Visite impromptue à la Romanée Contivendredi, 17 novembre 2006

M. Aubert de Villaine me fait une nouvelle fois le plaisir de s’inscrire à la quatrième séance de l’académie des vins anciens. Devant me rendre à un féerique dîner au château de Beaune, je fais un petit détour par le Domaine de la Romanée Conti pour aller chercher la bouteille qu’Aubert de Villaine apportera : Montrachet 1969. Arrivé sur place, on me propose de faire un crochet par la cave. J’y retrouve Jean-Charles Cuvelier qui fait goûter des vins à l’aveugle à des américains. Quand je me présente, l’un dit : « ah, the Audouze method », faisant allusion à cette méthode que j’ai exposée pour l’ouverture des vins anciens. Il y a parmi eux le chef de cave du Caesar’s Palace de Las Vegas. J’imagine que ses bons de commande doivent être bodybuildés.

Nous goûtons Richebourg Domaine de la Romanée Conti 2000, assez discret, mais il faut dire que nous sommes en cave. Très astucieusement, Jean-Charles fait goûter ensuite le Vosne-Romanée 1er cru Domaine de la Romanée Conti 1999 qui parait beaucoup plus riche et épanoui que le Richebourg. Ensuite un vin, que je connais par cœur, se présente avec un quart seulement de ses possibilités. C’est l’emblématique La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1990. Je chauffe mon verre pour qu’il s’exprime. Il faut faire appel à mon imagination pour retrouver le plaisir que ce vin devenu une référence m’a déjà procuré.

Je suis nettement meilleur que mes voisins pour le vin qui suit. Je dis immédiatement à Jean-Charles : « ça je connais ». Il me regarde dubitatif, mais ça fait partie du jeu. Mes voisins attendent le Montrachet alors qu’il s’agit du Bâtard, ce vin qui n’est jamais commercialisé. C’est le Bâtard-Montrachet Domaine de la Romanée Conti 1997, au charme souverain.