Salon des Caves Particulièresjeudi, 6 décembre 2001

Le salon des caves particulières vient de se tenir comme chaque année à Paris, et c’est l’occasion de découvrir de nouveaux vins, ou de rencontrer des amis. Comme un grand sommelier originaire du Languedoc Roussillon m’a initié à des vins de grande valeur, l’envie était grande de dire un petit bonjour à des viticulteurs qui sont devenus depuis des amis. Mas Amiel devient une star. Grande démarche d’innovation et de qualité. Des vins qui demain seront des vraies références. Même remarque pour Daumas Gassac : leur rouge 2000 est fantastique. C’est une réussite spectaculaire. Même souci de création éclectique chez notre ami Bernard Cazes qui fait de si beaux vins à Rivesaltes, sur plusieurs registres, comme le fait Mas Amiel. Au Domaine de la Coume du Roy, la jeune génération Volontat-Bachelet fait de belles choses, mais je m’intéresse bien plus aux vieilles reliques. J’ai goûté à nouveau avec bonheur ce 1948 Maury Doré si réussi, meilleur à mon palais que le 1925. J’ai eu la chance sur le stand (imaginez, sur un stand !!) de goûter un Rancio daté vers 1875 / 1885, d’une couleur inimitable qui ne peut être que du 19ème siècle. C’est si bon que j’ai acheté toutes les bouteilles qui avaient été soutirées du fût. J’avais vu ce fût lors de ma visite où j’ai acheté ce si magnifique Maury 1880. Le Rancio que je viens d’acquérir sera une vedette de plusieurs des prochains dîners. Bernard Cazes m’a aussi fait goûter de belles réserves comme un de ses vins de 1948, année importante pour lui, et René Monbouché, qui fait un si expressif Monbazillac et qui « distille » en petits lots à quelques amis des belles grandes années comme 1921, 1924 ou 1929 m’a fait goûter son Monbazillac 2000. Une bombe absolue. On se demande comment il est possible de faire apparaître autant de force. Un vin qu’il va falloir stocker à l’abri pendant 50 ans avant de le déguster.
Une petite remarque à ces talentueux vignerons que j’aime tant : faites bien attention de ne pas tomber trop radicalement dans le marketing de la rareté. Ce pourrait être un succès sur quelques années, puis porteur de déboires en une autre conjoncture. De plus, c’est plus que tentateur pour des vins étrangers qui ont aussi une certaine originalité, et peuvent venir concurrencer quelques uns des vins de ces belles régions.