déjeuner au restaurant A.M. Alexandre Mazzia jeudi, 21 août 2025

Nous nous rendons une nouvelle fois pour un déjeuner au restaurant A.M. Alexandre Mazzia, car ma fille cadette et un de mes petits-fils n’y sont jamais venus.

La cuisine est toujours enthousiasmante car le chef est un magicien des goûts.

J’ai choisi un Champagne Selosse V.O. Version Originale dont la date de dégorgement est inconnue (je regrette d’être obligé de faire des recherches pour obtenir des informations que le vigneron pourrait me donner). Et j’ai choisi aussi un Pouilly-Fumé Silex Dagueneau 2019.

Les deux sont adaptés au talent d’Alexandre Mazzia. Le Selosse est grand, noble et généreux. Le Silex est plus sauvage et donnant des frissons électriques. C’est le Silex qui est le plus adapté au talent du chef. Amis gourmets, si vous allez au restaurant Mazzia, demandez le Silex. L’association est magique. Ce 2019 est d’une intensité incroyable. Une merveille.

apéritif de voisins mercredi, 20 août 2025

Les voisins de notre avenue, que nous avions invités chez nous, nous invitent pour que nous fassions connaissance avec d’autres riverains. J’ai apporté avec moi un Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs magnum 1996. C’est un champagne que j’adore d’une sérénité totale et d’un calme serein. Ce champagne a été abandonné par la maison Henriot au profit d’un champagne d’un autre style. Les plus grands Enchanteleurs que j’ai bus sont 1959 et 1964, du temps où ils étaient faits comme un Enchanteleurs mais ne portaient pas encore ce nom. Ce 1996 fait partie des très grandes années de ce champagne.

avec des amis à l’Aventure mercredi, 20 août 2025

Décidément, le restaurant l’Aventure s’impose lorsque l’on veut bien manger et bien boire. Un couple d’amis est en villégiature non loin de chez nous aussi nous les invitons à nous rejoindre au restaurant. Ils viennent avec un couple d’amis amateurs de vin. A ma demande Julien, le propriétaire du restaurant nous a réservé un denti (ou dentex), ce poisson goûteux et rare.

Le Champagne Selosse Substance dégorgé en Juillet 2011 est une bête sauvage qui révèle l’incroyable talent d’Anselme Selosse. Et à cet âge, il est parfait car il combine audace et sagesse.

Le Champagne Dom Pérignon magnum 2008 est totalement différent, plus conventionnel, plus doux et tellement agréable à boire. Une grande année pour Dom Pérignon, la dernière de Richard Geoffroy, fruit du passage de flambeau à Vincent Chaperon, le nouveau maître de chais.

Le Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape magnum 2007 est une bombe. Quelle puissance ! Il a une immense personnalité et une solidité qui rend très plausible qu’il devienne centenaire.

La Côte Rôtie La Turque Marcel Guigal 2002 est très différente du Beaucastel. Très intense et d’une grande complexité il a un finale plein de charme. C’est un vin de fraîcheur et le Beaucastel est un guerrier indestructible.

Nous avons dégusté des moules gratinées à l’ail, des tempuras de gambas, du homard et du denti. Un bonheur d’été.

dernières agapes du 15 août dimanche, 17 août 2025

La fête se continuait le lendemain au restaurant l’Aventure avec des vins inhabituels, pour changer. Un ami a apporté un Champagne Comtes de Champagne Taittinger 2011 absolument charmant et complet, de grande générosité. Il fait partie des PAME (performed above my expectation).

De mon côté j’ai choisi deux vins que j’ai envie de partager, un Mazis-Chambertin Poulet P & F 1961 et un Chambertin J. Thorin 1962. Les deux bouteilles ont des niveaux parfaits, à 2 centimètres sous le bouchon. Ils seront accompagnés d’un très beau turbot cuit à la perfection.

Je suis très à l’aise avec de tels vins, car ils ont atteint une maturité paisible. Le Chambertin est un peu plus noble, mais le Mazis profite du grand millésime 1961 et de l’excellence de la maison Poulet, négociant qui fut très célèbre il y a plus de 50 ans.

