dîner au restaurant Bel Canto jeudi, 8 octobre 2015

Ayant dû transférer ma cave pour cause d'expropriation du site où elle se trouvait, j'ai profité de l'aide de quelques amis amateurs de vins avec qui j'ouvrais une bouteille prise in situ lors des piqueniques organisé en cave à la pause déjeuner, jusqu'à ce que je bénéficie de l'aide d'une collaboratrice à mi-temps qui a fait un travail considérable pour ranger la nouvelle cave. Elle ne connaissait rien au vin mais à force de manipuler et inventorier les bouteilles, de sentir celles pour lesquelles mon regard se porte avec amour, et d'assister aux séances de l'académie des vins anciens, elle s'est forgé sa propre image de certains vins. Vivant à moitié à Londres où se trouve son fiancé et à Paris où se trouvent ses parents, Maria a décidé de ne plus couper sa vie en deux et m'annonça son départ. Elle était devenue assez proche de mon épouse et moi, aussi pour le soir de son départ, ma femme, Maria et moi allons dîner au restaurant Bel Canto où le service des plats est assuré par des chanteurs professionnels. Le niveau des chanteurs est particulièrement remarquable ainsi que celui du pianiste. Etre servi par de ravissantes chanteuses est très agréable.

Maria en rangeant la cave passait en permanence devant une décoration murale où j'ai rangé les plus emblématiques bouteilles de Dom Pérignon que j'ai bues. Je commande donc ce champagne qu'elle va boire pour la première fois. Le menu consiste en un foie gras aux oignons confits, des côtes d'agneau et un éclair au café. La nourriture est simple, bonne et goûteuse.

Le Champagne Dom Pérignon 2004 est toujours aussi rassurant, avec des évocations de noisettes, de lait qui s'ajoutent en fines suggestions à une belle trame vineuse. Il est confortable, serein, équilibré. Entre les morceaux chantés, nous avons le temps de bavarder et il fait rapidement soif car le Dom Pérignon se boit avec une rare facilité.

Le Champagne Cristal Roederer 2006 a aussi beaucoup de charme, plus fluide, plus romantique et très réussi. Ayant conservé des deux champagnes dans deux verres, j'ai pu constater que si j'aime les deux, la matière vineuse du Dom Pérignon me paraît plus gourmande que celle du Cristal. Comme les deux sont dissemblables, il faut aimer les deux.

C'est sur ces deux beaux champagnes et des airs magnifiques de grands opéras que se finit une belle collaboration. Maria reviendra à l'académie des vins anciens, j'en suis sûr, car elle en a pris le virus des vins anciens.

2015-10-07 19.55.04 2015-10-07 21.02.46 2015-10-07 21.02.51 2015-10-07 21.09.49 les chanteurs d'Opéra 2015-10-07 21.42.23 2015-10-07 21.42.20 2015-10-07 19.45.45 2015-10-07 20.16.03 2015-10-07 20.43.35 2015-10-07 21.34.18

Déjeuner au restaurant du Polo de Paris jeudi, 24 septembre 2015

Notre déjeuner de conscrits abandonne pour une fois le Yacht Club de France et s'installe au Polo de Bagatelle. Le restaurant du Polo de Paris comporte une jolie terrasse le long du terrain de polo, mais il fait trop froid aussi notre table est dressée dans la grande salle lambrissée d'une belle élégance. Le service est sympathique et l'audience est assez faible quand le temps est maussade. Nous déjeunons à la carte. Mon choix est : tataki de bœuf sauce thaï / filet de daurade en croûte d'épices, bouillon aigre-doux / tiramisu au café. Le repas est de bonne qualité.

Nous commençons par un Champagne Bollinger sans année agréable, un peu convenu mais qui joue bien son rôle. Nous poursuivons par un Chablis Fourchaume Domaine Laroche d'une année que je n'ai pas notée, comme pour les vins suivants, car je n'ai pas pris de photos des vins. Le chablis, jeune bien sûr est d'un beau fruit. Le Château La Commanderie Saint-Estèphe est d'un niveau agréable même s'il manque un peu de complexité. Le Vosne Romanée Joseph Drouhin a une belle sensibilité. C'est le discours bourguignon qui nous ravit.

L'ami qui nous invite a choisi des vins solides qui passent bien. Etre ensemble est notre plus grand réconfort.

DSC02682 DSC02684 DSC02685 DSC02688

les Etoiles de Mougins et dîner au restaurant du Mas Candille lundi, 21 septembre 2015

Le lendemain, la fête « les Etoiles de Mougins » dans le vieux village de Mougins bat son plein. Il y a partout des ateliers gourmands où des chefs réalisent des recettes que des mordus de gastronomie vont reproduire ensuite chez eux. Des amis de Hyères que je rencontre m'entraînent pour assister à la présentation d'une recette par deux chefs dotés de deux étoiles chacun. L'un d'eux est Philippe Mille le brillant chef des Crayères que j'apprécie énormément.

A 14h30 je fais une conférence sur la gastronomie et les vins anciens, au café littéraire du festival. Les questions qui me sont posées sont de grand intérêt, par des amateurs pointus.

Le soir, je vais dîner au restaurant du Mas Candille en compagnie des deux américaines et d'un couple qui ont participé tous les quatre au dîner de la veille au Paloma. Le lieu est cossu. La carte des vins a adopté les prix parisiens ou ceux de la Côte d'Azur, qui font que les vins que l'on aimerait boire sont tarifés avec des coefficients multiplicateurs inacceptables. Les bonnes pioches sont quasi inexistantes mais nous avons quand même choisi de grands vins.

