Bernard Pivot cite « Audouzer » dans « Les mots de ma vie »samedi, 30 juillet 2011

A la définition de Néologismes, B.Pivot dans son nouveau dictionnaire, introduit ce mot :

Audouzer : déboucher une vieille bouteille au moins quatre heures avant de la boire.
De François Audouze, collectionneur de vins très vieux, de bouteilles mathusalémiques, qui les propose à la dégustation après un minutieux et savant rituel. « Il faudrait audouzer nos beychevelle 28. » (Bernard Pivot, les mots de ma vie).

Le mot « audouzer » est en fait né sur le forum de Robert Parker, après que j’ai exposé la méthode que j’utilise, qui a donné lieu à des discussions épiques.
Au bout d’un certain temps, les témoignages confirmant l’intérêt de ma méthode sont devenus plus nombreux et un membre du forum a dit un jour :
« 
I have audouzed my wine« .
Et cette expression est restée, et j’ai trouvé cela plutôt sympathique.

Ayant une admiration profonde pour Bernard Pivot, je l’ai invité à un dîner, et il a apporté un magnum de Beychevelle 1928 délicieux, ce qui veut dire que sa citation n’est pas le fait du hasard :

« Tout de go Bernard Pivot me dit qu’il attend avec impatience de lire le compte-rendu de ce dîner, car il est différent de lire les aventures que l’on vit. J’écris donc ce texte avec l’angoisse d’être jugé par celui qui a côtoyé tout ce que la littérature a produit de meilleur. Bernard est étonné que je ne prenne aucune note. Nous abordons maintenant son vin, le Château Beychevelle en magnum 1928. La couleur est belle, d’un rouge de grande jeunesse. Le vin est à peine trouble. Etant servi en premier, je suis sensible à une petite acidité dont j’espère, chacun s’accommodera, pour ne pas passer à côté du beau message. Le vin est velouté, rond et joyeux, et l’accord avec le lourd jus truffé est gourmand. L’acidité disparaît vite. Bernard qui n’est pas familier des vins de cet âge constate que son vin n’est pas bu « post mortem » mais bien vivant. La pureté du chatoiement du vin est un plaisir que je prolonge en buvant la lie. »

(le récit complet du dîner où ce Beychevelle 1928 fut bu est ici : http://www.academiedesvinsanciens.org/archives/1987-120eme-diner-de-wine-dinners-au-restaurant-de-la-Grande-Cascade.html )

La mention de Bernard Pivot dont je suis le plus fier, et c’est ce qui a justifié que je l’invite, c’est celle qu’il a faite dans le dictionnaire amoureux du vin, où il dit que je suis le Bossuet des vieux flacons. C’est un compliment dont je suis fier.