dîner wine-dinners au restaurant de Patrick Pignol – compte-rendu jeudi, 22 mars 2007

Je cours rejoindre Patrick Pignol pour évoquer le menu de ce soir, pour le 84ème dîner de wine-dinners. Ayant les vins en tête, il va composer son menu en fonction de ses approvisionnements du matin à Rungis. Nous en discutons quelques minutes et nous voilà lancés. L’intitulé des plats ne sera connu qu’à table, mais j’ai une totale confiance en ce chef de talent dont le recul d’une case dans le Monopoly des étoiles Michelin me semble inapproprié. Comme je l’ai indiqué sur mon blog, il y a des chefs qui sont mes favoris, dont Patrick fait partie. Je ne peux en aucun cas prétendre que mon goût serait universel quand celui du guide ne le serait pas. C’est exactement comme pour l’appréciation des vins. Il y a trop de gens qui se prétendent guide à la place des guides pour que je tombe dans ce travers et cette vanité de vouloir être le juge du travail des juges. Patrick Pignol fait partie des chefs que j’aime. Cela me suffit.

L’ouverture des bouteilles se passe très facilement, même si le premier vin que j’ouvre, Laroze 1947, est particulièrement coriace. Je sors le bouchon en mille morceaux, car il est collé aux parois. Avec Nicolas, élégant sommelier au sourire communicatif, nous constatons qu’aucune odeur n’est désagréable. C’est assez sympathique de sentir qu’aucun problème ne devrait surgir.

Les convives sont très ponctuels (enfin, presque tous…), mais on me fait une surprise de taille. Deux couples d’italiens de Milan s’étaient inscrits, et l’un deux avait annulé très peu de jours avant le dîner, ce qui est toujours un problème. Qui vois-je arriver ? Non pas deux, mais quatre italiens. Je fais recomposer la table et l’on ne vantera jamais assez l’efficacité de l’équipe de Patrick Pignol, aux initiatives toujours justifiées. J’ouvre le vin que j’avais en réserve, le Grands Echézeaux du Domaine de la Romanée Conti 1980. On comprendra plus loin qu’il faut dire un grand merci à Alberto et Sabrina dont l’arrivée inattendue nous a permis de boire cette merveille.

Nous aurons connaissance du menu créé par Patrick Pignol juste après le début du repas : Oursin et chou-fleur au parfum de marjolaine / Huîtres en habit vert pochées dans leur jus, compotée d’échalotes au vieux vinaigre / Langoustine croustillante, « Bormano » extra vierge / Foie gras de canard poêlé au suc de cuisson, truffes noires de Carpentras / Poitrine de pigeon rôti à la sarriette / Beaufort d’Alpage et Saint-nectaire / Triptyque autour de la mangue / Madeleines au miel de bruyère. Fondé sur des produits de qualité irréprochable, ce menu simple et clair est exactement ce qui convient aux vins. J’aurais évidemment enlevé la compotée d’échalotes qui rebute les vins anciens, mais tout ceci est du détail. Patrick, attentif et en quête de nos remarques, a réalisé un grand repas.

Nous sommes douze, dont trois sont des fidèles parmi les fidèles, fous de générosité comme on le verra, un journaliste américain connaît les dîners puisqu’il a écrit sur eux, et les sept nouveaux dont les quatre italiens qui s’expriment en anglais ne vont ménager ni les rires ni les surprises qui émailleront ce repas.

Le champagne Dom Ruinart rosé 1986 est un des plus solides rosés que je connaisse, toujours exact au rendez-vous. Le chou-fleur sert adroitement de passeport entre l’oursin très viril et le champagne qui aimerait plus se faire caresser que fouetter. Mais cette confrontation d’un rosé à l’oursin est particulièrement bienvenue. Ce rosé goûteux et expressif est un bon compagnon de gastronomie. La marjolaine est une petite touche de génie.

