d’Arlay Jean Bourdy 1911
Château Suduiraut Sauternes 1936
Domaine de Bouchon Sainte-Croix du Mont Café Voisin 1900
Vin de Chypre 1869
http://www.academiedesvinsanciens.org/a-future-dinner/   Photos des vins de ce repas


DINER 1212 – 12/12/2024 – « champagne, Bordeaux, Bourgogne »

Champagne Taittinger Comtes de Champagne 1959

Champagne Salon Le Mesnil 1988

Château Laville Haut Brion 1969

Montrachet Morin Père&Fils 1990

Château Grand La Lagune 1934

Grand Vin de Léoville Du Marquis De Las Cases 1918

Echézeaux Domaine Dujac 1976

Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1976

Château Climens Barsac 1966

Château de Fargues Sauternes 1985


Prix communiqués sur demande à : francois.audouze@wine-dinners.com

Bulletins du 1er semestre 2024, du numéro 1014 à … dimanche, 23 juin 2024

Bulletins du 1er semestre 2024, du numéro 1014 à …

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(bulletin WD N°1028 250624)    Le bulletin 1028 raconte : dîner d’amateurs de vins chez des grands amateurs de vins, qui gagnent des concours internationaux et déjeuner au restaurant L’Ecu de France.

(bulletin WD N° 1027 240614)    Le bulletin 1027 raconte : dîner à la Manufacture Kaviari avec la chef Giorgina Viou du restaurant Rouge à Nîmes et 281ème dîner au restaurant Astrance.

(bulletin WC N° 1026 240604)    Le bulletin 1026 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, déjeuner au restaurant Garance, déjeuner d’anniversaire à la maison.

(bulletin WD N° 1025 WD 240528)    Le bulletin 1025 raconte : dîner avec mon fils, déjeuner d’anniversaire en famille avec mes trois enfants et préparatifs d’un futur dîner au restaurant l’Astrance lors d’un déjeuner à l’Astrance.

(bulletin WD N° 1024 240515)    Le bulletin 1024 raconte : déjeuner au restaurant Le Sergent Recruteur, dîner au restaurant Guy Savoy, dîner avec mon fils et des vins centenaires éblouissants.

(bulletin WD N° 1023 240426)   Le bulletin 1023 raconte : déjeuner au restaurant Astrance, déjeuner dans un nouvel appartement à Paris, déjeuner avec un informaticien et un calvados miraculeux et déjeuner au restaurant Le Bon Georges.

(bulletin WD N° 1022 240411)    Le bulletin 1022 raconte : près d’Avignon, déjeuner au restaurant Le 7, pour une impressionnante dégustation verticale des vins de Trévallon avec les héritiers d’Eloi Dürrbach.

(bulletin WD N° 1021 240403)    Le bulletin n° 1021 raconte : dîner avec mon fils et des vins fous, déjeuner avec mon fils, ma fille et son fils, déjeuner au restaurant Pages et déjeuner au Yacht Club de France avec mes conscrits.

(bulletin WD N°1020 240326)    Le bulletin n° 1020 raconte : préparation du dîner de la Saint-Sylvestre, dîner de la Saint-Sylvestre, compté comme 280ème, déjeuner d’Épiphanie et déjeuner au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 1019 240312)    Le bulletin n° 1019 raconte : premier dîner de Noël en famille, deuxième dîner de Noël puis dans le sud accueil des amis qui participeront aux fêtes de la Saint Sylvestre, succession de déjeuners et de dîners avant la Saint-Sylvestre.

(bulletin WD N° 1018 240214)    Le bulletin n° 1018 raconte :à Miami, dîners en famille, rencontre impromptue de Richard Geoffroy, dîner chez un marchand de vins le Happy Wine in the Grove, au restaurant Doma et, de retour à Paris, Casual Friday au restaurant Maison Rostang.

(bulletin WD N° 1017 240204)    Le bulletin n° 1017 raconte : la 39ème séance de l’Académie des Vins Anciens.

(bulletin WD N° 1016 240123)    Le bulletin n° 1016 raconte : déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, 279ème repas au restaurant Pages pour des amateurs mexicains et déjeuner d’amis au siège des champagnes Salon et Delamotte.

