visite à la Romanée Conti, photos mercredi, 18 janvier 2012

une cave de la Romanée Conti




mon frère Jean Audouze avec Bernard Noblet



mon frère et moi avec Bernard Noblet et avec Aubert de Villaine



la dégustation de vins en bouteilles (le bouchon du Bâtard)



la cave de vins anciens



le déjeuner avec les vins ouverts en cave



le Muscat mas d'Eu mis en bouteilles en 1889 que j'ai apporté (reste de celui ouvert à l'occasion des Rencontres Henri Jayer)



le marc de la Romanée Conti 1978



J'ai comparé en cave le muscat avec d'autres ouverts précédemment, pour voir comment les bouteilles ont été chemisées par les dépôts. Celle bue ce jour, au centre, est la moins chemisée



l'étiquette de celle bue ce jour est à droite :


les « Rencontres Henri Jayer » à Vosne-Romanée mardi, 17 janvier 2012

Ayant quitté Chateauneuf-du-Pape en faisant l'impasse sur le deuxième service du lièvre à la Royale, j'arrive à Vosne-Romanée à la salle des fêtes de Vosne Romanée. Depuis ce matin se tiennent les "Rencontres Henri Jayer" qui ont été fondées en 1993 par Henri Jayer et Jacky Rigaux, universitaire et écrivain du vin, ami d'Henri. Ces Rencontres ont continué après la mort d'Henri, dirigées et animées par Jacky Rigaux, et le thème cette année est "millésimes et extrêmes". Pendant toute la journée, des vignerons ont présenté leurs vins, dans deux millésimes radicalement opposés en termes de conditions climatiques et de données œnologiques. Aubert de Villaine qui ne pouvait participer aux travaux a déjeuné avec ses amis et a apporté le Batard-Montrachet du Domaine de la Romanée Conti 2005. J'aurais aimé avoir le don d'ubiquité pour être dans le Vaucluse et dans la Côte d'Or en même temps.


Au moment où j'arrive, les vignerons participants sont dans l'après-match, et bavardent des vins qu'ils ont bus ou de tous autres sujets. Christian, un grand collectionneur, qui a apporté un Echézeaux Henri Jayer 1995, me donne la moitié de son verre, cadeau que j'apprécie. Encore dans l'ambiance de mon voyage, je ne goûte pas comme il convient toutes les subtilités de ce vin bien fait.


Une salle à manger voûtée est en sous-sol et nous nous répartissons en plusieurs tables. Et, tout comme à la Paulée de Meursault, grand rendez-vous de tous les vignerons de Bourgogne, commence le ballet des les vignerons qui viennent auprès de chacun pour faire goûter leurs vins. Avec seulement deux verres, on jongle, et on est obligé d'en jeter pour accueillir le vin suivant.


N'ayant pas pris de notes et venant de passer deux jours à faire le même exercice, je ne vais faire que citer les vins. Le Kastelberg Grand Cru Marc Kreydenweiss 2008 est un vin jeune mais plaisant et bien fait. Le Champagne Minéral Extra Brut Blanc de Blancs Agrapart 2005 me plait d'autant plus que je suis assis à côté du vigneron. Le Puligny-Montrachet les Folatières Domaine Leflaive 2005 est superbe et gourmand sur une terrine très légère et goûteuse, malheureusement desservie par une salade au vinaigre balsamique qui est un "killer" pour les vins.


Le Mambourg Grand Cru Marcel Deiss 2000 est un très grand vin, aussi original que Jean-Michel Deiss, un grand personnage du monde du vin qui marie pragmatisme, réalisme et vision à long terme. Le Burlenberg "La colline brûlée" Marcel Deiss 2004 est plus énigmatique pour moi.


Chacun reçoit une cassolette de joue de bœuf à la truffe qui est un régal absolu. Le Vosne-Romanée Les Reignots domaine Liger-Belair 2006 est merveilleux. Son fruit est gourmand au possible. Le Beaune Grèves domaine Lafarge 1996 est assez strict mais très bien fait, le Gevrey-Chambertin Racines du Temps en vieilles vignes René Bouvier 2001 est présenté par son vigneron dynamique et enthousiaste et l'Echézeaux Grand Cru Jacques Prieur 2001 est superbe de sérénité. Mais je n'ai pas l'esprit à prendre des notes, aussi ma mémoire n'est-elle que pointillée.


Le Volnay-Caillerets marquis d'Angerville 2007 est un vin de distinction. Le Chambolle-Musigny Les Feusselottes domaine Cécile Tremblay 2008 m'est servi par Cécile elle-même, et c'est le dernier vin que je bois, car un bon sommeil s'impose.


Le lendemain matin, il fait moins sept degrés au thermomètre, et nous nous gelons devant la porte de la salle des fêtes que doit ouvrir Marc Plantagenêt, qui dirige l'entreprise Seguin-Moreau, sponsor des Entrevues Henri Jayer. Marc a fait un détour pour chercher un rétroprojecteur pour la conférence que je vais tenir sur le sujet des vins anciens. Nous sommes trente-cinq dans la salle et les questions montrent l'intérêt suscité par le sujet des vins anciens. J'ai apporté dans ma musette un vin qui fait partie de mes trésors gustatifs. C'est un Muscat Mas d'Eu mis en bouteille en 1889. On peut donc supposer qu'il date des années 1850 / 1860, voire bien avant, car il semble avoir eu un temps de fût considérable. Ce vin servi à tous est un bonheur. Il apporte la preuve de mes propos sur le fait que certains goûts merveilleux ne peuvent exister que par l'âge extrême d'un vin. Il a des agrumes, des écorces d'orange mais aussi du café, du poivre, et des épices innombrables. Ce qui frappe, c'est son extrême longueur. Tout le monde est conquis par ce vin et je pense avoir suscité de l'intérêt pour une autre façon d'envisager les vins anciens.


Nous avons ensuite poursuivi les travaux commencés la veille avec Elizabeth présentant les vins de Toscane Montenidoli avec un Vernaccia di Carato 2002 et 2007, le domaine Cornulus du Valais avec le Clos de Corbassières Païen "Cœur du Clos" 2005 que j'ai trouvé merveilleux de fraîcheur et de gourmandise. Jean-Michel Deiss a présenté un Riesling 2003 et 2008 puis un Burg premier cru 2003 et 2008. Jean-Michel est orateur brillant et captivant. Le jeune vigneron du domaine Marc Kreydenweiss a présenté avec sa passion le Kastelberg Grand Cru 2008 et 2009, le Domaine Amiot Servelle a présenté son Chambolle-Musigny premier cru "derrière la Grange" 2002 et 2003. Le domaine du Marquis d'Angerville a ouvert son Volnay Champans des millésime 2008 et 2009 et le Château Rouget à Pomerol nous a fait goûter son 2003 et son superbe 2006.


