Comment vérifier si la méthode d’oxygénation lente est « la » bonne méthodemercredi, 30 mai 2018

Depuis 40 ans, j’utilise la méthode de l’oxygénation lente, avec des résultats spectaculaires. La méthode est simple : on ouvre une bouteille 4 à 5 heures avant le repas, on essuie bien le goulot avec ses doigts car certains vieux bouchons ont graissé le col, et on laisse le vin tranquille dans une pièce à atmosphère tempérée, voire la porte d’un réfrigérateur pour les vins blancs secs.

Ayant ouvert plus de 5.000 bouteilles de plus de 35 ans et ayant obtenu des résultats spectaculaires avec des vins qui ressuscitent, j’ai pensé qu’il suffisait que je témoigne pour être cru. Or ce n’est pas le cas. Le scepticisme est très largement répandu avec notamment cette idée fausse qu’un vin, dès qu’il est ouvert va forcément s’évanouir très vite. Or la méthode de l’oxygénation lente non seulement empêche le vin de s’évanouir, mais en plus elle renforce le vin qui a une durée de vie dans le verre largement augmentée.

Si je n’ai pas réussi à convaincre, c’est ma faute, et je n’ai que moi à blâmer. Aussi, comme je souhaite que cette méthode soit enfin reconnue je lance une grande expérience ouverte à tous fondée sur un seul principe : un amateur de vin qui a senti le vin à l’ouverture saura juger de l’évolution du parfum du vin 4 à 5 heures après. Il me semble que chacun doit en être capable.

Je demande donc à tous les amateurs de constituer une base de données fondée sur l’analyse des odeurs à 4 ou 5 heures d’intervalle.

La première odeur du vin à l’ouverture sera notée ainsi :

A – vin définitivement mort

B – vin très probablement mort

C – vin qui sent très mauvais

D – vin qui sent mauvais

E – vin à l’odeur incertaine

F – vin à l’odeur neutre

G – vin à l’odeur plaisante

H – vin à l’odeur très plaisante

I – vin majestueux.

Je rappelle le mode opératoire : on ouvre la bouteille 4 à 5 heures avant, on nettoie le goulot avec ses doigts ; on ne verse aucun verre car le fait de verser un verre ne rend plus l’oxygénation aussi lente qu’il le faudrait, on note sur son Smartphone sur une note dédiée à cet exercice : l’année du vin – l’année de consommation – la lettre de l’odeur à l’ouverture.

L’odeur juste avant le service sera celle sentie au goulot, avant service, dans la pièce où le vin a été senti à l’ouverture.

L’odeur au moment du service sera notée ainsi :

1 – vin définitivement mort

2 – odeur détériorée fortement par rapport à celle de l’ouverture

3 – odeur légèrement moins bonne qu’à l’ouverture

4 – odeur sans changement

5 – odeur en légère amélioration

6 – odeur en sensible amélioration

7 – odeur en très forte amélioration

8 – miracle !

Ainsi, un vin de 1978 dont l’odeur était plaisante et qui s’est nettement améliorée sera notée ainsi :

1978 – 2018 – G – 6.

Je vais utiliser pour moi-même ce système de notation et si de nombreux amateurs m’envoient tous les deux mois leurs propres constatations, Nous pourrons voir si la méthode de l’oxygénation lente est réellement ce que je crois, qui m’a donné tant de miracles depuis 40 ans.

Je souhaite surtout recevoir les résultats des vins d’avant 1984 (35 ans et plus) qui ont pour mon étude plus de signification. Envoyez vos résultats par mail tous les deux mois et j’espère avoir une belle base de données. Merci beaucoup.

Francois.audouze@wine-dinners.com