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La recherche a retourné 1305 résultatsdîner de wine-dinners au restaurant Guy Savoy jeudi, 19 janvier 2006
Dîner de wine-dinners au restaurant le Pré Catelan mardi, 17 janvier 2006
Dîner du 17 janvier 2006 au restaurant le Pré Catelan
Bulletin 167 - les vins et le menu
Les vins de la collection wine-dinners
Champagne Pâques Gaumont (Trépail) Brut SA (vers 1970 ou avant)
Champagne Dom Pérignon Œnothèque (dégorgé en 2002) 1988
Château Rayas blanc Châteauneuf du Pape 1997
Domaine de Chevalier blanc 1947
Château La Conseillante Pomerol 1947
Grand Chambertin Sosthène de Grévigny 1919
Léoville Las Cazes 1979
Vosne Romanée Cros Parantoux Henri Jayer 1979
Château d'Yquem 1960
Gewurztraminer Sélection de Grains Nobles Hugel 1997
Le menu composé par Frédéric Anton et Olivier PoussierUn Richebourg DRC à multiples facettes vendredi, 13 janvier 2006
Une réunion d
Une réunion de banque au Jockey Club. On apprend des choses définitives sur l’évolution financière du monde. Un participant semble sympathique : « on devrait déjeuner ensemble / on partage /j’apporte une bouteille ». On se retrouve au restaurant Laurent. J’arrive en avance J’arrive en avance pour ouvrir une bouteille de Richebourg du Domaine de la Romanée Conti 1956. Décidément, certaines années sont propices aux niveaux bas. Je m’attends à sentir l’odeur de terre de la cave de la Romanée Conti. Nenni. Le haut du bouchon est sec et sent la poussière. Le corps du bouchon est gras, et sent atrocement le vinaigre. Le vin senti au goulot exhale des senteurs qui promettent d’intéressantes perspectives, complètement opposées au message du bouchon. Nous verrons. Mon convive commande tête de veau et pied de porc, la tête et les jambes, je commande escargots et pieds de porc, tout cela est particulièrement français. J’appelle à la barre, puisqu’il faut un témoin de poids un Riesling Clos Sainte-Hune Trimbach 1976. L’odeur est magnifique, d’une classe folle. La couleur est d’un or jaune réjouissant. Je suis un peu étonné qu’en bouche, la trace citronnée appuyée occulte le message de Riesling. Je n’en dis rien, mais le vin est effectivement un peu limité, loin des perfections que ce millésime m’a déjà réservées. Le cromesquis servi en amuse-bouche est absolument délicieux. Quand apparaissent les pieds de porcs, il serait peut-être temps de penserau Richebourg, mais je voudrais que le Riesling ait l’occasion de briller, car je le sens – rien qu’en voyant l’assiette – fait pour le plat. Et c’est un accord de rêve. Sur le dernier quart du plat (un porc a toujours quatre pattes), je verse le Richebourg. Un nez assez envoûtant de bourgogne ceint d’une tenture lourde. Le vin est objectivement fatigué, mais il raconte des histoires de Bourgogne. Il y a de la poussière, surtout du sel, mais on sent en filigrane l’autiste qui voudrait parler. Il y a un message qui ne demande qu’à être lu. Alors, selon que l’on sera rigoriste ou bienveillant, on aura un bourgogne fatigué ou un parchemin qui guide vers un trésor. Ce message balbutié m’a plu. J’avais promis à Patrick Lair de lui faire goûter, mais le service n’attend pas. Aussi, après le service, nous voilà, Philippe Bourguignon, Patrick, Guislain, devant le dernier vestige, le plus