Une élève de Cordon Bleu commente les vins de l’académie des vins anciens dimanche, 25 mai 2014

Béatrice, l’une des deux élèves de Cordon Bleu, m’a envoyé ses commentaires sur les vins qu’elle a bus lors de la séance du 22 mai 2014. Elle était à la table du groupe 1. Je les mets bien volontiers sur ce blog :

Champagne le Brun de Neuville Brut sans année 

La bulle est fine et vive, arômes de brioche et d’amande fraiches, l’attaque en bouche est généreuse et tapisse le palais de gourmandise. Il fut une excellente mise en bouche.

 Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* La robe ambrée a perdu son effervescence, le premier nez sur des arômes tertiaires de pommes à surmaturité, de noix, l’aération à rendu le bouquet de plus en plus intense et complexe (j’ai conservé mon verre plus de 4 heures) vers des arômes délicats de fruits secs, de raisins de Corinthe d’abricots, et de figues. A ma grande surprise la bouche est ample et la structure acide toujours là. Le milieu de bouche est généreux, les bulles invisibles à l’œil crépitent encore et apportent de la fraicheur, la finale est longue et persistante sur des arômes agréables ranciotés. Voyage au cœur de l’histoire, 1943, la France n’est pas encore libre (un champagne de femmes sans doute …), maman venait d’ouvrir les yeux.

Meursault Patriarche 1942.

Je suis servie en dernier, le dépôt s’écoule dans mon verre …Qu’en sera t-il? La robe jaune paille aux reflets ambrés est encore cristalline. Le premier nez est incroyablement intense sur des arômes d’amandes et noisettes grillées, la bouche est encore vive, la structure a perdu de la chair mais l’acidité se défend encore et prolonge le plaisir de la dégustation ! Je suis partie à 23H30, il embaumait encore …Sacré « Meursault ».

Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980* 

Quelle surprise, moi qui suis alsacienne ! Une flute de Muscat Tunisien 1980! La robe est dense, couleur papaye aux reflets tuilés, le nez est puissant et net sur des arômes de fruits exotiques confiturés avec une note mentholée, la bouche est ronde avec une certaine amertume, la finale assez courte. J’ai respiré ce nez toute la soirée, et toujours fidèle il ne m’a jamais quitté ! Quelle persistance, une très belle découverte.

Vin du Château Katsunuma Japon 1938.

Ce vin m’interpelle ….Japon 1938 ? La robe est encore bien intense couleur framboise écrasée, peu dégradée pour un vin de 76 ans … le nez est incroyablement puissant sur des arômes d’encens, d’épices cannelle, girofle, et cardamome, la bouche est ronde et la chair encore pulpeuse. Ce vin n’a cessé de me surprendre toute la soirée.

 Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1989 La robe est encore bien intense rubis profond, le premier nez est encore fermé quelques notes de poivre noir apparaissent cependant, la bouche est tendue les tannins sont fondus mais toujours présents. Deux heures s’écoulent …le vin s’est ouvert, les notes de fruits noirs compotés se sont réveillés !Il faut toujours être patient.

Le Château Carbonnieux rouge 1961* Un vieux Carbonnieux de 1961 ….. habillé d’un manteau « couleur du passé » m’a livré tout l’orgueil qui lui restait mais je l’ai trouvé malgré tout bien fatigué.

 Château Fougueyrat Saint Emilion 1961 Même Millésime sur l’autre rive, avec plus de chair et d’élégance.

 Château Ausone 1953* Dommage qu’il fut bouchonnée, ce flacon m’a néanmoins fait rêver, quelques heures…..Nous nous presque rencontrés !

Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion magnum 1955* la robe grenat est encore intense, le nez puissant, giboyeuse, de sous-bois a vraiment fière allure, la bouche n’a pas à rougir, elle est ronde et toujours généreuse l’équilibre est encore au rendez-vous.

Vosne-Romanée Camille Giroud 1949

Je suis déjà surprise par la couleur de la robe …65 ans …Encore intense, grenat au reflets tuilés, le bouquet m’étonne encore plus, des notes de cerises si caractéristiques d’un jeune pinot noir ? l’aération complexifie les arômes, humus, feuilles d’automne apparaissent peu à peu, la bouche est généreuse et délicate, la structure des tannins soyeuse, la finale est longue et racée, quelle chance d’avoir dégusté une telle merveille !

Le Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959 est une merveille. Je partage cet avis, un vrai cadeau, souvenir fixé dans ma mémoire pour longtemps, je n’ai pas manqué de remercier la personne qui avait apporté ce merveilleux flacon !

 Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955, Les Côtes du Rhône à l’honneur, ce soir ….Micaschistes ou Artzel, qui des deux sera le mieux nous restituer ce vieux millésime? Encore concentrés et puissants, la Syrah s’exprime …Le terroir aussi, j’ai cependant une préférence pour la Côte Brune pour sa longueur en bouche et son nez de poudre à canon couplé à des notes de poivre noirs. J’ai pris un cliché de ces deux bouteilles je ne manquerai pas d’en faire l’éloge au Domaine Chapoutier la semaine prochaine!


