dîner au restaurant le Petit Verdot mercredi, 22 décembre 2010

Il y a longtemps que nous n'avions pas vu Jean-Philippe, ce médecin qui cuisine comme un chef trois étoiles et qui nous a cornaqués dans des endroits de haute gastronomie. Le rendez-vous est pris au restaurant le Petit Verdot, tenu par un ancien sommelier et directeur de talent que tout le monde appelle Hidé. De retour de voyage, Jean-Philippe n'a pas le temps d'aller chercher un vin. J'en fournis deux, et Jean-Philippe nous invitera. Le Champagne Taittinger Comtes de Champagne 1973 n'est pas assez frais à l'ouverture, aussi quelques défauts apparaissent qui disparaîtront dès que le champagne sera frappé. Hidé l'aime immédiatement. J'aurai besoin de quelque temps pour l'apprécier, car le début est très champignon, sous-bois, avec la joliesse de l'âge, mais un petit coup de fatigue. Quand il a atteint sa température idéale, le pétillant prend de l'ampleur, ainsi qu'un vrai coup de jeunesse. Il a éliminé ses défauts, et le champagne est assez strict, minéral, marqué aussi par l'onctuosité d'un dosage assez fort. L'élégance du champagne est certaine, avec une jolie retenue d'amertume, et la pureté en bouche est certaine. On imagine volontiers des fruits violets comme la quetsche.


Le menu d'Hidé est ainsi composé : mousse de girolles et sot-l'y-laisse / ris de veau rissolés, salsifis aux oignons, jus de veau aux épices / lièvre au foie gras, sauce vin rouge / bavarois de mangue et gelée d'agrumes.


Les champignons sont exactement calibrés pour faire vibrer le Taittinger 1973 qui s'améliore de seconde en seconde. Il finira sa trajectoire sur le dessert.


La Romanée, Monopole de mise du domaine de la Romanée, réserve A. Bichot 1969 a un nez à se damner. Que peut-on imaginer de plus noble que ce nez là, minéral, d'une tension extrême, promettant un grand vin. Quand je le goûte, j'ai le type de frisson qui signe un grand vin. Il est d'une expression d'intense accomplissement. Il est minéral. Il a un fruit serré. Sa longueur est extrême et ce qui frappe, c'est l'élégance du discours. Je suis aux anges et Jean Philippe aussi. Ce qui va nous marquer, c'est que son parcours ne subira aucun fléchissement. J'avais peur que le lièvre très prononcé ne tue le bourgogne mais il n'en est rien. C'est le vin qui domestique le plat viril et délicieux et pas l'inverse.


Ce vin est d'une subtilité à nulle autre pareille, Il a la noblesse et l'élégance qui conviennent à sa rareté. Hidé nous dit qu'il n'a jamais bu une Romanée de ce niveau. C'est vrai qu'elle est exceptionnelle de raffinement. Le dessert cohabite très bien avec la fin du champagne qui a atteint son plateau d'excellence, où les défauts de départ se sont estompés. Je persiste à penser que le champagne n'est pas parfait malgré tout, alors que La Romanée est à un niveau d'excellence extrême. Savoir que Jean-Philippe et moi, nous avons vibré de la même façon sur ce vin, c'est un plaisir de plus. C'est déjà un cadeau de Noël.

Les 2007 de DRC avec Aubert de Villaine vendredi, 17 décembre 2010

Chaque année, la société "Grains Nobles" organise une dégustation des vins du domaine de la Romanée Conti.



C'est Aubert de Villaine qui présente ses vins, assisté de Michel Bettane et Bernard Burtschy. Il nous présente les 2007. Le millésime 2007 est un millésime hors normes. On avait l'impression d'être "battus" par la nature, et il y a eu le miracle du pinot noir. Avril a été très chaud et le vent des Rameaux a fait penser à une année sèche. Mai a été très mauvais, suscitant le mildiou, l'oïdium et le botrytis très précoce. La floraison a été très longue et la récolte de moyenne quantité, très millerandée. Il y a eu de très petits raisins, signes de qualité. Les véraisons et les qualités se sont étagées. Il y a eu un fort décalage entre le pinot noir et le chardonnay, en retard de dix jours, alors que c'est normalement très différent. Le botrytis s'est développé en août, freiné par le froid. A partir du 20 août, le soleil arrive et le vent du nord arrête le botrytis. Les raisins mûrissent et la maturation est très rapide ainsi que la concentration, grâce au vent du nord. Les vendanges ont commencé le 1er septembre, sur dix jours. Il y a eu 15 à 20% de botrytis à éliminer à la vigne puis à la table de tri. La vendange s'est faite en deux temps : les raisins les plus fins, puis les plus grosses grappes. Le Montrachet moins attaqué par le botrytis a été vendangé à partir du 17/09, une semaine après la fin des rouges, avec des raisins très sains.


Cet exposé où Aubert de Villaine a jalonné le temps de ses choix successifs est passionnant.


Pour nous faire la bouche, nous commençons par un Bourgogne Générique de Dominique Laurent 2007 à la couleur rose rubis, a nez très pur, de belle amertume, droit. Le vin est très poivré, strict et très vert, mais très prometteur.


