Première présentation au domaine de Salon 2008 et Delamotte 2012 samedi, 29 juin 2019

Didier Depond, président des champagnes Salon et Delamotte reçoit des amis au siège de la société à Mesnil-sur-Oger pour la présentation officielle du Champagne Salon 2008. Il avait invité la veille un groupe de japonais qui se sont trompés de jour et qui viendront grossir notre groupe qui deviendra à majorité asiatique, de Chine, du Japon et de Corée du Sud. Dans le groupe prévu il y a des ambassadeurs, des académiciens, des restaurateurs étoilés et de simples amis comme Tomo, comme Teshi le talentueux chef du restaurant Pages dont je suis familier, et moi.

Nous nous regroupons dans la salle de dégustation où l'on nous fait goûter le Champagne Delamotte Blanc de Blancs 2012 qui lui aussi est présenté pour la première fois aujourd'hui. Sa bulle est forte et il y a une légère acidité liée à la jeunesse mais l'on sent que ce champagne, après quelques mois ou années en cave sera de très haut niveau. Comme nous sommes en canicule, les verres se réchauffent vite et le champagne un peu plus chaud est beaucoup plus charmant, joliment mis en valeur par de délicieuses gougères.

Nous passons à table dans la salle à manger et nous sommes vingt-deux. Je suis assis entre une très jolie coréenne qui travaille pour le champagne Salon depuis deux mois et à côté d'un jeune chinois de Pékin mais qui va souvent à Hong-Kong où avec ses amis, ils dégustent des vins de la plus haute hiérarchie des qualités et des prix. Il est assez probable que nous allons nous revoir.

Pour une fois, il n'y aura aucune énigme, les vins sont désignés en clair. Le menu prévu est : le saumon d'Isigny mi- cuit, émulsion de pomme de terre fumée, sauce champagne / volaille fermière de Challans sauce champagne / fromages / émulsion citron vert, gingembre, framboise, fromage blanc à la vanille, sorbet fruits rouges.

Tous les champagnes ont été dégorgés en janvier 2019. Le Champagne Salon magnum 2008 est impressionnant. J'ai eu la chance, grâce à l'amitié de Didier Depond, de découvrir les nouveaux millésimes au moment de leur apparition publique ; je peux donc comparer. Il y a une sérénité et un accomplissement dans ce champagne qui mérite le respect. Il y a des notes de noisettes et de brioche, mais ce n'est pas cela qui compte. C'est la largeur de la palette aromatique, la vivacité que l'on remarque. Et alors qu'il faut souvent attendre quelque temps avant de boire les champagnes récents, celui-ci est déjà de belle maturité. C'est un peu comme le Dom Pérignon 2008 qui est lui aussi prêt à faire sa vie sans attendre. Je suis très impressionné par ce magnifique champagne. Didier Depond et moi sommes d'accord pour signaler la similitude de ce 2008 avec le 1966. Nous différons ensuite car Didier voit des analogies avec 1982, alors que j'en vois avec 1988. Il faudra vite vérifier.

Le plat de saumon est magnifiquement réalisé, de très haute qualité et gourmand, et l'accord avec le 2008 est superbe.

Le Champagne Salon 2007 met en valeur le 2008. Car ce champagne aura besoin de beaucoup d'années pour révéler ses qualités. Ce 2007 est un Salon à maturation lente. Il a de belles qualités mais il est encore un peu coincé.

Le Champagne Salon 2006 est une petite merveille de délicatesse et de subtilité. Il est parfaitement prêt à boire, léger, charmeur, romantique. C'est celui-ci que je compare au 1982 dont j'aime le romantisme. Il se boit magnifiquement avec les fromages.

Nous avons aussi sur les fromages un Tiano & Nareno Vin d'Argentine de Mendoza magnum 2013. Ce vin est fait par Ariel Savina un ami argentin de Didier dont les grands parents italiens ont émigré en Argentine pour faire ce vin. Il y a donc une belle histoire et le vin à majorité de Malbec associé à du cabernet franc, qui titre 14,5° mais donne l'impression d'en avoir un peu plus, est une bombe de fruits noirs qui fort heureusement a un finale léger et mentholé. On ne peut pas s'empêcher de penser à Vega Sicilia Unico. Ce vin riche a beaucoup de présence mais à mon goût il n'a pas la complexité de Vega Sicilia Unico. Il a certainement un grand avenir.

Le dessert aux couleurs blanches et rouges est accompagné par le Champagne Salon 2004. La première bouteille qui m'est servie manque de précision, comme si le vin n'était pas assemblé. Je le juge alors de façon critique. Heureusement une deuxième bouteille vient changer ma première impression et je le trouve plus cohérent, mais demandant encore beaucoup de temps pour qu'il atteigne ce qu'il promet. Il me semble que le dessert aurait eu un accord plus pertinent avec la Cuvée Alexandra rosée de Laurent-Perrier.

On peut dire que cette présentation du 2008 est absolument réussie. Ce champagne promet d'être dans le peloton de tête des plus grands Salon. Mon classement serait : 2008 pour la largeur de sa palette, le 2006 pour son romantisme émouvant, le 2004 car il est une belle promesse, et le 2007 qui devra attendre pour jouer dans la cour des grands.

Le climat créé par Didier Depond est très amical. Les discussions ont été passionnantes. Voilà qui enfonce encore le clou - s'il en était besoin - de mon amour pour Salon.


armoiries dans le bureau de Salon Delamotte

la salle de dégustation

présentation à déjeuner

la table avant / après

bulletins du 1er semestre 2019, de 809 à 836 lundi, 24 juin 2019

(bulletin WD N° 836 190625)   Le bulletin n° 836 raconte : 237ème dîner de wine-dinners à l’hôtel Les Crayères à Reims, rencontre d’amis fous de champagnes et déjeuner dominical en famille.

(bulletin WD N° 835 190618)   Le bulletin n° 835 raconte : 236ème dîner de wine-dinners à la Maison Belle Epoque de Perrier Jouët, déjeuner à l’hôtel Royal Champagne, dîner au même endroit et déjeuner à l’hôtel Les Crayères de préparation du 237ème dîner.

(bulletin WD N° 834 190611)   Le bulletin n° 834 raconte : après l’ouverture des vins, déroulement de la 32ème séance de l’Académie des Vins Anciens, déjeuner à la Maison Belle Epoque de Perrier-Jouët pour vérifier les recettes des plats prévus pour le 236ème dîner de wine-dinners à Epernay.

(bulletin WD N° 833 190604)   Le bulletin n° 833 raconte : déjeuner au restaurant Mirazur à Menton, déjeuner de conscrits au Yacht Club de France et ouverture des vins de la 32ème séance de l’Académie des Vins Anciens au restaurant Macéo.

(bulletin WD N° 832 190528)   Le bulletin n° 832 raconte : visite de ma cave et déjeuner piquenique avec une Master of Wine, dîner pour l’anniversaire de mon fils avec des vins inhabituels, dîner avec un vin de 1919, dîner au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 831 190521)   Le bulletin n° 831 raconte : déjeuner de famille au couscous, avec des vins algériens, dîner au restaurant Neige d’Eté, déjeuner de famille avec de beaux vins des années 90, déjeuner au restaurant Garance.

(bulletin WD N° 830 190514)   Le bulletin n° 830 raconte : dîner au restaurant Pages avec le gagnant d’une énigme posée sur Instagram, déjeuner d’anniversaire au restaurant Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen.

(bulletin WD N° 829 190507)   Le bulletin n° 829 raconte : Une ‘paulée’ de vins anciens à l’Automobile Club de France et déjeuner au restaurant l’Ecu de France.

(bulletin WD N° 828 190430)   Le bulletin n° 828 raconte : déjeuner au restaurant « le Café de l’Homme », déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, conférence dégustation pour les élèves de la célèbre école Cordon Bleu, déjeuner à la Brasserie Bofinger, Notre-Dame, dîner à la Manufacture Kaviari sur un menu créé par le chef Hideki Nishi du restaurant Neige d’Eté.

(bulletin WD N° 827 190423)   Le bulletin n° 827 raconte : dans le sud, dîner avec des amis puis déjeuner chez eux, dîner de mémoire avec une amie et 235ème dîner au restaurant Taillevent, avec une Romanée Conti 1937 et d’autres vins éblouissants.

(bulletin WD N° 826 190416)   Le bulletin n° 826 raconte : présentation des 2016 des domaines familiaux de Bourgogne, déjeuner au restaurant l’Absinthe et 234ème dîner de wine-dinners au restaurant Pages avec un vin acheté en commun avec des participants du 232ème dîner et un thème : les 5 blancs de Curnonsky.

(bulletin WD N° 825 190409)   Le bulletin n° 825 raconte : Déjeuner au restaurant Le Petit Sommelier, déjeuner au restaurant « le Maroc », dîner de bouteilles à risque avec mon fils, dîner avec des champagnes.

(bulletin WD N° 824 190402)   Le bulletin n° 824 raconte : déjeuner en famille, un champagne pour me consoler, dîner au restaurant L’Ecu de France, déjeuner de conscrits au Yacht Club de France, dîner dans le sud chez des amis et déjeuner au restaurant Pages.

(bulletin WD N° 823 190326)   Le bulletin n° 823 raconte : dîner autour d’une Romanée Conti 1991 avec mon ami Tomo, dîner et déjeuner avec mes filles avec des vins inhabituels, dîner au restaurant Pages à l’invitation de Tomo.

(bulletin WD N° 822 190319)   Le bulletin n° 822 raconte : préparation du 233ème dîner de wine-dinners au restaurant Le Beaulieu lors d’un déjeuner et deux jours plus tard, 233ème dîner dans la ville du Mans au restaurant étoilé Le Beaulieu.

(bulletin WD N° 821 190312)   Le bulletin n° 821 raconte : présentation par Gonzalo Ituriaga des vins du groupe Tempos Vega Sicilia à l’hôtel George V et 232ème dîner de wine-dinners à la Cave d’Exception de l’hôtel de Crillon.

(bulletin WD N° 820 190305)   Le bulletin n° 820 raconte : week-end avec des vins centenaires lors d’un dîner chez moi et d’un déjeuner dans ma cave, avec un ami amateur de vins anciens.

(bulletin WD N° 819 190226)   Le bulletin n° 819 raconte : visite à la maison de champagne Henriot, déjeuner au restaurant Le Millénaire à Reims, déjeuner à l’Ecrin de l’hôtel de Crillon pour préparer un futur dîner et dîner au restaurant Le Relais Louis XIII à Paris.

(bulletin WD N° 818 190219)   Le bulletin n° 818 raconte : dîner de chef à la manufacture Kaviari avec Yannick Alléno aux fourneaux, déjeuner au restaurant Le Petit Sommelier, dîner de famille, déjeuner au restaurant l’Ecu de France, déjeuner dominical.

(bulletin WD N° 817 190212)   Le bulletin n° 817 raconte : dîner de vins anciens de l’association Rhône Vignobles au restaurant Michel Chabran et dîner au restaurant Taillevent avec des personnalités du monde du vin.

(bulletin WD N° 816 190212)   Le bulletin n° 816 raconte : ouverture des vins prévus pour l’atelier de dégustation de vins anciens de l’association Rhône Vignobles, pot-au-feu au domaine Combier et tenue de l’atelier.

