Archives de catégorie : dîners ou repas privés

Encore un déjeuner aux vins d’Algérie mercredi, 24 septembre 2025

Un ami suisse a créé une école de dégustation et organise des événements à thèmes avec des vins de haute renommée. Cela faisait bien dix ans que nous ne nous étions pas retrouvés autour de bons vins.

Il m’appelle et me dit qu’il serait à Paris et aimerait bien goûter des vins d’Algérie car de tels vins sont introuvables en Suisse.

Il m’annonce ses apports : un vin toscan, Sangiovese IGT, Gianfranco Soldera 2007 et un vin de la collection Massandra, un Muscat Rose Livadia 1932.

Mes apports algériens seront Kebir Rosé Frédéric Lung probablement 1947 et un Clos Adélia Vin fin d’Algérie 1949. Comme j’ai eu récemment des repas dont certains vins n’ont pas été totalement bus, j’apporterai le reste d’un Krug Grande Cuvée étiquette crème bu il y a deux jours, le reste d’un Beychevelle 1982 bu il y a trois jours et celui d’une Malvoisie des Canaries 1828 bue il y a deux jours.

Nous nous retrouverons au restaurant le Sergent Recruteur. Dominique a ouvert ses vins hier au restaurant et les a rebouchés. J’arrive à 11 heures pour ouvrir mes vins en présence de Dominique. Aurélien ayant quitté le restaurant après quatre ans de présence pour vivre d’autres aventures, c’est Thibaut qui le remplace et m’accueille avec le sourire.

Le bouchon du Kebir Rosé se déchire car le verre du haut du goulot est en surépaisseur par rapport au goulot.

Nous faisons le menu avec le chef Alain Pégouret. Nous commencerons par la rillette de poisson puis il y aura un plat de cèpes, suivi d’une sole et d’un poulet. Pour le dessert j’ai demandé à la jeune pâtissière des financiers et par ailleurs un plat au chocolat.

Le Krug Grande Cuvée étiquette crème bu il y a deux jours est riche et convainquant. Le pétillant est à peine plus faible qu’il y a deux jours. C’est un champagne exceptionnel de sérénité, de complexité et de richesse. Avec la rillette l’accord est brillant.

Le Kebir Rosé Frédéric Lung # 1947 a une couleur très sombre et un parfum de café. En bouche il combine café et thé, riche et en même temps de grande fraîcheur. Ce goût original et inhabituel nous séduit. C’est un grand vin qui se marie bien aux cèpes. Sa longueur est quasi infinie.

Je sers en même temps le Château Beychevelle 1982 qui n’a pas perdu une once de puissance et je le trouve même plus confortable que lorsque je l’avais bu il y a trois jours. Ce vin riche et noble est vraiment grand.

Le Sangiovese IGT, Gianfranco Soldera 2007 est un vin généreux et grand, mais du fait de son âge il manque un peu de longueur et d’expression. On sent qu’il sera grand.

Le Clos Adélia Vin fin d’Algérie 1949 est totalement exceptionnel. Il est large puissant, expressif et intense et à le boire on prend conscience que c’est un vin de la plus haute élite. Dominique pense qu’il pourrait se confronter à tous les plus grands vins français de 1949. Il se trouve que j’avais bu un Clos Adélia 1948 que j’avais trouvé totalement exceptionnel. J’ai la même sensation avec ce vin grandiose. Ce vin est presque noir tant il est riche.

Le Massandra Muscat Rose Livadia 1932 me fait un choc au cœur. Il est d’une grande fraîcheur et d’une grande émotion. Il y a des accents de framboise dans sa fluidité fragile. Il se boit comme si l’on suçait du sucre trempé dans un jus de framboise. Jamais je n’aurais imaginé autant de légèreté dans ce vin de la collection Massandra car généralement ces vins sont plus lourds.