L'Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 2007 est d'un rouge très clair et très pur. Le nez est celui d'un vin très jeune, pas très défini. La bouche est très fruitée mais verte. Michel Bettane dit que les raisins sont plus mûrs que ce qu'on imagine. Le final est très vert avec une astringence nette. C'est un vin pur, sans concession. La mâche est très délicate et l'acidité sera la base de la longévité. Aubert dit que le vin est aérien. C'est un vin marqué par la pureté, la finesse, la droiture, la fraîcheur au final très long.


Le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 2007 est d'un rouge un peu plus profond. Le nez est plus profond, très droit et pur. En bouche, le strict prend le dessus. Il est poivré, tendu. Lui aussi est très vert et manque un peu de fruit. Je ressens plus la rigueur de la vinification que le fruit. C'est un vin ascétique, très concentré, avec de la matière. Il durera éternellement. Quand le vin s'échauffe, un joli fruit apparaît.


La Romanée Saint-Vivant Domaine de la Romanée Conti 2007 est d'un rouge encore plus profond. Le nez est élégant. On sent plus le sel. Le nez est très fort. Il est Romanée et plus sauvage aussi. Le nez est plus profond. En bouche, il y a une râpe qui est très Domaine de la Romanée Conti. Qu'est-ce que c'est bon ! Il y a un charme énorme. Le fruit est beau. On est dans le domaine de la séduction et de la volupté. C'est la vie sous Louis XV ! Dans le final, il y a le sel que j'adore dans les vins du Domaine.


Le Richebourg Domaine de la Romanée Conti 2007 a un rouge de rubis superbe. Le nez est encore plus profond, mais il est moins Domaine de la Romanée Conti que la Romanée Saint-Vivant. Le goût est plus guerrier, plus viril, et le final est glorieux. Il y a moins de fruit, mais le final est spectaculaire. Il y a le sel du Domaine. J'aime la Romanée Saint-Vivant pour son charme et le Richebourg pour son sel et son final glorieux.


La Tâche Domaine de la Romanée Conti 2007 est fait de vignes qui en 2007 ont une moyenne d'âge de 52 ans. Le rouge est encore plus profond. Le nez est impérial, montrant encore plus d'équilibre. Le nez est beaucoup plus riche. Le fruit explose à l'attaque. Puis le sel arrive et le final est en sel, avec du poivre. Ce vin est une promesse extrême. Il a la puissance, l'équilibre et la trace saline où le fruit va se découvrir avec le temps. Ce vin promet énormément. Aubert évoque vanille et réglisse. Le fruit se développe et ce vin est imprégnant, possessif. Il est très La Tâche. Michel parle de son toucher de bouche énorme.


La Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 2007 est d'une robe plus claire, mais pas si claire que cela, comme elle en a la réputation, Bernard Noblet estimant que pour ce vin, la couleur serait un maquillage trop fardé. Oui, on retrouve au nez les pétales de rose et le sel. On y est ! C'est le charme absolu. Le final fou est plus grand que celui du Richebourg. Même si je suis conditionné pour l'aimer, et je ne peux pas m'empêcher d'avoir un petit frisson quand je bois cette Romanée, ce vin est immense. Il y a le fruit, le sel et surtout la complexité. Il n'est pas facile à comprendre, ne se livre pas tant que cela, et mon voisin d'en face me dit qu'il n'arrive pas à vibrer sur ce vin alors qu'il a compris tous les autres. Le final du vin, c'est le sel et les roses, avec des fruits rouge pâle. Il a le charme et l'équilibre. Il faudra attendre avant qu'il n'atteigne la gloire de la Romanée Conti.


Le Montrachet Domaine de la Romanée Conti 2007 est un vin qui ne se fait que depuis 1966. Il est d'un jaune d'or et son nez est opulent. La richesse est exceptionnelle. Les raisins ont été cueillis très mûris, car Aubert estime que cela conserve la fraîcheur. Cela donne des vins au style opulent. Celui que nous buvons est encore fermé mais grand. Il est strict, mais élégant. Il a de la présence et du fruité. Il s'ouvre et montre qu'il est riche, au final merveilleux d'élégance et de persistance. La minéralité (on retrouve le sel) est assortie de poivre, de zestes de citron. Il est grand, sel et épices. Sa fraîcheur est remarquable. C'est un vin sans défaut.


Aubert de Villaine est impressionnant quand il expose sa démarche vers l'excellence absolue, avec humilité et le doute du scientifique. La dégustation est une démonstration éclatante du talent du Domaine de la Romanée Conti en matière de choix des raisins et de vinification. Les vins de 2007 sont graciles, assez stricts, et nous combleront de joie par leur élégance d'une année légère dans au moins une dizaine d'années.

