Dîner chez des amis par un beau soir d’été mercredi, 24 juin 2015

Dîner chez des amis par un beau soir d’été. Le Champagne Salon 1999 est fort agréable mais on n’a pas encore ce qui fera sa grandeur dans quelques années. Un beau jambon Pata Negra le fouette bien ce qui lui donne une belle vibration. C’est un champagne sophistiqué.

Le Champagne Egly-Ouriet Brut Tradition Grand Cru dégorgé en janvier 2013 est plus joyeux, moins sophistiqué, plus facilement compréhensible. Des toasts aillés au foie gras lui donnent une joie de vivre particulière.

Le Champagne Krug 1995 marque un saut qualitatif certain. Ça pianote dans ce champagne où le fruité le dispute à la complexité. Un champagne qui, lui aussi, va encore gagner de l’ampleur avec quelques années de plus.

Le menu de notre hôtesse, remarquable cuisinière, est une crème de petit pois associée à une crème de fromage fondant, puis un navarin d’agneau aux légumes variés et une tarte meringuée au citron.

Le Château Ausone 1980 me plait beaucoup, car ce millésime fait découvrir toute la subtilité du vin quand il parle à voix basse. Discrétion et charme sont ses caractéristiques.

Le Château Figeac 2008 parle d’une voix plus affirmée, beau vin truffé mais dont on mesure ce que le millésime lui retire, la générosité.

Le Château Figeac 2006 contraste avec le précédent, car pour lui le fruit est joyeux, exubérant, spontané. On a la grâce d’un beau Saint-Emilion, avec un naturel évident.

Le Château Haut-Brion 2004 me frappe par la densité de sa trame. C’est un vin extrêmement riche et profond, de grande race. On voit bien que l’on est face à un premier grand cru classé, car il en a la noblesse, et il joue beaucoup plus intensément que ce qu’on attendrait de son millésime.

Le Château de Beaucastel Châteauneuf-du-Pape 1996 en magnum amorce un virage complet par rapport aux vins précédents. Tout d’un coup, on entre dans le monde des vins charmeurs, presque érotiques tant ils flattent les sens. Le parfum de ce vin est celui des mille et une nuits. On nage dans le bonheur. Si le Haut-Brion a une trame beaucoup plus noble et profonde, le Beaucastel se place sur le registre de la joie de boire, ce qui n’exclut pas l’élégance, au contraire. Ce vin a encore beaucoup de ressources et va gagner de l’ampleur. Il a tout l’avenir pour lui.

Classer ces vins si disparates serait difficile, mais trois émergent, le Krug 1995, le Haut-Brion 2004 malgré l’année, et le Beaucastel 1996. La cuisine était superbe. Ce fut une bien belle soirée.

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190ème dîner de wine-dinners à l’hôtel George V mardi, 23 juin 2015

Le 190ème dîner de wine-dinners se tient à l’hôtel George V Four Seasons, dans le salon Napoléon, quasiment le même jour que la célébration du 200ème anniversaire de Waterloo. Mais il n’est pas question que ce dîner ne soit pas une victoire. Nous serons dix-huit, ce qui oblige à ouvrir des magnums chaque fois que l’on peut.

C’est pour moi un vrai plaisir de retrouver la cuisine de Christian Le Squer avec lequel j’ai pu organiser des dîners mémorables au restaurant Ledoyen. Et c’est aussi un plaisir de retrouver le George V où j’ai pu réaliser aussi quelques grands dîners. Ayant soumis la liste des vins à Christian Le Squer et à Eric Beaumard, la réponse n’a suscité aucun commentaire de ma part, tant j’ai senti que le chef a tapé dans le mille de ce qu’il faut pour les vins de ce repas.

A 16h30, je commence l’ouverture des vins, assisté par une équipe des salons de réception de l’hôtel dont je sens la grande motivation. Alors qu’il y a des vins très anciens, qui aurait pu dire que le vin qui me cause le plus de soucis est un Meursault 1990 de Coche-Dury ? L’odeur n’est pas bouchonnée mais poussiéreuse, vieillie, mauvaise. Le vin va-t-il se réveiller ? Nous le verrons. Le contraste avec l’autre bouteille de ce vin est saisissant.

La grande surprise de cette séance d’ouverture est que pour chaque vin à deux bouteilles, provenant chaque fois d’une même caisse, les bouchons se sont montrés diamétralement opposés. Pour le Meursault, un bouchon impeccable et un autre recouvert sur le haut de poussière noire, pour le Royal Kebir 1945, un bouchon qui s’extirpe avec facilité et l’autre complètement collé au verre, que je suis obligé de déchiqueter et pour le Suduiraut 1959 un bouchon qui se brise en bas alors que l’autre vient entier. Et, sauf pour les sauternes, des parfums très différents entre les deux bouteilles. La vie des vins est intimement liée à la vie du bouchon et à sa qualité, qui varie, même lorsque les vins proviennent de la même caisse.

Le bouchon du Haut-Bailly 1934 est collé à la paroi et ne peut être sorti qu’en le déchirant en mille morceaux. A part un des meursaults, je ne pressens pas de drame.

Christian Le Squer vient me rejoindre avant que les convives ne se présentent. Nous évoquons ses constatations depuis qu’il est dans cet empire des Four Seasons, en comparaison à ce qu’il a vécu au restaurant Ledoyen. C’est un chef épanoui, heureux, en pleine maîtrise de son ambition. Nous allons découvrir ce qu’il en est puisque ce sera pour moi le premier dîner depuis qu’il est à la tête des cuisines de ce splendide hôtel.

Les convives arrivent. L’un d’entre eux a participé à huit dîners, un autre à un dîner et tous les autres sont des nouveaux. Il y a six femmes et douze hommes. L’apéritif se prend debout, avec un Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs Magnum 1996. Toujours aussi agréable et serein, avec des notes citronnées mêlées à des évocations de miel, ce champagne est rassurant et joyeux. La transparence de gingembre, orange en cuillère est une prouesse technique, comme une bulle que l’on crève en bouche. Elle donne un joli coup de fouet au champagne.

Le menu créé par Christian Le Squer est : foie gras de canard épicé en fine gelée de fruits de la passion / grosses langoustines bretonnes émulsion à l’huile d’olive / anguille à la lie de vin sur toast brûlé / riz noir enrichi d’un crémeux de boudin noir / pigeon « grillé, laqué » truffe – olive / semoule d’agneau au parfum citron / Mimolette et Beaufort affinés / croquant de pamplemousse : confit et cru.