22ème séance de l’académie des vins anciens vendredi, 23 mai 2014

La 22ème séance de l’académie des vins anciens se tient au restaurant Macéo où nous avons nos habitudes. Nous serons 34 au dîner, avec des fidèles, beaucoup de nouveaux dont deux vignerons, et deux élèves de l’école « le Cordon Bleu » où j’ai fait récemment une conférence-dégustation.

A 16h30, je commence l’ouverture des vins et certaines bouteilles me donnent tant de soucis qu’à 19h, heure d’arrivée des premiers académiciens, il me reste encore plusieurs bouteilles à ouvrir. Trois fois le bouchon du vin est tombé dans le liquide avant même que je ne touche à la bouteille. Il s’agit d’accidents de parcours entre la cave et le lieu du dîner. De nombreux bouchons sont venus en charpie.

Comme je l’ai fait lors d’une précédente réunion, j’ai apporté beaucoup plus de vins que je n’aurais dû, 16 flacons représentant l’équivalent de 22 bouteilles, parmi lesquelles des bouteilles sont de bas niveaux. De ce fait, il est logique que certaines m’aient inspiré de fortes craintes que j’ai évoquées dans mon discours d’introduction de la séance : les deux Meursault 1942 et la Mission Haut-Brion 1943.

Nous sommes répartis en deux tables de 17 personnes et chacun aura accès à 22 vins, ce qui est une chance toute particulière. Voici les vins dans l’ordre de service, les vins dont l’année est suivie d’une astérisque étant mon apport :

Les vins du groupe 1 : Champagne le Brun de Neuville Brut – Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* – Meursault Patriarche 1942* – Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980* – Vin du Château Katsunuma Japon 1938 – Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1989 – Château Carbonnieux rouge 1961* – Château Fougueyrat Saint Emilion 1961 – Château Fougueyrat Saint Emilion 1947 – Château Ausone 1953* – Magnum Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion 1955* – Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971* – Volnay Ph. Meunier Négociant 1949* – Vosne-Romanée Camille Giroud 1949 – Corton Ph. Bouchard 1937 – Moulin à Vent Château du Moulin-à-Vent 1967 – Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959 – Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955 – Rioja Viña Real – Bodegas CVNE Haro 1964 – Royal Kébir Frédéric Lung années 40 – Château Closiot Sauternes 1929 – Fine Champagne Château de Flaville # 1920.

Les vins du groupe 2 : Champagne le Brun de Neuville Brut – Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* – Château Carbonnieux blanc 1996 – Meursault Patriarche 1942* – Château La Mission Haut-Brion 1943* – Château Talbot 1975 – Château Phélan-Ségur 1975 – Château Nénin 1975 – Cos d’Estournel 1970 – Château Ausone 1953* – Magnum Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion 1955* – Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971* – Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971* – Bourgogne Beaunes Grèves Chanson 1964 – Pommard Ph. Bouchard 1937 – Pommard Epenots Moingeon-Ropiteaux Négociant 1938* – Vosne Romanée Le Roy Négociant 1949* – Corton Clos du Roi Emile Chandessais 1957 – Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1996 – Rioja Viña Tondonia – Bodegas Lopez de Heredia Haro 1954 – Château de Malle Sauternes 1979 – Fine Champagne Château de Flaville # 1920.

Par un hasard récurrent que j’ai du mal à expliquer, la table où je suis, la numéro 1, compte un nombre beaucoup plus important de femmes. C’est sans doute un genre dont il faudra que j’étudie la théorie. Je n’ai pas pris de notes pendant ce dîner ce qui veut dire que ma mémoire n’a retenu que des esquisses et des émotions.

L’apéritif débute par le Champagne le Brun de Neuville Brut sans année dont l’un des membres fidèles est propriétaire. Il est simple, facile et sans histoire et permet de croquer des gougères tout en bavardant avec les académiciens.

Chacun ayant repéré sur les listes que j’avais apporté un Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943* on me presse de le faire servir à l’apéritif. Le bouchon ne donne aucun pschitt, la couleur est d’un ambre discret. Les premières gorgées qui me sont servies sont marquées par une amertume qui n’empêche pas de percevoir que le vin est grand. L’amertume se dissipe et l’on prend conscience que la matière vineuse de ce champagne est superbe. Il est élégant et je suis heureux car tout le monde l’apprécie, alors que le monde des champagnes anciens est un monde particulier qu’il n’est pas facile d’apréhender.

Le menu préparé par le restaurant est : carpaccio de lotte fumée / gaspacho de concombre au lait de coco / la gambas craquante, grattée de condiment exotique / romsteak de Salers façon tournedos, galette de pommes de terre et fèves / fromages (apportés par des académiciens généreux) / panna cotta de fruits rouges et fleur d’hibiscus.

Nous passons à table. Je suis persuadé que le Meursault Patriarche 1942* sera mort. A ma grande surprise, non seulement son nez est engageant, riche de beaux fruits, mais le goût est aussi très précis. Ce n’est pas un vin éblouissant mais il est agréable à boire et tient bien la route.