143ème dîner – les vins mercredi, 15 décembre 2010

Champagne Laurent Perrier 1973



Champagne Krug Clos du Mesnil 1988



Montrachet Bouchard Père & Fils 1939 (étiquettage pour la livraison par Bouchard, rebouchage déjà ancien)



Château Mouton-Rothschild 1944



Château Ausone 1959



Echézeaux Henri Jayer 1984



Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1981



Richebourg Morin Père & Fils 1923



Hermitage La Sizeranne Grande Cuvée sans année



Château d'Yquem 1874 (année très lisible sur le bouchon d'origine)



Château d'Yquem 1967 (ajouté de peur que l'Yquem 1874 ne soit pas à la hauteur)



Vin de Chypre 1845 (ajouté de peur que l'Yquem 1874 ne soit pas à la hauteur)



143ème dîner – photos mercredi, 15 décembre 2010

photos de groupe





les vins rouges



le bouchon du Montrachet 1939 est curieux, car le haut est "brûlé"



le bouchon de la Romanée Conti montre un problème en haut de boucho, mais qui n''a pas affecté le bas du bouchon



le magnifique bouchon de l'Ausone 1959 et le bouchon du vin d'Henri Jayer



les bouchons des deux Yquem, le 1967 et le 1874



ce bouchon minuscule est celui du Chypre 1845. Il a parfaitement joué son rôle



tous les bouchons



Tomo et Akiko qui sont venus en kimonos en honneur de ce repas



Les plats




Les ors et les stucs


143ème dîner de wine-dinners au restaurant Les Ambassadeurs du Crillon mardi, 14 décembre 2010

Lorsque Jésus-Christ a ressuscité Lazare, on peut imaginer assez volontiers qu'il ait éprouvé une certaine fierté en pensant : "ce pouvoir, c'est moi qui l'ai". Toutes proportions gardées j'ai ressenti une immense fierté lorsque des vins que tout le monde eût rejetés, écartés, vidés à l'évier ont non seulement vécu mais brillé au firmament. Les vignerons ont fait des vins. Leur mort était annoncée au moment de l'ouverture. Et par le miracle de l'oxygénation lente, ils ont ressuscité. Ce sera le signe majeur du 143ème dîner de wine-dinners qui se tient au restaurant Les Ambassadeurs de l'hôtel de Crillon.


L'ouverture des vins commence à 17 heures. Les odeurs du Mouton 1944 et de l'Ausone 1959 sont rassurantes et subtiles. Celle du vin d'Henri Jayer est prometteuse, et je jubile en sentant la Romanée Conti 1981, car elle sera brillante ce soir. Les fragrances du Montrachet 1939 sont encore incertaines. Lorsque je coupe le haut de la capsule du Richebourg 1923, le bouchon est recouvert de poussière noire, et la bouteille exhale une odeur de terre, de la terre riche et lourde. J'enlève le bouchon et l'examen olfactif dans la bouteille est faussé, car le col est encore imprégné de cette forte odeur de terre, qui pourrait avoir marqué le vin.


Lorsque j'avais fait les photos des bouteilles en cave il y a une semaine, j'avais remarqué une goutte perlant sur la capsule de l'Yquem 1874. Je l'avais portée à mes lèvres, et ce n'était pas franchement engageant. De peur d'une contreperformance de ce vin qui m'avait intéressé puisqu'il a encore son bouchon d'origine, ce qui promet généralement des goûts plus purs, j'avais ajouté dans ma livraison pour ce dîner un Yquem 1967 et un vin de Chypre 1845. Ouvrant le 1874, j'ai hélas la confirmation que mes craintes étaient fondées, car la puanteur qui se dégage n'a aucune chance de se résorber. Un nouveau participant de mes dîners, venu assister à l'ouverture des vins, constate l'ampleur des dégâts olfactifs. C'est le seul vin pour lequel je verse un peu dans un verre. Le nez est détestable, l'attaque en bouche est assez agréable, mais le final est affreux, laissant une trace en bouche très désagréable. Pour moi, la cause est entendue. L'Yquem 1967 est glorieux, le vin de Chypre 1845 est un péché mignon. Je replie mes outils en pensant à l'incertitude du Montrachet 1939, à la trace de terre du Richebourg 1923 et à la déroute annoncée de l'Yquem 1874.


Mes amis japonais arrivent en avance, habillés tous les deux en kimonos. Celui d'Akiko est d'une rare beauté. Je fais goûter à Tomo l'Yquem 1874 et il est quasi certain que le final du vin ne se reconstituera pas.


Les convives se regroupent dans la magnifique salle presque aussi haute que large, aux stucs et marbres caramel. Nous sommes dix dont deux seulement sont des nouveaux.


Le menu composé par Christopher Hache est ainsi énoncé : Amuse bouche: Le suprême de caille au foie gras / Le saumon bio cuit à l’étouffée, chips de salsifis et sabayon aux épices / Le Saint-Pierre doré, carottes grenailles étuvées au gingembre / Le Ris de veau, poêlée de champignon de saison / La Tourte de Gibier, accompagnée de coulis de truffe noire / Plateau de vieux fromages affinés / Ile flottante gaspacho de mangue, passion et pamplemousse rose / Financiers parfumés à la réglisse.