(bulletin WD N° 815 190205)   Le bulletin n° 815 raconte : à Miami, dîner au restaurant Zuma, déjeuner au restaurant Kiki on the River, dîner au restaurant italien Ironside Kitchen, dîner chez mon fils, brunch au champagne à l’hôtel Biltmore, déjeuner au restaurant espagnol Xixon et en France, dîner au restaurant Michel Chabran.

(bulletin WD N° 814 190129)   Le bulletin n° 814 raconte : dîner du 24 décembre à la maison, déjeuner de Noël en famille, apéritif et repas chez mon fils à Miami, dîner chez mon fils avec deux amies américaines, les plus fidèles de mes dîners et suite le lendemain.

(bulletin WD N° 813 190129)   Le bulletin n° 813 raconte : dîner au siège de Grains Nobles, dîner dans un salon du Pré Catelan, deux dîners avec mes enfants, déjeuner au restaurant Lasserre avec Alexandre de Lur Saluces et son fils, visite à la boutique « Divins » tenue par un ami.

(bulletin WD N° 812 190122)   Le bulletin n° 812 raconte : les vins du déjeuner dans ma cave avec des cadres de Krug bus le lendemain avec mon fils, d’autres restes de vins bus à Yquem partagés avec mon fils, au siège de la société Grains Nobles, Aubert de Villaine présente les vins du domaine de la Romanée Conti de 2015.

(bulletin WD N° 811 190122)   Le bulletin n° 811 raconte : déjeuner de famille, dîner à quatre mains à la Table de l’Espadon de l’hôtel Ritz avec aux fourneaux Nicolas Sale chef du lieu et Arnaud Lallement de l’Assiette Champenoise, déjeuner dans ma cave avec des cadres de la Maison Krug autour de vins atypiques.

(bulletin WD N° 810 190118)   Le bulletin n° 810 raconte : 31ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo.

(bulletin WD N° 809 190110)   Le bulletin n° 809 raconte : Salon Vinapogée avec des stands où des vignerons présentent des vins anciens et un atelier que j’anime sur des vins anciens, déjeuner au restaurant Michel Rostang avec des vins inattendus.

Dinner in restaurant Michel Rostang with a transcendantal Romanée Conti samedi, 15 juin 2019

The evolution of wine prices changes consumer habits. Some wines have become inaccessible. So when I get offers that I cannot handle alone, I call my friend Tomo, to see if he would accept a joint purchase.

This is the case of a Romanée Conti 1954 that tempts me enormously. We know that after the 1945 harvest, the vines of Romanée Conti, prephylloxeric, were about 200 years old. Exhausted, they had produced only the equivalent of 600 bottles, so they were torn off. There was no Romanée-Conti during the six years that followed, and the Romanée Conti 1954 is therefore made by young vines.

Aubert de Villaine had told me that he was surprised that the wines of the 50s, coming from young vines are as complex as wines from old vines and the only non-scientific explanation he gives is that during the uprooting, they left on the spot torn roots which had to form a kind of amalgam which enriched the young roots. Seeing an offer of a 1954 I could not miss the opportunity to verify. Tomo had the same desire. We bought it.

We discussed additional inputs and we quickly agreed. I brought the Romanée Conti and my contributions the day before dinner. Tomo joins me on dinner day at 5 pm at the restaurant Michel Rostang, for the opening of the wines. I had kept from the dinner of the day before a rest of Trottevieille 1943 that we will drink after the champagne. Tomo smells it and he is very happily surprised.

I open the Musigny Count Georges de Vogüé 1943 and the cork comes whole. Very oddly enough, it is inscribed on the cork "Vieilles Vignes" while this inscription does not appear on the label. Who's right, the cork or the label? A priori it is the label, but we do not know. We will see.

The bottle of the Romanée Conti 1954 shows a very nice color that had played a role in my desire to acquire this wine. The level is very acceptable, 5 or 6 centimeters from the cap. When I pull the cap, the upper half is dry and covered with pale green mold. It's not very engaging. The second half has no defect, but the bottom of the cap is narrowed, this half being more conical than cylindrical. Life is not simple. The scent of wine is still vague but everything suggests that time will do its work.

The Yquem 1954 has a very nice level and a beautiful dark mahogany color. The cap is broken in its lower part on the one hand because the plug is soaked, but mainly because the top of the neck is tightened and prevents the cap from going out.

Everything is over at 5:30 pm so we have at least two hours left, which allows us to chat. I would like to open the Ruinart 1949 in advance. Tomo is perplexed. It will be open less than an hour before we drink it. Opening it earlier would have been preferable. The cork broke to the twist and was pulled out with a corkscrew, without pschitt.

We build the menu with the kind advice of the butler and Baptiste, the friendly sommelier and we choose: frog legs parsley parsley roasted natural, watercress coulis / duck 'Miéral' blood, served bleeding in two courses, red wine sauce with blood and foie gras, consommé of duck / hot soufflé with fresh verbena, caramelized raspberries, raspberry verbena sorbet.

Champagne Ruinart Brut 1949 has a pretty golden color. The bubble is nonexistent but the sparkling in the mouth is well preserved. What is surprising at first contact is that champagne is extremely sweet. He is not a Brut. It is more dosed than a champagne "American taste". But this sweetness will quickly disappear when the champagne will be confronted with amuse-bouches and the entrance. It becomes lively and reminds me of the Dom Pérignon of the 40s, which have beautiful, caressing subtleties. This champagne becomes with time more and more pleasant and gastronomic.

Three small bites are served as an aperitif, simple and neutral tastes. It adds a nice preparation that gives the impression of eating a green soup while the preparation is solid. It's extremely elegant but the restaurant should know, when customers go to drink the wines we brought, that this soup will never be compatible with what we drink. This does not prevent this dish from being talented.

The frogs' legs are delicious, but the cromesquis croquettes have envelopes too thick, which weigh down the chewing of this dish. Château Trottevieille Saint-Emilion 1943 enjoyed a good day after being opened yesterday. It is dense, rich, truffled and very pleasant.

The Musigny Count Georges de Vogüé 1943 has a very beautiful color. His perfect nose is straight and strong, showing a rich burgundy's image. In the mouth what impresses me is the purity and precision of this wine. It is magnificent and its vigor is that of a wine of twenty years. We are happy. It is likely that it is 'Vieilles Vignes' because it is rich and brilliant.

We should have filmed Tomo and I when we took the first sip of the Romanée-Conti Domain of the Romanée-Conti 1954. It was a shock, an illumination and a big smile on our two faces meaning: "That there is, we have one, tonight we are going to have a huge Romanée-Conti ". Because she is wonderful. What happiness. We no longer hold up, we welcome, we are happy. The same morning, speaking with Aubert de Villaine, he told me that 1954 being a rather weak year, the estate had kept a lot of this year's Romanée Conti. And once, sharing a 1954 with Hubert de Montille, Hubert had kneeled, to signify that he drank a miraculous wine. Well, what Hubert de Montille felt, we feel it. What is fascinating is the salt, the marker so full of Romanée Conti that you cannot go wrong when you drink. This salt is elegant, strong, skeleton of taste. The faded rose, often associated with this wine is not present. Salt transports the wine and gives it complexity and length. I think this 1954 is one of the five biggest Romanée Conti I've had the chance to drink. And it is confirmed that this terroir is brilliant in the small years. We check what Aubert de Villaine had suggested to me, is that the complexity of this wine, the infinite range of flavors is not at all that of a wine of young vines.

And we measure the grandeur of Romanée Conti in juxtaposition with the Musigny. We can consider the Musigny as absolutely perfect, joyful rich and fruity, but Romanée Conti is stratospheric and takes us to infinite heights. The gap is breathtaking. We feast like crazy young people.

What is interesting is that it is the Musigny that is most suitable for duck blood. Romanée would have been more at ease on a pigeon or a poached foie gras.

We could ask ourselves the question of our enthusiasm: are we laudatory because it is Romanée-Conti and because we wanted it? The answer is of absolute certainty, given by the Musigny. This Musigny is immense, perfect in its definition, but the Romanée Conti transports us to a hundred cubits above. Doubt is not allowed.

The soufflé is delicious and goes well with the Château d'Yquem 1954. It was dark in the bottle and in the glass it is nicely gilded. He has all the class and the generous complexity of Yquem and is part of the Yquem who ate their sugar a little. I love it. We had so many wonders that we only have one glass of this delicious Sauternes. I will bring it home and Tomo will do the same for the Musigny of which remains a quarter.

Dinner at the restaurant Michel Rostang is a pleasure. Everyone is welcoming in this house that breathes the atmosphere of a family home. Baptiste is a very competent sommelier. The service is attentive and smiling. The chef was kind enough to present the accompaniments separately so that we could enjoy pure tastes. The blood duck is a divine dish based on ducks of unparalleled quality.

This dinner is for Tomo and I the crowning of our passion. We drank one of the most beautiful Romanée-Conti that it is possible to drink, totally typified, a wine that is unlike any other. For four hours we were on a small cloud, realizing a dream. This dinner was a miracle thanks to an anthology Romanée Conti.

(see pictures in the article in French) Addendum : message received from Aubert de Villaine when he read the bulletin #840 where this dinner is mentioned.
What a shock to see this picture of the label that lived the Romanée-Conti 1954 that you drank with your friend Tomo! What a shock especially because the impression she made you seems to me to have been as strong as the one she made us when we tasted it in the 70s or 80s! It is wonderful that you followed him with a Yquem 1954, a year that must have been as difficult in Bordeaux as it has been in Burgundy. I still have a little criticism to make of you, that of having truncated the explanation that I gave you about the strange and even almost implausible complexity of the Romanée-Conti 1954. Explication certainly not scientific, but all of which the meaning comes from the fact that the vine had been carried on all its life until 1945 in provignage, that is to say that a vine to provign was curved in a small pit and gave one, two or three new vines by the eyes of one, two or three of his branches, and that he rotted in the soil at the same time as his roots. Too bad to have skipped this explanation because it is not the rooted roots but even more the decaying vines that have enriched the young roots. In any case, I am happy for you that you had this experience.
(Since my science of the vine is very weak or even nil, I had poorly memorized the words of Aubert de Villaine, so it is useful to publish his message, which specifies his thoughts).

