Les vins du 178ème dîner de wine-dinners mercredi, 26 mars 2014

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Champagne Bollinger Grande Année 1975

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Champagne Dom Pérignon 1966

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Chablis 1er Cru Les Vaucopins Bichot 1988

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Montrachet Roland Thévenin 1947

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Château Léoville Las Cases 1952

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Château Beychevelle 1945

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Château Ausone 1953

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Chambertin Clos de Bèze Pierre Damoy 1964

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La Tâche Domaine de la Romanée Conti  1969

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Vega-Sicilia Unico Ribera del Duero 1982

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Château de Rayne-Vigneau 1938

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Château d’Yquem 1969

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Déjeuner Tradition au Taillevent mercredi, 26 mars 2014

Le lendemain matin à Honfleur, je descends de ma chambre de l’hôtel Maisons de Léa pour le petit déjeuner. Une femme fort aimable me sert une orange pressée et un œuf à la coque. Elle est souriante et tout-à-coup j’entends qu’on l’appelle : »Léa ». Etre servi par la maîtresse des lieux, voilà une journée qui démarre bien. Je prends la route. Un déjeuner m’attend au restaurant Taillevent.

Chaque année, Thierry et Laurent Gardinier reçoivent pour un « déjeuner Tradition » les fidèles du restaurant. Je retrouve des participants des éditions précédentes. L’apéritif se prend avec un Champagne Deutz Blanc de Blancs magnum 2008. Le champagne malgré sa jeunesse a beaucoup de charme et une belle construction. On en reprend avec plaisir, car il se boit bien, titillé par les légendaires gougères du restaurant. Son acidité est fort amène.

Lorsque nous sommes placés, des discours très courts montrent la fierté et la joie des frères Gardinier de réunir leur amis. Et c’est une belle surprise que madame Gardinier mère se soit aussi exprimée, rendant hommage à l’action de son mari, continuée par ses enfants.

Le menu conçu par Alain Solivérès est : épeautre du Pays de Sault en risotto à la truffe noire / homard bleu, truffe noire et céleri / fraîcheur d’agrumes, parfait glacé au citron vert.

Le Mercurey la Mission Château de Chamirey 2011 est un beau vin vif et dynamique, qui emplit bien la bouche, bien au-delà de ce qu’on attendrait d’un Mercurey. On sent que ce vin est remarquablement fait.

Le Château Phélan Ségur magnum 1995 a atteint un beau niveau de maturité et paraît serein. S’il manque un peu de largeur, il compense par sa trame qui rebondit merveilleusement sur la truffe généreusement présente dans la cuisine d’Alain.

Le Château Les Justices 2007 boxe dans une belle catégorie. Bon sang ne peut mentir, car ce vin de Julie Médeville s’approche de plus en plus des qualités exceptionnelles du Gilette de ses parents. A l’aveugle, il soutiendrait la comparaison de bien des grands. Le dessert est magnifique mais est arrivé trop froid, du moins pour moi, pour qu’on puisse totalement en profiter.

Selon une tradition Taillevent – mais c’est le thème du jour – un Bas Armagnac hors d’âge du château de Ravignan, d’une rare puissance, a conclu un repas d’amitié, à la hauteur de la réputation du Taillevent.

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178ème dîner de wine-dinners au restaurant Saquana à Honfleur mercredi, 26 mars 2014

Le 178ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Saquana à Honfleur, la table d’Alexandre Bourdas. C’est un ami de longue date qui m’a demandé de faire un dîner en ce lieu pour honorer une entreprise normande qui connait un grand succès dans la fourniture industrielle.

J’avais soumis la liste des vins au chef et nous avons travaillé à la mise au point d’un menu qui convienne aux vins et respecte le talent du chef. Mes vins ont été livrés plus d’une semaine avant le dîner.

La vieille ville d’Honfleur est magnifiquement préservée avec des églises qui me rappellent certaines églises norvégiennes. Influence viking ? Se garer dans les rues étroites est un casse-tête. Il me faudra du temps pour décharger mes nombreux bagages entre le restaurant et l’hôtel proche où je logerai, Maisons de Léa.

Toute l’équipe du restaurant m’accueille avec une ouverture d’esprit qui est remarquable. Je fais changer la forme de la table pour pouvoir parler à tous les convives et c’est accepté avec entrain.