Le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle est de belle structure et de grande précision mais il n'a pas le romantisme que j'avais perçu dans le dernier Grand Siècle que j'ai bu. Celui-ci est strict, solide, mais d'une vibration plus limitée.

Nous prenons des plats différents à la carte. Mon choix a été : médaillons de langouste et pancetta coppata, risotto de lentilles corail, velours de brocolis / côte de bœuf Angus, bonbon de tomate persillé, crème soubise en écrin de pomme de terre / autour de l'œuf et de l'orange, comme un soufflé au Grand-Marnier.

David Chauvac le chef, a réalisé deux plats dissemblables. Dans le plat de viande, tout est cohérent et se complète. Pour la langouste, pas assez cuite à mon goût, la viande qui larde n'est pas forcément nécessaire et les accompagnements de légumes verts vivent leur vie séparément.

Le Champagne Initial de Selosse dégorgé en janvier 2013 fait un contraste saisissant avec le Laurent-Perrier. Il est d'une vivacité sans égale et fuse de complexités comme un feu d'artifice. C'est surtout sa vibration qui est remarquable. Il est légèrement oxydé et fumé et il dégage une joie de vivre communicative.

Le Château Vannières Bandol 2010 est absolument superbe d'équilibre. Malgré son jeune âge, il est d'une grande sérénité. Il est moins garrigue que d'autres bandols et se rapproche de la noblesse de grands vins du Rhône. Avec la viande délicieuse et goûteuse, c'est un vrai régal.

La cuisine est de bon aloi, le lieu se veut palace avec cette distanciation du service qui se veut le must du chic. Qu'importe, ce qui compte c'est que nous avons bavardé avec des amoureux du vin et de la gastronomie que je reverrai avec un grand plaisir pour de belles et nouvelles aventures.

------------------------------ les Etoiles de Mougins, c'est festif 2015-09-19 13.24.48 2015-09-19 13.24.55 création artistique éphémère que l'on pouvait lécher ! 2015-09-19 13.31.46 les vins et le repas au Mas Candille DSC02660 DSC02668 DSC02669 DSC02667 DSC02655 DSC02661 DSC02663 DSC02657 DSC02664 DSC02666

Beau dîner avec mon fils samedi, 12 septembre 2015

Mon fils vivant à Miami gère les sociétés que j'ai dû ne plus gérer lorsque j'ai pris ma retraite. Il arrive à Paris. Nous dînerons tous les deux seuls à la maison. J'ai envie d'ouvrir un vin du domaine de La Romanée Conti et je jette mon dévolu sur un Grands Echézeaux 1983. Au début du repas ou plutôt du grignotage, nous avons le choix entre quatre champagnes mis au frais. Ce sera un Dom Pérignon 1996.

Le Champagne Dom Pérignon 1996 a un superbe bouchon de grande qualité. La bulle est active. La couleur n'a pas de signe d'âge. Le nez est tellement actif qu'il plante le décor : on est dans la noblesse et l'intensité. Et la bouche confirme. La première impression est celle d'une race immense. Le vin est vif, avec des fruits romantiques et une jolie intensité qui fait claquer le champagne en bouche. C'est un grand champagne totalement assumé : il joue juste et il le sait.

Comme nous sommes deux sans cuisiner, on n'opposera au champagne que du jambon italien en fines tranches, du foie gras et un saucisson sec. Mais en fait, l'accord se trouve sur du pain avec du beurre, car le gras du beurre excite le pétillant du champagne.

Le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1983 me surprend car jamais je n'aurais attendu autant de fruit dans le parfum de ce vin. Alors que 1983 n'est pas une année puissante, ce vin est tonitruant, ce que je n'attendais pas. Je retrouve dans ce parfum le côté salin que j'aime tant dans les vins du domaine de la Romanée Conti.

En bouche, tout est parcheminé. Il y a des évocations d'armoires anciennes, qui inondent les narines dès qu'on ouvre la porte, mais il y a aussi de la puissance, une force vinique rare, et un côté patiné plein du charme des vins anciens. Boire ce vin, c'est voyager dans l'irréel, dans les sensations rares où les bois exotiques abondent. Jamais je n'aurais vu ce 1983 aussi expressif. Il est essayé avec des fromages de chèvres, de brebis et de vaches, mais c'est vraiment seul qu'il délivre la beauté de son message fait d'énigmes en couches successives tant il joue sur des registres inatteignables de bois exotiques et de salinités subtiles. Encore une fois, jamais je n'aurais imaginé ce vin à ce niveau de complexité.

Nos discussions n'en finissent pas aussi fait-il un peu soif. J'ouvre un Champagne Cristal Roederer 1983, de l'année du Grands Echézeaux. C'est amusant qu'il y ait des synonymies entre les deux 1983. Car il y a des aspects de bois flottés dans le Cristal. C'est un grand champagne, beaucoup moins charmeur et flatteur que le Dom Pérignon 1996, mais très racé, claquant en bouche, avec des évocations de bois marins. C'est un champagne vif. Grignoter ainsi avec mon fils en recréant le monde, que demander de mieux ?

2015-09-11 20.13.35 2015-09-11 20.25.28 2015-09-11 20.34.03 2015-09-11 23.38.26 2015-09-11 23.38.33 2015-09-11 23.44.06 2015-09-11 23.46.39 2015-09-11 23.44.16 2015-09-11 23.39.30 2015-09-11 20.32.11 2015-09-11 21.03.04

Verticale de 20 ans de Clos de Tart et dîner en l’honneur de Sylvain Pitiot samedi, 12 septembre 2015

Sylvain Pitiot, le directeur du prestigieux Clos de Tart a pris sa retraite cette année. Avec son successeur Jacques Devauges, avec les propriétaires du Clos, de la famille Mommessin, il a invité une trentaine d'amis, de distributeurs et agents et de journalistes pour célébrer ses vingt années à la tête du domaine. Sylvain m'avait demandé d'apporter un vin pour la fin de repas, aussi dès mon arrivée j'ouvre quatre bouteilles car il y aura quatre tables au dîner.