La Malvoisie des Canaries 1828 a un parfum indélébile et a gardé la complexité et l’intensité que j’avais aimées. Ce qui est amusant c’est que Dominique a eu strictement la même réaction que l’australien avec qui j’avais bu un vin fortifié de 1883. Il a dit : « dans 200 ans, il serait le même ». Mes deux convives ont pris conscience de la perfection naturelle de ce grand vin, fait pour l’éternité. C’est la huitième fois que je bois ce vin que j’avais acheté en même temps que les Chypre 1845.

Si je mets la Malvoisie de côté car hors catégorie, je classerais en premier le Clos Adélia 1949, en deuxième le Massandra Muscat Rose Livadia 1932 et en troisième le Kebir Rosé vers 1947.

Dominique est un dégustateur expert qui a bu des vins dont je rêve tels que Yquem 1811 et 1847 et le Porto Quinta do Noval Nacional 1931. Et alors que je me sentais fier il y a deux jours d’avoir bu des vins de tous les millésimes de 1883 à 2023, Dominique m’a dit qu’il a tout bu depuis 1855 sauf un trou de 1873. Il y a toujours meilleur que soi. Bravo Dominique.

merci Instagram ! mardi, 23 septembre 2025

Instagram est un atout précieux pour créer des événements inoubliables. Ayant gardé en mémoire tout ce que j’ai bu depuis 2000, j’avais remarqué que j’avais bu tous les millésimes de 1885 à 2022. Un ami, ayant lu cela sur Instagram, m’a proposé d’apporter un Léoville Las Cases 1884. J’ai gagné un an dans ce trajet particulier, lors d’un déjeuner fort sympathique.

Récemment, j’ai indiqué sur Instagram que je serais ravi de boire un vin de 1883 et un Australien de Sidney m’a contacté en me disant qu’il possédait une bouteille d’un vin australien de 1883. Il a ajouté que la bouteille ne contenait que 10 ml, mais l’important pour moi était de boire un 1883.

Nous nous sommes rencontrés au restaurant Pages. J’avais apporté un Krug Grande Cuvée étiquette crème et un La Tâche 2002, laissant Scott choisir l’un des deux. Il a choisi le Krug car il souhaitait un champagne plus mature que celui qu’il consomme.

J’avais également apporté un Malvoisie des Canaries 1828, car j’imaginais qu’il s’accorderait avec son vin : un Para SEPPELTSFIELD tawny fortifié 1883 titrant 16,7 degrés.

Le menu que je mets au point avec le chef Ken est : amuse-bouches / carpaccio de bar / lieu jaune, sauce umami / wagyu / financiers à la rose.

Le Krug Grande Cuvée étiquette crème est élégant, complexe et noble. Un grand champagne, qui brille sur le poisson cru et aussi sur la sauce umami.

La Malvoisie des Canaries 1828 possède un parfum incroyable, intense et puissant. En bouche, il est incroyable, à la fois doux et sec, et offre une fraîcheur fantastique grâce à son acidité. Scott affirme que ce vin est fait pour durer des siècles, car il est impossible d’imaginer qu’il puisse décliner.

J’ai l’intuition qu’il s’accordera avec le wagyu. C’est un accord original, mais qui marche bien.

Le Para SEPPELTSFIELD tawny fortifié Australie 1883 titrant 16,7 degrés avait un parfum timide à l’ouverture, mais celui-ci se développe avec le temps. Ce vin est plus lourd que le Malvasia, extrêmement concentré, mais il présente des similitudes avec la malvoisie.

Le 1828 est plus élégant et charmant. Le 1883 est plus intense et puissant. L’association des deux est un pur plaisir. Les financiers à la rose sont exactement ce qu’il faut pour ces riches vins fortifiés.

Pierre Alexandre, le gérant de Pages, souhaitait nous offrir un Armagnac. J’ai refusé, car je voulais garder en bouche le souvenir de vins si merveilleux.

Merci Instagram. Merci Scott. J’ai maintenant bu tous les millésimes de 1883 à 2023, sans aucun manque. Cela fait 141 millésimes d’affilée.

Comme j’ai un vin de 1882 dans ma cave, il faudra que je le boive !