Cher lecteur si dans vos recherches d’achats vous avez la chance de croiser des bourgognes des années 60 de bons niveaux, laissez vous tenter. Ce sera ce que j’appelle de « bonne pioches ».

Comment finir un aussi beau weekend avec des amis ? Pourquoi pas une petite « bataille » après coup ? Il y avait des champagnes qui ont été ouverts il y a trois jours. J’ai voulu vérifier si mon intuition sur Salon 2015 comparé à 2008 est la bonne. À mon avis, le 2008 est puissant et solide, parfaitement construit, mais le 2015, si romantique, a ma préférence.

Avec les derniers « survivants » de ce mémorable weekend, j’ai goûté les deux et cela m’a conduit à changer ma vision. Le Champagne Salon 2008 est parfait, et il a aussi une personnalité énorme. Le Champagne Salon 2015, que j’adore, est plein de charme. Mais le 2008 est au-dessus. Il est sûr que trois jours plus tard, le magnum est plus frais qu’une bouteille. Mais je suis heureux d’avoir eu la confirmation de l’incroyable complexité du 2008 quand on le compare au 2015. Longue vie à ces deux amours.

déjeuner au restaurant de l’hôtel Lilou samedi, 16 août 2025

Nos amis Valérie et Jean-Marc étaient présents au déjeuner du 15 août. Ils nous invitent à déjeuner au restaurant de l’hôtel Lilou à Hyères pour un repas à quatre mains réalisé par le chef de Lilou et par Valérie, cuisinière de profession qui a tenu avec son mari des restaurants où nous sommes allés avec plaisir.

Le menu a été conçu par le cuisinier Paul-Emile Merlin et son équipe et par Valérie. L’intitulé des plats montre à quel point ils ont voulu nous régaler : jambon Prisuttu de porc Nustrale maison Guidoni / anchois de Cantabrie maison Salanort / sériole maturée, sauce pilpil, poutargue, garum / médaille de langouste et tomate laquée, bisque / suprême de pigeon souvenir de Fès, cromesquis d’abats, baselles de JB Anfosso / Comté affiné 24 mois et bleu du Queyras, truffes d’été / autour de la fleur et de l’abeille / pêche rôtie, glace à l’amande grillée, sablé breton.

Tout s’est montré d’une délicatesse extrême. Nous avons senti cette envie de faire plaisir si agréable à vivre. Jean-Marc avait même composé des origamis avec un petit clin d’œil pour chacun. Des attentions de ce genre ne s’oublient pas.

J’ai apporté un Champagne Laurent-Perrier Grand Siècle magnum probablement autour de 2015 / 2017 élégant et charmant et les vins qui ont suivi, choisis par nos hôtes sont : Château de la Gardine Châteauneuf-du-Pape 1991, Domaine de Trévallon 2023, Clos de la Coulée de Serrant Famille Joly 2020, Gravner Blanc Orange Frioul Italie sans année, Côte Rôtie Domaine Jamet 1999, Mas de Daumas Gassac 1995, Bricco Quaglio Moscato d’Asti 2022.

N’ayant pris aucune note car l’atmosphère de ce repas ne s’y prêtait pas, et ayant tardé à retranscrire mes souvenirs, je serais bien incapable de les raconter. Mais comme pour la cuisine le choix des vins a été d’une grande intelligence et d’une belle attention.

J’ai été très sensible aux intentions qui ont permis de construire ce bel événement.

le 300ème de mes dîners vendredi, 15 août 2025

Il se trouve que le dîner qui a clôturé le premier semestre est le 299ème. Le prochain dîner sera fin septembre. Il est intéressant, mais il n’est pas au niveau des dîners comme le 100ème ou le 200ème. Une solution était possible, de créer plusieurs 300ème dîners (des A, B ou C), pour satisfaire les fidèles participants de mes dîners.

Comment résoudre ce dilemme ? J’ai décidé que ce serait le déjeuner du 15 août qui serait le 300ème repas. De ce fait j’ai préparé avant de partir dans le sud, donc tout au début du mois de juin, ce qui conviendrait à ce grand événement. Et je dois dire je suis très excité par le choix que j’ai fait. La veille du 15 août, donc juste après notre retour du repas chez Alexandre Mazzia à Marseille, j’ai ouvert un magnum de Champagne Salon 2008 pour qu’il ait pris de l’ampleur au moment du déjeuner.