Jacky Rigaux a remercié les vignerons de leur générosité et de leurs interventions brillantes, et c'est vrai, car ici, on ne fait pas du commercial, on discute entre vignerons des tendances, des interrogations et des choix. Et c'est passionnant.


Nous descendons à table dans la salle voûtée pour un buffet de bonne qualité. La ronde des vins reprend. La star du déjeuner est pour moi le Schoenenbourg Grand Cru Marcel Deiss magnum 1989 qui est une merveille de complexité ensoleillée. Le Clos du Moulin à Vent Monopole 2009, dont le propriétaire l'est aussi du château Rouget, est une preuve évidente que ça bouge dans le bon sens dans le beaujolais, car le vin est grand. J'ai bu beaucoup d'autres vins, mais la mémoire n'en a pas été enregistrée.


A Chateauneuf-du-Pape, c'était une bande de copains vignerons, chasseurs et ripailleurs. A Vosne-Romanée, du fait de ces "Entrevues Henri Jayer", la forme est plus structurée. Mais les vignerons sont généreux, et parlent d'or. Jacky Rigaux a bien fait de perpétuer ce qui était voulu par Henri Jayer, pour que l'on parle d'excellence. Ce fut un grand moment.



photos - la table du dîner



les vins bus à table ou au cours des rencontres Henri Jayer














le repas du soir



« Rhône Vignobles » reçoit des professionnels du vin et de la restauration lundi, 16 janvier 2012

Le réveil est dur ! L'association "Rhône Vignobles" reçoit ce matin au domaine de Beaurenard environ 150 cavistes, agents, restaurateurs et sommeliers de la région. Les vignerons ont organisé de petits stands entre les fûts dans la cave de vieillissement. Et les visiteurs sont invités à goûter les vins des vignerons de l'association. L'originalité de cette dégustation est que les vins sont parmi les plus vieux de tous les domaines. Ainsi Daniel Coulon fait goûter un Chateauneuf-du-Pape blanc domaine de Beaurenard 1984 à la belle couleur dorée, évoquant la noix et la pâtisserie, et le Chateauneuf-du-Pape domaine de Beaurenard jéroboam 1937 que j'ai ouvert hier. Le nez est follement bourguignon, racé, raffiné. En bouche alors que beaucoup de personnes le trouvent jeune parce qu'il est fringant, je trouve qu'il fait parfaitement son âge, avec une sérénité assumée. Oserais-je dire qu'il n'a pas l'ombre d'un défaut ? Il évoque la cendre, les fumets délicats et a une légère sucrosité. C'est un très grand vin.


Jean-Michel Gérin présente une Côte-Rôtie domaine Gérin 1964 au nez puissant et joyeux. Le vin est superbe, mêlant la joie de vivre, une belle acidité et un grand raffinement. Il apporte la preuve éclatante que la Côte-Rôtie peut vieillir et bien vieillir.


Tous les stands sont tentateurs mais sachant que mon voyage va se continuer en Bourgogne, puisqu'après le déjeuner au domaine Beaurenard j'ai un dîner à Vosne-Romanée, je limite à ces trois vins ma dégustation. Dommage, car il y a de sacrées bouteilles.


Après la dégustation en cave, un repas pour 160 personnes se tient dans les chais où une longue table unique est installée entre les cuves en inox. Le menu est réalisé par Eric Sapet, le chef de "la petite maison" de Cucuron : pâté de chevreuil au foie gras, terrine de sanglier, pâté en croûte de colvert / consommé de palombe, tartine gourmande / les petits oiseaux en cocotte / lièvre à la Royale en deux services, le premier à la façon du sénateur Couteaux / le deuxième à la façon d'Antonin Carême. Pour avoir des chances d'être à temps à Vosne-Romanée, je n'ai pas goûté la deuxième version. Je n'ai pas fait carême !


Pendant le repas au rythme très lent, nous avons été abreuvés de vins des quinze vignerons de l'association, beaucoup plus récents et dans des formats dépassant parfois le magnum. Ces vins sont fort bons mais j'ai plus cherché à les éviter qu'à les goûter. Un Chateauneuf-du-Pape Cuvée Chaupin La Janasse rouge jéroboam 2001 m'a beaucoup plu par la fougue de son fruit, comme un Condrieu Vertige Cuilleron 2001 superbe par sa plénitude sereine. Je n'ai pas noté les autres vins qui venaient de droite comme de gauche et imposaient de vider le verre en cours pour faire plaisir au vigneron qui voulait verser son vin. La cuisine d'Eric Sapet est très traditionnelle mais bien exécutée. Elle est particulièrement riche et gourmande. Les petits oiseaux comme le lièvre sont goûteux et généreux.


Que dire de ces deux jours de folie ? Ce qui m'a frappé d'abord, c'est la générosité des ces quinze vignerons, bande de copains joviaux et bons vivants. Déguster avec eux est un plaisir. On sentait que chacun avait vécu un grand moment de partage et de connaissance, car tous n'ont pas l'habitude de côtoyer de tels vins anciens. L'émotion la plus forte pour la famille Coulon a été l'ouverture du 1880.


Nous sommes appelés à nous revoir, car un accueil aussi chaleureux ne peut rester sans suite.



photos - l'enseigne au domaine de Beaurenard



la dégustation en cave (au premier plan, le jéroboam de Beaurenard 1937)



l'impressionnante table pour 160 personnes



quelques photos du repas et un des vins



déjeuner au restaurant l’Arpège mercredi, 11 janvier 2012

Jean-Philippe lance un message : "j'ai une table au restaurant l'Arpège, voulez-vous venir ?". Tomo et moi disons oui. Nous sommes quatre et carte blanche est donnée au chef. Après des petites amuse-bouche légumiers, les plats se succèdent : sushi à la betterave rouge original et délicat, ravioles et bouillon aux légumes gourmands, damier de coquilles Saint-Jacques et truffe au goût très prononcé, langoustine à la chair crue très typée au caviar osciètre dont le goût est moins prononcé, un oignon rose en crème brulée très bien exécuté, des légumes croquants, spécialité de la maison, un œuf qui me fait tomber en pâmoison tant il est gourmand, une lotte et sa purée de céleri, un ris de veau croquant, une volaille cuite en croûte de sel à la sauce lourde et une succession de desserts.