Pour le Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980* je n’ai absolument aucun repère. Ce vin est énigmatique mais délicieux. Je ne vois aucun vin qui pourrait lui ressembler. Il y a un peu de barbe d’artichaut, de foin, et le charme agit. J’adore des vins inclassables qui offrent de si belles surprises. Il y a de beaux fruits jaunes dans ce vin.

En matière de surprises, nous sommes servis, car une amie journaliste japonaise avait reçu d’un vigneron japonais une bouteille de deux litres de l’année de naissance du vigneron. Celui-ci a reconditionné le vin dans des bouteilles de 75cl récentes, appliquant juste une étiquette sur la bouteille fermée d’un bouchon neutre. Le Vin du Château Katsunuma Japon 1938 est une énigme totale. Pendant de longues minutes, je ne peux pas croire que ce vin aurait plus de 75 ans. Il est d’un rouge d’une jeunesse extrême fruité comme un gamin. Là aussi la palette de saveurs étranges et indescriptibles est très fournie et sans fin. Ce vin me plait énormément car il amène dans l’inconnu. L’amie ne croyait pas que le vin serait bon. Elle est toute émue de voir que ce vin, fort symbole pour elle, est au rendez-vous. Nous avons eu coup sur coup deux surprises extrêmes, diablement excitantes.

Le Varennes Franc de Pied Chinon Domaine Charles Joguet 1989 est un vin de la propriété de ma voisine de table. L’attaque est de pur charme. Le vin a une belle charpente et une complexité remarquable. C’est un vin qui fait plaisir à boire, rassurant par sa solide structure. La vigneronne a aussi apporté un 1996 affecté au deuxième groupe. J’ai pu le goûter et c’est un vin très canvaincant et -forcément – rabelaisien.

On me fait goûter le Château La Mission Haut-Brion 1943* de l’autre table que j’avais annoncé probablement mort et à ma grande surprise, il est comme monsieur de la Palice, encore bien vivant.

Le Château Carbonnieux rouge 1961* est un vin encourageant, car il a une matière très riche et très dense, à la limite de la torréfaction mais le charme prime. Cette bouteille avait un niveau très bas mais ne souffre pas de ce défaut, tant le vin est solide.

Le Château Fougueyrat Saint Emilion 1961 est de la même année que le Graves. Il a plus de grâce et de subtilité que le Carbonnieux.

Nous allons diverger autour de la table pour dire si nous préférons le Château Fougueyrat Saint Emilion 1947 ou bien le 1961 qui le précédait. Beaucoup vont aimer le 1947. Je diffère, car le 1947 est exactement ce qu’on attendrait d’un 1947 mais il est trop dans la ligne du parti, alors que le 1961 est un peu plus canaille pour mon palais.

L’aventure du Château Ausone 1953* se termine avant de commencer car le vin est bouchonné. Je n’ai pas eu d’information sur l’autre bouteille de ce vin que j’avais apportée pour le groupe 2.

Le Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion magnum 1955* est d’une année que j’adore. Le vin sent assez bon, il est assez agréable à boire mais je ne retrouve pas le charme enthousiasmant d’un Canon d’une grande année. C’est dommage et je n’ai pas su ce qu’a donné l’autre magnum que j’avais apporté.

J’avais fourni trois bouteilles du Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971* dont deux pour le groupe 2. J’avais été agréablement surpris des parfums des trois bouteilles. La notre est profondément bourguignonne, avec des accents que l’on trouve dans les vins du domaine de la Romanée Conti : la rose et les sel. J’adore ces vins bourguignons simples et authentiques.

Le Volnay Ph. Meunier Négociant 1949* ne m’a pas laissé un réel souvenir, alors que le Vosne-Romanée Camille Giroud 1949 est généreux, joyeux, très bourguignon encore une fois. Il est dans une plénitude agréable.

Le Corton Ph. Bouchard 1937 est désespérément mort, mais son apporteur, et c’est sympathique, le trouvera délicieux. Comme quoi tous les goûts sont dans la nature. J’aime ces optimismes.

Le Moulin à Vent Château du Moulin-à-Vent 1967 est de la propriété du jeune vigneron qui me fait face à table, vin fait par sa famille. C’est un beau Moulin à Vent, encore très jeune et de belle personnalité mais je le trouve un peu perlant, ce que ne perçoivent pas les deux vignerons de la table.

Le Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959 est une merveille. C’est l’archétype de ce que l’on vise à l’académie des vins anciens. Quelle richesse, quelle ampleur de goûts. C’est le Beaucastel idéal, celui que l’on rêve de boire. Ce vin est authentiquement rhodanien mais a aussi des accents bourguignons de bon aloi.

Le match va être dur avec la Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955, vin lui aussi merveilleux. Selon les gorgées, lorsque l’on passe de l’un à l’autre, on va préférer tantôt l’un, tantôt l’autre. Ma préférence changera et se fixera sur la Côte Rôtie, mais la différence avec le Châteauneuf est d’un cheveu.

Tout se complique lorsqu’entre en scène le Rioja Viña Real – Bodegas CVNE Haro 1964 qui a une aisance et une facilité où se mêle la complexité d’un vin de soleil. Il est peut-être un peu moins subtil que les vins du Rhône, mais ça se joue à la nième décimale !