Le Champagne Bollinger Magnum 1989 est d’une grande maturité, plus affirmée que celle de l’Henriot. Il est large, opulent et n’a pas d’âge tant il a trouvé un équilibre gracieux. La gelée de fruits de la passion est dominante par rapport au foie gras aussi l’accord se trouve-t-il beaucoup plus facilement sur le foie gras seul. Il faudrait sans doute adoucir le fruit pour que l’accord devienne parfait. Le champagne a une belle longueur.

Lorsque j’avais ouvert les deux bouteilles de Meursault Jean-François Coche-Dury 1990, il me paraissait probable que l’une des deux ne serait pas servie tant son odeur était exécrable. Mais Victor, l’efficace sommelier qui a servi les vins du dîner, lorsqu’il avait descendu les deux vins en cave, m’avait dit que la mauvaise odeur se transformait à grande vitesse. Lorsque Victor me fait goûter les deux vins au moment de les servir, je serais bien en peine de dire lequel était abîmé, tant le retour à la vie du blessé est total. Ce vin est riche, puissant, au nez impérieux, envahissant. En bouche il est gras, et personne ne pourrait dire qu’il s’agit d’un meursault générique. C’est le secret de ce talentueux vigneron que de réussir à ce point ses « petits » vins. Il faut dire aussi que la sublime langoustine, l’un des trésors de Christian Le Squer, lui donne un joli coup de pouce.

La bouteille du Château Haut-Bailly Graves Magnum 1934 est d’une rare beauté. Le niveau est de haute épaule. Le vin a un parfum d’une belle intensité, très expressif et engageant. On se doute que l’on va boire bon. La couleur n’est pratiquement pas tuilée, le rouge l’emportant, même s’il est un peu clairet. Le vin est légèrement trouble ce qui ne gêne en rien le goût. Ce qui frappe tout de suite c’est la belle présence de fruits rouges délicats. Le vin est tout de grâce et je l’adore. Il a cette lumineuse élégance qui est la marque de Haut-Bailly. L’anguille est un des plats emblématiques du chef et c’est la lie de vin qui va créer avec le 1934 un accord où l’un et l’autre se répondent.

Le Vieux Château Certan Pomerol Magnum 1964 a une couleur d’un rouge vif et noir de jeune vin. Le parfum est droit et viril et en bouche c’est, tout-à-coup, l’apparition de l’équilibre absolu. En buvant ce vin on se dit qu’il eut été criminel de le boire avant aujourd’hui car il est dans un état de plénitude et d’accomplissement que jamais il n’aurait eu plus jeune. Or le vin a 51 ans ! Beaucoup plus riche et solide que le précédent, il est dans un état idéal et l’accord est magistral avec le riz noir qui est un plat qui donne l’impression d’être l’homme qui mettra le premier le pied sur la planète Mars. Car cette création avec du boudin est un voyage dans l’irréel. C’est magique, le plat est parfait et le boudin ainsi revisité forme avec le 1964 un de ces accords qui font se pâmer. On ne sait plus où l’on est, peut-être sur Mars, tant cet accord est sublime.

Le Vosne-Romanée Les Genévrières Charles Noëllat Magnum 1978 est terriblement bourguignon, il pinote, il est charmant mais riche avec des vibrations extrêmes. Remarquablement fait, il glisse en bouche de plaisir. Il n’est pas très avantagé par le pigeon dont la chair est délicieuse, mais étouffé par la force de la couverture trop riche en truffe et olive noire. Malgré cela, on sent le bel accomplissement de ce beau vin de Bourgogne, d’un grand vinificateur.

Le Royal Kebir Frédéric Lung Algérie 1945 est impérial. Ce vin que je chéris est au rendez-vous et les deux bouteilles sont parfaites. Il y a une telle force qui se dégage de ce vin qui flirte avec des suggestions bourguignonnes mais y ajoute des notes fortes comme le café. Ce vin est plein, glorieux, affirmé, et le chef a eu la belle audace de lui associer un plat à l’algérienne, d’agneau, de semoule, avec juste une petite note citronnée qui évoque les plats du sud. L’accord est brillant mettant particulièrement bien en valeur le vin au somment de son art. Qui penserait qu’un tel équilibre vient d’un vin de 70 ans ?

Tout le monde est un peu troublé au moment où l’on sert le Vega Sicilia Unico Ribeira del Duero Magnum 1998 car on revient à une vitesse folle dans le monde des vins d’aujourd’hui. Alors, il faut se réacclimater. Les votes montreront que ce retour s’est fait de belle façon. Je suis fasciné par la jeunesse flamboyante de ce grand vin, l’un de mes amours. Il jubile. Il est tout fruit tout flamme. Les fruits sont rouges et surtout noirs, mais c’est la fraîcheur de fenouil, d’anis et de menthe qui me subjugue. J’adore.

Les deux bouteilles de Château Suduiraut Sauternes 1959 ont la même couleur d’un acajou déjà prononcé. Les senteurs sont exotiques, terriblement séduisantes. En bouche, tout en ce vin est bonheur. Il y a la mangue, les agrumes roses, et une myriade d’autres fruits exotiques. Il est bien gras, opulent charmeur. Le dessert, servi un peu froid, est très adapté au vin.

Ce voyage gastronomique est assez époustouflant. C’est la première fois que le vote à la fin du dîner concerne 18 personnes. On vote pour les quatre préférés de neuf vins. Seul un vin n’a pas eu de vote, le champagne Henriot, mais cela s’explique par le fait qu’il a été bu debout, chacun ne gardant en mémoire que les vins bus à table. Pour les huit autres vins, chacun a eu au moins quatre votes, et nul n’a eu 18 votes. Six vins sur huit ont eu des places de premier, ce qui montre, une fois de plus la diversité des goûts. Le Royal Kebir 1947 a eu six votes de premier, le Vieux Château Certan 1964 a eu cinq votes de premier, le Meursault 1990 en a eu quatre et le Haut-Bailly 1934, le Vosne-Romanée 1978 et le Vega Sicilia 1998 en ont eu un.

