Jean Philippe Durand, cuisinier émérite, arrive dans le sudjeudi, 16 août 2007

Jean philippe Durand, notre ami amateur de cuisine vient nous rejoindre dans le Sud. L’accueil se fait avec un champagne Dom Pérignon 1998 qui, plus que ses prédécesseurs de la même année, ajoute aux classiques évocations de fleurs blanches des fleurs et fruits rouges. Sur une tarte à la tomate confite et aux artichauts c’est un indéniable bonheur. Il devient canaille sur des fraises mara des bois.

Après un après-midi sportif, le barbecue crépite pour un agneau de Sisteron. J’ouvre un champagne Salon 1996. Il arrive un peu trop froid, pas assez oxygéné, aussi l’impression est assez négative. On se dit qu’il faudrait le garder dix ans de plus. Mais de délicieux anchois citronnés le réveillent et, la température aidant, on sent que le champagne s’ébroue. Il nous gratifiera d’un réveil extrêmement lent mais assuré, et lorsque nous le goûterons sur un camembert « le Rustique », il deviendra sublime. Ce champagne mérite d’être mis en cave quelques années.

Lorsque les 54° impératifs sont atteints, les experts ès découpe nous offrent des morceaux particulièrement fondants de l’agneau. La Côte Rôtie La Landonne Gérin 2001 veut manifestement plaire. Elle sent la pâte de fruit au cassis. En bouche, elle en fait un peu trop et s’essouffle vite. Aussi, malgré son désir de bien faire, on juge ce vin bien court, flatteur, trop aguicheur.

L’opposition est très nette avec le Châteauneuf-du-Pape Beaucastel 2001 qui, lui, est du vin pur. C’est un guerrier affûté pour la coupe du monde de rugby. Il est encore brut de forge, car dans dix ans, il jouera les Rudolf Valentino. Mais aujourd’hui il se boit bien, vin très pur, sans concession, forçant notre palais.

Sur le camembert, la Landonne Gérin redevient comme par miracle exactement ce qu’il devrait être, car l’amertume asséchante du camembert gomme tous les excès gustatifs de ce vin. Et sous cette forme, je l’adore. Mais sur le même fromage, c’est le Salon 1996 qui trompette de joie.

Une mirifique tarte aux quetsches s’amuse avec le Beaucastel qui  se sirote pendant qu’irrésistiblement avec mon  gendre, nous accumulons les points à la belote contre Jean Philippe et ma femme pour une victoire sur méritée.