Le Champagne Laurent Perrier 1973 a une couleur d'un ambre légèrement grisé, la bulle est peu active, le nez délicat et le vin a le charme de l'âge, belle démonstration de la richesse évocatrice des champagnes anciens. Je ne le trouve pas tout à fait parfait, car il a un léger manque d'équilibre, mais cela ne semble gêner personne. L'amuse-bouche lui donne une ampleur certaine et finalement ce champagne est porteur de plaisir.


Quand arrive le Champagne Krug Clos du Mesnil 1988 on ne peut que faire "wow", car c'est une explosion de jeunesse. Ce champagne est à l'apogée de ce que peut être un champagne encore jeune, ou plutôt toujours jeune. Son acidité est exceptionnelle. Le saumon bio a été cuit à basse température. Christopher nous dira plus tard : "à température du corps". Il est moelleux et fondant mais c'est avec le sabayon discrètement acidulé que nos goûterons l'un des accords les plus réussis de ce dîner. Le Krug est immense, puissant, fruité, joyeux et à l'acidité bien trempée. Le repas démarre bien.


Je suis servi des premières gouttes du Montrachet Bouchard Père & Fils 1939 et instantanément je sais que ce sera le plus grand des 1939 que j'ai bus de ce vin. Le nez est plein de charme et en bouche, c'est la sérénité qui en impose. Il est fruité, bien construit, et comme il est d'une année froide, c'est par sa précision qu'il emporte notre adhésion. L'accord avec le saint-pierre divinement cuit fait partie, avec le précédent, des deux plus beaux.


Jamais je n'aurais imaginé qu'un Château Mouton-Rothschild 1944 puisse être aussi brillant. Sa couleur est d'un rouge rubis intense, sans trace de vieillissement. Qui dirait qu'un 1944 puisse avoir cette puissance, cette charpente solide ? C'est un beau Mouton très Pauillac, à un niveau que nous n'attendions pas. A côté de lui, le Château Ausone 1959 a une couleur noire, un parfum impératif et révèle un goût proche de la perfection absolue. C'est un très grand vin riche, très rive droite, qui ne fait pas d'ombre au Mouton, les deux reprenant les caractéristiques archétypales de leurs terroirs. La texture du ris de veau, un peu molle, n'a pas permis un accord enrichissant les vins.


Comme chaque fois lorsque les bordeaux sont parfaits, on se demande si les bourgognes vont supporter le choc. Nous allons en aligner trois sur une tourte magnifiquement exécutée, mais dont la sauce lourde serait plus adaptée à des vins du Rhône qu'a des bourgognes délicats. L'Echézeaux Henri Jayer 1984 a une robe d'un joli rose pâle. Le nez est distingué et tout en ce vin révèle le talent de celui qui l'a fait. C'est le pinot noir dans sa gloire. Il est fluide, distingué, strict et élégant.


Le premier contact avec la Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1981 m'a donné, j'ose le dire, des frissons. Le plaisir de rencontrer une Romanée Conti parfaite devient physique. Le nez est noble et les roses sont d'une évidence criante. En bouche, les roses et le sel sont le socle du discours courtois et élégant. Tout en ce vin est d'une exquise séduction.


Les évocations de terre ont complètement disparu lorsque l'on sent le Richebourg Morin Père & Fils 1923. Le temps d'oxygénation a fait son œuvre. Les nouveaux sont consternés et se demandent comment il est possible qu'un vin de 87 ans puisse avoir une telle jeunesse. Ce 1923 est le plus puissant et le plus fruité des trois vins, avec une mâche gourmande de jeune vin. Il est brillant et me rappelle les joies que j'ai eues avec les Nuits Cailles du même Morin de 1915. La tourte serait nettement appréciée si elle avait été seule sans sauce. Elle aura voyagé seule sans entraîner les trois vins splendides. Un des piliers de mes dîners, volontiers taquin, plus porté vers l'humour qui chambre que sur le compliment a salué la série des huit vins bus jusqu'alors en signalant leur niveau extrême. Un sans faute.


J'ai ajouté dans le programme un Hermitage La Sizeranne Grande Cuvée sans année que je subodore être des années 70. Facile à lire, serein, sans la moindre complication, il est extrêmement plaisant. Il accompagne les fromages, pour moi un saint-nectaire.


Mes avertissements de début de repas sur la mort certaine de l'Yquem 1874 sont renouvelés, aussi, quand on me sert le Château d'Yquem 1874, chacun attend le verdict. Je n'en crois ni mon nez ni mon palais, car le vin n'a plus le moindre défaut dans son final. C'est à peine croyable. Un des convives qui en est à son deuxième dîner me soupçonne de cultiver un effet de style, car chez Patrick Pignol, La Tâche 1982 avait été annoncée morte et avait aussi montré un spectaculaire retour à la vie. Heureusement, le nouvel ami qui avait assisté à l'ouverture a confirmé que l'Yquem tout à l'heure était vraiment mort. Le vin que nous buvons a un vrai nez d'Yquem. Il n'est pas flamboyant, mais il est précis. Et en bouche, c'est un bel Yquem, onctueux, dont le fruit est en partie masqué par des traces de caramel. Le dessert est très adapté à ce vin.