Le vote du consensus serait : 1 – Royal Kebir Frédéric Lung Algérie 1945, 2 – Vieux Château Certan Pomerol Magnum 1964, 3 – Meursault Jean-François Coche-Dury 1990, 4 – Vosne-Romanée Les Genévrières Charles Noëllat Magnum 1978, 5 – Vega Sicilia Unico Ribeira del Duero Magnum 1998.

Mon vote est : 1 – Royal Kebir Frédéric Lung Algérie 1945, 2 – Vieux Château Certan Pomerol Magnum 1964, 3 – Château Suduiraut Sauternes 1959, 4 – Château Haut-Bailly Graves Magnum 1934.

La cuisine de Christian Le Squer a été parfaite, trois plats émergeant à un niveau rare : le riz noir, superbe création, l’anguille emblématique succès et la langoustine, vrai chef-d’œuvre. Au plan des accords, c’est le riz noir avec le Vieux Château Certan puis la lie de vin de l’anguille avec le Haut-Bailly qui ont été des moments d’intensité gastronomique majeure.

Le salon Napoléon est d’une taille idéale pour de tels repas, le service a été d’une précision, d’une motivation et d’un engagement qui méritent des compliments. Le chef est venu nous saluer, heureux de faire une telle expérience sur des vins rares. Ce 190ème dîner fut une réussite absolue.

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La table en fin de repas :

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Présentation de pâtisseries à l’hôtel Meurice mardi, 23 juin 2015

J’ai reçu une invitation pour une présentation de desserts de Cédric Grolet, chef pâtissier du Meurice, sous le titre « dessert dessin II, le retour de la pâtisserie contemporaine ».

Dans le magnifique salon Pompadour de l’hôtel Meurice, il y a des stands de différents desserts : des éclairs au chocolat, à la vanille, au café, des Paris-Brest revisités avec des saveurs précises, et des prouesses techniques comme un Rubik’s cube de pâtisserie nommé « Rubis cake », où tout semble parfait, le gâteau étant visible dans une vitrine, comme un saint-honoré magnifique d’architecture. Des fruits comme des vrais sont en sucre ou en pâtisserie et sont diaboliquement bons.

J’ai la chance de pouvoir discuter avec Cédric Grolet, qui est passionné de vin et rêve de bâtir des accords desserts et vins sophistiqués. Sa conception du dessert s’y prête, car tous ses desserts sont cohérents, aux goûts bien lisibles. Nous avons prévu de nous revoir, pour étudier ensemble des accords qui sortent des sentiers battus.

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dans les vitrines les gâteaux qu’on ne peut goûter dont cet inventif Rubik’s Cube

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le blog est remis en route ! vendredi, 19 juin 2015

Le blog a carrément disparu au début juin 2015 quand l’hébergeur a subi une destruction de son disque dur, sans sauvegarde. Comme il existait quelques sauvegardes, ce blog peut redémarrer. Il nous aura fait un arrêt cardiaque de 20 jours.

Les fonctionnalités sont rétablies (presque toutes).

Merci de votre compréhension, et faites vivre ce blog riche de 3.600 articles sur 12.000 vins, avec 20.000 photos.

visites du blog avant la panne vendredi, 19 juin 2015

Les visites du blog avant la panne, période de six mois du 01/12/14 au 31/05/15 :

Nombre de visites :                 44.395

Nombre de visiteurs différents :         29.966

Nombre de pages vues :             70.338

Nombre de pages par visite :             1,58

Temps moyen par visite :             1 : 31 minutes

Visiteurs qui reviennent en %             34,60 %

 

Avoir 30.000 visiteurs est sympathique. Le nombre de pages par visite est faible, car il y a dans le blog une masse de données considérable qui mérite d’être regardée.

Merci à tous les visiteurs qui me motivent à enrichir encore ce blog.

Dîner chez des amis en bord de mer jeudi, 18 juin 2015

Nous sommes invités par des amis dans leur somptueuse maison surplombant la Presqu’île de Giens et offrant des panoramas de rêve sur Porquerolles et Brégançon. Parmi les invités je retrouve avec plaisir le dirigeant du domaine Tempier et son épouse. Le maître de maison nous entraîne dans sa cave et nous demande de faire l’ordre de service des vins.

Le Champagne Henriot Blanc de Blancs sans année est absolument délicieux, gourmand, qui se boit avec une infinie facilité. Voilà un champagne de plaisir. Sur des toasts à la poutargue il est agréable mais c’est surtout sur des toasts au foie gras que le champagne est tout émoustillé.

Nous passons à table. Le Bandol rosé domaine Ray-Jane 2014 est fortement handicapé par sa jeunesse qui bride toute qualité possible. Mais il se boit malgré tout sur des originales pâtes à l’encre de seiche très réussies.

Nous allons goûter quatre vins rouges sur le pigeon. Le Bandol rouge La Tourtine Domaine Tempier 2012 a un nez magnifique prometteur d’un vin bien plein. En bouche c’est un régal. Ce qu’il m’évoque, c’est l’olive noire. Il est vraiment goûteux, joyeux, plein.

Le Bandol rouge La Tourtine Domaine Tempier 2009 montre qu’il est plus âgé, plus assis, sans la violence du fruit, mais il est dans un âge beaucoup plus ingrat que le 2012 encore tout fou. Ce 2009 est dans une phase ingrate où la maturité n’a pas encore pris le dessus. Il est évidemment très bon, mais la balance penche du côté du 2012.

Dans la cave de notre hôte, j’avais repéré une bouteille d’Ott rouge avec l’ancienne bouteille très jolie en forme de quille de jongleur. L’étiquette est rongée au point qu’on ne peut rien lire, mais à vue de nez, je dirais que la bouteille est des années 80. Son bouchon qui se casse au milieu n’a aucune indication d’année. Le Bandol Domaine d’Ott rouge vers 1985 a un nez assez discret. C’est en bouche que tout se joue, sur des notes discrètes, légères, très romantiques. Ce vin me plait énormément car il pianote, un peu à la façon de certains bourgognes élégants et discrets. Certains autour de la table ont du mal à l’apprécier après la richesse de trame des Tempier, mais j’apprécie ce vin, de plain-pied dans une élégante maturité, qui joue en suggestion. La femme du vigneron est de mon avis, ce qui me fait plaisir.

Le Vosne-Romanée Premier Cru les Malconsorts Sylvain Cathiard 1996 a un nez superbe de générosité. La bouche est belle, le vin est pur. Lui aussi est un vin de plaisir. 1996 réussit bien à la Bourgogne.