De tôt matin, j’ai ouvert les autres vins. Le ciel devait être avec moi car les ouvertures se sont faites avec une grande facilité et sans risque de mauvaise odeur. J’ai eu un petit doute sur le parfum du Chevalier Montrachet, mais ce doute a très vite disparu.

La gestation du menu avec mon épouse a occupé de longues heures de discussions. Il est parfois plus facile de créer un menu avec un chef trois étoiles qu’avec la femme qui partage ma vie depuis 59 ans. Mais nous y sommes arrivés et voici le menu.

Le menu de Silke Audouze : rillette, saucisson mou, jambon Paleta de Pata Negra, pâté en croûte de canard aux abricots / anchois Cantabrique sur brioche toastée / caviar osciètre / filet de bar sur sa peau avec caviar baeri / magret de canard polenta truffée / Wagyu en deux services sel fleuri ou avec purée Robuchon / deux fromages Jort de divers affinages / tarte au citron meringué de Matyasy.

Le Champagne Salon Magnum 2008 est une singularité dans le monde du champagne, car ce 2008 n’a été proposé qu’en magnum et vendu dans des coffrets avec six autres champagnes Salon de trois autres millésimes. De ce fait ce champagne est devenu rare et difficilement accessible. C’est un champagne de ce calibre qu’il fallait pour un 300ème repas. Il mérite sa légende. Il est solide et majestueux. Mais il y a tellement de vins étonnants que ce champagne ne figurera même pas dans les six premiers du classement global.

C’est la rillette qui, de loin, met en valeur le beau champagne, suivie du saucisson dit ‘mou’. Et l’anchois crée l’accord le plus raffiné et subtil.

Le Champagne Heidsieck DRY Monopole 1955 est une pure merveille à la richesse infinie. L’indication DRY me laissait présager que ce champagne serait très doux, contrairement à l’acception habituelle de ce mot, mais en fait il est vif, opulent et délicieusement charmeur. C’est la plus belle surprise gustative.

Le champagne a cohabité avec le Chevalier Montrachet Domaine Leflaive 1994 et c’est agréable de constater que l’on peut passer de l’un à l’autre sans problème, chacun mettant en valeur son partenaire. Le filet de bar avec le caviar a fait briller les deux, le Chevalier Montrachet prenant une longueur que l’on n’attendrait pas de son millésime. Il est un Leflaive de grande pureté. J’ai pu constater aussi que le champagne était pour moi l’accompagnant naturel du caviar et qu’en fait le riche blanc de Bourgogne convenait très bien au caviar.

L’idée de mettre ensemble un Pétrus 1976 avec un Clos de Tart Grand Cru Monopole 2009 est quelque chose qui m’excite au plus haut point et comme pour le couple précédent, chaque vin respecte l’autre. Et l’on analyse beaucoup mieux leurs singularités. Le Pétrus est d’une rigueur profonde, assis sur une structure impressionnante. Le Clos de Tart est le jeune tonitruant, fier de sa jeunesse et éclatant de joie. Je suis si heureux de les avoir mariés.

La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1970 est d’une année difficile aussi étais-je prudent en le mettant dans ce repas. Mais il a montré une subtilité qui confirme que c’est dans les années incertaines que la Romanée Conti expose le mieux la subtilité de ses vins. L’avantage du wagyu est qu’il met en valeur tous les vins qui l’accompagnent. Une Tâche émouvante, complexe aura enthousiasmé mes amis.

Un 300ème repas m’imposait d’ouvrir les bras aux vins étrangers. Le Harlan Estate Californie 2010 est un vin riche et puissant, influencé bien sûr par les orientations de Robert Parker, mais de façon intelligente.

A côté de lui, le Vega Sicilia Unico 1961 combine la puissance et le subtilité, avec un finale charmant. Je ne sais pas pourquoi, mais les camemberts Jort ont l’air d’avoir été créés spécialement pour le champagne Salon et pour le Vega Sicilia Unico, car les accords sont particulièrement réussis.