(bulletin WD N° 1015 240109)    Le bulletin n° 1015 raconte : déjeuner de famille au Train Bleu, déjeuner à la Manufacture Kaviari, rapide dégustation de cognac Hennessy et dîner avec de grands jeunes amateurs au restaurant Passionné.

(bulletin WD N° 1014 240103)    Le bulletin n° 1014 raconte : 278ème dîner au château d’Yquem

Dîner au restaurant de Lauzun et verticale de 27 mas de Daumas Gassac vendredi, 21 juin 2024

Probablement en 2003 j’ai rencontré, lors d’un dîner autour du vin, Aimé Guibert le créateur du Mas de Daumas Gassac qui avec l’appui de l’œnologue Emile Peynaud a eu l’idée de faire du vin en utilisant le cabernet-sauvignon, ce que personne n’avait fait avant lui. Nous avions bavardé et une amitié épistolaire est née car Aimé, qui lisait chacun de mes bulletins, les commentait dans des lettres dithyrambiques, m’inondant de compliments que je ne méritais sans doute pas. J’en cite un, juste pour que l’on situe : « quel talent d’écrivain, comme un mélange de Colette et de Dumas. Vos phrases sautent au visage ou à la bouche, mais d’abord à l’esprit ».

C’est cette amitié sans doute qui a fait que je suis invité, avec la fine fleur des experts en vins et journalistes du vin à une dégustation de 27 millésimes du Mas de Daumas Gassac à Aniane.

Ayant ouvert il y a plus de dix ans toutes les bouteilles d’une mythique dégustation de 56 millésimes du Clos de Tart, j’ai proposé de participer à l’ouverture des bouteilles, mais en fait Roman Guibert, l’un des quatre enfants d’Aimé qui travaillent au domaine, a préféré utiliser sa méthode et j’ai compris lors de l’événement les raisons de ce choix. Les bouteilles sont ouvertes la veille à partir de 17 heures et rebouchées avec un bouchon spécial et un Coravin qui permet de faire le vide dans le goulot. Les bouteilles sont rouvertes le jour de la dégustation à 8 heures, versées dans les verres que l’on recouvre d’une coiffe en carton. La dégustation démarre à 9 heures.

Je suis invité à assister à l’ouverture des vins et à valider des bouteilles, soit en sentant les vins, soit en goûtant s’il y a un doute. Compte tenu du nombre de dégustateurs il y aura trois bouteilles par millésime, ce qui veut dire que les résultats de la dégustation pourront varier. Mais on saura à qui chaque bouteille est attribuée ce qui permettra de recouper les avis. Une quatrième bouteille de chaque millésime sera en réserve, non ouverte, pour le cas où.

Il y a cinq ou six ouvreurs et cela va très vite. Les millésimes après 1991 sont ouverts au tirebouchon classique et les millésimes de 1991 à 1978, date du premier millésime du domaine sont ouverts soit au bilame soit au Durand. Je demande de pouvoir faire une expérience, celle d’ouvrir l’un des vins selon ma méthode et de comparer le lendemain entre la bouteille officielle et celle que j’ai ouverte. Ce sera un vin de 1986.

Avec Roman nous nous rendons à l’hôtel Restaurant de Lauzun au prieuré Saint-Jean de Bébian à Pézenas, tenu par le chef étoilé Matthieu de Lauzun. Comme nous sommes arrivés en avance, nous buvons un Champagne Larmandier-Bernier Vieille Vigne du Levant Grand Cru 2008. C’est un blanc de blancs extra brut. Il a une personnalité impressionnante et une longueur quasi infinie. C’est un grand blanc de blancs très expressif.

Les invités arrivent et notre table est très cosmopolite. Il y a des journalistes connus qui écrivent sur le vin dans les revues les plus lues, une critique du vin anglaise, une Master of Wine chinoise, un français Master of Wine qui officie en Chine, un autre Master of Wine allemand, d’autres professionnels anglais, un homme du vin de Nouvelle-Zélande et un Instagrammeur français très actif. Ils sont tous experts en vins.