concentré, et Olivier Poussier, qui était de passage, nous rejoint. J’avais pris la précaution de dire : « voici le témoignage d’un vin en fin de vie ». Or à ma grande surprise, chacun de ces grands palais va vanter les mérites de ce vin, l’un lui trouvant un beau fruit, l’autre s’extasiant devant la pureté du message. Philippe est manifestement surpris de le voir si beau. Le vin avait survécu, et bien. Il faut bien se méfier des impressions hâtives. J’avais donné rendez-vous à un ami expert en vins après ce déjeuner. Je lui fais goûter le Riesling. Comme moi, il trouve le parfum d’une race immense, mais le palais un peu court, pas assez à l’image de cette icône. Et l’odeur du Richebourg, puisqu’il ne restait plus que ça, l’a subjugué. Ce vin, en dégustation comparative, serait mis au placard. Seul, on l’écoute, et l’on voit qu’il raconte de belles histoires bourguignonnes. N’est-ce pas le principal ?Bulletins 2005 – De 125 à 162 samedi, 31 décembre 2005
Les thèmes de ces bulletins :
(Bulletin WD N° 125 050103) Bulletin n° 125 : 1 - dîner *WD à l'hôtel Meurice
(Bulletin WD N° 126 050120) Bulletin n° 126 : 1 - conférences sur les vins et mon livre - 2 - envoyé spécial - 3 - dîner de Joël Robuchon et Robert Parker - 4 - déjeuner chez Laurent - 5 - réveillon de Noël 1
Bulletin n° 126 : 6 - réveillon de Noël 2
(Bulletin WD N° 127 050202) Bulletin n° 127 : 1 - réveillon du 31 décembre - 2 - déjeuner restaurant Peron à Marseille - 3 - - 4 - déjeuners du Sud
Bulletin n° 127 : 6 - déjeuner au restaurant Macéo
(Bulletin WD N° 128 050210) Bulletin n° 128 : 1 - évocation de livres - 2 - déjeuner d'amis - 3 - dîner à l'Ecu de France - 4 - dîner *WD chez Laurent - 5 - déjeuner chez Patrick Pignol
(Bulletin WD N° 129 050218) Bulletin n° 129 : 1 - Saint Vincent à Mesnil sur Oger - 2 - dîner en famille - 3 - dîner à l'Ecu de France - 4 - déjeuner chez Patrick Pignol - 5 - dîner à domicile
Bulletin n° 129 : 6 - dîner à Arbois chez Jean Paul Jeunet
(Bulletin WD N° 130 050224) Bulletin n° 130 : 1 - la percée du vin jaune 2005 - 2 - dîner au château de Germigney - 3 - déjeuner avec des vins de caviste
(Bulletin WD N° 131 050304) Bulletin n° 131 : 1 - Saint Valentin au Meurice - 2 - dédicace livre librairie Delamain - 3 - dîner au bistrot Dauphin - 4 - repas à domicile - 5 - suite du dîner Robuchon Parker
(Bulletin WD N° 132 050314) Bulletin n° 132 : 1 - salon des vignerons indépendants - 2 - dîner *WD chez Patrick Pignol - 3 - dîner à l'Ecu de France
(Bulletin WD N° 133 050323) Bulletin n° 133 : 1 - dîner *WD à l'Ecu de France - 2 - déjeuner à l'Auberge des Saints Père à Aulnay - 3 - Salon des Grands Vins - jour 1 - 4 - déjeuner au Meurice - 5 - dîner des producteurs au SDGV
(Bulletin WD N° 134 050330) Bulletin n° 134 : 1 - suite du salon des grands vins - 2 - déjeuner d'amis - 3 - dîner *WD chez Gérard Besson
(Bulletin WD N° 135 050411) Bulletin n° 135 : 1 - dégustation Bouchard au plaza - 2 - dîner *WD au Bristol - 3 - dîner à domicile au Sud - 4 - dîner au Meurice
(Bulletin WD N° 136 050414) Bulletin n° 136 : 1 - primeurs 2004 au Cercle Rive Droite à Bordeaux - 2 - dîner chez un ami américain à Bordeaux - 3 - dégustation de Bordeaux - 4 - dîner au Château La Gaffelière