Il fallait un intermède avant le dessert et j’ai choisi un Champagne Salon 2015 que je trouve d’un romantisme charmant. Ce champagne me fascine.

Il est suivi du Château d’Yquem 1970 au parfum envoûtant qui se montre plus gourmand que ce que j’attendais. Dans ma vision des vins c’est un sauternes ‘jeune’, mais il a quand même 55 ans et montre une sérénité joyeuse sur la tarte au citron.

J’avais dans le sud une bouteille de Cognac Grande Fine Champagne Navarre 1925. Je ne sais pas comment elle est arrivée ici et quand nous l’avons ouverte car il en reste peu. Mais pour un repas comme celui-ci un alcool de cent ans s’imposait. Contrairement à ce que je pensais, ce cognac a gardé une belle énergie et une grande noblesse.

Le classement des vins dont le cognac est exclu puisque nous le buvons en votant, n’est pas facile. Ma femme n’a pas voté puisqu’elle ne boit pas. Nous sommes sept qui désignent leurs cinq vins préférés. Tous les vins ont eu au moins un vote, ce qui est plaisant. Seuls deux vins ont trusté les votes de premier. La Tâche a eu cinq votes de premier et le Champagne Heidsieck deux votes de premier.

Le vote de l’ensemble de la table est : 1 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1970, 2 – Champagne Heidsieck DRY Monopole 1955, 3 – Pétrus 1976, 4 – Vega Sicilia Unico 1961, 5 – Champagne Salon 2015, 6 – Château d’Yquem 1970.

Mon vote est : 1 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1970, 2 – Pétrus 1976, 3 – Champagne Salon 2015, 4 – Champagne Heidsieck DRY Monopole 1955, 5 – Magnum Champagne Salon 2008.

Je suis content d’avoir associé des vins que rien ne rapproche logiquement. L’anchois, le filet de bar et le Wagyu ont été les plus belles saveurs.

Dans une ambiance de grande amitié nous avons vécu un moment merveilleux avec des vins excellents. Vive le 300ème.

déjeuner au restaurant A.M. d’Alexandre Mazzia jeudi, 14 août 2025

La veille du 15 août, nous allons avec des amis déjeuner au restaurant A.M. d’Alexandre Mazzia à Marseille. Nous sommes accueillis chaleureusement. Nous prenons le menu le plus complet, qui est un voyage gustatif infini.

Comment est-il possible que le chef crée de telles saveurs ? Il y a une créativité et une inventivité qui dépassent tout ce qui est imaginable. Si l’on faisait une référence au piano, imaginons un pianiste qui combinerait le don de Glenn Gould et le génie de Thelonius Monk. Il produirait des notes inconnues et irréalisables. Eh bien, le talent d’Alexandre Mazzia, c’est cela, la production sur d’infimes bouchées de myriades de sensations.

Vouloir décrire ces saveurs serait réducteur. Nous les avons reçues avec humilité et recueillement pour en saisir tous les aspects.

Ce qui me fascine aussi c’est que les serveurs récitent les plats sans aucune faute et expliquent sans hésitation à chaque question posée. C’est l’embarquement pour Cythère.

Pour le repas nous avons commandé des champagnes. Tout d’abord un Champagne Initial Selosse dégorgé vers 2011. Parmi tous les champagnes d’Anselme Selosse, cet Initial très lisible et franc est un grand plaisir gustatif.

Le Champagne Philipponnat Clos des Goisses 2013 est plus viril, plus droit dans ses bottes et idéal pour accompagner le caractère kaléidoscopique des plats.

Le Champagne Billecart Salmon Cuvée Nicolas François 1996 est noble et ample. Nous avons aimé ces trois champagnes sans faire de classement car ils sont très dissemblables. C’est ce qu’il fallait pour que ces breuvages suivent la folle chevauchée des saveurs des plats.

Enthousiasmés par ce voyage d’Alice au pays des merveilles, nous sommes rentrés joyeux pour nous préparer au grand jour du repas du 15 août.

les premiers arrivés des amis du 15 août mercredi, 13 août 2025

La semaine qui contient le 15 août est traditionnellement le point culminant de nos agapes d’été. Les premiers que nous recevons sont deux amis qui ont vécu avec nous les 15 août depuis une bonne quinzaine d’années.