Décidément, des surprises, j’en vois à mes dîners. Car lorsque Nicolas me sert le champagne Krug Grande Cuvée que je situe vers 1990, Nicolas pensant qu’il est peut-être encore plus ancien, c’est un rosé qui coule dans mon verre. Et en bouche, pas d’ambiguïté sur son caractère rosé. Cela fait donc deux dîners depuis le début d’année où l’on découvre des blancs qui se transforment en rosés. Il faudrait que je songe, en théurge purificateur, à servir du plomb à mes convives, avec l’espoir qu’une alchimie les transforme en or, leur ouvrant le chemin du Graal. L’huître dans sa robe de verdure est délicieuse, mais j’ai vu en déshabillant l’une d’elles que le Krug réagit mieux lorsqu’elle est nue, sa salinité iodée l’excitant plus encore. Ce rosé est une belle surprise.

C’est un joli pari d’associer au château Laroze Saint-émilion 1947 deux langoustines, l’une dans sa coquille et l’autre dans un croustillant. L’idée me plaisait et le résultat est probant. Ce vin impressionne immédiatement toute la table par sa jeunesse et sa sérénité. Il est délicatement velouté, soyeux comme du tussah. Franc, goûteux, romantique, ce vin est délicieux. Il réagit bien à la langoustine, surtout la croustillante.

Le Château L’Angélus Saint-émilion 1961 est un des grands symboles de l’univers des grands bordeaux. Comme beaucoup de convives connaisseurs de notre table, j’en attends beaucoup. Et le contraste immense qu’il forme avec le Château Haut-Brion rouge 1950 est un bonheur pour les deux vins. Angélus, c’est l’élégance, la finesse, la délicatesse, avec l’accomplissement d’une année de stature imposante. Lors de la verticale d’Angélus où nous avions pu goûter 21 millésimes, j’aurais bien aimé que 1961 y fût, car il m’eût plu de le voir confirmer auprès de ses frères son insolente supériorité. C’est un très grand vin. Connaissant le mimétisme à la truffe du 1950, j’avais demandé au généreux Patrick Pignol d’ajouter le glorieux tubercule au plat, ce qui embauma la pièce à nous enivrer. Comme naguère pour Pétrus 1934, je savais que ce Haut-Brion 1950 « est » truffe. C’est impressionnant. L’année 1950 est relativement peu connue. Elle sied particulièrement à Haut-Brion. Le foie gras met en valeur les deux vins très opposés se complétant pour notre plaisir.

Le Santenay Léon Violland 1949 avait le plus beau nez à l’ouverture. Dès qu’il arrive, son nez me transporte d’aise. C’est outrageusement sensuel. Et en bouche, quel plaisir simple, gentiment construit. L’Echézeaux Joseph Drouhin 1947 est un des vins que j’adore, car il vient d’une cave, que je ne connais pas, mais dont j’ai acheté il y a plus de dix ans une vaste cargaison qui comptait les Nuits Cailles 1915 qui ne m’ont jamais trahi, ce qui en confirme la sécurité. Vin puissant, bien charpenté, solide et complexe mais goûteux dans un sens joyeux, ce vin ne fait pas d’ombre au Santenay alors que le jeu serait normalement assez inégal. Les deux vins, le plus jeune à la trame un peu plus imprécise mais fou de charme, le second plus campé sur son palanquin, conquirent toute la tablée.

Apparaît maintenant le Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1980 rajouté à l’arrivée des convives. On me sert en premier. Je manque de me pâmer. Le lecteur attentif sait que j’ai un ‘certain’ penchant pour les vins du Domaine de la Romanée Conti. Le nez salin de ce vin m’enchante. Je commence par me contenter de ce parfum énigmatique. Et lorsque enfin je le bois, toute l’énigme de la Romanée Conti fait vibrer mon palais. Ce vin est sauvage, vibrant, peu séducteur comme il doit être. Sa salinité me plait. Et je me sens bien, serein comme ce cow-boy que l’on voit chevaucher les plaines arides de l’Arizona dans les images convenues des westerns. C’est un vin immense, dont le côté brut de forge, presque non fini, me ravit encore plus.

Il faudrait un jour faire justice au vin d’Arbois Pupillin Gilles Lornet 1976 et à ses pairs. Car ces très grands vins, aux saveurs riches et complexes pourraient accompagner de nombreux plats. Je suis donc coupable de ne l’avoir associé qu’à des fromages, fussent-ils délicieux comme le beaufort. Puissant, expressif, cet Arbois a su jouer son rôle. Mais il nous donne envie d’explorer d’autres voies plus risquées, car il a le talent pour ça.

