des vins divers lors de chaudes soirées d’étésamedi, 9 août 2008

Une envie d’apéritif se révèle après une journée de soleil étouffante. Nous ouvrons un champagne Bollinger 1999 sur des tranches de poutargue. Le champagne est très jeune, car c’est sa verdeur qui s’impose en bouche, mais il est très agréable à boire compte tenu des circonstances, étanchant nos soifs avec beaucoup de bonheur. Je le trouve nettement meilleur que celui que j’avais bu lors de ma visite chez Bollinger. Nous tartinons des crèmes de sardines, des crèmes de poivrons, et le champagne s’adapte bien. A table, un saumon passé sur le grill du barbecue m’entraîne à commettre un nouvel infanticide, parce que c’est la seule bouteille au frais dans le réfrigérateur : champagne Substance de Jacques Selosse, dégorgé en mars 2008. La constatation intéressante de ce nouvel essai, c’est que le champagne Substance est beaucoup plus à son aise après le Bollinger qu’après le Laurent Perrier Grand Siècle. Après ce champagne, le Substance était un extra-terrestre, difficile à appréhender, même si sa race était évidente. Après le Bollinger, le Substance est plus précis, plus net, plus accessible, plus compréhensible. Le fumé est élégant et les fruits jaunes de saison qui se marient à des épices orientales se lisent mieux. C’est un champagne de grande race, envoûtant d’originalité.

Chaque jour je vais acheter les journaux auprès d’une charmante buraliste à l’accent chantant. Je passe systématiquement devant une pizzeria. Deux avis concordants ayant vanté les mérites de cette échoppe, il faut essayer. Sur d’agréables pizzas qui ne me font pas lancer une ola, mon gendre ouvre un La Courtade Côtes de Provence rouge 2004. Lorsque je vois la bouteille, j’applaudis, car j’adore ce vin de Porquerolles. Mais le mariage à la pizza n’est pas à l’avantage de ce vin qui reste un peu sur la réserve. Il faudra sans doute l’essayer dans d’autres associations.

Ce fut fait dès le lendemain, car le reste de la bouteille fut bu sur un poulet cuit dans des bourses de feuilles de bananiers. Cette préparation africaine aux épices douces et subtiles fit renaître La Courtade qui montra la personnalité que je lui connaissais, révélant les beautés âpres des Côtes de Provence.