Dîner au restaurant Hanada vendredi, 19 septembre 2025

Un de mes amis se tient informé des nouveautés culinaires et me propose de dîner avec son épouse au restaurant HANADA. A l’adresse indiquée, aucune enseigne. Un jeune couple est comme moi circonspect devant la porte noire fermée sans indication. Heureusement un employé du restaurant ouvre la porte.

Nous serons huit attablés devant le lieu où le chef Masayoshi Hanada va officier. Nous sommes du service de 19 heures et il y aura un deuxième service après notre départ.

La salle est totalement noire, sans aucune décoration. Le chef arrive lorsque nous sommes tous installés et prépare la place où il va réaliser les plats. Il a un long couteau qu’il va utiliser tout le temps pour la préparation des plats.

On nous demande de ne pas faire de photos. L’atmosphère est assez monacale. Le chef parle peu ou pas et les plats sont annoncés par l’homme qui nous avait ouvert.

Voici le menu qui n’est pas distribué à l’avance : navet ‘lazio’ poché au sel / tofu de sésame frit, caviar osciètre et sauce ponzu / rouget, gelée d’irizaké, pois gourmands et wasabi / Chawan mushi, sabayon de jaune d’œuf, aonari et edamames / joue de raie, bouillon dashi, poireaux, shiitake et épices shichimi / encornet du jour / pageot, une semaine / langoustine vivante ce matin / chinchard du jour / ushiojiru fumet de poisson traditionnel / ventrèche de thon, deux semaines / thon gras deux semaines / thon rouge deux semaines / sériole une semaine / truite deux semaines / maquereau du jour / akadashi soupe au miso rouge / futomaki de thon tamago / sorbet de riz, sel et huile d’olive, raisins nebbiolo.

Les poissons sont magnifiques et les préparations très pures. Voir le chef préparer les assiettes ou coupelles de chacun est un spectacle fascinant. On se parle en chuchotant pour ne pas perturber cette prestation théâtrale.

La carte des vins est petite, mais le restaurant démarre. Les prix des grands vins sont très élevés. Mon ami me demande de choisir un vin et commande un Champagne Laurent-Perrier Cuvée Grand Siècle Edition 26 qui est totalement approprié à cette cuisine, frais, précis, délicat et accueillant aux plats. Un bonheur.

Quand nous avons fini ce délicieux champagne, nous changeons pour un Champagne Billecart-Salmon Cuvée Louis Salmon Blanc de Blancs 2012. A l’ouverture, ce champagne est moins profond et moins large que le Grand Siècle, mais au fil de la dégustation il s’élargit et s’adapte bien aux mets. C’est un bon champagne qu’il faut sans doute encore attendre, pour qu’il s’étoffe.

Que penser de cette expérience ? Les produits sont brillants, les plats simples, subtils et raffinés sont délicieux. Les plats de thon sont plus qu’excellents. C’est un grand repas. Mais l’atmosphère monacale est un peu pesante. On aimerait un peu plus de décontraction. C’est, de toute façon, une grande expérience.  

déjeuner au restaurant Pierre Gagnaire mardi, 16 septembre 2025

Un ami me convie à rejoindre un petit groupe d’amis pour un déjeuner au restaurant Pierre Gagnaire près de l’Etoile.

Nous allons prendre le menu suggéré pour le déjeuner, qui est plus de deux fois moins cher que le grand déjeuner. A la fin du repas, lorsque nous aurons constaté l’invraisemblable accumulation de plats, nous n’osions pas imaginer ce qui se serait passé si nous avions pris le grand repas.