A 18h30 nous nous présentons dans la cour du Clos et peu de temps après nous commençons la dégustation des vingt millésimes faits sous la responsabilité de Sylvain. Sur des tonneaux redressés sont posées des bouteilles de trois ou quatre millésimes. On a appelé ces stands des « stations » et je peux affirmer que cette dégustation est tout sauf un chemin de croix.

Les premières stations sont dans un chais. Les autres sont dans l'une des magnifiques caves ancestrales du Clos de Tart. Nous sommes debout, ayant en main le verre de dégustation, le carnet de notes et un stylo. Il n'y a aucun pupitre, aussi la prise de notes est épique. Elle sera donc succincte.

Le Clos de Tart 2014 a une attaque très franche. Il a déjà une belle plénitude. Il est riche et épais. C'est une belle surprise de le voir si buvable.

Le Clos de Tart 2013 a un nez plus serré que le 2014. Il est plus fluide et plus frais. Il a un très joli caractère et un finale très noble.

Le Clos de Tart 2012 a un nez très minéral, d'ardoise. Il est plus fermé que les 2013 et 2014. Il est dans un stade de fermeture qui limite son charme. A attendre avant de juger.

Le Clos de Tart 2011 a un nez très frais. Le vin est romantique. Je ressens une petite amertume. Le finale est très racé mais le vin manque un peu d'opulence à mon goût.

Le Clos de Tart 2010 est plus gourmand et plus joyeux. Il a une belle plénitude et un bel équilibre. C'est un grand vin de belle râpe dans le finale.

Le Clos de Tart 2009 a un nez fruité. Le vin est très large. Il est à la fois frais et riche. C'est un grand vin.

Le Clos de Tart 2008 a un nez plus discret mais il a une belle attaque de fruit. C'est un vin frais, riche, au finale poivré. C'est un très grand vin, très généreux.

Le Clos de Tart 2007 se boit bien. Il est frais, léger, très agréable. Il a des similitudes avec les vins anciens d'années discrètes dont il partage l'élégance et la subtilité. Il a un très beau fruit. C'est l'expression élégante du Clos de Tart dans une année moins riche.

Le Clos de Tart 2006 est très différent. Il a une belle matière, de la fraîcheur et des fruits presque confits. Il est plus assis que les autres tant il est riche. C'est un grand vin.

Le Clos de Tart 2005 a une attaque de velours et de charme. Il a beaucoup de fruits et de plaisir. C'est un vin très précis. Le finale est un peu rêche, mais c'est agréable. Ce vin est de fruit et de fraîcheur.

Le Clos de Tart 2004 a un nez très fort et intense et paradoxalement on ne le retrouve pas en bouche car le vin est fermé, âpre, limité.

Le Clos de Tart 2003 a une couleur très noire. Il y a un peu de café dans son parfum. On ressent un peu de sucrosité. Ce vin d'une incroyable richesse ne me semble pas dans la ligne traditionnelle du Clos de Tart.

Nous changeons de salle de dégustation et les odeurs très fortes qui règnent dans la cave vont influencer la perception des parfums des vins.

Le Clos de Tart 2002 a un beau fruit très équilibré. Ce n'est pas un vin tonitruant, mais il est très agréable à boire. Son finale est gourmand.

Le Clos de Tart 2001 a beaucoup de fraîcheur et un fruit agréable mais un peu court. C'est un vin qui demanderait d'être en situation de gastronomie car je le trouve un peu fermé, au sucre perceptible dans le final.

Le Clos de Tart 2000 a un nez intense. Le vin est plutôt léger. C'est un vin qui se cherche. Son finale est très agréable et me pousse à l'aimer.

Le Clos de Tart 1999 est un vin qui me donne l'impression de ne pas être encore épanoui. On sent qu'il faut l'attendre encore plusieurs années afin d'en saisir toutes les qualités.

Le Clos de Tart 1998 est le premier vin de ceux que j'ai dégustés qui donne des notes animales dans son parfum. La bouche est fraîche et le vin est agréable, ne faisant pas partie des plus belles personnalités.

Le Clos de Tart 1997 est tout en velours et en douceur. Il a une belle matière mais joue surtout sur l'élégance. J'adore ce vin qui comme le 2007 a des intonations de vin ancien.

Le Clos de Tart 1996 a une très belle couleur d'un rouge glorieux. Le vin est d'un équilibre rare. C'est le plus plaisant à boire car il est plus mûr que tous les autres. Le finale n'est pas assez structuré pour mon goût mais c'est déjà un grand vin.

Ce qui est intéressant dans cette dégustation, au-delà de la constatation de la noblesse de ce vin béni des dieux, c'est que les petites années ou supposées petites sont les plus agréables à ce stade de leur jeunesse. Ainsi, 2007 et 1997 sont de très belles surprises. Le 2008 est un vrai bonheur et montre de grandes qualités. Les grandes années dépasseront les petites années, mais dans vingt ans sans doute.

Après cet exercice nous remontons dans la cour pour trinquer avec les autres participants. C'est un Champagne Pol Roger magnum 2002 qui nous est servi. C'est une remarquable réussite de l'année 2002, vin de charme mais de forte imprégnation. On le boit avec un infini bonheur.