Une Romanée Conti 1954 inoubliable au restaurant Michel Rostang vendredi, 14 juin 2019

L'évolution des prix des vins change les habitudes de consommation. Certains vins sont devenus inaccessibles. Alors, lorsque me parviennent des offres que je ne pourrais pas assumer seul, j'appelle mon ami Tomo, pour savoir s'il accepterait un achat en commun. C'est le cas d'une Romanée Conti 1954 qui me tente énormément. On sait qu'après la vendange de 1945, les vignes de la Romanée Conti, préphylloxériques, avaient environ 200 ans. Epuisées, elles n'avaient produit que l'équivalent de 600 bouteilles, aussi ont-elles été arrachées. Il n'y a pas eu de Romanée-Conti pendant les six ans qui ont suivi, et la Romanée Conti 1954 est donc de jeunes vignes. Aubert de Villaine m'avait dit qu'il était étonné que les vins des années 50, provenant de jeunes vignes aient autant de complexité que des vins de vieilles vignes et la seule explication, non scientifique, qu'il donne, est qu'à l'arrachage, on a laissé sur place des racines arrachées qui ont dû former une sorte d'amalgame qui a enrichi les jeunes racines. Voyant passer une offre d'une 1954 je ne pouvais pas laisser passer l'occasion de le vérifier. Tomo a eu la même envie. Nous l'avons achetée. Nous avons discuté des apports complémentaires et nous nous sommes mis rapidement d'accord. J'ai apporté la Romanée Conti et mes apports la veille du dîner. Tomo me rejoint le jour du dîner à 17 heures au restaurant Michel Rostang, pour l'ouverture des vins. J'avais gardé du dîner de la veille un fond de Trottevieille 1943 que nous boirons après le champagne. Tomo le sent et il est très heureusement surpris. J'ouvre le Musigny Comte Georges de Vogüé 1943 et le bouchon vient entier. Très curieusement il y a inscrit sur le bouchon « Vieilles Vignes » alors que cette inscription ne figure pas sur l'étiquette. Qui a raison, le bouchon ou l'étiquette ? A priori c'est l'étiquette, mais on ne sait pas. Nous verrons. La bouteille de la Romanée Conti 1954 laisse voir une très jolie couleur qui avait joué un rôle dans mon désir d'acquérir ce vin. Le niveau est très acceptable, à 5 ou 6 centimètres du bouchon. Lorsque je tire le bouchon, la moitié supérieure est sèche et recouverte de moisissure vert pâle. Ce n'est pas très engageant. La deuxième moitié n'a aucun défaut, mais le bas du bouchon est rétréci, cette moitié étant plus conique que cylindrique. La vie n'est pas simple. Le parfum du vin est encore imprécis mais tout laisse penser que le temps fera son œuvre. L'Yquem 1954 a un très beau niveau et une belle couleur sombre acajou. Le bouchon se brise dans sa partie basse d'une part parce que le bouchon est imbibé, mais surtout parce que le haut du goulot est resserré et empêche le bouchon de sortir entier. Tout est fini à 17h30. Il nous reste au moins deux heures ce qui nous permet de bavarder. Je souhaiterais ouvrir en avance le Ruinart 1949. Tomo est perplexe. Il ne sera ouvert que moins d'une heure avant que nous ne le buvions. L'ouvrir plus tôt eut été préférable. Le bouchon s'est brisé à la torsion et a été sorti avec un tirebouchon, sans pschitt. Nous bâtissons le menu avec les aimables conseils du maître d'hôtel et de Baptiste, le sympathique sommelier et nous choisissons : cuisses de grenouille en chapelure de persil rôties au naturel, coulis de cresson acidulé / la canette 'Miéral' au sang, servie saignante en deux services, sauce au vin rouge liée de son sang et au foie gras, consommé de canard corsé / le soufflé chaud à la verveine fraîche, framboises caramélisées, sorbet framboise verveine. Le Champagne Ruinart Brut 1949 a une jolie couleur dorée. La bulle est inexistante mais le pétillant en bouche est bien conservé. Ce qui surprend au premier contact, c'est que le champagne est extrêmement doux. Il n'a rien d'un Brut. Il est plus dosé qu'un champagne au « goût américain ». Mais cette douceur va rapidement disparaître lorsque le champagne va se confronter aux amuse-bouches et à l'entrée. Il devient vif et me rappelle les Dom Pérignon des années 40 qui ont de belles subtilités caressantes. Ce champagne devient avec le temps de plus en plus agréable et gastronomique. Trois petites bouchées nous sont servies à l'apéritif, de goûts simples et neutres. On y ajoute une belle préparation qui donne l'impression de manger une soupe alors que la mâche est solide. C'est extrêmement élégant mais on devrait savoir, quand des clients vont boire les vins que nous avons apportés, que jamais cette soupe ne sera compatible avec ce que nous buvons. Ce qui n'empêche pas ce plat d'être talentueux. Les cuisses de grenouilles sont délicieuses, mais les croquettes façon cromesquis ont des enveloppes trop épaisses, qui alourdissent la mâche de ce plat. Le Château Trottevieille Saint-Emilion 1943 a bien profité d'un jour de plus. Il est dense, riche, truffé et très agréable. Le Musigny Comte Georges de Vogüé 1943 a une très belle couleur. Son nez parfait est droit et solide, d'un bourgogne riche. En bouche ce qui m'impressionne, c'est la pureté et la précision de ce vin. Il est magnifique et sa vigueur est celle d'un vin de vingt ans. Nous sommes heureux. Il y a toutes chances qu'il soit 'Vieilles Vignes' car il est riche et brillant. Il aurait fallu nous filmer, Tomo et moi au moment où nous avons pris la première gorgée de la Romanée-Conti Domaine de la Romanée-Conti 1954. Ce fut un choc, une illumination et un grand sourire sur nos deux visages signifiant : « ça y est, on en tient une, ce soir, nous allons avoir une immense Romanée-Conti ». Car elle est merveilleuse. Quel bonheur. Nous ne tenons plus en place, nous nous félicitons, nous sommes heureux. Le matin même, parlant avec Aubert de Villaine, il m'avait dit que 1954 étant une année plutôt faible, le domaine avait gardé beaucoup de Romanée Conti de cette année. Et une fois, partageant une 1954 avec Hubert de Montille, celui-ci s'était mis à genou, pour signifier qu'il buvait un vin miraculeux. Eh bien, ce que Hubert de Montille avait ressenti, nous le ressentons. Ce qui est fascinant, c'est le sel, ce marqueur si prégnant de la Romanée Conti qui fait qu'on ne peut pas se tromper quand on en boit. Ce sel est élégant, fort, ossature du goût. La rose fanée, souvent associée à ce vin n'est pas présente. Le sel transporte le vin et lui donne complexité et longueur. Je pense que cette 1954 fait partie des cinq plus grandes Romanée Conti que j'ai eu la chance de boire. Et il se confirme que le domaine est brillant dans les petites années. Nous vérifions ce qu'Aubert de Villaine m'avait suggéré, c'est que la complexité de ce vin, la gamme infinie des saveurs n'est pas du tout celle d'un vin de jeunes vignes. Et nous mesurons la grandeur de la Romanée Conti en juxtaposition avec le Musigny. On peut considérer le Musigny comme absolument parfait, joyeux riche et fruité, mais la Romanée Conti est stratosphérique et nous emmène sur des hauteurs infinies. L'écart est époustouflant. Nous nous régalons comme de jeunes fous. Ce qui est intéressant, c'est que c'est le Musigny qui est le plus adapté au canard au sang. La Romanée aurait été plus à son aise sur un pigeon ou sur un foie gras poché. On pourrait se poser la question de notre enthousiasme : sommes-nous laudatifs parce que c'est la Romanée-Conti et parce que nous la voulions ? La réponse est d'une certitude absolue, donnée par Le Musigny. Ce Musigny est immense, parfait dans sa définition, mais la Romanée Conti nous transporte à cent coudées au-dessus. Le doute n'est pas permis. Le soufflé est délicieux et s'accorde bien avec le Château d'Yquem 1954. Il était sombre dans la bouteille et dans le verre il est joliment doré. Il a toute la classe et la complexité généreuse d'Yquem et fait partie des Yquem qui ont un peu mangé leur sucre. Je l'adore. Nous avons eu tellement de merveilles que nous ne prenons qu'un verre de ce délicieux sauternes. Je le rapporterai à la maison et Tomo fera de même pour le Musigny dont il reste un quart. Dîner au restaurant Michel Rostang est un plaisir. Tout le monde est accueillant dans cette maison qui respire l'atmosphère d'une maison familiale. Baptiste est un sommelier très compétent. Le service est attentionné et souriant. Le chef a eu la gentillesse de présenter à part les accompagnements pour que nous puissions profiter des goûts purs. Le canard au sang est un plat divin fondé sur des canettes d'une qualité sans égale. Ce dîner est pour Tomo et moi le couronnement de notre passion. Nous avons bu une des plus belles Romanée-Conti qu'il soit possible de boire, totalement typée, un vin qui ne ressemble à aucun autre. Pendant quatre heures nous avons été sur un petit nuage, réalisant un rêve. Ce dîner fut un miracle grâce à une Romanée Conti d'anthologie.
j'avais prévu une bouteille de Latour 1943 pour le cas où, qui n'a pas été utilisée le fabuleux canard au sang la couleur et la lie de la Romanée Conti Addendum - message d'Aubert de Villaine après avoir lu le bulletin 840 qui parle de ce dîner : Quel choc de voir cette photo de l’étiquette qui a vécu de la Romanée-Conti 1954 que vous avez bue avec votre ami Tomo ! Quel choc surtout parce que l’impression qu’elle vous a faite me semble avoir été aussi forte que celle qu’elle nous faisait quand nous la dégustions dans les années ‘70 ou ’80 ! Il est formidable que vous l’ayez fait suivre d’un Yquem 1954 également, année qui a dû être aussi difficile à Bordeaux qu’elle l’a été en Bourgogne. J’ai tout de même un petit reproche à vous faire, celui d’avoir tronqué l’explication que je vous avais donnée sur l’étrange et même presque invraisemblable complexité de la Romanée-Conti 1954. Explication certes non scientifique, mais dont tout le sens provient du fait que la vigne avait été menée sa vie entière jusqu’en 1945 en provignage, c’est-à-dire qu’un cep à provigner était courbé dans une petite fosse et donnait un, deux ou trois nouveaux ceps par les yeux d’un, deux ou trois de ses sarments, et qu’il pourrissait dans le sol en même temps que ses racines. Dommage d’avoir sauté cette explication car ce ne sont pas les racines arrachées mais bien plus les ceps en décomposition qui ont enrichi les jeunes racines. En tout cas, je suis heureux pour vous que vous ayez eu cette expérience. (ma science de la vigne étant très faible, voire nulle, j'avais mal mémorisé les propos d'Aubert de Villaine. Il est donc utile de publier son message, qui précise sa pensée).

