tour de chauffe du réveillon 2006vendredi, 29 décembre 2006

Pour le réveillon de fin d’année, nous sommes dans notre maison du Sud. Des amis nous ont rejoints. Le 29 décembre est l’occasion de faire chauffer la machine. Nos amis ayant eu la bonne idée d’arriver avec quelques produits rares, il faut commencer par entamer les truffes blanches d’Alba. Le champagne Dom Pérignon 1998 est associé, pour se mettre en bouche, avec des petits toasts au foie gras. Je persiste et signe : le foie gras est meilleur avec le champagne. Notre palais étant en condition, ce sont des toasts frottés à l’ail et recouverts de lamelles de truffe blanche qui vont provoquer avec le Dom Pérignon un de ces accords qui me font vibrer au plus haut point. Nous avions la veille reçu des amis sur un magnum de Laurent Perrier Grand Siècle et du saumon fumé aux baies de genièvre. Je m’étais pâmé sur cette association, au point que mon ami m’avait dit : « mais, dis donc, tu as déjà eu la même extase », ce qui prouve que je suis constant. Là, truffe blanche, ail et Dom Pérignon, c’est une extase similaire, quand on se dit que rien ne peut être aussi bon.

Le plat qui suit est une barigoule, faite d’agneau de Sisteron, d’artichauts violets et pommes de terre, pour lequel la question « rouge ou blanc » me semblait devoir être tranchée en faveur du rouge. Et j’eus raison.

Le Vacqueyras Domaine de la Garrigue A et L Bernard et Fils 1970 est assez excitant et enjôleur. Je l’apprécie hautement, alors que ma fille, pour qui j’avais ouvert ce vin, connaissant son intérêt pour cette appellation, ne comprend pas qu’on puisse ouvrir un vin vieux de cette commune. Elle se fit plaisir avec un Château Figeac 1988 effectivement spectaculaire, avec d’intenses notes de framboise lui donnant une élégance charmante.

Le Châteauneuf-du-Pape Pauljean propriétaire récoltant 1971 nous étonne tous par son caractère bourguignon. Seul le poivre insistant ramène dans sa région, mais ce Chateauneuf intriguant ravit le palais.

Celui dont j’attendais le plus, le Côtes de Provence Rimauresq rouge 1990 me déçoit. Je ne retrouve pas l’exubérance de ce vin souvent apprécié, qui aurait dû le placer en premier dans l’association avec ce plat de sa région. Le classement de ce soir fut Dom Pérignon 1998, Figeac 1988, Chateauneuf du Pape 1971. Si l’on devait classer mets ou vin, ce serait la truffe blanche sur un toast aillé qui devancerait le Dom Pérignon, car elle fut la plus belle truffe blanche de cette année. Le tour de chauffe est bien parti.