Le plateau de fromages était trop tentant pour un des fidèles parmi les fidèles. Il me dit : « que dirais-tu si j’allais chercher un Madère de 1910 ? ». D’aucuns diraient : « c’est trop gentil, ce n’est pas la peine ». Ma réponse fut : « oui ». Et voilà notre ami courant chez lui et revenant avec une très vieille bouteille noire au nom marqué au pochoir , comme le matricule d’un prisonnier : « BOAL 1910 ». La complexité aromatique de ce madère est extragalactique. Il y a des milliers d’évocations. Le bois précieux, la réglisse, la noix, le citron vert, le thé, le café, la cannelle, le poivre. Tout y est. En bouche la trace est lourde ce qui me fait craindre pour les vins qui vont suivre. L’envie de mon ami était née de la mimolette aux couleurs ostentatoires comme le cul d’un drill. Et l’accord se fait évidemment, mais je sens qu’un ris de veau, ou mieux, un canard à l’orange, seraient des compagnons de jeu beaucoup plus excitants pour ce grand madère.

Après s’être préparé la bouche de petites mignardises, le Domaine du Pin 1ères Côtes de Bordeaux 1937 apparaît sur la composition de mangue et subjugue plus d’un par sa belle prestance. Un vin si ordinaire, vieux de 70 ans, ça ne devrait pas bien vieillir. Eh bien si. Délicat, il joue sur une douceur de velours et la mangue lui va bien. Il a la courtoisie de servir de faire-valoir, et c’est ce que j’avais voulu, à un splendide Château d’Yquem 1938, serein, plein, épanoui, sûr de lui, à la profondeur de goût inimitable. Je ne m’attendais pas qu’il ait cette plénitude, car la décennie 30, à l’exception de 1937 est un peu légère. Cela fait une exception de plus.

Nous avons tous voté sur les vins de ce soir à l’exclusion du madère 1910, trop différent. Et le résultat me rend particulièrement fier, car les onze vins, je dis bien les onze, ont tous figuré sur au moins un bulletin de vote où l’on ne peut mettre que quatre noms. J’en suis fier, car cela montre que le choix de vins, où je mêle des icônes comme Yquem, Angélus ou Krug et des vins plus fantassins comme le Santenay, le Domaine du Pin ou le Laroze, permet à chaque vin de s’exprimer et de briller. Cela tient évidemment beaucoup à la méthode d’ouverture, car pour aucun vin nous n’avons dû constater, comme cela se raconte tant de fois, qu’une demi-heure plus tard, le vin serait plus épanoui. Il l’est totalement, dès la première gorgée, ce qui devrait être la norme.

Cinq vins ont eu des votes de premier, on sait que cela me remplit d’aise : le Grand Echézeaux a récolté cinq votes de premier, résultat remarquable, le Santenay, le Haut-Brion et l’Angélus ont eu chacun deux votes de premier et l’Echézeaux a eu un vote de premier. Le vote du consensus serait : 1 – Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1980, 2 – Château L’Angélus Saint-émilion 1961, 3 -Château Haut-Brion rouge 1950 et 4 – Santenay Léon Violland 1949.

Mon vote diffère : 1 – Echézeaux Joseph Drouhin 1947, 2 – Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1980, 3 – Château d’Yquem 1938, 4 – Château Haut-Brion rouge 1950. Un de mes amis belges du déjeuner chez Alain Senderens m’avait dit ne pas s’être inscrit à ce dîner car il ne voyait pas beaucoup de fleurons du monde du vin. « Selbst Schuld » comme on dit dans la langue de Goethe. Ceux qui sont venus ont fait moisson de souvenirs pour la vie.

Un autre convive ami tout aussi généreux proposa que l’on prenne un digestif, vocable particulièrement hypocrite. Je pris un Louis XIII de Rémy Martin, cognac d’exception, mon ami prit un Marc de Bourgogne du Domaine de la Romanée Conti 1979 absolument redoutable. Notre table ne voulait pas se quitter, cherchant à prolonger, aussi longtemps que c’était possible, la magie de cette inoubliable soirée.

Les vins du 84ème dîner du 22 mars 2007 jeudi, 22 mars 2007

 

 

 

L’année du Joseph Drouhin est nettement lisible : 1947.