Celui qui va régler tous les problèmes de classement, c’est le Royal Kébir Frédéric Lung années 40. L’ami qui a apporté ce vin sait que je suis un inconditionnel des vins algériens de Lung. Pour mon goût, il coiffe au poteau ses trois prédécesseurs. Tout le monde dans notre groupe applaudit au tir groupé de ces quatre vins exceptionnels. Le Royal Kébir a une aura extrême, une majesté démocratique et se boit comme un vin de pur plaisir. Je l’ai encore en bouche en écrivant.

Le Château Closiot Haut-Barsac 1929 est incroyablement foncé, plus qu’un caramel foncé. Le nez évoque les pomelos. Mais fort curieusement, ce nez ne me donne pas envie de le goûter, sans doute parce que je voudrais continuer à passer d’un verre à l’autre pour me repaître des quatre vins rouges sublimes. C’est donc plus tard que j’ai goûté ce sauternes agréable et sans grande complexité.

La Fine Champagne Château de Flaville # 1920 a un nez fort agréable. Le goût est un peu éventé mais l’alcool se goûte avec plaisir.

La cuisine a été de bonne qualité mais a péché sur la viande de Salers trop ferme. Le service est toujours aussi motivé et efficace.

Si je dois classer les vins, je ferai une mention spéciale aux deux vins les plus originaux : 1 – Vin du Château Katsunuma Japon 1938, 2 – Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980*.

Sur le plan du plaisir pur, ce sera : 1 – Royal Kébir Frédéric Lung années 40, 2 – Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier 1955, 3 – Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959, 4 – Rioja Viña Real – Bodegas CVNE Haro 1964, 5 – Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943*.

L’académie des vins anciens a tenu une fois de plus une réunion passionnante avec des vins de grande qualité. Les quelques vins défaillants font partie de la démarche et nous devons viser d’aller toujours plus haut dans la recherche de vins de légende à partager, puisque c’est l’esprit de l’académie.

Vins du Groupe 1 :

Champagne le Brun de Neuville  Brut

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Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943*

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Meursault Patriarche 1942*

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Muscat sec de Kelibia Tunisie # 1980*

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Vin du Château Katsunuma Japon 1938

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Varennes Franc de Pied  Chinon Domaine Charles Joguet 1989

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Château Carbonnieux rouge 1961*

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Château Fougueyrat Saint Emilion 1961

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Château Fougueyrat Saint Emilion 1947

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Château Ausone 1953*

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Magnum Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion 1955*

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Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971*

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Volnay Ph. Meunier Négociant 1949*

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Vosne-Romanée Camille Giroud 1949

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Corton Ph. Bouchard 1937

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Moulin à Vent Château du Moulin-à-Vent 1967 (venant du domaine, sans étiquette)

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Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape rouge 1959

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Côte Rôtie Brune & Blonde Chapoutier  1955

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Rioja Viña Real – Bodegas CVNE Haro  1964

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Royal Kébir Frédéric Lung années 40

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Château Closiot Sauternes 1929

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Fine Champagne Château de Flaville # 1920

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Vins du grouper 2 :

Champagne le Brun de Neuville  Brut

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Jéroboam Champagne Pommery & Gréno 1943*

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Château Carbonnieux blanc 1996

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Meursault Patriarche 1942*

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Château La Mission Haut-Brion 1943*

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Château Talbot 1975

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Château Phélan-Ségur 1975 (réel 1974)

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Château Nénin 1975

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Cos d’Estournel 1970

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Château Ausone 1953*

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Magnum Château Canon Grand Cru classé Saint Emilion 1955*

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Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971*

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Volnay Les Caillerets Tête de Cuvée Félix Clerget 1971*

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Bourgogne Beaunes Grèves Chanson 1964 (appellation illisible)

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Pommard Ph. Bouchard 1937

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Pommard Epenots Moingeon-Ropiteaux Négociant 1938*

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Vosne Romanée Le Roy Négociant 1949*

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Corton Clos du Roi Emile Chandessais 1957

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Varennes Franc de Pied  Chinon Domaine Charles Joguet 1996

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Rioja Viña Tondonia – Bodegas Lopez de Heredia Haro 1954

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Château de Malle Sauternes 1979

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Fine Champagne Château de Flaville # 1920

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les bouchons

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les plats (dessert sans photo)

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Académie des Vins Anciens (AVA) – 22ème séance du 22 mai 2014 jeudi, 22 mai 2014

Académie des Vins Anciens (AVA) –  22ème séance du 22 mai 2014

Règles et informations  (à lire avec attention)

Date et heure : 22 mai 2014 à 19h00

Lieu : Restaurant Macéo 15 r Petits Champs 75001 PARIS – 01 42 97 53 85

Participation financière :

120 € par personne si l’inscrit apporte une bouteille de vin ancien (1) agréé par François Audouze

240 € par personne si l’inscrit vient sans bouteille

(1) si l’inscrit n’a pas de vin assez ancien, un « troc » est possible avec François Audouze, qui mettra au programme un vin ancien, contre une (ou plusieurs) bouteille de vin jeune qui présente un intérêt pour lui.