(Bulletin WD N° 137 050422) Bulletin n° 137 : 1 - déjeuner au Château de Pichon Longueville Comtesse - 2 - dîner à Cordeillan Bages - 3 - dîner *WD à l'hôtel Meurice - 4 - dîner chez des amis - 5 - déjeuner chez Hélène Darroze
(Bulletin WD N° 138 050502) Bulletin n° 138 : 1 - vente chez Christie's - 2 - déjeuner à l'ACF - 3 - conférence dégustation à l'hôtel Lotti - 4 - journées nationales du livre et du vin à Saumur - 5 - déjeuner chez Laurent
Bulletin n° 138 : 6 - visite chez champagne Diebolt-Vallois
(Bulletin WD N° 139 050512) Bulletin n° 139 : 1 - déjeuner au restaurant Les Berceaux à Epernay - 2 - visite aux champagnes Philipponnat - 3 - dîner chez ma fille cadette - 4 - dîner *WD au Bristol - 5 - dîner au Petit Nice
(Bulletin WD N° 140 050520) Bulletin n° 140 : 1 - déjeune chez Jacques Chibois - 2 - visite à la Romanée Conti - 3 - visite à Clos de Tart - 4 - dîner au Gourmandin - 5 - visite au Domaine Jacques Prieur
Bulletin n° 140 : 6 - dîner à Bonneau du Martray - 7 - présentation de Mondovino en Jura - 8 - dîner au restaurant de Christophe Menozzi
(Bulletin WD N° 141 050531) Bulletin n° 141 : 1 - fin du récit du Jura - 2 - séjour dans le Sud - 3 - film et dîner chez Guy Savoy - 4 - dîner *WD au restaurant Apicius - 5 - les étoiles rendues de Alain Senderens
(Bulletin WD N° 142 050607) Bulletin n° 142 : 1 - bouchons - 2 - douche - 3 - dîner à Pichon Comtesse avec la Bacchus Society - 4 - dîner littéraire au bistrot du bigorneau - 5 - apéritif aux Caves Legrand
Bulletin n° 142 : 6 - dîner au restaurant Dauphin
(Bulletin WD N° 143 050614) Bulletin n° 143 : 1 - visite des caves Bouchard dîner au château - 2 - dîner à l'auberge de Lynch Bages - 3 - visite d'Issan et Lynch Bages - 4 - déjeuner à l'auberge de Lynch Bages - 5 - visite à Léoville Las Cazes
Bulletin n° 143 : 6 - dîner au château de château Margaux
(Bulletin WD N° 144 050621) Bulletin n° 144 : 1 - visite au Château Haut-Brion à Yquem et à Fargues - 2 - visite et déjeuner à Malartic Lagravière - 3 - dîner à Rollan de By - 4 - visite à Clos Fourtet et église Clinet - 5 - déjeuner à l'Envers du Décor
Bulletin n° 144 : 6 - dîner à Canon La Gaffelière - 7 - le laboratoire de Michel Rolland - 8 - dîner à Palmer
(Bulletin WD N° 145 050628) Bulletin n° 145 : 1 - dîner *WD à la Grande Cascade - 2 - déjeuner en famille avec des "bas niveaux" - 3 - déjeuner au Meurice
(Bulletin WD N° 146 050705) Bulletin n° 146 : 1 - dîner *WD à Taillevent - 2 - déjeuner en famille avec des "bas niveaux" - 3 - déjeuner au Polo de Bagatelle - 4 - institut supérieur de marketing du luxe
(Bulletin WD N° 147 050829) Bulletin n° 147 : 1 - dîner *WD chez Patrick Pignol - 2 - accidents de cave - 3 - départ pour Vinexpo - 4 - dîner à Fargues - 5 - Garden Party à Pichon Lalande
(Bulletin WD N° 148 050905) Bulletin n° 148 : 1 - dîner chez notre logeuse à Bordeaux - 2 - dîner des crus classés à Yquem - 3 - exposé des ambitions de wine-dinners
(Bulletin WD N° 149 050913) Bulletin n° 149 : 1 - dîner *WD au Carré des Feuillants - 2 - dîner chez Pic à Valence - 3 - dîner dans le Sud
(Bulletin WD N° 150 050920) Bulletin n° 150 : 1 - dîner chez Jacques Maximin - 2 - déjeuner à la Bouillabaisse - 3 - réception de François Simon - 4 - dîner à l'Escoundoudo
(Bulletin WD N° 151 050927) Bulletin n° 151 : 1 - déjeuner Taillevent dégustation Montrose - 2 - dîner Taillevent dégustation Montrose