Le menu préparé pour les vins est : saumon de fontaine de la ferme aquacole de Condax, concombre, cacahuète et pulpe d’échalote confite / cabillaud de ligne de Bretagne sur l’idée d’une tielle, safran tomate et poulpe en beignet / le faux-filet de pure race Aubrac grillé, gâteau d’aubergine et condiment menthe, feta, crispy tandoori. Le jus simple / pêches et brugnons d’ici comme une tarte, amandes amères et financier à la pâte d’amande.

Le chef a du talent et de beaux produits. On sent que les plats ont été étudiés pour se marier avec les vins, mais bien souvent une palette d’ingrédients trop vaste rend l’accord moins lisible, sauf pour le dessert qui épouse les complexités du vin.

Nous commençons par un Mas de Daumas Gassac rosé Frizant 2022 qui est pétillant et de belle fraîcheur, un agréable début de repas. Le service des vins est fait par Matthieu Baas, sommelier très compétent.

Le Mas de Daumas Gassac blanc 2021 est d’une grande richesse et d’un équilibre parfait. En le buvant, j’ai pensé que si ce vin était présenté sur les tables des restaurants de la Côte d’Azur il ferait un tabac, car à cet âge, il a une maturité qui surpasse tous les blancs de Côtes de Provence. Je m’en suis ouvert à Roman qui m’a dit qu’il aurait du mal à fournir les quantités nécessaires pour s’imposer dans cette région. Le saumon est superbe et colle bien au vin blanc

Le Mas de Daumas Gassac blanc 2004 se marie divinement au cabillaud parfait. Alors que le 2004 a 20 ans quand le 2021 a 2 ans, je trouve des maturités très proches, vins solides et riches. Les deux sont excellents, l’accomplissement du 2021 étant étonnante.

L’Aubrac est brillant et le Mas de Daumas Gassac rouge Cuvée Emile Peynaud 2015 est éblouissant. Quelle richesse. L’étiquette indique que ce vin est du cabernet-sauvignon de la parcelle la plus pauvre du Mas de Daumas Gassac, la vigne de Peyrafioc, en hommage à Emile Peynaud. Une fois de plus je suis enthousiaste pour la sérénité et l’équilibre de ce vin riche et gourmand. A ce stade, je n’ai que des avis plus que positifs.

Le Mas de Daumas Gassac vin de Laurence 2021 est un de ces vins de liqueur aux vendanges en surmaturité que les vignerons aiment à ajouter à leur gamme de vins. Il est charmant, aimable, combinant amertumes et douceurs, et se marie totalement aux amers et douceurs du dessert.

Après une nuit dans un hôtel de Pézenas, nous nous rendons au Mas de Daumas Gassac pour la dégustation verticale de 27 millésimes des rouges du domaine, depuis le premier vin de 1978. La préparation est impressionnante, chacun ayant 27 verres devant lui, posés sur des ronds dessinés à la dimension des pieds de verre, avec le numéro du millésime inscrit devant le verre, et un chapeau de carton couvrant les verres. C’est une très belle organisation.

L’un des fils Guibert explique qu’une fois tous les dix ans le Mas de Daumas Gassac veut vérifier où il en est de sa démarche en faisant goûter les vins rouges par des experts. C’est une remise en question. Plusieurs experts ont assisté à la précédente verticale d’il y a dix ans et certains ont fait plus d’une verticale. Nous avons deux heures pour jauger ces vins et fournir en fin de session les cinq préférés.

Les années goûtées sont :

22 21 20 18 16 15 12 11 10 09 08 07 05 03 01 98 97 95 94 91 88 86 85 84 82 81 78.

J’ai bu les vins du plus jeune au plus ancien.

Ma façon de juger est très différente de celle des experts comme je le constaterai en écoutant leurs explications très sérieuses, documentées et compétentes. J’ai personnellement analysé en fonction de cette question : « aimerais-je boire ce vin maintenant ? ». C’est donc une approche très différente puisque les experts jugent sur le potentiel du vin quand je regarde ce que le vin m’offre à l’instant. De ce fait, comme il est arrivé lorsque je passais les examens du baccalauréat et les concours des grandes écoles, j’ai remis ma copie le premier. Ce n’est pas un signe de compétence évidemment.