Yquem 1938 n’a pas d’étiquette, mais a un énorme avantage : son bouchon est d’origine et sa couleur splendide

 

A ces vins, j’ai rajouté Grands Echézeaux Domaine de la Romanée Conti 1980, du fait d’un nombre de convives plus important que prévu.

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Alain Senderens, quel talent ! jeudi, 22 mars 2007

Le jour du 84ème dîner de wine-dinners, des amis belges, solides compagnons de table, vont déjeuner chez Alain Senderens. Après avoir dit non, pour me ménager, je les rejoins. Etant en avance, j’ai le temps de bavarder avec Madame Senderens radieuse et de choisir des  pistes pour les vins que nous partagerons. Mon choix est adopté et même amélioré, car j’avais choisi pour le rouge un millésime plus modeste. L’heure était à l’audace.

Nous commençons par un Champagne Clos des Goisses Philipponnat 1989 sur « asperges vertes de Lauris « crues et cuites », tagliatelle de seiche à l’huile épicée ». A noter que sur la carte il est écrit « crûtes et cuites ». L’eusse tu cru ? Le champagne a une belle couleur dorée, une bulle discrète, et son goût intense évoque le miel, la brioche, le soleil. Sur l’asperge croquante, c’est un régal. Le Clos des Goisses a une longueur et une présence exemplaires qui nous réjouissent. Il nous a séduits.

Le Riesling Clos Sainte Hune Trimbach 1981 accompagne un « foie gras de canard poché, dans un bouillon à la chinoise ». La divine chair du foie, aérienne de subtilité, se fond dans ce Riesling extraordinaire. L’âge l’a assemblé comme une montre suisse. Il est précis, chaleureux, profond, intense, joyeux. Il a toutes les qualités.

Les « suprêmes de pigeon rôtis, cuisses en pastilla et navets caramélisés à la cannelle » profitent avec bonheur de la présence du Château de Beaucastel Chateauneuf-du-Pape Hommage à Jacques Perrin 1990, vin extraordinaire. Dès la première gorgée, on sait que l’on est dans la perfection absolue. Déviation de l’époque, alors que je ne note jamais les vins, je me mets à penser : « ça, c’est un 100 points Parker ». Mais cette idée est vaine. A quoi sert de résumer ainsi une impression ? Ce qui compte, c’est que ce vin est du plaisir pur en bouche, avec un bois intelligent, avec un fruit joyeux, une mâche généreuse et un bonheur de vivre au-delà de tout.

Par gourmandise, je me suis pâmé sur un « macaron à la rose et au litchi » à se damner tant c’est subtil. Disons le sans détour, Alain Senderens, c’est l’anti Canada Dry : ça n’a pas l’aspect d’un trois étoiles, puisque c’est la voie qu’a choisie le chef,  mais c’est du trois étoiles. Car cette démonstration absolument brillante d’une cuisine simplifiée et magistrale, il n’y qu’Alain pour l’avoir réussie avec ce talent. Trois étoiles à nouveau, ce serait un caprice d’un raffinement rare.

L’heure passant, il était temps de courir chez Patrick Pignol pour ouvrir les bouteilles d’un nouveau dîner merveilleux.

Le millefeuille qui est ici en photo a été choisi par un de mes amis bleges.

Comme c’est l’une des icônes de la cuisine d’Alain Senderens, je me devais de faire figurer cette photo.

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déjeuner de conscrits avec de beaux 1986 mercredi, 21 mars 2007

Tous les deux mois, notre petit groupe de conscrits se retrouve dans un grand cercle parisien. Le Moët & Chandon non millésimé qui a une bonne quinzaine d’années confirme une fois de plus que ces champagnes sont faits pour respirer longtemps l’atmosphère des caves. L’âge leur va bien. Un champagne Laurent Perrier non millésimé beaucoup plus jeune a de l’agrément, mais moins d’expressivité, ce qui est lié à un manque de maturité.

Le Château La Conseillante 1986 est un pomerol accompli. Le nez est serein, et en bouche, tout est assemblé d’une intelligente façon. On se sent bien avec un tel vin. C’est d’un remarquable confort si l’on pense à des vins plus jeunes qui ne peuvent l’offrir. Le Château Lafite-Rothschild 1986 a un nez très boisé. En bouche, le bois est rude, assèche toute expression entrave la sérénité et la rondeur que l’on trouvait avec le pomerol. Mais le vin avait été ouvert au dernier moment. Quand il a eu son oxygène indispensable, il s’est mis à chatoyer comme il doit le faire. Et l’on perçoit alors la richesse de la trame de ce vin précieux. Un Pommery sans année conclut un déjeuner animé où, comme il est d’usage, nous reconstruisons un monde qui n’attendait que nous.