Le dîner est placé. Je suis à côté de Didier Depond, président de Salon-Delamotte et à côté d'une jeune femme vivant en Suisse qui est Master of Wine. Le Grand Maître de la Confrérie des Chevaliers du Tastevin est aussi à notre table ainsi que des américains et anglais, l'épouse d'un célèbre vigneron bordelais et un célèbre vigneron bourguignon.

Sylvain Pitiot fait un court discours sur l'histoire du Clos de Tart, protégé par la Vierge de Tart depuis 1141 quand il fut fondé par les moniales de l'Abbaye de Tart, dépendant de celle de Cîteaux. Jacques Devauges fait lui aussi un court discours de remerciement à Sylvain et souhaite poursuivre son œuvre.

Le menu préparé par Thomas Le Courbe est : escalope de foie gras de canard poêlé au cassis, craquant de pain d'épices / pavé de thon sauce vin rouge, carottes glacées, jeunes pommes de terre / demi pigeonneau farci basse température, jus simple / Cîteaux, Epoisses, Comté / mignardises.

Le Clos de Tart 2007 est un vin superbe, d'une fraîcheur rare et d'un beau fruité mais surtout, il est magnifié par un accord que je n'aurais sans doute jamais osé. La sauce au fort cassis est vineuse et propulse le vin à des hauteurs rares, lui donnant équilibre et un fruité magnifique.

Le Clos de Tart magnum 2005 a un nez superbe. Le vin est noble et racé. Son acidité est belle ainsi que sa matière. Le fruit un peu râpeux est puissant. Le 2005 a plus de structure que le 2007 mais c'est aujourd'hui le 2007 qui montre plus de charme et de velours. En fait il faudrait attendre vingt ans pour que le 2005 délivre tout ce qu'il a en devenir. On en a une idée grâce au poisson car le 2005 devient grandiose, strict mais grandiose. Michel Bettane dit que c'est grâce au 2005 que le Clos de Tart est remonté tout en haut de la hiérarchie des vins de Bourgogne.

Le Clos de Tart 2002 est difficile à caractériser. Il est très vineux, très fort mais manque un peu d'ampleur. Servi d'une deuxième bouteille, je suis face à un vin beaucoup plus plaisant, vin gracieux avec des petites notes de café.

Le Clos de Tart 1996 a une couleur très foncée, plus que celle du 1996 bu en cave. Il me donne une impression de vin âgé. C'est un grand vin de structure riche, évoquant la truffe noire. Il est fort, puissant, très racé, claquant en bouche et imprégnant. Il a fraîcheur et puissance, à l'aise sur l'excellent pigeon.

Le vin mystère peut difficilement cacher qu'il est Clos de Tart. C'est donc l'année qu'il faut trouver. Autour de la table, les candidats possibles sont 1985 et 1978. Quand je hasarde 1976, le vigneron bourguignon me répond : « non, pas 1976 ». Je n'insiste pas car c'était une hypothèse parmi d'autres. Sylvain nous demande si nous avons trouvé le Clos de Tart 1976, vin frais, fluide et très beau dans son épanouissement calme et mesuré.

Le vin que j'ai apporté est un Niersteiner Konigskerze Rheinhessen Bansa & Sohn 1959. Il est doux mais non sucré, aqueux, herbacé tendance artichaut, évoquant un peu la Suze. C'est un vin curieux, déroutant mais intéressant, qui a été diversement apprécié selon les tables car ce vin fait un peu du hors-piste et les quatre bouteilles avaient à l'ouverture des parfums dissemblables. Je voulais mettre un vin qui ne soit pas archi-connu de ces grands dégustateurs. Je suis peut-être allé trop loin dans l'inconnu.

Le menu remarquablement conçu avec des accords pertinents et dont l'audace a été couronnée de succès a parfaitement convenu aux vins. L'ambiance amicale et chaleureuse a permis à chacun de se réjouir de cette communion avec Sylvain Pitiot, qui a permis au Clos de Tart de rejoindre les étoiles du firmament bourguignon.

2015-09-10 19.50.16 2015-09-10 19.49.58 2015-09-10 19.49.38 2015-09-10 19.49.47 Jacky Rigaux et Sylvain Pitiot 2015-09-10 19.53.13 les tables du dîner dans la salle du pressoir qui date de 1514 2015-09-10 20.23.46 2015-09-10 20.23.57 2015-09-10 20.24.03 le menu dîner Clos de Tart 150910 001 dîner Clos de Tart 150910 002 dîner Clos de Tart 150910 003 trois expressions caractéristiques de Sylvain Pitiot DSC02508 DSC02509 DSC02510 un peu de retard pour photographier le foie gras poêlé ! DSC02511 DSC02513 DSC02515 DSC02516 le vin allemand 1959 que j'ai apporté DSC01578 2015-09-10 17.12.54

Déjeuner au restaurant Macéo avec les vins de la Famille Hugel mardi, 8 septembre 2015

Alors que j'étais encore dans le sud, Etienne Hugel, qui m'avait invité à la présentation des vins de la famille Hugel dont notamment de nouveaux rieslings secs, m'appelle et me demande : pourrais-tu faire du tamtam auprès de tes amis car nous avons prévu un dîner au Shangri-La et la participation à ce dîner n'est pas à la hauteur de nos espérances. Aussitôt dit, aussitôt fait, j'envoie un message aux lecteurs de mon bulletin et la réaction ne se fait pas attendre, quelques heures plus tard j'apprends que toutes les tables sont complètes. Bravo cher lecteurs pour votre réactivité.

La « journée Hugel » commence au premier étage du restaurant Macéo par un déjeuner de presse. Il se trouve que c'est en cet endroit que se tiennent le plus souvent les séances de l'académie des vins anciens dont le regretté Jean Hugel était l'un des plus fidèles participants. Je suis sensible à cette concordance de lieu.