D’une façon générale j’ai trouvé que l’effet d’épanouissement d’un vin par l’âge joue très peu. Le vin prend très vite sa structure et la garde au fil des années. La solidité est là très vite, comme j’ai pu le constater au dîner d’hier. Ma réponse à la question « comment qualifiez-vous ces vins ? » a été : « vins de caractère, solides, très droits, vins de gastronomie ». Je pense que la bonification par l’âge arrivera plus tard, car les vins, même le 1978 sont encore dans une belle éclosion.

J’ai fait un premier tri de ceux que je préfère : il s’agit de 16 12 09 03 94 91 86 85 84 82.

Voici mes commentaires sur les cinq premiers de mon vote, dans l’ordre :

1985 : nez intense, très beau vin qui a tout pour lui. Large, équilibré, grand. Très grand équilibre.

1982 : attaque très plaisante, vin agréable et joyeux. Joli nez élégant. Très agréable et accompli

1991 : nez assez riche, belle fluidité, élégant. Bouche équilibrée. Vin très agréable, plus original que les précédents

1994 : nez beaucoup plus plaisant, vin accueillant, agréable et d’un beau final. Vin différent, pas typique et séduisant peut-être par ses petits défauts

2003 : nez très vert. Belle fluidité, belle personnalité. Beau final.

Lorsque j’ai goûté le 1986, j’ai demandé qu’on m’apporte celui que j’avais ouvert moi-même et laissé dehors sans rebouchage. Il est beaucoup plus ouvert et large que le 1986 officiel et j’ai alors compris pourquoi Roman Guibert tenait à sa méthode, parce que les experts jugent la structure et l’avenir de chaque vin et non pas sa prestation du moment. Ma méthode ne correspond pas à l’objectif du jour.

Les nombreux experts ont présenté leurs visions des vins et ont été extrêmement laudatifs. La singularité du Mas de Daumas Gassac impressionne beaucoup d’entre eux.

Chacun a donné ses préférés, je pense que plus d’une vingtaine des vins figurent dans les votes très différents. Les années qui sont présentes le plus souvent dans les votes sont 1982, 1988, 1986, 2011, 2012, 2020. Je recevrai le résultat final dans quelques jours.

J’ai eu la chance de bavarder avec la femme d’Aimé, mère de cinq garçons dont quatre travaillent au domaine. Un repas était prévu ainsi qu’une visite des vignes. J’ai présenté mes excuses car mon fils venait nous rendre visite dans ma maison du sud. Je me devais de le rejoindre.

Accueil charmant, organisation parfaite de la dégustation, grands vins. Tout amateur se doit d’inclure Mas de Daumas Gassac dans sa sélection de grands vins.

De grands vins avec mon fils dans le sud mardi, 18 juin 2024

Mon fils vient de Miami nous rejoindre pour trois ou quatre jours. C’est l’occasion d’ouvrir quelques belles bouteilles. Comme nous ne sommes que deux à boire, des vins se boiront sur plus d’un repas.

Dom Pérignon est un champagne que j’adore et 1975 n’est pas un millésime que je citerais comme mon préféré. Mais ce Champagne Dom Pérignon 1975 est absolument parfait. Quelle présence ! Rond, juteux, intense avec une longueur qui ne finit jamais. Nous l’avons bu avec des rillettes et du fromage de tête et c’était particulièrement agréable.

La Côte Rôtie La Mouline Guigal 1986 est d’un niveau parfait. Il est rare que j’utilise le mot ‘soyeux’, mais cette Mouline est si délicate, pleine de grâce que ce mot est tout à fait approprié. Le parfum est l’un des plus grands possibles et, dans l’ensemble, ce vin est idéal. Avec des côtelettes de veau, ce vin est un grand moment.

Le Champagne Dom Ruinart 1973 est d’une année prestigieuse. Il n’offre pas de pschitt, mais le pétillant est là. Il est aussi noble que le Dom Pérignon 1975, mais très différent. Le 1975 est plus confortable, plus charmant. Le Dom Ruinart 1973 est plus intense et droit.