Un délicieux baba au rhum sera accompagné du Marc de Provence du Domaine Tempier, jeune mais d’une belle personnalité paysanne, râpeux à souhait, viril et joyeux. Il a un goût de revenez-y qui ne trompe pas sur sa qualité. Bien belle soirée par l’une des plus longues journées de fin de printemps.

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la jolie forme du Ott

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deux-centième anniversaire du domaine Comte Liger-Belair, concert et dîner vendredi, 12 juin 2015

La journée de célébration du deux-centième anniversaire du domaine Comte Liger-Belair avait débuté par une dégustation de 72 vins produits par Louis-Michel Liger Belair et ses équipes. L’intérêt de ce voyage sur les quatorze dernières années est de montrer l’évolution de la précision des vins et le travail fait sur toutes les phases de la maturation de la vigne et des vins.

Elle se poursuit par un concert donné dans la cave de la salle des fêtes de Vosne-Romanée. Quatre artistes avec un violon, une guitare, une contrebasse et un piano vont interpréter un programme éclectique qui va de Haendel, Saint-Saëns et Fauré à Django Reinhardt et Astor Piazzolla. Le contrebassiste norvégien rigole tout le temps, le violoniste qui joue sur un Stradivarius, excusez du peu, plaisante gaiement. Le guitariste est d’une force musicale extrême, avec un sens aigu de l’improvisation et le pianiste japonais est discret et efficace. Dans cette atmosphère amicale ils nous ont régalés, finissant par un morceau composé spécialement pour Constance et Louis-Michel Liger Belair. Du grand art, de l’élégance et de la joie de vivre comme le joli couple qui nous reçoit.

Il suffit de traverser la rue pour prendre l’apéritif dans la cour du château de Vosne-Romanée. Le Champagne Delamotte brut magnum sans année est toujours aussi joyeux, facile à vivre, avec un délicieux goût de revenez-y. Les petits grignotages d’apéritif ont été préparés par Pascal Barbot et son équipe.

Louis-Michel nous convie à passer à table pour un dîner placé, d’environ cent personnes, dans la grande salle ouverte où se tenait le matin même la grande dégustation des vins récents. Le menu du bicentenaire a été mis au point par Louis-Michel et Pascal Barbot : foie gras mi- cuit, champignons de Paris et pomme verte / poisson de Léman « cru-chaud », consommé fenouil, gelée d’anis vert / œuf meurette « Astrance », lies du château, pâte d’oignon, speck / agneau de lait, betterave rouge et framboise, capucine / canard rôti aux baies de genièvre, cerises farcies dattes origan / fromage de Bourgogne, rose, hibiscus / tartelette rhubarbe, sureau, fleur d’acacia / lait de poule au jasmin.

Le Champagne Salon magnum 2002 est un grand champagne, mais il est plus une promesse qu’une fleur épanouie, car il est encore fermé. Bon sang ne peut mentir car malgré sa folle jeunesse il est très gastronomique.

Le Nuits Saint Georges 1er cru Clos des Grandes Vignes Monopole blanc Domaine Comte Liger-Belair jéroboam 2012 a beaucoup de charme, de fluidité, et se marie bien avec le poisson, mais je trouve qu’il manque un peu de complexité.

Le Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair jéroboam 2008 a un côté sauvage que je trouve totalement fou. Ce vin, immensément servi par les lies de la sauce de l’œuf meurette est très sensuel. Je le trouve fabuleux.

Le Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair jéroboam 2007  est plus confortable que le vin précédent mais je n’ai pas la même vibration, car il est plus conventionnel. L’agneau est sublime et lui convient bien. La viande est d’une tendreté exceptionnelle. Le 2007 est très bon mais le 2008 est beaucoup plus pinot. Le 2007 est gourmand avec un niveau de maturité excellent. C’est un régal de voir Pascal Barbot montrant à un commis comment découper les côtes d’agneau : le chef toujours souriant dirige dans le calme et joue son rôle de pédagogue.

L’Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair magnum 2006 a un parfum fabuleux. La chair du canard est de la folie. Cette chair est incroyablement goûteuse. Le 2006 est généreux, gourmand. C’est un grand bourgogne que le canard rend opulent. C’est avec le toast d’abats que le vin s’envole dans la stratosphère. La chair plus la sauce constituent un coup de génie pour le vin. Ce vin est un bonheur parfait à ce stade de sa vie. On sent la qualité de son fruit. Ce vin est velours. Il y a une touche de fraîcheur dans le toast, probablement grâce à la baie de genièvre, qui donne un coup de fouet au vin. Nous baignons dans l’euphorie gastronomique.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair magnum 2006 a un nez subtil. Tout en ce vin est lié à la densité. L’associer à un fromage à pâte persillée est particulièrement osé et les petits à-côtés sont provoquants et ne servent pas le vin. Ce vin à une belle râpe et la plénitude d’un grand vin. Mais il manque une petite pointe d’exotisme à ce vin un peu trop civilisé. Je préfère presque le côté brutal de l’Echézeaux au caractère civilisé de la Romanée.

En fait, j’aime chaque vin et lorsque je reviens sur chaque vin, je rabaisse un peu mon enthousiasme pour le 2008 et la Romanée montre que ce vin est très au-dessus des autres du fait de sa structure, même au-dessus de l’Echézeaux que j’adore, mais qu’il lui manque le petit plus de la complexité.

Le Scharzhofberger Riesling Auslese Egon Müller 1997 est tout en kiwi. Il est perlant, un peu trop jeune mais très bon. L’accord du vin et du dessert est agréable, mais n’est pas parfait car il n’y a pas de réelle propulsion pour le plat et pour le vin. Le vin servi très froid n’est pas assez ouvert.

Que retenir de ce dîner ? L’extraordinaire aventure engagée par Pascal Barbot pour faire un dîner exceptionnel lors d’une occasion exceptionnelle, celle d’un bicentenaire. Une cuisine parfaite avec surtout les chairs de l’agneau et du canard d’un niveau exceptionnel. Les vins qui réagissent parfaitement à la gastronomie servis en grands formats et un Echézeaux très enthousiasmant. Mais c’est surtout l’atmosphère qui est unique. Toute la brigade de l’Astrance qui a fait un service parfait est illuminée par la motivation de réussir cet évènement. Louis-Michel a fait un discours émouvant, chaleureux, affectueux, porté par le poids de l’histoire de huit générations. On se sentait en famille, partageant avec Constance et Louis-Michel un grand moment d’affection.