Paiement :

Aucun chèque ne sera remis en banque avant le 19 mai 2014. Il n’y a donc aucune raison de retarder l’envoi du chèque de paiement. On peut l’envoyer des maintenant.

Le chèque doit être remis avant le 1er mai à François Audouze. L’ordre du chèque est : « François Audouze AVA »

Chèque à envoyer à François Audouze 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Livraison des vins :

Les vins doivent être proposés et agréés par François Audouze. Les bouteilles sont à déposer chez Henriot 5 rue la Boétie 75008 Paris – 2ème étage – 01.47.42.18.06. Notre contact sur place est Martine Finat : mfinat@champagne-henriot.com . Aucune bouteille ne devrait être livrée après le 8 mai. Merci d’attendre le 1er avril pour commencer à remettre votre bouteille chez Henriot.

Une variante est de m’envoyer par la poste la bouteille à l’adresse : François Audouze société ACIPAR 18 rue de Paris 93130 NOISY LE SEC

Pour que l’organisation de cet événement soit fluide, il est recommandé de ne pas attendre avant de proposer les vins, les livrer et payer.

Remarque sur les niveaux des vins :

On peut envisager qu’un académicien propose une bouteille de bas niveau, à la condition que cette bouteille soit une bouteille supplémentaire et pas la bouteille principale.

Veillez à la qualité de vos apports. Les groupes de dégustation seront créés en fonction de la qualité des apports.

Au plaisir de vous accueillir pour une réunion aussi brillante que les précédentes.

Dîner de vins jeunes et vieux au restaurant Laurent dimanche, 18 mai 2014

Il y a trois ans j’avais partagé un déjeuner avec un musicien canadien et son père, grands amateurs de vins. Nous nous retrouvons à dîner au restaurant Laurent avec eux et un couple de canadiens que je ne connais pas. Après quinze jours du mois de mai qui ont fait mentir le proverbe : « en avril ne te découvre pas d’un fil et en mai fais ce qu’il te plait », dîner dans le magnifique jardin du restaurant, c’est un privilège dont on jouit avec empressement.

Mike apporte des vins récents. Je pourrais limiter mon apport à une bouteille, mais j’ai envie de puiser dans les bas niveaux de ma cave. Avec trois bouteilles, j’espère qu’il y en aura une bonne et si ce n’est pas le cas, je compléterai avec un vin de la carte du restaurant. Mes vins ont été livrés il y a trois jours et à 17h30, je les ouvre. L’Evangile 1955 a un bouchon qui vient en pièces détachées mais heureusement offre un très joli parfum prometteur. Ça démarre bien. Je saisis le Vosne Romanée 1949 et je vois que le bouchon flotte dans le liquide. C’est certainement le transport de ma cave au restaurant qui a fait chuter le bouchon car j’avais inspecté les bouteilles en prenant les photos en cave et le bouchon tenait encore. Je carafe le vin et la couleur est rebutante. Le vin a toutes les chances d’être mort. Le Corton Clos du Roy 1929 a, lui aussi, un bouchon qui sort en charpie. Le bouchon est imbibé et de vilaine odeur. Le vin a une odeur peu aimable. Ce résultat me conduira à offrir à mes amis un vin de la carte.

Nous choisissons le menu de saison : salade de coques et petits pois, velouté glacé / homard rissolé dans ses sucs, jus coraillé, gnocchis et mousserons / morilles farcies, écume d’une sauce poulette au savagnin / pigeon à peine fumé et rôti, pissaladière de jeunes primeurs, sauce piquante / fromages / soufflé chaud au citron-basilic.

Le Champagne Pol Roger 2002 que j’ai commandé de la cave du restaurant est un champagne d’un confort extrême. Il est bien charpenté, équilibré, et n’offre que du bonheur. On se sent bien avec lui, de belle longueur, d’acidité maîtrisée, et de beaux fruits jaunes.

Le Criots-Bâtard-Montrachet domaine Blain-Gagnard 2008 est une magnifique surprise. Il sent la noisette, évoque des odeurs lactées, et envahit la bouche avec une générosité rare, associée à une grande finesse. C’est un vin très élégant et très abouti. On le mangerait presque, tant il est riche.

Lorsqu’on me sert les premières gouttes du Château L’Evangile Pomerol Hannapier & Peyrelongue 1955, je ressens une torréfaction qui pourrait gêner la dégustation. Mais en fait il s’agissait des premières gouttes et le vin s’est montré sous son meilleur jour. La couleur est d’un rouge foncé intense, le nez est profond et la bouche évoque la truffe, les fruits secs noirs. Sa longueur est belle. C’est un très beau vin.

A côté de lui le Clos de Vougeot Pierre Bourée Fils 1988 joue en dedans. Il est bien fait et j’aime beaucoup ce domaine, mais il ne s’exprime pas. Comme s’il était timide. Alors, il laisse la vedette au Bordeaux, à la fois sur le homard et sur les délicieuses morilles.