Le Château d'Yquem 1967 est d'une insolente jeunesse et d'une perfection qui nous nargue. Il n'y a pas une fausse note et c'est "le" bel Yquem dont on rêve, à la longueur infinie. Mais ce jeunot ne fait pas ombrage au 1874 qui continue de briller et de s'assembler encore. La succession des sans faute est saisissante.


Ne me demandez pas d'être objectif envers le Vin de Chypre 1845, je ne peux pas. Rien dans mon firmament ne brille autant. Ce vin lourd comme un parfum, capiteux comme aucun autre est en fait un vin sec. Il a une fraîcheur désarmante, un poivre raffiné, et cette petite touche de réglisse qui ajoute à son élégance. A ce stade, nous sommes tous impressionnés de constater que tout a fonctionné sans faute.


Les votes ne sont pas faciles. Ils sont extrêmement variés, ce qui me plait. Sur douze vins dix ont eu des votes sur les bulletins comprenant cinq vins. Je jubile de constater que six vins ont eu au moins un vote de premier pour neuf votants. L'Yquem 1874 a eu quatre votes de premier, ce qui est renversant lorsqu'on songe à son ouverture. Cinq autres vins ont été couronnés d'un vote de premier : Ausone 1959, Romanée Conti 1981, Richebourg 1923, Yquem 1967 et Chypre 1845.


Alors que je m'attendais à ce que tout le monde me suive pour couvrir le vin de Chypre de lauriers dorés, il fut très peu choyé dans les votes, ce qui montre bien que mon enthousiasme n'influence pas les votes des convives aux préférences variées et différentes.


Le vote du consensus est : 1 - Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1981, 2 - Château d'Yquem 1874, 3 - Château d'Yquem 1967, 4 - Château Ausone 1959, 5 - Vin de Chypre 1845.


Mon vote est : 1 - Vin de Chypre 1845, 2 - Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1981, 3 - Montrachet Bouchard Père & Fils 1939, 4 - Château Ausone 1959, 5 - Château d'Yquem 1874.


Les vins de ce soir ont été très brillants, avec de divines résurrections. La cuisine de Christopher Hache est très assurée et agréable, car elle est naturellement compréhensible. Il y a encore des accords à améliorer mais deux ou trois furent de belles réussites. Le service est toujours aussi attentionné, celui du vin étant exemplaire. En nous quittant, nous savions que nous avions vécu un moment unique avec des saveurs inoubliables.

dîner de vignerons – les vins vendredi, 3 décembre 2010

Champagne Moët Grand Vintage magnum 1959 (Jean Berchon)



Château d’Yquem 1949 (Pierre Lurton not present)



Champagne Salon 1961 (Didier Depond)



Musigny Blanc Domaine Comte de Voguë 1990 (Jean-Luc Pépin)



Musigny Vieilles Vignes Domaine Comte de Voguë 1989 (Jean-Luc Pépin)



La Romanée Liger Belair 1966 (Louis-Michel Liger-Belair)



Clos de Tart 1976 (Sylvain Pitiot)




Chambertin Armand Rousseau 1976 (Eric Rousseau)



Clos Vougeot Faiveley 1934 (Bernard Hervet)



Beaujolais Tête 1923 (François Audouze)



Champagne Dom Pérignon Rosé Œnothèque 1966 (Richard Geoffroy)



Château Haut-Brion 1950 (Sylvain Pitiot)



Château Guiraud 1904 (François Audouze)




10ème dîner des amis de Bipin Desai vendredi, 3 décembre 2010

Chaque année, un dîner de vignerons est pour moi comme une récompense. C'est le dixième dîner que j'organise sous le titre : "dîner des amis de Bipin Desai". Les lecteurs du bulletin et du blog savent que j'entretiens des relations très amicales avec ce grand collectionneur américain d'origine indienne, professeur de physique nucléaire à Berkeley, organisateur de dîners exceptionnels autour de vins rares. Il vient à Paris deux ou trois fois par an, et ce dîner de vignerons à Paris est en son honneur. Chacun apporte un vin et Bipin nous invite à dîner.


J'arrive au restaurant Laurent pour l'ouverture des vins. Plusieurs vins ont été rebouchés aux domaines. Très curieusement le bouchon de l'Yquem 1949 rebouché en 1998 glisse vers le bas lorsque je pique le tirebouchon. Je le monte en tournant, puisqu'il est accroché à mon limonadier mais la dernière lunule se brise. Elle a failli tomber dans le liquide. J'ai réussi à la piquer pour la faire sortir. Ce vin, offert par Pierre Lurton qui ne peut pas venir mais tenait à marquer son amitié par ce flacon, a une odeur extraordinaire de pâte de fruit de citron vert et d'orange.