En quittant sous la pluie nos hôtes, on a remis à chacun un livre sur la Romanée Liger-Belair, livre magnifique de densité humaine et de chaleur vigneronne. Les photos magnifient le caractère humain de ce domaine. J’ai eu la surprise de voir que le menu de ce dîner est imprimé dans le livre. Il faut impérativement acquérir ce livre. Longue vie à ce prestigieux domaine qui est en de bonnes mains pour produire des vins qui comptent parmi les plus beaux de la Bourgogne.

le concert :

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à l’apéritif, un ami découpe le jambon

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la salle du dîner

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le livre du 200è anniversaire est exposé

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en salle de cuisine, le chef Pascal Barbot en plein travail motivant ses troupes

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la complicité du chef avec Constance et Louis-Michel Liger-Belair

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les vins du dîner

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Dégustation de 72 vins du domaine Liger-Belair vendredi, 12 juin 2015

Le lendemain, Louis-Michel Liger-Belair accueille des amateurs, collectionneurs et experts internationaux pour une dégustation exhaustive de tous ses crus pour un nombre important de millésimes récents consécutifs. Le vin le plus représenté offre quatorze millésimes à goûter. Je reconnais beaucoup de célébrités du monde du vin, de tous pays, les Etats-Unis ayant un fort contingent. S’agissant de jeunes vins, c’est un travail de dégustation de professionnel, aussi dois-je le faire ? La curiosité me prend de tout goûter et ce n’est pas une mince affaire car il y a 72 vins !

Pendant ce temps, l’équipe de l’Astrance, dirigée par Pascal Barbot tout souriant, prépare le dîner de ce jour mémorable. Ils sont dix-huit, ont déserté le restaurant fermé pour la circonstance. Pascal, qui gère un restaurant de 25 couverts peut-être, va nourrir quatre fois plus de monde. C’est une logistique particulière.

Bien que le jugement de vins très jeunes ne soit pas un domaine de compétence particulière de ma part, je me suis livré à l’exercice, avec mon palais plus sensible que d’autres aux charmes de vins anciens. On lira donc ce compte-rendu comme un exercice de style, sans volonté de décrire une vérité. Ce sont des sentiments dans l’instant, dans le contact immédiat et rapide avec chacun des vins. Voici les notes que j’ai prises.

Sur la première table, il y a neuf vins différents sur deux années, 2013 et 2012. Alors que les deux années sont séparées dans l’alignement sur la table, j’ai goûté en suivant les deux années pour chaque vin.

Nuits Saint Georges 1er cru Clos des Grandes Vignes Monopole blanc Domaine Comte Liger-Belair 2013 : belle matière, caramel, bien gras, final café.

Nuits Saint Georges 1er cru Clos des Grandes Vignes Monopole blanc Domaine Comte Liger-Belair 2012 : plus frais que le 2013, moins caramel, plus fluide, final café et pâte de fruit.

Nuits Saint Georges Les Lavières Domaine Comte Liger-Belair 2013 : beau fruit très pur, prune.

Nuits Saint Georges Les Lavières Domaine Comte Liger-Belair 2012 : plus fin, plus large que le 2013, beau fruit plus épanoui.

Vosne Romanée Domaine Comte Liger-Belair 2013 : belle épaisseur, gourmand, bel équilibre.

Vosne Romanée Domaine Comte Liger-Belair 2012 : plus chaud, plus large, moins d’équilibre, beau final

Vosne Romanée La Colombière Domaine Comte Liger-Belair 2013 : plus difficile à saisir, je cale sur ce vin.

Vosne Romanée La Colombière Domaine Comte Liger-Belair 2012 : plus torréfié, belle matière, joli vin.

Vosne Romanée 1er Cru Les Chaumes Domaine Comte Liger-Belair 2013 : vin agréable, beau fruit, belles épices.

Vosne Romanée 1er Cru Les Chaumes Domaine Comte Liger-Belair 2012 : bien assis, carré, belles épices.

Vosne Romanée 1er Cru Les Suchots Domaine Comte Liger-Belair 2013 : belle fluidité, profond.

Vosne Romanée 1er Cru Les Suchots Domaine Comte Liger-Belair 2012 : gourmand, belle profondeur.

Vosne Romanée 1er Cru Les Petits Monts Domaine Comte Liger-Belair 2013 : vin chaleureux et charmeur, beau final.

Vosne Romanée 1er Cru Les Petits Monts Domaine Comte Liger-Belair 2012 : très beau nez, beaucoup de charme.

Nuits Saint Georges 1er cru aux Cras Domaine Comte Liger-Belair 2013 : même style que les Petits Monts – il faut dire que le palais sature – belle matière.

Nuits Saint Georges 1er cru aux Cras Domaine Comte Liger-Belair 2012 : plus strict, bien construit, précis et plus minéral.

Nuits Saint Georges 1er cru Clos des Grandes Vignes Monopole rouge Domaine Comte Liger-Belair 2013 : vin joyeux, bien plein, joli, au superbe final.

Nuits Saint Georges 1er cru Clos des Grandes Vignes Monopole rouge Domaine Comte Liger-Belair 2012 : je préfère le 2013. Ce 2012 est un beau vin de belle matière mais le 2013 est plus grand.

Les tables suivantes présentent des vins sur un plus grand nombre de millésimes. Voici la table 2.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2013 : très bon et généreux, superbe

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2012 : léger et aérien mais typé, très bon.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2011 : plus fluide, vin profond.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2010 : vin très typé, plus classique.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2009 : très beau vin un peu fumé, joli.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2008 : plus assis, plus carré

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2007 : agréable, fluide, j’aime beaucoup de vin en suggestions

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2006 : vin gourmand et rond.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2005 : vin très élégant

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2004 : vin un peu plus plat mais bon

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2003 : joli, on sent un peu l’alcool – il faut dire que les températures montaient assez vite. J’ai moins accroché avec ce vin.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2002 : j’aime ce vin gourmand même s’il n’est pas très orthodoxe.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2001 : agréable à boire, plus rustique.

Vosne Romanée Clos du Château Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2000 : vin gourmand que j’aime beaucoup.

La trilogie 2011, 2012, 2013 me paraît excellente et de grande qualité.

