Déjeuner au restaurant Guy Savoymercredi, 14 octobre 2015

Trois fois par an, ma sœur, mon frère et moi invitons à tour de rôle les autres à déjeuner. Mon frère nous invite avec le mari de ma sœur au restaurant de Guy Savoy dans l’hôtel de la Monnaie. J’étais venu deux fois avant l’ouverture officielle du lieu. C’est la première fois que je déjeune « en vrai » dans ce magnifique endroit. Au premier étage, le même que celui du restaurant, il y a une exposition et dans une salle, trois amoncellements de vêtements sont appelés à disparaître, les visiteurs étant invités à se servir.

Nous avons une belle table avec vue sur la Seine à travers les feuilles des platanes. La carte des vins est imposante, avec des coefficients multiplicateurs qui poussent à se tourner vers des vins qui ne sont pas sur la route des spéculateurs. Le menu affiche des prix extrêmement élevés et là, pas question de prendre des chemins de traverse, car on veut expérimenter cette cuisine qui m’a toujours enchanté. Nos choix sont différents. Le mien sera : soupe d’artichaut à la truffe noire, brioche feuilletée aux champignons et truffes / « bœuf-carotte » en deux cuissons.

La cuisine de Guy Savoy est classique mais sophistiquée, ingénieuse et goûteuse. La soupe est un plat iconique. Le bœuf carotte revisité est un régal.

Le Champagne Guy Savoy est un blanc de blancs fait par les champagnes Legras à Chouilly. Il est franc, nature, simple à comprendre et de structure suffisante pour apporter du plaisir. Il a une belle longueur expressive. C’est un bon choix pour un champagne maison.

Le Château des Tours Vacqueyras E. Reynaud 2006 offre un nez d’une richesse rare. Je suis étonné qu’il puisse être aussi expressif et soyeux, ce qui montre que la température de service et le carafage sont idéaux. La bouche est belle, n’a pas la profondeur des Rayas faits par Emmanuel Reynaud, mais on ressent les mêmes accents bourguignons. Le vin est fluide, avec de petites notes fumées, il est frais et accompagne bien les plats. Il est bon au point que nous avons doublé la bouteille sans besoin de changer de vin.

Sylvain Nicolas, le sommelier dont les explications sont d’une grande pertinence, nous a offert des verres de Château Suduiraut 2006 à la couleur très prononcée, déjà très mature, d’un beau botrytis associé à une belle élégance. Je ne pensais pas qu’un sauternes si jeune se positionnerait aussi bien.

Comme toujours, même si on ne prend pas de dessert, le chariot des mignardises emporte nos résistances.

Le service est attentionné, chaleureux sans être envahissant. Guy Savoy est venu deux fois à notre table, lui aussi très chaleureux avec des mots aimables. Dans un cadre prestigieux, sa cuisine solide trouve un écrin qui doit faire de sa maison une figure de proue de la gastronomie « à la française ».

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