un vin dépigmentélundi, 27 août 2007

Avec ma femme, nous allons dîner chez des amis qui ne sont pas de grands amateurs, aussi le plus souvent, j’apporte les vins.
L’ami me dit : « regarde, j’ai cette bouteille, il vaut mieux que ce soit toi qui l’aie que moi ».
Je regarde, et je lis : Chateau Grand Barrail Rutton 1985 Haut-Médoc.
L’ami me dit : c’est un rouge ou c’est un blanc ?
Je réponds que normalement c’est un rouge et prenant la bouteille en main, je vois à travers le verre teinté en vert que le liquide est transparent comme un blanc.
Je dis : "c’est un blanc, mais c’est vraiment curieux".

Quelques jours plus tard, l’ami vient dîner et je lui dis : "veux-tu qu’on goûte ton vin ?". Il est d’accord.

J’ouvre, et je verse un liquide qui est un peu trouble, de couleur entre blanc et rosé. Je sens et immédiatement, je pense à ratafia. Car cela sent à la fois le jus de raisin et un alcool insistant, comme un marc. Et le taux d’alcool paraît élevé.

Je goûte, et c’est curieux, car on retrouve ce goût d’alcool et de ratafia mais aussi un goût de savon. Je n’avais pas suffisamment remarqué la bouteille et je vois une étiquette au dos avec un texte en très petites lettres. Il me faut doubler des lunettes pour faire loupe, et je lis merlot et cabernet sauvignon. Le doute n’est plus permis. Nous regardons la bouteille plus attentivement. Elle est totalement dépigmentée, le pigment collé au fond de cette bouteille assez sale n’était pas visible à mon premier examen sommaire.

Ma question est la suivante : comment est-il possible qu’un vin aussi jeune (22 ans) soit totalement dépigmenté ? Il faut un coup de chaleur incroyable pour en arriver là.
La deuxième question, car j’ai déjà rencontré des vins dépigmentés très anciens (Mission 1943 par exemple), c’est que je n’ai jamais eu cette impression d’alcool aussi prononcé.

Voilà un mystère non élucidé..