Les plats brillantissimes d'Alain Passard sont l'œuf, l'oignon rose, la betterave en sushi et le pot pourri de légumes. Du pur talent. Le Champagne Egly-Ouriet 2002 est bien fait, mais il manque un peu de vibration. J'ai eu, de cette maison que j'apprécie, de bien meilleures expériences. A l'opposé, le Champagne Agrapart Minéral Extra Brut Blanc de Blancs Grand Cru 2005 suggéré par Gaylord est beaucoup plus vibrant et plaisant. Il s'anime sur les plats et notamment sur le bouillon.


Le Volnay 1er cru Mitans de Montille 2002 est un vin simple, facile, avec l'authenticité d'un vin de village. Je l'adore, et il crée un accord inattendu mais brillant et pertinent avec l'œuf du fait du poivre bien dosé du plat. Le Vosne-Romanée 1er Cru Aux Brulées Méo-Camuzet 2001 est un vin plus structuré et plus plein en bouche que le Volnay, ce qui est naturel, mais ne lui fait pas d'ombre. Ce qui est à signaler, c'est l'efficacité et la motivation d'une équipe enjouée qui nous a permis de partager un grand repas.







un mois de décembre 2011 d’une activité folle mardi, 3 janvier 2012

Jamais mois ne fut aussi actif que ce mois de décembre, au cours duquel j'ai bu 165 vins différents.


Il faut dire que les activités n'ont pas manqué :


Académie des vins anciens, Grand Tasting, visite au siège des champagnes Deutz, lancement de Dom Pérignon 2003, déjeuner Apicius, dîner de vignerons au restaurant Laurent, dîner chez moi, vins d'Egon Müller aux Caves Legrand, dîner de vins au restaurant Michel Rostang, dîners de famille, déjeuner de conscrits, dîner de Krug à l'Assiette Champenoise, réveillon de Noël, dîners dans le sud et réveillon de fin d'année.


Seuls seront cités les vins de vingt ans ou plus. Il y en a 82, juste la moitié :


Château Sigalas Rabaud Sauternes 1896


Château Meyney 1914


Château du Breuil Coteaux du Layon cave Nicolas 1921


Château Caillou Haut-Barsac 1921


Corton, Emile Chandessais, négociant à Fontaines, près Mercurey 1929


Sauternes Soleil de France années 1930


Clos Vougeot Armand Naulot 1937


Clos de Tart 1945


Richebourg Théophile Gavin 1947


Champagne Charles Heidsieck 1949


Vin de l'Etoile, Coopérative vinicole de l'Etoile 1952


Pétrus 1952


Château La Gaffelière Naudes 1953


Hermitage Rochefine Jaboulet Vercherre 1955


Pernand Vergelesses Joseph Drouhin 1955


Vouvray demi-sec Domaine Albert Moreau 1955


Château Croizet-Bages 1957


Volnay Caillerets Bouchard Père & Fils 1959


Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1959


Châteauneuf-du-Pape Domaine de Mont-Redon 1961


Pommard 1er Cru Rugiens Domaine Pierre Clerget 1961


Gevrey Chambertin 1er Cru Clos Saint-Jacques Domaine Clair Daü 1961


Château Brane Cantenac 1962


Rivesaltes Cuvée Aimé Cazes vin doux naturel 1963


Bourgueil Les Busardières rouge domaine de la Chevalerie 1964


Château Palmer 1964


Château Lafaurie-Peyraguey 1964


Champagne Dom Pérignon Œnothèque magnum 1966


Champagne Dom Pérignon 1966


Château d’Yquem Sauternes 1966


Château d’Yquem 1967


Champagne Chanoine Frères à Ludes Grande année 1969


Champagne Dom Pérignon 1969


Champagne Billecart-Salmon Cuvée Nicolas François Billecart 1969


Château Lafite-Rothschild 1970


Oestricher Lenchen Riesling Auslese Weingut Norbert Eser 1971


Château La Mission Haut-Brion magnum 1972


Romanée Comte Liger-Belair 1974


Champagne Brut millésimé Deutz 1975


Château Filhot 1975


Chateau d'Yquem 1975


Domaine Weinbach Collette Faller Gewürztraminer Vendanges Tardives 1976


Champagne Dom Pérignon 1976


Champagne Krug 1976


Chassagne-Montrachet rouge 1er Cru Boudriottes domaine Ramonet 1978


Vin de l'Etoile Coopérative Vinicole de l'Etoile 1979


Champagne «Rare» de Piper Heidsieck 1979


Grands Echézeaux Domaine Henry Lamarche 1979


Pavillon Blanc de Château Margaux 1981


Vega Sicilia Unico 1981


Champagne Brut millésimé Deutz 1982


Château Léoville-Barton 1982


Wehlener Sonnenuhr Riesling Auslese Joh. Jos. Prum 1983


Champagne Salon magnum 1983


Chambertin domaine Armand Rousseau 1983


Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs 1983


Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1983


Champagne Cuvée William Deutz 1985


Musigny Vieilles Vignes Domaine Comte de Vogüé 1985


Champagne Delamotte Blanc de Blancs 1985


Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape blanc 1987


Champagne Cuvée William Deutz 1988


Chevalier Montrachet Domaine Bouchard Père & Fils 1988


Chablis Grand Cru Blanchot Vocoret 1988


Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 1988


Champagne Taittinger Brut Millésimé 1989


Champagne Blanc de Blancs Deutz 1989


Scharzhofberger Auslese Goldkapsel Egon Müller 1989


Champagne Krug Vintage 1989


Château Haut-Brion 1989


Champagne Taittinger Brut Millésimé 1990


Champagne Cuvée William Deutz 1990


Hermitage Les Bessards Delas 1990


Corton Charlemagne Bonneau du Martray magnum 1990


Hermitage Les Bessards Delas Frères 1990


Chambertin Grand Cru Vieilles Vignes Domaine Rossignol Trapet 1990


Champagne Dom Ruinart 1990


Champagne Dom Ruinart 1990


Champagne Dom Ruinart 1990


Champagne Krug Clos du Mesnil 1990


Musigny Blanc GC Domaine Comte de Vogüé 1991


Ermitage Cuvée Cathelin Chave 1991

réveillon du 31 décembre samedi, 31 décembre 2011

Peu avant le déjeuner j'ai ouvert les deux La Tâche, 1996 et 1998 aux parfums résolument différents, celui du 1998 dans le fruit et celui du 1996 dans l'opulence. Et j'ai ouvert aussi le Cathelin 1991 au parfum des mille et une nuits. Vers 18 heures, j'ouvre les autres vins et peu avant 20 heures j'ouvre les champagnes, car l'ouverture au dernier moment du Krug 1996 m'avait donné envie de profiter d'une ouverture précoce afin que les champagnes soient immédiatement épanouis sur table. Lorsqu'est venu le temps d'ouvrir le Pétrus 1952, je constate avec une grande appréhension que la capsule manifestement très jeune est neutre avec une grappe de raisin comme on en voit pour les mises en bouteille de négociants. Et le bouchon, dont le dessus est un peu poussiéreux, ne porte aucune indication. C'est un bouchon neutre, qui plus est de piètre qualité. Je commence à trembler, car j'ai acheté récemment une caisse de Pétrus 1952, caisse bois magnifique et bouteilles en paillons de belle présentation. Je me demande si je suis victime d'une entourloupe. Je retrouve les mails du vendeur qui explique qu'il s'agit d'une mise en bouteilles de Madame Loubat, facilement authentifiable à Pétrus selon ses dires, et qui déclare que le millésime est inscrit sur le bouchon. Or le bouchon que j'ai tiré n'a aucune indication.