(Bulletin WD N° 152 051004) Bulletin n° 152 : 1 - festival oenovideo - 2 - dîner au "Petit Verdot" - 3 - dîner des amis de Bipin Desai au Grand Véfour - 4 - déjeuner au Bistrot du Sommelier
(Bulletin WD N° 153 051012) Bulletin n° 153 : 1 - dîner *WD au Pré Catelan - 2 - visite à la Maison Bichot - 3 - déjeuner chez Laurent
(Bulletin WD N° 154 051018) Bulletin n° 154 : 1 - déjeuner chez Laurent (suite) - 2 - dîner au Cinq avec Billecart Salmon - 3 - jury des champagnes - Spectacle du Monde - 4 - déjeuner au Bistrot du Sommelier - 5 - dîner chez Ruinart
Bulletin n° 154 : 6 - maison de l'Alsace, Trimbach
(Bulletin WD N° 155 051025) Bulletin n° 155 : 1 - séance de l'académie des vins anciens - 2 - champagne Delamotte chez Fogon - 3 - voyage chez Jean Hugel à Riquewihr
(Bulletin WD N° 156 051031) Bulletin n° 156 : 1 - voyage chez Jean Hugel à Riquewihr - 2 - dîner à l'Auberde de l'Ill - 3 - concours du meilleur caviste indépendant du monde - 4 - dîner chez Laurent Perrier à Tours sur Marne - 5 - brasserie Wepler
(bulletin WD N° 157 051108) Bulletin n° 157 : 1 - dîner au nouveau Senderens - 2 - club des professionnels du vin - 3 - rencontres vinicoles 05 - 4 - dîner *WD chez Laurent
(Bulletin WD N° 158 051115) Bulletin n° 158 : 1 - réception d'Apollonia Poilâne - 2 - Cercle Interallié - 3 - soirée jazz et signatures aux Caves Legrand - 4 - séjour chez Marc Veyrat avec des vins d'Alsace
(Bulletin WD N° 159 051123) Bulletin n° 159 : 1 - visite chez Guigal et déjeuner à Vienne - 2 - Confrérie du Lièvre à la Royale - 3 - Académie Amorim, remise des prix - 4 - France Info - 5 - dîner avec David van Laer
Bulletin n° 159 : 6 - Soirée Laurent Perrier Grand Siècle
(Bulletin WD N° 160 051129) Bulletin n° 160 : 1 - réception de 1855.com - 2 - caviste du 14ème arrondissement - 3 - exposition au Grand Palais - 4 - dîner *WD au restaurant Apicius - 5 - dîner chez l'ami de Marc Veyrat
(Bulletin WD N° 161 051212) Bulletin n° 161 : 1 - salon des vignerons indépendants - 2 - dîners chez des amis - 3 - Dom Pérignon aux Caves Legrand - 4 - dîner de grands chefs chez Jean Bardet
(Bulletin WD N° 162 051219) Bulletin n° 162 : 1 - dîner d'amis à l'hôtel Meurice - 2 - déjeuner chez Laurent avec Pétrus 1915
le réveillon du 31 décembre samedi, 31 décembre 2005
comment utiliser ce blog ?
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Ce blog n’est pas un guide au sens classique. C’est plus le roman d’aventures d’un passionné de vins anciens et de gastronomie.
On peut accéder à ce blog en cherchant sur un mot (restaurant, vin, année, un plat) ou en suivant le calendrier où les titres de chaque sujet sont indiqués. Pensez à aller sur d’autres pages que la première, car il y a des sujets passionnants à toutes les pages.
Le détail des prochains dîners se lit ici : https://www.academiedesvinsanciens.org/programme-des-diners/

(ouverture de Mouton 1918 dont l'étiquette Carlu est en tête de ce blog. A gauche, on reconnait Mouton 1945)
Il n’est pas prévu – pour l’instant – de dialogue directement sur le blog, car je ne pourrais pas le gérer. Mais on peut m’adresser des questions, des commentaires, des suggestions par mail en se servant du formulaire que l’on trouve en cliquant sur ce lien : me contacter .