Voici ce que nous avons mangé : gelée d’algues sauvages des côtes du Croisic : coquillages, crevettes grises, chair de tourteau / pascaline de féra du lac Léman au Macvin, pousses d’épinard, oseille et côtes de blettes, julienne de radis roses / soupe onctueuse de tomate, brandade de morue, pétale de lieu jaune, peaux de tomates craquantes, steak de cœur de bœuf voilé d’une eau de citron, nectavigne et navet kabu, crevettes impériales de David Hervé / poêlée de tomates cerise, encornets, Paris boutons et magret de canard gras au basilic / lapin de Bourgogne : râble farci des rognons, enrobé de lard blanc de Bigorre, rôti sarriette et ail frais, crème de maïs, grenailles fumées. La cuisse en fricassée avec giroles, oignons nouveaux et oignons doux des Cévennes. Le foie poêlé en bigarade, aubergine de Florence. Glace à la moutarde Fallot, haricots verts et betterave rouge / le grand dessert de Pierre Gagnaire.

La cuisine du chef est d’une imagination sans limite et les saveurs s’ajoutent aux saveurs, formant des kaléidoscopes de goûts.

La profession d’un des convives est d’être l’agent de vente des vins de nombreux domaines, aussi prend-il en charge le choix des vins.

Le Champagne Laherte Frères Ultradition Extra Brut est un champagne de belle construction, frais et direct, et il n’a pas la rigidité de quelques extra bruts, offrant un aimable message.

Alsace Grand Cru Schœnenbourg Marcel Deiss 2007 est le vin d’un vigneron remarquable et atypique. Ce vin est très doux, voire trop doux, puisqu’il est servi avec des plats qui ne lui conviennent pas. Il aurait pu être un vin de dessert ce qui aurait mis en valeur sa pureté.

L’Anjou blanc Thibaud Boudignon est extrêmement intéressant, d’une brillante vivacité. C’est un vin qui me plait beaucoup par sa fraîcheur et sa pureté. Il est très jeune, mais d’une belle richesse d’expression.

Le Chambolle-Musigny Jacque Frédéric Mugnier 2010 est un bijou de délicatesse et de subtilité. On est tellement bien avec ce vin racé et aimable. Un bonheur. On pense à l’amour courtois qui évoque l’élégance de ce vin.

Nous finissons avec les desserts accompagnés d’un Madère Henriques & Henriques Boal 10 ans d’âge qui est un régal à l’alcool très maîtrisé et une douceur idéale pour la diversité des saveurs des desserts infinis.

C’est un repas copieux, voire trop copieux, avec une exploration de goûts d’une grande imagination. Un beau moment. Le chef est venu nous saluer tout souriant. Sa cuisine est épanouie et l’on sent qu’il est heureux.

dernier repas à l’Aventure dimanche, 31 août 2025

Ce sera le dernier déjeuner au restaurant l’Aventure de mon séjour de trois mois dans le sud. Nous aurons les traditionnelles moules et tempuras de gambas. Je prends une langouste un peu plus grosse que ce qui serait raisonnable, mais c’est le dernier repas.

Le Champagne Dom Pérignon 1996 fait un joli pschitt à l’ouverture par John, le si aimable chef des serveurs. La couleur est un or royal. Je ne me souvenais pas que 1996 pouvait avoir une telle énergie. C’est un très grand Dom Pérignon, plutôt sec et minéral, noble et de grande personnalité.

Il fallait un champagne de ce niveau pour finir une période de trois mois faite d’amitié et d’affection, qui restera un grand souvenir.

déjeuner au restaurant A.M. Alexandre Mazzia jeudi, 21 août 2025

Nous nous rendons une nouvelle fois pour un déjeuner au restaurant A.M. Alexandre Mazzia, car ma fille cadette et un de mes petits-fils n’y sont jamais venus.

La cuisine est toujours enthousiasmante car le chef est un magicien des goûts.

J’ai choisi un Champagne Selosse V.O. Version Originale dont la date de dégorgement est inconnue (je regrette d’être obligé de faire des recherches pour obtenir des informations que le vigneron pourrait me donner). Et j’ai choisi aussi un Pouilly-Fumé Silex Dagueneau 2019.

