Le Château d’Yquem lundi, 16 avril 2007

La plus belle façade du château, vers l’est, chargée d’une forte émotion à mes yeux. Les chais et les bureaux administratifs.

La cour intérieure carrée du château avec le puits en plein centre et la porte d’entrée sur la façade ouest.

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Une meurtrière de forme très irrégulière montre le caractère militaire du château. On voit l’un des plus beaux pins de la façade ouest. A travers une meurtrière de la tour nord ouest, une vue sur la façade ouest et la tour sud ouest.

La façade nord, vue de la tour du nord ouest, et les vignes descendant sur des pentes harmonieuses vers la Garonne.

Le grand salon jaune qui ne sera pas utilisé aujourd’hui.

La cheminée du salon lambrissé du château située en sud est. De part et d’autre, les portraits d’ancêtres très anciens de la famille Sauvage – Lur Saluces.

 

La veille du dîner à Yquem dimanche, 15 avril 2007

Je me rends à l’hôtel du Château d’Arche, à une portée de fusil du château d’Yquem où se tiendra un dîner qui, je l’espère, fera date dans la dégustation de vins historiques. Des convives de ce dîner me rejoignent la veille et nous allons dîner dans un petit restaurant de Preignac, « Les Erables », qui contrairement à ce que le nom évoque, est spécialiste de poissons. Ce n’est pas une adresse que je recommanderais pour un festin gastronomique, mais un Pavillon Rouge de Château Margaux 1996 est un vin très agréable et de belle mâche.

Demain, c’est un grand moment œnologique qui se tiendra dans mon Taj Mahal personnel : château d’Yquem.

Au Chapon Fin, Mission 48, 26, 29 et Laville 47 avec mon ami américain samedi, 14 avril 2007

En retrouvant mon ami et son fils à Bordeaux au Chapon Fin le samedi soir, c’est avec étonnement que je constate qu’ils sont dans une forme éblouissante. Nous sommes cinq autour de la table pour le dîner final, rejoints par un couple d’amateurs de vins bordelais jeunes et fort sympathiques. J’étais venu à 16 heures pour ouvrir mes deux bouteilles. Celles de mes amis sont ouvertes au dernier moment. Nous aurons un amuse bouche en forme d’émulsion au foie gras, une langoustine au caviar, un Saint-pierre et un roboratif pigeon délicieux.

Le Château Laville Haut-Brion 1947 est très différent du 1945 que nous avions bu il y a seulement huit jours, lors du premier dîner de la longue série de mon ami. Le 1945 était d’une puissance généreuse. Celui-ci est plus subtil, un peu plus élégant, mais n’a pas la classe du 1945.

Nous commençons les rouges par le Château d’Issan 1899 que j’avais ouvert à 16 heures, et dont le parfum m’avait plu. Il sentait la confiture de framboise et évoquait les fûts de chêne. Hélas, en processus de décoloration, le vin tourne en vinaigre. Cette bouteille, reconditionnée et rebouchée au château en 1999 n’aurait jamais dû être rebouchée. Car la blessure qu’elle affiche aujourd’hui n’est pas récente. Elle eût dû être détectée à ce moment là. Fort heureusement ma deuxième bouteille, Mission Haut-Brion 1948, est parfaite. La couleur est belle, d’un rouge profond, l’odeur est de truffe et le goût est intense, puissant, envahissant de plaisir. Très évocateur de Mission, ce vin est très plaisant.

Le Château Talbot 1926 est très romantique, très aérien, délicat. Un vin fort agréable à boire qui fait contraste au Mission Haut-Brion 1926, d’une année de pleine réussite pour les Graves, un peu plus léger que le 1948. Ce vin a une trame parfaite, emplit la bouche d’un liquide serein, structuré qui rassure sur la beauté de son terroir d’origine. Cette bouteille a été parfaitement reconditionnée en 1979.

Je savais que mon ami allait apporter Mission 1926 et c’est à dessein que j’avais choisi le 1948. Le troisième compère, en apportant Mission Haut-Brion 1929 ne connaissait pas nos apports. La surprise n’en fut que plus belle, d’autant plus que son vin fut pour tous le plus parfait des trois. Mission 1929 est intéressant parce qu’il montre que les dimensions d’un vin sont sans limite. On se plait avec le 1948, on applaudit la structure du 1926, et le 1929 vient montrer qu’il existe un Mission Haut-Brion qui est la synthèse de tout. D’un équilibre majeur, sans aucune faute de goût, ce vin est « la » définition de Mission. Vin de plaisir où tout semble facile, tant c’est brillamment exécuté.

Le Château Doisy 1922 est un régal. C’est un sauternes que l’on pourrait qualifier de léger, de peu sucré, mais qui n’en dégage que mieux ses subtiles qualités. J’adore ces sauternes qui suggèrent plus qu’ils n’assènent des vérités.