Nous sentons le vin avec Jean-Philippe et Tomo. Le nez est riche de truffe et annonce quasiment à coup sûr qu'il s'agit d'un pomerol. Mais le vin semble trop jeune pour l'un, trop vulgaire pour l'autre. Je ne sais pas quoi dire, et ce qui me vexe le plus, c'est l'incertitude. Je m'en veux tellement d'avoir acheté en laissant des zones d'ombre.


Cette ombre a marqué mon visage, chacun prenant conscience de ma déconvenue.


Pendant ce temps, Jean-Philippe organise l'espace de la cuisine en fonction du menu qu'il concocte depuis deux jours. Voici le résultat de ses réflexions : Huître, artichaut, caviar / Turbot, céleri, truffe noire / Noix de St Jacques, patate douce, poireaux toastés / Homard, avocat, yuzu / Ris de veau à la truffe noire / Queue de veau au sumac, navet long / Foie gras poché, fleur de cerisier / Filet de chevreuil, panais, sauce boudin noir / Raviole de mangue au pamplemousse rose.


Deux amis arrivent juste avant les vœux du président de la République dont nous avons une écoute citoyenne. Après ces doctes paroles, nous passons à table. Le Champagne Krug Clos du Mesnil 1990 est d'une grande noblesse. Il en impose par sa complexité et sa force de persuasion. Il réagit divinement aux trois composantes du plat, mais c'est sans doute l'artichaut qui met en valeur sa noblesse. Le caviar Prunier d'Aquitaine est d'une qualité très supérieure à celui de Noël. Le Krug est majestueux, impressionnant de précision, avec des notes citronnées charmantes que révèle l'huître Gillardeau goûteuse.


Le Champagne Krug 1976 est d'une couleur à l'ambre prononcé. Le vin est plus évolué que des 1976 que Jean-Philippe et moi avons bus. Mais cette maturité lui va bien. C'est fou comme les évocations de fruits correspondent à la couleur du vin. J'adore ce Krug. Le turbot est d'une chair incroyablement parfaite, avec une mâche unique, le céleri est démoniaque. C'est lui qui fait vibrer le plus le Krug.


La patte de Jean-Philippe est dans les poireaux toastés, signature indispensable du plat de coquilles. Le Montrachet Marquis de Laguiche Joseph Drouhin 1993 est hélas marqué par un léger bouchon qui n'empêche pas, malgré tout, de profiter de sa finesse discrète et de son élégance.


Le Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 2000 au contraire est insolent de jeunesse et de force. Quelle puissance de conviction ! C'est un grand vin blanc qui ne peut nier qu'il est Leflaive, avec une générosité et une plénitude rares. C'est un très grand vin et le homard breton est tout simplement génial, l'avocat et le yuzu propulsant sa chair à des hauteurs gastronomiques extrêmes.


Le ris de veau est d'une tendreté remarquable et accompagne le Pétrus 1952. Le nez du vin est très truffé et en bouche, le vin est très bon. Pour Jean-Philippe, il est trop jeune pour être de 1952. Pour Tomo, il a du cabernet qui empêche qu'il soit Pétrus. Pour moi, c'est l'absence du velouté caractéristique de Pétrus qui met un doute. Mais ce qui m'énerve le plus, c'est le doute. Car on ne peut pas jurer à 100% qu'il s'agisse d'un faux. Le doute est là, avec de fortes présomptions, mais la certitude n'est pas là. Je porterai sans doute la caisse à Pétrus pour une expertise complète.


Inutile de dire que c'est une tempête sous mon crâne et les amis passent leur temps à me convaincre de me vider l'esprit de ce sujet. Heureusement, les vins qui suivent vont m'y aider.


Jean-Philippe, qui me connait bien, a voulu faire un plat canaille comme je les aime. La queue de veau au sumac, navet long a des saveurs interlopes, et j'adore. Et La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1998 met un sourire sur mon visage. Elle est incroyablement fruitée, avec la signature du domaine mais surtout une générosité particulière. L'association est divine et le vin a une longueur extrême.


Par contraste, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996 est beaucoup plus représentative du domaine, avec une râpe que j'aime tout particulièrement. Le 1998 est un jeune tout fou, alors que le 1996, plus noble et plus notable, emboîte le pas des vins du Domaine. Bien évidemment, la fleur de cerisier exacerbe la qualité du pinot noir du domaine. L'accord avec le foie poché est d'une rare élégance.


Qui aurait dit que nous aurions avec l'Ermitage Cuvée Cathelin Chave 1991 une émotion d'une telle intensité. Car, tel une fusée, ce vin nous transporte à des hauteurs infinies, loin de tous les autres vins. Et fort curieusement, tout ce que j'aime dans les vins du domaine de la Romanée Conti se retrouve dans ce vin de Chave : la salinité, la délicatesse en dentelle et une profondeur d'une lisibilité extrême. Ce vin peut soigner toutes mes douleurs, car il est d'une perfection absolue. Il va entrer dans mon Panthéon, comme faisant partie des vins plus que parfaits que j'ai eu la chance de boire. La sauce au boudin noir rehausse le goût, alors que le vin n'a besoin de rien, et le plat est aussi divin. Nous sommes dans un nirvana gastronomique.


Le Chateau d'Yquem 1975 est sans surprise un très grand vin, aux arômes d'agrumes avec un peu de miel, et en bouche un or fondu de plaisir. Rien ne peut mieux lui convenir que le dessert, raviole de mangue au pamplemousse rose. Quand on tient un plat gagnant, inutile d'en changer.