J’ouvre les bouteilles et Muriel, la sommelière m’aide chaque fois que c’est nécessaire. Malgré mon rhume insistant il m’est possible d’imaginer qu’aucune odeur n’est annonciatrice d’un problème.

Après m’être changé, je reviens au restaurant où mon ami est déjà présent. Nous serons onze, dont neuf sont de la même entreprise et veulent fêter un succès récent. Une seule femme est à notre table, très à l’aise dans cette atmosphère. La majorité n’a que très peu ou pas de connaissance des vins anciens. Nous aurons la chance que les vins se mettront à la portée de tous.

L’apéritif debout se prend sur un Champagne Bollinger Grande Année 1975 qui est une bonne introduction car il est extrêmement jeune. Sa bulle est fine et discrète, mais son pétillant n’est pas altéré. Il jouit d’une belle acidité dans des tons de pomelos et d’orange confite. Il a un bel équilibre. Sur les premières gorgées sa longueur est un peu faible mais il est bien animé par les délicieux amuse-bouches du chef à base de trois riz grillés aux jambon de l’Aveyron, lard et poivre noir, pomme fruit et poutargue.

Le menu d’Alexandre Bourdas est ainsi composé : Pascade aveyronnaise à l’huile de truffe / Saumon d’Isigny, crème de volaille, daïkon, jus de poulet, pourpier peaux grillées / Langoustine poêlée, racine de persil, pain brûlé et bouillon moussé à l’huile d’olive / Agneau grillé, au poivre de Madagascar, pak-choï, poireaux et jus blanc / Noix de ris de veau et truffes, façon céleri rémoulade / Pigeonneau laqué au boudin, crème de pomme de terre au yaourt / « Tourte » tiède – amande et gingembre, marmelade de mangue, poivre et passion /Crêpe safranée et soufflée, ananas mariné, mousse au pamplemousse rose.

Le Champagne Dom Pérignon 1966 est plus sombre que le précédent. Il n’a pas de bulle mais le pétillant est encore sensible. On est dans des tons plus fumés, de thé ou de tisane. Ce champagne est plus cérébral que le précédent, subtil et complexe mais difficile à appréhender.

Le Chablis 1er Cru Les Vaucopins Bichot 1988 est vif, équilibré de belle minéralité. Il a atteint une cohérence joyeuse. Il se boit avec plaisir, beau chablis bien reconnaissable.

Le Montrachet Roland Thévenin 1947 a beaucoup de puissance. Il est plus ambré mais a gardé toute sa vivacité. Il a la noblesse du montrachet et un côté plus carré que le chablis et manque peut-être un peu de tranchant.

Autour de moi les certitudes commencent à tomber, car des vins anciens qui ont une telle vigueur, c’est difficile à imaginer. Elles vont être définitivement sapées par les trois bordeaux d’une jeunesse sans égale.

Le Château Léoville Las Cases 1952 est pour moi une très belle surprise. Il est fringant, profond. C’est la définition d’un grand vin, vif, expressif et convaincant. C’est sa subtilité qui me marque.

Le Château Beychevelle 1945 est à l’opposé du 1952 ce qui fait que la table va se partager entre ceux qui préfèrent le 1952 et ceux qui optent pour le 1945. Le Beychevelle a la puissance du millésime 1945. Il a beaucoup de rondeur. Comme ma voisine je préfère le tranchant du 1952.

Il n’y aura pas d’hésitation pour choisir le meilleur des trois bordeaux car le Château Ausone 1953 nous fait changer d’échelle. Il est vif, précis, complexe. C’est un très grand Ausone à la longueur infinie. Il n’a pas d’âge. C’est un vin noble, éblouissant. En bouche, il n’est que bonheur.

Le Chambertin Clos de Bèze Pierre Damoy 1964 fait une fois de plus vaciller mes convives qui ne comprennent pas qu’on puisse dire que les vins anciens ne résistent pas au temps. La couleur du vin est un peu trouble. Le vin est incroyablement sensuel. Il est séducteur, rond, doucereux, tellement facile à vivre. C’est presque un bonbon à déguster. Tout en lui est charme.