J'avais dit à Louis-Michel Liger-Belair que la couleur de son vin, une Romanée 1966, me donnait des craintes, mais le vin rebouché en 1999 a un parfum invraisemblable de charme romantique. Le Haut-Brion 1950 au niveau un peu bas a un nez puissant et solide. A chacun de ces dîners, j'aime ajouter un vin étonnant. Ce soir c'est un Beaujolais Tête 1923, Tête étant le nom du vigneron, au nez d'une richesse opulente qui me ravit; le fidèle barman du Laurent qui le sent en ignorant l'étiquette n'en revient pas qu'il puisse s'agir d'un beaujolais. Le vin qui est mon apport officiel est Guiraud 1904. Le niveau est dans le goulot alors que le bouchon est d'origine. Le haut du bouchon est étriqué alors que le bas ne l'est pas. Son parfum n'a rien à envier à celui de l'Yquem. Tous les vins ont des odeurs rassurantes. Cela promet une belle soirée.


Les vins étant tous ouverts à 17 heures, j'ai le temps d'aller discuter du menu d'un prochain repas au Crillon et lorsque je reviens, Philippe Bourguignon est en train de dîner sur le comptoir du bar, selon un rite établi. C'est Alain Pégouret, le chef, qui lui apporte ses plats, ce qui est une amicale attention. Je salue le chef souriant et Philippe me propose de boire un verre de Champagne Dom Pérignon 1976 qui a été ouvert la veille lors d'une grande manifestation de champagne à laquelle participait Richard Geoffroy qui va nous rejoindre tout à l'heure. Le 1976 a perdu sa bulle, ce qui est normal. Le vineux du champagne ressort encore plus. Ce champagne est élégant, floral et finit quand même par trahir un peu de fatigue.


Les convives arrivent à l'heure dite, heureux de se rencontrer. Les participants sont nommés dans l'ordre du tour de table, dans le sens des aiguilles d'une montre : Bipin Desai, Eric Rousseau (domaine Armand Rousseau), Richard Geoffroy (Dom Pérignon), Louis-Michel Liger-Belair (domaine Liger-Belair), John Kapon (maison de vente Acker-Merrall), Jean-Luc Pépin(domaine Comte de Voguë), François Audouze, Sylvain Pitiot (Clos de Tart), Didier Depond (champagnes Salon et Delamotte), Bernard Hervet (maison Faiveley), Jean Berchon (Moët & Chandon).


L'apéritif se prend debout dans la salle ronde d'entrée. Des sticks au saumon et des bricks à tremper dans une crème épicée accompagnent le Champagne Moët & Chandon Grand Vintage Collection magnum 1959. Le nez du champagne est très intense, de fruits jaunes. En bouche l'attaque est belle et puissante, mais le vin n'arrive pas à masquer une amertume qui en limite l'attrait. Le vin est agréable mais la trace amère est insistante.


Le menu conçu par Alain Pégouret est : Terrine de foie gras de canard au naturel / Consommé de volaille / Tartare de Saint Jacques au citron vert / Fregola Sarda à la truffe noire / Pièce de bœuf rôtie, servie en aiguillettes, pommes soufflées « Laurent » , jus aux herbes / Joues de veau fondantes, moelle, risotto à la truffe blanche d’Alba / Caille rôtie façon « bécassine » / Saint Nectaire fermier / Tarte fine à la mangue.


Alors que je professe de ne jamais mettre un sauternes au début du repas, Bipin Desai a insisté pour que nous commencions par le Château d’Yquem 1949. Bipin étant la puissance invitante avec John Kapon, je n'allais pas m'opposer à ce désir. Le gras du foie gras n'est pas le meilleur compagnon du sublime sauternes et je suis obligé de le poivrer pour que l'accord puisse se faire. L'attention est évidemment portée sur le merveilleux Yquem à la couleur d'un acajou doré. Le nez est vibrant d'écorces d'oranges confites, et le vin est d'une perfection gustative absolue. Il est impossible de lui donner un âge tant il a atteint une expression sereine d'un équilibre indestructible. C'est un vin immense, riche, dont on ne peut même pas imaginer le moindre défaut. Bipin Desai prend son portable et appelle Pierre Lurton pour le remercier de ce magnifique cadeau. Il a dû entendre nos applaudissements.


La solution pour qu'un liquoreux ne perturbe pas le palais c'est qu'un consommé de volaille soit servi avec du champagne. Dans notre cas, ce n'est par n'importe lequel, car il s'agit du Champagne Salon 1961. Tout en lui est brillant. Si le consommé rétrécit un peu le champagne, il met en valeur son extrême précision. Ce champagne est - comme l'Yquem - une forme aboutie du champagne parfait. Il est beau comme la calligraphie chinoise, allant à l'essentiel. Je jubile de boire un champagne aussi serein, élégant, dogmatique, à la charpente solide. Après ce plat et ce vin, il n'y a plus aucune trace de l'Yquem et c'est donc le bon mode opératoire, même si je trouve que le sauternes a accentué le gras du foie.


Le Musigny Blanc Domaine Comte de Voguë 1990 est un vin qui me ravit. John Kapon, propriétaire de la maison de ventes qui réalise les ventes les plus incroyables aussi bien aux Etats-Unis qu'à Hong-Kong et grand dégustateur dont les notes sont très appréciées, dit qu'en Bourgogne il n'y a que deux vins blancs qui ont un gras aussi prononcé : le Montrachet du Domaine de la Romanée Conti et ce vin. Et c'est vrai qu'il a du gras, de l'onction et une présence invasive. Mais ce qui me plait sans doute le plus, c'est qu'il pianote sur des saveurs de fruits jaunes et blancs avec des variations entraînantes. Le vin est long, avec un final prononcé. C'est tout simplement un très grand vin. Le sucré de la coquille Saint-Jacques l'excite chaleureusement.