Quelqu'un demande si un alcool ne ferait pas l'affaire, et ma femme, l'imprudente, va chercher un whisky japonais que Tomo nous avait offert cet été, qui titre 58°. Dans notre folie, nous finissons sur les effluves diaboliques de ce whisky parfait Single Cask Malt Whisky Karuizawa 1967.


Que dire de ce repas ? Il fut certainement l'un des plus créatifs de Jean-Philippe, avec des subtilités extrêmes et une sérénité remarquable. Les chairs ont été superbes, grâce aux approvisionnements auprès de boutiques tenues par des esthètes. Les accords ont été remarquables, ciselés, d'une pertinence absolue surtout grâce aux seconds rôles qui valent bien des premiers : artichaut, céleri, poireau toasté, yuzu, sumac, et surtout fleur de cerisier et boudin noir. Par son côté canaille, c'est la queue de veau qui emporte mon cœur, mais le plat le plus accompli est celui du chevreuil, aidé par le plus grand vin de notre séjour dans le sud.


Pour ce réveillon, mon classement sera : 1 - Ermitage Cuvée Cathelin Chave 1991, 2 - La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996, 3 - Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 2000, 4 - Champagne Krug Clos du Mesnil 1990.


N'était la blessure du Pétrus 1952, plus créée par le doute que par le vin lui-même, d'autant qu'il me reste onze sujets de nouvelles souffrances à affronter, ce réveillon fut un des plus réussis que nous ayons faits, avec un vin extraterrestre, le Cathelin 1991, et une cuisine d'un raffinement inégalable. Ajoutons à cela la chaleur d'une amitié qui se renforce encore, et nous avons tout lieu d'être heureux d'avoir franchi la ligne du millésime 2012 d'une aussi parfaite façon.