Un sourire barre mon visage quand je prends les premières gouttes de La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1969. Ce vin est exactement La Tâche, émouvante et sans concession. C’est un vin à l’opposé du chambertin, un peu ingrat et difficile à comprendre. Mais quelle race, quelle énigme gustative changeante dans les tons salins et de vieux rose. Ce 1969 ne prétend pas égaler le 1962 légendaire que j’ai bu l’an dernier. Mais il est, à mon sens, très proche de la perfection de La Tâche, plus grand que certains d’années plus emblématiques.

C’est un grand enseignement pour moi que la réaction de mes convives devant le Vega-Sicilia Unico Ribera del Duero 1982. Ce vin est magnifique dans sa jeunesse, opulent, carré, lisible et bien construit. Mais après les complexités de tous les vins anciens que nous venons de boire, il apparaît « rustique » et hors sujet. C’est intéressant de constater que ce vin qui est le plus proche des goûts dont mes convives ont l’habitude est celui qui n’est pas aimé par eux. Apparemment la magie des vins anciens a opéré.

Le Château de Rayne-Vigneau 1938 se présente dans une bouteille de la guerre, c’est-à-dire de couleur mi-verte mi-bleue. De ce fait la couleur du vin dans la bouteille n’est pas belle, trop grise. C’est dans le verre que le bel or apparaît. Ce liquoreux a énormément de charme. Il a perdu une partie de son sucre, ce qui lui donne une fraîcheur toute particulière. C’est une belle surprise. J’aime ces sauternes légers.

Le Château d’Yquem 1969 est tout simplement parfait. Il est d’ailleurs mis en valeur par le 1938, car cela amplifie sa puissance et sa richesse. Il a un beau fruit confit et tout en lui est savamment dosé. Ce vin d’équilibre qui a mis le son à pleine puissance n’est que du bonheur doré, nettement au dessus de ce que j’attendais.

Tous les vins se sont présentés dans une forme qui est à l’optimum. C’est peut-être le Dom Pérignon 1966 qui s’est montré moins fringant que d’autres de ce millésime magistral. Nous avons voté et comme souvent, les champagnes ne sont pas retenus dans les votes car il sont déjà bien loin dans nos mémoires. Les dix vins au contraire figurent tous au moins une fois dans les votes, ce qui est toujours plaisant. Cinq vins ont eu des votes de premier, le Chambertin 1964 quatre fois, La Tâche 1969 trois fois, le Beychevelle 1945 deux fois et l’Ausone 1953 et le Vega Sicilia 1982 une fois chacun.

Le vote du consensus serait : 1 – Chambertin Clos de Bèze Pierre Damoy 1964, 2 – Château Ausone 1953, 3 – Château d’Yquem 1969, 4 – Château Beychevelle 1945, 5 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1969.

Mon vote est : 1 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1969, 2 – Château d’Yquem 1969, 3 – Château Ausone 1953, 4 – Château Léoville Las Cases 1952.

C’est assez normal que mon vote soit différent du consensus, car La Tâche est assez difficile à comprendre et j’en suis amoureux. Et je suis tellement habitué au délicieux Chambertin Clos de Bèze de Pierre Damoy que je ne l’ai pas inclus dans mon vote. Je n’avais pris aucune bouteille de secours, et les douze vins ont brillé.

Alexandre Bourdas a fait un menu qui a bien correspondu aux vins. C’est toujours difficile pour un chef de simplifier ses recettes car il a l’impression qu’on ampute son talent. Mais il a joué le jeu de bonne grâce et certains plats ont été remarquables et ont collé aux vins. Le plat le plus beau pour moi est le pigeon laqué au boudin. Le saumon est superbe et le dessert affecté à l’Yquem fut d’une exactitude absolue. Cette première expérience a été réussie.

Une mention particulière ira au service et au service du vin par Muriel. On a senti un engagement, une implication efficace et cela s’est ressenti dans le déroulement du repas. Preuve en est que, comme souvent en fin de repas, personne ne veut quitter la table, tant on se sent bien.

Beau dîner à Honfleur, avec des vins au sommet de leur forme.

vue de ma chambre

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SAQUANA MENU 140325 001

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merveilleuse couleur de l’Yquem 1969

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Deux beaux champagnes un jour de vote dimanche, 23 mars 2014

Les petits enfants sont venus passer le week-end à la maison. Leurs parents viennent les rechercher. Le Champagne Mumm Cuvée René Lalou 1982 se présente dans une bouteille que je trouve l’une des plus belles de tous les champagnes, même si l’étiquette a un peu vieilli dans son design.