237th dinner in Hotel Les Crayères dimanche, 26 mai 2019

Sarah, an American from North Carolina, is currently the most assiduous of my dinners. She wants to celebrate the forty years of two of her friends and asked me to propose her a restaurant, without it being obligatorily Parisian. For a long time I dreamed of having dinner with Philippe Mille, the talented chef des Crayères. Opportunity arises, Sarah agrees. As it is the first dinner with this chef, I planned to have lunch the day of the dinner to check some dishes, as I had just done at Belle Epoque House two days ago. My wines had been delivered two days ago because I made a hook by Reims before going to Epernay. I asked that the wines be put up so that I can open them around 16 hours. At the bar of the hotel Les Crayères I discuss with Philippe Mille and we agree that I will make my comments after lunch. Here is what I found. The three appetizers are delicious. The ham of the Ardennes deserves to be presented in shavings much smaller and the one I ate is too salty. Philippe Mille will seek more tender parts. The chicken is delicious. It is served hot which would be good for a red wine. As it is accompanied by a champagne it is advisable that the dish is warm and not hot. The cooking of the saint-pierre is perfect. We should remove the sabayon which is too dominant next to the fish. Asparagus should be shorter, to avoid tails that are too bitter. The duck is perfect and there is nothing to change. The dessert is a soufflé in which is plunged a spoon that carries a sorbet that will refresh the soufflé. It seems to me that the combination of hot and cold will affect the tasting of the masterful Filhot 1929. It is Philippe who will find the right solution, to put the sorbet on a plate apart. After this delicious meal, we speak, Philippe and me, of my comments. Mutual understanding is immediate and my suggestions are adopted. Such an open mind is particularly pleasant. I thought to start the opening of the wines around 15:30 and I gave appointment to the sommeliers. Fatigue has turned my nap into a deep sleep. An angel guardian of my internal clock allowed me to be at 16 hours on foot to open the wines of the 237th dinner. The White Pavilion of Château Margaux 1979 seems to me to have the richest perfume of the wines of the dinner and we will see that the reality in a few hours will be very different, but I do not know it. The Chablis 80s has a beautiful fragrance. Other scents are promising. I was expecting from Filhot 1929 that it has a thundering nose and it's quite the opposite. He has a dusty and shy nose. I have no fear, but I do not know how much he will be reborn. A large majority of corks come with sectional breaks. Does time play a role, hygrometry or barometric pressure, I do not know, but these concordances intrigue me more and more. At 7 pm my guests arrive, all Americans, Boston, North Carolina or Miami. Sarah is the organizer of this group that wants to celebrate the forty years of two women. We are seven of which only two men. It is quite rare that women are so dominant in my dinners. We have an aperitif on the terrace of the hotel with Champagne Dom Ruinart magnum 1990. The appetizers, a potato cromesquis, a gamba and a preparation made of corn are superb. The champagne is a beautiful color of a light honey gold. The bubble is still active and the champagne is serene, broad, full and balanced. The magnum effect is sensible. This champagne is the first of the class, the one that always has everything good. Its length impresses. Ardennes ham chips blend well with him. We sit down to table and we have the nice table in the alcove of the restaurant room, from where we can see the beautiful garden. The menu composed by chef Philippe Mille is: chicken and chanterelles, served with a yellow wine sauce / wild knives selected by Jean Marc, creamy cauliflower cooked on the grill, cabbage vegetables iodized caviar / Yeu Island chalk and stone quarries, white asparagus and mushroom emulsion / roast veal, salt-crusted potatoes, crispy nuts / duck from Tilloy Farm and artichokes, cooked with wine of Coteaux de la Montagne Reims / honey and blown tradition of Crayères, pickled grapefruit and candied. Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1979 is powerful and virile, contrasting with Dom Ruinart. He accompanies very well the sweetest parts of chicken. He has a beautiful presence when Dom Ruinart has charm. To choose between the two is not easy because the two play on different registers. On the dish there is a slight advantage to the Mumm whereas in pure charm, Dom Ruinart wins. The 1979 Château Margaux White Pavilion, which had a scent that led to the opening, now has a cork nose. It is drinkable because the defect in the mouth is very low compared to the defect in the nose, but nothing drives us to continue to drink it because the Chablis Premier Cru Louis Latour (80s) who lost his collar year has powerful aromatic aromas. Chablis as conquering, it is rare. The dish of knives that I had not tasted at noon is exceptional. The expressive, sliced knife is domesticated by caviar, which, like the creamy, enhances the happy wine of this conjunction. The harmony knife and Chablis is superb. The Corton Charlemagne Grand Cru Domaine Bonneau Martray 1972 is a totally surprising wine that deviates from the usual pattern of Corton-Charlemagne. He is strange and terribly attractive. It is a journey into the unknown with a lot of charm. There are so many things in this wine that separate us from Chardonnay that I listen to it religiously to try to impregnate it. There are evocations of tea, green and gray vegetables, but at the same time there is a particular vivacity and well-controlled acidity. We cannot speak of default, because the wine is excellent. But it's off-piste. He will be third in the group vote and fourth for me, which confirms its interest. The Château Mouton Rothschild 1979 is a wonderful surprise. We must quickly forget that it is 1979 because it seems born in a great year. Richness and subtlety, romance and affirmation, this wine is rich and noble. He is so reassuring. He has the soul of Mouton. On the veal of a rare sweetness, it is associated with the Beaune Grèves Vine of the Child Jesus Bouchard Father & Son 1962. This wine is rich, dense, almost roasted as it is concentrated. He even gives suggestions - in traces - of coffee and chocolate that are not his markers. It is very well refocused by the sweetness of the veal chews. It is atypical but I put it in my vote, because I have a weakness for the Beaune Grèves Vine of the Child Jesus of which I have witnessed over more than 150 years. We will live now an anthology agreement. The duck is like lacquered with a thick cream and we recognize chocolate notes in this delicious ointment. The Vega Sicilia Unico Réserve Especial bottled in 1992 is usually composed of three or four years but that of 1992 is only two years, two large, 1970 and 1972. Rich and at the same time very fresh, it has notes of chocolate that are strictly those of duck and small sketches of coffee. By some notes, the Spanish wine cousin with the wine of Beaune. The fresh finish of Vega Sicilia Unico is exceptional and the agreement is unique. Before the dessert two candles are presented to both persons celebrating and blown for their birthday. At the opening, the Chateau Filhot Sauternes 1929 had surprised me by its discretion and a nose slightly dusty. In service, all that has disappeared. The wine has a powerful and noble fragrance. It is complex with notes of exotic fruits. Rich and seductive, its color is almost black. It is not thundering like some Sauternes, because it is in the soul of Filhot to play the finesse more than the affirmation. The honey and grapefruit soufflé and the delicious sorbet that we taste separately are naturally complicit with the great Sauternes. It's time to vote. We are seven and we are voting for our five favorite among nine wines. All the wines had votes, except of course the White Pavilion corked. Three wines were named first, Filhot four times, Corton Charlemagne twice and Vega Sicilia once. The Filhot appeared on the 7 voting sheets and Corton Charlemagne and Vega Sicilia appear on 6 voting sheets. The consensus ranking is: 1 - Château Filhot Sauternes 1929, 2 - Vega Sicilia Unico Réserve Especial put in bottle in 1992, 3 - Corton Charlemagne Grand Cru Domaine Bonneau du Martray 1972, 4 - Château Mouton Rothschild 1979, 5 - Champagne Dom Ruinart magnum 1990, 6 - Champagne Mumm Cuvée Rene Lalou 1979. My vote is: 1 - Vega Sicilia Unico Réserve Especial put in bt in 1992, 2 - Château Filhot Sauternes 1929, 3 - Chablis Premier Cru Louis Latour (90s), 4 - Corton Charlemagne Grand Cru Domaine Bonneau du Martray 1972 ; 5 – Beaune Grèves Vigne de l'Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1962. All dishes were perfectly adapted to the wines. The most beautiful agreement is that of the duck with the Vega Sicilia. The most innovative dish for my taste is that of knives, well accompanied by Chablis. The service was of high quality and the cooking of the chef of very high level. Pleasing my friend Sarah and her guests was my goal. I believe it has been achieved. Her loyalty to my dinners is impressive. As I was leaving the table with my guests who are going back to their hotel, who do I see, Peter, a Scotsman crazy fan of champagnes with whom I shared extraordinary champagnes. There are five of them at their table, all young in their late 30s or early 40s, and have just drunk five Salon champagnes and five Krug Clos du Mesnil champagnes, lined up on a console. They kindly offer me to taste the Champagne Krug Clos du Mesnil 1990 that I find a little unbalanced and Champagne Krug Clos du Mesnil 2002 that I find noble and superb, a great champagne. Tomorrow they will make the same comparison between the two houses Salon and Krug but with other vintages at the Assiette Champenoise of Arnaud Lallement. They offer me to join them. I refuse, because the concentration of meals over three days is already excess. Whatever the temptation to taste wonders with them, all good things come to an end. (see pictures in the article in French below)