Bulletins 2011 – De 409 à 468 samedi, 31 décembre 2011

(bulletin WD N° 468 111229) Le bulletin n° 468 raconte : au Grand Tasting, « master class » des vins d’Ornellaia, visite aux Champagnes Deutz, déjeuner au siège de Deutz, présentation de Dom Pérignon 2003 au « Rosenblum Collection and friends ». (bulletin WD N° 467 111229) Le bulletin n° 467 raconte : au Grand Tasting, diverses « master class » dontles présentations de Krug, le Clos des Goisses de Philipponnat, « le génie du vin » et le Taittinger Brut Millésimé. (bulletin WD N° 466 111223) Le bulletin n° 466 raconte : La seizième séance de l’académie des vins anciens au restaurant La Cagouille et le Grand Tasting avec la présentation du « génie du Corton ». (bulletin WD N° 465 111223) Le bulletin n° 465 raconte : Dégustation des 2008 du domaine de la Romanée Conti au siège de Grains Nobles et troisième mi-temps amicale dans les locaux, avec les organisateurs. (bulletin WD N° 464 111216) Le bulletin n° 464 raconte : déjeuner au restaurant Hiramatsu, dîner de l’académie du vin de France au restaurant Laurent, dîner du prix Grand Siècle de Laurent Perrier au pavillon Gabriel, dîner de la bûche de Noël dans des caves de Moët & Chandon. (bulletin WD N° 463 111216) Le bulletin n° 463 raconte : dégustation des 2010 de la maison Bouchard Père et Fils, dîner au château de Beaune avec un subjuguant 1891, déjeuner au restaurant La Rôtisserie d’en face, déjeuner au Yacht Club de France. (bulletin WD N° 462 111213) Le bulletin n° 462 raconte : le matin des mauvaises nouvelles, un petit encas chez moi et le 150ème dîner de wine-dinners au château de Saran à Chouilly. (bulletin WD N° 461 111206) Le bulletin n° 461 raconte : un déjeuner au restaurant Guy Savoy, un apéritif à la « Compagnie des Vins Surnaturels », un dîner au restaurant Agapé Substance, la remise du prix Edmond de Rothschild, un déjeuner à la maison de l’Aubrac, une visite à Michel Rostang, une dégustation de vins de Madère à l’hôtel Crillon. (bulletin WD N° 460 111129) Le bulletin n° 460 raconte : l’incroyable dégustation d’un pinot noir bourguignon qui pourrait être du 18ème siècle et la vente aux enchères de six bouteilles de Moët & Chandon 1911. (bulletin WD N° 459 111122) Le bulletin n° 459 raconte : un déjeuner au restaurant La Cagouille, une séance du jury du prix Edmond de Rothschild, un dîner chez des amis dans le sud, un dîner dans un salon de l’hôtel Plaza avec le mythique champagne Moët & Chandon 1911. (bulletin WD N° 458 111115) Le bulletin n° 458 raconte : un déjeuner au Yacht Club de France, un dîner au restaurant Shang Palace de l’hôtel Shangri-La, un dîner chez des amis et le dîner de gala de l’association « Les Grandes Tables du Monde »dans les caves de Moët & Chandon. (bulletin WD N° 457 111108) Le bulletin n° 457 raconte : un déjeuner à la campagne chez ma fille, un déjeuner au château de Saran à Chouilly, un déjeuner à la Tour d’Argent, une visite de ma cave et un dîner au restaurant de Patrick Pignol. (bulletin WD N° 456 111101) Le bulletin n° 456 raconte : le 151ème dîner de wine-dinners au restaurant Ledoyen et un dîner chez le père d’un ami sur la cuisine de Jean-Philippe Durand. (bulletin WD N° 455 111025) Le bulletin n° 455 raconte : deux dîners gastronomiques à l’hôtel Casadelmar à Porto-Vecchio, un déjeuner à Marina di Cavu et un vin extraordinaire bu avec mon fils. (bulletin WD N° 454 111018) Le bulletin n° 454 raconte : des verticales de plusieurs vins du domaine de Montille au restaurant Taillevent, un dîner chez des amis dans le sud, un autre dîner dans le sud, un dîner au restaurant Ledoyen, un déjeuner puis un dîner au restaurant de l’hôtel Casadelmar à Porto-Vecchio. (bulletin WD N° 453 111011) Le bulletin n° 453 raconte : une visite à la maison de champagne Jacques Selosse, un déjeuner à l’hôtel Les Avisés et un dîner à l’hôtel Les Crayères pour un repas « de pleine lune » avec Dom Pérignon. (bulletin WD N° 452 111004) Le bulletin n° 452 raconte : un déjeuner à l’Atelier de Joël Robuchon de la rue Montalembert et le 149ème dîner de wine-dinners au restaurant Taillevent avec une éblouissante verticale de vins du domaine Armand Rousseau. (bulletin WD N° 451 110927) Le bulletin n° 451 raconte : un dîner impromptu chez Yvan Roux avec de grands vins et un dîner à l’Agapé Substance avec une cuisine de grand talent et de grands vins. (bulletin WD N° 450 110920) Le bulletin n° 450 raconte : un dîner chez Yvan Roux, un dîner chez des amis, un dîner « belote » et un déjeuner avec un ami autrichien avec de très grands vins. (bulletin WD N° 449 110913) Le bulletin 449 raconte : déjeuner avant le dîner de gala, dîner de gala sur la cuisine de Jean-Philippe, déjeuner de clôture d’un week-end gastronomique et déjeuner à l’hôtel du Castellet. (bulletin WD N° 448 110913) Le bulletin 448 raconte : Dîner chez ma fille avec une abondance de champagnes, petit casse-croûte au champagne, déjeunerchez moi puis dîner chez Yvan Roux avec les trois Côtes Rôties de Guigal. (bulletin WD N° 447 110906) Le bulletin 447 raconte une succession de repas dans le sud, chez des amis, chez mes enfants ou chez moi, avec une abondance de grands vins. (bulletin WD N° 446 110830) Le bulletin 446 raconte une visite aux champagnes Pommery, un dîner au restaurant coréen Gwon’s Dining et plusieurs repas de vacances dans le sud. (bulletin WD N° 445 110726) Le bulletin n° 445 raconte un dîner au restaurant Taillevent avec une Romanée Conti et la célébration du 50ème anniversaire de la création des champagnes Bollinger R.D. (récemment dégorgés) au restaurant Jules Verne. (bulletin WD N° 444 110719) Le bulletin n° 444 raconte : un dîner dans le sud, le cinquantième anniversaire de ma promotion de l’X, un repas d’amis chez Yvan Roux avec une débauche de grands vins et un déjeuner d’amis dans ma maison du sud. (bulletin WD N° 443 110712) Le bulletin n° 443 raconte : le 148ème dîner (déjeuner) de wine-dinners au restaurant Ledoyen avec six magnums de Lafite, de 1990 à 1900. (bulletin WD N° 442 110705) Le bulletin 442 raconte : dîner au restaurant Noma, premier restaurant au monde et brunch à l’hôtel Nimb, pour conclure un séjour gastronomique au Danemark. (bulletin WD N° 441 110705) Le bulletin 441 raconte : dîner au restaurant Geranium à Copenhague, déjeuner au restaurant Sankt Annae, dîner au restaurant The Paul, grignotage au restaurant 42° RAW et visite de l’impressionnante cave d’un ami danois. (bulletin WD N° 440 110628) Le bulletin 440 raconte : un dîner dans l’appartement d’un américain à Paris, un dîner au restaurant Relae à Copenhague, un déjeuner au restaurant Aamann à Copenhague. (bulletin WD N° 439 110621) Le bulletin 439 raconte : un déjeuner au restaurant Laurent, un déjeuner chez mon frère et la 15ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo. (bulletin WD N° 438 110614) Le bulletin 438 raconte : la découverte et la dégustation d’un vin du 17ème siècle. (bulletin WD N° 437 110614) Le bulletin 437 raconte : une visite au domaine de la Romanée Conti avec dégustation et le 147ème dîner de wine-dinners au restaurant Arpège (bulletin WD N° 436 110607) Le bulletin 436 raconte : déjeuner au restaurant le Cinq du George V,verticale du Clos Saint Denis au domaine Dujac, déjeuner avec la famille Seysses au domaine Dujac. (bulletin WD N° 435 110531) Le bulletin n° 435 raconte : dîner chez des amis dans le sud, déjeuner au Yacht Club de France, casual Friday au restaurant Arpège, et merveilleux dîner au thé et au vin au restaurant Yam’tcha. (bulletin WD N° 434 110531) Le bulletin n° 434 raconte : Dégustation de Moët & Chandon dans ma cave, petit casse-croûte au Krug, déjeuner familial champêtre et repas de double anniversaire au restaurant Laurent avec des vins de grands formats. (bulletin WD N° 433 110524) Le bulletin n°433 raconte : Déjeuner au restaurant Rekondo à San Sebastian, dîner au restaurant du domaine Arzuaga, visite des vignobles d’Alion et Vega Sicilia Unico,déjeuner chez Pablo Alvarez de Vega Sicilia, visite de Pingus, dîner à l’hôtel Fuente de la Acena. (bulletin WD N° 432 110524) Le bulletin n° 432 raconte : Dîner chez Laurence Féraud du domaine du Pégau, plusieurs ateliers au salon « les printemps de Chateauneuf-du-Pape ». (bulletin WD N° 431 110517) Le bulletin n° 431 raconte : une dégustation et un déjeuner au Domaine de Chevalier, une visite à Château Rayas et une visite au Domaine Henri Bonneau (bulletin WD N° 430 110510) Le bulletin n° 430 raconte : une dégustation des primeurs chez Jean-Luc Thunevin, une visite à Château Cheval Blanc, une dégustation d’Yquem au Grand Théâtre de Bordeaux et un dîner au château Grand Puy Ducasse. (bulletin WD N° 429 110503) Le bulletin n° 429 raconte : un déjeuner au siège du champagne Salon pour le lancement du 1999, une visite aux Champagnes Selosse, un déjeuner au restaurant Hiramatsu à Paris et un petit casse-croûte dans ma cave. (bulletin WD N° 428 110426)DDD Le bulletin n° 428 raconte le 146ème dîner de wine-dinners au restaurant Ledoyen. (bulletin WD N° 427 110419) Le bulletin n° 427 raconte : Présentation des bourgognes 2008 par « les domaines familiaux de tradition » au Pavillon Ledoyen, déjeuner au restaurant Laurent, présentation des vins d’Antinori au Royal Monceau, présentation de vins d’Alsace à l’hôtel d’Evreux, conférence dégustation à l’Institut Supérieur du Marketing du Luxe, déjeuner au restaurant Jean-François Piège de l’hôtel Thoumieux, présentation au ministère de l’agriculture des 2008 par l’union des crus classés de Graves. (bulletin WD N° 426 110412) Le bulletin n° 426raconte : un dîner au restaurant Drouant sur le thème des bordeaux hermitagés et un dîner au domicile de mon ami Tomo, compté comme 145ème dîner de wine-dinners. (bulletin WD N° 425 110405) Le bulletin n° 425 raconte un déjeuner pantagruélique au restaurant Arpège, un dîner chez moi et un déjeuner au restaurant du Yacht Club de France. (bulletin WD N° 424 110329) Le bulletin n° 424 raconte : le 144ème dîner de wine-dinners au restaurant Taillevent, un « casse-croûte » dans ma cave et un déjeuner chez mon ami japonais Tomo. (bulletin WD N° 423 110322) Le bulletin n° 423 est sous le signe de l’imprévu. Il raconte : un dîner au restaurant avec des inconnus, un déjeuner au restaurant Michel Rostang où je rejoins des inconnus, et un dîner surprise chez moi. (bulletin WD N° 422 110315) Le bulletin n° 422 raconte : un Déjeuner au restaurant de l’hôtel Meurice, un dîner à l’Abbaye des Vaulx de Cernay, un dîner au restaurant Laurent et un déjeuner au Bistrot du Sommelier. (bulletin WD N° 421 110308) Le Bulletin n° 421 raconte : un dîner chez un caviste brocanteur de Salins-les-Bains, divers achats et tourisme dans le Jura, dîner au restaurant de Jean-Paul Jeunet à Arbois, et achats aux Caves Jean Bourdy. (bulletin WD N° 420 110301) Le bulletin n° 420 raconte : la Percée du vin jaune, un dîner au Château de Germigney,du tourisme, un nouveau dîner au même hôtel, la Percée et la vente aux enchères. Trois bulletins parlent de Miami et ses alentours (le dernier comporte aussi deux repas parisiens). J’ai choisi de diffuser ces trois bulletins ensemble, pour préserver l’ambiance du voyage. Il est même conseillé d’aller voir les photos qui participent à créer l’atmosphère. (bulletin WD N° 417 110222) Le bulletin n° 417 raconte : un dîner à Coral Gables, un déjeuner au Nikki Beach Miami Beach, un dîner au Wynwood Kitchen & Bar, un dîner au restaurant de l’hôtel Setai, un dîner au restaurant italien de l’hôtel Biltmore, le « Fontana ». (bulletin WD N° 418 110222) Le bulletin n° 418 raconte : un dîner à l’hôtel Delano Miami Beach, un déjeuner au restaurant « Georges », un dîner chez mon fils et un déjeuner chez des amis à West Palm Beach. (bulletin WD N° 419 110222) Le bulletin n° 419 raconte : un déjeuner au restaurant Mai Tardi, au Design District de Miami, le brunch du dimanche à l’hôtel Biltmore, un déjeuner au restaurant La Cagouille et un déjeuner au restaurant Alain Senderens. Pour compléter l’ambiance de ces aventures à Miami, il y a des photos que l’on peut consulter à cette adresse : https://www.academiedesvinsanciens.org/archives/2533-photos-de-Miami-1.html .  On veut voir aussi les dossiers de photos 2, 3 et 4. Pour cela on clique sur la flèche en bas de page. (bulletin WD N° 416 110215) Le bulletin n° 416 raconte : une galette des rois, un déjeuner au restaurant chez Fred, un dîner au restaurant Laurent, le départ pour Miami. (bulletin WD N° 415 110208) Le bulletin n° 415 raconte : le dîner du réveillon de la Saint-Sylvestre, le dîner du 1er janvier et le déjeuner du 2 janvier dans le sud. (bulletin WD N° 414 110201) Le bulletin n° 414 raconte : un dîner au restaurant le Petit Verdot, ledîner de Noël et le déjeuner de Noël avec de beaux vins. (bulletin WD N° 413 110125) Le bulletin n° 413 raconte : un déjeuner au restaurant Gérard Besson en hommage au chef, la présentationdes vins de 2007 de la Romanée Conti par Aubert de Villaine et un déjeuner au restaurant Dessirier. (bulletin WD N° 412 110118) Le bulletin n° 412 raconte : un déjeuner au restaurant Apicius et le 143ème dîner de wine-dinners au restaurant Les Ambassadeurs de l’Hôtel de Crillon. (bulletin WD N° 411 110111) Le bulletin n° 411 raconte : de nombreuses dégustations en Master Class, en ateliers mets et vins et aux stands, lors du Grand Tasting 2010 au Carrousel du Louvre. (bulletin WD N° 410 110104) Le bulletin n° 410 raconte : présentation de Climens devant les élèves de Sciences Po, dîner au Carré des Feuillants, début du premier jour du Grand Tasting au Carrousel du Louvre. (bulletin WD N° 409 110104) Le bulletin n° 409 raconte : la 14ème séance de l’académie des vins anciens au restaurant Macéo. Tous les autres bulletins depuis le n° 1 sont disponibles en allant sur le blog en choisissant la catégorie « bulletins ».