Ce Dom Ruinart est au sommet de ce que peuvent offrir les ‘vieux’ Dom Ruinart avec une belle énergie. Il est parfait avec le caviar Baeri de Kaviari.

J’ai dans ma cave un Champagne Piper Heidsieck 1966 dont la bouteille est particulièrement belle. A l’ouverture, il n’y a pas de pschitt et le bouchon vient facilement. On ressent une belle odeur charmante. Le champagne est un peu plus vieux qu’il ne pourrait l’être, mais notre plaisir est là. Il a un goût pétillant malgré l’absence de bulle et un grand charme sur un foie gras, des rillettes et un pâté de tête. C’est un grand plaisir.

Lorsque j’ai découvert Vega Sicilia Unico, je suis tombé amoureux de ce vin, si frais, délicat mais aussi puissant. Et j’ai adoré ce vin qu’il soit vieux ou qu’il soit jeune. Vieux, il est plein de majesté. Jeune, il est tellement frais que le boire est un pur plaisir.

J’ai choisi un Vega Sicilia Unico 1999. Le parfum à l’ouverture est d’une émotion extrême. Il me fait penser au chant des sirènes qui paralyse ceux qui l’écoutent. Nous l’avons bu 10 heures après l’ouverture. Il a la jeunesse d’un vin jeune et la noblesse d’un vin mûr. J’adore la menthe qui apparaît en finale, donnant de la fraîcheur. C’est un très grand vin.

Classer ces vins serait difficile car je les adore tous. Je risque un classement : 1 – Vega Sicilia Unico 1999, 2 – La Mouline Guigal 1986, 3 – Dom Ruinart 1973, 3 ex-aequo – Dom Pérignon 1975, 5 – Piper Heidsieck 1966.

Mon fils reviendra en août nous voir dans le sud. Déguster avec lui est un grand bonheur.

Déjeuner au restaurant de l’hôtel Lilou dimanche, 16 juin 2024

Après l’incroyable dîner à l’Oustau de Baumanière avec 13 vins des 18ème et 19ème siècles, je me dirige vers ma maison du sud pour la traditionnelle trêve de trois mois au bord de la mer.

Des amis nous invitent au restaurant de l’hôtel Lilou à Hyères. Je n’ai jamais entendu parler de ce lieu. Il y a fort heureusement un parking privé de l’hôtel en cette partie du centre d’Hyères. La décoration de l’hôtel et du restaurant est superbe et crée une ambiance très positive. Nous déjeunons dans la cour de l’hôtel, elle aussi joliment décorée.

Nos amis me demandent de choisir les vins dans une carte des vins intelligente où l’on trouve des vins d’une certaine maturité. Nous commandons un Champagne Billecart-Salmon Nicolas François Brut 2008. Il a acquis une belle maturité et une noblesse affirmée. Très agréable champagne bien inspiré.

Pour l’accompagner, nous prenons des panisses maison et toum, ainsi que des houmous, grissini maison et légumes croquants.

Pour le menu, je prendrai les asperges à la sarriette, harra libanaise, ricotta au zaatar, échalotes confites / volaille marinée au yaourt comme à Beyrouth, barigoule d’artichauts, barbajuan aux blettes / tarte à la pistache de Sicile, glace à la fleur d’oranger.

Le Chablis Dauvissat 2012 est un chablis villages, mais il est si bien fait qu’il nous séduit. Ses qualités sont la précision, la finesse et la fluidité. On ne boit pas assez de chablis qui se montrent si purs.

Notre amie a suggéré que l’on prenne une Côte Rôtie Domaine Jamet 2001. C’est un vin élégant et gourmand qui ne joue pas sur sa force mais sur sa subtilité. Le fait d’avoir 23 ans lui a donné beaucoup de charme.

La cuisine de ce restaurant est fort agréable. Bertrand Rouger directeur de la restauration est venu bavarder avec nous et nous avons été gratifiés d’un rhum très agréable. C’est une adresse à suivre.