dégustation des 2006 de Bouchard Père & Filsmercredi, 26 mars 2008

Le groupe Henriot réunit chaque année des professionnels du vin pour présenter ses vins. Il s’agit aujourd’hui des 2006 des maisons William Fèvre, Bouchard Père & Fils et Henriot. Une belle salle de l’hôtel Meurice est très appropriée à la dégustation comparative de ces vins. Dans les grands crus de Chablis, je suis à ce stade de leur vie plus sensible au Chablis Bougros William Fèvre 2006 qu’au Chablis Les Clos William Fèvre 2006 dont le final indique qu’il aura un avenir plus brillant.

Les rouges de Bouchard sont en 2006 d’une précision et d’une accessibilité gustative qui méritent une mention. On sent que la nouvelle cuverie permet un travail plus maîtrisé. J’adore le Nuits Cailles Bouchard P&F 2006, le Corton Bouchard P&F 2006 et j’ai un faible pour le Chambertin Clos de Bèze Bouchard P&F 2006. Le Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard P&F 2006 est l’enfant chéri de la victoire, mais son aîné de 1999 lui montre qu’il aura encore du travail à faire avant de l’égaler. Un jéroboam du Corton Bouchard P&F 1990 est diablement tentateur. Je n’ai pas frémi autant que je l’aurais imaginé, car je pense que ce vin a besoin d’une bonne décennie de plus pour révéler tout son talent.

Les blancs de Bouchard, c’est la planète d’excellence de ce domaine. Le Meursault Génévrières Bouchard P&F 2006 est déjà charmant, le Corton Charlemagne Bouchard P&F 2006 est noble. Le Chevalier Montrachet Bouchard P&F 2006 me fait la même impression que les Chablis : je le préfère au Montrachet Bouchard P&F 2006 car ce dernier va enclencher la vitesse supérieure dans quelques années. Avec le Chevalier Montrachet 1998 on est à la limite de la luxure. Le Corton Charlemagne 1983 servi en magnum combine jeunesse et sérénité. Il y a un accomplissement dans les blancs qui mérite les éloges.

Je n’ai pas boudé les champagnes mais l’appel des meilleurs était trop tentant. Le champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1995 est déjà un grand champagne. La vedette incontestée est le 1975 servi en magnum, d’une assurance et d’un équilibre qui me plaisent au plus haut point. Il a un potentiel d’inventivité gastronomique de première grandeur. J’ai remercié chaleureusement Stéphane Follin-Arbelet qui nous avait reçus de façon royale au château de Beaune, lors du voyage avec mon ami collectionneur américain. J’ai félicité Joseph Henriot pour le récent achat qu’il vient de faire d’un grand domaine en Beaujolais, qu’il compte gérer en tant que beaujolais sans mimétisme de la stratégie de Bouchard. Les équipes du groupe Henriot sont extrêmement motivées. Leurs vins sont bons. Le succès est la récompense du travail bien fait.