réveillon J-1 le soir samedi, 31 décembre 2011

Le soir, pas question de cuisiner. Nous avions tous apporté tant de fromages que ce sera le thème du repas, permettant de finir les vins d'hier. Le Meursault Perrières Jacques Prieur 1995 est nettement moins brillant que la veille, manquant de vivacité alors qu'au contraire la Romanée Saint-Vivant Jean-Jacques Confuron 1997 s'est épanouie et son pinot noir est plus élastique, souple et vibrant. Il est d'un bel accomplissement malgré sa jeunesse.


Le Château Filhot 1975, quant à lui, est solide comme un roc, ayant gagné de l'ampleur. Son agrume claque comme un fouet.

réveillon de notre « dream team », J-2 dîner jeudi, 29 décembre 2011

J'ouvre les vins du premier dîner. Le meursault a un nez d'une rare richesse. Le Haut-Brion 1989 a le nez d'un vin de 2005, tant les tannins explosent dans les narines. La Romanée Saint-Vivant a un parfum d'une rare sensualité, et le Rayas 1988 a un parfum impérial tandis que le Filhot se distingue par une puissance inhabituelle de beaux agrumes.


L'heure du dîner arrive. Les plats seront indissociables des vins, tant les accords auront été exceptionnels. Le Meursault Perrières Jacques Prieur 1995 est d'un parfum plus riche que ce qu'on attendrait. En bouche, on sent des tas de choses, de la minéralité, du fruit, de la noix qui fait écho à celle de la coquille et c'est le praliné de la sauce qui crée un trait d'union irréel entre le vin et le plat. Le vin est très solide, à maturité, et gardera sa grandeur dans le verre tout au long du repas quand on se plait à le sentir à nouveau.


