dîner au restaurant Michel Chabransamedi, 12 janvier 2019

L’association « Rhône Vignobles » regroupe une bonne quinzaine de vignerons du Rhône qui mettent en commun leurs coûts de représentation lorsqu’ils veulent présenter leurs vins en France ou à l’étranger. Parmi leurs nombreuses réunions il y en a une qui présente un intérêt particulier. Cela se passe sur deux jours. Le dimanche il y a à 17 heures une dégustation de vins anciens à laquelle j’apporte ma contribution en vins et en assistance, si besoin est. Le repas qui suit donne l’occasion de continuer à boire les vins de l’atelier précédent plus d’autres apports de ces vignerons généreux.

La journée du lundi se passe chez l’un des vignerons membre de l’association. Tous les clients de ces vignerons sont invités, dont des cavistes et des restaurateurs. Le matin il y a la dégustation des vins récents et à midi, un repas pantagruélique pour plus de 150 personne dans les chais du vigneron qui reçoit. La dégustation du premier jour sera à l’hôtel-restaurant Michel Chabran ainsi que le dîner et le chef réalisera le déjeuner qui se tiendra au domaine Courbis. J’arrive à l’hôtel dès le samedi car j’ai apporté de très grands formats qu’il me faudra ouvrir demain dès le matin pour que les vins soient épanouis à 17 heures. Mon fils est avec moi car parmi mes apports il y a une bouteille très rare que je voudrais qu’il puisse goûter. Etant sur place, nous allons dîner au restaurant Michel Chabran.

Mon menu sera : « notre revisite » du poireau vinaigrette / rognon de veau en fricassée, jus au vinaigre de framboise et menthe fraîche, purée de pomme de terre / tiramisu poire Williams et spéculoos. J’avais commencé par regarder une carte des vins assez restreinte, mais madame Chabran m’a apporté la grande carte, riche surtout de vins du Rhône mais aussi de plusieurs grands vins à des prix tentants. Nous prendrons un vin au verre pour les poireaux et une bouteille de vin rouge.

Le Crozes-Hermitage blanc « les Hauts d’Eole » Caves de Tain 2015 est une invraisemblable surprise. Jamais je n’aurais attendu un vin aussi plein, solaire, joyeux, ne distribuant que du bonheur. Quelle belle surprise. Il titre 13,5° mais ne montre aucune lourdeur alcoolique. Le poireau revisité est agréable, mais au lieu de mettre en valeur l’âme du poireau (le poireau a-t-il une âme ?) le plat le complexifie sans apparente nécessité. C’est bon mais avec un petit déficit d’émotion.

Je goûte l’ Hermitage rouge Jean-Louis Chave 2000 et dès la première milliseconde du premier contact, ce vin s’impose comme une évidence, il est parfait. C’est un vin qu’il est impossible d’analyser et qui ne donne aucune envie qu’on l’analyse, car il est parfait comme une apparition divine. Il est là, il parle juste, il s’impose, il est magique. Mon fils a la même perception et me dit que pour lui il y a trois vins parfaits qui ne surjouent jamais, l’Hermitage de Chave, le Vega Sicilia Unico et le Cros Parantoux d’Henri Jayer. Je suis volontiers de son avis, Nous sommes aux anges.

Le rognon est magnifiquement exécuté, il est gourmand et forme un accord idéal avec le vin rouge. Le tiramisu est relativement peu tiramisu mais il est joyeusement bon. Globalement c’est un excellent repas avec un vin qui est un oxymore combinant génie et simplicité.

L’hôtel est charmant, un peu « old school », avec un personnel attentionné. Il est temps de se coucher, car demain c’est la fête de Rhône Vignobles.