Le vin est de belle clarté, la bulle est vive. Le vin apporte un rayon de bonheur dès le premier contact. Il est très équilibré avec une belle acidité citronnée et un tranchant que j’apprécie. Il est vif, fringant, de belle présence. Sur des petits fours chauds, c’est un régal.

Il poursuit sa carrière sur un veau basse température très doux qui convient bien au champagne. Comme il s’assèche assez vite, je vais chercher un Champagne Laurent Perrier Grand Siècle des années 70, le même que celui que j’avais ouvert pour le dernier dîner avec mon fils avant son retour aux USA.

Contrairement au précédent qui n’avait plus de bulle, celui-ci en montre lorsque le bouchon sort. Le champagne pétille avec une vivacité rare. La couleur est beaucoup plus claire que celle du précédent. Et le saut qualitatif est extrême, même si le précédent était agréable. Nous sommes en présence d’un très grand champagne au fruit épanoui, à la complexité beaucoup plus grande que celle du René Lalou. Mon gendre l’adore comme moi, alors que la fille préfère le Mumm. Il y a une ampleur et une jouissance plus grande dans le Laurent Perrier. Sur un camembert à parfaite maturité, le Laurent-Perrier est extrêmement vif, champagne de bonheur.

Ces deux champagnes sont de très haute qualité, le Mumm très vif et de belle acidité et le Laurent Perrier plus complexe, plus fruité et plus joyeux. Ce fut un beau dimanche de vote.

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Champagne pour le dernier soir avec mon fils jeudi, 13 mars 2014

Mon fils va repartir à Miami. Pour le dernier soir, c’est un Champagne Laurent-Perrier Grand Siècle des années 60 ou 70 qui clôturera son séjour. Le bouchon tourne et rencontre une résistance. Le risque est grand que le bas du bouchon ne suive pas. Avec beaucoup d’efforts, le bouchon sort entier, mais il n’y aucune émission de gaz. Ce pourrait être mauvais signe mais nous avons de la chance; la couleur du champagne est encore jeune et le pétillant s’exprime sur la langue. Le champagne est merveilleusement rond et coordonné. Sa complexité est extrême avec des notes de fruits jaunes et bruns. C’est un champagne vif qui convient parfaitement à ce dernier moment ensemble.

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Dom Ruinart et Selosse en connivence lundi, 10 mars 2014

Ma femme est restée dans le sud. Je suis revenu à Paris pour voir mon fils venu de Miami. Il est souvent pris, je suis souvent pris, un seul jour concorde. Au programme, deux boîtes de 125 grammes de caviar Prunier, l’une à couvercle noir et l’autre à couvercle orangé brun. Il y a de la crème que nous ignorerons et du beurre. Il y a une baguette traditionnelle. Les cuillers en nacre sont prêtes, le décor est planté.

Le bouchon du Champagne Dom Ruinart 1973 vient sans trop d’effort et le pschitt est discret. La couleur est légèrement ambrée, la bulle est active. Ayant reçu la première gorgée, je suis accueilli par une première amertume qui disparaît très vite. Ce qui frappe, c’est la sérénité tranquille de ce champagne. Mais il est aussi ciselé. C’est un blanc de blancs qui claque, qui vibre, ce qui n’empêche pas un beau fruit discret dans des tons de brun.

Le caviar à couvercle noir est joliment gras, rassurant, convainquant, serein. Le caviar à couvercle ocre est très différent même si sa couleur et son grain sont assez proches de l’autre. Il est beaucoup plus marin, salin, avec une longueur qui n’en finit pas. Mon fils préfère le noir et je préfère le brun.

Le Champagne Selosse 2002 a une bulle légèrement plus grosse et sa couleur est presque la même que celle du Dom Ruinart. Dès le premier contact, ce qui frappe, c’est l’opulence, un fruit marqué, un côté lacté, épais, et une présence en bouche marquée. Le Selosse est plus mûr qu’il ne devrait alors que le Dom Ruinart est plus jeune qu’il ne devrait.