La Fregola Sarda à la truffe est un plat divin, qui mettrait en valeur n'importe quel vin. Aussi, les deux vins qui l'accompagnent vont être à la fête. Quoi de plus dissemblable que le Musigny Vieilles Vignes Domaine Comte de Voguë 1989 et La Romanée Liger Belair 1966 ? Le Musigny est un gamin prometteur, dont on sent que tout n'est pas encore totalement assemblé. C'est un adolescent boutonneux, mais qui promet d'être un jeune premier. Il a un fruit rouge intense, une mâche joyeuse, et malgré ses 21 ans, il faut encore attendre avant d'en jouir totalement. A côté de lui, la Romanée est un festival de séduction romantique. Elle est incroyablement féminine. En buvant ce vin, on se promène sur un parterre de pétales de rose. Il y a aussi du vieux parchemin, de la cendre sèche, une belle minéralité et le vin récite un madrigal charmant. J'adore cette expression follement bourguignonne. Avec Eric Rousseau, nous constatons que ce vin fait plus vieux que son âge, mais ça lui va bien. L'accord du plat avec les deux vins est magistral.


La pièce de bœuf est aussi un compagnon des vins qui est remarquable. Lequel des deux 1976 va-t-on préférer ? Le Clos de Tart 1976 est un solide gaillard, bien assis sur ses jambes, à l'alcool présent et au fruit dominant. Le Chambertin Armand Rousseau 1976 est plus bourguignon, mais plus versatile. Il est riche, mais moins fruité et moins puissant que le Clos de Tart. Il joue plus de son charme. Lequel préférer, j'en suis bien incapable.


Sur les joues de veau fondantes, le Clos de Vougeot Faiveley 1934 est d'un fruit rouge insolent de jeunesse. Ce vin n'a pas d'âge et dégage une séduction de star de cinéma. On boit ce vin généreux joyeux, facile mais qui trompe son monde car il est complexe, comme s'il s'agissait d'un vin de moins de trente ans. A côté de lui, je suis content d'avoir ajouté une de ces curiosités que j'aime toujours inclure à côté des grands vins. Car le Beaujolais Tête 1923 a un nez présent, et un corps que ne renieraient pas beaucoup de bourgognes de cet âge. Bien sûr, il n'a pas une complexité extrême, mais ce beaujolais tient bien sa place avec cran et réussite. Et je ne le trouve pas oxydé comme le suggère Bipin.


J'ai souhaité que le Champagne Dom Pérignon Rosé Œnothèque 1966 apparaisse à ce moment du repas. Sur les cailles délicieuses, c'est l'occasion d'un bel accord, même s'il ne tire pas du champagne tout ce que l'on aimerait provoquer. Le champagne à la couleur de pêche qui jaunit progressivement dans le verre est absolument divin. A l'instar de plusieurs vins qui précèdent, nous goûtons une forme pleinement aboutie d'un champagne rosé parfait. Le champagne rosé n'est pas ce que je recherche spécialement. Mais sous cette forme, c'est un vrai bonheur, accompli, goûteux, fait de fruits jaunes délicats. Dans l'accord avec la caille, c'est lui qui est le mâle dominant.


Aujourd'hui Sylvain Pitiot fête ses soixante ans. Il a souhaité ajouter un vin de son année et je l'y ai aidé. C'est le Château Haut-Brion 1950 au nez de truffe et à la présence extrêmement dense qui marquera son anniversaire. Le vin est riche, brillant, d'un grand équilibre. C'est la truffe très dense qui domine dans son empreinte d'une grande longueur.


Une tarte fine avec en son centre une bougie est apportée à Sylvain que nous applaudissons. Le Château Guiraud 1904 a une magnifique couleur d'un or cuivré. Le nez est subtil et le vin n'a pas de signe d'âge. Il n'a pas la puissance tonitruante de l'Yquem 1949, mais il est, pour ses 106 ans, un sauternes équilibré et sans défaut comme je les aime. De tels vins me font vibrer.


Avec des vignerons qui ont apporté leurs vins, il n'est pas question de voter. Mais comme j'ai pris l'habitude de compter ces dîners annuels dans les dîners de wine-dinners, il prendra le n° 142 et il me faut faire un vote. C'est particulièrement difficile, car tous les vins ont été d'une qualité exceptionnelle. Je suis bien embarrassé et finalement, le choix est : 1 - Château d'Yquem 1949, 2 - La Romanée Liger Belair 1966, 3 - Champagne Salon 1961, 4 - Champagne Dom Pérignon Rosé Œnothèque 1966, 5 - Clos de Vougeot Faiveley 1934, 6 - Musigny Blanc Domaine Comte de Voguë 1990.


