Un grand Cristal rosé 1999dimanche, 24 juillet 2011

Ma fille et mon gendre sont maintenant installés dans la villa qu’ils louent à deux pas de chez nous. C’est l’occasion de fêter cela avec du lourd. Le mistral est encore très fort, les vagues sont puissantes, organisées en rouleaux bruyants. Contre toute attente le Champagne Henriot magnum 1996 ouvert il y a deux jours n’a pas la moindre trace de fatigue. La couleur est la même, la bulle a la même vivacité et le goût n’a pas pris la moindre trace d’acidité. Et on ne peut même pas dire qu’il s’est assagi, car il a la même tension que précédemment.

J’ai tenu à frapper fort, car j’ai apporté un Champagne Cristal Roederer rosé magnum 1999. Ce champagne est connoté bling-bling, a un prix russe, il faut donc vérifier s’il justifie tout le bla-bla médiatique qui l’entoure. La couleur est d’un jaune de pêche. Discrète, élégante et raffinée. La bulle est belle, fine active, mais pas envahissante. Et ce qui frappe à la première gorgée, c’est la précision du champagne. Le contraste est saisissant entre l’image des rappeurs californiens qui boivent ce champagne dans leurs Lamborghini avec des pinups fessues, ou celle de russes ventrus qui font couler ce vin sur la croupe de naïades tarifées et la réalité d’un champagne strict, structuré, qui ne cherche pas à briller mais qui montre une élégance rare. C’est un grand rosé droit, ferme, architecturé, qui ne montrera tout au long de sa dégustation aucun signe de faiblesse. Ce champagne n’est pas très typé, mais il est droit, précis et parfait. Il tient donc son rang et sa réputation, jamais sur le show, mais surtout par sa précision doctrinaire.

Mon gendre a voulu confronter deux vins de régions que tout oppose. Nous commençons par un Château de Pibarnon Bandol rouge 2005. Tout dans ce vin respire l’été avec la tapenade et le fenouil qui transparaissent dans un vin râpeux et chaleureux. J’avoue que j’en attendais un peu plus.

Le Château Trotanoy Pomerol 1999 a un parfum d’une rare complexité, très pomerol. D’emblée, on le situe au dessus du Pibarnon, par la complexité, par la longueur et par ce côté riche qui emplit la bouche de délices. Mais au fil du temps, le froid du soir venant s’installer sur notre table en extérieur, c’est le Pibarnon qui se trouve le plus à son aise. Il fallait juxtaposer ces deux vins différents. Le Bandol jouant à domicile a marqué plus de buts. Mais la prime à la complexité revient au bordelais.

Cette soirée fut illuminée par un rosé impérial, le Cristal rosé 99 est un vin de grande race, qui justifie son aura.