Et ce qui me fascine, c’est qu’un pont se crée entre les deux. Ils se parlent entre eux, au point de créer une continuité gustative saisissante. Le Dom Ruinart est plus ciselé, plus fin et le Selosse est plus charnu. Les deux ont un charme fou et rebondissent sur les caviars, le Selosse surtout sur le plus marin et le Dom Ruinart plus sur le plus opulent. Mais lorsque l’on passe de l’un à l’autre quel que soit le sens, les deux se rejoignent.

Peut-on imaginer plus grand moment de communion avec mon fils que ces deux caviars très purs et ces deux champagnes merveilleux dans leurs différences et leurs complémentarités.

Un camembert très fait et intense a fait vibrer les deux champagnes. Au-delà de la connivence avec mon fils, ce qui m’a fasciné, c’est la connivence de deux champagnes que tout oppose, l’âge et la conception, et qui se retrouvent comme deux frères.

Magnifique soirée.

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Le Musée Jorge Perez de Miami samedi, 1 mars 2014

Le Musée Jorge Perez de Miami est au bord de la mer, comme l’est le musée Dali de Saint-Pétersbourg à l’ouest de la Floride. L’architecture est superbe, épurée, de matériaux simples judicieusement mariés. Il y a une exposition de l’artiste chinois Ai Weiwei qui a attiré beaucoup de monde car une de ses œuvres représente une série de vases sur lesquels différentes couleurs de peinture ont été renversées. Et derrière les pots alignés d’immenses photos montrent l’artiste prenant l’un de ses pots et le brisant. Un artiste local frustré que l’on mette en exergue un artiste chinois et pas un artiste local est venu sur place, a pris un vase et l’a brisé. Quelle meilleure publicité que celle-là pour l’exposition. Nous y sommes allés. C’est parfois provocant, parfois intéressant. D’autres artistes sont exposés. Le site en lui-même vaut la visite.

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L’oeuvre de l’artiste chinois

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d’autres oeuvres de lui à base de rond à béton

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d’autres oeuvres du musée

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Le choc du retour en France samedi, 1 mars 2014

C’est le chemin du retour. Le personnel de bord d’Air France est souriant et serviable. Ce fut le cas à l’aller. C’est le cas au retour. Il faut le signaler. Le voyage est secoué, le service étant interrompu lorsque le capitaine demande au personnel de cabine d’attacher ses ceintures du fait des soubresauts de l’avion. Pendant plus de la moitié du voyage, ce sont des montagnes russes, car nous sommes poussés par un fort vent qui nous fait arriver avec près d’une heure d’avance.

Que fait-on dans ce cas-là à Roissy ? On nous fait descendre par des escaliers abrupts dans des bus. Pas de rampe d’accès. Notre terminal est si loin du point d’arrivée que le bus nous promène pendant près d’une demi-heure. Tout le monde se regarde en se demandant par quelle aberration on nous fait faire de tels détours. Enfin le bus s’arrête. Le conducteur descend du bus, sans ouvrir les portes. Nous nous regardons encore. Il remonte, avance de deux mètres, estime que sa position est bonne et quelques minutes plus tard, les portes du bus s’ouvrent.

Nous marchons vite pour aller au passage de douane où une foule immense attend. Nous faisons la queue. Toutes les cinq minutes, une voix impersonnelle nous dit qu’un bagage à main ayant été trouvé dans un hall, le propriétaire est urgemment prié de venir le reprendre. De tels incidents sont fréquents dans les aéroports et nous attendons sagement. Mais le message ne cesse de se répéter, les postes de douanes affichent « Closed ». Aucune explication n’est donnée et l’on demande que le propriétaire du colis se manifeste. La salle se remplit encore et encore et le calme apparent de la foule est à signaler.

Le message d’un ton impersonnel et ne comportant aucune réelle information se répète sans cesse, alors que dans des cas déjà rencontrés, le colis suspect est assez rapidement détruit. Aucune décision, aucune information. L’immense hall se remplit de milliers de personnes qui ne comprennent rien. Je redoute une grève qui ne dirait pas son nom.

Tout le monde est pris d’un fou-rire lorsque la même voix rappelle que si quelqu’un égarait un bagage, celui-ci pourrait être « immédiatement » détruit. C’est le mot « immédiatement » qui fait rire tout le monde alors que nous attendons depuis une heure.