Nous devrions avoir maintenant trois vins rouges, mais j’annonce que le Vosne Romanée Clos du Roy, Leroy & Cie 1949 est désespérément mort. Evidemment, tout le monde veut vérifier. Deux seulement goûteront ce vin et confirmeront le diagnostic de mort. Une demi-heure plus tard, ce vin que je n’ai pas bu sentira le bouchon.

Sur le pigeon, nous allons goûter deux mêmes vins. Le Corton Clos du Roy, L.A. Montoy 1929 me fait une belle surprise, car il a complètement effacé les odeurs qui me faisaient douter. Il est magnifique et Lynn se découvre un amour pour les vins anciens car elle avait adoré l’Evangile et se régale de ce 1929. Il est riche, opulent et sa couleur est d’un noir profond bordé d’un cercle rouge au contact du verre. A côté de lui, le Corton Clos du Roy domaine Antonin Guyon 2010 a une couleur beaucoup plus claire. Le vin est joyeux dans sa jeunesse fruitée mais il semble souffrir du même mal que le Vosne Romanée, car il paraît simplet à côté de son aîné. Le 1929 est enthousiasmant, complexe, distribuant les saveurs et arômes avec générosité. Vin charnu d’une jeunesse rare.

Mike s’aperçoit que le liquoreux que nous allons boire est le même que celui qu’il avait apporté il y a trois ans. Le Kracher Welschriesling Nummer 11 Trockenbeeren Auslese 1998 n’a pas changé. Il a une robe dorée et attaque le palais par un sucre épais. Il est doucereux, assez monolithique même s’il est agréable. C’est le sucre qui tapisse le palais, et malgré ses 7,5° il en impose. Les évocations sont celles de thé.

A côté de lui c’est un Château Climens en 1/2 bt 2001. Le vin est encore étonnamment jeune mais lorsque l’on s’habitue à ce côté un peu brut de forge, il expose des subtilités et des complexités de fort bon aloi. Il montre à quel point l’année 2001 est une année propice aux liquoreux bordelais.

Comme la dernière fois, Mike sort une fillette déjà entamée d’un Whisky Duncan Taylor single malt 1968 mis en bouteille en 2004. Il est absolument délicieux, doucereux et légèrement sucré comme un Bourbon. Un grand plaisir.

Mon classement serait : 1 – Corton Clos du Roy Montoy 1929, 2 – Criots-Bâtard-Montrachet Blain-Gagnard 2008, 3 ex aequo : Champagne Pol Roger 2002, Château L’Evangile 1955 et Climens 2001.

Le menu du restaurant Laurent est remarquable. Ce fut un bien beau dîner.

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une deuxième étiquette est mise pour rendre plus lisible le nom du vin

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bouchon de l’Evangile 1955 et du Clos du Roy 1929

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Des vins indiens au Yacht Club de France dimanche, 18 mai 2014

Au Yacht Club de France, lorsque j’arrive, il y a une conférence tenue par le directeur général de Vinexpo devant de nombreux vignerons indiens. On parle des tendances mondiales de la consommation de vin. L’Inde va connaître un fort développement de sa production et de ses ventes. A l’apéritif, nous pouvons goûter quelques vins blancs ou rosés de qualités moyennes. Un rosé de la maison York est très agréable. Sur l’excellent buffet servi par Thierry Leluc, je goûte un vin indien créé par un vigneron italien, Sette 2010. Il a des caractéristiques très italiennes et se boit bien. L’ambiance des deux réunions auxquelles j’ai assisté m’a permis de rencontrer des gens passionnants qui vont vivre l’essor du vin indien.

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bien curieuse expérience au restaurant Saturne vendredi, 16 mai 2014

C’est une bien curieuse expérience que nous venons de faire au restaurant Saturne. Lorsque nous arrivons, assez tôt, il n’y a que deux ou trois tables qui sont occupées. Il serait intéressant d’être près de la cuisine ouverte sur la salle, pour voir les cuisiniers officier. Notre table étant bien loin, nous demandons à changer et on nous dit que c’est impossible alors qu’il y a une vingtaine de tables vides dont les futurs occupants n’ont probablement pas tous demandé à être dans cette partie de la salle.

La décoration est agréable et de bon goût. Nous choisissons les plats dans le menu et on nous demande si nous voulons du vin. Dans la carte, je vois qu’il y a quatre vins de la maison Selosse et je demande Substance de Selosse. Et je dis à la serveuse, avant de commander je voudrais voir la date de dégorgement. La serveuse ne se sent pas compétente et nous dit : « attendez j’appelle quelqu’un ». Je réitère ma demande à la charmante jeune fille qui arrive. Elle fait des yeux ronds, car manifestement, elle ne sait pas ce qu’est un dégorgement. Elle va chercher un homme, probablement plus gradé, après lui avoir répété ma demande.

Il arrive et nous dit : « nous n’avons plus aucun champagne de Selosse, car notre allocation est très petite et a été épuisée ». Or il reste quatre lignes sur la carte des vins.

Je demande à nouveau la liste des vins pour commander autre chose et je choisis un champagne 2002 d’Agrapart. Le même maître d’hôtel revient et me dit qu’il n’a pas ce champagne. Ça commence à m’agacer, car à quoi sert une carte des vins si les articles manquants ne sont pas enlevés ? Je commande alors Champagne La Colline Inspirée Jacques Lassaigne extra-brut blanc de blancs sans année.