La table 3 comporte deux vins. Pour le premier, il y a des magnums. Ce sera le seul vin servi en magnum.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Brûlées Domaine Comte Liger-Belair 2013 : belle fluidité, superbe.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Brûlées Domaine Comte Liger-Belair 2012 : grand vin, café, brillant et romantique.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Brûlées Domaine Comte Liger-Belair 2011 : plus calme que les 2012 et 2013, très beau.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Brûlées Domaine Comte Liger-Belair 2010 : grand vin

Vosne Romanée 1er Cru Aux Brûlées Domaine Comte Liger-Belair 2009 : grand vin mais qui a moins de vigueur et de rythme. Quand même joli, au finale très impressionnant.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Brûlées Domaine Comte Liger-Belair 2008 : agréable mais n’a pas le niveau des précédents.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Brûlées Domaine Comte Liger-Belair 2007 : agréable, fluide, joli à boire.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Brûlées Domaine Comte Liger-Belair 2006 : vin gourmand et rond.

Les vins que je goûte maintenant sont un peu trop chauds.

Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair 2013 : belle structure, noisette.

Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair 2012 : beau, rond.

Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair 2011 : beaucoup de fruit généreux, final âpre, joli

Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair 2010 : ensoleillé, joli

Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair 2009 : magnifique de profondeur

Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair 2008 : très agréable, gourmand, joyeux

Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair 2007 : plus fluide, agréable, tabac

Echézeaux Grand Cru Domaine Comte Liger-Belair 2006 : rond, agréable, poivré

La table quatre :

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2013 : gourmand, très bon, magnifique.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2012 : plus de soufre, plus minéral, moins épanoui

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2011 : plus proche du 2013

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2010 : beaucoup plus vaste, large, magnifique, chaleureux/

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2009 : chaleureux comme le 2010 mais il y a plus de vibration dans le 2010.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2008 : prêt à boire, confortable.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2007 : proche du 2008, facile et agréable.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2006 : beaucoup de charme, beau final

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2005 : chaleureux, charme, plus fumé.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2004 : facile à vivre, nature, final plus rêche

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2003 : un peu fermé mais agréable et intense.

Vosne Romanée 1er Cru Aux Reignots Domaine Comte Liger-Belair 2002 : beau nez, vin agréable grand vin.

La table 5 est un feu d’artifice.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2013 : matière lourde et dense, un peu de café.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2012 : vin lourd, café moins de final que le 2013.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2011 : limpide, plus grand que les deux précédents à ce stade de leurs vies, beau et gourmand.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2010 : beau, équilibré, limpide, serein.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2009 : fluide, agréable, romantique, j’aime.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2008 : plus fruité, gourmand, plus fumé.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2007 : moins de matière, fait plus vin ancien, fumé, agréable.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2006 : plus conventionnel, plus classique. Je préfère le 2007 plus atypique. Beau final de ce 2006.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2005 : solide, carré, joli, grand

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2004 : dans le style du 2007 mais plus effacé et plus éteint.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2003 : très joli fruit compoté, moins complexe.

La Romanée Grand Cru Monopole Domaine Comte Liger-Belair 2002 : vin très agréable sans chichi, pas très complexe mais se boit bien.

Tous ces vins sont bons et bien faits. Il m’apparaît que malgré leur jeunesse, les quatre années de 2010 à 2013 sont les plus vives, les plus vivantes et complexes. Louis-Michel Liger-Belair peut être fier de ce qu’il fait avec son équipe.

Ce qui nous attend maintenant, c’est un concert dans la cave de la salle des fêtes de Vosne-Romanée, puis un dîner préparé par Pascal Barbot au château de Vosne-Romanée, demeure du Comte Liger-Belair.

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j’ai réussi à saisir l’instant magique où l’un des collaborateurs du domaine s’est anobli lui-même !!!

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dîner au restaurant Le Richebourg à Vosne-Romanée jeudi, 11 juin 2015

Louis-Michel Liger-Belair a lancé une invitation pour les deux cents ans du domaine Comte Liger-Belair dont l’exploitation a connu de nombreuses péripéties, le vin ayant été fait en fermage par diverses maisons. Aujourd’hui Louis-Michel a le contrôle complet des vins du domaine.

J’arrive la veille et je loge à l’hôtel Le Richebourg à Vosne-Romanée. Mon dîner se fera sur place. La carte des vins est essentiellement bourguignonne, majoritairement de la Côte de Nuits, et les domaines les plus représentés sont ceux de Vosne-Romanée. Pour une fois, le cordonnier est bien chaussé. Malgré cette orientation mon œil est attiré par un vin que je chéris, de la Côte de Beaune.

Le menu sera : croustade aux escargots à la moutarde à l’ancienne maison Fallot, pulpe de fenouil à l’huile d’olive / quasi de veau confit au jus, écrasé de pommes de terre et champignons.

Le Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus Bouchard Père & Fils 2005 a un nez très engageant. On sent la pureté et la distinction se profiler. En bouche, le vin servi à température idéale est d’une fraîcheur inégalable. Il est fruité, tendance cerise noire aigrelette, il a une belle râpe et l’absence de concession du pinot noir. Il est très représentatif des vins de la Côte de Beaune, beaucoup moins flatteurs et charmeurs que ceux de la Côte de Nuits. Celui-ci est tout en délicatesse, en raffinement, avec un côté très juteux qui emplit le palais de bonheur. Je suis aux anges.

Mon grand-père avait l’habitude de dire d’un vin qu’il aimait : « c’est le petit Jésus qui descend dans le gosier en culotte de velours ». A onze ans, je trouvais qu’affubler Jésus d’une culotte de velours était assez irrévérencieux. Mais ce vin de la vigne de l’Enfant Jésus illustre parfaitement l’image de velours contenue dans l’expression. C’est un vin magnifique, doux, aimable, mais aussi rebelle et sauvage. Sur les escargot, il brille à la perfection. L’accord se crée.

Le quasi de veau est immangeable. Le maître d’hôtel a eu une réaction particulièrement appréciable. Ce plat a été remplacé par un filet de bœuf façon Rossini, pommes de terre rattes à l’ail et aux aromates. Ce plat est excellent mais l’accord eût été plus pertinent avec le veau car la force de la sauce truffée du Rossini écrase le vin.