237ème dîner à l’hôtel Les Crayères samedi, 25 mai 2019

Sarah, américaine de Caroline du Nord, est en ce moment la plus assidue de mes dîners. Elle veut fêter les quarante ans de deux de ses amies et m'a demandé de lui proposer un restaurant, sans qu'il soit obligatoirement parisien. Depuis longtemps je rêvais de faire un dîner avec Philippe Mille, le talentueux chef des Crayères. L'occasion se présente, Sarah accepte. Comme c'est le premier dîner avec ce chef, j'ai prévu de déjeuner le jour du dîner pour vérifier quelques plats, ainsi que je venais de le faire à la Maison Belle Epoque. Mes vins avaient été livrés il y a deux jours car j'avais fait un crochet par Reims avant d'aller à Epernay. Je demande que les vins soient mis debout afin que je puisse les ouvrir vers 16 heures. Au bar de l'hôtel Les Crayères je discute avec Philippe Mille et nous convenons que je lui ferai mes commentaires après le déjeuner. Voici ce que j'ai constaté. Les trois amuse-bouches sont délicieux. Le jambon des Ardennes mériterait d'être présenté en copeaux beaucoup moins grands et celui que j'ai mangé est trop salé. Philippe Mille fera rechercher des parties plus tendres. Le sot-l'y-laisse est délicieux. Il est servi chaud ce qui conviendrait bien à un rouge. Comme il est accompagné d'un champagne il convient que le plat soit tiède et non chaud. La cuisson du saint-pierre est parfaite. Il faudrait enlever le sabayon qui est trop dominant à côté du poisson. Les asperges devraient être plus courtes, pour éviter les queues trop amères. Le canard est parfait et il n'y a rien à changer. Le dessert est un soufflé dans lequel au service on plonge une cuiller qui porte un sorbet qui va rafraîchir le soufflé. Il me semble que la combinaison de chaud et de froid va nuire à la dégustation du magistral Filhot 1929. C'est Philippe qui trouvera la bonne solution, de mettre le sorbet sur une assiette à part. Après ce délicieux repas, nous parlons, Philippe et moi, de mes commentaires. La compréhension mutuelle est immédiate et mes suggestions sont adoptées. Une telle ouverture d'esprit est particulièrement agréable. Je pensais démarrer les ouvertures des vins vers 15h30 et j'ai donné rendez-vous aux sommeliers. La fatigue a transformé ma sieste en un sommeil profond. Un ange gardien de mon horloge interne m'a permis d'être à 16 heures à pied d'œuvre pour ouvrir les vins du 237ème dîner. Le Pavillon blanc de Château Margaux 1979 me semble avoir le parfum le plus riche des vins du dîner et nous verrons que la réalité dans quelques heures sera toute autre, mais je ne le sais pas. Le Chablis des années 80 a un magnifique parfum. Les autres senteurs sont prometteuses. J'attendais du Fihot 1929 qu'il ait un nez tonitruant et c'est tout le contraire. Il a un nez poussiéreux et timide. Je n'ai aucune crainte, mais je ne sais pas apprécier à quel niveau il renaîtra. Une grande majorité de bouchons sont remontés avec des brisures sectionnelles. Le temps joue-t-il un rôle, hygrométrie ou pression barométrique, je ne sais pas, mais ces concordances m'intriguent de plus en plus. A 19 heures mes convives arrivent, tous américains, de Boston, de Caroline du Nord ou de Miami. Sarah est l'organisatrice de ce groupe qui veut fêter les quarante ans de deux femmes. Nous sommes sept dont seulement deux hommes. Il est assez rare que les femmes soient autant majoritaires dans mes dîners. Nous prenons l'apéritif sur la terrasse de l'hôtel avec le Champagne Dom Ruinart magnum 1990. Les amuse-bouches, un cromesquis à la pomme de terre, une gamba et une préparation à base de maïs sont superbes. Le champagne est d'une magnifique couleur d'un or de miel clair. La bulle est encore active et le champagne est serein, large, plein et équilibré. L'effet magnum est sensible. Ce champagne, c'est le premier de la classe, celui qui a toujours tout bon. Sa longueur impressionne. Le jambon d'Ardennes en copeaux se marie bien avec lui. Nous passons à table et nous avons la jolie table dans l'alcôve de la salle du restaurant, d'où l'on peut voir le magnifique jardin. Le menu composé par le chef Philippe Mille est : sots-l 'y-laisse et girolles, servis avec une sauce au vin jaune / couteaux sauvages sélectionnés par Jean Marc, crémeux de choux fleurs cuits sur le gril, choux maraîchers iodés de caviar / carrières de craie et saint-pierre de ligne de l'île d'Yeu, asperges blanches et émulsion de champignons / pièce de veau rôti, pommes de terre cuites en croûtes de sel, croustillant de fruits à coques / canard de la ferme de Tilloy et artichauts, cuisinés au Coteaux de la montagne de Reims / miel du domaine et soufflé tradition des Crayères, pamplemousse mariné et confit. Le Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1979 est puissant et viril, contrastant avec le Dom Ruinart. Il accompagne bien les sots-l 'y-laisse. Il a une belle présence quand le Dom Ruinart a du charme. Départager les deux n'est pas facile car les deux jouent sur des registres différents. Sur le plat il y a un léger avantage au Mumm alors qu'en charme pur, le Dom Ruinart l'emporte. Le Pavillon blanc de Château Margaux 1979 qui avait un parfum entraînant à l'ouverture a maintenant un nez de bouchon. Il est buvable car le défaut en bouche est très faible par rapport au défaut au nez, mais rien ne nous pousse à continuer de le boire car le Chablis Premier Cru Louis Latour (années 80) qui a perdu sa collerette d'année a une puissance aromatique époustouflante. Un chablis aussi conquérant, c'est rare. Le plat de couteaux que je n'avais pas goûté à midi est exceptionnel. Le couteau au goût expressif et tranché est domestiqué par le caviar qui, comme le crémeux mettent en valeur le vin heureux de cette conjonction. L'harmonie couteau et chablis est superbe. Le Corton Charlemagne Grand Cru Domaine Bonneau du Martray 1972 est un vin totalement étonnant qui s'écarte du schéma habituel du Corton-Charlemagne. Il est étrange et terriblement séduisant. C'est un voyage dans l'inconnu avec beaucoup de charme. Il y a tant de choses en ce vin qui nous écartent du chardonnay que je l'écoute religieusement pour essayer de m'en imprégner. Il y a des évocations de thé, de légumes verts et gris, mais il y a en même temps une vivacité particulière et une acidité bien maîtrisée. On ne peut pas parler de défaut, car le vin est excellent. Mais il fait du hors-piste. Il sera troisième dans le vote du groupe et quatrième pour moi, ce qui confirme son intérêt. Le Château Mouton Rothschild 1979 est une magnifique surprise. Il faut vite oublier qu'il est de 1979 car il semble né d'une grande année. Richesse et subtilité, romantisme et affirmation, ce vin est riche et noble. Il est tellement rassurant. Il a l'âme de Mouton. Sur le veau d'une rare douceur, il est associé au Beaune Grèves Vigne de l'Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 1962. Ce vin est riche, dense, presque torréfié tant il est concentré. Il donne même des suggestions – en traces – de café et de chocolat qui ne sont pas ses marqueurs. Il est très bien recentré par la douceur de la mâche du veau. Il est atypique mais je l'ai mis dans mon vote, car j'ai un faible pour le Beaune Grèves Vigne de l'Enfant Jésus dont j'ai bu des témoignages sur plus de 150 ans. Nous allons vivre un accord d'anthologie. Le canard est comme laqué d'une crème épaisse et on reconnaît des notes de chocolat dans cet onguent délicieux. Le Vega Sicilia Unico Réserve Especial mis en bouteille en 1992 est généralement composé trois ou quatre années mais celui de 1992 l'est de seulement deux années, deux grandes, 1970 et 1972. Riche et en même temps très frais, il a des notes de chocolat qui sont strictement celles du canard et de petites esquisses de café. Par certaines notes, le vin espagnol cousine avec le vin de Beaune. Le finale frais du Vega Sicilia Unico est exceptionnel et l'accord est unique. Avant le dessert deux bougies sont présentées aux deux fêtées et soufflées pour leur anniversaire. A l'ouverture, le Château Filhot Sauternes 1929 m'avait surpris pas sa discrétion et par un nez légèrement poussiéreux. Au service, tout cela a disparu. Le vin a un parfum puissant et noble. Il est complexe avec des notes de fruits exotiques. Riche et séducteur, sa couleur est presque noire. Il n'est pas tonitruant comme certains sauternes, car c'est dans l'âme de Filhot de jouer la finesse plus que l'affirmation. Le soufflé au miel et au pamplemousse ainsi que le délicieux sorbet que l'on goûte séparément sont naturellement complices du grand sauternes. Il est temps de voter. Nous sommes sept et nous votons pour nos cinq préférés de neuf vins. Tous les vins ont eu des votes, sauf bien sûr le Pavillon Blanc bouchonné. Trois vins ont été nommés premier, le Filhot quatre fois, le Corton Charlemagne deux fois et le Vega Sicilia une fois. Le Filhot a figuré sur les 7 feuilles de votes et le Corton Charlemagne et le Vega Sicilia figurent sur 6 feuilles de votes Le classement du consensus est : 1 - Château Filhot Sauternes 1929, 2 - Vega Sicilia Unico Réserve Especial mis en bt en 1992, 3 - Corton Charlemagne Grand Cru Domaine Bonneau du Martray 1972, 4 - Château Mouton Rothschild 1979, 5 - Champagne Dom Ruinart magnum 1990, 6 - Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1979. Mon vote est : 1 - Vega Sicilia Unico Réserve Especial mis en bt en 1992, 2 - Château Filhot Sauternes 1929, 3 - Chablis Premier Cru Louis Latour (années 90), 4 - Corton Charlemagne Grand Cru Domaine Bonneau du Martray 1972. Tous les plats ont été parfaitement adaptés aux vins. Le plus bel accord est celui du canard avec le Vega Sicilia. Le plat le plus innovant pour mon goût est celui des couteaux, bien accompagné par le chablis. Le service a été de grande qualité et la cuisine du chef de très haut niveau. Faire plaisir à mon amie Sarah et ses invités était mon objectif. Je crois qu'il a été atteint. Sa fidélité à mes dîners est impressionnante. Au moment de raccompagner mes convives qui rentraient ensemble à leur hôtel, qui vois-je, Peter, un écossais fou de champagnes avec qui j'ai partagé des champagnes extraordinaires. Ils sont cinq à leur table, tous jeunes dans la trentaine finissante ou quarantaine commençante, et viennent de boire cinq champagnes Salon et cinq champagnes Krug Clos du Mesnil, alignés sur une console. Ils m'offrent gentiment de goûter le Champagne Krug Clos du Mesnil 1990 que je trouve un peu déséquilibré et le Champagne Krug Clos du Mesnil 2002 que je trouve noble et superbe, un grand champagne. Demain ils vont faire la même comparaison entre les deux maisons Salon et Krug mais avec d'autres millésimes à l'Assiette Champenoise d'Arnaud Lallement. Ils me proposent de me joindre à eux. Je refuse, car la concentration de repas sur trois jours a frisé l'excès. Quelle que soit la tentation de goûter des merveilles avec eux, toutes les bonnes choses ont une fin.
le déjeuner de vérification des plats :
les vins magnifique dîner après le dîner, rencontre avec des amis qui boivent Salon et Krug