On peut me joindre sur twitter @FrancoisAudouze et pour mieux me connaitre : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Audouze
Comment me joindre
Remarque importante : je ne suis en aucun cas un organe d’évaluation de la valeur des vins ni d’authentification des étiquettes. Pour toute les questions relatives à la vente, l’achat ou l’estimation d’un vin ou à son authentification, j’ai préparé une réponse type, donnant des informations que l’on peut lire ici : Vous m’avez posé une question sur la valeur et ou la vente des vins que vous possédez . Si je ne réponds pas à un message, c’est parce que j’estime que ma réponse n’apporterait rien de plus que la réponse-type. Merci de votre compréhension.
Et sur Instagram à @françoisaudouze
diner de wine-dinners au restaurant de l’hôtel Meurice n° 61 jeudi, 15 décembre 2005
La seule déception à l’ouverture vient du bordeaux de mon année. Je l’annonce comme mort aux convives qui arrivent au bar où je les attends. Je fais mes recommandations d’usage comme l’hôtesse de l’air qui explique les consignes de sécurité. Je n’ai pas souvent révélé l’identité de mes convives, car je respecte cette participation à mes dîners qui est une décision privée, mais je ne peux pas m’empêcher de vous faire partager ma joie d’avoir accueilli Pierre Lurton et son épouse Carole qui se sont inscrits. Avec Pierre, dès que nous nous sommes rencontrés, nous aurions pu sauver l’endettement d’EDF et lui éviter de devoir investir dans des centrales nucléaires, tant le courant est passé entre nous. Au salon des grands vins, il m’avait fait l’honneur de m’associer à la présentation des deux immenses vins qu’il produit, Cheval Blanc et Yquem. Et l’idée d’un dîner a pris corps, dans l’esprit – c’est ce qu’il voulait – de mes dîners, sans qu’on y change rien. Autour de la table des amis de toujours, fidèles enthousiastes de ces dîners, un inconnu avec lequel la sympathie est immédiatement née, et un groupe de solides amateurs, connaisseurs de bons vins, avec lesquels aussi un seul contact avait suffi pour que l’osmose se fasse. C’est dire si la table fut joyeuse, Pierre Lurton au torse rayé d’un récent trait bleu fort méritoire, d’une belle humeur, racontant de belles anecdotes.
Un détail m’avait plu. Nous buvions au bar en attendant des convives un champagne que je trouvais assez léger et un peu court. Pierre Lurton le trouva bon, alors que dans le groupe auquel il appartient, il y a de solides valeurs. Cette simplicité présageait que nous partagerions de bons et grands moments.
Le menu composé par Yannick Alleno, d’une homogénéité de ton remarquable est d’une élégance rare : Velouté de Châtaignes aux copeaux de truffes blanches / Dos de Bar étuvé aux coquilles Saint-Jacques, émulsion de coques, mousseline de pomme de terre rate, beurre végétal / Ormeaux cuisinés au beurre salé, ragoût de haricots de Paimpol / Filet et côtes d’agneau de lait des Pyrénées, Bayaldi d’aubergines aux aromates, et aux oignons croustillants / Volaille de Bresse au foie gras et aux truffes noires / Ravioles transparentes de mandarine, émulsion au basilic / Croquant au chocolat blanc et pralin, Glace à l’essence de truffe blanche.
Le magnum de champagne Pommery 1988 servi à table montre immédiatement – merci champagne inconnu qui l’a mis autant en valeur – une richesse de ton, une longueur et un charme impressionnants. J’avais ouvert ce champagne il y a deux ans en format de six litres qui l’avait haussé à un niveau assez exceptionnel. Ce magnum est aussi de grande valeur. C’est la truffe blanche extrêmement expressive qui propulse ce champagne à des hauteurs gustatives rares.
Sur le bar, particulièrement émouvant, deux vins. Le Chassagne-Montrachet Louis Latour 1979 a une couleur soutenue, un nez intense, mais j’ai peur qu’il paraisse un peu faible à coté du jeune et bouillonnant Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils 1997. Avec le plus jeune, il y a des bouquets d’épices qui partent dans toutes les directions. Mais le Chassagne, plus constant, plus tenace, d’une trace plus marquée va séduire toute la table. Pas un convive ne signalera je ne sais quelle fatigue liée à l’âge car il n’y en a pas. Les deux vins sont opposés mais se justifient chacun dans son rôle, le plus jeune et le plus mûr. Lors de ce repas le cœur pencha plutôt pour l’ancien. Un signe qui ne trompe pas, on pouvait passer d’un vin à l’autre sans la moindre difficulté.