Un oeil sur Latour dimanche, 18 mars 2007

De la salle de conférences où sont exposées de belles pièces de verre modernes, on peut voir Chateau Latour, le prestigieux voisin.

 J’ai trouvé amusant de montrer la tour de Chateau Latour à travers cette très jolie sculpture en verre d’Ales Vasicek, créateur tchèque intitulée : " L’Oval Totas" 1998.

Visits on this blog mardi, 13 mars 2007

What a week !

In seven days finishing yesterday, we have had on this blog :

9,173 visits (1,310 per day)

44,843 pages read (6,406 per day)

And the time per visit is 7 min 52 sec which means that each visitor remains 97 seconds on a page. It means that the texts are read !

This is a great motivation to improve and improve this blog.

Two incredible events which will occur in April will excite the readers.

Thank you for your fidelity.

Le dernier livre d’Hervé This lundi, 12 mars 2007

Hervé This, pape de la cuisine moléculaire (sa biographie), ami de Pierre Gagnaire, recevait avec Odile Lacob et Marie-Odile Monchicourt (co-auteur) au « Cordon bleu » (siteune école de cuisine à vocation internationale.

L’occasion de cette rencontre était la sortie de son livre « construisons un repas », chez Odile Jacob, où il explique avec beaucoup de bon sens des plats extrêmement simples ce qui devrait lui ouvrir un large public.

Il commence son propos en nous montrant le mariage de l’huile et l’eau, beaucoup plus complexe que ce que chaque écolier a pu constater en classe de chimie.

On nous tend un champagne Veuve Clicquot qui a été versé dans une flûte avec des copeaux de truffes. Malgré la sympathie naturelle que j’ai pour le talent d’Hervé, voilà une combinaison qui ne marche pas. Le nez est altéré, bruni par la truffe, et en bouche le champagne domine, rendu amer et court par la truffe.

L’œuf mayonnaise d’Hervé mériterait d’être homologué au Bureau International des Poids et Mesures, comme l’accord sauternes et stilton et l’accord Comté et vin jaune.

Son exposé est brillant, malin et enjoué. Il donne envie d’en savoir plus sur ce savant qui s’amuse à vulgariser des notions scientifiques pour notre plaisir.

Am I label drinker ? dimanche, 11 mars 2007

Am I label drinker ?

I am going to make a conference in the University of Bordeaux about old wines and gastronomy.

And, preparing this conference, I calculated some statistics.

Since the middle of 2000, I have a record of all what I drink. And I have a file concerning 4,504 wines. Just to have an idea, it makes two wines per day. But as my consumption is less than 37 cl, it means that in average, every bottle to which I have access is shared by 4 people.

I have made very interesting statistics about the age of a wine when I drink it, having noted on which year I drank it and what was its vintage.

Here is the average age of what I drink. Between () is the approximate number of bottles per month :

Champagne : 18.5 years of age (7.7 bt shared per month)
White dry wines : 26.1 years (13.9 bt)
Red Bordeaux : 36.4 years (13.3 bt)
Red Burgundy : 37.4 years (7.8 bt)
Sweet or liquorous wines : 45.5 years (7.3 bt)
Others : 29,9 years (8.5 bt)

Global : 31.9 years (58.5 bt)

It must be said that the average includes also the wines that I drank in barrels.

I have ranked the wines per decade, and among the 4,504 wines, the greatest decade is the 90ies with 1137 wines (which tends to mean that I do not drink “only” old wines), followed by the 80ies with 727 wines, and the 2000ies with 562 wines (including the barrels). So, to have an average of 31.9 years means that I have drunk very old wines. For example, in the decade 1920-1929, I have drunk 269 wines.

On this statistics, wines before 1970 represent 1704 wines, so 22 per month : nearly one a day, with an average age of 63 years.

