Une fidèle académicienne de l’académie des vins anciens vit à Londres. Elle m’a préparé un périple gastronomique pour que je puisse envisager d’organiser des dîners de wine-dinners à Londres. Le trajet par Eurostar est facile et tranquille. Il présente l’avantage majeur sur l’avion d’arriver au centre de Londres. Un taxi me conduit à mon hôtel, The Chesterfield Mayfair, situé à portée de marche des endroits que je visiterai.
Nous allons déjeuner au restaurant Marcus à l’hôtel Berkeley. Nous y sommes accueillis chaleureusement par une équipe souriante. La carte des vins est abondante mais il y a des prix londoniens, c’est-à-dire stratosphériques. Je repère un chambertin qui fait partie de mes chouchous dont le prix est environ vingt fois le prix que j’ai payé. Il faut donc louvoyer dans la carte pour espérer trouver de bonnes pioches. Le dévolu sera jeté sur un Château de Fonsalette Côtes du Rhône 1996.
Je choisis dans le menu : ris de veau aux amandes et nectarine / grouse avec fenouil, haricots et figues.
Le sommelier Michael est charmant et nous propose de nous offrir quelques vins au verre avant l’arrivée du vin du Rhône. Le premier est un Riesling Langenlois Loiserberg autrichien Kamptal Weszelli 2012. Il a un joli nez, une attaque très jeune, un beau fruit et un final très frais. Sa belle structure est celle d’un vin un peu fumé évoquant la noisette grillée. Le ris de veau de qualité est cuit à la perfection.
Le Helus Belus blanc Roussanne 2012 de Santa Barbara Californie 2012 est plus lourd, plus pataud et a plus d’alcool que le riesling ciselé. Il lui faudrait deux ans de plus.
Le Puligny-Montrachet Premier Cru sous le Puits Domaine Larue 2012 est plus joli que la Roussanne. Il a une belle acidité. Il manque d’ampleur mais est très agréable dans sa fraîcheur. Il est très jeune.
Si l’on pense à un dîner de vins anciens, il faudrait que le ris de veau reste accompagné de sa crème goûteuse mais abandonne les amandes et la nectarine qui détournent du goût principal.
Le chef décide d’ajouter à notre menu un turbot aux escargots, échalotes et gnocchis. Ce plat est délicieux. Michael nous sert un verre de Mioni Frioli Colli Orientali Ribolla Gialla Italie 2011. Le vin du nord de l’Italie est riche et marche divinement bien avec la sauce du gnocchi. Il est simple, direct, plein en bouche, de belle minéralité. Une gentille curiosité.
La grouse est absolument parfaite, beaucoup plus tendre que ce que j’attendais. Le Château de Fonsalette Côtes du Rhône 1996 a un nez superbe, une belle attaque, mais tout-à-coup tout s’arrête. Le vin n’a pas de final, ce qui limite le plaisir. Il évoque l’olive verte avec une légère trace de poussière. On dirait que le vin est « twisté », c’est-à-dire qu’il a perdu de sa cohérence.
J’ai goûté l’agneau qu’avait choisi mon amie, tendre et joliment épicé. Nous avons ensuite discuté avec Alison, la responsable des événements et le sommelier. Une jolie salle pourrait accueillir des dîners de vins anciens. La cuisine est excellente, le service est dynamique et attentionné. Marcus pourrait être un point d’ancrage de beaux dîners.
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