Les deux sont adaptés au talent d’Alexandre Mazzia. Le Selosse est grand, noble et généreux. Le Silex est plus sauvage et donnant des frissons électriques. C’est le Silex qui est le plus adapté au talent du chef. Amis gourmets, si vous allez au restaurant Mazzia, demandez le Silex. L’association est magique. Ce 2019 est d’une intensité incroyable. Une merveille.

avec des amis à l’Aventure mercredi, 20 août 2025

Décidément, le restaurant l’Aventure s’impose lorsque l’on veut bien manger et bien boire. Un couple d’amis est en villégiature non loin de chez nous aussi nous les invitons à nous rejoindre au restaurant. Ils viennent avec un couple d’amis amateurs de vin. A ma demande Julien, le propriétaire du restaurant nous a réservé un denti (ou dentex), ce poisson goûteux et rare.

Le Champagne Selosse Substance dégorgé en Juillet 2011 est une bête sauvage qui révèle l’incroyable talent d’Anselme Selosse. Et à cet âge, il est parfait car il combine audace et sagesse.

Le Champagne Dom Pérignon magnum 2008 est totalement différent, plus conventionnel, plus doux et tellement agréable à boire. Une grande année pour Dom Pérignon, la dernière de Richard Geoffroy, fruit du passage de flambeau à Vincent Chaperon, le nouveau maître de chais.

Le Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape magnum 2007 est une bombe. Quelle puissance ! Il a une immense personnalité et une solidité qui rend très plausible qu’il devienne centenaire.

La Côte Rôtie La Turque Marcel Guigal 2002 est très différente du Beaucastel. Très intense et d’une grande complexité il a un finale plein de charme. C’est un vin de fraîcheur et le Beaucastel est un guerrier indestructible.

Nous avons dégusté des moules gratinées à l’ail, des tempuras de gambas, du homard et du denti. Un bonheur d’été.

dernières agapes du 15 août dimanche, 17 août 2025

La fête se continuait le lendemain au restaurant l’Aventure avec des vins inhabituels, pour changer. Un ami a apporté un Champagne Comtes de Champagne Taittinger 2011 absolument charmant et complet, de grande générosité. Il fait partie des PAME (performed above my expectation).

De mon côté j’ai choisi deux vins que j’ai envie de partager, un Mazis-Chambertin Poulet P & F 1961 et un Chambertin J. Thorin 1962. Les deux bouteilles ont des niveaux parfaits, à 2 centimètres sous le bouchon. Ils seront accompagnés d’un très beau turbot cuit à la perfection.

Je suis très à l’aise avec de tels vins, car ils ont atteint une maturité paisible. Le Chambertin est un peu plus noble, mais le Mazis profite du grand millésime 1961 et de l’excellence de la maison Poulet, négociant qui fut très célèbre il y a plus de 50 ans.

Cher lecteur si dans vos recherches d’achats vous avez la chance de croiser des bourgognes des années 60 de bons niveaux, laissez vous tenter. Ce sera ce que j’appelle de « bonne pioches ».

Comment finir un aussi beau weekend avec des amis ? Pourquoi pas une petite « bataille » après coup ? Il y avait des champagnes qui ont été ouverts il y a trois jours. J’ai voulu vérifier si mon intuition sur Salon 2015 comparé à 2008 est la bonne. À mon avis, le 2008 est puissant et solide, parfaitement construit, mais le 2015, si romantique, a ma préférence.

Avec les derniers « survivants » de ce mémorable weekend, j’ai goûté les deux et cela m’a conduit à changer ma vision. Le Champagne Salon 2008 est parfait, et il a aussi une personnalité énorme. Le Champagne Salon 2015, que j’adore, est plein de charme. Mais le 2008 est au-dessus. Il est sûr que trois jours plus tard, le magnum est plus frais qu’une bouteille. Mais je suis heureux d’avoir eu la confirmation de l’incroyable complexité du 2008 quand on le compare au 2015. Longue vie à ces deux amours.

déjeuner au restaurant de l’hôtel Lilou samedi, 16 août 2025

Nos amis Valérie et Jean-Marc étaient présents au déjeuner du 15 août. Ils nous invitent à déjeuner au restaurant de l’hôtel Lilou à Hyères pour un repas à quatre mains réalisé par le chef de Lilou et par Valérie, cuisinière de profession qui a tenu avec son mari des restaurants où nous sommes allés avec plaisir.

