Déjeuner au restaurant Les 110 de Tailleventsamedi, 1 juin 2013

Au dîner à quatre mains aux Crayères, Laurent Gardinier propriétaire des lieux avait lancé à notre table une invitation à se retrouver au restaurant Les 110 de Taillevent. Le jour dit, ma femme, Jean Miot et moi sommes aux côtés de Thierry et Laurent Gardinier. Le lieu est décoré dans des tons d’ocre et de terre, créant une atmosphère intimiste et décontractée. Un comptoir « à la Robuchon » fait face à l’impressionnant alignement de 110 verseurs de vins au verre. On reconnait quelques icônes qui sont des tentations auxquelles on a envie de succomber.

La carte est extrêmement astucieuse puisque les vins sont classés par tranches de prix et sont positionnés dans la même zone de lecture que les plats qu’ils pourraient accompagner. Les choix sont intelligemment facilités. Mes plats seront : le risotto printanier, asperges et morilles / le cabillaud « au naturel », jus de cresson, poireaux au cumin et tartare d’algues.

Mon premier vin est un Pinot Gris Clos Windsbuhl domaine Zind-Humbrecht 2007 dont je prends un verre de 7 cl, puisque l’on a le choix entre 7 cl, 14 cl et bouteille. Le vin est précis, original, mais il manque un peu d’ampleur. Il est très adapté à l’excellent risotto. Si la formule du choix au verre est très intéressante, puisque l’on peut avoir accès à des vins dont le budget serait élevé pour 75 cl, cela fait tout drôle d’être seul à boire un vin, que l’on ne peut pas commenter avec ses convives si leurs choix sont différents. L’avantage, c’est que dans un restaurant tourné vers le vin, on peut parler d’autres choses que de vin, ce que nous avons fait. Ce n’est pas désagréable. C’est un paradoxe amusant de cette formule.

Le Bâtard Montrachet Domaine Leflaive 2007 est dans le haut de gamme de l’offre du 110. Il a la noblesse des vins de ce prestigieux domaine, mais il n’a pas l’ampleur habituelle d’un Bâtard du domaine, sans doute du fait du millésime. Il cohabite bien avec le cabillaud à la chair comme je l’adore, marqué d’une verdure vraiment verte. J’aurais volontiers apprécié une petite coupelle de purée de pomme de terre pour que le jaune clair contrebalance le vert intense. Ce qui n’enlève rien à la qualité de ce plat.

Entraîné par mes amis, j’ai pris un verre de « Cuvée Laurène » vin de l’Orégon domaine Drouhin USA 2008. C’est vraiment une bonne idée car ce vin est joyeux, riant, subtil, équilibré dans toutes ses composantes. C’est un régal de boire ce vin bien dessiné aux subtilités « à la française ».

Le petit financier qui accompagne le café est un régal, après un détour gourmand par un nougat glacé. Le lieu est ouvert sept jours sur sept midi et soir, ce qui est un atout. Cette formule de type bar à vin qui joue sur une offre de vins haut de gamme et une cuisine qui est une vraie cuisine est extrêmement judicieuse.

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