236th dinner in Maison Belle Epoque of Perrier Jouët mercredi, 22 mai 2019

The genesis of the 236th dinner is quite special. In October 2018 I had organized the 228th dinner at Akrame restaurant in Paris. The restaurant is narrow and inside we should have had a table in length which I do not like because three discussions are formed at very long tables. I would rather have dinner in the garden, with a square table. The probability of rain is 40% and the head of the restaurant accepts this solution. The table is covered with umbrellas and hangings to prevent any eventuality. In the middle of the meal, a tornado breaks out and the hanging curtains pour water on guests. We try to sit in the protected areas. All this makes me uncomfortable because I try to make my dinners as perfect as possible. I interrupt the discussions and I declare that all the participants will be invited to a new dinner that I offer them, to compensate for this misadventure. The guests are happy, both wet and dry, and two guests from the Pernod-Ricard group propose that the compensation dinner be held at the Belle Epoque House of Perrier-Jouët in Epernay. A generosity responds to a generosity. I came in November to better know the places and study the cuisine of Joséphine Jonot, chef of the place and we have built together a menu for the wines I have planned and for the champagnes of Perrier-Jouët and Mumm. When the day comes, I arrive around 11 am in Epernay at the Belle Epoque House, so nicely decorated. I have lunch with Alexander to check some dishes to be sure that Josephine Jonot's cuisine matches what the old wines ask. Thierry, the friendly and efficient butler responsible for the house serves us Champagne Perrier Jouët Cuvée Belle Epoque Blanc de Blancs 2004 that seduces me with its balance. It is also gourmet, generous and square. I start the meal with beautiful oysters very iodic, giving the impression of sea waves that slap my face. Then the lobster is served with bisque. The dish as it is designed would be suitable for a white wine, while it is assigned to a red wine. It will take a less assertive cooking and on the contrary a more virile bisque to face a red wine. The pigeon and its pie with a stuffing seem to me absolutely perfect and do not require any adaptation. The crispness that should accompany the mango is replaced by a cream more delicate. While having lunch in the kitchen, we can talk to the chef and I am convinced that tonight's menu is in good hands. I have time for a micro-nap before answering the questions of the filmmakers who are filming the event and I'm ready at 3 pm to open the bottles of the 236th dinner. As we will be fourteen, which is more than usual, I planned several magnums, which pushes me to open the wines from 15 hours. Corks come without any particular surprise and the only uncertain is that of Gevrey-Chambertin Bouchard Aîné & Fils Magnum 1961 which shows a cork scent that seems quite tenacious. Ten minutes later the cork nose is noticeably alleviated but I am not yet reassured. The most thundering perfume is that of Fargues 1989, much more majestic than that of Yquem 1970. The guests will visit the spectacular cellars of the house Perrier Jouët. We meet at the bar for aperitif with a Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 2008. What strikes is its balance and ease. He does not seek to impose himself, he is there, consensual and rewarding. It accompanies with pleasure the small nibbles of aperitif. There are fourteen of us at the table, eleven of whom were present at dinner at the Akrame restaurant, which was disturbed by the rain, which justified that I invite all present for this dinner, and three are from the house Perrier-Jouët or his group. The menu composed by Josephine Jonot is: gougères, Pata Negra, parmesan / oysters with seafood flavors / langoustines just seized, small vegetables / saint-pierre with lemon butter / lobster American sauce / low temperature veal, mashed potatoes / pigeon and stuffing of confit legs / poached foie gras / stilton / roasted mango, yogurt cream with green herbs. Oysters are deliciously marine, iodized, and are perfectly suited to the Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1982 which is of a rare complexity and a romanticism assumed. The champagne is titillated by iodine and finds a nice energy. It is a champagne that is distinguished by the range of its complexities. The langoustines are absolutely perfect, delicate and subtle and the Chablis Grand Cru Bougros William Fèvre Magnum 1998 is mineral, the archetype of a vibrant Chablis. The agreement is superb. If we alternate the Belle Epoque 1982 and the Chablis 1998, we see that they fertilize and Chablis widens the champagne. It probably would have been necessary for the Saint-Pierre to be without its pure butter, so that the agreement with the Montrachet Grand Cru Guichard-Potheret Magnum 1988 would have been naturally found. It is a fairly calm Montrachet, low fat and without any botrytis. It is well made and well built, but it does not have the spark of energy we would have liked to find. The lobster is perfect. It is simple and subtle, much less cooked than at lunch, which gives it a rare charm, and the Corton Grand Cru Bouchard Father & Son Magnum 1959 leaves everyone speechless. The wine has a grain and a chew of absolute plenitude. He is rich, fills the mouth and conquers it. We are facing an immense wine and a transcendental agreement. I expected a lot but I did not suspect he could be so rich. This wine is conquering. The low temperature calf is divine. Cramant Champagne Mumm 1955 is a marvel of complexity and elegance. It has intonations of white currants and its acidity breathes on the calf. It is a rare champagne by its diversity and the agreement is of a natural which delights us. The pigeon is superb. While I was afraid he had a cork nose, the Gevrey-Chambertin Bouchard Elder & Son Magnum 1961 as it is more than five hours later does not have a gram of defect. This wine is Burgundy as I adore it, without concession, with a peasant grater, which does not try to please. It is clear that it is a 'Villages', but it is so alive and rich that we can only be conquered. In a discussion with some guests I said that the concept of age does not exist. If a wine manages to survive all the accidents that can affect the cork, then it is ageless. It looks like the Château Bouscaut Grand Cru Classé of Graves Magnum 1929 listened to me because it is incredible. Its color is very dark pigeon blood, which means that it does not have any trace of tile. It is of an incredible freshness. Here is a wine that refreshes, dense, consistent without the slightest defect. The drink quenches but also takes on a field of infinite flavors. I'm so happy. This wine is a miracle. The poached foie gras is not really poached and does not have a chew that benefits the 1929, even if the taste of the liver is good. This 1929 is a marvel and will be my favorite by far. For stilton and the very successful mango dessert the two sauternes are served together. Château de Fargues Sauternes 1989 is rich and flamboyant. Some prefer the Château d'Yquem 1970 more erased. I prefer the Fargues more glorious and sunny. No wine was weak. This is the moment of the votes. We are fourteen to vote for our five favorite among the ten wines. What's interesting is that all the wines had at least one vote which proves that all deserved to be in the top five of at least one guest. Three wines had twelve votes out of 14 possible votes, Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1982, Corton Grand Cru Bouchard Father & Son Magnum 1959 and Château Bouscaut Magnum 1929. Four wines had the honor of being named first, Bouscaut 1929 seven times, Corton 1959 five times, Chablis and Mumm each once. The vote of the consensus would be: 1 - Le Corton Grand Cru Bouchard Father & Son Magnum 1959, 2 - Château Bouscaut Great Classified Growth of Graves Magnum 1929, 3 - Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1982, 4 - Champagne Mumm de Cramant 1955, 5 - Montrachet Grand Cru Guichard-Potheret Magnum 1988, 6 - Château d'Yquem 1970. My vote is: 1 - Château Bouscaut Great Classified Growth of Graves Magnum 1929, 2 - Le Corton Grand Cru Bouchard Father & Son Magnum 1959, 3 - Gevrey-Chambertin Bouchard Senior & Son Merchant Magnum 1961, 4 - Champagne Mumm de Cramant 1955. Joséphine Jonot made a cuisine particularly suited to wines. The two brightest dishes are lobster, which has created the most beautiful accord, and divinely cooked lobster. Oysters also deserve compliments, such as mango and cream. The atmosphere was cosmopolitan with Americans, a Norwegian, a Londoner. We ended up with a great rum and those who wanted could smoke cigars in the beautiful garden of the Belle Epoque House. This dinner was illuminated by great wines and champagnes. Thank you to Perrier-Jouët for allowing the continuation of the 228th dinner at Akrame restaurant in a setting of such beauty. Long live to old wines. (see pictures in the article in French)

236ème dîner à la Maison Belle Epoque de Perrier Jouët mercredi, 22 mai 2019

La genèse du 236ème dîner est tout-à-fait particulière. En octobre 2018 j'avais organisé le 228ème dîner au restaurant Akrame à Paris. Le restaurant est étroit et à l'intérieur nous aurions dû avoir une table en longueur ce qui ne me plait pas car trois discussions se forment à des tables très longues. Je préférerais que le dîner se passe dans le jardin, avec une table carrée. La probabilité de pluie est de 40% et le chef de salle accepte cette solution. On couvre la table de parasols et de tentures pour parer à toute éventualité. Au milieu du repas, une tornade se déclare et les tentures en pente déversent des trombes d'eau sur des convives. On se serre dans les parties protégées. Tout cela m'indispose car j'essaie que mes dîners soient les plus parfaits possibles. Je prends la parole et j'indique que tous mes convives seront invités à un nouveau dîner que je leur offre, pour compenser cette mésaventure. Les convives sont heureux, les mouillés comme les secs, et deux convives étant du groupe Pernod-Ricard nous proposent que le dîner de compensation se passe à la Maison Belle Epoque de Perrier-Jouët à Epernay. Une générosité répond à une générosité.

Je suis venu en novembre pour étudier les lieux et la cuisine de Joséphine Jonot, chef de cuisine du lieu et nous avons bâti ensemble un menu pour les vins que j'ai prévus et pour les champagnes de Perrier-Jouët et Mumm.

Le jour venu, j'arrive vers 11h à Epernay à la Maison Belle Epoque, si joliment décorée. Je déjeune avec Alexander pour vérifier quelques plats pour être sûr que la cuisine de Joséphine Jonot correspond à ce que les vins anciens demandent. Thierry, le sympathique et efficace responsable majordome de la maison nous sert un Champagne Perrier Jouët Cuvée Belle Epoque Blanc de Blancs 2004 qui me séduit par son équilibre. Il se révèle aussi gastronomique, généreux et carré.

Je commence le repas par de belles huîtres très marines, donnant l'impression d'embruns qui giflent mon visage. Ensuite le homard est servi avec sa bisque. Le plat tel qu'il est conçu conviendrait à un vin blanc, alors qu'il est affecté à un vin rouge. Il faudra une cuisson moins affirmée et au contraire une bisque plus virile pour affronter un vin rouge. Le pigeon et sa tourte avec une farce me semblent absolument parfaits et ne demandent aucune adaptation. Le croustillant qui devrait accompagner la mangue est remplacée par une crème plus délicate. En déjeunant en cuisine, nous pouvons dialoguer avec le chef et j'ai la conviction que le menu de ce soir est en de bonnes mains.

J'ai le temps d'une micro-sieste avant de répondre aux questions des cinéastes qui filment l'événement et je suis fin prêt à 15 heures pour ouvrir les bouteilles du 236ème dîner.

Comme nous serons quatorze, ce qui est plus que d'habitude, j'ai prévu plusieurs magnums, ce qui me pousse à ouvrir les vins dès 15 heures. Les bouchons viennent sans surprise particulière et la seule inconnue est celle du Gevrey-Chambertin Bouchard Aîné & Fils Magnum 1961 qui montre un parfum de bouchon qui paraît assez tenace. Dix minutes plus tard le nez de bouchon est sensiblement atténué mais je ne suis pas encore rassuré. Le parfum le plus tonitruant est celui du Fargues 1989, beaucoup plus majestueux que celui de l'Yquem 1970.

Les invités vont visiter les caves spectaculaires de la maison Perrier Jouët. Nous nous retrouvons au bar pour l'apéritif avec un Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 2008. Ce qui frappe, c'est son équilibre et son aisance. Il ne cherche pas à s'imposer, il est là, consensuel et gratifiant. Il accompagne avec bonheur les petits grignotages d'apéritif.

Nous sommes quatorze à passer à table, dont onze étaient présents au dîner au restaurant Akrame troublé par la pluie, qui a justifié que j'invite tous les présents pour ce dîner, et trois sont de la maison Perrier-Jouët ou son groupe.

Le menu composé par Joséphine Jonot est : gougères, Pata Negra, parmesan / huîtres aux goûts marins / langoustines juste saisies, petits légumes / saint-pierre au beurre citronné / homard sauce américaine / veau basse température, purée de pommes de terre / pigeon et farce de cuisses confites / foie gras poché / stilton / mangue rôties, crème de yaourt aux herbes vertes.

Les huîtres sont délicieusement marines, iodées, et conviennent parfaitement au Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1982 qui est d'une rare complexité et d'un romantisme assumé. Le champagne est titillé par l'iode et y trouve une belle énergie. C'est un champagne qui se distingue par la palette de ses complexités.

Les langoustines sont absolument parfaites, délicates et subtiles et le Chablis Grand Cru Bougros William Fèvre Magnum 1998 est minéral, l'archétype d'un vibrant chablis. L'accord est superbe. Si l'on alterne le Belle Epoque 1982 et le Chablis 1998, on voit qu'ils se fécondent et le chablis élargit le champagne.

Il aurait sans doute fallu que le saint-pierre soit sans son beurre, pur, pour que l'accord avec le Montrachet Grand Cru Guichard-Potheret Magnum 1988 se trouve naturellement. C'est un montrachet assez calme, peu gras et sans aucun botrytis. Il est bien fait et bien construit, mais il n'a pas l'étincelle d'énergie qu'on aurait aimé trouver.

Le homard est parfait. Il est simple et subtil, beaucoup moins cuit que celui du déjeuner, ce qui lui donne un charme rare, et le Corton Grand Cru Bouchard Père & Fils Magnum 1959 laisse tout le monde sans voix. Le vin a un grain et une mâche d'une plénitude absolue. Il est riche, emplit la bouche et la conquiert. On est face à un vin immense et à un accord transcendantal. J'en attendais beaucoup mais je ne soupçonnais pas qu'il puisse être aussi riche. Ce vin est conquérant.

Le veau basse température est divin. Le Champagne Mumm de Cramant 1955 est une merveille de complexité et d'élégance. Il a des intonations de groseilles blanches et son acidité respire sur le veau. C'est un champagne rare par sa diversité et l'accord est d'un naturel qui nous ravit.