Nous avons voté, comme on le fait habituellement dans les dîners de wine-dinners. La Mission 1929 recueillit quatre votes de premier sur cinq votants. Le Laville 1947 eut un vote de premier. La moyenne des votes serait : Mission 1929, Mission 1948 ex aequo avec 1926 et Laville 1947.

Mon vote est : La Mission 1929, Laville Haut-Brion 1947, La Mission 1926 et La Mission 1948.

Ordre sur la photo : Talbot 1926, Mission 1926, Issan 1899, Doisy 1922, Mission 1948, Mission 1929. En arrière-plan, les célèbres rocailles de l’endroit.

Ce dîner mettait un terme au voyage extraordinaire de mon ami américain en terres françaises où il distribua 24 bouteilles de nos plus grands vins à de nombreux acteurs du vin. Je suis fier d’avoir partagé le premier et le dernier dîner de son périple avec des vins de première grandeur. Nous nous sommes promis de nous voir au moins trois fois par an. Il y a tant de grandissimes bouteilles qu’il nous faut partager avec nos enfants.

Les vins bus par mon ami américain lors de son séjour à Bordeaux vendredi, 13 avril 2007

Peu après, je prends la direction de Bordeaux pour retrouver mon ami américain après sa semaine de brillantes dégustations. J’ai noté les vins qu’il m’a énoncés, car c’est assez incroyable. On aura à l’énoncé des vins une idée soit du lieu, soit des compères de table. Je le laisse deviner.

Le lundi : magnum de Dom Ruinart blanc de blancs, Haut-Brion blanc 1978, Bouscaut blanc 1947, Ausone 1945, Taillefer 1945, Château Margaux 1924, Pichon Comtesse 1924, Latour 1924, Vouvray Huet 1924, Château d’Arche 1921. La quasi totalité des vins étaient offerts par mon ami, qui poussa le raffinement jusqu’à offrir à ses invités des cigares cubains de 1921.

Le mardi, champagne Billecart-Salmon, Domaine de Chevalier blanc 1987, 1977, 1967, château Bravet 1947, La Gaffelière 967, Domaine de Chevalier rouge 1957, 1947, 1937, Château La Respide 1917, Richebourg Domaine de la Romanée Conti 1985, Château Guiraud 1926, et des cigares Montecristo 1960.

Le mercredi en petit comité, Haut-Brion blanc 1971, Le Pin 1985, Vieux Château Certan 1952 et Yquem 1962. Le jeudi : Pavillon blanc de Margaux 1993, Château Margaux 1989 et 1985, Bollinger 1952 et une demie Yquem 1983. Le vendredi midi : Krug 1988, Haut-Brion blanc 1975 et Gruaud Larose 1949. Si j’ai cité ces vins de dîners où je n’étais pas, c’est pour montrer la passion de cet américain généreux.

tremblez grands chefs ! mardi, 10 avril 2007

Je pense à quelques grands chefs, dont Jean-Philippe Durand, dans la catégorie amateur, qui a réalisé des repas spectaculaires racontés dans ce blog, et je pense aussi aux Guy Savoy, Christian Lesquer et autres Yannick Alléno, immenses chefs.

Tremblez, messieurs, car voici la relève. C’est Félix, mon petit fils.

 

livres sur le vin depuis le Moyen Age mardi, 10 avril 2007

Sur le forum Robert Parker, un contributeur allemand qui fait des recherches sur l’histoire des écrivains anciens du vin a donné l’adresse du site de Sean Thackrey, vigneron américain qui a accumulé une fantastique bibliothèque.

Je vous suggère d’aller voir ce site : site

voici les coordonnées de l’auteur de ce lien : message

chez Yvan Roux – déjeuner du dimanche de Pâques dimanche, 8 avril 2007

Par un beau jour de printemps, la piscine de la maison d’hôte et la baie de la presqu’île de Giens semblent se prolonger. En cuisine, les assiettes de présentation des araignées de mer sont déjà alignées.

 

Ces petites langoustes et ce Saint-Pierre vont se retrouver sur notre table, remarquablement préparés par Yvan Roux. On voit tout à gauche les coquilles qui rassemblent la chair des araignées.

 

Mon assiette de Saint-Pierre est copieuse. Ici le fondant au chocolat pour mon petit-fils.

 

La glace à la vanille d’Yvan est à se damner. Les soufflés à la vanille m’évoquent les tentacules des bras d’une étoile de mer.

Le menu : pata negra / asperges et araignées, sauce à la savora / langouste / salade bio / Saint-Pierre avec épinard et pata negra / Glace vanille / fondant au chocolat / soufflé vanille.

Il fallut pas moins de trois champagnes Laurent Perrier Cuvée Grand Siècle pour accompagner ce festin.