La maison Hugel fait partie des Hénokiens, ces sociétés dont le capital est détenu par une même famille depuis plus de deux siècles. Elle est aussi membre de l'association Primum Familiæ Vini qui regroupe des vignobles prestigieux toujours dirigés par la même famille. Dans le cas de la maison Hugel, on est aujourd'hui à la treizième génération. On a fêté en 1989 les 350 ans de la maison Hugel.

André Hugel, frère cadet de Jean, né en 1929, père d'Etienne, est un historien auteur de nombreux ouvrages. Il retrace l'histoire de la famille Hugel dans le contexte de l'histoire de l'Alsace et des guerres qui ont affecté la citoyenneté des membres de la famille. Et ce long préambule est l'occasion de présenter le nouveau nom qui figure sur les étiquettes : « Famille Hugel » au lieu d'Hugel et Fils. Un autre changement est celui des appellations des vins, qui s'inspirent des racines alsaciennes de la famille. Etienne parle de cette petite révolution qui tient compte des changements familiaux avec l'apparition d'une nouvelle génération aux commandes de cet antique et solide vaisseau.

L'accueil se fait avec un Gentil Hugel 2014. Le Gentil est un vin blanc sec fait de l'assemblage de vins de multiples parcelles, un peu à la façon de l'Edelzwicker que l'on trouvait dans tous les Weinstübe alsaciens. Ce qui est sympathique, c'est que l'acidité est franche, aigrelette bien sûr mais très douce. Ce vin léger se boit bien, simple, frais, de belle minéralité. Je l'aime volontiers pour sa pureté.

Le menu composé par le Macéo selon les indications de Mark Williamson est : tempura de langoustines bretonnes et pointe de curry, chips d'aubergine et houmous vert-pré / Céviche de daurade de ligne, mangue verte et ponzu / loup sauvage simplement braisé et beurre oncle Johnny, gnocchi maison porcini / Stilton Colston Basset, pain aux figues et noix.

Le Riesling Classic Hugel 2013 est plus fruité et floral que le Gentil. Il est frais et fluide, un peu jeune et pas assez structuré. Il a un beau fruit de groseilles blanches et se montre pénétrant.

Le Riesling Estate Hugel 2012 a un peu de perlant mais il est très agréable, surtout dans le finale. Le perlant sensible ne nuit pas au finale très fruité. J'aime beaucoup le 2013 malgré sa jeunesse et le 2012 est plus fort et plus long. C'est d'ailleurs lui qui convient le mieux à la daurade.

Le Riesling Jubilee Hugel 2009 (dont le nom Jubilee s'écrit sans accent) a un nez très gracieux. Il a un aspect beaucoup plus doux. C'est vin de noblesse et de netteté avec une grande persistance aromatique.

Le Riesling Grossi Laüe Hugel 2010 a aussi un côté perlant. Il est de belle acidité avec beaucoup de fruits.

Le Riesling Schoelhammer Hugel 2007 est très gracieux, pur, éthéré et romantique. C'est un vin magique qui a tout pour lui. Il montre un peu de sucrosité et se révèle gastronomique. Je l'adore.

Le 2009 convient bien au loup, plus que le 2010 du fait de l'impression de perlant. Le 2007 est superbe et gastronomique et c'est le plus sucré des trois. Le plus orthodoxe et le plus représentatif du riesling est le 2009 mais le 2007 est plus charmeur et séducteur même s'il représente un peu moins l'image de netteté du riesling.

Serge Dubs, meilleur sommelier du monde en 1989, sommelier de l'Auberge de l'Ill, commente les vins et quand il évoque la truffe blanche pour le 2007, cela me saute aux yeux. La sauce du loup, baptisée « beurre oncle Johnny » en hommage à Jean Hugel, a été faite avec un riesling Hugel et c'est un bijou.

Le stilton du Macéo est une merveille. Le Pinot Gris Vendanges Tardives Hugel 2008 est très riche, lacté et gras.

Le Gewurztraminer Vendanges Tardives Hugel 2007 est beaucoup plus floral et gracieux que le pinot gris, mais il a un finale moins précis. Le 2008 est plus adapté au stilton, car plus « nature ». Le 2007 est plus gracile mais très joli dans sa subtilité. Pour ce vin il faudrait autre chose que le stilton. Ce vin superbe aimerait un plat plus cuisiné. Le 2008 est plus riche.

La salle où nous déjeunons se remplit car il est prévu entre 15 heures et 18 heures une présentation des rieslings Hugel et les premiers arrivés viennent saluer ceux qui déjeunent. Je quitte cette belle assemblée dont je retrouverai certains au dîner du Shangri-La.

------------------------------------------ Trois générations de Hugel 2015-09-07 12.50.59 de gauche à droite André Hugel assis, Mark Williamson, Serge Dubs, Etienne Hugel et son épouse 2015-09-07 12.19.00 2015-09-07 12.20.52 DSC02459 DSC02458 DSC02465 DSC02461 DSC02460 DSC02462 DSC02476 DSC02478 DSC02477 DSC02469 DSC02470 DSC02479 DSC02481 DSC02484 DSC02485 2015-09-07 14.50.00 DSC02466 DSC02468 DSC02483 DSC02487

Déjeuner au restaurant Les Gorges de Pennafort mercredi, 2 septembre 2015

Des amis de mes dîners étant présents dans le sud de la France, nous avions prévu de nous retrouver un jeudi au restaurant Les Gorges de Pennafort à Callas. Ma femme m'annonce qu'une amie veut nous inviter ce même jeudi aux Gorges de Pennafort. Je suis toujours émerveillé par ces hasards si improbables. Les deux intentions ne pouvant se fusionner, je vais avoir l'occasion de déjeuner deux fois en ce restaurant.

