Déjeuner en familledimanche, 26 janvier 2020

Mon fils arrive de Miami pour sa périodique visite de la société familiale dont il est le gérant. Nous déjeunons avec lui et sa sœur cadette accompagnée de ses deux enfants. L’apéritif consiste en des chips à la truffe blanche qui sont excellents et une tarte aux oignons doux. J’ai ouvert une bouteille de Bourgogne Aligoté Jacques Bouchard 1959. Le niveau dans la bouteille est très acceptable, à quatre centimètres sous le bouchon, la couleur à travers le verre est légèrement ambrée. Le bouchon était venu sans difficulté et le premier nez était engageant. Il l’est toujours. Le vin servi dans le verre fait plus ambré que dans la bouteille. Le nez est pur, franc, sérieux. En bouche l’acidité est jolie. Des amateurs peu attentifs pourraient dire que le vin est madérisé mais ce serait un contresens. Car le vin est résolument sec. Il est strict, droit, et la tarte à l’oignon doux l’élargit. Il est plaisant et se boit bien. Ce n’est pas un vin particulièrement complexe mais il est gastronomique. Nous avons fini la bouteille ce qui est un signe qui ne trompe pas.

Pour le Parmentier de canard confit, j’ai choisi un Château Haut-Brion 1981 ouvert il y a environ trois heures. J’ai une sympathie particulière pour ce millésime qui ne fait pas partie des grands millésimes, car Haut-Brion a réussi un vin riche et de grande noblesse avec des intonations de truffes. Si on analyse bien on voit que le vin n’exprime pas tout ce qu’il pourrait dire, mais j’entends mes enfants qui glorifient ce vin, alors je ne vais pas jouer les trouble-fêtes. Et je les suivrai volontiers car Haut-Brion se montre brillant et intense dans une année plus calme que les grandes.

Sur un camembert Réo délicieux et affiné à la perfection, le vin se place bien et il cohabite agréablement avec un moelleux au chocolat servi froid réalisé par mes petits-enfants. Mais j’ai mieux pour le chocolat. Il reste du Muscat Mas d’Eu mis en bouteille en 1889 qui est éblouissant sur le dessert, au parfum envoûtant et à la richesse aromatique d’une plénitude absolue.

Je vais chercher le Madère 1740 qui est au frais et dont il reste encore de quoi boire, mais ce madère s’est légèrement éventé et n’offre plus la vivacité qu’il avait jusqu’alors. Les petits-enfants ont participé à la confection des plats. Ce fut un beau repas familial.