Le brillat-savarin s’accorde beaucoup mieux avec le Beaune que le Cîteaux qui saponifie un peu le vin. Le service du maître d’hôtel passionné de vin est remarquable d’attention. La cuisine, à part un petit couac est très convenable. Par un soir d’une belle journée, ce Beaune Grèves a illuminé mon dîner.

Demain, nous redeviendrons aux vins de la Côte de Nuits.

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189ème dîner de wine-dinners au restaurant Bernard Loiseau jeudi, 4 juin 2015

Après cette belle visite, je retourne à Saulieu où aura lieu demain le 189ème dîner. Le relais Bernard Loiseau étant fermé les mardis et mercredis, je loge à l’hostellerie qui est en face, La tour d’Auxois. Le confort est assez limité. Le dîner, pris sans vin, est honnête sans plus. Un vilain rhume m’a laissé peu de temps pour me reposer. Il faudra de toute façon être en forme demain.

Le 189ème dîner de wine-dinners se tient au restaurant Bernard Loiseau à Saulieu. Depuis des années, je rêvais de faire un dîner en ce lieu, du fait du vif souvenir que j’avais de Bernard, lorsque nous avions partagé une brillante dégustation filmée pour la télévision et racontée dans Paris-Match. Nous avions dîné ensuite chez un restaurateur ami, et ce fut un grand moment d’amitié. J’avais fait part de de cette envie à Dominique Loiseau.

Le hasard fait bien les choses, car un tour opérateur spécialisé dans la visite de vignobles souhaitait que j’organise pour eux un dîner qui serait le point final d’un voyage de quatre jours en Bourgogne pour neuf amateurs de vin qui ont exprimé le désir de trouver à leur table une Romanée Conti et une Tâche. Le programme s’est mis en place avec la collaboration d’Eric Rousseau, le directeur du groupe Bernard Loiseau, qui est un homonyme du vigneron qui est déjà venu aux dîners de vignerons que j’organise chaque année. Le dialogue s’est instauré aussi avec le chef Patrick Bertron.

Les bouteilles avaient été livrées la veille, avant ma visite au Clos des Lambrays. L’hôtel étant fermé mardi et mercredi, j’ai dû coucher à l’hôtel La Tour d’Auxois, au confort qui n’a rien à voir avec celui de l’hôtel Bernard Loiseau. Selon mes instructions les bouteilles ont été mises verticales dans la cave dite des Bordeaux, bien fraîche.

Je me présente à l’hôtel Bernard Loiseau un peu avant midi, et d’emblée, ce qui frappe, c’est que tout le monde applique une réelle politique de service. Les réceptionnistes sont compétentes, Eric Goettelmann le chef sommelier est très attentif à mes demandes. Ma chambre est prête et j’y pose mes affaires. La confort est de haut niveau.

Pour le déjeuner, je souhaite goûter des recettes qui seront mises en œuvre au dîner. Mais les pigeons du dîner n’ont pas encore été livrés et ceux qui sont en cuisine sont traités selon une autre recette. Je goûterai donc la féra du dîner ainsi que le dessert au chocolat, après discussion avec le chef. Le déjeuner se fait à l’eau.

Avant cela on me sert les célèbres cuisses de grenouille au beurre aillé, plat délicieux et gourmand, qui conviendrait aussi bien à un grand blanc bien gras qu’à un rouge charpenté. C’est tellement bon que j’aimerais incorporer ce plat dans notre dîner mais le menu de ce soir est imposant. Le poisson est superbe. Le dessert est un construction complexe autour du chocolat. Je fais enlever la base en nougatine dont le goût me semble trop fort pour le vin prévu. Le chef est d’accord.

A 16h30 j’ouvre les vins dans la cave en présence du sommelier. Il fait tellement chaud en cet après-midi avec des températures avoisinant les 30° que je préfère officier en cave. Deux vins ont des odeurs ingrates qui pourraient signifier qu’ils sont morts, mais contrairement à Eric, j’ai l’espoir d’un retour à la vie. Les parfums des deux vins de la Romanée Conti sont superbes, promettant de beaux moments.

A 20 h, le groupe de neuf arrive, en provenance de Beaune. Il y a parmi eux, un couple de canadiens originaires de Hong-Kong, un Hongkongais, un couple de newyorkais, un californien, un couple de Virginie, et l’accompagnateur, correspondant du voyagiste américain.

Nous prenons l’apéritif dans un salon à cheminée monumentale et je présente l’esprit général des dîners et leur déroulement. Chacun se présente ensuite.

Le Champagne Henriot Cuvée des Enchanteleurs magnum 1996 est généreux, facile à comprendre, joyeux, évoquant un miel délicat. Tout le monde l’apprécie.

Nous passons à table. Le menu composé par Patrick Bertron est : belles langoustines rôties duo d’asperges terre de Saône et Lubéron, crémeux yaourt, corail langoustines / dos de féra du lac Léman, étuvée de girolles « têtes de clous » jus amer vin blanc / pavé de veau et Ris, jardin de jeunes légumes et mousseline de pomme de terre Ratte, jus tranché / suprême et cuisse de pigeon au serpolet, petit épeautre crémeux et oignon nouveau farci des abats / Cîteaux de L’abbaye affiné par nos soins servi à la cuillère, noix torréfiées, pain croustillant / osmose de griotte et yaourt Bio, cube de chocolat Taïnori et son moelleux de cerise.

Le Chablis Chauvot-Labaume 1966 avait, lorsque j’ai empaqueté les bouteilles dans ma cave, un bouchon qui était descendu de deux centimètres dans le goulot. Imaginant que ce vin n’arriverait pas indemne en fin de voyage, je l’avais enlevé de la liste des vins, le remplaçant par un Chablis Grand Cru Moutonne Long-Dépaquit Bichot magnum 2002. Le bouchon du 1966 ayant tenu j’ai décidé que les deux vins seraient servis sur les langoustines.

Le Chablis Chauvot-Labaume 1966 se présente assez fatigué mais va amorcer une remontée impressionnante. Et le contraste avec l’autre chablis est spectaculaire. Le Chablis Grand Cru Moutonne Long-Dépaquit Bichot magnum 2002 est un vin jeune mais déjà assemblé et ce qui frappe c’est sa cohérence. Il est incroyablement équilibré, juteux, de grand plaisir. C’est un grand vin cohérent. Le 1966 est beaucoup plus complexe et typé. Il n’est pas tout-à-fait parfait mais ces amateurs éclairés l’aiment. Il n’était pas inscrit sur la liste sur laquelle les convives devaient voter. Il n’a eu qu’un vote. S’il avait figuré sur la liste, il en aurait récolté beaucoup plus.