I wanted to see what some famous wines represent and I took only a few, and here is what it gives, showing how label chaser I am :
only three champagnes : Krug, Salon and Dom Pérignon : 2.5 per monthonly Montrachet, Chevalier Montrachet, Batard Montrachet and Corton Charlemagne : 2.4 per monthonly Chateau Chalon in Jura wines : 1.1 per monthAusone, Cheval Blanc and Pétrus : 1.2 per monthMargaux, Latour, Lafite, Mouton, Haut-Brion and Mission : 3.9 per monthWines of Romanée Conti : 1.4 per monthYquem : 1.8 per month

And globally, these wines represent 1095 wines, so 14.2 per month

I did not count Guigal Lalas, Chave, Vega Sicilia Unico and so on. Just these wines.

They represent 24.3% of what I have consumed, which allows me to say : I am a label chaser.

Of course, on the contrary, there are 75.7% of what I have drunk which are not these precious labels. Which shows with evidence that I am not a label chaser.

I have noticed many times that when I accept to make a conference, it helps me to study a subject. In this case I studied the age and the type of what I have consumed on an approximate period of 77 months.

une adresse à essayer vendredi, 9 mars 2007

Un ami, académicien de l’académie des vins anciens de surcroît, m’envoie un message.

Comme j’ai confiance en son goût, je livre son message qui inspirera certains d’entre vous :

https://www.abbaye-dela-bussiere.com/fr/restaurants2.shtml

Le jeune chef est grandiose ! il vient fraichement d’obtenir une étoile, ce qui, a 27 ans, est extraordinaire. Le lieu est magique. pour ceux qui ont connu l’abbaye du temps des moines, l’investissement est faramineux…

Nous avons testé avec béatrice hier (le grand restaurant), c’était magnifique. une carte tres courte, mais des plats maginifiants les excellents produits: asperges roties aux agrumes, pigeon aux épices cuit à la perfection, plateau de  fromages succulents, desserts tres bien travaillés aliant saveurs et précision . De la tres grande cuisine.

Il font aussi des repas le midi (samedi compris) avec entrée plat fromage dessert pour 31 euros !!!

La carte des vins est "simple" et donne la part belle au bourgogne. les premiers vins sont à moins de 30 euros (un excellent saint romain thibault frère gouté hier) jusqu’a la panoplie complète des DRC 2000 (dont le montrachet, le plus grand vin jamais gouté pour moi ; les prix sont donnés à la demande…).

Nous avons longuement discuté avec ce jeune chef prolixe et passionné, qui a mon avis, ne restera pas longtemps a ce niveau tant son talent est grand !!!

dîner chez des amis jeudi, 8 mars 2007

Dîner chez des amis. j’ai apporté un vin que je voulais essayer. Je l’ai ouvert. Mais la profusion de ce que mon ami avait prévu nous a fait oublier de goûter mon vin (Volnay de Coche-Dury). J’espère qu’il en profitera.

Le champagne Jeanmaire 1982 Réserves Elysée Grand cru est un champagne que je ne connaissais pas. Belle couleur, bulle peu active mais qui s’anime sur le palais, goût discret, peu agressif mais très plaisant. Très fruité et beau en bouche. Sur des toasts au foie gras, un grand plaisir.

Le champagne Roederer 1999 accompagne une mousse à la truffe d’un parfum rare. Il en profite abondamment, car c’est un champagne agréable mais normalement sans grande histoire à raconter.

Sur un plat de cuisine bourgeoise où la viande blanche a cuit plus de douze heures et les pommes de terre plus de six, le Léoville Las Cases 1976 brille de façon remarquable. Très au dessus de ce que l’année suggèrerait.

 

Le Meursault Patriarche 1942 est une curiosité car il trahit son âge. Sur les fromages cela va remarquablement bien. Il est très gouleyant. J’ai du mal en revanche avec le Gewurztraminer SGN Bernard Schwach 1997, non pas à cause de la qualité du vin, mais à cause de sa jeunesse.

 

Cette boisson à la rhubarbe est une curiosité. J’étais déjà au courant des farces de mon ami, aussi à l’aveugle, même si je n’ai pas reconnu la rhubarbe, j’ai vu que ce n’était pas du vin, alors qu’on pouvait facilement se tromper, allant vers un Pacherenc ou un Loire léger.

Le Rhum Clément 1976 est un rhum intense, typé, de grand plaisir.

Grande cuisine, bons amis et vins éclectiques. Belle soirée.