Les postes de douanes s’animent, nous passons avec des contrôles succincts. Je repère que sur le tapis de valises numéro 33, il y a cinq vols qui ont leurs bagages en même temps que le notre. J’ai peur d’une grande confusion mais s’il y a foule, ça se passe plutôt bien. C’est au point de départ des taxis que l’attente devient interminable. Notre chauffeur de taxi ne connaît pas notre ville de destination. Nous retrouvons les autoroutes françaises avec leur saleté repoussante et les détritus jamais nettoyés. Un camp de Roms en pleine nature est d’une saleté incroyable.

Nous retrouvons la France, chagrinés de son inefficacité et de sa saleté. Sous un ciel nuageux presque noir, le retour au pays est bien rude.

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Dîner à La Palme d’Or de l’hôtel Biltmore Miami vendredi, 28 février 2014

Notre séjour se poursuit à Miami. L’hôtel Bilmore a plusieurs restaurants, dont un gastronomique, La Palme d’Or. Il est tenu par un élève de Joël Robuchon qui a fait ses armes à l’hôtel du Palais à Biarritz, à New York, à Las Vegas, dont le nom est Grégory Pugin.

L’entrée du restaurant n’est pas assez mise en valeur au sein de l’hôtel et la fréquentation en souffre certainement car nous sommes quasiment les seuls. Or ce n’est pas justifié, car la cuisine est de haute qualité. Nous sommes six et nous prenons le grand menu dégustation dont chaque étape est optionnelle, le choix existant entre deux plats très différents.

Celui que je mangerai est : le homard du Maine, taboulé, yaourt en gelée, navet, avocat, et vinaigrette au jus de fruit de la passion / l’oursin dans sa coque, avec huître, langoustine, échalotes et mousse de gingembre / risotto à la truffe noire, artichaut et ailes de poulet / cabillaud sauce barigoule et pommes de terre boulangère / bœuf Kobé du Japon, racines de céleri, pommes de terre et sauce périgourdine / époisses chaude, truffe noire / Yuzu et coulis de framboise.

L’exécution est de très belle facture, les plats s’épurant au fil du repas. L’oursin est superbe, le risotto est parfait et le bœuf de Kobé succulent. Deux au moins des plats dépassent le niveau de une étoile.

Le Champagne Grande Année Bollinger 2002 est dans un état de maturité qu’il faut signaler. Certains champagnes de 2002 sont en ce moment dans une phase intermédiaire entre jeune champagne et champagne mûr. Celui-ci est d’une rare sérénité. Il emplit la bouche avec bonheur, développe des complexités de bon aloi. « Il cause ! ». Champagne de pleine mâche, il aurait volontiers un goût de revenez-y.

Le Chablis Grand Cru Grenouilles Louis Michel et Fils 2011 titre 13° ce qui est loin d’être négligeable. Sa jeunesse ne rebute pas. Il a un beau fruit, beaucoup d’allant, mais sa générosité cache un peu les caractéristiques ascètes d’un chablis grand cru. Il est plaisant, très agréable et peut-être un peu trop flatteur. Avec l’oursin crémeux, il trouve un accord superbe.

Le Pieve Santa Restituta Sugarille, Brunello di Montalcino Gaja 2007 titre 14,5°. On sent l’alcool à l’attaque, mais il se supporte très bien. Il est plein en bouche, très équilibré, un peu monolithique, mais c’est son final qui m’enchante. Il est frais, claque bien, et signe un très bon vin. C’est avec le bœuf qu’il trouve sa plus belle résonnance.

La carte des vins est bien composée et pourra s’étoffer lorsque le succès du restaurant s’amplifiera. Il conviendrait de rendre le site plus accueillant et plus moderne, car en voulant respecter le style Biltmore, le lieu est assez triste. Le service est aussi assez compassé. Miami est une ville qui bouge, qui pulse, très dynamique. Le chef qui a beaucoup de talent et doit réussir, doit épouser son époque plutôt que de s’emprisonner dans la mémoire de George Merrick l’éblouissant investisseur des années 20 et créateur de Coral Gables et du Biltmore.

Nous avons passé une excellente soirée, avec des plats de grande cuisine.