Les deux meursaults qui accompagnent le délicieux poisson, avec la peau cuite à la perfection, sont tous les deux ambrés. Mais ils ont un caractère incroyable. Ils sont très différents. Le Meursault-Charmes Brunet-Bussy 1957 est salin, sans concession, typé et déroutant. Un bonheur de le boire. Au contraire, le Meursault Château De Meursault Comte De Moucheron 1947 est beaucoup plus civilisé, cohérent, vin de fort caractère et très plaisant. Tout le monde ne comprendrait pas des vins de cette maturité, mais mon groupe les adore.

Il y aura aussi deux vins pour le veau, aussi dissemblables que les deux blancs l’étaient. Le Savigny-Dominode Chanson Père & Fils 1955 a un charme fou. Il est très séduisant. C’est un vin riche d’une année que j’adore pour sa générosité.

Le Gevrey Chambertin Bouchard Aîné 1953 est salin, et évoque par certains aspects les vins du domaine de la Romanée Conti. Les deux sont dissemblables et j’aime autant le vin riche et civilisé et l’original très bourguignon.

La Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1983 est un vin que j’ai bu plusieurs fois, d’une année considérée comme faible, mais où les qualités de la Romanée Conti se montrent avec subtilité. Le nez est raffiné, suggestif. La bouche est de fruits rouges un peu acides. Il y a énormément de charme dans ce vin, mais si le vin est grand, il n’est pas aussi grand que d’autres 1983 que j’ai bus, ce qui n’enlève rien à la subtilité particulière de ce vin légendaire. Le pigeon crée un bel accord avec ce grand vin.

Guillaume, le sommelier qui a accompagné avec talent notre parcours m’avait dit qu’Eric Goettelmann me réservait une surprise. Il m’apporte deux vins. L’un est superbe, d’un charme hors du commun. L’autre est moins cohérent et de moindre émotion. Occupé que je suis par mes convives, je n’ai pas le temps d’essayer de deviner.

J’avais peur de l’accord avec le fromage, mais le Cîteaux est exceptionnel. Il va à merveille avec les deux vins du programme. Le Chambertin Camus Père & Fils 1989 est pour moi la grande surprise de la soirée. Il est magnifique de charme, de complexité, d’ampleur et de râpe. Un grand vin que je n’attendais pas à ce niveau. A côté de lui, La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1988 me déçoit un peu par rapport à ce que j’attendrais. C’est un beau vin, mais qui manque d’équilibre et d’énergie. Il aura des partisans parmi mes convives. A l’ouverture je l’avais trouvé superbe au nez, mais je ressens un manque.

Le Maury La Coume du Roy 1925 est doté d’une palette gustative quasi infinie il est tout en douceur, avec du café, du chocolat, un peu d’alcool et surtout un charme fou, magnifié par le chocolat et les griottes.

Nous allons passer à la traditionnelle séance des votes. Les femmes sont moins à l’aise que les hommes face à cet exercice, car il n’est sans doute pas dans leur habitude de classer les vins qu’elles boivent. Nous sommes dix et nous votons pour quatre vins sur onze. Il faut se souvenir qu’à l’ouverture deux vins paraissaient très faibles. Or les onze vins figurent tous dans au moins un vote, ce qui veut dire qu’il y a au moins quelqu’un qui a estimé que chaque vin devrait figurer dans les quatre premiers. Aussi surprenant, alors qu’il y a deux vins du domaine de la Romanée Conti, six vins sur onze ont été nommés premiers, ce qui est fou. La Romanée Conti a été votée quatre fois première, le Meursault 1947 deux fois et le champagne 1996, le Gevrey 1953, La Tâche 1988 et le Maury 1925 ont chacun eu un votre de premier. Alors que ce groupe avait décidé de venir à ce dîner pour la Romanée Conti, six sur neuf ont choisi un autre vin comme premier, sans se laisser impressionner par le prestige de l’étiquette.

Le classement du consensus serait : 1 – Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1983, 2 – Meursault Château De Meursault Comte De Moucheron 1947, 3 – La Tâche Domaine de la Romanée Conti 1988, 4 – Savigny-Dominode Chanson Père & Fils 1955 , 5 – Chambertin Camus Père & Fils 1989.

Mon classement est : 1 – Romanée Conti Domaine de la Romanée Conti 1983, 2 – Chambertin Camus Père & Fils 1989, 3 – Savigny-Dominode Chanson Père & Fils 1955 , 4 – Meursault Château De Meursault Comte De Moucheron 1947.

C’est alors qu’arrive à notre table Thibaut Liger-Belair qui dinait dans une autre salle avec des amis. C’est lui qui m’a fait porter les deux verres. L’un est un Richebourg Marey & Liger-Belair 1934 superbe et émouvant. Le second, moins réussi est un Mazoyères Chambertin Marey & Liger-Belair 1936. Je suis le seul de notre table à les avoirs bus et j’aurais volontiers mis le 1934 dans les tout premiers de mon classement.

Les amateurs de vins de notre table, de toutes origines et qui se sont liés d’amitié au cours de leurs quatre jours en Bourgogne ont été conquis par les vins anciens de ce dîner. Les plus belles surprises ont été surtout du côté des vins inconnus, moins emblématiques que les vins attendus du dîner. Bien sûr intrinsèquement ceux-ci sont plus grands, mais comme on en attendait beaucoup, les surprises sont venues là où on ne les attendait pas.

Le restaurant a fait beaucoup d’efforts pour que ce repas soit une réussite. Ce fut un grand repas, la cuisine étant parfaitement exécutée, le service attentif, et tous les vins de grand intérêt.

 

le déjeuner « d’essai » du midi

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les vins du dîner

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on peut voir la crainte que j’avais du bouchon descendu de ce chablis, avant le départ vers la Bourgogne

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les vins, présentés dans ma cave

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les vins rangés dans la cave de Bernard Loiseau

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les bouchons mis dans la salle à manger

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les plats

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les apports de Thibaud Liger-Belair qui dînait dans une salle voisine

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les votes

RANKING WINES DINNER 189th LOISEAU

la table en fin de soirée

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