Déjeuner au restaurant Pages avec une grande diversité de vinsmercredi, 14 décembre 2022

Un des membres les plus fidèles de l’académie des vins anciens et qui est aussi l’un des plus généreux n’avait pas pu venir à la dernière séance et voulait absolument que nous déjeunions ensemble. Nous retrouvons au restaurant Pages avec des apports étonnants et nombreux de vins de cet ami.

J’arrive à onze heures pour ouvrir mes vins Il se trouve que j’ai eu l’occasion d’acquérir des vins de la cave de l’Institut de France qui voulait les vendre car les gestionnaires ne voyaient aucune possibilité de les utiliser. La cave où étaient ces vins n’est pas parfaite, avec des bouteilles en forte perte de volume et de nombreuses bouteilles avaient été rebouchées et cirées, sans que l’on sache pourquoi au sein de l’Institut. De nombreuses inconnues entouraient cet achat. L’occasion était bonne d’essayer deux bouteilles. Lorsque j’ouvre la bouteille de Pommard Colomb-Maréchal 1949, au niveau très haut dans le goulot, je lutte longtemps pour enlever le haut de la cire. Le bouchon est court et sans indication et à ma grande joie le parfum du vin est prometteur. C’est une bonne nouvelle même si je ne peux encore généraliser sur ce seul cas. J’ouvre aussi le Coteaux Champenois Blanc de Blancs de Chardonnay Laurent-Perrier sans année de la même cave, que la maison Laurent-Perrier que j’ai consultée date entre 1974 et 1982. Le parfum est engageant. Il n’y a donc aucun défaut apparent.

Selon la tradition, je bois une bière lorsque les ouvertures de vins sont finies en grignotant des haricots édamamés.

Les vins de mon ami sont en pléthore. J’ouvre d’abord un Pouilly-Fuissé Remoissenet Père & Fils 1959 au parfum radieux. Mon ami ouvre un vin de Loire pétillant, La Poullyssone Domaine de Maltaverne Vin mousseux de Qualité élaboré par Gilles Maudry de Pouilly-sur-Loire.

Nous goûtons cette Poullysonne Domaine de Maltaverne Vin mousseux de Qualité qui est une curiosité. Il est évident qu’il ne faut pas penser au champagne pour boire ce vin de Loire et quand on a capté la générosité du vin de Loire doux et aimable, le pétillant bien mesuré c’est-à-dire calme permet de profiter avec plaisir de ce jeune vin. Une belle expérience qu’offre ce vin simple.

Nous commençons le repas avec des amuse-bouches de qualité. Le Coteaux Champenois Blanc de Blancs de Chardonnay Laurent-Perrier sans année vers 1978 est agréable à boire, ciselé, précis, tout en retenue et élégant, assez « dry ». Il est gastronomique et se justifie en début de repas.

Pour le carpaccio de Wagyu à la truffe le Coteaux Champenois est brillant car il répond à l’aspect terrien de la truffe. Avec le Pouilly-Fuissé Remoissenet Père & Fils 1959 l’accord est plus gourmand.

Avec un chou-fleur à la truffe le gourmand Pouilly-Fuissé s’élargit encore. Le plat de poisson cuit avec des coques et des légumes verts en copeaux, permet au 1959 de devenir royal.

Le lièvre à la royale du chef Ken est infiniment plus gibier que celui d’Arnaud Donckele. Par tempérament, je préfèrerais volontiers celui de Ken à cause de cette puissance sans concession. Evidemment les deux sont de grand qualité. L’accord avec le Pommard Colomb-Maréchal 1949 est irréellement bon. On dirait que le pommard a été fait pour ce plat. C’est une immense et belle surprise, le pommard se virilisant face au lièvre.

Le Pommard a continué d’être grand sur trois fromages délicieux.

Pour le dessert apparaît Vino Dolcetto 1933 que Philippe annonce avoir ouvert il y a deux ans. On sent à peine la moindre faiblesse de ce vin aux tendances caramélisées et légèrement vinaigrées agréables.

Vient ensuite un Banyuls Dominicain de la coopérative de vinification de Collioures 1945, simple, joyeux et joliment fruité d’une douceur extrême. Un régal, comme un bonbon.

Le dessert subtil aux noisettes s’est accordé mieux avec le vin italien qu’avec le Banyuls.

Ayant eu beaucoup plus de vins que nous ne pouvions boire, ce fut l’occasion d’offrir des verres à l’équipe de cuisine.

Le classement que je ferais est : 1 : Pommard 1949, 2 – Pouilly-Fuissé 1959, 3 – Coteaux Champenois, 4 – Dolcetto 1933, 5 – Banyuls 1945, 6 – Poullysonne.

Mon ami confirme son statut de plus généreux des académiciens.


mes vins en cave puis au restaurant

après l’ouverture, selon la tradition chez Pages, bière et édamamé

mon ami arrive avec ses vins