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le dessert est dans une coupe sculptée en glace et éclairée par en dessous, avec des lumières de toutes les couleurs

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Un incroyable restaurant de station-service ! lundi, 24 février 2014

Le dimanche suivant, nous avons prévu de dîner en ville. Quand nous allons chez mon fils vers midi, aucune table n’a été réservée. Ma belle-fille bavarde avec une de ses amies.

Tout-à-coup, mon fils a envie d’aller se promener et suggère à sa mère et moi que nous l’accompagnions. Ça le prend comme une impulsion. Nous partons en voiture sans destination annoncée. Mon fils quitte la US 1 et prend une petite rue. Il entre sur l’aire de stationnement d’une station-service BP. Il a peut-être une envie pressante.

Apparemment il faut le suivre et je ne sais toujours pas pourquoi. Nous entrons dans la boutique de la station-service qui ressemble à des milliers d’autres, mais je vois au fond un nombre inhabituel d’étagères de vins. Il y en a franchement beaucoup.

Nous progressons jusqu’à un panneau demandant d’attendre qu’un serveur nous place, car on voit des tables d’une possible cafétéria. Et mon fils me dit : « nous mangeons là ». Je n’en crois pas mes oreilles. Que venons nous faire dans une cafétéria de station-service ? Et je regarde d’un peu plus près, étonné de voir que de grands vins sont exposés dans les étagères. Mon fils me rassure en me disant que c’est – pour lui – le plus grand restaurant espagnol de Miami.

Nous entrons et prenons place et je vois derrière des vitres une petite salle comme celles qui recèlent de précieux cigares ou de précieux vins dans les boutiques d’aéroports. Curieux, je pénètre avec mon fils à l’intérieur et là sont en caisse des vins du Domaine Leflaive, des Palmer, des Clos de Tart, des Beaucastel et autres vins. Mon sourire s’élargit. Mon fils prend sur un rayon une bouteille de Vega Sicilia Unico 2002 et me dis : « je t’invite ».

Le restaurant El Carajo est un authentique restaurant espagnol. Le serveur est sympathique et connaisseur, car pour lui, Vega Sicilia Unico est ce qu’il y a de mieux dans l’immense cave du lieu.

Nous commandons du Pata Negra, une tortilla, et deux sortes de viandes de bœuf avec des frites et des galettes de pomme de terre.

Je demande que le Vega Sicilia Unico 2002 ne soit pas carafé pour que nous profitions de son éclosion. J’ai bien fait, car dans la fraîcheur de son ouverture, ce vin est tout simplement divin. Il a l’attaque d’un vin riche et lourd, un corps puissant d’un beau fruit et c’est le final qui justifie mon amour immodéré pour Vega Sicilia Unico. Car ce final anisé et mentholé claque sa fraîcheur comme un fouet.

Le vin s’est épanoui par la suite et a gardé son final frais et entraînant, mais c’est sur le premier tiers de la bouteille que je l’ai préféré, car il fait montre d’une vivacité plus grande. C’est un vin dont je suis amoureux.

La viande est bonne, le service est efficace. Un fait ne trompe pas. Quand mon fils a payé, sa carte bleue a été utilisée. Il range ses reçus et sa carte et soudain le serveur vient le voir. Il lui dit que le service avait déjà été inclus. Le service que mon fils avait ajouté n’était pas nécessaire. Le serveur a donc corrigé à la baisse le paiement que mon fils avait accepté. De tels comportements sont à signaler.

Ce repas a été un vrai plaisir. Et je me plais à constater que les deux meilleurs restaurants de notre séjour, si l’on met de côté Bern’s Steak House où l’on va pour le vin, ce sont deux « routiers », le Ma’s Fish Camp d’Islamorada où la nappe est en papier sur une table en bois, mais où la cuisine simple est enthousiasmante et ce restaurant de station-service où les vins, à prix très bas, sont merveilleux. Et la table en bois est sans nappe. Out le Delano des beautiful people, out les restaurants du Biltmore, et vive El Carajo et Ma’s Fish Camp !

Il n’y aura pas de dîner en ville, ce joyeux déjeuner a éclairé notre journée.

 

Nous arrivons dans une station service

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magasin comme il en existe des milliers

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Mais, ça s’oriente vers le vin et l’Espagne

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le vin et la nourriture

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