La tradition est de les accueillir avec un magnum de champagne Salon. J’ai choisi un Champagne Salon Magnum 2004. Je ne me souviens pas d’avoir bu un meilleur Salon 2004. Il a un parfum incroyablement intense. La bouche est très fluide, pleine de charme et de complexité.

Le meilleur accord est avec des rillettes, dont le gras élargit le palais, suivi de jambon espagnol et d’un délicieux lièvre à la royale.

J’ai ouvert au dernier moment un Vega Sicilia Unico Reserva Especial, composé de 1994, 1995 et 2000. Le nez fruité est d’un charme à tomber d’émoi. En bouche, ce vin est un pur plaisir, d’une grande fraîcheur. Pour les vins jeunes comme le Vega Sicilia Unico, je recommande de ne pas utiliser la méthode Audouze, mais d’ouvrir le vin au dernier moment pour profiter de sa fraîcheur gracile.

Une remarque : j’ai depuis plus de vingt ans décidé de cracher ce que je bois, sauf les champagnes, car cracher un champagne détruit le plaisir du pétillant. Avec ce vin espagnol, j’ai avalé la première gorgée, pour voir, et j’ai recraché la seconde. La longueur du vin est dix fois plus grande à la dégustation lorsque l’on crache car le palais reçoit une bouffée d’air qui prolonge le vin. J’essaie de convaincre mes convives mais les habitudes prennent du temps avant de changer.

la Grande Dame mardi, 12 août 2025

Dans les marches que je fais en vacances, je croisais assez souvent un monsieur avec qui j’ai bavardé. Entendant mon nom il me dit : êtes-vous le frère de Jean Audouze ? J’ai dit oui. C’est un astrophysicien qui a bien connu mon frère. Lorsqu’il est mort, je suis allé présenter mes condoléances à sa veuve elle-même astrophysicienne et j’ai apporté un champagne à partager avec ses enfants. J’ai eu envie de la revoir cette année avec l’un de ses enfants et j’ai apporté un Champagne La Grande Dame de Veuve Clicquot 1998.

Ni son fils, ni elle, ne pouvaient imaginer qu’il y ait des champagnes de cette qualité. Leur étonnement m’a fait plaisir car je leur ai montré qu’au-delà du monde des vins de tous les jours, il existe un autre monde de passionnantes saveurs.

déjeuner au restaurant l’Aventure samedi, 9 août 2025

Nos enfants et petits-enfants se succèdent dans notre maison du sud. Une fois de plus nous allons déjeuner au restaurant l’Aventure. La femme de mon fils nous rejoint par la mer sur son paddle mais elle s’aperçoit que cet objet flottant absolument inoffensif doit se plier à des règles de circulation et de stationnement qui ressemblent furieusement aux principes de précaution qui régissent nos moindres mouvements dans un monde où tout doit être codifié.

Nous commençons par un Champagne Comtes de Champagne Taittinger rosé 1969. Je suis un fan des rosés jeunes de cette maison et je n’ai pas beaucoup d’expérience avec leurs vieux rosés.

C’est un univers complètement différent, assez énigmatique, qui m’a fait penser au Smalah algérien 1939 bu récemment, un vin d’un autre monde. Ce qui est passionnant, ce sont les saveurs inconnues. Ce champagne est long, épicé, sans être sexy. Il est parfait avec des plats épicés.

C’est une expérience agréable, mais j’ai une plus forte inclination vers le charme des vieux rosés de Krug.

J’ai eu la chance il y a quelques années de visiter la maison et la cave d’Henri Bonneau, du temps de son vivant, et de le rencontrer. J’ai dégusté en barriques avec lui et ce fut une expérience magique.

J’ai récemment dégusté une Cuvée Marie Beurrier 2017 que j’ai adorée. Mon fils qui a lu le compte-rendu m’a offert un nouveau 2017 qui était tout aussi adorable.

Ce Châteauneuf-du-Pape Henri Bonneau Cuvée Marie Beurrier 2017 est plein d’énergie et j’adore sa longueur interminable. Il est si pur, si délicat malgré sa puissance. C’est un vin élégant et noble. Je l’adore.