Ayant annoncé que le Château Pontet-Clauzure, saint-émilion 1943 était mort, nous eûmes plutôt une agréable surprise. Un des convives l’imagea en disant que le comateux respirait encore, mais il ne faisait que cela. Le vin n’était pas sauvable, même si le témoignage n’était pas totalement perdu. De toute façon, nous n’avions aucun mal à l’oublier, car le Château Palmer 1959 fait partie de ces bouteilles qui chantent la gloire du bordelais. Pierre Lurton qui venait de boire il y a deux jours Cheval Blanc 1959 penchait naturellement vers son poulain, mais ce Palmer est un immense vin, meilleur, car on est en situation de repas, que celui bu à l’académie des vins anciens (bulletin 155). Le nez est élégant, raffiné, et en bouche, le vin est chaleureux, puissant sans être imposant, avec une longueur qui n’appartient qu’aux grands vins. Je ne suis pas un spécialiste des ormeaux, et l’un des convives signala qu’ils n’avaient pas été assez battus, ce qui les aurait rendus plus souples en bouche. C’est certain qu’ils étaient fermes. Mais le goût intense était une merveille sur le Palmer. J’avais évidemment voulu faire un petit clin d’œil en ajoutant une demi-bouteille de Château Cheval Blanc 1960. Ayant abondamment parlé de mes méthodes d’ouverture des vins, ce 1960 d’un épanouissement rare étonna Pierre Lurton qui ne s’attendait pas à ce que cette année que peu de gens ouvrent, et en plus en demi-bouteille, puisse atteindre ce niveau.
L’agneau, quand il est traité de cette belle façon, met admirablement en valeur les qualités de la Bourgogne. La Tâche, Domaine de la Romanée Conti 1981 est d’un charme dense. En attendant mes convives au bar, j’avais croqué quelques olives vertes. Ayant en tête les parfums des trois bourgognes, j’eus soudain cette image : le charme déroutant d’un bourgogne, c’est un peu comme l’approche gustative d’une olive que l’on croque, qui vous trouble par le sel, l’amer qui se fondent pour produire paradoxalement un effet plaisant. Les goûts ne sont évidemment pas les mêmes, ce sont les sensations qui se ressemblent. La Tâche est très beau, solide message de sérénité. Le Chambertin Domaine Audiffred fournisseur de SM Napoléeon III, 1911 est absolument émouvant. Ce vin de 94 ans n’a pas une ride. Il déroule son charme comme doit le faire un grand chambertin. Et cela paraît si naturel, si facile. On a un témoignage qui n’a pas une trace de vieillissement, un vin qui remplit la bouche joyeusement avec une longueur extrême. Et tout s’est joliment intégré.
Le Pommard Grands Epenots Michel Gaunoux 1974 nous grise encore plus. C’est un vin qui déroule encore plus de subtilité. Plus délicat, plus en dentelle, il est diablement charmeur. Ce vin que j’ai bu souvent, dont au dernier dîner (le 50ème) au même Meurice, et que j’ai bu avec émotion dans sa version 1926, est un vin éblouissant. Nous avions trois expressions très complémentaires de la Bourgogne, une institution avec La Tâche, une permanence historique avec un fringant chambertin, et un charme redoutable avec un Pommard d’une superbe facture. Nous étions comblés.
Sur le délicieux dessert, le Château d’Yquem 1962 brilla des feux de sa couleur dorée, des parfums que la bouteille et les verres dégageaient à l’envi, et de cette trace en bouche à la puissance inimitable. Comment placer cet Yquem dans une perspective historique ? Il est moins typé que certaines grandes années, mais sa solidité sereine le place dans la lignée des solides Yquem au goût d’Yquem.
