Des amis viennent dîner à la maison, dans le sud de la France. Il fait au début septembre un temps tellement beau que l’on pense à un été indien, spécialité automnale, alors que nous sommes toujours en été. Nous tartinons du foie gras sur de croquants gressins et le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1998 en profite pour prendre de la largeur. Ce champagne est extrêmement rassurant. Il est joyeux, riche, et donne du bonheur. Pas de questions, pas de chichis, on en profite spontanément. C’est un régal.
Une tarte aux oignons posés sur une fine couche de parmesan sur laquelle sont jetées quelques olives noires accueille une Côte Rôtie La Mouline Guigal 1996. Le vin aime le sucré salé de l’oignon. Il est riche, en pleine possession de ses moyens, d’un beau jus gouleyant. Riche, il offre aussi de l’élégance. On est dans l’aristocratie de la Côte Rôtie, avec des longueurs généreuses. J’ai toutefois une préférence pour La Turque 1996 qui m’a apporté plus de vivacité et de vibration.
Les filets de lotte sont accompagnés de tranches de foie gras poêlé et lorsque l’on mange les deux ensemble, la Côte Rôtie brille encore plus. Voilà un accord peu académique mais extrêmement pertinent.
La tarte aux quetsches s’est dégustée à l’eau. C’est très probablement le dernier dîner au vin de vacances qui auront duré plus de trois mois.
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