dîner au restaurant coréen Gwon’s Dining avec les vins de Tomovendredi, 8 juillet 2011

Avant d’arriver à la Tour Eiffel pour la verticale de Bollinger, j’avais appelé au téléphone mon ami Tomo qui habite à proximité. Mais il était déjà en rendez-vous loin de chez lui. Il me demande ce que je fais le soir même. N’ayant rien de prévu, il me suggère que nous dinions ensemble avec un sommelier de ses amis qui va s’associer à son projet de restaurant qui prend forme. Tomo va choisir le lieu et apporter les vins, puisque je n’aurai pas le temps d’aller en chercher en cave. Lors du repas au Jules Verne, ayant appris que la journaliste japonaise écrit sur une des plus prestigieuses revue de vin et de gastronomie au Japon, j’ai pensé qu’elle pourrait donner un petit coup de pouce au projet de Tomo, aussi lui ai-je proposé de se joindre à nous pour un court moment puisqu’elle vole vers le Japon ce soir.

Nous nous retrouvons donc à quatre au restaurant coréen Gwon’s Dining à la décoration minimaliste mais très claire. Tomo est un habitué du lieu Il a apporté quatre vins mais aussi plusieurs cartons de verres Riedel pour bien goûter ses vins. Le patron et la patronne parlent un excellent français. Lui a l’air malicieux. Nous aurons une profusion de plats plus épicés les uns que les autres mais délicieux. Cette cuisine abondante est légère, simple, cohérente dans l’ordonnancement des plats comme seuls les asiatiques sont capables de le concevoir. De petites bourses sont croquantes à souhait, un tartare de bœuf aux tranches de pomme est délicieux, des seiches à l’ail cru emportent la gueule, un plat de bœuf au tofu essaie de l’imiter. Un plat de riz aux algues qui crépite encore sur table est excellent. Un bouillon de bœuf est le bienvenu, suivi d’un alcool de riz qui parachève la satiété suivi d’une glace aux haricots rouges. C’est excellent, simple, et donne envie de revenir.

Le Champagne Jacquesson 1990 souffre d’apparaître après ma journée Bollinger. L’écart est tellement grand que je ne peux pas l’apprécier comme il le mériterait.

L’Auxey-Duresses blanc domaine d’Auvenay 2000 a beau avoir été fait par Lalou Bize-Leroy, son acidité juvénile limite le plaisir de le boire.

En revanche, le Moulin à Vent Grivelet Père & Fils 1959 est particulièrement intéressant. Sur la cuisine épicée, il s’arrondit et bien malin qui dirait qu’il s’agit d’un beaujolais. On pense à un bourgogne chaleureux, gouleyant et facile à vivre, avec une jolie longueur.

La vedette incontestée, c’est le Chateauneuf-du-Pape Cuvée des Célestins Henri Bonneau 2001. Comment ce sorcier qu’est Henri Bonneau, aux caves vieillottes où squattent des fûts surannés arrive-t-il à faire des vins si précis et équilibrés ? Ce vin est d’un velouté rare et d’un charme extrême. Il se boit avec gourmandise et jouissance. Il convient parfaitement aux nourritures épicées.

La journaliste est partie depuis bien longtemps alors que les plats se succèdent à l’envi. Tomo nous a gratifiés de vins originaux et intéressants. A charge de revanche.