Jean-Philippe n'a pas pour habitude de manger les coraux des coquilles et je ne comprends pas pourquoi ces organes sexuels ne sont jamais cuisinés par les chefs. Lorsque j'ai vu l'assiette où ils étaient écartés, j'ai dit à Jean-Philippe qu'il fallait les poêler pour le Haut-Brion 1989. Jean-Philippe a eu l'intelligence de leur adjoindre trois épices qui ont donné à ces chairs une vibration qui a créé avec le Château Haut-Brion 1989 à un accord d'anthologie. Cet accord est pour moi une récompense que je pourrais résumer ainsi : "j'ai osé, Jean-Philippe l'a fait". Le vin est une folie. Son parfum est celui d'un vin outrageusement jeune. On dirait celui d'un 2005. Ses tannins sont jeunes, ce qui est une folie. En bouche, il envahit le palais de façon conquérante. Sa richesse, sa force, sa profondeur sont impressionnantes. On le voit bâti pour l'éternité, comme un 1961 ou comme un 1945. On sent que l'on est en présence d'un vin grandiose, pas facile à maîtriser, mais qui en impose. La vibration du corail est immense. Ses tannins, sa mâche, sa richesse sont impressionnantes.


Et l'on prend conscience de la pertinence de l'accord précédent, car le boudin blanc à la truffe donne du Haut-Brion une perception radicalement différente. Le vin devient soyeux, délicat, d'un charme inouï mais sans faiblesse langoureuse. Il est velouté tout en gardant sa force. La cohabitation avec le boudin n'est, sur le papier, pas évidente, mais l'aspect velouté du vin montre la pertinence.


Après ce fantastique bordeaux, lorsque je goûte avant le plat la Romanée Saint-Vivant Jean-Jacques Confuron 1997, j'ai un petit mouvement de recul, car son acidité est assez prononcée. Mais lorsque le plat arrive, le rehaussement du vin par l'accord est confondant. Si l'on prend avec une cuiller la sauce à l'hibiscus et si l'on boit le vin ensuite, on est incapable de savoir lequel est lequel, et l'on mesure à quel point cette sauce diabolique inventée par Jean Philippe est pertinente. Ce vin est probablement le plus faible des vins du dîner, mais c'est celui qui a suscité avec la sauce l'accord de loin le plus transcendant.


Lorsque je goûte le Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 1988 je reste sans voix. Et quand mes amis portent ce vin à leurs lèvres, c'est le même silence qui se fait. Ce vin est dans un état de perfection confondant. Il est extrêmement difficile à décrire tant il est complexe. Il est follement bourguignon, mais il a de la puissance en plus. On peut trouver des aspects de vieille rose, de fumé, mais aussi du fruit et de la cerise. Il est envoûtant, car il séduit sans être saisissable. Chaque gorgée est époustouflante. En faisant appel à ma mémoire, je pense que ce 1988 est plus grand que le Rayas 1978 légendaire.


Sur l'Aizy cendré, nous revenons à la Romanée Saint-Vivant qui trouve une vibration nouvelle, pour le camembert truffé, c'est le Rayas qui s'impose, et sur un stilton absolument parfait, le Château Filhot 1975 montre à quel point il est exceptionnel. Il est doré, d'un ambre déjà prononcé, son nez est riche d'agrumes intenses, et en bouche il est "the right man in the right place". Il joue juste, sans être tonitruant et je l'aime pour cela. La Tarte Tatin, du fait du caramel, ne convient pas au Filhot.


Arrivé à la fin de ce voyage nous nous demandons si un réveillon est utile, puisque nous avons eu un dîner miraculeux. Nous avons vécu des accords irréels et profité de vins immenses. Mon classement serait, pour ce soir : 1 - Château Haut-Brion 1989, 2 - Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 1988, 3 - Meursault Perrières Jacques Prieur 1995 ex aequo avec le Champagne Pol Roger Cuvée Winston Churchill 1996.


Allant contempler les étoiles d'une nuit au ciel clair, nous savons que nous avons partagé un immense moment et bu d'immenses vins sur des accords d'une rare sensibilité.



les vins de ce dîner (le Cristal rosé 2000 a été changé au profit du Filhot 1975)








de la truffe, il y en a !!!




la sauce de l'assiette centrale imite la forme de la fleur d'hibiscus



le stilton est d'une qualité exceptionnelle




la dream team de cette fin 2011


réveillon de notre « dream team », J-2 jeudi, 29 décembre 2011

Le réveillon de fin d'année sera celui de la "dream team". Nous sommes dans le sud et nous avons invité Jean-Philippe Durand, le "doctor chief cook" et notre ami japonais Tomo et son épouse. Ils arrivent dès le 29 après-midi et nous faisons le point de nos apports. Dix-huit bouteilles, dont une cassée dans l'avion, ce qui porte à dix-sept les vins à boire au réveillon et aux repas qui vont autour. Comme nous allons au Petit Nice demain, cela fait beaucoup de bouteilles à répartir entre les différents repas possibles.


Pour fêter leur arrivée par un soleil radieux qui dure depuis les trois jours que nous sommes dans le sud, j'ouvre un Champagne Pol Roger Cuvée Winston Churchill 1996, qui vient s'ajouter au programme. Le champagne est d'une plénitude remarquable. Serein, rond, riche de subtilités rassurantes, il se boit avec le sentiment que l'on boit du grand. Je dirais volontiers qu'il n'étonne pas, mais rassure. Avec des tranches de Belota-Belota, c'est un régal.


Pendant que nous buvons, nous répartissons les bouteilles que j'ai alignées sur le manteau de la cheminée et nous élaborons les différents menus. Les vins de ce soir seront : Meursault Perrières Jacques Prieur 1995 / Château Haut-Brion 1989 / Romanée Saint-Vivant Jean-Jacques Confuron 1997 / Château Rayas Chateauneuf-du-Pape 1988 / Château Filhot 1975.


Le menu, au moment où j'écris, serait : coquilles Saint-Jacques et écrevisses, crème d'avocat, sauce au yuzu, praliné et fumet d'écrevisse / coraux des coquilles au sumac, cumin et feu du grec (1) / boudin blanc à la truffe noire / ris de veau sauce hibiscus rose / filet de bœuf, pomme de terre écrasée à la truffe noire / Aizy cendré / stilton / tarte Tatin.


Pour le réveillon, nous avons prévu la crème de la crème : Champagne Clos du Mesnil 1990 / Champagne Krug 1976 / Montrachet Marquis de Laguiche 1993 Joseph Drouhin / Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 2000 / Pétrus 1952 /La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1998 / La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1996 / Ermitage Cuvée Cathelin Chave 1991 / Château d'Yquem 1975. Le menu est encore à parfaire. Nous verrons.


Sur le banc de touche, prêts à être ouverts dans les autres temps forts : Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1978 / Chambertin Bouchard Ainé & Fils 1969 / Châteauneuf du Pape cuvée spéciale Henri Bonneau 1998 / Champagne Cristal Roederer rosé 2000.



(1) lire fenugrec ! (j'ai mal entendu le nom de cette épice, cité par Jean-Philippe)



Les vins des trois jours dans le sud :





les vins du réveillon