La route vers Callas au milieu des vignobles est d'une grande beauté. Le site installé le long des gorges est ravissant. Notre amie nous invite mais me demande de choisir les vins. La carte des vins est bien fournie mais je n'arrive pas à débusquer de bonnes pioches, car le prix sont musclés, du même ordre de grandeur que ceux que l'on trouve à Paris.

Nous prenons un menu donnant lieu à des choix possibles pour chaque plat. Notre choix est commun : raviole de foie gras et parmesan / turbot braisé au champagne / ris de veau braisé au Porto / plateau de fromages pour moi et feuilleté de poires à la fourme d'Ambert pour notre amie / desserts du chef. Fort agréablement et curieusement, le nombre de surprises du chef qui s'ajoutent à ce menu est quasiment infini. Ainsi nous avons eu une mousseline aux herbes locales, une terrine de foie gras aux figues, une assiette de légumes variés au parmesan et un sorbet que j’imagine être de basilic, et un saint-pierre aux petits légumes aigres-doux et câpre qui se sont succédé avant que n’arrive le premier plat auquel le chef a ajouté une belle brassée de copeaux de truffe d’été. Le lieu est manifestement généreux et cela s’est poursuivi pour le turbot que l’on a agrémenté de grains de caviar largement distribués, précédé d’une dorade et supions non prévus au menu.

La cuisine de Philippe da Silva est franchement plaisante. J'ai apprécié la raviole scientifiquement travaillée au point que l'on ressent le dosage idéal, le turbot un peu cuit mais bien soutenu par le caviar, et le ris de veau de grande qualité, légèrement caramélisé et dont le cœur est fondant.

Je savais que notre amie adore le Champagne Laurent Perrier Grand Siècle aussi l'ai-je choisi. Et j'ai bien fait car ce champagne très typé est d'un charme rare. Dès la première gorgée, on est conquis. Il combine deux aspects. D'un côté il est féminin, gracieux, romantique. De l'autre il est profond, avec des esquisses de noisettes et de caramel, laissant une trace forte en bouche. C'est un régal.

J'ai commandé un Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape 1998 qui est l'une des bouteilles les plus vieilles de cette carte des vins qui compte une trop forte majorité de vins très récents. La sommelière ouvre la bouteille sur une petite table et prélève un petit verre pour goûter. Elle n'est pas dans mon champ de vision et soudain ma femme me fait signe de regarder. La sommelière carafe le vin sans m'avoir demandé si je le désirais. Il m'a fallu de longues minutes pour que j'oublie cette contrariété. Car dans une atmosphère très chaude dépassant 30° sur la belle terrasse, j'aurais préféré ne pas précipiter l'aération du vin. Malgré ce petit contretemps, ce vin est superbe et d'une année de grande réussite pour Beaucastel. Il a des notes de vins du sud, avec des évocations de garrigue, mais il a aussi des petites traces de café et de caramel bien fondues. Il est vineux, puissant, et d'un grand équilibre. Il s'est très bien trouvé avec le ris de veau malgré le porto sensible. J'en ai prolongé le plaisir avec quelques fromages dont un saint-nectaire.

La décoration du restaurant est très typée et correspond au goût du maître des lieux, le service n'est pas tout-à-fait à la hauteur du niveau de la cuisine qui est de très belle qualité.

Ce restaurant est l'un des meilleurs de la région et nous y avons passé un très agréable moment.

DSC02394

[caption id="attachment_22603" align="alignnone" width="640"]???? Le pied dans la glaise ou le pied en glaise ?[/caption] 2015-09-01 12.25.58

DSC02402 DSC02403

DSC02387 DSC02388 DSC02404

DSC02395 DSC02397

Le chef pose en dessin à côté de mots pour exprimer "taquiner la bibine"

DSC02412

DSC02379 DSC02385 DSC02386 DSC02390 DSC02391 DSC02393 DSC02399 DSC02401 DSC02406 DSC02407 DSC02409 DSC02413 DSC02414 DSC02415

Traditionnel dîner du 15 août dans la maison du sud dimanche, 16 août 2015

A 20h30 nous sommes au complet, neuf, dont sept buveurs. Le Champagne Substance Jacques Selosse dégorgé en novembre 2002 est une inconnue, car j'ai eu parfois des déconvenues avec des Substance bus longtemps après le dégorgement. Le pschitt est très beau. Ce que m'inspire le premier contact et qui fait rire mes amis, c'est : « il est très Substance, très Selosse, d'une belle évolution ». Cela fait rire mais c'est vrai car ce champagne a toutes les caractéristiques du Substance, très vineux, un peu fumé, avec des accents de tisane ou de thé. Il a bien géré son évolution depuis son dégorgement ce qui est une bonne nouvelle. Il est mis en valeur par des tranches de Pata Negra mais surtout par un sublime fromage de tête qui lui va à ravir.

Le Champagne Bollinger 1976 ne produit aucun pschitt. Il n'a plus de bulle et sa couleur est très ambrée. Il est nettement plus évolué que ce que son année devrait être. Il a un bel équilibre et une grande longueur. Avec des dés de parmesan, il est génial, car cela renforce son goût de noix. On sent son alcool, comme une grappa. Il est de belle race. Si l'on compare, le Selosse est plus amer et le Bollinger est plus charmeur et plus doux. Ce 1976 évolué est un très grand vin, de grande longueur avec des fruits dorés.

