déjeuner à La Cagouillemercredi, 26 octobre 2011

Un jeune amateur de vins que j’ai connu par un forum est un passionné de champagnes. Vivant dans le Nord, il a parfois des occasions d’achat dont il me fait profiter. Nous devons nous retrouver à Paris et je choisis le restaurant La Cagouille car cela me donnera l’occasion de discuter avec André Robert, le propriétaire des lieux, du prochain dîner de l’académie des vins anciens qui se tiendra en ce lieu.

Arrivant en avance pour mettre au point ce dîner, André m’offre une coupe de Champagne Henriot blanc de blancs fort agréable. Nous bavardons et je grignote des crevettes grises dont le goût salé excite bien le champagne. Comme souvent en ce lieu, on trinque avec une table voisine d’habitués.

Julien arrive. J’ai apporté un Champagne Cuvée des Princes de Venoge 1983 qui se présente dans une magnifique bouteille. Ce champagne me plait énormément car il est à la charnière entre le champagne jeune et le champagne ancien. Sa tension, sa précision appartiennent aux champagnes jeunes alors que son doucereux et son équilibre qui gomme les aspérités appartiennent aux champagnes anciens.

Les coques dans leur jus sont une signature de l’établissement. Leur goût légèrement sucré convient idéalement au champagne. Pour les fines de claire, c’est un Champagne Perrier Jouët 1989, apporté par Julien, qui va convenir le mieux. Car ce champagne encore jeune est d’une grande rigueur qui n’exclut pas le charme. Il est délicieux et les huîtres lui conviennent bien, sans toutefois l’exciter.

Arrive alors pour chacun une assiette de pétoncles dont les coquilles supérieures cachent la chair des bivalves. Malgré cela, j’ai l’intuition que c’est un vin rouge qui ira avec ce plat que je n’ai pas encore goûté. André Robert nous apporte un Bourgogne Pinot Noir J.F. Coche-Dury 2002 que nous découvrons à l’aveugle. Le nez me séduit immédiatement qui annonce un vin velouté. Et c’est vrai qu’il est délicieux, doux. L’accord avec les pétoncles est percutant.

Le cabillaud est particulièrement goûteux. Julien a apporté un Champagne Piper Heidsieck Brut Extra des années 60 qui est définitivement un champagne ancien, avec un doucereux délicat et une rondeur qui développe sa complexité. C’est surtout avec les pommes de terre parfaites et leur sauce que le champagne se plait. Le repas se conclut de façon déraisonnable avec un moelleux au chocolat et le cognac maison qui est un Cognac Frapin qui titre 50,3°. L’ambiance de ce restaurant est amicale et enjouée. A côté de notre table, un ex-candidat à la présidentielle 2012 déjeune sans que personne ne s’en soucie. André Robert est venu de nombreuses fois à notre table pour discuter et trinquer avec nous.

Je serais bien incapable de classer les trois champagnes qui ont des expressions de trois âges du champagne qui ont chacune leur intérêt. Ce fut un repas marqué par l’amitié.