Le menu a été conçu par le cuisinier Paul-Emile Merlin et son équipe et par Valérie. L’intitulé des plats montre à quel point ils ont voulu nous régaler : jambon Prisuttu de porc Nustrale maison Guidoni / anchois de Cantabrie maison Salanort / sériole maturée, sauce pilpil, poutargue, garum / médaille de langouste et tomate laquée, bisque / suprême de pigeon souvenir de Fès, cromesquis d’abats, baselles de JB Anfosso / Comté affiné 24 mois et bleu du Queyras, truffes d’été / autour de la fleur et de l’abeille / pêche rôtie, glace à l’amande grillée, sablé breton.

Tout s’est montré d’une délicatesse extrême. Nous avons senti cette envie de faire plaisir si agréable à vivre. Jean-Marc avait même composé des origamis avec un petit clin d’œil pour chacun. Des attentions de ce genre ne s’oublient pas.

J’ai apporté un Champagne Laurent-Perrier Grand Siècle magnum probablement autour de 2015 / 2017 élégant et charmant et les vins qui ont suivi, choisis par nos hôtes sont : Château de la Gardine Châteauneuf-du-Pape 1991, Domaine de Trévallon 2023, Clos de la Coulée de Serrant Famille Joly 2020, Gravner Blanc Orange Frioul Italie sans année, Côte Rôtie Domaine Jamet 1999, Mas de Daumas Gassac 1995, Bricco Quaglio Moscato d’Asti 2022.

N’ayant pris aucune note car l’atmosphère de ce repas ne s’y prêtait pas, et ayant tardé à retranscrire mes souvenirs, je serais bien incapable de les raconter. Mais comme pour la cuisine le choix des vins a été d’une grande intelligence et d’une belle attention.

J’ai été très sensible aux intentions qui ont permis de construire ce bel événement.

déjeuner au restaurant A.M. d’Alexandre Mazzia jeudi, 14 août 2025

La veille du 15 août, nous allons avec des amis déjeuner au restaurant A.M. d’Alexandre Mazzia à Marseille. Nous sommes accueillis chaleureusement. Nous prenons le menu le plus complet, qui est un voyage gustatif infini.

Comment est-il possible que le chef crée de telles saveurs ? Il y a une créativité et une inventivité qui dépassent tout ce qui est imaginable. Si l’on faisait une référence au piano, imaginons un pianiste qui combinerait le don de Glenn Gould et le génie de Thelonius Monk. Il produirait des notes inconnues et irréalisables. Eh bien, le talent d’Alexandre Mazzia, c’est cela, la production sur d’infimes bouchées de myriades de sensations.

Vouloir décrire ces saveurs serait réducteur. Nous les avons reçues avec humilité et recueillement pour en saisir tous les aspects.

Ce qui me fascine aussi c’est que les serveurs récitent les plats sans aucune faute et expliquent sans hésitation à chaque question posée. C’est l’embarquement pour Cythère.

Pour le repas nous avons commandé des champagnes. Tout d’abord un Champagne Initial Selosse dégorgé vers 2011. Parmi tous les champagnes d’Anselme Selosse, cet Initial très lisible et franc est un grand plaisir gustatif.

Le Champagne Philipponnat Clos des Goisses 2013 est plus viril, plus droit dans ses bottes et idéal pour accompagner le caractère kaléidoscopique des plats.

Le Champagne Billecart Salmon Cuvée Nicolas François 1996 est noble et ample. Nous avons aimé ces trois champagnes sans faire de classement car ils sont très dissemblables. C’est ce qu’il fallait pour que ces breuvages suivent la folle chevauchée des saveurs des plats.

Enthousiasmés par ce voyage d’Alice au pays des merveilles, nous sommes rentrés joyeux pour nous préparer au grand jour du repas du 15 août.