La veille du dîner à Yquemmercredi, 28 novembre 2018

De bon matin je pars vers le château d’Yquem où se tiendra demain le 230ème de mes dîners. Quand le soleil se lève, je suis déjà presque à Poitiers ce qui montre à quel point je m’étais levé tôt, fébrile que j’étais. J’arrive vers midi au château Lafaurie-Peyraguey qui abrite l’Hôtel Restaurant Lalique nommé ainsi car le propriétaire du vignoble est aussi propriétaire de la célèbre cristallerie. Personne ne peut l’ignorer, car la décoration de l’hôtel, jusque dans les plus humbles détails est faite de Lalique. Et c’est plutôt joli. Il y a des fauteuils magnifiques ornés de Lalique.

Le site est beau et ma chambre est spacieuse. Je me rends au château d’Yquem pour redresser les bouteilles que j’ouvrirai demain. Cela fait près de deux mois qu’elles étaient arrivées dans la cave du château. J’avais apporté parmi tous les vins deux Yquem, un 1891 et un 1899 car j’hésitais entre les deux. Après contrôle avec Sandrine Garbay, maître de chai d’Yquem, je choisis la 1891, à la couleur très prometteuse et très similaire à celle du Sigalas-Rabaud 1917. Je déballe les vins et je vois deux champagnes qui n’étaient pas prévus au programme et je me souviens de ce qui s’est passé. J’avais soumis à Pierre Lurton, président d’Yquem et de Cheval Blanc, l’idée d’un dîner. Il y avait pour les champagnes un Louis Roederer 1928 et un Charles Heidsieck 1955. Pierre Lurton ayant accepté, il me paraissait opportun de mettre plutôt des champagnes de son groupe et j’avais décidé de substituer aux champagnes annoncés Dom Pérignon 1959 et Veuve Clicquot rosé 1955. Distrait sans doute par d’autres préoccupations, j’avais bien ajouté le Dom Pérignon, mais oublié le Veuve Clicquot et laissé dans la caisse le Roederer et le Heidsieck. Il y a donc un champagne de plus. Tant mieux pour mes convives. Dans la cuisine du château tout le monde s’affaire et je revois avec un infini plaisir Christiane qui a servi tant de dîners auquel j’ai participé, en invité ou en organisateur.

Tout est sur de bons rails et je rentre à l’hôtel pour une sieste fort utile. A 19 heures je retrouve deux amies américaines fidèles de mes dîners avec qui je vais dîner à Sauternes, au restaurant Le Saprien où j’avais déjeuné avec plaisir avec des cadres du Château La Tour Blanche. Avant de nous y rendre nous buvons au bar de l’hôtel un Champagne Duval Leroy Extra Brut Précieuses Parcelles Cuvée des sommeliers Meilleurs Ouvriers de France (MOF). C’est un Extra Brut en chardonnay de la Côte des Blancs dégorgé en août 2017. Il est particulièrement bien fait, vif comme un extra-brut mais suffisamment rond et agréable en bouche. C’est une façon de célébrer le plaisir de nous retrouver pour de nouvelles aventures car mes amies en ont vécu de belles, à Mougins, à Veuve Clicquot, au 67 Pall Mall de Londres mais aussi à Paris.

J’avais réservé hier au restaurant Le Saprien mais ce n’était pas forcément utile car nous sommes seuls. Dans une armoire réfrigérée des pièces de bœuf sont en maturation. Je vais voir le chef et nous convenons qu’il nous fera une belle côte d’un bœuf maturé 40 jours. Avant nous grignotons du saucisson, des huîtres, du saumon fumé et du foie gras. Le Château Haut-Marbuzet 2013 est particulièrement bon, solide, généreux et riche. Il est parfait sur le bœuf et les frites et m’a surpris de s’accorder aussi avec les huîtres. Nous rentrons assez tôt. Demain est un grand jour.


l’hôtel Lalique

plafond de ma chambre et le bar avec les magnifiques fauteuils Lalique

des bouteilles Lalique qui valent des fortunes (surtout les Macalan sur lesquels souffle un vent de folie)

apéritif au bar

dîner au restaurant Le Saprien avec des viandes qui nous tendent les bras

les chevaux dans les vignes de Lafaurie Peyraguey avec le vigneron

les petits pains du petit déjeuner