Le vin de paille Jean Bourdy 1947 me bouscula. Je ne suis pas très fanatique des vins de paille, aussi le charme et surtout la complexité de ce vin me bouleversèrent. Sur le dessert marqué de truffe blanche, ce fut absolument divin. Le jurassique enfant brilla comme une star.
Au moment des votes, ce qui est amusant c’est que la mémoire se porte plus volontiers sur les vins les plus récents, les derniers du repas. Le vin de paille obtint quatre places de premier et neuf votes, le château d’Yquem obtint trois places de premier et huit votes, le Pommard, le Cheval Blanc et le Palmer eurent chacun un vote de premier. Le consensus serait : vin de paille, Yquem, Chambertin, La Tâche et Pommard. Mon vote fut dans l’ordre : vin de paille Jean Bourdy 1947, Pommard Michel Gaunoux 1974, Chambertin Audiffred 1911 et Château Palmer 1959.
La salle de restaurant de l’hôtel Meurice est pleine de charme. La cuisine de Yannick Alléno est de plus en plus affirmée et d’une sensibilité talentueuse, le service est absolument impeccable et motivé. Mes vins étaient, comme Laure Manaudou, présents au bon rendez-vous. Ce fut, pour le dernier dîner wine-dinners de 2005, un grand dîner.
Dîner de wine-dinners au restaurant de l’hôtel Meurice jeudi, 15 décembre 2005
Bulletin 163
Les vins de la collection wine-dinners
Magnum de champagne Pommery 1988
Chassagne-Montrachet Louis Latour 1979
Corton Charlemagne Bouchard Père & Fils 1997
Château Palmer 1959
Château Pontet-Clauzure, saint-émilion 1943
½ b Château Cheval Blanc 1960
La Tâche, Domaine de la Romanée Conti 1981
Chambertin Domaine Audiffred fournisseur de SM Napoléeon III, 1911
Pommard Grands Epenots Michel Gaunoux 1974
Château d’Yquem 1962
Vin de paille Jean Bourdy 1947
Le menu composé par Yannick Alleno
Velouté de Châtaignes aux copeaux de truffes blanches
Dos de Bar étuvé aux coquilles Saint-Jacques, émulsion de coques, mousseline de pomme de terre rate, beurre végétal
Ormeaux cuisinés au beurre salé, ragoût de haricots de Paimpol
Filet et côtes d’agneau de lait des Pyrénées, Bayaldi d’aubergines aux aromates, et aux oignons croustillants
Volaille de Bresse au foie gras et aux truffes noires
Ravioles transparentes de mandarine, Emulsion au basilic
Croquant au chocolat blanc et pralin, Glace à l’essence de truffe blanche
Les vins des réveillons mercredi, 14 décembre 2005
C'est aussi l'occasion de marquer un certain style dans les choix de vins, chose que j'adore.
Voici ce que j'ai choisi :
Soir du 24
- champagne Salon 1988
- Château de la Muyre, vin blanc, Côtes du Jura 1969
- Château La Croix Saint Georges Pomerol 1975
- Château Lafite Rothschild 1987
- Pavillon sec de Château Guiraud, 1er Grand Cru de Sauternes 1964
Déjeuner du 25
- champagne Salon 1985
- Chablis Grand Cru Blanchots Vocoret 1996
- Petit Village Pomerol 1992
- Côte Rôtie La Landonne Guigal 1996
- Rimauresq Côtes de Provence 1985
- Monbazillac Louis Bert 1962
Réveillon du 31
· Fendant Pétillant Ravanay Les fils Maye SA Riddes 1959
· Champagne Krug Clos du Mesnil 1986
· Tokay Pinot Gris Hugel Sélection de Grains Nobles 1990
· La Mission Haut-Brion année illisible, vers 1915
· La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1992
· Hermitage rouge Domaine Chave 1998
· Château Gilette crème de tête 1949
Je pense que ça va être assez amusant d'explorer des vins inconnus pour moi comme le pavillon sec ou le fendant.
Le fendant, c'est pour balancer le Clos du Mesnil, pour qu'on ne se prenne pas trop au sérieux.
On verra. La balle est maintenant dans le camp des cuisiniers !