De gigantesques camerones ont cuit sur la plancha et sont accompagnés par le Clos Joliette Jurançon sec 1974. Le vin est joliment doré. Il évoque les abricots, la truffe blanche et les zestes d'orange. Il est extrêmement racé et c'est sur le corail des camerones que l'accord est divin, couleur sur couleur. Le vin est raffiné et subtil mais je ne suis pas aussi laudatif que l'ami qui nous l'a apporté, qui le vénère.

Un gigot d'agneau à basse température et un pressé de pommes de terre vont être les accompagnateurs de la troisième confrontation de Grange des Pères avec ses pairs d'un même millésime, le 1999 pour cette série. Le Terrebrune Bandol 1999 a un très joli nez et dès la première gorgée le mot qui vient est « génial ». Car son équilibre est stupéfiant. Il a tout pour lui, il est exceptionnel et on a du mal à imaginer qu'un Bandol puisse être dans cet état de grâce.

Le Grange des Pères 1999 a un nez déstructuré, sucré, et sa bouche est sucrée et déviante. Il est meilleur que les deux d'hier, mais il souffre comme eux d'un manque de pureté et de structure.

Le Vega Sicilia Unico 1999 dont le parfum à l'ouverture m'avait tétanisé est une « tuerie » comme on dit aujourd'hui. Il a des tonnes de grains de cassis qui explosent en bouche. Sa fluidité est absolue c'est un vin grandiose au finale de folie. On s'imagine en vigneron foulant au pied les grappes de raisin, mais ici il s'agirait de grappes de cassis. J'adore ce vin de folie. Il est jeune et indélébile, il est truffe et velours.

Nous sommes sept à voter et nos votes sont identiques : 1 – Vega Sicilia Unico, 2 – Terrebrune, 3 – Grange des Pères. La grande surprise est la perfection du Terrebrune.

La deuxième série de trois rouges sera sur des fromages, mais la prise de connaissance se fera avant d'y toucher. Le millésime exploré est 1996.

Le nez de la Côte Rôtie La Mouline Guigal 1996 est incroyable. Il m'évoque le côté salin des vins du domaine de la Romanée Conti. Le nez du Grange des Pères Vin de pays de l'Hérault 1996 est un peu savonneux. Il est faible. Le nez du Vega Sicilia Unico 1996 est beaucoup plus calme et civilisé que celui du 1999. Le plus joli nez est celui de La Mouline.

En bouche on ressent aussi la salinité que le nez suggérait en cette Mouline. C'est un vin de charme, de puissance et d'expression. Il est incroyablement serein et joue juste, parfait dans toutes ses composantes. C'est la force tranquille.

Le Grange des Pères 1996 évoque un fruit compoté et acide dans un registre limité. Il n'a aucune chance à côté des deux autres. Le Vega Sicilia Unico 1996 est d'un charme absolu, c'est Fred Astaire, car il a le raffinement calme à côté du volcanique Vega Sicilia Unico 1999. Son évocation de café est magistrale.

La Mouline est sublime et se montre plus grande que le vin espagnol, mais on constate que l'on peut passer de l'un à l'autre sans qu'aucun ne souffre. La Mouline est un vin plus vif, comme un coup de fouet et le Vega est un vin plus doux. Ce qui est désolant, c'est que personne n'a envie de boire le Grange des Pères, alors que c'est probablement le meilleur des quatre que nous avons bus. Et lorsque je l'ai goûté plusieurs minutes après son service, il devenait beaucoup plus structuré que les autres, ce défaut de cohérence m'ayant gêné sur les trois autres.

Les sept votes sont unanimes avec 1 – Mouline, 2 – Vega, 3 – Grange des Pères.

Sur une pâte bleue de Bavière bien grasse et un Stilton très âgé, peut-être trop, le Château d'Yquem 1987 d'un jaune très jeune et clair se montre beau et fluide, mais il manque un peu de ce qui fait la gloire d'Yquem. Il est gourmand, mais sans la petite étincelle d'émotion qui en ferait un grand vin.

Viennent ensuite une tarte aux abricots et une tarte Tatin. Les abricots un peu acides rendent l'accord moins plaisant qu'avec les délicieuses pommes de la Tatin.

Les rencontres du 15 août entre amis amateurs de vins ont atteint cette année leur objectif. Chacun est heureux. Les vins qui m'ont le plus marqué sur ces deux jours sont : 1 – Montrachet Ramonet 2000, 2 – La Mouline 1996, 3 – Vega 1999, 4 – La Landonne 2005, 5 – Terrebrune 1999, 6 – Vega 1996, 7 – Pibarnon 2001. Il faudrait insérer les champagnes dans ce classement pour être complet, le Bollinger 1976 premier d'entre eux.

Je ne peux m'empêcher d'être frustré que Grange des Pères n'ait pas fait bonne figure dans cette confrontation. J'avais choisi quatre années 2005, 2001, 1999, 1996 qui devaient donner un beau panorama. Je leur opposais deux vins de Guigal, deux Vega Sicilia Unico, deux régionaux de Bandol et deux internationaux, italien et américain. Il y avait donc de quoi voir ce que Grange des Pères a dans le ventre.

Y aurait-il un effet de bouteilles qui auraient mal vieilli ? L'examen des niveaux et des bouchons ne permet pas d'imaginer des accidents de stockage. Y aurait-il un parti pris contre ce vin ? Dans notre groupe, certains en ignoraient l'existence, et je ne vois personne qui aurait pu avoir un parti pris. De plus, tous les votes sont unanimes, sans qu'un des amis ne s'oppose au consensus.

Est-ce que les vins ont été ouverts trop tard, avec seulement cinq heures avant le service ? Il n'est pas envisageable que cela ait autant d'importance, même si le 2005 se montrait nettement meilleur le lendemain. On peut aisément imaginer que si Grange des Pères est servi seul, il sera nettement mieux accepté que lors de confrontations avec des vins que nous adorons, mais l'argument ne peut porter car Grange des Pères a été nettement dominé par Pibarnon et surtout Terrebrune sur les mêmes millésimes.