Le même maître d’hôtel ou sommelier revient avec un seau à glace où la bouteille de champagne est ouverte. Là, je me dis que ça commence à bien faire et je lui dis qu’il aurait dû ouvrir le champagne devant nous. Il me répond que dans ce restaurant on sert les champagnes sans les ouvrir à la table mais loin de la table. Je lui dis que ce n’est pas normal et il commence à devenir agressif, doutant que je lui fasse confiance. Nous en sommes restés là, mais voilà un service du vin de qualité déplorable. Le seau ne contenait que de la glace et pas d’eau, ce qui fait que seul le bas de la bouteille est très frais. Mais cela n’a pas gêné la dégustation.

Le caractère extra-brut est suffisamment bien fait pour qu’il ne gêne en aucun cas le goût, car l’acidité est bien maîtrisée avec une jolie évocation citronnée. C’est un très joli champagne agréable à boire et flexible avec les plats.

Le menu que nous avons pris est : tourteau, gaspacho de cerise à l’huile d’olive, radis / merlu de ligne, petits pois, fenouil, l’arroche pourpre / fraise, yaourt de brebis, oseille.

Nous avons été servis très vite de l’entrée dont le coulis de cerise masque un peu le caractère marin du beau tourteau. J’ai demandé que le poisson ne vienne pas trop vite pour que nous profitions du champagne. Plus d’une demi-heure plus tard, ne voyant rien venir j’ai demandé où on en était et on m’a expliqué que l’on lance les plats par vagues successives et que nous avions manqué deux vagues.

Le poisson est fort bien cuit et la vedette du repas, c’est l’excellent dessert. La cuisine est manifestement de bonne qualité mais le service peu agréable et d’une compétence à revoir et l’agacement de ces trous dans la carte des vins seront un obstacle à ce que l’on cherche à donner au Saturne une nouvelle chance.

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Présentation de vins pétillants indiens dans la demeure de l’Ambassadeur de l’Inde en France mardi, 13 mai 2014

Des vignerons indiens organisent des événements sur trois jours pour faire la promotion de leurs vins. L’organisatrice est d’une telle insistance efficace que je confirme ma présence à deux des trois événements. Le premier se tient dans la demeure de l’ambassadeur de l’Inde en France, ravissant hôtel particulier décoré à l’ancienne. Les discours dont celui de l’ambassadeur Arun K. Singh montrent un dynamisme et une ambition certaine. Un jeune vigneron annonce que sa propriété fait cinq cents hectares, ce qui n’est pas rien. L’ambassadeur cite la consommation de vin par habitant de son pays en la comparant à la France. C’est un boulevard, une autoroute qui se dessine devant les pas des vignerons indiens. Décidés, ils ont eu recours à Michel Rolland et à Stéphane Derenoncourt pour les conseiller. J’avais goûté leurs vins à la présentation des vins conseillés par Stéphane Derenoncourt au George V. Ils ont mêmes l’audace (!) de venir faire la promotion de leurs vins en France. Bravo l’ambition.

On nous propose des gourmandises cuisinées à l’indienne, très épicées et très pertinentes qui accompagnent des champagnes (si l’on peut dire), car la première soirée est consacrée aux pétillants. Je n’ai pas eu la chance de goûter le rosé dont on m’a dit qu’il est fort bon et a été consommé très rapidement. Le pétillant blanc m’a fait penser à cette jolie phrase de Philippe de Rothschild : « faire un très grand vin c’est facile. Le plus dur, ce sont les trois premiers siècles ».

Il n’y a de ma part ni critique ni ironie, mais les personnes que j’ai rencontrées ont de telles ambitions que je souhaite que Philippe de Rothschild ait raison, pour ralentir la marche en avant qui se dessine, comme celle qui est lancée en Chine.

Le pétillant blanc que j’ai bu a une belle attaque assez classique et souffre d’un arrêt brutal en bouche marquant une absence de final. Mais nous n’en sommes qu’au tout début de la grande aventure du vin indien. Le troisième événement auquel j’assisterai se tiendra au Yacht Club de France. Le monde du vin bouge. C’est une bonne chose.

on a fait une chanson sur mon livre ! mardi, 13 mai 2014

Je suis passé sur France Inter de 17h à 18h le 12/05 à l’émission d’Arthur Dreyfus « Encore Heureux ». Le podcast doit être encore disponible.

Je croyais qu’on allait parler de bonheur car j’avais répondu à un questionnaire qui parlait de bonheur. Or en fait on a parlé de mon livre « La France de l’Excellence ».

Et, oh surprise, Sandra Reinflet, sur sa guitare, a interprété une chanson sur mon livre. La voici

chanson sur France Inter sur mon livre 001

C’est une vision de mon livre sur laquelle il était inutile de polémiquer. J’ai juste indiqué que jamais dans ce livre l’idée « si les mal intégrés voulaient bien se donner la peine de se tirer » n’a été ni exprimée ni même évoquée.

