Déjeuner au restaurant Macéo avec les vins de la Famille Hugelmardi, 8 septembre 2015

Alors que j’étais encore dans le sud, Etienne Hugel, qui m’avait invité à la présentation des vins de la famille Hugel dont notamment de nouveaux rieslings secs, m’appelle et me demande : pourrais-tu faire du tamtam auprès de tes amis car nous avons prévu un dîner au Shangri-La et la participation à ce dîner n’est pas à la hauteur de nos espérances. Aussitôt dit, aussitôt fait, j’envoie un message aux lecteurs de mon bulletin et la réaction ne se fait pas attendre, quelques heures plus tard j’apprends que toutes les tables sont complètes. Bravo cher lecteurs pour votre réactivité.

La « journée Hugel » commence au premier étage du restaurant Macéo par un déjeuner de presse. Il se trouve que c’est en cet endroit que se tiennent le plus souvent les séances de l’académie des vins anciens dont le regretté Jean Hugel était l’un des plus fidèles participants. Je suis sensible à cette concordance de lieu.

La maison Hugel fait partie des Hénokiens, ces sociétés dont le capital est détenu par une même famille depuis plus de deux siècles. Elle est aussi membre de l’association Primum Familiæ Vini qui regroupe des vignobles prestigieux toujours dirigés par la même famille. Dans le cas de la maison Hugel, on est aujourd’hui à la treizième génération. On a fêté en 1989 les 350 ans de la maison Hugel.

André Hugel, frère cadet de Jean, né en 1929, père d’Etienne, est un historien auteur de nombreux ouvrages. Il retrace l’histoire de la famille Hugel dans le contexte de l’histoire de l’Alsace et des guerres qui ont affecté la citoyenneté des membres de la famille. Et ce long préambule est l’occasion de présenter le nouveau nom qui figure sur les étiquettes : « Famille Hugel » au lieu d’Hugel et Fils. Un autre changement est celui des appellations des vins, qui s’inspirent des racines alsaciennes de la famille. Etienne parle de cette petite révolution qui tient compte des changements familiaux avec l’apparition d’une nouvelle génération aux commandes de cet antique et solide vaisseau.

L’accueil se fait avec un Gentil Hugel 2014. Le Gentil est un vin blanc sec fait de l’assemblage de vins de multiples parcelles, un peu à la façon de l’Edelzwicker que l’on trouvait dans tous les Weinstübe alsaciens. Ce qui est sympathique, c’est que l’acidité est franche, aigrelette bien sûr mais très douce. Ce vin léger se boit bien, simple, frais, de belle minéralité. Je l’aime volontiers pour sa pureté.

Le menu composé par le Macéo selon les indications de Mark Williamson est : tempura de langoustines bretonnes et pointe de curry, chips d’aubergine et houmous vert-pré / Céviche de daurade de ligne, mangue verte et ponzu / loup sauvage simplement braisé et beurre oncle Johnny, gnocchi maison porcini / Stilton Colston Basset, pain aux figues et noix.

Le Riesling Classic Hugel 2013 est plus fruité et floral que le Gentil. Il est frais et fluide, un peu jeune et pas assez structuré. Il a un beau fruit de groseilles blanches et se montre pénétrant.

Le Riesling Estate Hugel 2012 a un peu de perlant mais il est très agréable, surtout dans le finale. Le perlant sensible ne nuit pas au finale très fruité. J’aime beaucoup le 2013 malgré sa jeunesse et le 2012 est plus fort et plus long. C’est d’ailleurs lui qui convient le mieux à la daurade.

Le Riesling Jubilee Hugel 2009 (dont le nom Jubilee s’écrit sans accent) a un nez très gracieux. Il a un aspect beaucoup plus doux. C’est vin de noblesse et de netteté avec une grande persistance aromatique.

Le Riesling Grossi Laüe Hugel 2010 a aussi un côté perlant. Il est de belle acidité avec beaucoup de fruits.

Le Riesling Schoelhammer Hugel 2007 est très gracieux, pur, éthéré et romantique. C’est un vin magique qui a tout pour lui. Il montre un peu de sucrosité et se révèle gastronomique. Je l’adore.

Le 2009 convient bien au loup, plus que le 2010 du fait de l’impression de perlant. Le 2007 est superbe et gastronomique et c’est le plus sucré des trois. Le plus orthodoxe et le plus représentatif du riesling est le 2009 mais le 2007 est plus charmeur et séducteur même s’il représente un peu moins l’image de netteté du riesling.

Serge Dubs, meilleur sommelier du monde en 1989, sommelier de l’Auberge de l’Ill, commente les vins et quand il évoque la truffe blanche pour le 2007, cela me saute aux yeux. La sauce du loup, baptisée « beurre oncle Johnny » en hommage à Jean Hugel, a été faite avec un riesling Hugel et c’est un bijou.

Le stilton du Macéo est une merveille. Le Pinot Gris Vendanges Tardives Hugel 2008 est très riche, lacté et gras.

Le Gewurztraminer Vendanges Tardives Hugel 2007 est beaucoup plus floral et gracieux que le pinot gris, mais il a un finale moins précis. Le 2008 est plus adapté au stilton, car plus « nature ». Le 2007 est plus gracile mais très joli dans sa subtilité. Pour ce vin il faudrait autre chose que le stilton. Ce vin superbe aimerait un plat plus cuisiné. Le 2008 est plus riche.

La salle où nous déjeunons se remplit car il est prévu entre 15 heures et 18 heures une présentation des rieslings Hugel et les premiers arrivés viennent saluer ceux qui déjeunent. Je quitte cette belle assemblée dont je retrouverai certains au dîner du Shangri-La.

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Trois générations de Hugel

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de gauche à droite André Hugel assis, Mark Williamson, Serge Dubs, Etienne Hugel et son épouse

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