L'ambiance de ce dîner a été caractérisée par l'amitié. Les rires ont fusé, portés par la joie d'être ensemble. Chacun sentait qu'il vivait un de ces chauds moments où se partagent les grands vins. De tels événements sont un grand bonheur et un grand honneur pour moi, car boire les vins que j'aime avec les vignerons que j'aime, c'est un cadeau que très précieux. La cuisine a été une fois de plus remarquable, les accords étant d'une pertinence extrême. Daniel a fait à nouveau un service des vins de grande qualité. Ce repas est un vrai cadeau de Noël alors que l'Avent vient de commencer.

photos du Japon 3 mercredi, 24 novembre 2010

un bouddha sur fond de jardin le jardin du musée des japonaises attendent pour la cérémonie du thé dans une des petites maison du jardin du musée vue de l’hôtel Park Hyatt du dernier étage de l’immeuble d’où nous ferons le tour de la ville en hélicptère arrivée de l’hélicoptère la ville vue d’hélicopère le restaurant Kozue de l’hôtel Park Hyatt (encore un shabu shabu de Wagyu) de nouveau le Fuji Yama pour notre dernier jour le restaurant New York Grill du Park Hyatt le Corton Charlemagne Coche Dury 2003 et la Romanée Saint-Vivant Domaine de la Romanée Conti 2001 la magique entrecôte de boeuf de Kobe une dernière fois, la vue du 52ème étage de l’jôtel Park Hyatt A bientôt, c’est sûr

classements finaux des retaurants et des vins au Japon mercredi, 24 novembre 2010

Classement des restaurants dans l'ordre des préférences :


1. restaurant Isshin à Kyoto spécialiste du bœuf Wagyu (deux étoiles Michelin). Vins : bière Yebisu pure malt, Cloudy Bay Pinot Noir Nouvelle Zélande 2008. Classé premier à cause de la qualité extrême des viandes, et de l'originalité des présentations.


2. restaurant Arashiyama Kitcho à Kyoto restaurant typique japonais (trois étoiles Michelin). Vins : Champagne Dom Pérignon étiquette verte Andy Warhol 2002, Champagne Salon 1996, Champagne Krug Clos du Mesnil 1996. Pourrait être classé premier pour l'originalité extrême des présentations et du service, d'un niveau incomparable. Mais les saveurs créent moins de surprise que celles du restaurant Isshin.


3. restaurant Hiramatsu à Fukuoka. Vins : Corton-Charlemagne Bonneau du Martray 1990, Côte Rôtie La Mouline Guigal 1990. Cuisine française irréprochable et qualité des sauces de très haut niveau. Décor m'as-tu-vu.


4. restaurant Kozue de l'hôtel Park Hyatt, cuisine japonaise traditionnelle. Vins : Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine d'Auvenay Lalou Bize-Leroy 1998, Bonnes Mares Grand cru Domaine Georges Roumier 2001. Décor agréable, service parfait, d'une attention remarquable, produits de grande qualité.


5. restaurant Joël Robuchon à Tokyo (trois étoiles Michelin). Vins : Champagne Alain Robert Tradition, Mesnil "non pareil" 1990, Champagne Dom Pérignon Œnothèque 1990, Morey-Saint-Denis premier cru Clos Sorbé Frédéric Magnien 2005. Décor sublime, cuisine parfaite, service moyen. Il manque un supplément d'âme à ce lieu de haut niveau


6. restaurant Ginza Kyubei spécialiste des Sushis à Tokyo. Vins : champagne Dom Pérignon 2000, Pouilly-Fuissé au nom non noté. Très belle présentation se sushis originaux.


7. restaurant Kondo à Tokyo spécialiste des tempuras (deux étoiles Michelin) : bière pression, bière bouteille et saké. Décor très limité mais expérience très originale de rempuras très goûteux


8. restaurant Izumi spécialiste du poisson Fugu à Fukuoka : bière et saké. C'est peut-être l'expérience la plus originale, mais le fugu n'est pas un poisson très inspirant. Et il y a la monotonie des sauces.


9. restaurant japonais de l'hôtel Hoshinoya Ryokan à Kyoto : bière et saké. Joli hôtel, jolie salle privée, cuisine simple sans prétention.


10. restaurant français du 52ème étage de l'hôtel Park Hyatt Tokyo. Vins : Corton-Charlemagne J.F. Coche-Dury 2003, Romanée Saint-Vivant Domaine de la Romanée Conti 2001. Malgré le bœuf de Kobe, le manque d'originalité du lieu justifie cette place, même si le restaurant présente de l'intérêt.


Classement des vins :


1. Corton-Charlemagne J.F. Coche-Dury 2003


2. Côte Rôtie La Mouline Guigal 1990


3. Champagne Krug Clos du Mesnil 1996


4. Champagne Salon 1996


5. Bonnes Mares Grand cru Domaine Georges Roumier 2001


6. Champagne Dom Pérignon Oenothèque 1990


7. Chevalier Montrachet Grand Cru Domaine d'Auvenay Lalou Bize-Leroy 1998


8. Corton Charlemagne Bonneau du Martray 1990


9. Romanée Saint-Vivant Domaine de la Romanée Conti 2001



Les trois premiers vins sont assez nettement au dessus des autres.