Le pigeon est superbe. Alors que j'avais peur qu'il ait un nez de bouchon, le Gevrey-Chambertin Bouchard Aîné & Fils Négociant Magnum 1961 tel qu'il est plus de cinq heures après n'a pas un gramme de défaut. Ce vin, c'est la Bourgogne telle que je l'adore, sans concession, avec une râpe paysanne, qui ne cherche pas à plaire. On voit bien que c'est un 'Villages', mais il est tellement vivant et riche qu'on ne peut qu'être conquis.

Dans une discussion avec quelques convives j'avais dit que le concept d'âge n'existe pas. Si un vin arrive à survivre à tous les accidents de parcours qui affectent le bouchon, alors il est sans âge. On dirait que le Château Bouscaut Grand Cru Classé de Graves Magnum 1929 m'a écouté car il est invraisemblable. Sa couleur est sang de pigeon très foncé, ce qui veut dire qu'il n'a pas la moindre trace de tuilé. Il est d'une fraîcheur invraisemblable. Voilà un vin qui rafraîchit, dense, cohérent sans le moindre défaut. Le boire désaltère mais aussi emmène sur un champ de saveurs infinies. Je suis aux anges. Ce vin est un miracle. Le foie gras poché n'est pas vraiment poché et n'a pas une mâche qui avantage le 1929, même si le goût du foie est bon. Ce 1929 est une merveille et sera mon préféré et de loin.

Pour le stilton et le dessert à la mangue très réussi les deux sauternes sont servis ensemble. Le Château de Fargues Sauternes 1989 est riche et flamboyant. Certains préfèrent le Château d'Yquem 1970 plus effacé. Je préfère le Fargues plus glorieux et ensoleillé.

Aucun vin n'a été faible. C'est le moment des votes. Nous sommes quatorze à voter pour nos cinq préférés parmi les dix vins. Ce qui est intéressant, c'est que tous les vins ont eu au moins un vote ce qui prouve que tous méritaient d'être dans les cinq premiers d'au moins un convive. Trois vins ont eu douze votes sur 14 votes possibles, le Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1982, le Corton Grand Cru Bouchard Père & Fils Magnum 1959 et le Château Bouscaut Magnum 1929.

Quatre vins ont eu l'honneur d'être nommés premiers, le Bouscaut 1929 sept fois, le Corton 1959 cinq fois, le Chablis et le Mumm chacun une fois.

Le vote du consensus serait : 1 - Le Corton Grand Cru Bouchard Père & Fils Magnum 1959, 2 - Château Bouscaut Grand Cru Classé de Graves Magnum 1929, 3 - Champagne Perrier-Jouët Belle Epoque 1982, 4 - Champagne Mumm de Cramant 1955, 5 - Montrachet Grand Cru Guichard-Potheret Magnum 1988, 6 - Château d'Yquem 1970.

Mon vote est : 1 - Château Bouscaut Grand Cru Classé de Graves Magnum 1929, 2 - Le Corton Grand Cru Bouchard Père & Fils Magnum 1959, 3 - Gevrey-Chambertin Bouchard Aîné & Fils Négociant Magnum 1961, 4 - Champagne Mumm de Cramant 1955.

Joséphine Jonot a fait une cuisine particulièrement adaptée aux vins. Les deux plats les plus brillants sont le homard, qui a créé le plus bel accord, et la langoustine divinement cuite. Les huîtres méritent aussi des compliments, comme la mangue et sa crème.

L'ambiance était cosmopolite avec des américains, un norvégien, un londonien. Nous avons fini avec un superbe rhum et ceux qui voulaient ont tété des cigares dans le joli jardin de la Maison Belle Epoque. Ce dîner fut illuminé par de grands vins et de grands champagnes.

Merci à Perrier-Jouët d'avoir permis la suite du 228ème dîner au restaurant Akrame dans un cadre d'une telle beauté. Vive les vins anciens.

dans la maison Belle Epoque une étonnante table sur laquelle, comme des sensitives, les plaques de métal se couchent au passage des invités

la table du déjeuner est mise en cuisine pour que je puisse travailler avec la cuisinière chef

avant et pendant l'ouverture, les journalistes prennent des photos et des interviews

le dîner

on note la belle sobriété des plats. La table en fin de repas

la table pour le petit déjeuner

32nd session of the Academy of Ancient Wines samedi, 18 mai 2019

The 32nd session of the Academy of Ancient Wines is held at the Macéo restaurant. We are 31 announced but a late defection has brought our group to 30 guests, seven of whom are students of the school Cordon Bleu to whom I proposed to come after my conference-tasting done a few weeks ago in their premises. We are divided into three tables of which here are the wines, preceded by the wines of the aperitif. Aperitif wines: Champagne Cuvée Brut Taittinger Jeroboam 70's / 80's - Champagne Colin Cuvée Castile Blanc de Blancs 90's magnum - Champagne Pâques Gaumont Brut Imperial 80's (2 bottles). Group 1 wines: Château Carbonnieux white 1980 - Chateau Bouscaut white 1927 - Kebir Imperial white Frédéric Lung 30s - Arbois Fruitière Vinicole d'Arbois 1961 - Château Palmer 1975 - Chateau de l'Enclos Pomerol 1976 - Côtes de Beaune Bouchard Ainé et fils 1923 - Flory Old red wine 1953 - Red Algerian wine of the 40s / 50s (Médea) - F. Sénéclauze Wine Red Algeria presumed 1939 - Langoiran 1943 - Muscat de la Trappe Liqueur wine Presumed Algiers of the 50s - Tokaji Aszu Eszencia 1988 - Marc Blanc of the Domaine d'Ott 1929 (common to all three tables). Group 2 wines: Champagne Mumm cordon rouge magnum 1960s - Pouilly Fuissé Julien Damoy 1947 - Kebir Imperial F. Lung white 40s - Moulin Haut Laroque Côtes de Fronsac 1964 - Cos d'Estournel 1960 - Chateau Cabrières, Châteauneuf-du-Pape 1971 - Minuto Riserva Special, Barolo 1964 - Barolo Marchesi Barolo 1961 - Royal Kebir Frederick Lung 1940 - Vouvray Clovis Lefèvre Great Year 1959 - Ste Croix-du-Mont GM Dumons & Co. 1943 - Tokaji Aszu Eszencia 1988 - Marc Blanc Ott Estate 1929 (common to all three tables). Group 3 wines: Château Bouscaut white 1986 - Château de Fonsalette white 1990 - Châteauneuf-du-Pape white Mont-Redon 1970 - Chateau Saint Pierre Saint Julien 1970 - Chateau Destieux 1949 - Saint-Amour supposed 1947 - Royal Kebir Frédéric Lung red 1947 - Algerian wine (red / rosé?) La Trappe Algiers 1962 - Vouvray Clovis Lefèvre Great year 1959 - Château Pernaud Haut Barsac 1929 - Tokaji Aszu Eszencia 1988 - Marc Blanc of the Domaine d'Ott 1929 (common to all three tables). Some remarks should be noted on the wines present. A few months ago, a descendant of Frédéric Lung contacted me. He is getting married soon, and he wants to be able to buy Frédéric Lung's wines for his wedding. He went on the internet and looking for Frédéric Lung, invariably falls on my name. I told him that I do not sell these wines that I love because they are intended to be shared with amateurs. It turns out that neither he nor his mother drank wine from his family. I then told him: If you join the academy with your mother, she will be my guest. He registered and kept the secret to his mother until their arrival. The presence of descendants of a winemaker that I appreciate is a privilege so I asked other registered academicians to bring Algerian wines if they have them. This evening out of the 46 wines to share, there will be 8 wines from Algeria, including 4 from Frédéric Lung. Shortly after this announcement, a late registered academician told me, "You drank a lot of Frederic Lung's wines, but I see you've never drunk Frédéric Lung's White Imperial Kebir, so I bring one ". I like his generosity, but I also like the challenges so I brought also an Imperial White Kebir Frédéric Lung. The day of the session, I'm at the restaurant at 4pm to open all the wines that had been grouped in my cellar. I am soon joined by four friends who help me open the wines, which is usually an opportunity to open other bottles for the openers, who will later be assigned to the different tables. There was a very large number of plugs that were sticking to the walls, forcing me to use a bimetallic strip coupled with a corkscrew, which more easily takes off the plugs. Is this recrudescence of glued corks linked to hygrometry and atmospheric pressure conditions, I do not know, but this is not the first time that we find corking behaviors oriented in the same direction for a large number of wines, either glued or, on the contrary, tending to fall into the bottle. The odors of the wines are generally very promising because the levels of the wines are most often perfect. The quality of the contributions is certain. It is with a champagne Charles Heidsieck rosé 1981 that I am doped to open the wines. Brought by a faithful friend, it is a lively, energetic champagne that makes you optimistic. It would be hard to give an age to this beautiful round rosé, beautiful acidity. Another friend has taken out of his musette four off-program wines for the openers and who will then be assigned to the tables. I touched them only after having finished the openings. Tired, my attention for them was weak but I still felt that each of these wines is of interest. The Château Magence Graves Dry Guillot de Suduiraut 1959 has a beautiful presence, young and flawless. The Bourgogne Aligoté A. Noirot-Carrière 1962 is simple but also of good quality. The unknown Bonnezeaux, end of the 50's which has no indication on the bottle is slightly cloudy but I love a soft side and especially the fact that it is an enigma. The Château La Vieille France Graves Superior bottled by Calvet 1962 is dry and lively, nice to wait for the guests of the 32nd session of the academy. At the Macéo restaurant, we opened about fifty bottles, we tasted with friends arrived early wines that support the morale of the openers. We are ready to welcome the thirty participants of the 32nd session of the Academy of Ancient Wines. An hour before they arrive, I wanted to open the Champagne Cuvée Brut Taittinger Jeroboam 80s for a little air. The cork is very curled in its lower part and the smell is putrid, animal. Will he reconstitute himself? I'm pretty scared. It is appropriate that as an aperitif we start with the other champagnes. Champagne Colin Cuvée Castille Blanc de Blancs magnum from the 90ies is very pleasant, relatively young and lively, which benefits from the delicious gougères served lukewarm, which is perfect for champagne. We are in a good mood. Champagne Pâques Gaumont Brut Imperial 80s is served in two bottles. He has a happy maturity. It is more built and full than the Blanc de Blancs. I warned everyone of the risk of difficulty of Champagne Cuvée Brut Taittinger Jeroboam 80s. I taste it and I feel that the perfume has become much more sociable. The color is dark, the bubble is non-existent and the sparkling is almost insensitive. Around me many friends like its originality but for me this wine is tired, even if it still expresses many complexities. We go to the table and as usual, I give a welcome speech which, for once, will have no criticism as I am happy with the punctuality in the preparatory phases to the academy and the quality of the wines brought . I point out two facts that are important to me, the presence of seven students Cordon Bleu, all nationalities, and descendants of the family of Frédéric Lung, the largest winemaker Algerian, who for the first time will drink wines of their ancestor. The menu composed by the restaurant is: mousseline of peas, chorizo and onions new / terrine of poultry way Macéo / shoulder of lamb confit, light cream of garlic and potatoes granailles / cheese of the restaurant and cheese of the participants / shortbread breton with buckwheat, smooth cream with salted butter caramel and cider sorbet. Here are the wines we have at table 1, knowing that several other wines will be brought generously by their contributors. Château Carbonnieux white 1980 is incredibly clear for a wine that is 39 years old. It is fresh like a roach, precise, generous, of beautiful acidity. The Château Bouscaut white 1927 amazes all those who have not had the opportunity to drink old wines. How is it possible for a 92 years old wine to have this beautiful precision? It is very assembled, consistent and lively, of good length. It has no age and would be younger than many dry white wines from Bordeaux. The white Imperial Kebir Frédéric Lung 30s is rich, thick and you can smell notes of coffee, just melted. Florence Lung is moved to see that a white wine of her great-uncle can be so brilliant. I had also included a Frédéric Lung White Imperial Kebir 40ies at table 2, but we were lucky to be able to taste it. He is transcendental. It is so much richer than the other that it is incredible because everything is assembled to perfection and there is a fat that the first drunk has not. This fat irresistibly evokes a Montrachet, and if there was not the small trace of coffee, one could, mistakenly, blindly name a Montrachet. I think it's one of the greatest white wines I've ever had, because it gave me a unique emotional flash. L'Arbois Fruitière Vinicole d'Arbois 1961 is a superb Jura wine, with great richness and energy. What a pity he comes after the Lung, because he is brilliant but in the shadow of the Lung. Château Palmer 1975 opens the road of reds in a very beautiful way. It is so rich and concentrated that it looks like truffle. It has grain and a truffle chews. He is 44 but he is a young warrior. There too certainties fall. A wine of 44 years also conquering, it should not exist. The Château de l'Enclos Pomerol 1976 is a little shy after the Palmer, but he settles and is feminine when the Palmer is masculine to the highest degree. The big shock arrives. The Côtes de Beaune Bouchard Ainé and son 1923 is a heavy velvet curtain that is thrown in my face. I am assailed with velvet. But I am also fondled, because this wine is extremely subtle. Everything is suggested, delicate and subtle, on a pile of velvet. Its length is extreme. We are here in what is "my" world of wine because for me, it is before 1930 that are located the "real" wines. It is a provocation of course to say that, and an approximation, but this 1923 is totally exceptional. This wine of a friend is for me the ideal of the academy. The Flory Old Red Wine 1953 is a wine unknown to everyone, even the one who brought it. It comes from the Eastern Pyrenees and gives the impression of having a certain alcoholic strength. It is a simple wine, consistent because of its alcohol, and very pleasant to drink if one accepts its simplicity. He is happy. The red Algerian wine of the 40/50 (Medea) has the characteristics of Algerian wines, solidity and coffee, but it speaks to me less than the F. Sénéclauze Wine Red end of Algeria presumed 1939 which may have less of complexity than Lung wines, but has a charm that I adore. I had supplied in group 3 a Royal Kébir Frédéric Lung red 1947 and friends bring me a glass and for Florence Lung too. I miss fainting so much this wine is big. It is the perfect Algerian wine, rich, barely and subtly roasted, with evocations of coffee all in subtlety. This wine is a love. The Langoiran wines are the first Côtes of Bordeaux that I like, because we never expect them to be as good a level of complexity. This Langoiran 1943 is pleasant, nicely sweet, but perhaps too discreet. The Muscat de la Trappe Vin de Liqueur Alger presumed 50ies is amazing, because it is rich, enigmatic, playing on unknown registers. He is very pleasant. I am brought a wine that I provided at table 3, a Château Pernaud Haut Barsac 1929. Incredible. I would be quoted for this wine the most famous names of Sauternes, I would not deny any. This wine is huge. He has an incredible fat and the year 1929 makes it sublime. This is the absolute perfection of Sauternes. From another table I tasted a Minuto Riserva Speciale, Barolo 1964 which I enjoyed the freshness almost minty freshness, the Royal Kebir Frédéric Lung 1940 red that some preferred to 1947 which is not my case, because this exciting 1940 does not have the same liveliness as the 1947. I was also given the Château de Fonsalette Blanc 1990 which is superb of youth and nobility but is a little young for the academy. The Saint-Amour supposed 1947 is a noble Beaujolais. There is so much wealth in these ancient Beaujolais complexities that are so often forgotten. My friends make fun of me, because each table has a Tokaji Aszu Eszencia 1988 and it's the third or fourth time I've included it for each table in the sessions. They imagine that I have some dumpers that I would like to get rid of. They would do better to congratulate me because this Tokaji with the gracious wealth is penetrating while being subtle. He is particularly accomplished despite his young age. The Marc Blanc of Domaine d'Ott 1929 ultra virile, limpid as water, concludes this dinner. What to remember? This dinner calls into question all notions of age. "Age does not exist". The received ideas fall and young people from all countries who will work in the world of wine and gastronomy, already challenged during my tasting at Le Cordon Bleu will no longer consider the wines in the same way. The academy changes the vision of wine. In this dinner I felt some wines as being of the highest possible level of taste: 1 - Kebir Imperial white Frédéric Lung years 40, 2 - Château Pernaud Haut Barsac 1929, 3 - Côtes de Beaune Bouchard Ainé and son 1923, 4 - Royal Kebir Frédéric Lung red 1947. If I put 1947 in fourth position, it's because I know it by heart, having drunk it nine times. We can say that these four wines all deserve to be first. Other wines of course were very brilliant like the Palmer 1975, the Arbois 1961, the Barolo 1964 and many others, but the four mentioned are transcendent. One of these four wines alone would justify the meeting that we lived. The restaurant's cuisine is of high quality, the dishes being readable and accompanied by good wines. The wine service has been smartly managed and Beatrice, who is helping me with the preparation of the event, has once again shown how essential she is to the success of this event. The friendly atmosphere and the joie de vivre of everyone made this meeting one of the most successful and happy we have ever known. (pictures of all the bottles can be seen in the articles below) Roman; font-size: 12pt;">

