Dîner de wine-dinners au restaurant Maxencemercredi, 20 décembre 2000

Contraste entre deux dîners organisés à la demande, pour de jeunes amateurs, puis pour des experts chevronnés.
Nous avions annoncé ce dîner du 20 décembre pour de jeunes gourmets. Le dîner a été conçu pour correspondre au budget qui nous avait été imposé et que nous avions accepté, plus étroit que les budgets des dîners normaux de wine-dinners.
Au Maxence, chez notre ami David Van Laer, le repas consistait en : consommé glacé de langoustines, huîtres spéciales et crème de Daikon, velouté de topinambours et truffes fraîches, émincé de Saint-Jacques et truffes fraîches, caramel de soja, dos de chevreuil rôti, poires aux épices et chicons confits, plateau de fromage Philippe Olivier, caramel de pommes à l’orange, glace vanille, mignardises.
Les vins qui accompagnaient ce menu furent : Champagne Pol Roger 1988 (bulle fine, équilibre, léger vieillissement qui le rend plus charmeur – un grand champagne plein de plaisir), Chablis 1er cru Fourchaumes domaine Laroche 1988 (beaucoup d’arômes fruités, belle structure de Chablis qui s’épanouissait à chaque minute), Château Ausone 1979 premier grand cru classé de Saint-Emilion (un Ausone épanoui, puissant, subtil, d’une matière riche et complexe – tout le monde s’accordait pour penser qu’il sera encore meilleur dans 20 ans), Clos Fourtet 1934 grand cru classé de Saint-Emilion (difficile de passer après Ausone pour ce vin un peu fatigué, qui a progressivement révélé de belles qualités, montrées avec timidité), Grand Chambertin Domaine Régnier de Sosthène de Grévigny 1929 (immédiatement parfait, velouté, riche, joyeux, étonnant de spontanéité franche et d’éclectisme), Château Chalon 1966 (quel vin subtil, dont la palette d’arômes est d’une largeur extrême – c’est sur ce type de vins que l’on voit qu’il faut les boire vieux : ils deviennent grandioses et épanouis), Monbazillac 1933 (étiquette illisible, bouchon estampé, très belle couleur d’ambre et de vieux rose, plus le temps passait et plus il exprimait des saveurs onctueuses, raffinées, d’une étrange subtilité comparées aux Sauternes – très typé Monbazillac). Avec le dessert, rien n’allait vraiment, aussi avons-nous pris un Grand Marnier, qui s’harmonisait mieux. Très belle soirée pour de jeunes palais très érudits, mais sur des vins plus jeunes. David Van Laer fut bluffé par la richesse onctueuse du Grand Chambertin 1929.