fondation Maeght et musée Bonnardsamedi, 20 août 2011

Lorsque ma femme est allée voir notre fils à Miami, elle a rencontré un jeune galeriste à Palm Beach dans une foire d’Art Moderne du type FIAC. Elle a acheté un tableau d’un jeune peintre qui monte et le galeriste lui a signalé une des galeries de ses parents belges à Saint Paul de Vence. Nous y sommes allés et dans un gigantesque ensemble architectural des œuvres résolument modernes sont exposées. L’une a attiré mes yeux. Il s’agit de la cage d’un but de football dont le filet est remplacé par un vitrail ancien représentant un saint évêque croisant les mains ce qui pourrai laisser penser qu’il cache un ballon. Ailleurs c’est une armoire vitrée flamande qui de loin semble abriter de la porcelaine de Delft, avec des motifs aux variations de bleu sur fond blanc. On s’approche et ce que l’on a pris pour de beaux vases sont des bonbonnes de gaz et les belles assiettes décorées sont en fait des lames d’acier de scies circulaires. Etonnant, non, comme dirait Desproges.

Ma femme a demandé les prix des œuvres du peintre qui l’avait intéressé à Palm Beach, et en quelques mois, la cote à facilement triplé. Nous allons à la deuxième boutique des Pieters en face de la Colombe d’Or, puis nous nous rendons à pied par un soleil de plomb à la Fondation Maeght.

En pleine nature, l’ensemble immobilier conçu par un architecte catalan il y a cinquante ans frappe encore par son modernisme. Et l’on respire l’art pur, fou dans son abstraction, et l’on sent l’amitié qui devait lier les Maeght aux plus grands artistes du 20ème siècle. Cette immersion dans un art débridé et désinvolte est rafraîchissante.

Une amie nous avait suggéré : « ne ratez pas le musée Bonnard ». Ce qu’elle ne savait pas, c’est que mon père, qui peignait, avant une secrète adoration pour Bonnard.

Nous nous rendons au Cannet au musée inauguré il y a seulement deux mois, qui regorge d’œuvres de ce peintre atypique, coloriste de génie, qui cherchait la vérité dans la peinture d’objets ou d’instants d’une grande banalité. Car cette vérité il la voulait sans influence de la scène ou de l’objet.

C’est cette recherche de la vérité par le trait et la couleur qui est assez fascinante. Alors que ma femme ne mordait pas, je vibrais comme par filiation, sentant les émotions que devait éprouver mon père.

Nous sommes ensuite allés en fin de visite regarder un film très complet sur Bonnard qui explique de façon déterminante sa recherche, son évolution, et les choix de sa vie. Ce film est fondamental pour comprendre ce grand peintre qui n’a pas la renommée qu’il devrait avoir. Ma femme a complètement revu sa perception du peintre. Nous reviendrons !

Du groupe des Nabis, il a côtoyé les plus grands peintres mais aussi Mallarmé dont la recherche avec des mots a beaucoup de points communs avec sa recherche par les couleurs.

Cette bouffée d’art, ça fait du bien !