La jolie chanteuse a une jolie voix.

J’étais très heureux d’avoir pu défendre les idées de mon livre devant de redoutables mais courtois débatteurs.

Conférence dégustation à l’école « le Cordon Bleu » mardi, 13 mai 2014

Le « Cordon Bleu » est une école qui forme des professionnels dans les domaines de la sommellerie, du commerce du vin, de l’œnotourisme et plus généralement tous métiers qui tournent autour de la mise en valeur du vin. Chaque année, au Grand Tasting, Franck Ramage dirige une équipe de jeunes élèves qui font le service du vin dans les « Master Class » et cela me fait plaisir de les encourager.

Franck Ramage me propose de venir parler à un groupe d’une trentaine d’élèves de vins anciens et de tout sujet de mon choix. L’idée me vient de prêcher par l’exemple en montrant comment se comportent les vins anciens à côté des jeunes. J’apporterai donc quelques vins de ma cave pour des travaux pratiques.

Le jour dit, je me trouve devant une trentaine de jeunes élèves de tous âges et de toutes nationalités. Il y a une majorité de femmes, qui s’exprimeront beaucoup plus spontanément que leurs camarades masculins. Un traducteur a l’habitude de transposer les propos en anglais sans que cela casse le rythme de l’exposé.

C’est l’occasion de montrer à ces jeunes ma méthode d’ouverture des vins. Le premier couple sera de deux millésimes du même vin. Le Château Lafaurie-Peyraguey 1996 est un guerrier conquérant. Il envahit le plais de sa chaleur sucrée et ensoleillée. Mais le jeune tout-fou est assez simple et de peu de final.

A côté de lui, le Château Lafaurie-Peyraguey 1964 est tout en séduction et en complexité. Et son final est quasi inextinguible. Les élèves ont, comme on peut le comprendre, une approche très analytique, cherchant à découvrir les différents arômes et les différentes saveurs. Mon souci est plus de regarder le parcours du vin en bouche, avec les vagues plus ou moins marquées du flux et du reflux. La démonstration est évidente, le plus ancien est le plus complexe, le plus charmeur, même si le jeune a toute sa justification dans des accords de confrontation avec des plats aux sauces riches, brochet ou viandes blanches.

Le second duo sera entre deux vins différents, car je n’ai aucun Maury jeune. Aussi se compareront un Maury et un Rivesaltes.

Le Rivesaltes Grenat Domaine Cazes 1994 est une explosion de fruit qui finit très vite et le final manque un peu de précision. Alors que le Maury La Coume du Roy Paule de Volontat 1925 est un régal. Il frappe par sa longueur et par la précision de son final. Mais surtout il expose des épices par centaines, des fruits par dizaines tant sa complexité est grande.

Dans les deux séries, on constate la fraîcheur des vins les plus anciens. J’ai fait part aux élèves de ma crainte de voir que l’on boit les vins de plus en plus tôt, ne prenant conscience que d’un dixième de ce que ces vins peuvent devenir si on a la grande patience de les attendre quelques décennies. Le combat est perdu d’avance de vouloir retarder le moment où l’on boit les vins. C’est dommage et cela ne m’empêchera pas de continuer à semer la bonne parole sur ce sujet.

Les élèves sont sympathiques, connaissent les vins. Le Cordon Bleu forme des futurs acteurs importants du monde du vin.

method for opening old bottles lundi, 12 mai 2014

The pictures have been taken in chateau de Saran where the 100th dinner of wine-dinners was held.

There was a photographer who took these pictures. It is an opportunity to explain my method to open old bottles.

The pictures below show the tools that I use, consisting mainly in normal corkscrews used by sommeliers, and in long spirals which are the inside tool of manual screwpull.

When you pull out the upper part of the capsule, remember that some capsules (here Pétrus 1953) are pieces of art. Think of keeping them as a memory

I use the sommelier corkscrew to lift the cork by only 2 to 5 millimetres. You can see on the right the two spirals on the table.

It is important that the spiral stays in the centre of the cork. Turn it slowly. It will go inside the cork and the end of the spiral will go further, but will not touch the wine.

Jean Berchon, the director for communication and estates of the Moët & Chandon Group looks at me with a great attention

Once again, quietness is required

These pictures below are very important, as they show how I use my hands to lift, having only my left hand to help the right hand to pull. The right thumb pushes hard on my left hand, and my other fingers make a lateral move to pull.

While pulling on the cork of Pétrus 1953, I show that the cork will break into pieces and I will try to lift every piece. Which I did !

This tool called “ahso” (in French : “bilame”), is something that I do not use, because I am confident in this method of lifting in two times : 2 to 5 millimetres with the sommelier’s corkscrew, and then lifting the cork with a spiral.

The second spiral is ready to be used if, by lifting some pieces stick to the glass. They will come when they are pulled extremely slowly.

 

One could think : is it so important to work so carefully, with these two steps. Let us have a look.

I was not able to take the upper part of the capsule of Pétrus 1953 complete.

This is Margaux 1959

This is Romanée Conti 1972

Not the slightest piece of cork fell in the wine for each of the wines opened with this method.