Déjeuner au Yacht Club de Francemardi, 17 janvier 2017

Une fois de plus notre groupe de conscrits se retrouve au Yacht Club de France où nous sommes choyés par Thierry Le Luc, directeur de la restauration et son équipe. L’ami qui nous invite a apporté des vins de sa cave. L’apéritif commence par un Champagne Pol Roger Extra cuvée de réserve magnum sans année qu’il avait depuis sept ans en cave et ça se remarque car le champagne a un équilibre et une présence que seul l’âge peut donner. Les amuse-bouche sont l’occasion de montrer la dextérité du chef. Cela commence par des petits toasts de flétan fumé sur une rondelle de radis, puis des coquilles Saint-Jacques enroulées de bacon, et des mini-langoustines habillées de pâte et shiso, le tout dans des sauces adorablement parfumées. Le champagne est à son aise, joyeux et facile à vivre, grâce à son plaisant début de maturité. Il est suivi d’un Champagne Louis Roederer Brut Premier très différent, plus énigmatique et un peu moins charmant.

Nous passons à table. Le menu est prévu sans viande : carpaccio de daurade royale et jus de fruit de la passion, sardine à la marocaine / médaillons des queues de langouste rôtie, boules de betterave zébrées et mini-légumes, jus de crustacés / turbot entier, pommes frites et béarnaise / fromages d’Éric Lefebvre MOF / croustillant chocolat noisette et ananas.

Thierry voudrait que nous mettions le jus de fruit de la passion sur la daurade mais je demande qu’on ne le fasse pas pour que l’on goûte la daurade crue avec le Meursault Cuvée Maurice Chevalier Remoissenet Père & Fils 2009. L’accord est sublime. Le meursault a une belle acidité franche et s’adoucit avec le gras du carpaccio. Si l’on veut ensuite associer la daurade avec le jus, c’est non seulement possible mais agréable car le fruit de la passion excite bien la chair mais il faut alors abandonner toute idée de meursault.

Je suggère pour la sardine que l’on essaie le Côtes du Rhône Villages Grangeneuve Domaine Saint Amant magnum 2003, car cette sardine me semble appeler un rouge. Et ce vin que Thierry m’avait fait goûter à mon arrivée et qui semblait poussiéreux s’anime de façon remarquable et crée un accord superbe. Il y a dans ce vin des Beaumes de Venise de fortes évocations de café qui s’accordent à merveille avec les sardines au goût fort et imprégnant.

Pour la langouste, le Puligny-Montrachet Champ-Canet Louis Jadot 2002 est parfaitement adapté. Il est beaucoup plus ambré que le meursault et a aussi une assise plus large. Il est moins racé mais plus voluptueux. Jusqu’à présent les accords sont remarquables.

Pour le turbot nous buvons un Hermitage Chante-Alouette M. Chapoutier 2012 qui est franc, plein, opulent et droit. Il forme un accord plus convenu, plus classique que les précédents mais il est agréable. Le vin est gourmand.

Sur les fromages nous buvons un Sanctus Saint-Emilion 2002 solide avec ses 14° qui du fait de sa jeunesse a relativement peu de vibration. Peut-être est-ce moi qui ne lui ai pas prêté assez d’attention.

Le dessert appelle un Champagne Veuve Clicquot La Grande Dame 1995, très beau champagne noble et accompli, fruité et conquérant. Comme si la fête ne pouvait pas avoir de fin notre ami nous a fait verser un Bas-Armagnac Lacourtoisie Domaine de la Coste 1984 superbe de définition, un grand armagnac.

Notre ami généreux a voulu créer de beaux accords et ce fut réussi. La cuisine du Yacht Club de France est toujours attentionnée et fondée sur de beaux produits. En ce lieu nous passons de beaux moments gastronomiques.

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tous les vins sauf le magnum de Pol Roger

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