déjeuner au restaurant Mirazur à Menton dimanche, 12 mai 2019

Avec des amis du Var, nous décidons d'aller déjeuner au restaurant Mirazur à Menton qui vient de recevoir trois étoiles après avoir obtenu des places enviables dans les classements mondiaux. Il faut près de 2h30 pour atteindre le restaurant qui surplombe la mer et offre de très beaux panoramas. L'accueil est souriant et naturel. Etant arrivé en avance avec ma femme, je regarde la carte des vins et je commande un Champagne Charles Heidsieck Cuvée des Millénaires 1995. Charles le sommelier l'apporte au moment où nos amis arrivent. Charles me fait goûter et j'approuve le vin. Il sert un premier verre, puis un second et tout-à-coup la bouteille devient un geyser, expulsant le vin et de fortes bulles comme un canon. Mon ami est aspergé légèrement, le sol est tout mouillé. Personne ne comprend comment cette expulsion impressionnante a pu arriver alors que Charles a pu verser trois verres sans incident. Les maîtres d'hôtel arrivent pour nettoyer et personne ne comprend. La bouteille est remplacée. Les amuse-bouches, autant que je me souvienne consistent en une sorte de cromesquis à base de pomme de terre, une coquille de moule remplie d'une délicieuse crème à la moule revêtue de pétales de fleurs roses, des sticks végétaux enroulés de lard de Colonnata, de minuscules calamars frits et un feuilleté de pomme de terre avec une crème délicieuse. D'emblée on ressent le talent de Mauro Colagreco le chef et l'on pense à Laurent Petit, le chef du restaurant le Clos des Sens qui lui aussi a obtenu sa troisième étoile cette année. Les deux chefs ont un immense talent qui se voit dès les amuse-bouches. Le champagne est agréable et accompagne bien les mets variés. C'est sur les plats du repas que je constaterai que son finale est sec, comme s'il avait un léger goût de bouchon. Nous montons à l'étage du restaurant où presque toutes les tables sont déjà occupées. La vue est encore plus belle. Le menu à neuf plats que nous avons pris est ainsi libellé : huître Gillardeau crème d'échalotes, déclinaison de poires / Nanakusa-No-Sekku / haricots beurre, sauce au caviar osciètre / calamar de Bordighera, sauce bagna cauda / petites pommes de terre nouvelles, sauce Sudachi / turbot, mousseline de céleri rave, sauce fumée aux coquillages / pigeon de Marie Le Guen, fraises des bois, épeautre, achillée millefeuille / fromages / soupe de pomme Granny Smith, glace au yaourt et cristalline de coriandre / fraise, roquette, rhubarbe / mignardises. Le repas commence par le partage du pain, que l'on trempe dans une huile d'olive au citron et au gingembre qui est extrêmement gourmande et d'une persistance aromatique extrême. L'huître est une 'numéro un' qui trouve avec les poires une harmonie éblouissante. Le Nanakusa-No-Sekku est une tartelette avec un nombre incalculable de fleurs du jardin. La crème de petits pois est superbe. On croque les haricots verts comme si l'on était au jardin, tant ils sont frais. Tous les plats sont recouverts de jolies petites fleurs très romantiques. Le Chablis Grand cru Blanchot domaine François Raveneau 2007 est vif, cinglant, mais sait aussi être rond. Il est minéral, ce qui convient à cette cuisine florale. Il est aussi flexible. Le calamar se présente en languettes que l'on frotte d'une crème. C'est tellement bon que j'ai envie d'essayer le vin rouge sur ce plat. Le Gaja Sperss Langhe 1999 a été ouvert au dernier moment pour que l'on profite de son éclosion et ce vin est d'un raffinement rare, combinant harmonieusement puissance et délicatesse. Pour les pommes de terre, plat d'une qualité exceptionnelle, il est préférable de revenir au Chablis qui est très gastronomique et rond. Malgré la sauce, le vin italien convient bien au turbot. Son heure de gloire sera sur l'excellent pigeon d'une tendreté idéale. Les fraises des bois sont extrêmement intéressantes. Avec la chair du pigeon seule, le mariage est excitant et il y a une belle plus-value. Avec le vin, je préfère la chair exquise du pigeon seule. Le vin prend un charme extrême. Pour les fromages on peut aussi bien trouver son bonheur avec le champagne, le chablis et le vin italien. J'ai commandé un Champagne Philipponnat Clos des Goisses 2007 très vif, mais en même temps très flexible aussi bien sur les fromages qu'avec les desserts. De tous les plats, tous passionnants, les deux qui émergent pour moi sont l'huître en accord avec la poire, et les petites pommes de terre avec des œufs de saumon et une sauce diabolique. Ensuite, le calamar en lamelles est très original. Des vins c'est le Gaja 1999 qui s'est montré le plus brillant, avec une justesse de ton, une finesse et un raffinement remarquables, suivi par le Chablis très équilibré et gastronomique. J'ai eu la chance de pouvoir bavarder avec le chef. Je l'ai complimenté en disant que sa cuisine ne cherche pas à plaire. Elle est spontanée et conforme à ses souhaits. Je lui ai cité les deux plats que j'ai préférés et il m'a répondu qu'il fait le même choix. Le service a été de très haute qualité. Le service des vins par Anaïs a été parfait. Ce repas se situe tout en haut du classement des tables que j'ai eu l'occasion de fréquenter, avec des plats d'un aboutissement exceptionnel. Ce repas est inoubliable. L'huile la plus recherchée des différentes huiles faites par le chef les amuse-bouches le pain que l'on partage avec ce poème :