Je suis objectivement frustré que la compétition n'ait pas eu lieu. Sur les autres vins, j'ai trouvé le Sassicaia un peu conventionnel et je suis un peu déçu qu'Harlan Estate ne soit pas plus brillant, même s'il a été très grand. La dégustation confirme que les valeurs sures et toujours présentes aux rendez-vous sont les Côtes Rôties de Guigal et les Vega Sicilia Unico.

Le rendez-vous est déjà pris pour le prochain 15 août !

DSC02369 DSC02370

DSC02366 DSC02367 DSC02368

DSC02354 DSC02356

DSC02344

DSC02349

DSC02346

DSC02351

DSC02340 DSC02341

DSC02336

DSC02337

DSC02342

DSC02358 DSC02361

DSC02365

DSC02372 DSC02373 DSC02374 DSC02376

DSC02377 DSC02378

dîner au restaurant du Smash Club de Cavalière dimanche, 9 août 2015

Le fils d'un ami a un haut classement dans la future élite du tennis. Il suggère à plusieurs amis de le rejoindre pour dîner au restaurant du Smash Club, accolé au club de tennis de Cavalière. On dîne dehors, ou dedans on ne sait tant l'espace est vaste, les tables rondes sont belles et suffisamment grandes pour accepter les onze de notre groupe. L'ambiance est à la fête. Christophe Pétra le chef compose un menu gastronomique qui s'impose à toute la table. On a du mal à imaginer que le restaurant jouxte un espace sportif, tant les portions sont gargantuesques et riches. Nous aurons un toast à la truffe d'été, un capuccino de truffe aux pétoncles, un risotto de daurade, une tourte de pigeonneau au foie gras, un chèvre et un dessert au chocolat.

Les plats sont goûteux et gourmands, faisant plaisir à dévorer tant ils sont précis et faciles à lire. C'est une cuisine rassurante et de saveurs plaisantes. On se régale.

Le Champagne Amour de Deutz 2005 se place d'emblée dans la famille des grands champagnes, et c'est grâce à sa longueur. Car après une attaque joyeuse, il se prolonge par ses complexités. Il est extrêmement plaisant et le qualificatif de féminin va être conforté par le champagne suivant.

Le Champagne Comtes de Champagne Taittinger 2005 est un seigneur campé sur de larges bottes de cuir. Tout en lui est testostérone. Il est puissant, large, beaucoup plus ample et viril que le précédent. Et en fait les deux champagnes se justifient pleinement, l'Amour féminin et le Comte guerrier. Deux grands champagnes.

Si la nourriture est digne d'éloge, ainsi que le service, la carte des vins est très incomplète. Lorsque j'ai voulu faire doubler les bouteilles de champagne, ce n'était pas possible. Et pour les vins de Provence, les rares vins de qualité étaient épuisés.

Le charmant maître d'hôtel nous a proposé un vin local qui, hélas, ne fait pas partie des vins que je recherche. Le Château d'Esclans Côte de Provence Cuvée Déesse 2011 titre 14°. Il sent le cassis et le poivre et en bouche il est extrêmement court, ne dégageant aucun émotion, vin moderne sans âme.

Par contraste, le Châteauneuf-du-Pape La Bernardine Chapoutier 2013 est tout velours. Son nez est très discret mais en bouche, c'est le velours qui domine, celui d'un vin subtil et agréable qui convient parfaitement au pigeon.

Le Champagne Pommery Cuvée Louise 1999 est lui aussi un grand champagne, se situant un peu entre les deux du début de repas, avec une grande personnalité, une richesse d'évocations, et un agréable romantisme frôlant la sensualité.

Un Rhum Saint-James relativement peu expressif et un Marc de Provence de 40° très plaisant ont conclu ce repas.

Dans un cadre agréable et avec la cuisine précise du chef, nous avons passé une excellente soirée.

2015-08-07 22.28.10 2015-08-08 00.01.53

2015-08-07 22.14.19 2015-08-07 23.02.41 2015-08-07 23.18.44 2015-08-08 00.03.49

2015-08-08 01.02.04

Dîner du 14 décembre à l’hôtel du Marc à Reims (siège de Veuve Clicquot) vendredi, 31 juillet 2015

Ce dîner est organisé pour faire honneur à une bouteille de Champagne Veuve Clicquot Ponsardin datée vers 1840 provenant du bateau trouvé en 2010 dans la mer Baltique, que j'ai eu l'opportunité d'acheter en 2013 aux enchères organisées dans l'île d'Åland. Ce dîner est réservé à des amateurs de champagnes anciens pour former une table de douze personnes au maximum. Les vins plus le 1840 proviennent de ma cave et les champagnes de la cave de la maison Veuve Clicquot. Champagne Veuve Clicquot Ponsardin La Grande Dame 1990 jéroboam Champagne Veuve Clicquot Ponsardin 1955 magnum Montrachet Domaine des Comtes Lafon 2001 Château Margaux 1er Grand Cru Classé 1947 Château Latour 1er Grand Cru Classé 1947 Clos de la Roche Domaine Armand Rousseau 1990 La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1990 Château Chalon Maison Jean Bourdy 1921 Champagne Veuve Clicquot Ponsardin vers 1840 du bateau trouvé en 2010 dans la mer Baltique Château d'Yquem 1911 Champagne Veuve Clicquot Ponsardin Cave Privée rosé 1975 Pour plus d'informations, me contacter par un message sur ce blog.